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Citations de Gérard Araud (51)


Il ne faut pas se lancer dans de grandes croisades. Il faut choisir ses combats en fonction de la possibilité d'obtenir des avancées concrètes même modestes.
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Pour caricaturer, les membres de l'Union européenne ont transféré des champs de bataille aux corridors de Bruxelles leurs querelles où elles sont résolues sur la base des rapports de force mais par le biais de procédures agréés et dans le respect de principes généraux qui défendent les intérêts majeurs de chacun.
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En théorie des jeux, on dirait qu'il s'agit de minimiser les pertes potentielles plutôt que de maximiser les gains hypothétiques.
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C'est la roulette parfois russe plutôt que les échecs qui offrent la meilleure métaphore des relations internationales. La première conclusion a en tirer est la prudence, la modestie et la retenue que doit manifester toute politique étrangère. Les incertitudes sont trop grandes et les risques trop élevés pour tout jouer sur un coup de dés.
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Tout ce que vous dites dois être vrai; tout ce qui est vrai, vous n'avez pas à le dire.
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Les hommes de bien n’ont aucune chance dans les situations violentes.
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Ce livre se propose de nourrir le réarmement intellectuel de l'opinion publique française face au renouveau de la politique de puissance qu'entraînent le retrait américain et l'émergence de nouvelles puissances à partir d'exemples tirés de son histoire pour mettre en lumière les contraintes qui pèsent sur la politique étrangère aujourd'hui, une histoire dont ne nous sépare aucune solution de continuité malgré les apparences et qui donc peut transmettre ses enseignements sur la conduite de la politique étrangère.
Les exemples de ce livre présentent toute la gamme des obstacles que le praticien des relations internationales peut rencontrer lorsqu'il analyse une situation et propose une politique dans un système d'États concurrents qui est désormais le nôtre. C'est, à chaque fois, un rappel historique des faits, mais c'est aussi la vision d'un diplomate pour expliquer les choix qui ont été faits et leurs conséquences.
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Les passions sont sans doute le pire ennemi des diplomates. Elles invoquent l'absolu là où tout est relatif ; elles substituent la morale à l'analyse et oublient les intérêts pour le beau geste. On les retrouve derrière chaque désastre.
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Il est rassurant de pouvoir assigner un succès à un homme, à en faire le résultat d'une politique et la victoire de l'intelligence. De grands noms jalonnent l'histoire de la diplomatie européenne; d'autres figurent dans son « enfer ». Il serait absurde de ne pas reconnaître la prescience et le génie de Metternich, de Castlereagh ou de Bismarck. Néanmoins, en politique étrangère, comme dans les autres secteurs de l'activité humaine, règne la «force des choses », en l'occurrence, les rapports de force entre les puissances, les contraintes que leur imposent la géographie et le poids de l'Histoire. Cette « force des choses » évolue en permanence et il serait à peine exagéré d'affirmer que la politique étrangère pour un pays consiste à gérer ce mouvement pour en tirer avantage ou, au moins, pour empêcher qu'il ne tourne à son désavantage.
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(…) en s'opposant à l'apparition d'institutions européennes fortes et en étant incapables d'assainir les finances publiques et d'adapter l'appareil productif à la mondialisation, les gouvernements français successifs portent une part de responsabilité dans l'effacement de notre pays aujourd'hui. L'ascendant de l'Allemagne est d'abord le fruit de la crise de ses partenaires, au premier rang desquels la France. Elle ne la pas cherché; il est le fruit de ses vertus, des faiblesses des autres et des circonstances.
La conclusion s'impose d'elle-même : la « question allemande » est aussi et peut-être surtout une « question française ». C'est à la France qu'il appartient de rétablir un partenariat plus égal. Elle doit le faire sans naiveté mais sans paranoïa.
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Les bons sentiments et les émotions sont plus convaincants que le rappel des intérêts et l'analyse des rapports de force. Le diplomate navré ne peut alors que se retirer dans l'attente du moment où inévitablement, on fera appel à lui pour réparer les fautes dont il n'est pas coupable. Pourtant, tel Sisyphe, le diplomate de tous les temps et de tous les pays est condamné à essayer inlassablement d'éviter le pire, ce pire que les hommes portent en eux et chérissent particulièrement quand ils peuvent le travestir en morale et en droit. N'oublions jamais qu'en dehors de rares circonstances, la vraie morale, c'est la paix.
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En réalité les mythes fondateurs du pouvoir en France sont Louis XIV et Napoléon et ces modèles continuent de fonder la conception du pouvoir qu'ont les Français, qu'ils soient gouvernants ou gouvernés. Ce n'est pas anecdotique : nul ne peut subir impunément la solitude que suscite la crainte que conseils et amitiés ne soient tous intéressés, le fardeau que représente le pouvoir surtout s'il est grand et l'exaltation que nourrit le sentiment de puissance. L'isolement du monde réel dans les ors de l'Elysée et les rigueurs du protocole, l'approbation toujours acquise de l'entourage et le regard permanent des autres vous transforment et vous endurcissent. La condition humaine n'est pas toujours réjouissante à ces hauteurs.
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En politique étrangère, il n'y a jamais de "bonne" ou de " mauvaise" décision mais des choix qui tous entraînent avec eux des conséquences positives et négatives.
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La leçon de l'entre-deux-guerres (est) de rappeler une sagesse qui vient du fond des âges et que l'Europe a un temps oubliée dans le confort post-moderne dont elle a bénéficié. Cette sagesse que la Grande-Bretagne a ignorée de 1919 à 1939 alors qu'elle avait fondé sa politique étrangère pendant des siècles, cette sagesse que la France jugeait n'avoir pas les moyens de mettre seule en œuvre, elle peut se résumer en une phrase : il n'y a pas de politique étrangère sans un horizon de recours à la force. Le rapport entre les deux est paradoxal : en venir au second prouve que la première a échoué, mais celle-ci ne peut espérer réussir que si l'interlocuteur est convaincu que celui-là n'est pas exclu.
Rapport paradoxal et équilibre délicat : il ne faut pas que la négociation à tout prix l'emporte, mais il ne faut pas non plus que le recours à la force ne devienne une facilité, comme ce fut le cas aux États-Unis depuis les attentats du 11 septembre 2001. Oui, diplomatie et force vont ensemble, mais c'est la première qui a le pas et doit le conserver. C'est ce qu'avait compris Aristide Briand. Un mauvais compromis est meilleur qu'une bonne guerre. Ce n'est que lorsque le destin du pays est en jeu qu'il faut savoir tirer l'épée.
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Je souhaite ardemment que le désastre de la bataille de France continue de hanter nos mémoires pour nous contraindre à ne jamais baisser la garde, à ne jamais confier notre sécurité à autrui et à ne jamais oublier qu'une nation peut disparaître, comme la France a failli sombrer physiquement et moralement ces années-la. Au moment où renait la rivalité entre grandes puissances, alors même que la guerre revient sur notre continent, nous ne pouvons nous bercer des illusions qui nous ont coûté si cher. C'est à réarmer nos âmes, nos esprits et nos corps que nous appelle l'écho de ce tragique passé.
Ce vœu s'enracine dans la conviction que nous sortons, avec l'invasion de l'Ukraine, de soixante-dix-sept années de paix en Europe occidentale, à l'exception de la guerre civile en ex-Yougoslavie, où nous avons voulu voir - à tort - une normalité nouvelle des relations internationales. En réalité, cette période de paix - la plus longue qu'a connue notre pays depuis sa fondation, où qu'on la situe - était due à des circonstances exceptionnelles qui ne sont plus, que ce soit le deuil après les carnages des deux guerres mondiales, la stabilité de la guerre froide ou la suprématie américaine.
La guerre est de retour sur notre continent, mais au-delà de cette tragédie, nous devons nous accoutumer à un monde multipolaire de puissances grandes et moyennes que ne régissent que les rapports de force. C'est dans une jungle où rôdent des carnivores et où le garde-chasse américain se fait discret ou indifférent que les Européens doivent apprendre à vivre.
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Le pays qui a théorisé la nécessité de préserver l'équilibre des puissances en Europe en oublie la signification. Il prête la main à l'instauration d'une hégémonie qu'il ne veut pas voir venir, et qu'il accompagne même avec complaisance.
Mais les péchés de la diplomatie britannique ne se résument pas à ça. Elle commet par ailleurs deux erreurs cardinales : en premier lieu, celle de surestimer la puissance française et de sous-estimer les capacités de redressement allemandes; en second lieu, celle de ne pas comprendre qu'au xx° siècle, l'Europe est un espace géopolitique unique. S'accommoder des ambitions allemandes en Europe de l'Est, c'est menacer à terme la sécurité de la France et donc de la Grande-Bretagne.
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Rien de moins révolutionnaire et rien de plus « russe » que la politique étrangère de Staline qui, comme tous les tsars qui l'ont précédé, vise à assurer la sécurité de la frontière occidentale du pays en avançant inexorablement vers l'Europe centrale. Il ne fait que reprendre une « marche en avant » qu'ont un instant arrêtée les défaites de la Grande Guerre. À cet égard, l'effondrement de l'URSS en 1991 représente un tel recul, même par rapport à ces dernières, qu'il n'est pas difficile de prévoir que la Russie fera tout pour en pallier les effets. Dans ce contexte, l'invasion de l'Ukraine retrouve sa logique propre.
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Les États-Unis ont également conduit une politique d'une grande rationalité qui, en 1919, a deux objectifs en Europe: empêcher une puissance d'y imposer son hégémonie et y préserver leurs intérêts économiques et financiers. Il est alors logique de juger que la Grande-Bretagne et la France sont capables par elles-mêmes d'assurer le premier. Les États-Unis peuvent donc en conclure qu'ils n'ont pas besoin de s'impliquer dans les affaires européennes, ce qui correspond d'ailleurs à une tradition qui remonte à George Washington.
Wilson hors course, ils s'en tiennent là. En ce qui concerne leurs intérêts économiques et financiers, comme nous l'avons expliqué, ils supposent le maintien d'une capacité de paiement allemande pour honorer la dette privée aux mains des investisseurs américains, ce qui va à l'encontre des besoins français de réparations substantielles, que Washington sacrifie donc sans état d'âme comme l'aurait d'ailleurs fait tout pays dans cette situation.
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(…) davantage que les coups de dés du Führer ou l'aveuglement des Britanniques, ce qui explique les succès de l'Allemagne, c'est tout simplement sa puissance.
Les rapports de force sont à ce point en sa faveur, comme l'a pressenti dès 1919 la France, que surmonté l'impact de la défaite et écartée la suprématie française, elle ne peut qu'imposer une hégémonie inscrite dans sa démographie et dans son économie. Sans l'hubris hitlérienne, l'Europe aurait été durablement allemande.
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Une fois de plus, il est difficile de ne pas sentir que la France ne se veut ferme que parce qu'elle sait d'entrée de jeu que la Grande-Bretagne ne la suivra pas, ce qui lui donnera un excellent prétexte pour ne rien faire tout en ayant une explication de son inaction pour la Chambre et l'opinion publique.
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