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Critiques de Gaëlle Perrin-Guillet (350)
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Regarder le noir

Ayant beaucoup aimé le précédent recueil de nouvelles « Ecouter le noir » et constatant que le suivant « Toucher le noir » était déjà sorti, j’ai vite éliminé celui-ci de ma PÀL.



Force est de constater que ce deuxième volet regroupe à nouveau une belle brochette d’auteurs. Outre une nouvelle histoire de R.J. Ellory et un récit à quatre mains signé Barbara Abel et Karine Giebel, j’ai eu le plaisir de retrouver quelques auteurs de polars que j’apprécie beaucoup, tels que Olivier Norek, Amelie Antoine, Johana Gustawsson (« Mör », « Block 46 »), René Manzor (« A Vif », « Apocryphe »), Claire Favan (« Inexorable ») ou Julie Ewa (« Les petites filles »), mais également quelques auteurs que je n’avais encore jamais lu, tels que Fabrice Papillon, Gaëlle Perrin-Guillet ou Frédéric Mars.



Si le résultat est forcément un peu inégal, avec des styles assez différents malgré une thématique commune autour de la vision, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes. Le roman commence très fort avec un excellent récit d’Olivier Norek (« Regarder les voitures s’envoler ») qui fait froid dans le dos, suivi d’une histoire poignante de trafic d’êtres humains en Inde de Julie Ewa (« Nuit d’acide »). La dernière pépite se situe en toute fin de recueil avec « Darkness », des deux reines du thriller Barbara Abel et Karine Giebel, qui enquêtent sur un crime sordide et referment cet ouvrage sur une chute originale.



Outre ces trois petites perles, j’ai également bien aimé les récits de René Manzor (« Demain »), Amélie Antoine (« Transparente »), R.J. Ellory (« Private eye » ), Johanna Gustawson (« Tout contre moi »), Claire Favan (« le Mur ») et Fred Mars (« The Ox »). J’ai par contre moins accroché à « La tache » de Gaëlle Perrin-Guillet et je suis resté totalement hermétique à « Anaïs » de Fabrice Papillon. Alors que « Ecouter le noir » m’avait donné envie de découvrir les romans de Maud Mayeras (« Reflex » , « Les Monstres ») et François-Xavier Dillard (« Prendre un enfant par la main »), « Regarder le noir » ne m’a donc pas vraiment donné envie de découvrir de nouveaux auteurs. C’est sans doute le seul petit point négatif de cet ouvrage qui parvient de nouveau à attirer des grands noms, tout en proposant de la qualité !



Bref, à nouveau un grand bravo à Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS pour cet ouvrage !



J’irai donc très vite « Toucher le noir » !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Regarder le noir

Après « Ecouter le Noir », Yvan Fauth (alias Gruz ici) continue d'explorer les sens à travers des nouvelles écrites par de grandes plumes du genre. On retrouve d'ailleurs certains auteurs déjà présents dans le premier volume.

Ceux qui me lisent le savent, la nouvelle n'est pas ma lecture de prédilection, mais peu à peu j'y prends goût, surtout lorsqu'elle est suffisamment développée pour constituer une histoire complète, avec une vraie chute. C'est le cas ici, et même si toutes les histoires ne m'ont pas plu j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes.

On commence fort avec un texte découpé en 9 courts chapitres, extrêmement cruel d'Olivier Norek : « Regarder les voitures s'envoler », raconté par un gamin de 13 ans qui aime...observer, et par sa jeune voisine Esther. Je ne vous raconte pas, mais âmes sensibles s'abstenir, une scène m'a beaucoup choquée. Efficace !



Puis c'est Julie Ewa, auteure que j'apprécie énormément, qui prend la suite avec « Nuit d'acide », et nous raconte le calvaire de Sabbir, un jeune garçon enlevé dans sa région natale d'Inde pour rejoindre un groupe de gamins mendiants auquels on a ôté la vue de diverses façons afin de susciter la pitié des passants. Comme toujours avec cette auteure, les mots sonnent juste, on « voit » bien qu'elle s'est documentée sur ces gangs qui sévissent dans les grandes villes d'Inde. Très choquant, parce que très réaliste.



Ensuite, c'est « The Ox », de Fred Mars, auteur que je ne connais pas. Un crime particulièrement violent a été commis dans un club échangiste assez spécial, puisqu'il est basé sur le noir total, on ne voit jamais ses partenaires...Je n'ai pas trop apprécié, ça manque de crédibilité et les personnages n'ont rien de réel.



On poursuit la découverte avec Claire Favan qui nous offre « Le mur », un post-apo où un gros porte-containers est devenu le dernier refuge d'une humanité décimée par la montée des eaux et les cataclysmes successifs. Et encore, ces survivants souffrent tous, à des degrés divers d'une maladie qui les prive peu à peu de la vue. Ceux qui voient le mieux accèdent aux postes à responsabilités comme capitaine ou second, les autres sont cantonnés aux basses besognes. On les désigne par le pourcentage de vision qui leur reste. Les humains ont foncé droit dans le mur alors qu'ils étaient prévenus, seront-ils plus « clairvoyants » maintenant qu'ils sont au bord de l'extinction ? Percutant !



« Demain » de René Manzor parle de don de voyance, celui dont est « affligée » Chance, une jeune femme qui se produit dans des spectacles. Elle va bien malgré elle se trouver mêlée à une enquête sur un violeur et tueur en série. Je l'ai lu il y a 3 semaines et déjà presque oublié, c'est dire si ce texte ne pas marquée.



« Transparente » d'Amélie Antoine nous parle d'Hélène, quadragénaire « polie, calme, mesurée, aimable...tranparente, certains diraient, sans doute ». Personne ne remarque qu'elle a fait un effort pour se rendre plus jeune, plus jolie, et tout au long de sa journée, la frustration monte, jusqu'à... Très triste, parce que sans doute certaines personnes éprouvent ce sentiment d'être quasi-invisibles aux yeux de tous. Un texte qui tape juste.



La nouvelle suivante ne m'a pas plu du tout, il s'agit d' »Anaïs » de Frédéric Papillon (je ne connaissais pas ). Une sombre histoire de prof de fac souffrant de visions et atteint d'une forme de folie hallucinatoire. Vraiment pas accroché, et je me suis demandée ce que ce texte faisait là, il en manquait un ?



On passe à « La tache », de Gaëlle Perrin-Guillet, qui nous fait vraiment « regarder le noir » mais de façon littérale cette fois. Le narrateur remarque un jour une petite tache noire sur un mur de son appartement. Saleté, moisissure ? En tout cas il n'arrive pas à l'éliminer, et malgré tout ses efforts, cette tache va grandir et finir par l'obséder. Je m'attendais à la chute, mais c'est agréable à lire, et bien construit, l'angoisse monte crescendo.



« Private eye », un texte de R.J Ellory, assez alambiqué raconte l'histoire d'un enquêteur suivi par un inconnu pour une raison obscure. Je n'en ai pas gardé grand souvenir, et n'ayant justement plus le livre sous les yeux, je me bornerai à dire que n'est pas une de mes nouvelles préférées dans ce recueil.



Vient ensuite « Tout contre moi » de Johana Gustawsson, je découvre. C'est sensuel, cruel et bref. Avec une chute que je n'attendais pas. Mais le thème du recueil ne me semble pas être de ce registre-là.



Et pour finir en beauté, « Darkness » par les deux reines du thriller, j'ai nommé Karine Giebel et Barbara Abel. Deux valeurs sûres qui ne m'ont pas déçues. Le capitaine Jérôme Dumas est chargé d'enquêter sur un crime sordide : une jeune femme qui dit s'appeler Hélène Queyllaire (!) a été retrouvée dans une chambre d'hôtel, les yeux brûlés par de la soude caustique et de l'acide sulfurique. Parallèlement, on suit le récit de la vie mouvementée d'une orpheline, depuis son enfance jusqu'à la vingtaine, de famille d'accueil en institution, jusqu'à son placement chez les Parmentier, qui ont déjà une fille un peu plus âgée. Et si vous voulez savoir la suite, il faudra aller voir de vos propres yeux ! Sans conteste une des meilleures histoires, en tout cas une de celles que j'ai préférées, avec les deux du début.



Pour conclure, j'ai passé d'agréables moments à découvrir ces nouvelles, même si j'ai parfois trouvé que le thème était interprété de façon trop approximative, comme dans « Tout contre moi ».

J'ai vu récemment qu'Yvan a récidivé avec « Toucher le Noir », il peut compter sur moi pour poursuivre cette découverte des sens très particulière !
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Regarder le noir

Comment résister à l'appel de la lecture quand Yvan Fauth, directeur de l'ouvrage, l'ouvre sur deux nouvelles, l'une de Olivier Norek (Regarder les voitures s'envoler), l'autre de Julie Ewa (Nuit d'acide), qu'un Stephen King ne renierait sans doute pas, suivies d'une troisième de Fred Marc (The Ox) qu'Agatha Christie aurait pu écrire...



Ça commence très fort ! Et ça continue un peu dans la même veine, bien qu'il y ait quelques textes que j'ai un peu moins appréciés.



Au final, un recueil que j'ai trouvé très intéressant beaucoup plus réussi que le précédent, Écouter le noir.



- J'ai beaucoup aimé : Regarder les voitures s'envoler de Olivier Norek ; Nuit d'acide de Julie Ewa ; The Ox de Fred Mars ; Demain de René Manzor ; Darkness de Barbara Abel et Karine Giebel ;

- J'ai bien aimé : Transparente de Amélie Antoine ; Anaïs de Fabrice Papillon ; Private eye de R. J. Ellory ;

- J'ai moins aimé : Le mur de Claire Favan ; La tache de Gaëlle Perrin-Guillet ; Tout contre moi de Johana Gustawsson.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Regarder le noir

Ce que j’ai ressenti:

▪️Et si vous alliez éveiller vos sens?



Douze auteurs et 11 nouvelles, n’est-il pas plus belle union que celle du Noir? Avec ce projet de rendre plus visible le pouvoir de la nouvelle, Yvan Fauth réuni les plus grands auteurs du polar contemporain et ça fait plaisir à voir, mais surtout à lire! Rien de moins que les Reines du Noir, les Chouchous et des surprises pétillantes pour illuminer nos yeux! Vous n’avez plus qu’à vous laissez guider par ces auteurs talentueux! Et vous verrez peut être que le sens de la vue peut inspirer jusqu’à l’extrême…Alors prêts pour Regarder le Noir?



▪️Regarder…



D’une manière générale, ce sens en particulier, englobe beaucoup de peurs et c’est ce qui fait l’originalité de ce recueil, il y avait de la matière brute pour nous donner le frisson! Chacun de ces auteurs nous en donne une version efficace et effrayante à leur manière. Aucune ne se ressemble et on voit bien que les yeux font partie de l’univers du Noir. Dans le noir, on peut voir et être vu. Dans le noir, on peut prêter, donner, arracher, détruire les yeux…Voyez donc jusqu’où vous pourrez supporter de Regarder dans le noir…Mettez un peu d’acide, de fourmis rouges, quelques frustrations, un peu d’obsession, des idées de vengeances, une tâche récalcitrante et des murs et Regarder vraiment dans les yeux, le Noir…J’en reviens personnellement époustouflée et plus qu’à jamais attachée à ce sens!



▪️Frissonner…



J’ai adoré! Vraiment un recueil fascinant, avec ce condensé d’histoires étonnantes, il m’a captivée. J’ai eu plaisir à découvrir ou redécouvrir les plumes du Noir…Évidemment, que j’ai eu mes préférences pour certaines mais toutes donnent une sensation qu’on a du mal à se défaire même le livre refermé! C’est dire le pouvoir de ces 11 nouvelles! Bravo à tous!!!!!



Alors laquelle, vous fera frissonner le plus?!
Lien : https://fairystelphique.word..
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Haut le Choeur

Tout d’abord, je tiens à remercier chaleureusement les éditions Taurnada et particulièrement Joel, pour sa confiance et l’envoie de ce roman.



Haut le chœur est un thriller prenant, et dès les premières pages Éloane, serial-killeuse, s’évade de prison. Elle contact immédiatement Alix, une journaliste qui a passé deux ans à l’interviewer dans sa cellule et le jeu du chat et de la souris reprend entre elles.



Pas de temps mort (sans mauvais jeu de mot), pas de longueurs au contraire, tout s’enchaine à la perfection et le lecteur ne peut que dévorer ce roman en quelques heures. Le personnage d’Alix est attachant, tout comme le flic Ruiz, en revanche Éloane est vraiment déroutante et fait froid dans le dos.



C’est un récit très noir, et j’ai été frappé par certaines descriptions de scènes de violence. Rien n’est épargné au lecteur. Amateur de thriller foncez, vous vous régalerez à coup sûr.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Dans leur ombre

Ce roman vient conclure la trilogie londonienne de Gaëlle Perrin-guillet.

Non mais qu'est-ce que cela veut dire ?

Conclure ?

Mais de quel droit ?

Comment, alors que les lecteurs se sont attaché à ses personnages, la romancière peut-elle décider que c'est fini ?

Le duo Wilkes et Bennett, nous a entraîné, dans des enquêtes palpitantes, au coeur de la capitale britannique au XIXème siècle, sous la plume efficace de cette autrice de talent et tout devrait s'arrêter là ?

Moi, je dis non.

J'en veux encore.

Parce qu'une fois de plus Gaëlle m'a tenu en haleine.

Dans ce troisième épisode, notre doublette d'enquêteurs, Billy le jeune policier et Henry, son mentor doivent sauver la tête d'un de leurs amis, condamné injustement à la potence.

La tâche s'avère compliquée.

Les preuves semblent irréfutables.

Il leur faut faire preuve du plus grand sang froid pour démasquer un mystérieux assassin.

On a appris à connaître leur acharnement, leurs compétences et leur efficacité et, ici encore, ils font leurs preuves.

Mais attention, il y a danger.

D'ailleurs, puisque Gaëlle Perrin-guillet, veut en finir, ne nous réserve-t-elle pas une fin bouleversante ?

Je laisse le suspense et vous engage à découvrir Dans leur ombre.

Et si comme moi, vous en voulez encore, je propose une pétition nationale (et pourquoi pas mondiale) pour que vivent nos héros préférés.

Trêve de plaisanteries, ce nouveau roman est mené de main de maître et se classe dans mes meilleures lectures polars du moment.

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Regarder le noir

Onze nouvelles, onze occasions de déguster l’écriture des auteurs qu’on connaît déjà et de goûter le style de ceux qu’on n’a pas encore eu l’occasion ou l’envie de lire…



La vue est le thème de ce recueil et chaque auteur la décline évidemment à sa manière et l’ensemble se trouve, de ce fait, extrêmement varié. Souvent cruelles, ces histoires font frémir, émeuvent, font carrément peur pour certaines.

Mais trembler, sous certaines plumes talentueuses est pour moi un réel plaisir.



Raconter des histoires passionnantes en si peu de pages est un exercice qui à mon sens demande une réelle maîtrise. Il est essentiel d’appâter le lecteur dès les premières lignes sans trop en dire, pour laisser place à l’essentiel.

Béatrix Beck en a donné une magistrale définition :

« Michel-Ange disait qu'en enlevant d'un bloc de marbre le trop, le résultat était une statue. En enlevant d'un brouillon le trop, l'inutile, le non-indispensable, le résultat est une nouvelle. »



Un grand merci à NetGallet et aux Editions Belfond.

#Regrderlenoir #NetGalleyFrance

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Soul of London

Le premier prix des rencontres des polars du chat 2017 est attribué à :

Gaëlle Perrin-Guillet pour son roman Soul of London.

Et voilà, voilà comment j'ai rencontré Gaëlle, lors d'un chaud week-end de juillet dans ce petit salon (qui deviendra grand, n'en doutons pas) de ma Bourgogne natale.

J'ai retrouvé, dans ce roman, le Londres de la fin du XIXe siècle, cher à Conan Doyle et son duo Holmes/Watson.

Je ne sais pas si Sir Arthur a inspiré cette auteure, en tout cas, de l'inspiration elle en a trouvé.

Elle s'est inventé, elle aussi un duo d'enquêteurs atypiques, aux antipodes des héros du maître, un flic boiteux aidé dans son quotidien et ses enquêtes par un jeune garçon qu'il a sorti de la misère des rues londoniennes.

Fin de siècle donc, alors que Jack l'éventreur hante encore les mémoires anglaises, que les aventures de Sherlock font le bonheur des lecteurs du Strand, un magazine mensuel qu'affectionne d'ailleurs notre policier, et qu'une jeune femme vient lui demander de reprendre l'enquête sur la mort de sa soeur, Henry Wilkes est chargé d'enquêter sur une affaire de chiens retrouvés le crâne fracassé dans les sous-sols de la capitale britannique.

Une intrigue bien menée, il n'en faut pas plus pour que l'amateur du genre que je suis se régale. Assurément, je vous invite, chers amis lecteurs à vous plonger dans les sombres couloirs du métro londonien sous la plume de la charmante Gaëlle Perrin-Guillet.

Pssssttt ! Gaëlle, entre nous, ils vont revenir Henry et Billy, hein ? Parce que quand le lecteur s'attache aux personnages d'un roman, celui qui les crée se doit de le satisfaire….



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Regarder le noir

Je ne suis pas une habituée des nouvelles et c’est même la première fois que je lis un recueil de thrillers, avec une majorité d’auteurs que je n’ai jamais lu.



Dans celui-ci il y a 11 nouvelles par 12 auteurs, plus noires les unes que les autres ! Etonnant non ?



A moins de divulguer il est difficile de faire des critiques sur des textes courts tout comme il est difficile d’apprécier la qualité d’écriture de l’auteur alors je vais prendre les nouvelles dans l’ordre d’impression et pour chaque noter la première chose qui m’est venue à l’esprit pendant ou après la lecture et une note, tant il y a différents ressentis.



« Regarder les voitures s’envoler » - Olivier Norek : Ah carrément ? Bêtasse, tu aurais pu voir venir !! 5★

« Nuit d’acide » - Julie Ewa : Pourquoi eux ? 4★

« The Ox » - Fred Mars : Monochrome. 4★

« Le Mur » - Claire Favan : A notre avenir ! 5★

« Demain » - René Manzor : Et si c’était vrai ? 4★

« Transparente » - Amélie Antoine : Pauvre de toi ! 3★

« Anaïs » - Fabrice Papillon : Je suis restée totalement hermétique, pas d’avis, pas de note !

« La tache » - Gaëlle Perrin-Guillet : Bien vu ! 3,5★

« Private eye » - J.R. Ellory : Messager du noir. 3,5★

« Tout contre moi » - Johanna Gustawson : Mensonge 3★

« Darkness » - Barbara Abel et Karine Giebel : En double 5★



Les nouvelles ne sont pas d’une lecture évidente et encore moins quand l’auteur change pour chacune, mais l’expérience m’a plu et c’est un bon moment de découverte que je renouvellerais.



Merci à NetGalley France et aux Editions Belfond.



CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020

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Les fantômes du passé

Retour dans le Londres de la fin du XIXÈME siècle pour Gaëlle Perrin-guillet et ses personnages le désormais ex-inspecteur Henry Wilkes et son fidèle Billy Bennett.

Une calèche qui explose, causant la mort d'un notable. Des soupçons qui se portent dans l'entourage de l'ancien policier qui voit ressurgir des fantômes de son passé.

Wilkes, qui depuis sa démission, sombre dans une déchéance qu'il tente d'oublier à grandes rasades de laudanum.

Il est peut-être tombé bien bas, mais il saura se reprendre en main pour mener l'enquête dans les bas-fonds londoniens.

Pour avoir discuté avec elle, je connais les sources d'inspiration de Gaëlle, Conan Doyle, bien sûr, mais aussi le Antonin Varenne de 3000 chevaux-vapeurs.

Il y a un peu de tout ça dans ce roman.

Les fantômes du passé est, après son Soul of London, à la hauteur du défi qu'elle se donne. Captiver le lecteur, l'entraîner dans les rues et les quartiers sombres de la capitale anglaise de cette fin de siècle. On pourrait y croiser l'Oliver Twist du grand Mark Twain, ou le Sherlock de Sir Arthur, tellement elle nous plonge dans l'époque.

Tout y est, les tavernes, les hôtels sordides, les maisons bourgeoises où l'on croise les élégantes , les quartiers de misère où  l'ouvrier côtoie le gamin des rues, tantôt ramoneur,  tantôt pickpocket, et même le fameux bobby.

Décors et costumes, elle a tout recréé.

Elle y a mis la pluie et la brume.

Elle y a mis les ombres et les mystères

Elle y a mis la misère et la mort.

Et pour adoucir les douleurs, vous avez le choix entre la pinte et ce fameux laudanum (mélange de poudres d'opium et d'alcool).

Une jeune auteure d'aujourd'hui qui écrit dans la droite lignée de ses prestigieux écrivains qui ont si bien, avant elle, restitué l'atmosphère de l'époque victorienne.

Moi en tout cas, je piétine déjà,  vivement la suite...









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Regarder le noir



Second recueil de nouvelles dirigé par Yvan Fauth, Regarder le noir fait suite en quelque sorte à Ecouter le noir en y variant les auteurs ... et les plaisirs.

Y aura-t-il ensuite sentir le noir, toucher le noir et goûter le noir afin de poursuivre l'exploration des cinq sens ?

L'aspect un peu commercial de ce second volume m'a d'abord un peu rebuté ... Mais ça n'était pas le cas de la majorité des auteurs présents au sommaire alors j'ai fini par me laisser tenter.



Avec un thème imposé autour de la vision, je m'attendais à ce que chaque auteur ou presque évoque la cécité. Si je devais perdre l'un de mes cinq sens, devenir aveugle serait incontestablement le pire des châtiments.

Heureusement, les écrivains à l'honneur dans ce recueil ont beaucoup plus d'imagination et la vue, le regard, offrent des possibilités tellement nombreuses au final qu'aucun de ces courts récits n'est redondant.



Petite pensée pour Ingrid Desjours qui évoquait la cécité de conversion dans son dernier roman adulte, La prunelle de ses yeux, qui remonte déjà à presque trois ans.



Ils sont quand même quelques uns à avoir rédigé un texte autour de l'aveuglement, majoritairement des femmes, à l'instar des deux compères Karine Giébel et Barbara Abel, qui avaient déjà écrit à quatre mains dans le précédent recueil.

Elles clôturent le livre avec "Darkness", nouvelle dans laquelle le capitaine Jérôme Dumas doit enquêter sur une terrible agression : La victime, Hélène Queyllaire, a vu ses yeux se désintégrer de la pire façon qui soit. A l'aide d'un compte-gouttes, son bourreau lui a versé de la soude caustique vingt-quatre durant sur les cornées.

Et pourtant, Hélène se refuse à parler de son calvaire, à identifier celui ou celle qui a commis cette abomination, murée dans un silence presque bienveillant.

En dépit de son horreur apparente, "Darkness" se révèle être une histoire pleine de sensibilité, où le lecteur cherche à faire le lien avec le passé de la jeune Diana, abandonnée peu après la naissance, et la mutilation subie par Hélène, jeune femme d'une vingtaine d'années. Bien malin sera celui qui fera le lien entre les deux histoires avant les dernières lignes, venant éclairer ces ténèbres de façon aussi sublimes que glaçantes.



Julie Ewa également parle de cécité dans "Nuit d'acide", cette fois avec un texte qui se passe au Bengladesh.

Les yeux du jeune Sabbir, enlevé dans la mangrove, seront aspergés d'acide. Arraché à sa famille, il ne devient plus qu'un objet d'enrichissement pour ses tortionnaires, au même titre que le jeune Namur qui lui apprendra à surmonter son handicap et à mendier, tout comme leurs quatre compagnons de cellule. Chaque jour, ils doivent arpenter les rues du marché et ramener l'argent que les touristes auront bien voulu leur confier. Avec pour promesse de retrouver la vue un jour.

Sanjana, policière désireuse de mettre fin à ce trafic d'êtres humains, sera-t-elle le dernier espoir de Sabbir ?

Julie Ewa nous signe ici une histoire d'autant plus douloureuse qu'elle est inspirée de faits réels. Même en France les personnes mutilées sont regroupées sous l'égide de mêmes truands puis dispatchés notamment dans les rues et métros parisiens, exposant leurs membres amputés pour collecter un maximum d'argent en faisant appel à la pitié des passants.

Y a-t-il plus horrible dans ce monde pourtant moderne que de mutiler volontairement un enfant pour pouvoir ensuite s'enrichir sur son dos ?

Il vous faudra arriver aux dernières lignes de "Nuit d'acide" pour le savoir.



Des aveugles, il y en a également dans "Le mur" de Claire Favan, qui a écrit ici une histoire d'anticipation très éloignée de son registre habituel. Pas de tueurs en série cette fois mais un univers futuriste dans lequel les icebergs ont fondu et ont libéré le méthane stocké sous les banquises.

Et vous connaissez l'effet du méthane sur les yeux ? Il provoque de graves lésions.

Le dernier bastion de vie sur terre est donc un porte-conteneur, du nom de Havanay Bay. Les autres bateaux ont fini par sombrer au fond de l'océan unique qui recouvre désormais en totalité la planète.

Et dans ce monde avec de l'eau à perte de vue, qui n'est pas sans rappeler "Juste après la vague" de Sandrine Collette, continuer à voir est devenu le bien le plus précieux.

"La chaîne de commandement repose sur le champ visuel."

En effet, au royaume des aveugles les borgnes sont rois.

Et chacun voit un rôle lui être atribué en fonction de son acuité visuelle, de 0% pour les non voyants à 80% pour le capitaine du navire.

Pour être franc malgré son originalité et son fort message écologique, Claire Favan n'a pas réussi à m'embarquer dans sa vision du futur, et même si j'adore cette auteure je suis resté à quai cette fois.

Trop insensé, trop mièvre, final trop attendu ...



Fred Mars mélange quant à lui le thème du regard sous différents aspects dans "The Ox".

L'un d'eux étant la partouze à l'aveugle. Un concept intéressant.

"Le libertinage à l'aveugle, les corps plongés dans une obscurité totale."

"Seulement un amas de chairs gémissantes qui se mêle au néant."

La beauté et la jeunesse n'importent plus dans un tel contexte où on caresse tout ce qui se présente à nous, où on jouit d'un corps à l'autre.

Les rouages de ce club très select vont cependant être mis à mal avec la découverte d'un cadavre suite à l'une de ces soirées de débauche.

Les inspecteurs en charge de l'enquête ont deux témoins : L'un des participants ainsi que l'homme d'entretien malvoyant.

Parviendront-ils à éclairer les circonstances du crime et l'identité du coupable ?

"The Ox" est une nouvelle policière plutôt originale du début à la fin.

Toute ressemblance avec un personnage existant réellement ne serait pas fortuite.



Mais le regard, c'est aussi le regard des autres. C'est être vu par d'autres yeux.



Ou ne pas être vue dans le cas d'Hélène, dans la nouvelle "Transparente" d'Amélie Antoine. La merveilleuse, magistrale, somptueuse et surdouée Amélie Antoine ( pour ceux qui en douteraient, les émotions dégagées par sa plume unique me transcendent à chaque fois ).

Hélène est de ces madame tout-le-monde relativement effacée. Comme un mantra, il est sans cesse rappelé au lecteur :

"Mais Hélène est toujours polie. Calme, mesurée, aimable. Certains diraient même transparente."

Et cette employée de la Caf, quarante ans, divorcée, va enfin OSER le changement. Comme le symbole de la reprise en main d'une vie trop terne.

Un très léger changement.

Une simple teinture pour cacher ses premiers cheveux gris. Un premier pas vers de nouveaux horizons.

Un tout petit effort pour enfin être vue, pour que son entourage la remarque.

Restera-t-elle invisible ou finira-t-elle par être regardée par ses collègues, ses amies, sa fille, son compagnon ?

Quelles souffrances endure-t-elle en secret ?

Sans surprise, la merveilleuse, magistrale, somptueuse et surdouée Amélie Antoine signe avec "Transparente" l'une des meilleures nouvelles du recueil, tout en sensibilité et subtilité. Son répertoire habituel la situe quelque part entre le thriller psychologique et la littérature générale, mais elle trouve incontestablement sa place parmi les meilleurs auteurs du noir au cas présent.



R.J. Ellory et Olivier Norek se sont tous les deux intéressé à l'observation.



L'auteur britannique met en effet en scène dans "Private eye" un journaliste du nom de Rayond White, dont le métier même consiste à observer, et dévoiler par ses scoops la laideur des hommes, les complots, les mensonges.

Il se rendra compte très vite qu'il est lui même épié, très maladroitement, par un même individu. Qu'il se met à surveiller à son tour.

Qui est le suivi, qui est le suiveur ?

Pourquoi Raymond est-il ainsi guetté ?

Une question qui l'obsède de plus en plus. Ou est-il juste paranoïaque ?

Nouvelle un peu longue à la fin attendue, "Private eye" se laisse néanmoins lire avec plaisir.



Et Olivier Norek lui m'a mis une claque.

Non, rectification, il m'en a mis deux en fait. Voire trois.

Sans trop en dire pour ne pas vous gâcher les petites surprises concoctées par l'auteur d'Entre deux mondes, "Regarder les voitures s'envoler" nous raconte la vie de Joshua, un jeune garçon solitaire dont la mère est paralysée.

"C'est observer qui me plaît."

Sa vie va changer avec l'arrivée de ses nouveaux voisins, et plus particulièrement de leur fille Esther avec laquelle il se liera progressivement d'amitié. Il sera témoin de la violence de son père, des humiliations qu'elle subira à l'école, et ne pourra pas rester les bras croiser à ne rien faire.

Avec ce texte sensationnel qui entame le recueil, vous allez regarder le noir de très près. Avec vos tripes autant qu'avec vos yeux.



René Manzor lui nous parle de voyance ( ou de double vue ) dans son récit sobrement intitulé "Demain".

L'histoire commence par une course poursuite entre un tueur armé et Ganaëlle dont le seul objectif est de sauver sa fille, la petite Chance, au péril de sa propre vie.

Mission accomplie puisque la suite de l'histoire nous projettera dans un avenir où Chance, devenue diseuse de bonne aventure de pacotille, aura une horrible prédiction qui se réalise réellement.

Quel lien y a-t-il entre la tentative de meurtre dont elle a fait l'objet dans son enfance et ses dons prémonitoires ?

Pour le savoir à vous de lire ce mini-thriller qui va à cent à l'heure mais qui ne m'a pas profondément impacté.



Quelle sensibilité dans la plume de Johanna Gustawsson !

Ce qu'elle a cherché à mettre en avant c'est l'intensité et l'expression des regards.

Dans "Tout contre moi" l'amour et la haine semblent se confondre dans un couple qui s'est aimé dès ... le premier regard.

Ici les yeux sont des vecteurs d'émotions et d'expressions entre deux amants.

Mais quand on trahit ses promesses et son engagement, rien de surprenant à se retrouver le couteau sous la gorge.

Au sens littéral.

J'ai vraiment été subjugué par la plume magnifique, fine et féminine, de l'auteure de Mör. Et par le double effet kiss cool final.



Enfin, deux auteurs se sont intéressés aux visions, quand leurs narrateurs sont les seuls à voir quelque chose ou quelqu'un, comme un signe de lente plongée vers la folie.



Je passerai rapidement sur "Anaïs" de Fabrice Papillon auteur que je ne connaissais pas et qui ne m'a pas non plus donné envie de le faire plus ample connaissance.

Victime de ce qui semble être des visions, monsieur Darcy, professeur à l'université, semble être le seul à voir constamment son grand amour Anaïs. Elle ne disparaît que très rarement de son champ de vision et tout ce qu'il fait, y compris des choses pas très jolies jolies, il le fait pour elle et à travers elle.

Hallucination ou réalité ?



Et il ne me reste plus qu'à évoquer La tâche de Philip R... Non, de Gaëlle Perrin-Guillet pour celle-ci, pardonnez moi.

Tout comme Monsieur Darcy, Thomas est le seul à voir ... une petite tâche incrustée dans le mur de sa cuisine. Totalement indélébile.

Il a beau frotter, elle refuse de disparaître et se met à le hanter : Il ne voit plus qu'elle, il est obsédé par elle. D'autant qu'elle grossit telle une moisissure, ne cessant de s'étendre et d'avaler ses repères quotidiens.

Flirtant avec le fantastique, cette nouvelle à l'atmosphère inquiétante m'a rappelé les nouvelles que pouvaient rédiger des auteurs américains comme Robert Bloch, Richard Matheson ou Fredric Brown, dont j'étais extrêmement friand à l'époque.

Jusqu'à ce que la fin me ramène les deux pieds sur terre, ce qui a été une petite déception.



J'insisterais aussi sur les chutes : A chaque reprise l'auteur tente de nous mettre définitivement K.O. avec un dernier rebondissement, une ultime révélation amenant parfois à regarder autrement l'intégralité de la nouvelle.

Chaque auteur a rempli le cahier des charges en essayant tout au moins de nous surprendre.

Mais certains ont mis la barre très haut et m'ont laissé comme un con le cul par terre.

Olivier Norek, Johanna Gustawsson, le tandem infernal Giébel / Abel font partie de ceux là.

Ce sont d'ailleurs les trois nouvelles que j'ai préférées, la quatrième étant celle de la merveilleuse, magistrale, somptueuse et surdouée Amélie Antoine.

Et non, je n'ai pas du tout l'impression de me répéter !



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Soul of London

Je tiens d'abord à remercier les éditions Milady et bien évidemment Babelio pour cette opération Masse critique qui m'a permis de découvrir ce livre de Gaëlle Perrin-Guillet.



J'ai opté pour ce roman sur la base du quatrième de couverture, et on peut dire que j'ai été déçu. Le contenu n'est pas à la hauteur de mon attente.

Henry Wildes, inspecteur de la division D sur le retour et son jeune assistant, reçoit sur son bureau une plainte concernant des cadavres de chiens trépanés abandonnés dans les égouts. En parallèle, il sera chargé d'enquêter sur les circonstances de la mort d'une jeune infirmière.

Pas mal de clichés, de déjà-vu, une atmosphère londonienne caricaturale et parfois convenue...la liste est longue.

La résolution de l'énigme est par trop tirée par les cheveux, et carrément bâclée. Perrin-Guillet s'est attachée à développer la psychologie de ses héros, au détriment de l'intrigue.

Cependant, l'écriture est fluide et le style agréable.

Une auteure en devenir.
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Regarder le noir

Les auteurs qui écrivent des nouvelles dansent sur une corde raide car l'exercice n'est jamais facile.



Le format de la nouvelle est frustrant et les lecteurs en voudraient toujours plus.



Il faut donc, en peu de pages, présenter, développer et finir son histoire, si possible sur un twist qui glace ou fige ses lecteurs.



Ma lecture précédente, "De mort lente" de Michaël Mention m'avait glacée jusqu'aux os et j'aurais peut-être dû lire un ancien "Oui-Oui va à la plage" avant d'ouvrir ce recueil de nouvelles Noires parce que l'histoire qui ouvre le bal (Regarder les voitures s'envoler), écrite par Olivier Norek, m'a retournée les tripes, glacée d'effroi et figée, le livre en main.



Monsieur Norek, il faudra un jour qu'on parle de cette sale habitude que vous avez prise avec les chats. Un félin vous aurait-il pissé dessus que vous les assassiniez de si cruelle manière dans vos récits ?? Dans ma kill-list, vous êtes en fluo, maintenant ! Mais je saurai reconnaître que votre histoire ne m'a pas frustrée car elle a un début, un développement et une fin excellente.



Déjà bien ébranlée, je me suis faite de nouveau secouer par l'histoire de Julie Ewa (Nuit d'acide)… J'avais vu venir le final, mais jusqu'au bout, j'avais espéré m'être trompée… Hélas, mon cynisme m'avait fait deviner juste et comme ceci n'est pas un recueil de nouvelles Bisounours, on va oublier les happy end qui seraient des plus malvenus.



Ma petite incursion dans une boîte de libertinage m'a fait sourire. Fred Mars nous offre une douceur bienvenue avec The Ox. Rassurez-vous, il y a du sang, un meurtre horrible mais à la fin, on a un grand sourire. Claire Favan, quant à elle, m'a surprise dans un univers où je ne l'attendais pas… le post-apocalyptique.



Pour les autres nouvelles, si le noir est omniprésent, elles étaient moins glaçantes que les deux premières. L'art de la nouvelle étant dans la chute, les auteur(e)s ne se sont pas privés pour nous faire tomber, parfois de haut et toujours en traître. En littérature, c'est un sentiment puissant qu'on aime ressentir, qu'on recherche.



Mention spéciale à la nouvelle de Johana Gustawsson qui m'a prise par surprise, encore plus en traître. Je n'ai pas vu venir le coup… Joli ! Inattendu. À tel point que je l'ai relue pour voir si j'avais raté quelque chose dans le texte. Je n'avais rien raté mais on m'a fait voir ce que l'on voulait que je voie…



Autre mention aussi à la nouvelle écrite par Barbara Abel et Karine Giebel car je me suis creusée les méninges comme une folle pour tenter de trouver la solution et, si à un moment, un sourire béat s'est affiché sur ma face car "Héhéhé, mesdames, j'ai trouvé" et bien en fait, non, je n'avais rien capté et je me suis faite tacler une fois de plus. C'était vachard mais j'en reprendrais bien un peu.



Ellory, c'est toujours mon Amérique à moi, même s'il est Anglais. Vicieuse, sa nouvelle et même si j'ai senti venir l'oignon, ce fut un régal à lire.



Des nouvelles glaçantes, noires, où la vision est à l'honneur, même si, les auteur(e)s ne se priveront pas de jouer avec votre vue et de vous faire voir, grâce à leur écriture, leurs mots, leur manière de raconter les histoires, ce qu'ils/elles veulent que vous voyiez, vous masquant la pointe effilée de la face cachée de l'iceberg, celui qui vous fera trébucher ou qui vous déchirera les entrailles.



Des histoires qui taclent. Préparez-vous à chuter, victime d'un coup en schmet (en traître) que vous n'aurez pas vu venir car ici, tout le monde se coupe en quatre pour vous brouiller la vue et jouer avec elle.


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Soul of London

Un bon roman policier qui se passe à l’époque victorienne.

L’inspecteur Wilkes nous entraîne à sa suite dans les bas-fonds de Londres, il va explorer les quartiers les plus pauvres et dangereux de la ville ainsi que les tunnels insalubres du métro et des égouts.

Il va devoir faire la lumière sur des disparition de chiens, mais aussi sur des meurtres sordides.

Les descriptions de la ville et de l’époque sont détaillées et permettent de bien se rendre compte de l’ambiance générale.

Le style est fluide, l’intrigue n’est pas exceptionnelle mais tient bien la route et même si j’avais compris de quoi il retournait bien avant la fin j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman d’un auteur français.

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Haut le Choeur

Haut le cHœur… Oui, il y a un petit peu de ça dans l’intrigue de Gaëlle Perrin-Guillet… Non pas que le bouquin soit truffé de scènes bien glauques, quoi que… Mais vous en reprendrez bien un peu…



Une intrigue assez originale, le choc des titans, entre, une tueuse en série et la journaliste qui l’a interviewé pendant plusieurs années. Elles ont appris à bien se connaître, peut-être un peu trop d’ailleurs, pour garder le détachement nécessaire… L’une, vient de s’évader… L’autre, sait qu’elle a du souci à se faire…



Les intrigues avec des femmes meurtrières sont assez rares… Et je suis pour la parité… Pourquoi, la vengeance serait l’apanage des hommes ? A moins que la femme ne soit plus perverse et ne tombe pas aussi facilement entre les mailles du filet de la justice, j’avoue que je m’interroge sur le peu de femmes tueuses, mais il y a un peu de ça…



Lors de grands procès impliquant des femmes, la société ne comprends pas, comment une femme peut être capable des pires horreurs, alors même qu’elle est toujours perçue comme l’archétype de la mère, donc gentille et gracieuse… Pourtant, elles peuvent être beaucoup plus perverses que certains hommes et elles sont, elles aussi, soumises aux mêmes fantômes qui touchent les hommes…



Même si l’auteur, met l’accent sur la relation entre ces deux femmes, sans évoquer lourdement les meurtres déjà commis, la route est pavée de cadavres, au fil de chapitres courts, s’alternent les points de vue , donnant ainsi une dynamique très intéressante.



Même si le rythme soutenu, ne permet toutefois pas toujours de prendre le temps d’apprécier les personnages, l’auteur réussit à en mettre plein la vue en entraînant son lecteur dans une course à la vie à la mort…



Un bon thriller, mené tambour battant, qui emporte son lecteur dans une course contre la montre, pour stopper la folie meurtrière d’une femme amoureuse…


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Haut le Choeur

"- Qu'est-ce qui vous faire rire comme ça, Doc ?

- Je vous imaginais sur ma table d'autopsie...

- Et ça vous fait rire ? s'étonna le flic, la cigarette collée aux lèvres, la flamme du briquet suspendue devant lui.

- J'avoue que oui. En fait, j'ai surtout imaginé vos poumons... bien noirs, bien charbonneux..."



Haut le cHœur, c’est la confrontation entre Éloane Frezet, une effroyable tueuse en série et Alix Flament, la journaliste qui l’a interviewé pendant plusieurs années. Elles se connaissent bien, peut-être trop bien. La première vient de s’évader de prison et la seconde a du souci à se faire...



Haut le cœur, c’est ce sentiment qui s’empare de vous à la lecture quand un « ragoût » pas comme les autres surgit au hasard d’une page.



Haut le cHœur, c’est une interrogation qui ne m’a pas quitté pendant ma lecture : mais pourquoi ce H ? Quel rapport avec la musique ?



En plus de son intérêt pour la musique, elle sait mener la danse, Gaëlle Perrin-Guillet. Quand enfin, elle m’a éclairé, elle a pris le temps, elle sait ménager ses effets et possède un indéniable sens du suspense, comme le commissaire Bourrel en son temps, je me suis dit « Bon sang… mais c’est bien sûr ! ». Que n’y avais-je pensé plus tôt !



Haut le cHœur, comme une petite musique qui se meurt…


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Temporis

Pour le lecteur que je suis, avide de surprises, les romans de Gaëlle Perrin-Guillet sont une bénédiction. Quand un auteur / une autrice refuse de s’ennuyer et de reproduire sans cesse les mêmes schémas, je suis du genre à suivre son train de l’imaginaire. Temporis en est un excellent exemple.



L’écrivaine a décidé de se frotter non seulement à un nouveau genre, mais aussi à un nouveau public, le roman étant estampillé « Young Adult ». Ce n’est pas ce qui va me freiner malgré mon âge avancé, j’ai lu de véritables pépites destinées à un public adolescent ou jeune adulte. Quand le livre est bon, il l’est pour tous les lecteurs !



Et puis, ceux qui lisent habituellement Gaëlle Perrin Guillet ne seront pas tout à fait dépaysés, puisque le récit se déroule dans le Londres victorien de 1890.



Sauf que… Ce n’est pas la ville et le monde que nous connaissons, pas celui décrit dans les livres d’Histoire. Tant qu’à prendre des risques, l’autrice a décidé de suivre son envie jusqu’au bout, elle qui lit beaucoup de romans de ce style (elle n’est pas du genre à s’y frotter par calcul).



Et comme elle n’a pas voulu tomber dans la facilité, elle s’est penchée sur deux genres de la littérature de l’Imaginaire, le steampunk et le voyage dans le temps. Le tout en 270 pages, autant dire qu’il n’y a pas une seconde de répit dans cette intrigue.



Steampunk, quèsaco ? Petite définition pour ceux qui ne sont pas habitués à ce genre : c’est un mouvement culturel, plus large que la littérature, qui a pour caractéristique de combiner l’esthétique et la technologie du XIXe siècle avec des éléments du futur. Avec des codes stylistiques bien particuliers, utilisant engrenages, et autres éléments mécaniques avec des matières brutes comme le cuivre, l’acier et le cuir, et souvent des dirigeables. Voyez la couverture, on est en plein dedans.



Ce passé-là n’est donc pas vraiment le nôtre, même si on n’est pas complètement perdu. L’autrice nous raconte ce qui pourrait être une réalité alternative, où certaines avancées technologiques sont anachroniques. Et c’est là où elle rajoute une couche supplémentaire, en faisant voyager ses personnages dans le temps, quelques années en arrière, pas loin, juste de quoi tenter de changer le présent (celui de 1890). Vous me suivez ?



Clairement, ce roman peut se lire par tous, jeunes ou moins jeunes, amateurs d’Imaginaire ou non, tant le récit reste toujours très accessible, sans complexité.



Voilà une vraie lecture « plaisir », sans fioriture, sans prise de tête, mais avec les yeux qui brillent. Ces yeux qui savent encore regarder les choses et les gens avec curiosité. Et l’envie d’être transporté ailleurs, loin de son quotidien.



Même si le lecteur que je suis aurait aimé d’avantage de pages, pour poser encore mieux l’ambiance et le contexte, je salue autant la prise de risque que le résultat.



Cette histoire tient bien la route, l’univers est bien pensé, l’intrigue suffisamment originale pour qu’on se prenne rapidement au jeu en comprenant vite les règles.



Avec Temporis, Gaëlle Perrin Guillet réussit son coup et mérite qu’on s’attarde sur cette chouette aventure décalée, avec l’esprit ouvert et pétillant de curiosité.
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Haut le Choeur

Avertissement : ce livre est avant tout destiné aux mordus de thrillers, ceux qui chassent le serial killer dans des lectures qui obligent les amateurs de romans â l'eau de rose à passer des nuits blanches.

Gaëlle Perrin-guillet connaît la musique, elle prend son pied en nous cuisinant un roman noir à en avoir des haut-le-"choeur"... (ceux qui ont lu comprendront, bien sûr...).

Alix Flament est journaliste politique, enfin, depuis qu'elle a laissé tomber les faits divers criminels, depuis sa rencontre avec Éloane Frezet en fait. C'est pourtant cette rencontre qui lui a apporté la célébrité après le livre confession qu'elle a publié.

Éloane est une tueuse en série. Au cours de l'entretien qu'elle a accordé à Alix elle lui a fait une promesse... et aujourd'hui il semblerait qu'elle veuille la tenir...

Un conseil ?

Ne croisez pas le chemin de madame Frezet, même si vous êtes mélomanes, je doute que vous appréciiez sa partition.

Bon, je vous le dis tout de suite, ne vous attendez pas à un pavé, avec une étude approfondie de chacun des personnages, qu'ils soient tueurs, victimes, flics, journalistes ou... médecins légistes, Gaëlle Perrin-guillet va donc à l'essentiel.

Un fauve est lâché, rusé et féroce.

La traque commence.

Criera bien qui criera le dernier...





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Soul of London

Une excellente surprise que je dois à la "grande OP Bragelonne" 2018.

Comme j'aime l'ambiance victorienne et les enquêtes à l'époque, et à Londres, en plus, c'était couru que je l'achète, surtout pour presque rien... :)



Je découvre donc l'auteure, dont je ne sais pas si elle est très connue, mais que moi, je ne connaissais pas du tout !

C'est bien écrit, dans un style sobre (pas simpliste), mais très efficace visuellement, les descriptions sont vraiment bien, l'ambiance automnale/hivernale du Londres de la fin 1800 bien transcrite, la pauvreté des uns, l'indifférence des autres, la suie, la neige, puis la boue, on s'y croirait !



Si la double enquête est assez classique, les personnages Henry Wilkes et Billy sont très attachants. Bien caractérisés, j'ai beaucoup apprécié les prises de conscience de Wilkes qui se veut "près du peuple" mais qui découvre qu'il en est fort loin, dans son univers petit-bourgeois.

Suite à un accident, il est souffrant et boite, ce qui le rapproche effectivement de la souffrance "d'en bas", et mène son enquête dans tout Londres au détriment de sa santé, alors qu'il est censé rester "au bureau"...

J'ai bien aimé aussi son attitude face aux abus de pouvoir de ceux qui se sentent plus pisser dès qu'ils en ont un, même petit, ne serait-ce que celui de l'uniforme de police. Je me suis un peu reconnue en lui et ses réflexions sur "la horde", mdr, du coup forcément j'ai beaucoup aimé ce roman.



Une suite est sortie l'an dernier, mais pas de poche et un peu chère en édition "e-book". Je vais attendre un peu...
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Haut le Choeur

Merci aux éditions Taurnada pour l’envoi de ce roman à paraître le 14 mars prochain.



Une journaliste, Alix Flament, a passé deux années à « interviewer, disséquer le mal, l’étudier et essayer de comprendre pour tenter de percer à jour » la personnalité et les mobiles d’Eloane, tueuse en série française machiavélique.



Dès les premières lignes, le décor est planté, on se retrouve au cœur de l’intrigue : le mal personnifié s’est échappé de prison et veut retrouver Alix.



Comme un petit parfum d’ Hannibal Lecter version féminine et de Clarisse Starling version journaliste. Vous y êtes ?



Ca déménage, les pages défilent, le lecteur fait comme la police de Chambéry, il suit les cadavres semés par Eloane tout en surveillant ses arrières. Il tente, en vain, de deviner où le prochain coup va être frappé : c’est légèrement flippant et plutôt addictif au point de vouloir en finir (si je puis dire) dans les deux jours !



C’est sûr, Gaëlle Perrin-Guillet maîtrise les codes du roman policier. En plus, une tueuse en série, ce n’est pas banal et le « pourquoi du comment » de ses actes laisse sans voix !



Cependant, Gaëlle Perrin-Guillet m’a semblé moins à l’aise avec l’idée de pousser la psychologie de ses personnages. Il faut dire que 192 pages, c’est un peu court pour creuser. La technique du narrateur externe ne facilite pas non plus les épanchements émotionnels.



Mon manque d’empathie envers les personnages viendrait-il de là ? Ou bien est-ce mon habitude de dévorer des briques qui me laisse un peu sur ma faim ? Un peu des deux sans doute.



Il n’empêche, l’ensemble fonctionne plutôt bien. L’écriture est soignée, fluide, la syntaxe et l’orthographe impeccables. On apprécie d’autant mieux que, si j’ai bien compris, ce n’était pas le cas de la première mouture éditée en 2013.



Bref, un bon polar à emmener en voyage pour avaler les kilomètres sans s’en rendre compte.


Lien : https://belettedusud.wixsite..
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