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Citations de Gaëlle Josse (1856)


Gaëlle Josse
Nous voulions des arcs-en-ciel
des orages mauves et joyeux
le tambour de nos coeurs à l'unisson

et toutes les audaces
de ceux qui marchent la nuit dans la ville
ignorant des horloges

à construire des châteaux éphémères
pour y abriter
le souvenir d'un soir d'été

(" et recoudre le soleil")
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Son regard prodigue a multiplié les miracles nés d'une exceptionnelle, d'une troublante empathie envers l'univers des exclus, des laissés-pou-compte, de ceux qui ne possèdent rien, à peine leur propre vie.
Elle leur a offert son seul bien: le regard.
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En pleine ségrégation raciale, au coeur des années 50, Vivian Maier photographie les Noirs, les Hispanos,. Les exclus, les marginaux, les abandonnés, les abîmés, les fracassés.
Et que dire de ces admirables autoportraits qui suffiraient à faire oeuvre?
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une boussole
pour éclairer
les nuances de la nuit et
dire l'âge du vent

avant que tout ne
s'efface
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je viens te parler à l'oreille
de tout ce chemin parcouru
malgré les pierres

de celui qu'il reste à entreprendre
chaque matin

certains jours la lumière s'ébat entre les feuilles
et réchauffe le seuil
des maisons que nous avons aimées

certains jours c'est misère
et le chemin reste le même
sous nos pas
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un verre de vin aux reflets pourpres et
le cercle doré de la lampe

voir arriver le soir la nuit
un livre pour tout voyage

les mots retenus au bord des lèvres
inutiles
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Clara, elle, a choisi l'hippocampe. Un cheval de mer cabré, quelques centimètres enroulés en crosse, une imperceptible ondulation au fond des océans. Deux yeux. Immenses. Un être fragile, aux allures de relique animée d'un règne animal très ancien. Un destrier marin tout en yeux, en trompe, enroulé en crosse sur lui-même, procédant par bonds verticaux imprévisibles et maladroits, à la merci du premier prédateur venu malgré ses talents de camouflage. Étrange animal, qui paraît voué à la contemplation d'un monde prêt à le dévorer.
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Le lieu du miracle, broyeur et régénérateur à la fois, qui transformait le paysan irlandais, le berger calabraise, l'ouvrier allemand, le rabbin polonais ou l'employé hongrois en citoyen américain après l'avoir depouillé de sa nationalité.
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Ce soulagement, qu'il soit encore là, encore présent dans le cercle des vivants, même du bout des doigts, parce que les doigts on peut les serrer, les serrer fort et ne pas les lâcher, et aussitôt ces questions qu'elle essaie de tenir à distance, des images qu'elle tente de chasser, de vilains frelons. Le père de cet ami de lycée, l'année de terminale, rescapé d'une semblable attaque, la moitié du corps, du visage, inerte, la parole impossible, des graviers dans la bouche. L'aveu de son fils, le soir des résultats du bac, entre shots et vodka et sono rugissante. Tu sais, pour lui, je crois qu'il aurait mieux valu que ça s'arrête. Il ne peut ni boire, ni manger, ni se laver seul, ni pisser, ni le reste. Tu imagines ? Non, elle préfère ne pas imaginer.
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Quand il m'étreint, au sombre de la grande chambre, il s'empare de moi comme un affamé, et je me laisse emporter dans cette houle qui m'emmène loin de moi et m'abandonne essoufflée, cheveux défaits, bouche sèche, et qui m'enivre comme un vin trop lourd.
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Elle pense à ce mot, la reverdie, un mot démodé qu’elle avait trouvé joli, lu dans un livre il y a longtemps. Quand tout revient, en force, en beauté, en joie, en énergie. Ce mouvement entêté de la lumière, de l’oxygène et de la sève, qui ramène vers la vie. Les beaux jours ont chassé le froid avec lenteur et obstination, dans une avancée incertaine mais sans retour. Elle pense à ce conte, ce personnage qui cherche désespérément à recoudre son ombre qu’on lui a un jour arrachée. Elle est en train de recoudre la sienne. De devenir entière. Le désir et la faim. Ça revient, doucement, à petits pas, mais c’est là.
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Elle regarde s’écouler des jours gris de ciment, mats, rugueux, que nulle consolation ne peut adoucir. La tenaille au ventre et l’envie de s’asseoir sur le trottoir d’à côté. Son regard erre sans se fixer, et elle ne parvient plus à entrer dans la ronde, à dire les mots du quotidien, les mots prudents, comme des passerelles tendues au-dessus des rapides. Cette impression d’avoir perdu le lieu, l’axe, le repère, la maison intérieure, de n’être qu’une plume, une feuille malmenée par le vent.
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Clara se dit qu'elle aimerait la vie ainsi, une masse tendre, malléable que l'on façonne de son mieux, jusqu'au moment où l'on ne peut plus rien faire, il faudrait alors pouvoir la jeter, et recommencer avec une nouvelle donne, en s'appliquant davantage, en se montrant plus habile, en tirant les leçons d'un mauvais geste, ou simplement en se laissant aller à son instinct. Elle regarde le soleil monter et pâlir dans le ciel, et elle se dit qu'elle a peut-être trouvé sa façon à elle de se façonner une nouvelle vie, elle espère le faire avant que la matière en fusion ne se fige.
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Que faire des jours, que faire du temps, de ces journées qui s'étirent, sans saveur et sans parfum? Le temps naguère si tendu, si segmenté, est devenu un bloc mou, une matière poisseuse qu'il faut grignoter, éroder minute par minute, dans un parcours aux contours indistincts , sans repères, sans angles, sans prises, un continuum grisâtre qui s'autodévore dans une lenteur infinie.
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Pour la première fois depuis toutes ces semaines, elle désire. Ces fleurs-là, leur forme naïve, un dessin d'enfant, leurs longues tiges qui iront s'alanguir sur la table, ce rose, à peine, une esquisse de couleur, une douceur, une consolation, elle n'en veut pas davantage.
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Elle craint de renoncer, de s’habituer au voile mat qui recouvre ses jours. Elle craint de s’éveiller un matin en haussant les épaules et en pensant c’est comme ça, maintenant. C’est la vie. Sans allant. Sans élan. Elle panique. Où est la vie ? Où s’est-elle enfuie ?
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Elle se souvient combien leur amour était joyeux et doux, combien leurs peaux et leurs corps se chuchotaient l’histoire éternelle et secrète de tous les amants, se retrouvaient dans la danse archaïque du désir, le battement, la pulsation de la vie, la coupe et la sève.
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Elle frissonne et peine à retrouver sa respiration, elle ne comprend pas ce qui lui arrive, elle ne comprend pas cette soudaine débâcle qui la jette à terre, cette force qui l'immobilise en rendant toute lutte inutile.
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Clara se dit qu’elle voudrait trouver un lieu où poser ce qui la transperce. Pour s'asseoir et écouter le silence.
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Ces jours qui décident de toute une vie. On les oublie, mais ils sont là, ballottés dans le grand désordre de la mémoire, dans cet entassement d'images et de sensations confuses, laissés au bord de l'oubli, ils demeurent intacts, et un jour on s'aperçoit qu'ils ont décidé de tout, à notre insu.
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