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Citations de Gabriel Matzneff (127)


Gabriel Matzneff
Quand on est dans le côtoiement proche de l’interdit et de l’opprobre avec d’un côté une mineure enfant , insouciante, innocente et de l’autre côté un adulte, en proie potentielle aux démons du vice, il y aura toujours un con pour tomber dedans et franchir les limites immondes. Ceux-là doivent être mis à l’écart de la société pour l’exemple. Mais attention, il est également proche pour l’observateur malveillant d’y voir consommation, alors qu’il n’en est rien objectivement. Pour ce dernier, la sanction doit être également sévère. De part et d’autre, dès les premières alertes ou les premières présomptions, il faut des preuves.
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Une des rencontres capitales que je fis, à dix-huit ans, chez M.Vrin, fut celle de Léon Chestov.Je me souviens de mon émotion quand, ouvrant au hasard un petit livre à la couverture grise intitulé " Apothéose du dépaysement ", j'y lus ces phrases cruelles et toniques, joyeuses et désespérées, qui soudain me parlaient de moi.Je venais de découvrir un nouveau compagnon de route.Je voulus lire tout Chestov.Je pus facilement acheter certains de ses livres.Pour d'autres (son " Kierkegaard", notamment) ce fût compliqué, et je dus attendre un an que M.Vrin réussisse à me procurer un exemplaire d'" Athènes et Jérusalem ", alors rarissime. Quelle allégresse quand, enfin! j'emporte ce volume serré sur mon cœur, tel un trésor !
C'est ainsi que s'accomplissent les vraies rencontres, loin du tumulte des
modes et de l'actualité minuscule, dans la quête et la ferveur.

( J.C.Lattès, 1994, p.14)
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C'était il y a longtemps. Le tourisme de masse ne souillait pas les rives de la Méditerranée ; les lieux sacrés , de Grèce, d'Italie, d'Egypte, du Maghreb n'étaient pas envahis par d'abjects groupes de connards en marcel et en short, de pouffiasses à moitié à poil qui s'étonnent qu'on ne leur permette pas d'entrer dans les églises et les mosquées; d'ahuris débraillés qui saucissonnent parmi les ruines des temples du paganisme.
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Or, dès qu’on brigue les suffrages de la foule, l’important n’est pas d’être soi-même, mais d’être conforme à cette foule. Il s’agit donc de ne rien dire qui puisse choquer, irriter, indisposer. Des larves parlent aux larves.
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Gabriel Matzneff
Le dégoût me sors par les yeux, préserver l'art pour en perdre l'humanité.
Comment peut on encore laisser ce prédateur sexuel libre.
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C'est ainsi que je vous sucerai le cœur et le cerveau, comme on boit du Coca-Cola avec une paille. Jamais vous ne romprez. Je vous donne trop de plaisir. Si vous rompez, je vous rendrai fou. Vous êtes en mon pouvoir, et pour y échapper, votre cœur devra saigner des litres et des litres de sang.
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Ce matin, j'ai été réveillé par Aude, puis appels successifs de Marie-Elisabeth, de Pascale. Poursuivi, coursé. Hier après-midi, pendant l'amour avec Marie-Agnès, j'ai débranché le téléphone. Débrancher le téléphone, quand je suis chez moi, c'est mon unique défense contre le harcèlement. Marie-Laurence a parlé d'Anne à Marie-Elisabeth. Celle-ci, furibarde, veut monter une expédition punitive contre le collège Sévigné. Elle me lance : - Ce n'est pas parce que personne ne vous résiste que vous devez vous croire irrésistible.
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Sachez que plus vos ruptures seront fécondes, plus elles vous vaudront le blâme; la société supporte mal qu'on lui échappe, et nous avons vu la touche violante qu'implique étymologiquement ce subversif mot de "rupture". Qu'il s'agisse d'un divorce, d'une retraite ou d'un exil, le monde tâchera de vous donner mauvaise conscience, de vous convaincre que vous êtes un déserteur.
Au demeurant, il n'aura pas tort. Partir, c'est déserter.
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Ce qu’il y a d’implacable dans les amours adolescentes, c’est qu’elles vous dégoûtent à jamais des autres. Lorsque vous avez tenu dans vos bras, baisé, caressé, possédé un garçon de treize ans, une fille de quinze ans, tout le reste vous paraît fade, lourd, insipide. Cette merveilleuse peau des moins de seize ans, tiède, veloutée, lisse, parfumée, savoureuse, auprès de laquelle tout autre grain de peau semble ou gras ou rugueux ou desséché. Il m’est arrivé d’avoir dans ma vie une très jeune personne, et ensuite une femme moins jeune, une plus de vingt ans. Eh bien ! au lit avec la nouvelle, le souvenir de la petite ne me quittait pas. Quelle accablante comparaison !
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Les deux êtres les plus sensuels, les plus doués au lit que j’aie connus de ma vie sont un garçon de douze ans et une fille de quinze. Cette fille de quinze ans, jamais personne ne m’a donné autant de plaisir, jamais je n’ai eu d’élève aussi douée. Au début, elle ne savait rien, mais son innocence n’avait d’égale que sa curiosité, et cet amalgame d’ingénuité et de complaisance était d’un voluptueux infini. Très vite, elle fut une amante fantastique, se livrant à des caresses, se prêtant à des postures que jusqu’alors nulle ne m’avait prodiguées, auxquelles nulle ne s’était abandonnée. Une femme de vingt-cinq ans a ses pudeurs, ses répugnances, ses habitudes. Une adolescente, tout lui semble naturel, car tout lui est nouveau.
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Mon désœuvrement est extrême.
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Ma vie dissolue me fait honte, mais je suis incapable d'une vie régulière.
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Dès mon adolescence, j'ai manifesté une nature sensuelle, un tempérament ardent: et le gout de fasciner, de séduire. Mais aujourd'hui, je ne suis plus contenu par les digues protectrices de la morale mondaine et religieuse: mon âme s'est éloignée de sa source; et c'est vers la mort, non vers la vie, que me porte ce galop d'enfer.
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Mon actuelle vie érotique:
1) maitresses régulières: Pauline, Thanh, Jessica.
2) maitresse régulière absente: Nadia.
3) maitresses occasionnelles: Béatrice, Danielle, Marie-Ange, Geneviève.
4) flirt: Laurence (qui, j'espère passera bientôt dans le paragraphe 1).
5) filles que j'ai commencé à draguer, sans qu'il se soit encore rien passé entre nous: Anne et Dominique (l'une et l'autre à SOS Enfants), Laetitia, et les deux petites portugaises, Isabel et Maria.
J'ai certainement oublié quelqu'un. Si un nom me revient, l'ajouter à la liste.
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Que ce soit à l'Almilcar ou à Deligny, dans la vulgarité bruyante et la bêtise tous azimuts, ce sont les juifs pieds-noirs qui emportent le pompon.
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Chez les pédérastes, j'ai souvent observé cette impuissante à se faire aimer pour eux-mêmes, ce perpétuels recours aux subterfuges. Certes, on les rencontre aussi chez les hétérosexuels, mais uniquement chez les minables: le patron qui saute sa secrétaire, le producteur qui baise la starlette, non pas parce que elles-ci sont tombées amoureuses d'eux, mais à cause qu'ils leur ont fait espéré une augmentation, un rôle. Faut-il en conclure que les pédophiles homosexuels sont tous des minables ? C'est un peu ce que j'écris dans les Passions schismatiques.
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Qui suis-je ? Un végétarien qui mange de la viande, un athée qui est toujours fourré à l'église, et un hétérosexuel qui aime les petits garçon.
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Cette nuit, j’ai lu avec beaucoup de curiosité, et parfois d’amusement, un petit livre que m’a prêté Adrian Navigante (à la suite d’une conversation que nous avons eue sur Evola), Julius Evola nei documenti segreti del Terzo Reich, publié à Rome en 1986.

J’ignorais, je l’avoue, qu’Evola se fût tant passionné pour cette fumisterie du sang, de la race, et de manière si durable. Le sérieux avec lequel il aura, durant des années, pondu des phrases solennelles sur « la doctrine fasciste de la race » a de quoi laisser perplexe le lecteur de son passionnant livre sur le bouddhisme, de son essai sur la métaphysique du sexe.

Le plus étrange est qu’en 1942 – oui, en 1942, alors que déjà le rêve hitlérien craquelle – des diplomates allemands, en poste à Berlin et à Rome, aient le loisir, et surtout l’envie, d’échanger d’innombrables notes – recueillies dans ce livre – sur le désir qu’a Evola de fonder une revue bilingue, italo-allemande, Sangue e spirito, consacrée au thème de la race, sur l’intérêt que Mussolini veut bien témoigner à ce projet, etc.

Evola a de nombreuses qualités, mais le sens de l’humour lui fait absolument défaut. Tout cela est d’un sentencieux… Le seul passage un peu drôle est celui où il rompt des lances contre Richard Wagner.

De temps à autre, dans ce fumeux fatras, un éclair de lucidité, par exemple page 49 :

« Les expressions race italienne, race allemande, race anglo-saxonne, et même race juive ne sont ni scientifiques ni appropriées. Tous les peuples aujourd’hui organisés en nations sont constitués par un mélange de races (sono miscugli di razze) et leur unité se fonde sur bien d’autres éléments que les éléments raciaux. »
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Souvent, dans les années 2005-2010, habitant à Marrakech, la bruyante, obscène vulgarité des touristes français qu’on y subit m’a insufflé le regret de n’avoir pas à ma disposition un pistolet-mitrailleur : j’aurais éprouvé le plus vif plaisir à tirer dans le tas. Je ne suis pas un intégriste mahométan, mais j’ai un sens aigu de… l’esthétique.
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Ce qu’Alain Daniélou ne pardonne pas à la tradition vétérotestamentaire, c’est précisément son arrogant anthropocentrisme. Combien de fois ses amis l’ont-ils entendu railler cette prétention de l’Ancien Testament à faire de l’homme le centre de la création, à octroyer à l’homme le droit de régenter la Terre, d’assujettir les animaux, de conquérir le cosmos. Cet anthropomorphisme-là, agressif, totalitaire, irrespectueux de la nature et des dieux, n’a rien à voir, c’est l’évidence, avec le culte du phallus, allégorie vivifiante de la félicité.

Les panthéons hindou et gréco-romain sont de vastes temples où cohabitent des divinités diaprées, contradictoires ; ce sont ces fécondes, chatoyantes contrariétés (au sens que les écrivains du dix-septième siècle français donnent à ce mot) qui font de ces religions dites païennes des lieux de liberté et d’amour, voire, pourquoi pas, d’humour, de « fantaisie », pour reprendre l’expression même de Daniélou.

C’était, dans nos tête-à-tête, un de nos sujets de prédilection : Alain gardant un très mauvais souvenir du catholicisme romain de son enfance et parlant toujours du monothéisme avec une extrême sévérité, moi, fils turbulent, « sulfureux », mais affectionné, de l’Église orthodoxe, plaidant (à tort ou à raison) pour une certaine vision polythéiste du christianisme. À mes yeux, en effet, le mystère trinitaire où, selon l’expression de Jean Chrysostome, le Père, le Fils et le Saint-Esprit forment « un tourbillon d’amour », le culte de la Vierge aux multiples visages, celui des innombrables saints d’Orient et d’Occident, confèrent à la religion du Christ ressuscité une agréable pluralité où des sensibilités fort diverses peuvent puiser leur nourriture ; une religion du Christ qui, dès sa création, a multiplié les emprunts au paganisme. Je n’insisterai pas sur ces emprunts, connus de tous, je me bornerai à rappeler que nous fêtons Noël le jour du Natalis Invicti, que la saison de Pâques est celle des rites printaniers de la Magna Mater, et que lorsque les fidèles de l’Église orthodoxe, après avoir communié au corps et au sang du Christ, chantent : « Nous avons vu la vraie lumière, nous avons reçu l’Esprit céleste »,ils sont les héritiers directs des païens qui, après les agapes de la liturgie phrygienne, chantaient : « J’ai mangé dans le tambourin, j’ai bu dans la cymbale, je suis devenu myste d’Attis. »
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