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Critiques de Georges Brassens (65)
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Poèmes et chansons

C’est de la " mauvaise herbe "( et un copain de Brel et Ferré)

"Au village, sans prétention

J'ai mauvaise réputation

Qu'je me démène ou que je reste coi

Je passe pour un je-ne-sais-quoi…"



C'est un poète, qui chante Ronsard et Villon ;

Et un timide qui fredonne " Sous un coin de parapluie :"

Un petit coin de parapluie

Contre un coin de paradis

Elle avait quelque chose d'un ange

Un petit coin de paradis

Contre un coin de parapluie

Je ne perdais pas au change, pardi. "



Tous ses albums, soit plus de 200 chansons, sont réunis dans cette ballade de Brassens, l’éternel "polisson de la chanson".

Quand Margot dégrafait son corsage

Pour donner la gougoutte à son chat

Tous les gars, tous les gars du village

Étaient là, lalala la la la (bis)."



Georges Brassens, le parolier chanteur et poète, naquit à Sète en 1921. Il meurt en 1981. Avec 15 disques publiés de son vivant, il est l’un des chansonniers français les plus emblématiques. En 1991, inauguration à Sète de l'Espace Georges-Brassens.

"Supplique pour être enterré sur la plage de Sète."

Vous envierez un peu l'éternel estivant

Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant

Qui passe sa mort en vacances."
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Brassens en BD : 1952-1972

George Brassens aurait 100 ans, ce 22/10/21. Spectacle hommage à Sète, ce soir à 19h15.

"Oui mais jamais, au grand jamais

Son trou dans l'eau n'se refermait

Cent ans après, coquin de sort

Il manquait encore!"





J'ai eu le plaisir de repartir avec cet album BD, aux Journées George Brassens au parc G.Brassens, Paris 15e.





"Et moi, j'ai vu ma peine bien récompensée"...

Dans cet album, j'ai trouvé les seins d'une Reine...

Car voici (entre autres) Dany le dessinateur polisson pour:





Une jolie fille au milieu de blancs moutons, et un chaton un peu perdu.

Miaou!





La jeune femme ramasse le chaton qui se niche dans son décolleté.

"Quand Margot dégraffait son corsage et donnait la gougoutte à son chat."





Un tableau digne de "La vierge à l'enfant", mais c'est un chaton à la place du bébé...

Le tableau d'une jeune femme et son...minou?

Pardon...





Un chat(r)mant tableau qui séduit tout le monde. Aucune institution n'y résiste : le bedeau, le facteur, le bougnat, les gendarmes...





Autour de Margot, il y a foule. Un croquant dans l'arbre, un autre sur le toit, dans l'herbe... Et même un périscope qui émerge de l'abreuvoir.

Et tous ces hommes sont ravis, la langue pendante ou les yeux exhorbités et le sourire aux lèvres... Un paysan en bave!





Ils redeviennent de gros balourds et de "braves gars " qui pointent du doigt:"la, la, la, la, la, la".





Pardon pour ce choix, mais "faut dire que je m'étais crevé les yeux

A regarder de trop près son corsage."





Et les femmes du village, jalouses, dans la nuit noire, qui...
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La Tour des miracles

Une jolie cour ( des miracles?) dans une drôle de tour, qui fait la belle et qui vous..



C'est du Brassens: iconoclaste, potache, voire cocasse! Il y a les "copains d'abord": Huon, Courte-pattes, Corne d'aurochs...



Corne d'aurochs, chanson de 1955:

" Il n'y a que les imbéciles qui sachent bien faire l'amour. La virtuosité, c'est une affaire de balourds. Corne d'aurochs".



Chanson oubliée, depuis...

"Trompettes de la renommée, vous êtes bien mal embouchées".



Le mariage d'Annie et de Voirie -Voirie croise un enterrement. Derechef, le mort jaillit de sa boîte et veut échanger sa place avec le marié. Et, de même les chevaux du char matrimonial, avec ceux du corbillard.

" Les corbillards, corbillards, corbillards de nos grands-pères " qui suivaient la route en cahotant..



Il y a le concierge cocu, de plus, sa femme le savait... La nymphomane:

"Les joies charnelles me perdent

La femme de ma vie, hélas, est nymphomane"



Je vous préviens, ce sont des textes sans façons, dont même son auteur parla, à reculons! Il leur manque la poésie de Georges Brassens. Je sais, c'est con!

"Le temps ne fait rien à l'affaire. Quand on est con, on est con"
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Poèmes et chansons

Tout petit, à la maternelle, dans les années 50, entouré d'ombres noires encornées d'une blancheur à s'y "méprendre", entre le verre de lait de Mendès et la croix d'honneur qu'on recevait tout fier le samedi à midi, j'ai fredonné un après-midi, était-ce avant ou après la sieste ?... de mes lèvres enfantines " une jolie fleur dans une peau de vache". L'ire des amazones de Pie XII s'est alors abattue sur moi avec la brutalité de ces censeures qui n'hésitaient pas, pour protéger la chasteté virginale de leurs divinités, à enscotcher des lèvres purpurines envoûtées par le malin qui n'avait pas hésité à emprunter les traits poupins qui étaient les miens à l'époque. Je dus, le bec cloué par leur saint sparadrap, attendre que ma mère vienne récupérer son petit suppôt de Satan, qu'elle se répande en contritions, pour que la sainte inquisition ne me défasse de mon bâillon et me laisse enfin respirer librement cet air après lequel je gaspais depuis des heures tel un poisson qui aurait trop pêché.

Ce fut sur le radeau de ces "méduses" que je fis la connaissance de celui qui faisait passer les copains d'abord, et n'en déplaise aux encornées "fluctuat nec mergitur" fut la leçon que je retins de ces mères de substitution qui passaient leur temps à me faire croire qu'elles étaient mes soeurs.

Peut-être est-ce à elles que je dois d'être un mécréant à qui il arrive de songer plus souvent qu'à son tour que " est-il en notre temps rien de plus odieux, de plus désespérant, que de n'pas croire en Dieu ? J'voudrais avoir la foi, la foi d'mon charbonnier, qui'est heureux comme un pape et con comme un panier..."

Peu d'années s'écoulèrent avant que je retrouve, amoureux, l'ami Georges sur les bancs publics, puis encore un peu de patience avant que j'entende des voix bien intentionnées s'écrier " gare au gorille !".

Jeune homme, convoqué par mon pays pour m'acquitter de mes obligations à son égard, je refusai le quatorze juillet de marcher au pas sur une musique qui ne me regardait pas. Et que m'importait qu'on me fît une mauvaise réputation, j'avais rendez-vous avec vous. Vous dont le mari était parti un soir d'orage vendre des paratonnerres, vous à qui je répétais... quand je pense à... mais non, vous à qui je disais "j'ai l'honneur de ne pas te demander ta main, ne mettons pas nos noms au bas d'un parchemin." Vous que je contemplais dans l'eau de la claire fontaine ou donnant la gougoutte à votre chat. Avant vous, je n'avais jamais ôté mon chapeau devant personne... maintenant je rampe et je fais le beau ... j'étais chien méchant... et vous m'faites manger dans votre menotte. Eh oui, je me suis fait tout petit devant cette poupée qui ferme les yeux quand on la couche...Je me suis fait tout petit devant une poupée qui fait maman quand on la touche..." Pourtant des passantes dans ma vie sont passées, toutes ces femmes qu'on aime pendant quelques instants secrets, celles qu'on connaît à peine, qu'un destin différent entraîne, et qu'on ne retrouve jamais. Qu'elles fussent marquises, filles de joie, filles à cent sous, nymphomanes ou femmes qui, quatre-vingt quinze fois sur cent s'emmerdent en baisant... toutes m'ont convaincu qu'il n'y a pas d'amour heureux. Nous sommes comme ce petit cheval dans le mauvais temps... et pourtant, tout est bon chez elles, y'a rien à jeter, sur l'île déserte il faut tout emporter. Comme il faut de tout pour faire un homme, j'ai même été lèche-cocu... souvenez-vous... et tandis que lèche-cocu se prosternait cornes au cul devant ses éventuelles victimes, par surcroît, l'on couchait aussi - la morale était sauve ainsi - avec sa femme légitime . de toute façon et quoi qu'on en pense et dise, Cupidon s'en fout !

Qui peut dire, du moins parmi ceux de ma génération, celle d'avant et celle d'après, qu'il ne s'est pas senti accompagné par "le gros" comme le surnommait Brel quand ces potes de génie étaient pleins comme des cochons ?

On connaît la rengaine concernant Brassens : 3 accords et pom pom pom.

Que nenni ! L'homme composait d'abord au piano, et tout bon musicien vous dira que ses mélodies sont beaucoup plus élaborées que ce qu'en disent les mauvaises langues.

On lui reproche aussi son libertarisme, son anarchisme, son pacifisme... que certains associent à une forme de pleutrerie qui ne dit pas son nom.

Des chansons comme Les patriotes...Quant à nos trépassés, s'ils ont tous l'âme en peine, c'est pas d'être hors d'état d'mourir d'amour cré nom de nom, mais de ne plus pouvoir se faire occire à la prochaine, au monument aux morts , chacun rêve d'avoir son nom.

La Guerre de 14-18 ou le Général dort debout ont été détournées par leurs détracteurs dans ce sens.

Je songe en revanche à La tondue, chanson peu connue... et pour cause... qui sait ?

La belle qui couchait avec le roi de Prusse, avec le roi de Prusse, à qui l'on a tondu le crâne rasibus, le crâne rasibus. Son penchant prononcé pour les " ich liebe dich", pour les "ich liebe dich", lui valut de porter quelques cheveux postich's, quelques cheveux postich's. Et ces cheveux dont il va ramasser une mèche, il la mettra à sa boutonnière en guise de rosette...

Donc, les musiques de Brassens sont de très jolies musiques et ces textes font partie du patrimoine poétique français. C'est du moins ce dont je suis persuadé moi, qui "vis" avec Brassens depuis plus de soixante ans et dont ce livre qui contient l'ensemble de son oeuvre, de ses écrits est une bible... que je garde près de moi en permanence depuis des années et que je consulte de temps à autre, car elle parle mieux que beaucoup des femmes ( sans misogynie ) des hommes et des dieux. Et toujours elle se garde des périls qu'il y a à vouloir s'approcher trop près des trompettes de la renommée.

Brassens l'intemporel.



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Brassens - Chansons en BD, tome 1 : 1952-1955

Les chansons de Georges Brassens illustrées en bandes dessinées révèlent plus les dessinateurs que les chansons.

Avec les dessinateurs,on retrouve leurs coups crayons et leur univers :

- Blanc-Dumont dessinateur de la "jeunesse de Blueberry" illustre "la mauvaise réputation" de manière réaliste avec une atmosphère de far west

- Dethorey dessinateur de " Louis la guigne" illustre " Hécatombe" avec beaucoup de mouvement

- Ferrandez dessinateur des "carnets d'orient"illustre la" les amoureux des banc publics " très sobrement

- Gerard Leclaire dessinateur de " la famille Freudipe" reste dans son thème privilégié en illustrant " le mauvais sujet repenti"

- Yves bordes dessinateur de BD fantastiques " FOC" illustre "le gorille" avec des personnage provenant de "FOC"

- Dany , auteur de BD humour, a remplacé son personnage de blonde pulpeuse par une brune pulpeuse pour " Brave Margot"

- Jean Pierre Danard a enlevé le masque de Marlysa pour intégrer son héroïne " P... de Toi"

- Vink dessinateur d'une luciole dans la ville , ne place,la scène sur le "pont des arts" , pour illustrer " le vent " , étonnant !

- Yves Corriger dessinateur de " Mémoire vierge, le rapport avec les sabots d'hélène ne tient qu'à une bulle

- Jean-Pierre Gibrat dessinateur de "Jeanne et Cécile" , l’héroïne de "la légende de la nonne" est à l'aquarelle

- Lax ( ou Christian Lacroix ) dessinateur de " Soleil cou coupé" a transformé Brassens en Jésus Christ !

- Guilmard a réalisé une BD pour mettre en histoire " Auprès de mon arbre". Cette BD n'illustre pas la chanson, mais incorpore à une longie histoire

- Coquelet a dessiné une histore étrange de loin en rapport avec " Je me suis fait tout petit"

- Solé n'a pas supporté que son héros arrive toujours trop tard pour illustrer fidèlement " Marinette" alors il a ajouté une chute à sa façon !

Grâce cet album collectif sur les chansons de Georges Brassens, il a été très plaisant de découvrir ces dessinateurs et leurs albums.

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Brassens - Chansons en BD, tome 2 : 1956-1962

C'est toujours incroyable de se rendre compte comment une chanson peut enthousiasmer des auteurs de Bandes Dessinées.

Ils arrivent à partager , avec travail et talent, la manière dont ils perçoivent le chanson au travers de leur univers

C'est ainsi que dans cet album collectif, il est possible de découvrir :

Les auteurs qui illustrent les chansons :

Karim pour " le nombril des femmes d'agents"

Jean Claude Partuzé ( auteur de Galipettes) , pour "l'amandier"

Jacques Henri Tournadre ( auteur de Irvin) pour " le pornographe"

Patrick Prugne ( auteur de Nelson et Trafalgar ) pour "la ronde des jurons"

Alain Mounier (auteur de Mourir au paradis) pour "le cocu description"

Seraphine (auteure de la France de Riga) pour " la femme d'Hector "

Alain Bignon (auteur de Passé simple)pour "Le vieux Leon "

Patrick Jusseaume (auteur de TRAMP) pour " l'orage"

Dominique Herody (auteur d'Hotel Gargarine) pour "la traîtresse "



Un auteur qui explique la chanson :

Thierry Robin (auteur de Crève le Malin) pour "la ballade des cimetières "



des auteurs qui prennent quelques libertés avec la chanson :

Benoit Dartigues (auteur des mystères de la banque ) pour " le bistrot "

Dominique Rousseau (auteur de la série Condor )pour "Dans l'eau de la claire fontaine"



Un auteur qui a pris tellement de liberté que je n'ai pas vu la relation avec la chanson

Winninger pour " Les Funérailles d'antan"

et Tronchet (auteur de la série Raymond Calbuth )qui détourne le sens de la chanson "les passantes" pour illustrer une seconde " le gorille"

Cet album est très varié ce qui le rend encore plus attrayant.
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Poèmes et chansons

Autant le dire tout de suite, la poésie n'est vraiment pas ma tasse de thé.

Sans doute à cause de mauvais souvenirs scolaires, les écrits des poètes suscitent en moi un ennui profond, je les trouve généralement pompeux, et parfois (souvent) à la limite du ridicule.

"Les bouts rimés

me font bailler".

J'entends déjà grincer des dents, s'affuter des commentaires bien sentis pour me remettre à ma place : "Mais pour qui se prend t'il pour critiquer ce qui fait le prestige de notre belle langue, etc".

Restons calme, je n'ai pas fini !

Heureusement, il y a la chanson, qui, quand elle est bonne est aussi une forme de poésie, avec en prime, l'inestimable bonus de la musique.

Nous en arrivons donc, à ce cher vieux Brassens.

Si il n'avait fait qu'écrire des poèmes, je ne l'aurais jamais lu, d'ailleurs, il n'aurait certainement pas touché le grand public, restant un obscur auteur, auto-éditant des plaquettes de ses textes.

Mais voilà, il y avait sa musique, son phrasé, sa pipe et ses greffiers.

De plus Brassens à aborder des thèmes qui parlent à chacun d'entre nous, l'amour, l'amitié, la connerie, et la mort, très présente dans son œuvre...

Alors, si vous voulez me parler poésie, parlez moi de Brassens, et nous trouverons un inépuisable sujet d' échanges...
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La Tour des miracles

Pfff ! Que je suis longue à écrire cette critique.

Longue, et surtout, bien ennuyée. Et oui, parce que j’adore littéralement Brassens, tant pour sa vie que pour ses chansons. Pour l’unité entre sa vie et ses textes. Pour l’homme et pour le chanteur.

Et là, son roman, et bien… on y retrouve son vocabulaire, son esprit, poétique et paillard, mais il est difficile de ne pas se perdre dans ses délires.

Car oui, c’est du pur délire où se mêlent gauloiserie et humour noir.

C’est insolite et surréaliste, avec un arrière-goût rabelaisien.

Et donc, si je suis bien ennuyée, c’est que…..en fait, je n’ai pas tellement aimé et ça m’a plutôt lassée. Mais, je ne pense pas que Georges Brassens m’en aurait voulu. Ouf ! Heureusement.

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Les couleurs vagues ... Et autres recueils

A partir du milieu des années 1950, devenu populaire grâce à ses chansons, Georges brassens, dans ses déclarations publiques, dans les entretiens qu'il a accordés aux journalistes, à volontiers pris ses distances avec la poésie : " Je m'en fous, moi, d'être poète ou pas ; j'écris ce qui me passe par la tête et le cœur ; et puis à vous de décider qui je suis ! "

On imagine "l'ami Georges" sourire dans sa moustache, devant la tête des journalistes en question voulant le coller dans une case, lui l'anarchiste pudique au grand cœur. Il a dû certainement trouver leurs questionsidiotes et les tourner en ridicule. Bien sûr, Georges Brassens est un poète mais avant tout un grand passionné de poésie. De Villon à Verlaine, de Hugo à Aragon, il a su montrer son amour pour cet art qu'il savait dompter à merveille et dont ce recueil de poèmes retrouvés est le plus bel exemple.



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La Tour des miracles

O la la, je ne peux que m'interroger, au sortir de cette lecture, sur les consommations éventuelles de produits illicites de Georges Brassens... Non, je plaisante, mais ce court roman est tellement délirant, mêlant poésie, réalité complètement revisitée à la Boris Vian, pornographie épicurienne, ... comment pourrait-on créer un tel univers en total décalage en ayant ayant un esprit clair ?

Ce n'est pas mauvais, les références sont là, la richesse de vocabulaire, l'imagination, mais le tout est tellement fou qu'on en perd son français ! Et puis, la grivoiserie est fort présente, à tous les étages, si je puis dire... Alors, on aime ou on n'aime pas, mais en tout cas, je n'ai jamais rien lu de pareil ! Mais bon, je préfère quand même Georges, "la guitare à la main" ...
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Poèmes et chansons

Avec Brassens, la poésie retrouve sa position originelle, celle d'être un art chanté, conté. Comme les troubadours et les trouvères, l'auteur redonne sa vocation première à l'art poétique, s'adresser par monts et par vaux aux hommes puissants ou misérables, notables ou classes populaires. Brassens respecte à la lettre l'esprit des ménestrels ou autres bardes, en récitant en musique, les heurs et malheurs du temps, les joies et peines d'amours, n'oubliant surtout pas au passage d'égratigner les méchants, les fourbes, les égoïstes, les bourgeois. Tel un chansonnier des rues, l'auteur s'amuse avec la langue, les mots, les expressions, incluant de l'argot à la mode Audiard pour donner une verve, une causticité croustillante à des textes à l'humeur libertaire. Mais là, où Brassens excelle, c'est dans ses chansons et poésies sur la gente féminine. Ce thème étant à la fois sa raison d'exister et à contrario également son talon d'Achille. Car l'auteur ne fait pas vraiment dans l'amour courtois, raillant souvent les dames avec un délice inavoué, cependant, point de misogynie acerbe chez Brassens, plutôt un besoin presque enfantin et tendre de taquiner en permanence les élues et les recalées de son coeur. Sans concessions, l'auteur au ton parfois grivois se délecte de ses jeux de mots et de ses vers ironiques envers les femmes, attitude qui peut-être de nos jours serait sujet à controverse, pour des esprits chagrins puritain et sans humour décalé. Néanmoins, Brassens reste et restera encore pour longtemps un petit filou au coeur tendre, aimant la vie, la poésie, les copains et les femmes…
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Poèmes et chansons

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Un souvenir ancien.

En vacances à Sète, la ville de Georges Brassens, j'étais allé me recueillir sur la tombe où le poète reposait à l'ombre d'un pin parasol. Il faisait beau. J'étais resté un long moment en pensant au chanteur moustachu qui nous avait donné du bonheur.

L'espace Brassens faisait face au cimetière. Je m'étais emparé d'un petit livre de poèmes et chansons de l'artiste.

Le soir, fébrile, je feuilletais le bouquin en repensant à l'artiste, l'un des « grands » parmi les auteurs-compositeurs-interprètes de la chanson française qui nous avaient quittés : Brel, Ferré, Barbara, Aznavour, Ferrat…



En parcourant le livre, je pensais, nostalgique…



Malgré sa « mauvaise réputation » et son côté « gorille », un peu « voyou » parfois, j'aurais bien enfourché un « petit cheval » pour retrouver cet ami qui m'avait enchanté autrefois.

Nous aurions fait une balade ensemble. Peut-être aurions nous « chassé les papillons » en cours de route, avant de faire une halte sur quelques « bancs publics ». Déjà assise sur le banc, la « brave Margot » aurait dégrafé son corsage pour l'appétit de son chat et de quelques vauriens.

« L'Auvergnat » nous aurait sûrement rejoint. Malheureusement, il n'avait pu venir à cause de son rendez-vous avec « Marinette ». Cette femme le menait par le bout du coeur, et il avait eu l'air d'un con avec sa « jolie fleur ».

En fin de journée, pour se reposer, nous nous serions assis « auprès de son arbre ». On « se serait fait tout petit » devant cette poupée qui passait par là. C'était « la femme d'Hector ».

Non loin, « le bistrot », nous aurait accueilli. La patronne « Jeanne », claudiquant avec sa canne, faisait partie de sa famille.

Avant de rejoindre « les copains d'abord », nous aurions croisé « Fernande » qui se baignait toute nue « dans l'eau de la claire fontaine » pour nous faire plaisir.



Que de souvenirs !






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Brassens - Illustré

Merci Monsieur Brassens . Il y a déjà 37 ans que vous nous avez quitté et vous êtes toujours là , toujours présent dans ma mémoire et dans mon coeur. 121 chansons sont réunies dans cette anthologie , toutes de vous , paroles et musique , un recueil illustré par Joann Sfar . Et figurez vous que deux petites lignes et hop les revoilà en tête -merci youtube- Que du bonheur vraiment . Rien de plus à ajouter votre honneur !
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Poèmes et chansons

L’œuvre littéraire de Georges Brassens en un volume, 400 pages de pur bonheur, de rires et de mélodies qui reviennent en tête instantanément, de plaisir, de tristesse aussi, de trouvailles géniales, d'histoires à tomber par terre, enfin tout quoi, Brassens.

Ce livre est une mine où il fait bon piocher régulièrement, que j'ai lu d'une traite pour commencer, mais que je réouvrirais souvent pour une petite partie de plaisir.

On y dégotte aussi des petites perles inconnues, des textes jamais entendus, des poèmes passés à l'as de nos écoutes et qui donnent envi d'être découverts.

Pour tous les amoureux du chansonnier évidemment, mais aussi pour ceux qui voudraient découvrir en lisant ce qu'une mise en musique aujourd’hui considérée comme vieillotte peu rebuter ou éloigner de ces textes intemporels et géniaux.

J'adorais les chansons, j'aime encore plus le poète et l'homme qui se cachait derrière, pudique et amoureux des mots.
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Oeuvres complètes : Chansons, poèmes, romans, p..

Noter ce recueil, c'est noter l'oeuvre entière de Georges Brassens.



C'est un ouvrage de référence pour tous ceux qui apprécient le poète, s'adressant à tous, des fanatiques invétérés à ceux pour qui Brassens, c'est qu'un moustachu qui fume la pipe et qui fait les mêmes accords de guitare. En bref, voilà pourquoi ce livre peut être une très bonne idée cadeau.



Vous y découvrirez l'immense oeuvre du poète, ses écrits libertaires, ses chansons - oubliées pour certaines -, quelques témoignages, des préfaces... Ainsi que ses deux romans. Qui permettent de se dire que Brassens a mieux fait de poursuivre dans la poésie plutôt que dans la prose.



Oui, bon, ça fait un peu publicité de magazine, je conçois. M'enfin, si ça peut convaincre...
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35 chansons : 1952 à 1956

Un recueil somptueux !



Un recueil qui regroupe trente-cinq textes écrits ou simplement mis en musique par Georges Brassens de 1952 à 1956.

On retrouve ici Paul Verlaine, Paul Fort, Victor Hugo, François Villon, Francis Jammes et les « transcriptions piano voix » correspondantes – quel dommage quand l’auteur est guitariste – ainsi que (majoritairement) des textes du génial Georges ; que l’on n’entend plus guère sur les ondes télé ou radio. Dommage là encore…

Donc, trente-cinq chansons précédées d’une introduction sous forme de chroniques littéraires ou de témoignages du show business, illustrées de photos d’époque. On croise alors, en compagnie du Maître, ses chats, bien entendu, mais également Mouloudji, Michel Simon, Juliette Gréco, Patachou, Gilbert Bécaud, Gérard Philippe…Françoise Sagan, aussi… et Eugène Ionesco…



La mise en perspective de l’œuvre dans son époque nous montre Sartre et Camus, mais aussi, Pierre Mendès France. La guerre d’Indochine est évoquée, celle d’Algérie, aussi…



Bref, plus qu’un simple recueil de partitions, bien sommaires, il faut bien le dire, ce bel ouvrage nous replonge dans l’époque des débuts de Georges Brassens, de l’Impasse Florimont aux premiers feux du music-hall. Mieux, un bel ouvrage magnifiquement illustré dans le texte et hors texte de dessins d’Alain Letort, d’Alain Gauthier, de Gérard Hauducoeur, Mila Boutan, Serge Cecarelli, Bruno Raffaelli et Claude Lapointe. Ajoutons à cela une magnifique couverture de Folon, et le compte y est.

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Lettres à Toussenot : 1946-1950

Le jeune Georges Charles Brassens a entretenu une correspondance enthousiaste avec Roger Toussenot, journaliste rencontré dans les couloirs du journal Le Libertaire.

« Toi, tu es l’ami du meilleur de moi-même. »

Dans cette édition, seules les lettres de Brassens sont reproduites. Elles permettent de suivre une période charnière dans la vie de l’artiste.

De 1946 à 1952, il passe d’une vie de reclus et de disette aux premiers succès : le premier album 33 tours (La mauvaise réputation) sort en 1953.



Roger Toussenot devient, à distance, son oxygène, sa nourriture, lui qui apporte ou envoie des victuailles et surtout matière à alimenter et faire mûrir l’esprit du texte tel que Brassens le défendra quelques années après :" C’est toi, abominable philosophe, qui m’excites, qui me pousses, qui prend un plaisir sadique à me faire penser, à me rendre intelligent ! Comme si le fait d’être ne suffisait pas à un homme de ma condition, il faut encore que tu m’obliges à survoler, bandit ! ".cité par Pierre Bachy.



Ces lettres de Georges Brassens nous éclairent sur ses goûts littéraires, sur son écriture et son goût des mots , mais aussi sur l'état de misère dans lequel il vivait chez la fameuse Jeanne, qui l'avait accueilli.

Souvent, il écrivait, mais le problème était de poster la lettre, car personne n'avait les moyens d'acheter un timbre...:

"Quand nous ne mangeons qu’une fois (et encore c’est une façon de parler) toutes les quarante-huit heures, il ne m’est pas possible de t’adresser du courrier car les forces me manquent et je ne m’occupe que de vie intérieure et de soucis de surface"(août 1949).



Quelques lettres, ou extraits:



"Paris, 2 juillet 1948

...Ceci- dit, et pour être emmerdant, j'ajouterai que ton entêtement à engueuler les cuistres me fait peur. Je sais bien que la majorité des hommes " a tué les restes de son enfance", " a trahi sa jeunesse", etc ( Toussenot dixit). Corne d'Auroch le sait. Quelques autres le savent. Mais la multitude, elle, ne peut pas le savoir. Alors pourquoi le dire? Besoin de véhémence? Soulagement physique? Pourquoi l'écrire plus précisément? Te voilà maintenant en contradiction avec tes théories! Oui, je sais aussi que Baudelaire considérait le droit de se contredire comme une noble nécessité de l'homme bien né. De même, n'est -ce-pas toi qui me l'a appris? Valéry posait comme condition d'existence de l'Esprit la possibilité de contradiction. Oui, bien sûr! Mais quand même, quelle fatigue inutile! Tes insultes sont encore un hommage à leur connerie! Chacune de tes polémiques ( excellentes d'ailleurs, beaucoup trop excellentes) est un poème fracassant à la gloire de la bêtise humaine. Il est pour le moins savoureux de voir un type très intelligent se préoccuper à ce point de la sottise et de la médiocrité de la société de son temps. Pour un homme de valeur, il n'y a pas de connerie, il ne doit pas y en avoir! Tu vois trop la vérité, tu désenchantes tout ce que tu touches. Tu es le destructeur de tes trésors, malheureux! Plus je te connais, plus je sens qu'il y a du Nietzsche dans ta nature.

Tu parles, tu parles de façon éblouissante certes, mais tu parles et tu ne devrais que chanter. CHANTER, comprends-tu? Vois-tu, tu es trop violent avec les imbéciles, trop intégral. Pourquoi ne pratiquerais-tu pas la théorie de la non-violence? Ils sont cons, c'est un fait, mais que veux tu y faire? Tu ne dis rien aux aveugles qui ne voient pas. Alors! Crois moi, laisse les sots à leur sottise. Crée des fêtes. Pense à tes amis.

Trouve la paix. Redécouvre les voluptés perdues. Deviens l'artisan de ton âme, le musicien de ton silence, l'écrivain de ton génie. Et excuse moi de te souhaiter avec un autre comportement. Tu sais bien que mon amitié n'a rien à voir avec les conseils que je te donne. Tu es: cela suffit. Le reste est littérature!

...Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme."

Merveilleux, non?



"Il pleut et je reviens tout seul de voir le tableau de Paris voilé de brume. Je hante la bibliothèque. J'y admire les merveilles du monde et la mesure sublime de ce que les hommes pourraient faire s'ils ne devenaient pas des grandes personnes.

C'est Chamfort qui mettra la dernière main à cette lettre en disant pour nous: " Il y a des redites pour l'oreille et pour l'esprit; il n'y en a pas pour le coeur."



Un autre recopiage en citation..



Toute la charpente de son oeuvre est dans ces lettres... écrites avec humour, poésie et une grande sincérité.

Un très beau livre pour qui aime Georges Brassens.
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Journal et autres carnets inédits

Ce journal confirme l'image que l'on pouvait avoir de Georges Brassens et son humilité, refusant d'être considéré comme un poète, ne se reconnaissant que comme parolier.

Et pourtant que de créativité dans les textes quIl écrivit mais que jamais il n'interpreta..

Ci-dessous un extrait d'un cahier dans lequel il s' est dépeint:

" Je connais quelques mots, je connais quelques notes. Je sais l'a b c de la musique et de la guitare. J'ai lu quelques poètes. J'ai passé ma vie, dès l'enfance, à écouter des chansons. Je suis doté d'un peu de sensibilité, de pas mal d'imagination, de beaucoup de mémoire et d'un petit filet de voix. La volonté ne me fait pas défaut et j'ai eu beaucoup de chance:quelques amis crurent en moi.

Il revendique son côté anarchiste dans la mesure où il ne supportait aucune autorité.

Je pense vraiment qu'il restera longtemps son empreinte et qu'il continuera à inspirer les générations futures.



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Poèmes et chansons

Acheté à Sète à l'espace Brassens au cours d'un voyage, ce recueil m'a émue et replongée au coeur d'un univers d'humour et de tendresse. A lire et relire absolument et souvent!
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La Tour des miracles

J'aime tellement Brassens que je regrette presque d'avoir ouvert ce roman...

Je reconnais la parenté de ce texte avec la truculence rabelaisienne ou encore l'absurde de Jarry. Mais ça n'était pas, à mon sens, du Brassens.

La poésie manque et le vulgaire sans poésie n'est que du vulgaire. C'est pourtant l'alliance des deux qui fait de Brassens un auteur-compositeur-interprète au phrasé si singulier.
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