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Critiques de Gabriel Garcia Marquez (1226)
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L'Amour aux temps du choléra

Une véritable histoire d'amour, pour moi qui n'en suis guère friande, mais comment résister au charme de l'écriture de Garcia Marquez. Bien sûr l'exotisme des lieux de la narration, pour moi qui vit sur le vieux continent, ajoute à l'attrait de l'histoire. Mais c'est fort plaisant et se laisse lire.



On est toutefois à cent lieues du tout tout grand 'Cent ans de solitude', qui, à ce jour, reste, à mes yeux, le chef d'oeuvre de l'auteur.
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Cent ans de solitude

Quand je l'ai fini la première fois, je me suis dis que ça serait digne d'un prix Nobel, comment se faisait-il qu'il ne l'ai pas eu. Trois mois plus tard cette carence était comblée.

Ce livre a quelque chose de totalement envoutant. Vous entrez dans ce village perdu au milieu de la jungle et vous allez vous y perdre à jamais, comme cette famille maudite. Oubliez votre rationalité, cette saga familiale est hors du temps, hors du monde, hors de la réalité. Les personnages ont tous le même nom, alors parfois nous coulons aussi dans cette torpeur. L'écriture est baroque et sensuelle, le phrasé de Gabriel Garcia Marquez est comme cette jungle, touffu, dense et sans fin, les phrases s'enchainent sans séparation comme l'eau d'une rivière qui ne tari jamais. Et le monde entier se reconstruit dans ce microcosme : guerre, violence, mariages, adultères, amour et passions, c'est un roman universel, le Livre des origines, le livre qui détrône tous les autres. A lire, à relire et surtout à ne pas oublier pour se rendre sur une île déserte.
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Cent ans de solitude

Best-seller de la littérature hispano-américaine, et même oeuvre maîtresse de la littérature universelle, Cent ans de solitude est une fresque qui narre le parcours de la famille Buendia sur six générations dans le village imaginaire de Macondo, et depuis lequel elle vit les événements marquants de l'histoire colombienne entre la moitié du XIXème siècle et la moitié du XXème. Même si aucune date n'est citée explicitement dans le roman, cette histoire colombienne se caractérise par la lente mais inéluctable industrialisation, et les guerres civiles qui frappent le pays au tournant du XXème siècle. Violence et modernisation se rejoignent en 1928 quand une grève des travailleurs de la United Fruit Company, célèbre entreprise bananière américaine, est réprimée dans le sang par l'armée colombienne. Ce fait divers est depuis connu sous le terme de « massacre des bananeraies », est à l'origine de l'expression « république bananière », et est très clairement au coeur du roman de Gabriel Garcia MARQUEZ.



Cent ans de solitude n'est toutefois pas un roman historique. Ces faits ne sont évoqués que par le prisme des habitants de Macondo, et du développement, puis de la décadence du village qui, rappelons-le, est purement imaginaire. Par ailleurs, MARQUEZ intègre nombre d'éléments fantastiques dans son récit, comme l'apparition de revenants ou les prophéties du gitan Melquiades, et n'hésite pas à pousser ses descriptions jusqu'aux frontières du surréalisme. Pour le lecteur cela fait de Macondo un véritable mythe, et du roman dans son entier une oeuvre parfaitement représentative de ce que l'on appelle communément le réalisme magique.



Quant à la prose de Gabriel Garcia MARQUEZ, elle est pour le moins riche et foisonnante, baroque à souhait. Pour autant il n'est pas difficile de se laisser immerger dans Macondo et de suivre, émerveillé, les aventures simples mais incroyables de la famille Buendia. C'est tout particulièrement vrai dans les deux premiers tiers du roman, tant que Macondo vit dans un relatif isolement. Ça l'est bien moins après que les événements politiques et économiques se soient précipités et que le village soit entré définitivement dans l'ère moderne. C'est d'ailleurs le signe du début de la décadence et de la fin du mythe Macondo qui entre tardivement, mais de plain-pied, dans le XXème siècle avant de disparaître tout à fait. Il est alors temps de voire se réaliser la prophétie ultime de Melquiades, « car aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n’était pas donné sur terre de seconde chance ».
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Des feuilles dans la bourrasque

C'est bien tardivement que j'ai découvert l'auteur de "Cent ans de solitude" (pas encore lu) avec son premier roman intitulé "Des feuilles dans la bourrasque".



Trois monologues composent le récit dramatique qui se déroule à Macondo. Il y est question de l'enterrement d'un docteur que la population locale déteste mais qui a eu le serment d'une promesse à honorer (bénéficier d'une sépulture) par son bienfaiteur, le colonel qui l'a hébergé.



La composition du roman est assez complexe car les monologues qui s'ensuivent n'indiquent que rarement lequel des protagonistes expose son récit (le colonel, sa fille Isabelle et son petit-fils). Malgré un récit sombre, une ambiance pesante, une longue attente pleine de tensions, il y a de la poésie dans l'écriture.
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Cent ans de solitude

Classique s'il en est, voici un livre qui pourtant n'a rien d'un roman classique. Pourtant il s'agit d'une saga familiale dans un village d’Amérique caraïbes pendant un siècle. Mais sorti de cette trame, on entre dans la fable, dans la fantasmagorie, dans le récit picaresque, dans l'allégorie biblique. Avec truculence et maniant le sens de l'exagération avec expertise et finesse, l'auteur dévoile toute une panoplie de personnages, défiant le temps et les maladies. Au fil du temps les ambitions, les rêves, les passions, les amours se révèlent, se vivent, se concrétisent ou s'effondrent. L'épidémie, la guerre, la maladie, le silence, la pluie, la sécheresse et bien d'autres péripéties viendront émailler cette aventure familiale.



La famille Buendia, créatrice de Macondo, arrivera t-elle à conjurer la malédiction qui doit conduire à sa perte, ou bien est-elle condamnée à vivre cent ans dans la solitude ?



La lecture est assez ardue, le texte est dense, les personnages s'entremêlent, chaque génération reconduisant les mêmes prénoms, une lecture qui demande un certain effort. Mais quelle joie de lire un tel roman !



Un incontournable de la littérature, une œuvre résolument humaine au sens plein du terme.
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Cent ans de solitude

j'étais pourtant parti plein de bonnes intentions, tout le monde en disait du bien, j'aurais du me méfier. Cent ans de solitude, désolé, page 314 j'ai abandonné, lassé de ne rien comprendre à cette histoire décousue, avec des personnages dont les prénoms se confondent. Il y a une maladie mystérieuse, puis une guerre, oui, pour quelle raison, je ne sais pas, puis des gens qui meurent mais pas vraiment...Quelques passages magnifiques, et puis le récit qui redevient loufoque, il se veut mystérieux , pas pour moi. Ce fut un long calvaire pour finir par abandonner, épuisé de chercher dans ces pages une raison d'aller au bout...quelques heures de pures solitudes, à effacer très vite avec un autre livre...c'est toujours un drame quand la rencontre ne se fait pas entre l'auteur et le lecteur.
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Chronique d'une mort annoncée

Sorte de roman à l'envers puisqu'on sait qui doit mourir très rapidement , d'où le titre, et puis peu à peu ce fait divers s'étoffe des menus incidents de la vie du village au fur et à mesure de l'en quête du narrateur bien longtemps après l'évènement.



On voit s'animer la place du village et l'on découvre les relations de tout ce petit monde. C'est un texte sympathique qui a une couleur bien a lui , le soleil, l'alcool, les femmes ...



une lecture agréable, dépaysante, enjouée .
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Chronique d'une mort annoncée

C'est la triste histoire de Santiago Nasar, un homme que tout un village sait condamné à mort ; bientôt exécuté par les frères Vicario qui l'accusent d'avoir violé leur sœur. Ceci, sans preuve ni confrontation préalable.

Crime d'honneur ou simple raison invoquée pour masquer d'obscurs motifs ? En effet, la position sociale de Santiago dont le père était un immigré faisait jaser.



Rien n'est fait pour éviter le drame. Un châtiment "banal", car tous ceux qui pouvaient au moins alerter le malheureux seront "empêchés".



Lâcheté, jalousie, xénophobie, fatalité, vengeance, autant de thèmes subtilement abordés avec brio dans ce court roman.
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L'Amour aux temps du choléra

Gabriel Garcia Marquez… ce célèbre écrivain, dont le nom si connu et le talent indéniable raisonne depuis longtemps dans la sphère littéraire… je l’ai enfin découvert ! Il m’en aura fallu du temps pour me lancer à la conquête d’une oeuvre de ce grand monsieur, mais plus jamais je n’attendrais aussi longtemps avant de relire un autre ses chefs-d’oeuvres.



XIXème siècle, aux Caraïbes. Fermina et Florentino sont très jeunes lorsqu’ils se rencontrent. Pour Florentino, le coup de foudre est immédiat, alors que pour Fermina, l’amour met du temps à apparaître. Ils vont correspondre pendant plusieurs années avant d’arrêter brusquement sur impulsion de la jeune femme. Celle-ci, devenue adulte, épousera Juvénal, un médecin respecté et respectable. Mais Florentino, jamais bien loin, malgré les années et le temps écoulé, n’arrêtera pas d’aimer Fermina.



En parfaite amoureuse de l’amour, je n’ai pu qu’adorer ce récit. L’amour transpire dans chacune des pages du livre, de différentes manières. On ne peut qu’être attendri par le personnage de Florentino, dont le coeur va rester fidèle, toute sa vie durant à son premier amour. Il va s’efforcer de s’enrichir et de s’élever socialement pour pouvoir plaire au père de Fermina, et séduire la jeune femme elle-même. Il n’entreprend pas une seule action sans penser à elle, et c’est admirable de voir la force de ses sentiments à son égard. On ressent de la pitié pour cet homme rejeté, mais qui continue à garder l’espoir que les choses puissent changer un jour.



L’amour passionnel et le choléra, deux maladies dont les symptômes peuvent se confondre, puisqu’ils mènent tous deux vers un inéluctable état dévastateur. J’ai beaucoup aimé l’analogie de ces deux états, l’un vaincu depuis maintenant bien longtemps, l’autre continuant à dévaster le monde, et ce pour les siècles qui suivent.



Malgré la taille que représente ce livre (c’est une petite brique de 450 pages écrit avec une police minuscule), les pages ont défilé sans que je ne m’en rende compte. L’écriture est fluide et intemporelle : écrit en 1985, L’amour aux temps du choléra reste encore parfaitement accessible aux lecteurs du XXIème siècle. Le génie de l’auteur se voit aussi bien dans son style d’écriture que dans sa forme : personnellement, j’ai adoré les transitions de narration et de points de vue, qui se font avec subtilités et finesse. C’est une prouesse littéraire, très rare, que je n’ai quasiment (voire jamais) lu dans aucun autre livre. Je parle de prouesse, puisqu’il me semble compliqué d’interchanger de narrateur, de glisser d’un personnage à un autre, sans embrouiller l’esprit du lecteur et sans cassure trop prononcée. Chapeau l’artiste !



Un roman intemporel qui vante les mérites de l'amour et ses effets dévastateurs. Une perle littéraire à découvrir de toute urgence !
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Mémoire de mes putains tristes

Malaise, c’est bien le premier mot qui me vient en tête en fermant ce court roman de Gabriel Garcia Marquez. Lire une histoire où un homme de 90 ans veut s’offrir une jeune vierge pour son anniversaire me trouble, qui plus est, si celle-ci n’a que 14 ans. Pendant 150 pages, l’auteur narre la découverte de son corps et son amour qui grandit pour elle.

Malsain.

Mais au-delà de cette perversité, Marquez nous livre un bouquin sur le temps qui a passé, sur celui qui passe. Le narrateur nous refait sa vie, de l’amour pour ses parents, sa carrière improvisée de journaliste et de ces actes sexuels sans amour qui ont marqués son histoire.

Il a été difficile pour moi d’apprécier cette œuvre, ne pouvant passer outre le fait que j’y ait vu une ode à un amour interdit, banni et criminalisé. C’est mon humble avis. Peut-être aurais-je dû y voir autre chose, mais je n’ai pas pu.

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Cent ans de solitude

Abasourdi! C'est vraiment le mot qui me vient en tête en fermant la dernière page de cette fresque ambitieuse et délirante. À travers l'histoire parfois loufoque de plusieurs générations d'une même famille et de la vie de son patelin, Garcia Marquez aborde l’imbécillité des guerres, les passions amoureuses débridées, l'hypocrisie des politiciens, la moralité à angles variables etc. Le tout teinté d'une touche d 'irréel qui ne fait qu'ajouter au charme. Charme qui d'ailleurs résulte en grande partie d'une écriture absolument envoûtante, d'une grandiloquence qui suscite l'admiration. La notion du temps en boucle, le personnage d'Ursula cette femme forte au centre de presque tout, la fin en feu d'artifice,, la poésie omniprésente, l'imagination débordante, autant de souvenirs... Mais quelle confusion née de l'utilisation de prénoms semblables, et même identiques, au fil des générations! Un bien petit bémol toutefois. Magistral.
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Cent ans de solitude

Nous avons tous un petit plaisir culinaire secret que d'autres qualifieraient d'abominable. J'en ai connu qui trempaient des tartines de pain-jambon-roquefort dans du café (outch), moi c'est plutôt le yaourt nature au Nutnut. (On ne juge pas)



Je ne pourrais pas mieux qualifier ainsi Cent ans de solitude, l'un des romans les plus étranges qu'il m'ait été donné de lire, pour autant un fabuleux voyage au coeur d'une Amérique du sud à la fois authentique et fantastique où, tels des fourmis rouges dans du caramel, les personnages sont englués dans un destin implacable.



Au bout de quelques pages seulement, vous ne vous étonnerez plus de croiser fantômes, tapis volant, visions, prédictions, et autres pierres philosophales, se mêlant le plus naturellement du monde à la vie quotidienne des habitants de Macondo, et particulièrement de la famille Buendia.



Gabriel Garcia Marquez nous conte le destin de cette famille sur plusieurs générations et à travers lui, un peu de la Colombie et de sa véritable histoire.



Avec ses personnages hauts en couleurs, sa magie, son humour, sa tristesse aussi, et des thèmes qui habituellement m'auraient plutôt refroidie (prostitution, inceste, haine, infidélité...), Cent ans de solitude forme pourtant un ensemble harmonieux que l'on déguste du début à la fin, en saluant à chaque page le talent de l'auteur.



Mon seul bémol : j'aurais du prendre un papier et un crayon, et tracer au fur et à mesure de ma lecture un arbre généalogique, parce qu'entre ceux qui portent le même prénom, ceux qui sont à la fois le grand-oncle et le frère d'un autre, ceux qui ont dix-sept fils de dix-sept mères différentes, je vous assure qu'il y a de quoi se perdre.
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Cent ans de solitude

Monument de la littérature sud-américaine, phare du réalisme magique, Cent ans de solitude est tout cela à la fois. Par une prouesse littéraire remarquable, Garcia Marquez relate l'histoire de la famille Buendia sur six générations dans le village imaginaire de Macondo. Le village s'étend, les activités commerciales se développent, les habitants prennent part aux déchirements politiques si propres au continent sud-américain, la décrépitude menace soudain. Au milieu de ces évènements, une histoire familiale très riche où se succèdent les colonels qui deviennent orfèvres, les professeurs qui deviennent des dictateurs, 17 frères s'appelant tous Aureliano ou encore un bébé qui nait avec une queue de cochon.

Que de thèmes, d'invitations au rêve, de jeux littéraire propose ici Garcia Marquez. Le réalisme magique verse aux évènements quotidiens une dose de magie, tandis que l’œuvre est entièrement traversée par des thèmes comme la solitude et l'inceste. La toile de fond, c'est l'histoire du continent latino-américain avec ses guerres, ses fronts pionniers, ses occupations étrangères, et l'histoire de la Bible qui se reflète à travers quelques grandes étapes : la Genèse, le Déluge, l'Exode ... Dans ce temps qui semble se répéter à l'infini, il est difficile de se retrouver ; qu'importe, puisque avec Cent ans de solitude, c'est un vrai plaisir que de se perdre.
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Chronique d'une mort annoncée

Sa lecture m'a laissé un gout d’inéluctablement. Certes, on sait rapidement que Santiago Nasar sera tué, mais rien ni personne ne semble pouvoir ou vouloir stopper les assassins. Ces derniers ne se cachent pas. Ils agitent le drapeau rouge. Mais l'incrédulité, la lâcheté, les circonstances, l'acceptation permettent aux assassins de tuer Santagio.



Le roman est raconté à postériori. Ceci donne une certaine distance au récit et permet de raconter cette journée funeste de différents points de vue.



Il est surprenant de redécouvrir que les crimes d'honneurs liés à la non-virginité de la femme lors du mariage fussent à ce point acceptés ! Les assassins ne sont juste que des innocents aux yeux du village. C'est le côté négatif de ce roman. Les moeurs ont bien changé. Ou du moins, je l'espère !



Défaut : le livre est court !
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Chronique d'une mort annoncée

Chronique d'une mort annoncée est un livre qui commence à l'envers : Santiago va mourir, Santiago est mort, abattu par les frères d'Angela. Et tout le village savait ce qui allait se passer. Ainsi, Marquez réussit le coup de maître de commencer une enquête en nous dévoilant dès le départ le nom de la victime, le nom des coupables et la raison du crime - l'honneur d'Angela, répudiée quelques heures après son mariage parce qu'elle n'était plus vierge. Parce que la question n'est pas là. Ce que le narrateur va chercher à comprendre, bien des années plus tard, ce sont les circonstances de ce crime. Et ce que Marquez nous dépeint, c'est cet autre monde régit par l'honneur, les superstitions, les croyances, et l'absurdité de cette mort annoncée face à laquelle personne ne croyait. Le lecteur devient voyeur, au même titre que les villageois, il avance minute par minute en sachant ce qui va se passer. Il y a, dans la fatalité de cette journée, quelque chose qui n'est pas sans rappeler l'inexorable destinée des héros antiques.
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L'Automne du patriarche

Je suis essoufflé rien qu'en repensant à ce livre. c'est un torrent de mots qui vous saisit et vous suffoque. vous êtes réduits à l'impuissance et n'essayez même plus de surnager.

La particularité de cette traduction est la ponctuation: certaines phrases font jusqu'à 50 pages! impossible de le lâcher tant que la phrase n'est pas finie, et si comme moi vous avez la faiblesse de commencer la suivante, juste pour voir, vous vous retrouvez embarqué pour une nouvelle goulée sans fin.



Je reste hanté par l'image de cet homme hors-d'âge, errant sans fin dans les pièces lugubres de son palais dévasté, serrant son bandage herniaire...



Même si le thème est saisissant, je le recommande surtout pour l'expérience littéraire: comment se retrouver prisonnier d'un livre par le style, ce que je n'avais vécu à ce point que pour "Sur la route", de Kerouac: une trame obsédante et parfois agaçante entrecoupée de variations qui viennent enrichir progressivement le tout ; on est hypnotisé!









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Cent ans de solitude

Voilà bien 100 ans que je devais lire ce livre connu et reconnu. En espagnol, j'en ai plusieurs exemplaires dans ma bibliothèque et, finalement, je l'ai lu en français...en Espagne. Sans doute, la traduction n'est guère aisée mais j'ai noté beaucoup de lourdeurs dans la transposition de tournures de phrases dans la traduction des Durand. Par exemple "jusqu'à ce qu'il se tournât en boue" qui doit être "hasta tornarse en lodo" aurait gagné à être "jusqu'à ce qu'il se transforme en boue". Sur le fond, j'avoue m'être ennuyé malgré quelques belles envolées dans le style du réalisme magique. Ces phrases planantes ne sont malheureusement pas dues à une écriture sous paradis artificiels car on en revient toujours et assez vite aux fondamentaux de la littérature colombienne: la haine de l'Etat et de la religion, l'humour gras et lourd inspiré par le sexe rance (les vielles filles qui sentent la fleur fanée, les sexes surdimensionnés...) En bref, la vie est courte et, à moins d'apprécier vraiment, inutile de perdre son temps avec ce récit (trop) long. (simple opinion)
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L'Amour aux temps du choléra

C'est mon premier roman de Gabriel Garcia-Marquez et une belle découverte. Nous voici dans les Caraïbes fin XIXème - début XXème, où nous suivons le destin croisé de deux personnages : Fermina Daza et Florentino Ariza. Ces deux-là se croisent et s'aiment. De façon différente en fonction des âges de la vie.

Ils vivent d'abord une passion de jeunesse, faite de lettres et d'amour platonique passionné. Mais un jour, Fermina signifie que tout cela est terminé. Elle va en épouser un autre. Florentino décide de l'attendre le temps qu'il faudra, pensant à elle tout en vivant sa vie d'homme. Enfin ils se retrouvent à la fin de leur vie pour vivre plus plein leur amour.

L'intérêt du roman réside dans l'évolution des personnages et de leur rapport à l'amour. L'amour entre eux bien sûr mais aussi celui qu'ils vont vivre ailleurs : elle avec son mari, lui avec ses nombreuses maîtresses. Comment peut-on définir l'amour? Quelles formes peut-il prendre? Comment évolue l'amour avec l'âge ?

Le roman prend son temps mais on ne s'ennuie pas. J'ai aimé la plume de Gabriel Garcia-Marquez et cette lecture me donne envie de le découvrir davantage.

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L'Automne du patriarche

Quel talent, quelle invention, quelle cruauté amusée pour décrire ici la fin, la décrépitude d'un dictateur sud-américain ! Le pauvre n'en peut plus, il est triste, il se traîne dans son palais, il se remémore ses grandes heures, il meurt dans une complète solitude. C'est un tableau burlesque et grinçant, de sa maman qu'il a quasiment fait sanctifier, de ses comparses militaires paralysés par la terreur, jusqu'à ses petites manies sexuelles, son exercice sanglant et absurde du pouvoir, j'en passe....

Un livre foisonnant, bouillonnant d'inventions, à l'écriture très serrée, pas de paragraphe, pas de « point à la ligne », les phrases s'enchaînent, les points de vue s’entremêlent, la syntaxe est bouleversée.

Un livre qu'il faut lire très concentré, pleinement immergé. Et ça marche !
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Cent ans de solitude

Cent ans de solitude est sans aucun doute l'un des plus grands textes de l'histoire mondiale de la littérature, ce livre dont le dénouement a, chez les lecteurs du monde entier, généré un souvenir indélébile.



La grandeur de ce texte est liée à mon sens:



- A la méticulosité de Garcia Marquez dans l'élaboration d'une charpente narrative s'étalant sur un siècle, dont la précision et la cohérence sont irréprochables. Sans utiliser de ressorts abscons, l'histoire de Cent Ans de Solitude est racontée avec une fluidité exemplaire, jalonnée d'une foule de détails qui transmettent toute la couleur de la Colombie natale de l'auteur. Ce texte témoigne une nouvelle fois de toute la technicité de l'œuvre de Marquez.

- Au style dépaysant de l'auteur : là où la littérature francophone classique sait et aime à développer toute la teneur des états mentaux des protagonistes, leurs émotions, leurs états d'âme, Garcia Marquez nous conte la vie d'une vingtaine de personnages pittoresques sans jamais (ou presque) partager leurs sentiments respectifs, mais se borne à relater des évènements et des faits. Et cela même au point où le lecteur distrait sautant une ligne ou relâchant momentanément son attention perdra rapidement le fil des évènements tant ils sont nombreux et successivement relatés: ce tempo est soutenu avec virtuosité jusqu'à l'une des conclusions les plus magistrales de l'histoire de la littérature.

- Au Réalisme Magique (le terme est de 1925) qui consiste à faire surgir, au sein d'un environnement réaliste, des éléments fantastiques dont la véracité n'est pas remise en cause par les protagonistes. C'est toute l'essence par exemple de l'œuvre de David Lynch qui transmet l'étrangeté du monde au sein d'un cadre initialement classique, ou même l'œuvre de Boulgakov et de Kafka. L'étrangeté qui survient à des moments clefs de la narration confère à Cent Ans de Solitude cette saveur unique, celle de la chaleur humide Colombienne chargée de ses petits papillons jaunes qui traversent la vie de personnages condamnés dès l'incipit à accomplir leur destin biblique.

- A sa portée philosophique incomparable, qui fait écho à la philosophie contemporaine de l'Absurde mais aussi à un savoir plus ancien, intemporel, appartenant au patrimoine immatériel de l'humanité. Les prophéties de Melquiades transmises en sanskrit, le mythe de l'éternel retour, du destin, de l'apocalypse constituent le cœur de l'œuvre.



Ainsi je suis ému, à la lecture du désespoir d'Ursula :

"Je connais déjà tout ça par coeur, s'écriait Ursula. C'est comme si le temps tournait en rond et que nous étions revenus au tout début."



... de voir y résonner les antiques paroles de Marc-Aurèle :



"tout, de toute éternité, est d’aspect identique et repasse par les mêmes cycles, et qu’il n’importe qu’on assiste au même spectacle pendant cent ou deux cents ans ou toute l’éternité [...]"



Cette Œuvre transmet un sentiment de totalité philosophique et spirituelle. Elle paraît résulter d'une propriété émergente de ses protagonistes dont les récits de vie conjugués constituent une charge philosophique bien supérieure au simple roman.



L'implacable destin, la vaine lutte Faustienne des personnages contre l'inéluctable répétition du temps, la force destructrice de la nostalgie emportent ces martyrs dans le néant d'une vie et mort éternelles.



Le lecteur est alors laissé là, riche de l'un des plus beaux désespoirs de sa vie.



Marquez vous a déjà repris, pour toujours, ce monde qu'il vous avait confié.
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