Citations de Gabriel Matzneff (127)
L'avenir, comme l'écrit Homère, est assis sur les genoux des dieux.
Oser appeler les choses par leur noms, c'est un premier pas vers la libération de l'esprit.
L'existence est trop courte pour qu'on la perde dans une tribune à regarder les autres vivre.
L'amour, c'est l'inquiétude.
Il ne faut jamais, dans une société, sous-estimer l'influence qu'y exercent les imbéciles.
On a la philosophie de ses faiblesses et de ses vices.
Les hommes de l'antiquité vivaient; ceux d'aujourd'hui se regardent vivre.
Les hommes de l'antiquité vivaient; ceux d'aujourd'hui se regardent vivre.
Donnez la moindre parcelle d'autorité à un médiocre, il se transforme incontinent en tyranneau.
Age tendre et tête de bois ». Tout est faux dans cette émission, et en premier lieu, l'animateur, M.Albert Raisner, avec sa tête de Charles Trenet mâtiné de Luis Mariano, ses grimaces de vieux cabot, son sourire forcé, ses clins d'oeil à la caméra, sa démagogie, sa vulgarité, ses efforts grotesques pour paraître dans le vent.
Autrefois, on vivait une petite vie, mais c'était la sienne. Aujourd'hui, le premier pauvre type venu peut s'offrir des sensations inouïes, mais ce sont celles des autres. L'homme moderne vit toute la passion, toute l'aventure et toute la beauté du monde, mais il les vit par procuration.
C'était il y a longtemps. Le tourisme de masse ne souillait pas les rives de la Méditerranée ; les lieux sacrés , de Grèce, d'Italie, d'Egypte, du Maghreb n'étaient pas envahis par d'abjects groupes de connards en marcel et en short, de pouffiasses à moitié à poil qui s'étonnent qu'on ne leur permette pas d'entrer dans les églises et les mosquées; d'ahuris débraillés qui saucissonnent parmi les ruines des temples du paganisme.
Or, dès qu’on brigue les suffrages de la foule, l’important n’est pas d’être soi-même, mais d’être conforme à cette foule. Il s’agit donc de ne rien dire qui puisse choquer, irriter, indisposer. Des larves parlent aux larves.
Sachez que plus vos ruptures seront fécondes, plus elles vous vaudront le blâme; la société supporte mal qu'on lui échappe, et nous avons vu la touche violante qu'implique étymologiquement ce subversif mot de "rupture". Qu'il s'agisse d'un divorce, d'une retraite ou d'un exil, le monde tâchera de vous donner mauvaise conscience, de vous convaincre que vous êtes un déserteur.
Au demeurant, il n'aura pas tort. Partir, c'est déserter.
Ma vie dissolue me fait honte, mais je suis incapable d'une vie régulière.
Mon actuelle vie érotique:
1) maitresses régulières: Pauline, Thanh, Jessica.
2) maitresse régulière absente: Nadia.
3) maitresses occasionnelles: Béatrice, Danielle, Marie-Ange, Geneviève.
4) flirt: Laurence (qui, j'espère passera bientôt dans le paragraphe 1).
5) filles que j'ai commencé à draguer, sans qu'il se soit encore rien passé entre nous: Anne et Dominique (l'une et l'autre à SOS Enfants), Laetitia, et les deux petites portugaises, Isabel et Maria.
J'ai certainement oublié quelqu'un. Si un nom me revient, l'ajouter à la liste.
Que ce soit à l'Almilcar ou à Deligny, dans la vulgarité bruyante et la bêtise tous azimuts, ce sont les juifs pieds-noirs qui emportent le pompon.
Chez les pédérastes, j'ai souvent observé cette impuissante à se faire aimer pour eux-mêmes, ce perpétuels recours aux subterfuges. Certes, on les rencontre aussi chez les hétérosexuels, mais uniquement chez les minables: le patron qui saute sa secrétaire, le producteur qui baise la starlette, non pas parce que elles-ci sont tombées amoureuses d'eux, mais à cause qu'ils leur ont fait espéré une augmentation, un rôle. Faut-il en conclure que les pédophiles homosexuels sont tous des minables ? C'est un peu ce que j'écris dans les Passions schismatiques.
Qui suis-je ? Un végétarien qui mange de la viande, un athée qui est toujours fourré à l'église, et un hétérosexuel qui aime les petits garçon.
En régime démocratique, on ne peut ni empêcher un écrivain notoire de publier ses livres, ni le déporter, ni le fusiller, mais il existe d'autres manières, plus subtiles et feutrées, non moins efficaces, d'étouffer un homme et une œuvre, de les tenir dans l'illégitimité.