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Citations de Georges Simenon (3594)


Celui qui ne se contente pas des plaisirs qu’une femme peut lui donner en une nuit s’attache la corde au cou.
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Il avait la froideur, l’absence de nervosité d’un joueur d’échecs et il devait être difficile de le prendre en défaut.
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Sans paraître remarquer son attitude insolente, Maigret se campa devant lui et le regarda bien en face, comme pour le jauger, et tous les deux faisaient penser ainsi aux enfants qui jouent à qui cillera le premier.
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Le bras sur l’accoudoir, elle se tenait le menton dans la main et regardait toujours le commissaire comme avec curiosité. On aurait pu croire à une petite fille modèle écoutant la leçon de son professeur
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Les rues étaient aussi désertes qu’au mois d’août,
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[...] ... - "Lourtie était sur le trottoir d'en face quand cette femelle est sortie, sans chapeau, un sac à provisions à la main ...

"Sans regarder derrière elle pour voir si elle était suivie, elle est d'abord entrée dans une boucherie où on avait l'air de la connaître, et elle a acheté une escalope ...

"Toujours sans se retourner, elle a continué à descendre la rue Saint-Georges et elle est entrée cette fois dans une épicerie italienne devant laquelle Lourtie s'est mis à faire les cent pas ...

"Après un bon quart d'heure, il a commencé à être inquiet ... Il a pénétré dans le magasin étroit, tout en longueur, pour découvrir une autre entrée donnant sur le square d'Orléans et la rue Taitbout ... Bien entendu, l'oiseau n'était plus en vue ...

"Lourtie nous a téléphoné puis, plutôt que de battre inutilement le quartier, il a repris sa planque devant la maison ... Vous croyez qu'elle s'est enfuie ? ...

- Certainement pas ..."

Maigret avait retrouvé sa place devant la fenêtre et regardait le feuillage des marronniers où pépiaient des oiseaux.

- "Comme ce n'est pas elle qui a tué Joséphine Papet, elle n'a aucune raison de s'enfuir, surtout habillée comme elle l'était, avec un sac à provisions au bras ...

" Elle avait quelqu'un à rencontrer ... Je suis à peu près sûr que c'est à la suite de la confrontation d'hier qu'elle a pris sa décision ...

" Or j'ai toujours été persuadé qu'elle avait vu l'assassin, soit quand il est monté, soit quand il est descendu, soit les deux fois ...

" Suppose qu'en sortant l'homme l'ait trouvée le nez collé à la vitre, les yeux fixés sur lui ...

- Je commence à comprendre.

- Il savait qu'elle serait questionnée. Or c'était un familier de Joséphine Papet et la concierge le connaissait ...

- Vous croyez qu'il l'a menacée ? ...

- Ce n'est pas une femme qui se laisse impressionner ... Tu as pu t'en rendre compte hier après-midi ... Par contre, je la vois fort bien se laisser séduire par de l'argent ...

- Si elle a reçu de l'argent, pourquoi disparaître ?

- A cause de la confrontation.

- Je ne comprends pas.

- L'assassin était là ... Elle l'a vu ... Elle n'avait qu'un mot à dire pour le faire arrêter ... Elle a préféré se taire ... Alors, je parierais qu'elle a compris que son silence valait beaucoup plus que ce qu'elle a reçu ... (...) [...]
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[...] ... Le Florentin qui pénétrait dans son bureau était moins fringant que celui de la place de la Madeleine. Il portait un complet gris assez fatigué et n'avait plus la même assurance.

- "C'est gentil de me recevoir tout de suite ... Comment allez-vous ? ... Comment vas-tu ? ..."

Maigret, lui aussi, éprouvait une certaine peine à le tutoyer après si longtemps.

- "Et toi ? ... Assieds-toi ... Comment va ta femme ?"

Les yeux gris clair de Florentin regardèrent un moment dans le vide, comme s'il cherchait à se souvenir.

- "Tu veux parler de Monique, une petite rousse ? ... A la vérité, nous avons vécu ensemble un certain temps mais je ne l'ai jamais épousée ... Une brave fille ...

- Tu n'es pas marié ?

- A quoi bon ?"

Et Florentin faisait une de ses grimaces qui, jadis, amusaient tant ses camarades et désarmaient les professeurs. On aurait dit que son long visage très dessiné était en caoutchouc, tant il parvenait à le tordre en tous sens.

Maigret n'osait pas lui demander pourquoi il était venu le voir. Il l'observait, ayant peine à croire que tant d'années avaient passé.

- "Tu as un joli bureau, dis donc ... Je ne savais pas que vous étiez aussi bien meublés, à la P. J. ...

- Tu es devenu antiquaire ?

- Si l'on veut ... Je rachète de vieux meubles et je les retape dans un petit atelier que j'ai loué, boulevard Rochechouart ... Tu sais, en ce moment, tout le monde est plus ou moins antiquaire ...

- Content ? ...

- Je ne me plaindrais pas, si ce n'était la tuile qui vient de me tomber dessus cet après-midi ..."

Il avait tellement l'habitude des jouer les comiques que son visage prenait automatiquement des expressions drôles. Son teint n'en était pas moins grisâtre, ses yeux inquiets.

- "C'est pour cela que je suis venu te trouver. Je me suis dit que tu serais plus à même de comprendre qu'un autre ..." ... [...]
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Les buissons fleuris étaient si serrés qu’ils donnaient l’impression d’une jungle et, dans le moindre espace laissé libre, jaillissaient des dahlias, des lupins, des chrysanthèmes, d’autres fleurs que Maigret ne connaissait que pour les avoir vues reproduites en couleurs vives sur les sachets de graines, dans les vitrines ; et on aurait dit que la vieille dame avait tenu à utiliser tous les sachets.
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...] ... Maloin se versa du café, y ajouta de l'eau-de-vie et bourra une troisième pipe qu'il fuma debout, regardant de haut en bas les silhouettes en mouvement. Pourquoi s'intéressa-t-il à un homme plutôt qu'aux autres ? Comme d'habitude, on avait posé les barrières pour empêcher les passagers de sortir sans passer par la douane. Or, l'homme en question, qui venait de la ville, se tenait en-dehors des barrières, juste au-dessous de la cabine d'aiguillage, et Maloin pensa même qu'il pourrait cracher dessus.

Il portait un pardessus gris, un chapeau de feutre gris, des gants de peau et il fumait une cigarette. Les autres détails, Maloin ne les distinguait pas. Les hommes d'équipe, les douaniers, les employés de la gare s'occupaient des voyageurs qui franchissaient la passerelle. Seul, Maloin, outre son homme en gris, devina une ombre debout à l'avant du navire et à l'instant même cette ombre lançait quelque chose sur le quai.

Ce fut ravissant de précision comme une acrobatie. A cinquante mètres de la foule, une valise venait de passer en dehors des barrières et l'inconnu de la ville la tenait à la main, naturellement, en fumant toujours.

Il aurait pu s'en aller. Nul n'aurait songé à l'interpeller. Mais il resta là, à quelques mètres du rapide, comme un quelconque voyageur qui attend un ami. La valise paraissait légère. C'était une de ces petites mallettes en fibre conçues pour contenir un complet et un peu de linge, Henriette en avait une du même genre.

- "Que peuvent-ils bien avoir passé en fraude ?" se demandait Maloin. ... [...]
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[...] ... - "Bonjour, messieurs ... Qui d'entre vous est au courant ? ..."

Il les connaissait aussi, sinon par leur nom, tout au moins de vue, et tous les trois s'étaient levés.

- "Chacun de nous et personne ...

- Quelqu'un est allé avertir Mme Lognon ?

- Durantel s'en est chargé ..."

Le plancher portait des traces de semelles mouillées et l'air sentait le tabac refroidi.

- "Lognon était sur une affaire ?"

Ils se regardaient, hésitants. Enfin, l'un d'eux, un petit gros, commença :

- "C'est justement ce que nous nous sommes demandé ... Vous connaissez Lognon, monsieur le divisionnaire ... Il lui arrivait, quand il se croyait sur une piste, de prendre des airs mystérieux ... Ce n'était pas rare qu'il travaille sur une affaire pendant des semaines sans nous en parler ..."

Parce que le pauvre Lognon avait l'habitude qu'un autre soit félicité à sa place !

- "Depuis au moins quinze jours, il se montrait secret, avec, parfois, quand il rentrait au bureau, la mine de quelqu'un qui prépare une importante surprise ...

- Il n'a fait aucune allusion ?

- Non. Seulement, il choisissait presque toujours le service de nuit ...

- On sait dans quel secteur il travaillait ?

- Les patrouilles l'ont aperçu plusieurs fois, avenue Junot, non loin de l'endroit où il a été attaqué ... Mais pas les derniers temps ... Il quittait le bureau vers neuf heures du soir pour y revenir à trois ou quatre heures du matin ... Il lui est arrivé de ne pas réapparaître de la nuit ... (...) ... [...]
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[...] ... Lucas ne devait rien apprendre de plus. A neuf heures, le vendredi matin, Maigret achevait de feuilleter les rapports journaliers quand il appela Lucas dans son bureau.

- "On l'a retrouvé," lui annonça-t-il en rallumant sa pipe.

- Vivant ?

- Mort.

- A Montmartre ? Dans la Seine ?"

Maigret lui tendit un rapport du XXème arrondissement. On y signalait qu'un cadavre avait été trouvé, au lever du jour, rue des Rondeaux, en bordure du Père-Lachaise. Le corps était étendu en travers du trottoir, non loin du remblai du chemin de fer. Il était vêtu d'un complet bleu sombre et, dans le portefeuille, qui contenait une certaine somme d'argent, une carte d'identité portait le nom d'Emile Boulay.

Lucas, sourcils froncés, levait la tête.

- "Je me demande ..." commençait-il.

- "Continue de lire ..."

La suite, en effet, devait étonner davantage l'inspecteur. Le rapport précisait que le corps, transporté à l'Institut médico-légal, était dans un état de décomposition avancée.

Cette partie de la rue des Rondeaux, qui finissait en cul-de-sac, n'était certes pas fort passante. Néanmoins, un cadavre n'aurait pu y rester sur le trottoir pendant deux jours, ni même pendant quelques heures, sans être découvert. ... [...]
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...] ... De loin, Maigret apercevait deux ou trois clochards qui se tenaient sous le pont et, parmi eux, une femme très grosse qu'il lui semblait avoir déjà vue.

- "Comment cela s'est-il passé ? L'homme s'est jeté à l'eau ?

- Je ne crois pas, hein, monsieur. S'il s'était jeté à l'eau, qu'est-ce que les deux autres seraient venus faire ici, hein ?

- Quelle heure était-il ? Où étiez-vous ? Dites-nous en détail ce qui s'est passé pendant la soirée. Vous vous êtes amarré au quai peu avant la tombée de la nuit .

- C'est juste.

- Avez-vous remarqué un clochard sous le pont ?

- Ces choses-là, on ne remarque pas. Il y en a presque toujours.

- Qu'est-ce que vous avez fait ensuite ?

- On a dîné, Hubert, Anneke et moi ...

- Qui est Hubert ?

- C'est mon frère. Il travaille avec moi. Anneke, c'est ma femme. Son prénom, c'est Anna, mais, nous, on dit Anneke.

- Ensuite ?

- Mon frère a mis son beau costume et est allé danser. C'est de son âge, n'est-ce pas ?

- Quel âge a-t-il ?

- Vingt-deux-ans.

- Il est ici ?

- Il est allé aux provisions. Il va revenir.

- Qu'avez-vous fait après dîner ?

- Je suis allée travailler au moteur. J'ai vu tout de suite qu'il y avait une fuite d'huile et, comme je voulais partir ce matin, j'ai fait la réparation." ... [...]
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cette mince silhouette aux vêtements baroques, ces grands yeux de myosotis, ce nez qui le narguait, ce chapeau surtout, cet ahurissant bibi vermillon perché sur le sommet de la tête, planté d’une plume-couteau d’un vert mordoré.
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Ce fut une seconde absolument extraordinaire, car cela ne dura probablement qu’une seconde, comme, assure-t-on, les rêves qui nous paraissent les plus longs.
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les petits oiseaux chantaient, que l’herbe était d’un vert innocent, les briques d’un rose de bonbon fondant, qu’il y avait partout des fleurs toutes neuves, que les poireaux eux-mêmes à la devanture avaient l’air de fleurs ?
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[...] ... Ils pénétraient dans un vaste vestibule, puis Saint-Hubert poussait une porte entrouverte et ils découvraient un salon paisible où il n'y avait personne, sinon le corps d'un homme affalé dans un fauteuil de cuir. Assez grand, assez gros, il était tassé sur lui-même et sa tête, aux yeux ouverts, pendait sur le côté.

- "J'ai demandé à la famille de se retirer dans une autre pièce ... Mme Josselin est entre les mains du médecin de famille, le Dr Larue, qui se trouve être un de mes amis ...

- Elle a été blessée ?

- Non. Elle était absente lorsque le drame s'est produit. Je vais vous mettre au courant, en quelques mots, de ce que j'ai pu apprendre jusqu'à présent.

- Qui occupe l'appartement ? Combien de personnes ?

- Deux ...

- Vous avez parlé de la famille ...

- Vous allez comprendre ... M. et Mme Josselin vivent seul ici depuis que leur fille est mariée ... Elle a épousé un jeune médecin, un pédiatre, le Dr Fabre, qui est assistant du professeur Baron à l'Hôpital des Enfants Malades ..."

Lapointe prenait des notes.

- "Ce soir, Mme Josselin et sa fille sont allées au théâtre de la Madeleine ...

- Et les maris ?

- René Josselin est resté seul un certain temps.

- Il n'aimait pas le théâtre ?

- Je l'ignore. Je pense surtout qu'il ne sortait pas volontiers le soir. ..." ... [...]
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L’autre comprenait de moins en moins.
— Oui… Il a d’autres projets… Tout cela ne vous fera peut-être pas un plaisir fou… Un vase raccommodé n’est jamais un vase intact, mais c’est un vase quand même, n’est-ce pas ?
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Pauvre bonhomme qui avait l’air de flotter dans le salon comme dans un vêtement devenu trop grand pour lui.
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Vous êtes un lâche. Vous avez toujours été un lâche. La vie vous fait si peur que vous n’osez pas vivre par vous-même et que vous vous raccrochez à la vie des autres…
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Le pauvre Étienne, comme un hanneton, se heurtait aux murs du corridor et de l’escalier de service.
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