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Critiques de Gabriel Garcia Marquez (1216)
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Cent ans de solitude

Voilà un « classique » qui requiert un peu de courage et de ténacité pour être apprécié. Et j'avoue que sans une lecture commune j'aurai été tentée d'abandonner à nouveau.



Comment résumer ce livre épique ? On dira juste qu'il s'agit de la saga d'une famille sur cent ans, du moment où José Arcadio Buendia et sa femme Ursula arrivent sur un lieu reculé et isolé où ils vont fonder la ville de Macondo, jusqu'à la sixième génération. 100 de vie et de mort, de croissance et de décadence. 100 ans d'une histoire riche, exubérante, épique.



Mais s'agit-il de la grandeur et décadence d'une famille ? d'une ville ? d'un pays ? Faut-il y voir une saga familiale, un récit historique, un conte philosophique, une histoire fantastique ?



Gabriel Garcia Marquez fait de cette oeuvre un peu tout cela et beaucoup plus encore, et construit un roman que le lecteur aborde un peu comme un marathon. Ainsi s'il ne donne aucune date, en cherchant sur internet et en faisant des recoupements avec l'histoire de la Colombie on voit qu'il reprend certains faits réels de l'histoire de la Colombie. Mais la grande dose de magie, de phénomènes extraordinaires qui sont semés tout au long de l'histoire, nous ramène plus vers le conte fantastique (l'élévation de Rémédios, la peste de l'insomnie, le déluge, les esprits de morts qui se promènent dans la villa, et tant d'autres). C'est le « réalisme magique « : l'incursion dans le rationnel d'éléments fantastiques et irréalistes. Un style que l'on trouve beaucoup dans la littérature sud-américaine et dont le champion est Gabriel Garcia Marquez. Et pourtant son style reste unique, incomparable, puissant par la poésie de la langue et des images qu'elle suscite. Une poésie, une inventivité, une créativité présentent dans quasiment chaque phrase.



La structure est complexe. Certains l'ont dite « structure fractale ». le récit se déroule, dans une écriture dense, récité par un narrateur et quasiment sans dialogue, et on se dit parfois que ce pourrait être le récit du grillot qu'il ne faut pas interrompre sous peine de le voir perdre son fil et reprendre tout depuis le début. Effectivement le récit n'est pas linéaire pour le lecteur habitué à une littérature classique. L'histoire est une succession d'anecdotes qui amènent d'autres anecdotes, et on passe de l'une à l'autre à la fois en douceur et sans lien évident. Autour des personnages principaux (la famille Buendia) gravitent un grand nombre de personnages et d'histoires secondaires. Pas de chronologie, plutôt de petites histoires racontées d'un tenant, et de nombreux retours en arrière.



Pour autant la magie de l'écriture nous prend dans ses mailles et on se laisse prendre à ce récit foisonnant, où les prénoms se retrouvent de génération en génération, sous le regard d'Ursula, créant la confusion car les similitudes sont nombreuses entre les destinées. Chaque histoire est un prodige d'imagination, de créativité et de poésie. Même les répétitions ne sont pas gênantes. Bien au contraire elles nous aident à nous y retrouver dans ce labyrinthe littéraire dans lequel l'auteur fait tout pour nous perdre. C'est souvent drôle ou tragique, burlesque ou réaliste, naïf et excessif, toujours inventif. C'est aussi ce qui est le plus déroutant et ce qui rend le livre difficile à aborder. Il faudrait oublier toute rationalité et accepter de lâcher prise, se laisser porter de bout en bout. Cela m'a été difficile pour cette première lecture, mais je veux croire que j'y arriverai mieux pour une relecture dans quelques mois ou quelques années

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Cent ans de solitude

Depuis plusieurs années que j'avais acheté Cent ans de solitude, je l'avais abandonné dans ma bibliothèque, effrayée par ce qu'en disaient certains de mes amis, à savoir qu'ils avaient dû le recommencer plusieurs fois après s'être perdus au milieu de la ribambelle de personnages, mais en même temps attirée par sa réputation désormais de grand classique. Enfin, j'ai sauté le pas, j'ai ouvert ce roman et ai plongé dedans !

Plongé, c'est bien le terme. Durant cette lecture, il convient d'abandonner son esprit rationnel, logique et moral, et de se laisser emporter par le flots des événements et des héros, au gré des longues phrases de Gabriel Garcia Marquez qui n'ont pas été sans me rappeler, dans un style très différent, celles de Marcel Proust, que j'avais adorées. Ici, lorsque les neveux couchent avec les tantes, il nait des enfants à queue de cochon ; lorsque le curé boit une tasse de chocolat chaud, il se met à léviter devant ses paroissiens ébahis ; et lorsque qu'Aureliano, dernier du nom, parvient à déchiffrer les parchemins de Melquiades, il y découvre, écrit depuis plus de cent ans, l'histoire de sa famille et son propre destin. La lignée, condamnée à cent ans de solitude, devait s'éteindre après des décennies de débauche malgré la vigilance de la pauvre Ursula.

Alors, maintenant que j'ai terminé ce roman, dont je n'ai fait qu'une bouchée tant je me suis prêtée au jeu du voyage à travers les générations, je peux dire que oui, c'est un grand roman qui mérite amplement sa réputation. Et non, on ne se perd pas à tous les coups dans les personnages, n'ayez pas peur.



Challenge ABC 2019/2020

Challenge XXème siècle 2019
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Cent ans de solitude

Quelle épopée pleine de talent ! Est-il vraiment imaginable de faire un livre pareil, un roman qui se répète sans jamais se répéter, une œuvre pleine de surprises et de rebondissements, d'une saveur exceptionnelle, où souffle la destinée avec cette ampleur ? Et pourtant, Garcia Marquez l'a imaginé. Et, non seulement, il l'a imaginé, mais encore il l'a fait. Et encore mieux, il l'a bien fait. Incroyable, non ? Et c'est un livre addictif, jamais long, jamais ennuyeux ! Brillante œuvre, grand défi, bien relevé ! Et c'est si vivant, en plus ! La représentation de la vieillesse, du bazar de la guerre que mène le colonel Aureliano Buendia sont représenté merveilleusement bien ! Je suis halluciné. Et la fin, la fin n'est-elle pas merveilleuse ? Quel projet audacieux, ambitieux, impressionnant ! Et quel livre vivant et réussi !
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Cent ans de solitude

Un des sommets de la vie d'un lecteur . Cette oeuvre est tout simplement au dessus du lot . La profondeur de cette histoire dont l'ambition explose aux yeux du lecteur à chaque passage , le ton fantastique de cette histoire hors norme , tout cela fait de cette aventure l'une des plus belles que j'ai pu faire . Pourtant rien n'est facile ici , il faut aller la chercher cette histoire , ce n'est pas tf1 et sa débilité . L'ambition de l'auteur de créer une oeuvre qui s'ètale sur tant de générations s'avère plus qu'audacieuse , a t'on vu cela ailleurs ? Pas vraiment . La folie qui imprégne certains passages de cette oeuvre peut décontenancer parfois , mais que cela fait du bien d'enfin avoir un véritable défi culturel à une époque ou Pernaut triomphe ! Oui la lecture n'en est pas forcément facile , oui c'est parfois trés ardu , mais dans le méme temps c'est tellement fort et bon que l'on ne peut que céder devant tant de maestria et se laisser emporter dans ce voyage inclassable et génial . Une des rares oeuvres qui fait du bien à l'humanité entiére . La seule oeuvre au méme niveau c'est 2666 de Bolano , c'est dire le niveau extraordinaire de l'oeuvre de Garcia Marquez , et l'incroyable qualité de la scéne littéraire sud américaine dans son ensemble.
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Vivre pour la raconter

"Vivre pour la raconter" , une autobiographie écrite dans le style propre à l'auteur, un livre bien nommé. Une fois n'est pas coutume, j'ai dû fractionner ma lecture ; la quasi-absence de chapitres, coutumière à Gabriel Garcia Márquez, et les nombreuses références politiques, elles font parties de son histoire il ne peut les gommer, m'ont parfois rendu le récit assez long mais je me suis accrochée, son écriture en vaut bien la peine !

Si à certains moments j'étais lassée, j'interrompais la lecture et c'est avec d'autant plus de plaisir que j'y revenais car Gabriel Garcia Marquez a cette faculté d'entraîner son lecteur à sa suite, de lui faire vivre intensément ses aventures. Dans ce roman d'une vie on découvre au fil des pages des faits qui ont donné naissance à ses livres, des noms que l'on retrouve dans "Cent ans de solitude" ; ce pourrait être amusant de reprendre ses écrits, d'en relever les noms communs, de pouvoir remonter parfois leurs origines mais cela n'enlèverait-il pas à la magie de ses récits ?

Arrivée à la dernière ligne, j'éprouve le sentiment étrange d'attendre une suite, j'aimerais savoir ce qui est arrivé après le point final, je ne peux qu'en deviner des bribes.

Merci Monsieur Gabriel Garcia Marquez pour l'œuvre accomplie sur cette terre.
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Cent ans de solitude

Ces recits de guerre et revoltes m`exasperent de plus en plus. Deja, les noms qui se repetent de generation en generation pretent a la confusion totale et nous fait perdre le fil de l`histoire et a chaque fois, je devais reprendre quelques passages pour me resituer dans l`action et l`espace.



D`abord, je tiens a vous informer que j`ai laisse tomber sa lecture a la page 295 (j`ai depasse la moitie) pour vous dire que j`ai quand meme essaye d`aller jusqu`au bout.

Ce roman m`a deplu, bien que j`ai aime un seul personnage Ursula. Cette femme est restee fidele a soi-meme dans le meilleur comme dans les pires situations. Elle a fait preuve de courage et sagesse. Elle a mene sa petite maison comme un capitaine dirige son bateau.



J`avoue, au risque de me faire ``fusiller`` par les Babeliotes, que je me suis ennuye, baille et meme saute des pages, chose que je deteste faire. Et pour tout vous dire, je ne suis pas prete a lire un Marquez a nouveau.



Tout simplement, ce livre n`est pas pour moi !

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Cent ans de solitude

Truculent et burlesque mais terriblement ennuyeux, m'est plusieurs fois tombé des mains, réputation usurpée ? De quoi donner raison à André Gide.
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L'Amour aux temps du choléra

J'avais abandonné Cent ans de solitude mais ici j'ai tenu et il m'a fallu m'accrocher à la plume de l'auteur pour aller au bout de ce roman "fleuve" sur le ton d'une longue narration d'un amour d'un demi siècle d'un homme pour une femme sans pour autant sacrifier durant cette période à une vie de rencontres, de débauches et même, à la vieillesse de liaison avec une jeunesse de 14 ans... L'histoire d'un amour inconditionnel et éternel mais également les histoires de l'amour en général, des amours fugaces, étranges, de tous âges dans la moiteur des Caraïbes, de ses parfums, de sa faune et de sa flore. Une lecture dans laquelle je me suis parfois ennuyée et qui tient pour moi plus à la profondeur du fond relaté : l'amour, le temps qui agit sur les âmes et les corps mais aussi déjà sur l'environnement. Beau mais un peu pour moi un peu trop narratif.
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Mémoire de mes putains tristes

Voilà, c’est dit dans le titre : triste. Si l’on reste au premier degré, attaché à l’histoire et ancré dans le réel, cette histoire est juste pathétique.



La plupart des lecteurs ont dit avoir été « choqués » par la violence de l’histoire : pédophilie, décadence, immoralité, indécence à peine adoucit par le fait que l’histoire se transforme en amour fou platonique.



Mais…. à mon sens qu’il faut se détacher de l’histoire au premier degré et comprendre qu’il s’agit d’une allégorie …



C’est en fait une réflexion sur la vie et la jeunesse opposées à la vieillesse et à la mort, à l’amour intemporel « qui unit dans son lit les cheveux blonds, les cheveux gris » (M. Sardou) et qui éveille la jalousie, la colère, les tourments.



« Elle court, elle court

La maladie d'amour

Dans le cœur des enfants

De 7 à 77 ans » (et… jusqu’à 90 ans aussi !!)



Le sentiment amoureux est-il si différent que l’on soit jeune ou vieux ? Tous ces thèmes fétiche de G.G. Marquez qui se retrouvent dans son œuvre jusqu’à l’obsession sont présents dans ce livre.



Alors oui ce livre à ce titre est intéressant et a retenu toute mon attention. Il mérite un bon 4 étoiles. Pas 5 étoiles car il est finalement trop court pour que j’ai pu m’attacher à un personnage. Mais, plus long aurait été « indigeste »…

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Cent ans de solitude

Faire une liste de lectures pour des vacances, c’est pour moi très compliqué.



Il faut que le livre réponde à certains critères :



1) Je dois être assurée que je ne vais pas m’emmerder le burnous.

2) Il faut qu’il ne soit pas assez précieux pour supporter les grains de sables et les éventuels oublis dans la rosée matinale, sur la table du jardin.

3) Et que son sujet évoque, de près ou de loin, soit le soleil, soit l’été, bref, la chaleur.



Le troisième critère, c’est notamment en prévision des journées pluvieuses à jouer au Scrabble avec Bonne-Maman, en prenant le thé pendant qu’elle m’inflige 108 points avec un « SPERMATOZOÏDE », mot compte triple.



Ma grand’mère est fourbe, à ce jeu-là.



Cette année, j’ai donc emporté un certain Modiano et ses Dimanches d’Août, un certain Ernest avec son vieillard qui pêche de la poiscaille – que j’ai critiqué, donc tu peux aller courir étancher ta soif de prose galette-saucissienne – et bien sûr, l’ami Gaby et ses Cent ans de solitude.



Ça faisait longtemps que Gabriel glandouillait dans ma bibliothèque, entre Roman Gary et Maurice Genevoix, et j’ai trouvé que les vacances en Bretagne étaient le meilleur moment pour lire un roman pareil. Que le Times qualifie de « chef-d’œuvre du XXe siècle ». Eh ouais, rien que ça.



Toi, là-bas au fond, tu me demandes de quoi traite l’histoire ?



Bonne question. Je vais te faire un rapide résumé.



Ça commence dans un petit village, Macondo, perdu dans la sierra sud-américaine, complètement isolé de la civilisation. Une famille illustre, les Buendia – illustre parce que c’est un peu eux qui ont posé leurs balloches et construit le village, si tu veux –, les Buendia, dis-je, sont frappés par une malédiction prédite par un gitan qui passait par-là.



Malédiction qui promet guerres civiles, révolutions, fléaux et destruction. Tu noteras le pluriel. Je l’ai pas mis pour faire joli.



Et pourquoi ça, me demandes-tu, toi qui es pragmatique et n’aimes pas les injustices ?



Pour une raison simple : la descendance est issue de la consanguinité.



Oui, je sais, tu vas me faire une blague sur les Ch’ti ou sur Christine Boutin. Je te comprends, je l’ai faite aussi. Donc fais-toi zizir.



La malédiction, comme de bien entendu, et comme le présage le titre, elle se fait sur cent ans. Pas sûr 42, sinon le livre s’appellerait « Quarante-deux ans de solitude », ça sonnerait moins bien et ça ferait plus film d’auteur sur un homme dépressif qui a perdu sa mère, son père et son chien et qui va sauter du Pont-Mirabeau en citant la tirade du panache de Cyrano.



Bon. Alors, que dire ?



Je vais tâcher de te donner mon avis comme je l’ai fait à mon grand-père, qui n’a jamais lu ce livre. C’est parti.



C’est un beau roman, une belle histoire, avec beaucoup d’amour dedans. Bon, de l’amour en majeure partie de type consanguin, le frère couchant avec sa sœur, le neveu voulant forniquer avec sa tante, qui s’avère en fait être sa sœur, ou encore le fils qui veut conter fleurette à sa mère mais il sait pas que c’est sa mère, et j’en passe.



Il y a un peu de cul, mais toujours dit de manière classe. A base de « soupirs », de « miaulements », de « caresses ». Bon, pas aussi franc que Hardellet et Lourdes, Lentes... mais pas non plus du niveau de la métaphore à base d’huîtres que tu retrouves dans Bel-Ami, si ma mémoire est bonne. Si ton objectif est de te palucher sur Garcia Marquez, passe ton chemin. Va regarder la filmographie de Harry Reems et fais pas chier.



Sinon, il y a aussi quelques passages sur la guerre et les désirs de libéralisme et d’anarchisme, parce qu’il y a un colonel.



Dois-je préciser que le colonel, non content d’être doté de jolies moustaches « cosmétiquées », est aussi pris de passion pour une gamine de neuf ans, quand lui en a environ trente ?



Ouais, ouais, l’amour n’a pas d’âge. C’est ce que n’arrête pas de me répéter à l’envi l’ouvrier qui bosse en ce moment dans mon avenue, et qui a trente ans de plus que moi. Ah, j’vous jure, tous les mêmes, les moustachus...



Du coup, pour déconner avec mon copain Caillou – j’adore la rigolade, tu me connais – on s’est amusé à faire un arbre généalogique de la famille Buendia. En rouge, les liens du sang et en bleu, les liens-sacrés-du-mariage.



Autant te dire qu’il y avait beaucoup de violet.



Cela dit, l’avantage avec les familles consanguines, c’est qu’au moins, l’arbre généalogique ne prend pas trop de place sur une feuille A4, donc c’est très #YannArthusBertrandFriendly. Et ça j’aime bien.



- Bon, m’a dit mon grand-père une fois mon résumé achevé, je lirai ce livre en tâchant d’oublier que c’est ma petite-fille qui me l’a conseillé.



Il a tort d’y aller en traînant des pieds. Parce que c’est bien écrit. Très bien écrit. Magistralement bien écrit.



Le livre est fait qu’à aucun moment tu as envie d’abandonner ta lecture. Ce qui est un bon point.



Alors, bien sûr, ma cousine un peu zadiste et ultra-féministe – on en a tous une, hein -, s’est indignée quand je lui ai dit ce que je lisais :



- Ça ne te gêne pas de lire un livre d’un homme qui était ami avec Fidel Castro ? Tu glorifies le totalitarisme ?



Si tu vas dans ce sens, tu n’écoutes plus Michael Jackson parce que sinon ça glorifie la pédophilie. C’est pas parce que Hitler avait un chien que je vais abandonner Philippe.



En plus, Gabriel aimait beaucoup Brassens. Donc il n’était pas si mauvais n’est-ce pas ?



- Brassens, l’autre monstre misogyne ?



Tss, c’est pas le débat, Rozenn. Finis de manger tes graines et ton pain sans gluten, et retourne écouter Tryo. Et à l’occase, tu liras Cent ans de solitude.



Ça devrait calmer tes ardeurs.





P.-S. : C’est après la rédaction de cette critique que je viens d’apprendre que Netflix va finalement faire une série basée sur Cent ans de solitude, plus de cinquante ans après sa parution. Les descendants ayant flairé qu’il y avait de la grosse thunasse à se faire, on va avoir le plaisir de mater un Game of Thrones façon latino. J’ai hâte.
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Cent ans de solitude

Si l'on veut lire un roman qui sort de l'ordinaire alors je vous conseille "cent ans de solitude".

Je rajouterais même que c'est plus que ça, c'est carrément rocambolesque, une fresque familiale, une famille "à tuyaux de poils" comme j'en ai jamais lu, enfin, un roman aussi immoral que ça, je n'en reviens pas...je suis anti conformiste, ça c'est une chose mais là on est au delà des limites des valeurs morales.

Du coup, je me suis laissée porter à découvrir cette histoire, ça vaut mieux car plus d'une fois je me suis dit "non...il n'a pas écrit ça!" Ses personnages sont déjantés, déséquilibrés mais c'est de la folie...Marquez devait être en plein dédoublement de la personnalité ou même parasité pour avoir écrit de la sorte.

Entre consanguinité, inceste, tyrannie, barbarie et j'en passe... franchement j'ai un avis mitigé concernant ce roman car c'est étrange comme ressenti c'est inimaginable! C'est loin de briller et de nous élever vers la lumière. C'est plutôt tout le contraire je dirais...mais cette histoire ne m'a pas laissée indifférente ça c'est clair.

C'est quelque chose à découvrir absolument pour se faire son propre avis...
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Pas de lettre pour le colonel

Un livre sur l'attente, une attente si longue qu'elle en devient absurde, ce n'est pas si original. Dans ce cas, tout est dans le ton, l'art de raconter.

Gabriel Garcia Marquez, jeune journaliste à Paris se retrouvant soudain sans rien suite à la dictature colombienne, aurait été inspiré par sa situation financière préoccupante. Le voilà donc à écrire sur un vieux colonel et sa femme asthmatique, dont le fils a été assassiné quelques mois plus tôt. Celui-ci leur a laissé comme seul héritage un magnifique coq de combat qui mange le peu d'argent qu'il leur reste en grains de maïs. C'est que dans quelques mois, quand les combats de coq reprendront, ce coq vaudra son pesant d'or, et cette somme permettra au vieux couple de survivre en attendant que cette fameuse lettre, accompagnée d'une pension d'ancien combattant, finisse par arriver avec le courrier du vendredi matin. Seulement voilà, ça fait vingt-cinq ans que le colonel, tous les vendredis, attend l'arrivée du bateau qui apporte le courrier, vingt-cinq ans qu'"il n'y a rien pour la colonel" et sa femme, qui ne sait plus comment accommoder les plats avec les restes - même les grains de maïs du coq y passent - sa femme donc ne supporte plus ce coq qui pourrait leur apporter de l'argent tout de suite.

Ce petit roman est l'un des premiers publiés par Garcia Marquez mais la plume est sûre, juste et sarcastique juste comme il faut. Le couple est très attachant, amoureux, faible et plein de ressources.
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L'Amour aux temps du choléra

J'avais le désir de lire ce roman à la manière dont on courtise l'être aimé, ventre à terre, bête affamée, seulement calmée par la douceur exquise d'une écriture magistrale. Afin d'y puiser dans la chair de chaque page le substrat même de nos destins contrariées. Et chaque ligne de Gabriel Garcia Marquez nous conforte dans cette impression. Alors lisez ce livre pareil à la passion d'aimer, hors des fracas du quotidien, dans la langueur d'un énième baiser. Tout le reste n'étant que littérature.

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Cent ans de solitude

Quand José Arcadio Buendia et Ursula font un mariage consaguin, ils ne se doutent pas que leur choix va plonger leurs descendants dans cent ans de malédictions au coeur du village de Macondo...



C'est présenté comme l'ouvrage d'une vie, comme un chef-d'oeuvre, comme l'origine mythologique même de l'écriture colombienne contemporaine, comme l'un des meilleurs livres du siècle dernier.

Et d'un certain côté, c'est vrai.

C'est prenant, poétique, lyrique, mystique, massif, superbement traduit, inimitable, abouti.

C'est une fresque, une saga, un univers, un enchantement, un conte, une épopée, un voyage dans l'espace et le temps.

C'est frais, c'est beau, inégalé.

Mais c'est long, très long. Mais c'est redondant, très redondant. Et même si ça se laisse très bien lire (quoique de manière contradictoire ce livre ne soit pas accessible à tout le monde), le lecteur embarqué dans cette croisière atypique finit un peu par se décourager. Pour entrer en pleine communion avec l'auteur lors de ce pèlerinage artistique, cette expérience quasi unique, il faut néanmoins connaître un minimum la vie de l'auteur qui rend hommage à ses racines, créant le mythe en y ajoutant une part de surnaturel presque naturel.

Nous n'avons pas affaire à un roman quelconque, on ne peut pas lire ce dernier cinq minutes chaque soir avant de se coucher. Il faut s'y plonger. Réellement. Au risque de trop en attendre, alors que l'auteur joue sur la durée et le caractère répétitif de son récit. Après tout, cent ans, il faut les vivre ! Mais à force de lecture, on se perd avec les personnages, et sur les personnages, qui ont tous les mêmes noms. Bien que ce procédé stylistique soit hautement significatif et constitue une part fort symbolique du récit, il engendre toutefois lassitude et désorientation dans les méandres labyrinthiques de l'intrigue familiale.

La fin, quant à elle, est absolument sublime, une merveille de poésie abymique (permettez ce néologisme) et d'excellence littéraire.

Il faut vraiment prendre le temps de savourer cet ouvrage, pour en apprécier toutes les saveurs et surtout ne pas se laisser dépasser par la longueur et les répétitions qui peuvent freiner un lecteur trop impatient ou qui a un temps limite de lecture.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Cent ans de solitude

Avec Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez nous conte l’histoire de la famille Buendia et du village de Macondo dont on suit l’évolution durant un siècle. Les générations se succèdent mais leur histoire se répète de façon cyclique, la famille est prisonnière d’un cercle vicieux qui les exclut du reste du monde et ne leur laisse que la solitude pour seule compagne.

Gabriel Garcia Marquez a soigneusement construit son récit afin de mettre en exergue ce schéma répétitif, tout d’abord à travers les prénoms des personnages : José Arcadio, Aureliano qui reviennent à chaque génération et auxquels sont attribuées des personnalités bien précises, les retours périodiques des gitans ou d’un nouvel élément provenant de l’extérieur, l’obstination des José Arcadio à déchiffrer les manuscrits de Melquiades, les obsessions de chacun, les retours des membres de la famille ayant tenté de quitter le village etc…



Gabriel Garcia Marquez nous dépeint cette fresque familiale à la façon d’un conte. Le ton et le style employé, les éléments magiques contribuent à donner l’impression que l’auteur nous raconte une histoire. Objets étonnants, tapis volants, lévitation et autres surprises parsèment le récit.

Pourtant derrière ce qui pourrait n’être qu’une fable, se dessine l’histoire de la Colombie, les querelles politiques entre conservateurs et libéraux, les nombreuses guerres civiles, les progrès techniques, l’implantation des compagnies fruitières et le massacre dit des bananeraies où l’armée tira sur des grévistes. L’obsession de Aureliano au sujet du train transportant les corps des victimes afin de les jeter à la mer se réfère à une rumeur qui circula à l’époque.

Voilà pourquoi cette œuvre est emblématique de ce que l’on appelle le réalisme magique.



Le thème de la solitude apparaît et est développé sous toutes ses formes possibles, à travers l’isolement du village, à travers le manque d’amour, à travers l’expérience du pouvoir lorsqu’Arcadio joue au tyran de Macondo, à travers le repli sur soi de Aureliano chef de guerre, et des José Arcadio qui s’enferment dans leur cabinet d’étude etc…

Seule Ursula m’a semblé lutter contre cette solitude, elle qui tenait à toujours laisser la maison grande ouverte, qui utilisait tous ses sens pour ne pas laisser sa cécité l’isoler, qui a tout fait pour combattre le destin et la solitude de ses enfants.

Ce qui m’a le plus frappé, c’est cette absence d’amour. Le style neutre et la prise de distance de l’auteur ôtent au lecteur toute possibilité de ressentir des émotions et en particulier l’amour. On ne ressent aucun amour, ni des parents vers les enfants, ni des couples entre eux, ou alors il reste purement physique et souvent incestueux.



Pour moi Cent ans de solitude est une curiosité. Cette lecture m’a étonnée et transportée dans un autre univers, je me suis laissée bercer par cette histoire partiellement rocambolesque. Ce n’est pas un coup de cœur mais en tout cas une belle aventure.




Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Mémoire de mes putains tristes

Un nom , une écriture très souvent plébiscités par nombre de lecteurs, et pourtant, ce livre n'aura pas sa place sur mes étagères.



Fantasmes d'un vieil homme de "90 ans " toujours vaillant !

qui, pour son anniversaire, veut passer une journée avec une jeune pucelle et pour cela va s'adresser à Rosa Cabarcas tenancière de maison close.



Et le livre commence, par un viol pur et simple sur une très jeune fille qu'il aperçoit de sa fenêtre, la jupe épousant ses formes mouvantes alors qu'elle se trouve au lavoir ....



Le ton est donné sur l'homme.

Certains passages se veulent pudiques et empreints de tendresse, mais à bien y regarder, se cache un fond glauque et malsain.



Garcia Marquez l'aurait écrit à l'aube de ses 80 ans.



Etait ce imaginaire ?

Où s'est il servi de ce support pour en faire un récit autobiographique ?



Quoiqu'il en soit,

après avoir tourné la dernière page,

et bien que n'ayant guère apprécié,

il ne manque pas d'en rester une caudalie littéraire

et c'est ça qui me surprend le plus.
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Cent ans de solitude

Et si vous deviez choisir un seul livre ?

Je viens de relire 100 ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. Mon livre préféré, quel chef d'oeuvre ! Un de ces rares livres qui me laissent triste quand je le termine. Je l'ai lu en trois mois, tellement il est dense et délicat. Certains ne parviennent pas à le lire, tellement l'auteur fait de son récit une jungle difficilement pénétrable.

Ce livre féministe m'enchante avec de forts personnages (Ursula, Amaranta, Remedios, Fernanda) dans une société colombienne presque aussi machiste que l'indienne. Un livre philosophique et puissant, qui traite de nombreux sujets (l'amour, la nature, l'inceste, le sexe, la connaissance, la mort, l'argent, la violence, la politique, l'armée, la religion, etc.). J'ai même compris l'humour la deuxième fois (je le l'ai lu en espagnol). Un style au vocabulaire à la fois soutenu et familier, centré sur l'espagnol pratiqué en Colombie. Des phrases interminables qui s'enchaînent pourtant sans accroc. Et bien sûr, le réalisme magique, ces évènements fantaisistes qui paraissent réels.

L'avez-vous vu lu ? Quel est le livre que vous savez que vous relirez encore et encore et vous procurera tant d'émotions ?

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Mémoire de mes putains tristes

Bon, on peut avoir quatre vingt dix ans et ne pas être encore complètement ratatiné. Et avoir envie d'une très jeune fille vierge. Mais attention, l'amour est encore à l’affût. C’est le thème de ce court roman. Ce n'est pas nouveau. On pense à Svevo ou Kawabata. Garcia Marquez échappe au sordide et au trivial pour nous offrir au contraire une sorte de conte amoureux ayant pour cadre les bordels, la salle de rédaction d'un journal et les rues animées d'une petite ville de Colombie. A découvrir.
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L'aventure de Miguel Littin, clandestin au ..

Ce bouquin, écrit par Gabriel Garcia Marquez, est le résultat d’une entrevue que lui a accordée le metteur en scène Miguel Littin. Au Chili, sous le régime de Pinochet, un grand nombre d’intellectuels, d’artistes en tous genres l’avaient dure. Malmenés, battus, emprisonnés… exécutés. Certains eurent la chance d’être exilés. Miguel Littin est l’un de ces derniers, interdit de séjour dans son propre pays. En 1985, il rentre au Chili après douze ans d’absence, sous une fausse identité, avec trois équipes de tournages de trois différents pays, pour réaliser des documentaires sur la vie sous le régime autoritaire : la répression, les conditions de vie diminuées, la résistance. Six semaines à risquer sa vie, à toujours surveiller ses arrières, sans chercher à renouer avec ses amis ni revoir sa famille. Ouf! Garcia Marquez a condensé en moins de deux cent pages plus de six heures d’entrevue. Aussi, il a tenté de respecter autant que possible la narration de Littin et son langage, qui est très différent de la sienne. Amateurs du prix Nobel de Littérature, vous ne retrouverez pas son style unique. Puisqu’il s’agit d’une transcription (romancée, mais quand même), le bouquin met l’accent sur les faits et gestes de Littin, ses réflexions, ses sentiments. Sa nostalgie, puis sa désillusion. Surtout, son inquiétude d’être découvert, la peur constante. Enfin, la satisfaction du travail accompli. Quel exemple de courage et de détermination! Ce bouquin permet de se faire une idée de l’histoire moderne du Chili, du combat de l’intelligentsia (qui n’est pas toujours aussi représenté et salué que celui des résistants armés). Ce fut une lecture intéressante.
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Cent ans de solitude

Cent ans de solitude délivre de nombreuses vérités sur l’essence de la nature humaine en abordant un large éventail de sujets.



Les différentes générations de la famille Buendia nous permettent de suivre l’évolution vers la vie « moderne » du petit village de Macondo. Les nouvelles découvertes ne sont qu’un leurre qui, par lassitude, se transforment en désillusion. L’homme dans sa perpétuelle insatisfaction va toujours vouloir plus, vouloir ce qu’il n’a pas et ce que son voisin a. Ainsi, la modernisation entraîne l’affluence d’une population en quête de nouveauté et de dépaysement : « Nous sommes venus, parce que tout le monde vient ». L’homme s’approprie une terre qui n’est pas la sienne. Il détourne la nature pour y puiser toute sa richesse, sans limites, en la souillant jusqu’à son épuisement ; puis il part vers d’autres conquêtes. Dans sa soif de détenir toutes les connaissances, d’expliquer tous les mystères, il va intellectualiser la moindre chose, rendre tout ce qui l’entoure complexe, en étouffant la spontanéité et la saveur de l’instant présent. La modernité gomme « l’humain » jusqu’aux sentiments primitifs qui se trouvent en chacun d’entre nous.



À travers le colonel Aureliano Buendia, l’auteur nous rappelle que les guerres ne sont que le fruit de l’orgueil et de l’ambition de gloire de l’homme. L’idéalisme n’est qu’un prétexte futile pour employer la mort et faire taire les divergences d’opinions. Bien souvent, on ne retient pas la cause d’une guerre, mais les ravages qu’elle a causés.



Le personnage d’Ursula est particulièrement touchant, notamment dans sa dégringolade vers la mort. Elle est l’incarnation de la Vieillesse, ce fantôme de chair inutile aux yeux du monde qui ressasse ses souvenirs en attendant la fin.



Que dire de la prouesse de l’auteur qui réussit à nous tenir en haleine sur une même et unique phrase qui s’étale sur près de trois pages ? Que dire de la réponse à cette tirade qui elle ne tient qu’en deux lignes ? Le talent de Gabriel Garcia Márquez illumine chacune des pages de cent ans de solitude. J’ai particulièrement apprécié sa justesse pour illustrer la nostalgie et la mélancolie. Nous nous remémorons tous certains souvenirs de notre enfance avec nostalgie : des odeurs, des lieux, des goûts ; ces souvenirs perdurent dans notre esprit malgré le temps qui passe. Mais si le présent rattrape le passé pour revivre l’instant nostalgique, il en perd son attrait et laisse la place à une autre « nostalgie », irrémédiablement. L’écriture fataliste de l’auteur décortique avec génie la solitude qui formate l’homme dans ses moindres gestes et pensées. Il nous rappelle que chaque homme est le perpétuel recommencement d’un autre homme, que nous sommes tous porteurs de travers universels et intemporels qui se transmettent de génération en génération comme une tache indélébile. L’humanité tourne en rond : le début était la fin et la fin sera le début.
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