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Critiques de Gabriel Garcia Marquez (1216)
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Cent ans de solitude

Le moins que l'on puisse dire de cette lecture pour moi, c'est que ce fut laborieux. J'ai entendu tellement d'éloges sur ce livre que je m'attendais vraiment à tomber sous le charme d'un grande saga familiale. Mais le charme n'a pas pris. Tout ne fut qu'un fouillis de personnages portant le même nom, un brouhaha de situations rocambolesques incompréhensibles à mes yeux. J'ai eu la sensation de n'avoir aucun point fixe auquel me raccrocher.

Je reconnais que l'écriture est très belle, mais c'est vraiment difficile de l'apprécier quand on n'entre pas dans l'histoire. Peut-être qu'avec un peu plus de connaissances sur la situation politique de la Colombie, ça m'aurait aidé, mais là, j'en sors assez déçue.
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Cent ans de solitude

Il y a bien des années et des années que je voulais lire ce livre .Et chaque fois ,je remettais ma décision à plus tard et pourtant le livre était à ma portée où il me suffisait de tendre la main et le saisir .Je reconnais que j'ai perdu assez de temps .

Que dire de cette monumentale o euvre et que puis-je ajouter après tout le bien qui a été formulé par les lecteurs qui m' ont devancé . Avant toute chose ce qui m'a intrigué c'est le titre du roman : "Cent ans de solitude ". Et c'est en lisant le résumé que j'ai saisi le sens . Je cite :'Le roman narre la destinée de la famille Buendia sur sept générations du village imaginaire de Macondo qu'elle habite.Acculés à vivre cent ans de solitude par la prophétie du gitan Melquiades ,les Buendia vont

traverser les guerres , les massacres et les conflits propres à l'histoire colombienne et connaître à la fois la grandeur et la décadence ".

de ce résumé ,on peut déduire ce que sera la destinée de cette famille . La progéniture des Buendia est importante et s'étire sur des générations mais le membre

qui aura une importance plus grande que les autres est le

colonel Auréliano Buenda .

Comme annoncé auparavant ,il s'agit d'une saga familiale et on est captivé par la narration faite par l'auteur ,Gabriel Garcia Marquez , " Gabo" pour les intimes

"Cent ans de solitude " est un chef-d'oeuvre .



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La Mala Hora

Octobre dans un petit village colombien. La météo hésite entre chaleur écrasante et pluie diluvienne. Ce matin-là, c'est la pluie qui accueille César Montero lorsqu'il sort de chez lui. La pluie et un tract placardé à sa porte. Alors, au lieu de partir voir ses bêtes, César se rend chez Pastor et l'abat sans un mot. Les tracts sont apparus une nuit dans le village et depuis ils insultent, dénoncent, divulguent petits secrets et malversations. le maire a laissé faire pour ne pas donner d'importance à ce qui n'en a pas mais le père Angel commence à s'inquiéter pour la santé morale de ses paroissiens. Quand le maire décide d'agir, il emploie les grands moyens : rondes armées et couvre-feu. Mais le colleur de tracts est insaisissable. Les tracts deviennent des bulletins de contestation. La paix vole en éclats.



Pour comprendre toute la subtilité de la Mala Hora, il faut se pencher sur l'Histoire de la Colombie car Gabriel Garcia Marquez ne date pas son histoire mais la parsème d'indices. Les faits se déroulent, dit-il, deux ans après la fin de la guerre civile et la mise en place d'un nouveau gouvernement de réconciliation nationale. On peut donc situer les évènements vers 1955, deux ans après la prise de pouvoir du général Gustavo Rojas Pinilla qui a amnistié les guérilleros libéraux et prône une Colombie loyale, courageuse et chrétienne. La paix ainsi instaurée a été imposée, souvent par la force, et reste précaire. Mais de tout cela, Garcia Marquez ne dit rien. Il se contente d'installer ses personnages. L'alcade, à la fois maire et chef de la police, que l'on découvre victime d'une terrible rage de dents qui le fait souffrir depuis plusieurs jours. On pourrait le prendre en pitié, lui qui s'évertue à maintenir la paix dans le village malgré la douleur qui le diminue. Mais l'on sent vite que quelque chose ne va pas, le respect qu'on lui manifeste semble contraint et pourquoi le dentiste refuse-t-il de le soigner ? Autre représentant de la loi : le juge. Peu enclin au travail, il se contente de suivre le maire comme son ombre, acquiesçant à toutes ses suggestions, refroidi sans doute par le fait que son prédécesseur s'est fait abattre par la police assis au bureau qu'il occupe aujourd'hui. Ensuite, le père Angel, satisfait d'avoir rétabli l'ordre moral dans le village, il découvre, au fil du récit, que ses ouailles cachent bien des secrets et que ses préceptes ne sont appliqués qu'en façade. A côté de ses trois figures tutélaires, les villageois...les profiteurs, les traîtres, les adultères, les lâches, les très riches, les miséreux, les opposants cachés et avoués. Qui parmi eux est le colleur de tracts ? Lequel a initié la distribution de bulletins clandestins qui appellent à la désobéissance civile ? La réponse est dans chaque villageois qui a accueilli la paix sans y croire, qui subit la terreur mise en place par le maire, qui garde en lui le gène de la contestation et de la révolte. le gouvernement apparaît alors comme corruptible et menteur. Il annonçait le changement mais rien n'a changé, les tortionnaires d'antan sont toujours en place et derrière leurs sourires et leurs bonnes manières, la violence ne demande qu'à se rallumer...

Un livre court mais exigeant qui demande une certaine connaissance de l'histoire de la Colombie mais peut aussi se lire comme le récit universel de l'oppression politique et religieuse mise à mal par le désir de liberté. Une oeuvre politique engagée ardue mais intéressante.
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Cent ans de solitude

Oh la la, quel livre ! Je m'attendais bien à quelque chose d'original, mais la réalité dépasse de très loin mon appréhension, et pardonnez-moi l'expression mais j'en suis tombé sur le cul ! C'est complètement déjanté. Quelle imagination !



Que dire ? Tout lecteur devrait l'essayer, de peur de passer à côté de quelque chose d'énorme. Si après 30 pages vous n'aimez pas, abandonnez ! Car sans rien perdre de son élan et de son originalité par la suite, l'essence et le ton demeurent les mêmes d'un bout à l'autre. Après, je peux comprendre que certains n'aiment pas et n'y voient qu'un vaste embrouillamini péniblement dénouable et vaguement grivois.



C'est une saga familiale, la plus loufoque qu'il m'ait été donné de lire. L'auteur fait preuve ici d'une imagination hors-norme. J'ai passé une bonne partie de ma lecture dans une attitude de surprise amusée. Beaucoup de superstitions évoquées mais aussi du fantastique en masse, dans un format nouveau pour moi, le fameux courant du réalisme magique.



Par-delà ce récit des plus fantaisistes, l'auteur aborde des réalités historiques et sociales très concrètes qu'ont vécues maint villages d'Amérique latine au XXe siècle, et plus spécialement en Colombie où le village fictif de Macondo est situé. De plus, l'écriture de l'auteur est vraiment de première classe, même pendant les fréquentes situations ridicules. Le cynisme n'en est pas exempt et j'ai trouvé la pénétration dans la compréhension du comportement humain profonde.



Phénoménal !
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Cent ans de solitude

Un livre onirique, très imagé et plein d'humour, une famille étrange de membres portant tous des noms similaires, et des histoires un peu loufoques dont on ne sait trop quoi penser. Une première lecture m'avait laissé déçu. Désorienté par les noms des personnages et l'absence de toute vraisemblance, j'avais eu l'impression de perdre mon temps. Et puis, quelques années plus tard, j'ai eu envie de retenter ma chance. Muni d'un arbre généalogique de la famille Buendia, et me laissant porter par l'écriture ( comme pour les contes que je lis à mes petites filles), j'ai adhéré aux histoires les plus invraisemblables sans résister. Résultat: je me demande encore comment j’ai pu passer à côté et viens d'effacer mon ancienne critique, ajoutant à celle ci les étoiles que je n'avais pas mises la première fois. Mieux vaut tard que jamais. A condition de se laisser porter, ce livre est une superbe aventure non seulement dans l'imaginaire colombien mais aussi dans la vacuité et l'incommunicabilité des comportements qu'il génère. Et la leçon n'est pas spécifique à la Colombie.
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Cent ans de solitude

Comme beaucoup de ses lecteurs, c’est par « Cent ans de solitude » que je me suis introduit dans l’univers de Gabriel Garcia Marquez. Publié en 1968 et pour ma part, lu en 1982, peu après l’obtention du prix Nobel de Littérature par son auteur, qui, à l’annonce de la nouvelle déclara à son épouse: « Je suis baisé »...



Il est question de la création d’un village quelque part en Amérique du Sud et de la vie des habitants sur plusieurs générations plus où moins consanguines…



Il y a aussi de la magie…

Il y a aussi des politiques véreux…

Un train…

Des gitans…

La guerre civile…

Des papillons…



Bref, un roman foisonnant, grave et drôle à la fois ; en même temps qu’une réflexion libre sur le temps.



Un petit bémol : les noms donnés aux personnages masculins, les mêmes de génération en génération, ne facilitent pas la lecture… Mais n’est-ce pas voulu ? Est-ce bien important ?



Et un conseil, aussi : il me semble que pour entrer dans la prose de Gabriel Garcia Marquez, « Chronique d’une mort annoncée » est plus abordable...

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Chronique d'une mort annoncée

La fête bat son plein dans le petit village d’Amérique du Sud où l’on vient de marier Bayardo San Roman et Angela Vicario. A deux heures du matin, c’est le drame : Bayardo ramène Angèla dans sa famille et la répudie ; elle n’est pas vierge.

Sommée de s’expliquer, elle désigne son séducteur : Santiago Nasar.



Quelques années plus tard, le narrateur, un ami de Santiago Nasar mène l’enquête et raconte comment la vie de son ami a basculé dans le néant. Le crime aurait-il pu être évité ? Sans doute, si l’on en croit les meurtriers qui prétendent avoir tout fait pour qu’on les en empêche… Peine perdue, quand la fatalité s’en mêle…et l’honneur…



Un petit roman par le nombre de pages mais grand par la maîtrise de son auteur : un rythme soutenu, une pointe d’humour, une construction sans faille et qui vous tient en haleine du début à la fin.

Prix Nobel de littérature, Garcia Marquez ? Pas surpris, même si « Cent ans de solitude » à largement contribué à l’obtention de cette « récompense » qui lui sera attribuée l’année d’après la parution de cette « chronique… »

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L'Amour aux temps du choléra

Coup de coeur !!!

Coups au coeur, au fond je suis un indécrottable romantique.





Dans ma tête, le perroquet s'est envolé.

Aucune intention d'ânonner un autre résumé.

Dans ma tête, les cadavres gonflés descendent

Le fleuve Magdalena aux rives dévastées

Que je remonte sur ce bateau à aube

Sous la torpeur des Caraïbes

Dans ma tête, cette chanson de Léonard Cohen

https://www.youtube.com/watch?v=NGorjBVag0I

https://www.youtube.com/watch?v=2zjLBWnZGTU

Voilà le perroquet l'enchante, dans ma tête

Non je ne monte pas à l'échelle pour le chercher

Docteur. Je lis au parc

Où crèchent Cupidon et son arc

Ce soir je me mets au violon





L'entêtant perroquet à tue-tête

Dance me to your beauty with a burning violin

Dance me through the panic till I'm gathered safely in

Touch me with your naked hand or touch me with your glove

Dance me to the end of love

Dance me to the end of love





Dance-moi au bout de l'amour

Dance-moi au bout de l'amour

Dans les fièvres de l'ardent

Dans les langueurs du temps





Ah l'amour !





Immense merci au navire bruxellois (hélas pas ma Nouvelle Fidélité^^)

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Journal d'un enlèvement

Dans "Journal d'un enlèvement" Gabriel Garcia Marquez relate l'enlèvement, la réclusion et la libération de huit journalistes colombiens par les narco trafiquants. Les "extradables", comme ils se nomment, sont les criminiels de la drogue accompagnant Pablo Escobar. Ils demandent, pour la libération des otages, un assouplissement des lois contre eux en échange de leur reddition. C'est totalement fou en Colombie à cette époque et surréaliste (hum, vraiment?) de voir un gouvernement être presque paralysé par une organisation criminelle.

Ni un roman encore moins un journal, plutôt un récit sur des semaines des conditions de vie des otages, leur point de vue, puis celui des politiques qui négocient avec Escobar avec les raisons accompagnant leurs actions, puis celui de leur famille qui les attend.

C'est d'un pays ravagé à cette époque dont nous parle Marquez: la guérilla, la drogue, les traffics, la corruption, l'argent facile attirant, toute ces luttes...

On sent à la lecture que rien n'est simple à cette époque dans ce pays.

Le tour de force de Gabriel Garcia Marquez ? Ne pas juger. Ni les réactions des otages, ni leurs sentiments, ni la forme que prend parfois les négociations, ni les réponses gouvernementales. Il relate les faits, il explique. Une lecture documentée, instructive, édifiante .

Mais, même après cette lecture, je me demande si j'ai compris l'incompréhensible.
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Douze contes vagabonds

« En Espagne, à Madrid, une ville ancestrale aux étés torrides et aux vents glacials, sans mer ni fleuve, et dont les aborigènes terriens n'avaient jamais maîtrisé l'art de naviguer dans la lumière. »



Un recueil de Douze contes vagabonds. Des contes qui sont différents de ce que j'ai l'habitude de lire. Des contes magnifiques, qui demandent du temps pour en apprécier les subtilités. L'écriture est drôle, poétique, fleurie. En revanche le fond est lourd, sombre, politique aussi, et pour autant, il y a de la magie qui fait qu'on ressort de la lecture avec malgré tout, une touche d'espoir. L'espoir de ne pas commettre deux fois la même erreur, l'espoir de rencontrer une voiture blanche ou de faire un doux rêve, mais certes, pas de trouver un téléphone. C'est agréable de faire un petit tour d'Europe, de découvrir la vie de ces voyageurs, voyageurs du temps pour certains agrippés au charme d'une autre époque, de temps révolus et des voyageurs de l'espace, passant d'un continent à l'autre, d'un monde à un autre. J'avoue avoir beaucoup apprécié « La lumière est comme l'eau ». Comme toujours j'aime quand un auteur renvoie à ses compères, « Un métier de rêve ». Donnant la parole à P. Neruda sortant de sa sieste :

 ''J'ai rêvé de cette femme qui rêve'', dit-il. (...) ''J'ai rêvé qu'elle rêvait de moi, dit-il. - Ça, c'est du Borges'', répliquai-je. Il me regarda, déçu : ''C'est déjà écrit ? - Si ça ne l'est pas, il l'écrira un jour. Ce sera un de ses labyrinthes.'' 
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L'Amour aux temps du choléra

Maladie d'amour, maladie de la jeunesse … chante Henri Salvador



Pour Gabriel Garcia Marquez, l’amour n’est pas l’apanage de la jeunesse, il peut durer toute une vie.

Mais ses symptômes ressemblent à s’y méprendre à ceux de la maladie, en l’occurrence le choléra qui sévit dans les Caraïbes en cette fin du XIXème siècle. Florentino Ariza , jeune télégraphe taciturne et épris de poésie y succombe dès lors que son chemin croise celui de l’altière Fermina Daza. Après deux ans d’une relation platonique et idéalisée, la belle s’aperçoit de la « chimère » de cette relation et se marie au riche et populaire docteur Juvénal Urbino auprès duquel elle s’appliquera sa vie durant à remplir ses obligations conjugales et mondaines. L’amoureux éconduit n’aura de cesse, lui, de reconquérir sa bien-aimée,dans l’ombre mais avec une ténacité hors du commun.



Si le fil conducteur du récit est l’amour, l’auteur s’attache à nous raconter le destin de ces trois personnages au gré des évènements et des rencontres qui jalonnent leur vie et au gré des détours empruntés par l’auteur.

Car elle ne court pas, la maladie d’amour chez Garcia Marquez. Elle prend son temps.

Les récits s’entrecroisent entre les personnages principaux et de nombreux personnages secondaires savoureux, comme autant de petits morceaux de vie qui réunit composent la vie tout entière. Les multiples détails réalistes et folkloriques et l’humour qui parsèment le récit créent une atmosphère enjouée et exotique très plaisante.

Le style de Marquez m’enchante car c’est une invitation à la promenade, promenade caribéenne bien sûr mais aussi promenade au cœur de l’être humain.

Alors je me suis laissée emporter moi aussi sur ce bateau à roues qui remonte le fleuve Magdalena avec en tête une petite chanson qui dit :

« Car l'amour c'est la mort

Mais c'est aussi la vie

Car l'amour c'est la mort

Et c'est le paradis «

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Les funérailles de la Grande Mémé

J'ai écouté les funérailles nationales de la Grande Mémé à la radio sur mon vélo. Qu'est-ce qu'elles m'ont fait suer ! Seule la convocation du pape m'a fait lever de mon guidon sur lequel je m'avachissais comme une vieille tortilla car je mesurai soudain l'exploit que fit le Saint Père pour traverser la forêt amazonienne en gondole. Fausto Coppi sur un pédalo n'eût pas fait mieux. A part ça j'ai pédalé interminablement dans ce petit bourg dévasté de chaleur pendant neuf jours et j'ai prié, prié-é avec tous les villageois pour qu'on enterrât enfin la Vieille tyranique et increvable María del Rosario Castañeda y Montero qui , depuis quatre-vingt douze ans, trônant dans son rocking-chair en lianes, les asservissait de jour comme de nuit mais il me fallut encore pédaler et pédaler encore avant que le gouvernement ne se décidât enfin à promulguer un exceptionnel décret rantanplan permettant au Président de la République rantanplan de se joindre au Souverain Pontife rantanplan , c'est fait la Grande Mémé est enterrée, on peut enfin rouler tranquille sur les immondices de la grand place et se partager le magot. Je rends l'antenne ! Ici Macondo. A vous les studios.
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Chronique d'une mort annoncée

Santiago Nasar va mourir, aucun doute, aucun suspens passés le titre et la première phrase ! Le narrateur nous conte les résultats de son enquête sur cet événement, plus de vingt après les faits. Ce n’est pas du tout un polar, mais ce n’est pas non plus une histoire de vendetta (j’ai horreur de ce type d’histoires!) même si honneur et vengeance sont au coeur du récit, tout n’est que prétexte à dépeindre les relations sociales, le poids de la religion, les mœurs. Comment ce meurtre improbable, dont même les auteurs semblent avoir tout fait pour en être empêchés, a-t-il bien pu se produire ? C’est un peu le mécanisme de l’effet du témoin : plus il y a de personnes qui peuvent intervenir lors d’un délit moins il y a de chance que l’une d’elles intervienne. “Personne ne s'était demandé si Santiago Nasar était prévenu, car le contraire paraissait à tous impossible.” Pour comprendre le narrateur questionne tour à tour les habitants du village, tous peu ou prou protagonistes involontaires de cette histoire. Pour le lecteur, c’est quelque peu perturbant, on peut un peu s’emmêler les pinceaux avec les noms, et en tout cas cela complique un petit peu la lecture, c’est la seule chose qui m’a gênée. Ce récit n’est pas situé dans une époque précise, mais, écrit en 1981, il est édifiant d’y trouver un tel poids de la virginité des femmes au mariage, et encore plus surprenant de découvrir que les assassins pouvaient plaider l’homicide en état de légitime défense de l’honneur. Quant à la scène de l’autopsie du pauvre Santiago, c’est une scène d’anthologie, difficile de trouver plus gore, et pourtant c’est raconté admirablement. Les scènes les plus tristes arrivent à prendre une couleur cocasse et à participer à plonger le lecteur dans l’atmosphère du village. De sa plume inimitable Gabriel Garcia Marquez montre avec malice le poids du hasard, mais aussi celui des traditions et surtout celui de l’inertie humaine. Un roman très court, mais très intense, où un fait divers sordide prend des airs de tragédie grecque.
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Cent ans de solitude

Grosse déception pour ce roman dont je pensais me régaler.

J'ai bien cru que j'allais mettre cent pour arriver au bout de ce long périple. Et pourtant j'aime l'originalité, les constructions "tordues" mais hélas, je me suis perdue dans cette jungle de personnages au nom qui se ressemble. Déjà aucun repère pour me guider.

Je ne suis pas parvenue non plus à m'attacher aux personnages aucun ne m'a séduit. L'écriture idem, rien d'exceptionnelle à mon goût, la poésie je ne l'ai pas ressentie non plus.

C'était un long chemin pénible et sans plaisir. J'espérais pourtant avoir un déclic au tournant d'une page, mais rien. Je n'ai pas du prendre le bon itinéraire ou le bon guide. Bien soulagée de refermer ce roman et hop au placard. Passons à autre chose.
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L'Amour aux temps du choléra

Un roman de l’Amour et de la mort d’un auteur nobélisé.



L’AMOUR décliné à toutes les sauces : l’amour de jeunesse, l’amour romantique et épistolaire, l’amour conjugal, le Grand Amour, les coups de foudre, le sexe et les liaisons illicites, un détournement de mineur et des amours vieillissantes.



En plus de l’amour, il y a la maladie, car le mari est médecin et soigne le choléra. On apprendra les problèmes intestinaux et les lavements de Florentino. On observera les déchéances de la vieillesse, sans compter les insomnies et les maladies vénériennes…



Et puis la mort, avec un suicidé, beaucoup de veuves, des victimes de la guerre ou du choléra et même des animaux exterminés pour désennuyer les hommes qui naviguent sur le fleuve.



Les héros? Une femme belle et forte, un mari riche et socialement impliqué, un amant moche mais poétique qui cherchera fortune pour regagner son amour de jeunesse tout en ayant une kyrielle de maîtresses pour distraire son malheur.



Le décor? Un milieu aisé d’une ville de l’Amérique latin, avec de grandes maisons et des domestiques où il fait souvent une chaleur étouffante.



L’histoire se passe au XIXe siècle et on a l’impression que l’écriture date aussi de cette époque alors qu’elle a plutôt été publiée à la fin du vingtième siècle, en 1985. La prose dense, avec peu de dialogues ou de chapitres, s’accorde à l’ambiance de la société coloniale sclérosée.



SI pour ma part je n’ai pas été transportée par le roman, je reconnais les qualités des réflexions qui transparaissent ici et là à travers la romance sirupeuse.

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Cent ans de solitude

Que dire qui n'ait pas encore été dit ! Peut-être que j'ai longtemps hésité à débuter le livre. Vu les critiques dithyrambiques, je craignais d'être déçue. Et bien non. Ce livre est véritablement incomparable ! Moi qui n'aime pas trop les déconnexions de la réalité, qui laisse supposer que l'auteur a trop fumé la moquette, là, j'ai été subjuguée. Cette saga colombienne, à nulle autre pareille, m'a envoûtée du début à la fin. Un tout grand livre.
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Cent ans de solitude

Trop d'auteurs m'offrent le bonheur de sourire , de pleurer et surtout de réfléchir, et , la vie est trop courte pour toujours se sentir obligé .

Grâce au courage d' une de mes amies " babé-lien " , Nastasia -B ( qui ose donner son opinion négative sur une lecture ) , je me suis permise d'abandonner ce roman qui m'a ennuyée , dès le début mais qui peut très bien revenir , un jour parmi mes amours .



Comme mon opinion évolue sans arrêt , elle aimerait pénétrer pian-pian dans les aventures de la famille Buendia , mais entendons-nous bien , seulement sur une île déserte où tous les mots seraient dégustés , à juste titre dans cet endroit !
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L'Amour aux temps du choléra

J'avais démarré "Cent ans de solitude" plusieurs fois, mais j'avais à chaque fois abandonné, par contre cette fois en ouvrant "L'Amour au temps du choléra" je découvre un hymne à l'amour.



l'amour avec un A Majuscule. Mais cet amour va se décliner sous toutes ses conjugaisons sur une temporalité de plus d'une cinquante d'années, une histoire d'amour et de solitude amoureuse de cinquante ans.



Ce conte raconte une histoire de toute une vie, d'une façon poétique colorée, osée, crûment, mélangé de peines, de luxure, de chaleur tropicale et d'humour. Il est étroitement lié aux odeurs de roses, des fruits exotiques, et des épices et qu'aux remugles des marais, des morts, de l'urine.





J'ai particulièrement apprécié les moments de vie telle la perte de la virginité des deux héros. Pour Fermina, vierge au mariage, elle perdra sa virginité dans un bateau de luxe en route pour la France plusieurs jours après son mariage, "Que veux-tu, docteur. C'est la première fois que je dors avec un inconnu", terreur de Fermina, que Juvenal doit l'apprivoiser millimètre par millimètre, celle de Florentino se passe également sur un bateau remontant le fleuve, ou il est pratiquement violé par une mulâtresse qu'il cherchera après sans la retrouver. L'élément liquide a une importance tout au long du récit.



Si je peux mettre j'ai trouvé quelques longueurs, lorsque Florentino dépérit d'amour et Fermina erre dans les obligations de sa position, mais c'est peut-être un effet de style des plus remarquable de nous faire ressentir se désespoir par cet ennui momentané. Mais ce moment est passager peut être la symbolique de la vie d'un couple marié.



C'est dans les bras de mulâtresse ou de leur cuisses, de créatures de toute beauté, ou de veuves à consoler que l'érotisme torride va se déchaîner, ou Florentino va patienter dans l'attente de Fermina. C'est chez ces femmes là que la vérité crue de l'Amour sera dévoilée et non chez celle de la haute bourgeoisie. "Quelque chose qui ressemblât à l'amour sans les problèmes de l'amour".



Le temps va passer pour Florentino et Fermina et ils vont redécouvrir l'amour, qui semble incorrect aux enfants de la veuve Fermina "Qu'ils aillent se faire foutre, dit-elle. S'il y a un avantage d'être veuve c'est bien de n'avoir personne sur son dos".



Une ode à l'amour immortel et plein d'entrain.
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Nous nous verrons en août

Un livre posthume de Garcia Marquez ? ça m’intéresse !



Ici il s’agit d’une femme, Ana Magdalena Bach qui, une fois par an au mois d’aout, honore la date du décès de sa mère en se rendant sur une île des Caraïbes pour fleurir la tombe où elle enterrée.

Nous découvrons Ana Magdalena alors qu’elle est à bord du ferry qui l’emmène sur l’île, alors qu’elle laisse son mari à leur domicile, et qu’elle va se rendre dans l’hôtel où elle revient chaque année. Elle a 46 ans, une vie épanouie au sein d’une famille de musiciens, un fils premier violoncelle d’un orchestre symphonique, une fille qui réussit, et un mari qui l’aime et la chéris.



Mais quand, après un repas solitaire pris dans son hôtel, un homme plein de charme lui propose un verre, elle n’hésite pas à lui donner le numéro de sa chambre. S’ensuit une nuit de plaisir. Et au petit matin, l’homme a déserté la chambre – elle ne saura même pas son nom – par contre il laissera un billet de vingt dollars entre les pages de son livre de chevet …



Toute l’ambiguïté de « Nous nous verrons en août » repose sur ce malentendu : Anna Magdalena est-elle une femme libre qui s’autorise un écart en dehors de son couple classique ? Ou bien est-ce le début d’une pratique d’adultères réguliers qu’elle adoptera chaque année au mois d’aout ?

Et quid de la culpabilité de passer à nouveau à l’acte quand elle vient fleurir chaque année la tombe de sa mère ? Et de la brûlure de ressentiment qu’elle éprouve en pensant à la honte de découvrir un billet de quelques dollars laissé par le premier amant ?



« Nous nous verrons en août » m’a fait penser à « Inès » de Manuel Vilas, avec ce portrait de femme qui se veut encore libre et désirable – sauf que Ana Magdalena a bel et bien une famille qui l’attend au retour de ses nuits au Caraïbes…



Ce récit posthume n’est sans doute pas le meilleur de Garcia Marquez. Inachevé au moment de sa mort, ce sont ses fils qui ont décidé de le publier, comme l’explique une longue note de l’éditeur Grasset pour justifier la publication posthume. Discutable puisque, malgré les différentes versions conservées par l’auteur sur son ordinateur, il restait encore quelques scories dans le texte.



« Mon travail », explique l’éditeur, « pour cette édition, a été celui d’un restaurateur confronté au tableau d’un grand maître. »

Au final ce n’est pas le meilleur récit de l’auteur de « Cent ans de solitude ». Le Prix Nobel de littérature en 1982, souvent associé au concept de "réalisme magique", a écrit des livres plus emblématiques, comme « L’amour au temps du choléra » ou bien « De l’amour et autres démons ».

Mais si on exclue le parcours initial du Prix Nobel, c’est un récit léger sur un sujet (l’adultère) un peu désuet , pas désagréable à lire, sans être un roman indispensable à lire pour les admirateurs de Garcia Marquez.

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L'Amour aux temps du choléra

L'amour au temps du choléra aurait pu s'intituler l'amour à l'épreuve du temps. Car c'est bien longueur de temps que nous fait vivre Gabriel Garcia Marquez avec ce roman d'une incroyable densité romanesque. L'amour serait-il lui aussi une maladie, comme le choléra, une menace sur la vie des gens.



Amour à l'épreuve du temps, mais aussi du qu'en-dira-t-on. Quand d'aucuns voudraient prétendre qu'à partir d'un certain âge l'amour devient indécent. Amour à l'épreuve de l'assiduité du lecteur aussi, de la part d'un auteur qui veut le faire s'imprégner de l'alanguissement du soupirant éconduit. Il faudra au lecteur à la fois affronter la vie d'un couple légitime livré à son quotidien dont on sait combien il est un tue-l'amour et endurer l'attente résignée d'un amoureux qui ronge son frein.



Mais le style est là pour soutenir l'intérêt quand les événements se font désirer pour relancer l'intrigue. L'écriture de l'auteur nobelisé est là avec toute sa puissance au service de l'oeuvre romanesque. Une écriture sûre de son fait, érudite tout en restant accessible. Une écriture d'une remarquable précision qui dissèque les caractères, analyse les émotions et livre au lecteur l'intimité de ses personnages ainsi mise à nue. Véritable effeuillage psychique qui dévoile leur palette sentimentale à l'épreuve des codes moraux d'une société dans son époque. Comme un écorché de psychologie humaine pour nous faire endurer une vie d'asservissement à la passion.



Avec L'amour au temps du choléra on n'est pas aux confins du fantastique comme dans Cent ans de solitude, on est au plus profond de l'être, à tenter de palper ce secret qui fait qu'une personne s'éprend d'une autre. Amour indifférent à l'érosion du temps. Attendant son heure, même si dans la bonne société en ce début de XXème siècle il fait détourner le regard lorsqu'il s'expose dans la grande maturité. L'alanguissement ne décourage pas son lecteur lorsqu'il est soutenu par la formidable écriture de Gabriel Garcia Marquez.

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