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Critiques de Gérard Delteil (71)
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Pièces détachées

Le livre n’est en fait qu’un long flashback : C’est Patrick Ramon qui raconte nous voici à Garges lès Gonesse, où une équipe de six policiers intervient sur le meurtre d’un dealer dans un immeuble, et est en même temps appelée sur un autre meurtre, un docteur cette fois…

Des passages très violents lors de rivalités entre bandes

On comprend assez vite le rapport entre les deux meurtres.

Travail très documenté et sujet intéressant.



Le prix Quai des Orfèvres est amplement mérité.

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Mort d'un satrape rouge

Voici un polar marqué à la fois par son époque (le livre est sorti en 1998) et par son lieu (imaginaire mais typique d’une banlieue défavorisée près de Paris). C’est presque un documentaire et c’est cet aspect que j’ai préféré.



Le principal intérêt est de décrire de façon crédible les préoccupations et le fonctionnement d’une mairie communiste de banlieue : le vieux maire, réélu depuis bientôt 40 ans, ancien résistant et FFI, aussi vrai que possible, le rédacteur en chef du journal municipal, qui est le narrateur du livre et tous ceux qui travaillent avec eux, les affaires courantes et les affaires tout court...

Les personnages sont bien imaginés et intéressants et présentent des facettes différentes de cet environnement. Attention, les personnages sont nombreux et on a tendance à s’y perdre un peu. Mais cela se laisse lire.



Le maire est donc assassiné, d’où le titre. Et la Police débarque : Police locale, Police criminelle, des personnages eux aussi tous très bien imaginés. Ensuite, le fait que le rédacteur en chef narrateur participe plus ou moins à l’enquête est assez étrange mais facilite évidemment l’écriture du livre. Le dénouement un peu alambiqué m’a laissé assez froid mais j’avoue que je ne suis pas fan de polars (sauf recommandation d’un ami comme ça l’était cette fois) et donc pas vraiment un public acquis d’avance.
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La peau des autres

Cette histoire a commencé par un cri…

A l’institut de beauté Laurence,

une main malveillante a remplacé par de l’acide la lotion qu’était censé contenir un des vaporisateurs.

Gérard DELTEUIl m’a une nouvelle fois enchanté

par son écriture et son intrigue.

J’aime beaucoup cet auteur de polars français.

Ce livre date de 1997
Lien : https://educpop.fr/2022/10/0..
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Gombo

En Afrique,

critiquer la femme du Président vous conduit tout droit en prison.

Et dans ces geôles où il fait très chaud, très humide,

les secrets qui traînent peuvent s’avérer redoutables, sous le soleil d’Afrique qui plombe les rues.

Des secrets, qui mettent en cause de puissantes entreprises pharmaceutiques occidentales

et qu’un petit journaliste camerounais

trop curieux ferait mieux d’ignorer.

Pour Jean- Christophe Assamoa, rédacteur du canard enchaîné local, il est temps de prendre la tangente.

Mais dans Douala, il n’est pas facile de se cacher des regards indiscrets. Par chance et par hasard, Assamoa apprend qu’un de ses anciens camarades d’université français réside en ville.

C’est à lui qu’il demandera de l’aide. Mais même pour un « expat » blanc, les choses ne sont pas simples. Le recours à des bakchichs que tout le monde convoite, ne suffisent pas toujours à protéger un homme traqué…

Gérard Delteil, Gombo, Éd. Liana Lévi, 2009

Gérard Delteil est né en 1939. Après des études aux Beaux-Arts, il exerce pendant dix ans la profession de crayeur (dessinateur de trottoirs). Cette expérience lui a fourni la matière d’un de ses romans les plus connus, « N’oubliez pas l’artiste » (Fleuve Noir 1985, Folio 1992). De multiples petits boulots le conduisent au journalisme puis à l’écriture. Il a publié plus de cinquante romans noirs qui s’appuient le plus souvent sur des enquêtes (consacrées aux prisons, aux trafics de viande, aux dangers de l’industrie chimique…) menées tant en France qu’à l’étranger. 1985 « Le Miroir de l’Inca » – 1987 « Festin de crabes ». Il a reçu le Prix Quai des Orfèvres 1993 pour Pièces détachées

Gérard Delteil a écrit Gombo à la suite d’un séjour au Cameroun.
Lien : https://educpop.fr/2022/09/1..
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Les huit dragons de jade

un bon polar bien noir, aux nombreux rebondissements, qui se déroule en Chine, au Vietnam, dans le 13eme ....

peut être parfois un peu compliqué à suivre, trop de personnages, trop de rebondissements, trop de dragons ! mais l'ensemble donne un livre qui se lit bien, a l'écriture fluide et efficace.

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Dernier tangoà Buenos Aires

Un titre aguicheur, une quatrième de couverture intrigante et.... Plouf.



Je ne connais pas l'auteur, je n'en attendais donc pas grand chose, mais l'éditeur le décrivait comme un "amoureux de l'Amérique latine" et j'ai trouvé le livre très imprécis sur les éléments qui auraient du nous faire respirer Buenos Aires, l'Argentine et sa culture.



L'intrigue est pas follichone mais si le scénario avait été de qualité c'aurait pu être intéressant. Enfin, là non plus c'est pas terrible terrible...
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Les écoeurés

Bonjour,



Voici un roman noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Les écœurés" de Gérard Delteil aux éditions du Seuil.



Saint-Plennech, en Bretagne. Le mouvement des Gilets Jaune, bien installé sur le rond point du Mouchoir-rouge voit arriver parmi ses membres un nouveau venu, Alain. Il se fond vite dans la masse, lie facilement connaissance avec les manifestants. Il côtoie surtout Claire avec qui il va avoir une aventure.



Mais Alain n'est pas vraiment un Gilet jaune. C'est un lieutenant de la police stagiaire, tout droit sortir de l'école de police, chargé par le commissaire Barjac d'infiltrer le mouvement et espionner les divers profils. Il doit se faire passer pour l'un d'eux. Il doit également rendre des comptes au capitaine Gantois, de la DGSI.



Lors d'une journée d'action, sur un barrage filtrant, une manifestante se fait renverser par un chauffard qui la tue. Quelques jours plus tard, une marche blanche est organisée. Très vite, la marche dégénère et de gros dégâts sont à déplorer, notamment chez un commerçant de vin. Les militants ont également décidé d'occuper le port et d'en bloquer les ferries.



L'apprenti-flic comprend alors que la situation devient incontrôlable, sans chef pour régenter tout ça. Le porte-parole Bruno Delbecq, fondateur du mouvement, se fait très rapidement mettre hors-jeu par l'ensemble des manifestants.

Devers réalise qu'il doit la jouer finement s'il ne veut pas être démasqué.



Roman très social centré entièrement sur le mouvement des Gilets Jaunes et sur leurs actions à défendre, notamment le RIC. Mouvement qui a fait énormément de bruit comme on s'en souvient tous.



Les images que l'on a pu voir dans les journaux télévisés nous reviennent en mémoire. Ici, loin de la violence parisienne, l'ambiance reste électrique mais se veut avant tout pacifiste.



L'enquête de Devers est reléguée au second plan, vu qu'il n'est pas directement impliqué dans sa résolution. C'est surtout l'importance des relations humaines et des actions entreprises par les militants qui ressortent.



Alain au début constate, reste en retrait et analyse la situation avec son point de vue de flic. Mais très vite, sa position vacille. Il n'est plus tellement sûr de ce qu'il fait, surtout qu'il se sent manipulé par son supérieur et la sous-préfète, que les malversations, tractations et autres combines mènent la danse.



Ce que je retiens avant tout, ce sont les personnages. Ces écœurés qui sont dépeints dans un réalisme sincère au sein du rassemblement. Ces gens qui se bougent, pas de manière coordonnée certes, plutôt de façon spontanée, avec des revendications multiples. Chacun a son mot à dire, leur existence en dehors du mouvement n'est pas évoquée.



L'auteur a écrit ce livre comme un genre de reportage bien documenté sur les Gilets Jaune. Il dépeint sans excessivité le tableau tel qu'on l'a connu. Un bon roman noir social qui s'infiltre dans l'immersion de ces mouvements citoyens où la colère domine.



Bonne lecture, amis lecteurs !
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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La confiance règne

Un polar assez court et plutôt intéressant qui traite notamment du monde des affaires. L'écriture en est très française. J'entends par là que le narrateur recourt souvent à l'humour et à l'ironie. De plus, comme dans tout bon roman policier typiquement français, il y a quelques coucheries. En conclusion, une lecture qui n'a rien d'indispensable mais qui offre l'opportunité d'un agréable moment de détente.
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Le Poulpe : Chili incarné

On ne dira jamais assez d'éloges sur cette collection à 10 FF / 2 € qui aura permis à les livres de trouver leurs lecteurs, et l'inverse. C'est pour moi par ce biais que j'ai découvert le poulpe, dans pas mal de ses aventures et j'avoue n'avoir jamais été déçu. Alor celui-ci est-il meilleur, moins bon? Delteil est un très bon auteur et a réussi pour moi ici à s'accaparer du personnage, et ça en fait un bon moment de détente. Il ne faut pas aller chercher plus loin avec toute cette série, mais c'est déjà beaucoup.
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Investigations

Un livre bourré de défauts, comme quelques incohérences, des fautes d'orthographe et de syntaxe, mais avec la qualité décisive d'une intrigue qui fait qu'on a constamment envie d'en savoir plus. Il y a aussi une description précise et documentée du milieu du journalisme (parisien et provincial). La fin est un peu précipitée, on sent que l'auteur était arrivé au bout du calibrage. Ça se passe à Paris et un peu à Toulouse, il y a un juste saupoudrage de violence, de sexe et d'espionnage, dans une curieuse dimension parallèle qui ressemble beaucoup à la nôtre, sauf qu'on y paye déjà en euros tout en cherchant encore des numéros de téléphone sur le Minitel...
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Transfert

Pour ceux qui ont lu l’Incal de Moebius, vous devez avoir en mémoire le moment où Son Ophidité Majeure se transfère dans un nouveau corps, plus jeune, plus beau, plus musclé. Gérard Delteil reprend cette idée comme base de son roman. Si les références à Moebius (L’Incal) et Bilal (La foire aux immortels) sautent aux yeux, il évite le repompage grossier pour nous proposer un roman des plus intéressants et personnel.



Il s’agit d’une dystopie post-apocalyptique, le monde s’est reconstruit sur des bases plus saines à priori, celles du mérite, mais il a de nouveau dérivé vers un système de castes et de privilèges. La plus haute caste, celle des archontes, possède celui de pouvoir changer de corps lorsque le leur est usé. L’un d’entre eux, Bachouroff, atteint d’une maladie incurable, se voit déchu la veille de son transfert, cela équivaut à une condamnation à mort, il va donc entrer dans l 'illégalité et se procurer clandestinement un nouveau corps. S’ensuit une course poursuite dans un univers urbain sombre et inquiétant, dans le genre Blade Runner.



Gérard Delteil ne se contente pas de mettre de l’action, de la technologie pour faire de la SF tapageuse. Il déploie son univers avec cohérence, les descriptions sont efficaces et claires, il y a une véritable atmosphère et la psychologie des personnages n’est pas en reste. L’intrigue nous réserve un grand nombre de surprises, on peut juste reprocher certaines idées d’être un peu bancales, ne devant leur présence que pour donner une issue originale au scénario, comme la raison de la déchéance de Bachouroff ou l’apparition de la mémoire d’Anderson (sans ses deux détails, s'était une demi-étoile en plus pour ma note).



Donc, pas tout à fait parfait, mais c’est un très bon opus de la collection Fleuve Noir Anticipation.

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Les huit dragons de jade

C’est une assez grosse déception que ce roman d’une longueur sans nom, sans véritablement d’action et avec beaucoup trop de personnages. C’est dommage car l’idée était bonne et certaines situations pas mal mais ça ne rattrape pas tout.



Je ne suis attachée à aucun des personnages, le héros est bien trop égoïste à mes yeux, notamment vis à vis de sa tante Zhu.



Pour nuancer, je dirais que ce roman est aussi trop ancien pour me parler. J’étais toute petite quand i lest sorti, tout le contexte politique m’est inconnu donc je passe à côté de certaines infos.



Je dirais en fait, que j’ai apprécié l’intro et la conclusion mais tout le reste est long et ennuyeux.
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Les années rouge et noir

J'avais lu au début des années 2000 quelques une dizaine de livres de Gérard DELTEIL, dont " Colonia Tranquillidad " qui fut un véritable coup de coeur, et deux ou trois qui m'ont déçu, si bien que je m'en suis un peu détourné.

L'auteur, écrivain engagé, ancre souvent ses romans dans l'histoire récente, ce qui en fait une chronique d'une époque, et je trouve ce procédé très intéressant. Il peut être classé dans la même veine que Didier DAENYNCKX et Frédéric FAJARDIE.

Je suis tombé par hasard sur cette chronique de la France de la 2ème guerre mondiale au début des années Mitterrand, au travers de trois personnages principaux aux idéaux opposés qui vont se croiser durant cette longue période.

L'idée était séduisante, mais je n'ai pas réussi à vraiment m'attacher à ces personnages, ni aux seconds rôles. Aussi bien les personnages que les situations m'ont semblé être brossés trop superficiellement. Mon sentiment à la fin de cette lecture est une frustration car je me suis un peu ennuyé à cette lecture.
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Ici le chat est le patron

Guy Durupt est directeur du marketing à la SAAPA (Socièté Anomyne d'Aliment Pour Animaux). Il doit mettre en boite leur prochaine compagne de pub pour un aliment haut de gamme pour chat. "Le fauchon pour matou". Mais rien ne se passe comme il le souhaite.

Durupt en plus d'être directeur de Promotion il est aussi celui des Relations humaines. Et là visiblement tout le monde à décider de lui gâcher sa journée.

A commencer par le chat et l'acteur qui doivent tourner la bande annonce du nouveau produit et puis il y a un journaliste qui le harcèle. Et la journée ne se déroule pas sans un problème à régler. Et même en fin de journée, Durupt se retrouve témoin direct d'un meurtre. Et ce n'est qu'un début, oui le début de ses aventures mouvementés parsemés de cadavres.

Sa vie va vite devenir infernale.

Des attentats, des journaliste assassinés, des dôles de types suspects.

Mais qu'y a-t-il donc dans la nourriture du matou qui attirent tous ses ennuies.

Gérard Delteil nous offre ici un récit décalé avec pour personnage un anti-héros bien malgré lui. Guy Durupt est en effet au centre de cette histoire. Et c'est bien autour de lui qu'est articulée l'intrigue de se roman noir, ce polar social qui nous plonge sans coup férir dans le monde de la pub et de ses dérives.

Un joyeux divertissement intelligent




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N'oubliez pas l'artiste

Les années soixante. Denis et Nanard sont des planqués et dansent dans les caves du Quartier latin pendant que leurs copains sont dans les djebels. Mais la guerre d'Algérie traverse parfois la Méditerranée.

À la fin de la guerre d'Algérie un planqué qui a réussi à ne pas quitter la France passe son temps entre la caserne et les trottoirs de Paris où il dessine de grande fresque à la craie. Un jour un peu par hasard il rentre en possession un document secret de l'organisation. Ce document est recherché de toute part et les barbouzes s'en mêlent. On va assister à un affrontement entre l'organisation le FLN et les services secrets français

Tout finira dans une tuerie à la consigne de la gare d'Austerlitz.

Mais il n'y a pas de morale dans cette histoire car l'artiste et ses potes eux réussiront à s'en tirer. Et en plus ils feront fortune en s'assurant un chantage fructueux.

L'auteur me propose la une belle immersion dans l'époque particulière qu’est la fin de la guerre d'Algérie que l’on nommait alors encore que les événements d'Algérie

Une documentation détaillée donne le ton particulier de cette période trouble. Et on ne le voit ici personne n'est ni tout blanc ni tout noir. Un roman noir à redécouvrir


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Pièces détachées

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Noir de taule

Noir de taule est un recueil de nouvelles sur la prison coordonné par Gérard Delteil en 2001. Il regroupe 14 nouvelles « noires comme la taule » sur le sujet, écrites par de grands noms de la littérature noire. On y retrouve sans surprise des auteurs déjà cités ici (Battisti, Livrozet) ainsi que d’autres incontournables du genre (Villard, Jonquet, Bastid…). Il y a de pures nouvelles noires, des docu-nouvelles servant de témoignage et, ce qui n’est pas étonnant connaissant le goût de Delteil pour les romans d’anticipation, quelques unes qui sont au croisement de la science-fiction et du Noir. Un ensemble bien écrit, sombre mais éclairant sur l’inhumanité de l’univers carcéral.



Quelques précisions complémentaires maintenant.



Les nouvelles ont été écrites en 2000, juste après la parution de Médecin-chef à la prison de la santé de Véronique Vasseur (dont il est d’ailleurs question à plusieurs reprises dans la préface). Ce livre avait assurément créé une brèche rendant une certaine partie de la population plus encline qu’à l’accoutumée à entendre les critiques du système carcéral.



Cependant, ce n’était clairement pas un pamphlet abolitionniste remettant en cause le fondement même du complexe carcéral, il s’agissait juste de dénoncer les conditions d’incarcération, et donc d’en appeler à une prison plus juste et plus digne.



Alors comme ça me déplait, arrivons-en directement à ma déception à la relecture de ce recueil. Une déception mineure puisqu’elle ne concerne pas les nouvelles mais la préface. C’est qu’on se politise en 20 ans (et même en 15, vu que je n’avais certainement pas lu ce recueil au moment de sa parution). C’est bien me direz-vous, mais ça change le regard et ouvre la porte à des déceptions. Ainsi, j’avais gardé le souvenir d’une préface radicale, dans ma tête il en restait un truc du genre « feu aux prisons, les matons au milieu ». Or cette préface est finalement plus proche du livre du Vasseur, laissant même la place à une interprétation positive des dites alternatives à la prison (qui ne sont, je me répète, que des extensions du domaine carcéral). C’est d’autant plus surprenant venant de la part d’un Gérard Delteil qu’on ne saurait soupçonner d’un quelconque réformisme consensuel mou.



Il en reste que cette préface est assez intéressante pour resituer le contexte et donner deux ou trois éléments. Elle sera par ailleurs une bonne première approche de la critique de la prison pour celles et ceux qui partent de zéro sur le sujet. Surtout, mieux vaut une préface moyenne à un bon bouquin qu’une préface qui vend du rêve suivie de merde en barre.



Le plus important dans un recueil de nouvelles, ce sont les nouvelles. Soit, parlons-en donc. Pour moi ce fut l’occasion de retrouver des auteurs trop rarement lus, je pense notamment à Jean-Pierre Bastid que j’adore mais dont, par un mystère que je ne m’explique pas, je n’ai lu qu’une infime minorité de l’œuvre (pourtant conséquente et dans de grandes maisons d’édition dont on trouve généralement facilement les livres en occasion ou bibliothèque). Ce fut l’occasion aussi de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas, tel Alexandre Dumal dont j’ai beaucoup apprécié la nouvelle La belle, contenant des petites gâteries comme je les apprécie, telle l’utilisation du terme « gens d’arme » dans une nouvelle toute contemporaine.



L’ensemble est hétérogène quant au style mais homogène quant à la qualité. Il y a des nouvelles acérées, poétiques, parfois drôles, parfois intéressantes ou touchantes, mais toujours glaçantes. Toujours, parce qu’elles constituent un corpus mettant en valeur tant l’inhumanité du système carcéral que l’ineptie de sa logique même. En ce sens, le choix des nouvelles est plus politique que la préface. Elles démontrent l’horreur de l’emprisonnement mais aussi de ce qui va avec et participe du complexe carcéral. Certaines s’attaquent à la notion de morale, d’autres aux différentes sortes de contrôle social que le pouvoir aime rebaptiser « liberté surveillée » alors que c’est exactement l’inverse de la liberté (je pense ainsi à Ma Puce de Thierry Jonquet sur le bracelet électronique dont l’écriture, dénuée de tout mélo pour raconter l’ignoble n’en est que plus efficace ou dans une veine plus SF à L’Oeil de Quadruppani). Certaines enfin poussent la notion de déshumanisation à l’extrême comme Cellules de Martin Winckler. On repensera ainsi à Numéro 6 dans la série Le prisonnier se cabrant face à cette logique en décrétant vainement « je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre! » (ce n’est qu’en rouvrant le bouquin pour vérifier deux ou trois derniers détails avant publication de la chronique que je me rends compte que la nouvelle est justement co-dédiée à Patrick McGoohan). Puisque je parle de se cabrer, j’ai également apprécié que certaines nouvelles ne traitent pas les prisonniers que comme l’objet de l’abjection carcérale mais aussi comme des sujets, avec leurs stratégies de survie, leurs tentatives (pas toujours vaines, mais je ne briserai pas le suspense en disant dans quels textes) d’évasions, physiques ou bien mentales.



A ma surprise les nouvelles d’anticipation ne sont pas écrites par les auteurs dont j’avais déjà lu des écrits de ce genre (Battisti ou encore Delteil qui a choisi ici un de ses sujets de prédilection, la dictature de Pinochet et ses continuités après le soi-disant retour de la démocratie au Chili, sujet sur lequel il a également publié les romans Chili con Carne et dans la série Le Poulpe Chili incarné mais aussi pas mal d’enquêtes journalistiques). Bien que ce ne soit pas mon genre préféré, je n’ai pas trouvé ces nouvelles moins bonnes que les autres, je m’interroge cependant sur ce choix récurrent. Une de mes spéculations personnelles est que l’horreur du système carcéral est tellement banalisée que la décrire ne suffit pas à en faire prendre conscience. L’anticipation est alors un moyen de projeter les lecteurs et lectrices, de leur montrer où mène la logique actuelle pour mieux démontrer l’abjection de son fondement même. Ainsi, on voit bien que le problème de la prison n’est pas celui d’une mauvaise application (manque de place, locaux en mauvais état ou erreurs judiciaires…) mais que c’est bien le principe même qui est inacceptable.



Ces nouvelles ne sont pas seulement l’œuvre de bons écrivains, beaucoup d’entre elles ont également été écrites par des gens maitrisant parfaitement le sujet. Ainsi, Battisti, Livrozet ou Dumal font partie de ceux qui connaissent le mieux la prison pour y avoir passé de nombreuses années (on regrettera de ne pas trouver Abdel Hafed Benotman dans les participants à ce recueil, lui qui en plus d’avoir passé 20 balais au trou est un excellent auteur de nouvelles noires). Dardel fut quant à lui animateur de l’émission Parloir Libre, Pavloff éducateur de rue et militant dans une asso de prévention de la délinquance et de la toxicomanie et, dans les années 1980, Quadruppani a participé au bulletin anticarcéral Prisonniers de la démocratie et depuis la question des prisons est restée quelque chose d’important dans son œuvre et son engagement (par exemple en faveur de Knobelspiess ou Battisti). Enfin, Gérard Delteil lui-même a pas mal enquêté et écrit sur la prison.



Ah oui, et cerise sur le gâteau, le livre se termine par une courte bibliographie sélective.



Chronique adaptée de cet article de blog: https://romancerougenouvellesnoires.wordpress.com/2020/11/08/noir-de-taule-nouvelles-noires-anticarcerales/



Pour plus de polars traitant des thématiques carcérales: https://romancerougenouvellesnoires.wordpress.com/2019/03/24/derriere-les-barreaux-polars-et-prison/
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La confiance règne

Pour inspirer confiance, un homme d'affaires se doit de porter des costumes chers et de rouler en Mercedes, mais tout le monde n'apprécie pas ces signes extérieurs de richesse, ce qui peut poser problème...

Christian Baraudy, 45 ans, est un escroc génial. Il est doué d'un sens des affaires hors du commun. Mais c’est aussi un homme d'affaires peu scrupuleux. Suite à la liquidation judiciaire de sa précédente société il a créé une entreprise fictive. Et oui, création d'entreprise factice, pot de vin, mais aussi transferts d'argent illicites Badaury jongle avec les lois de la finance en expert. Mais arrive ce qui devait arriver... Il faut savoir que ce ceux qu’il a fini par ruiner ont la rancune tenace. Nicole Morillon victime de cette escroquerie décide d'en finir avec Baraudy, mais c'est lui qui la tue et se retrouve avec son cadavre sur les bras. Notre escroc va devoir jouer sur un tout autre tableau s’il veut sauver sa peau.

Gérard Delteil nous propose là un polar financier original. Il nous plonge dans une intrigue solidement documentée et très prenante. Et que dire de la fin ? Une histoire totalement inattendue et surprenante. Bravo monsieur Delteil.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Bugs

« Bugs » apparait comme un ouvrage inégal et aujourd’hui quelque peu dépassé tant après pratiquement 20 ans, les technologies informatiques ont progressé et littéralement vampirisé notre quotidien.

Bien sur, on y trouve quelques jolies petites trouvailles mariant crime et techno mais globalement rien de bien renversant et visionnaire.

Manquant de génie et assez quelconque sur la forme, « Bugs » n’est pas à ranger dans les grands classiques de la SF ou du cyber-polar.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Hors jeu.

Vous êtes bien tranquillement installé dans votre chambre à jouer au Wartronic, un jeu vidéo, avec un camarade.



Soudain, l’écran vidéo devient gris, une odeur de plastic brûlé se dégage du récepteur ainsi qu’un filet de fumée. Puis c’est l’implosion.



Dans le brouillard qui envahit la pièce un curieux personnage se tient debout devant vous, avec à la main une arme étrange ressemblant à un jouet.



Cette situation, deux adolescents la vivent en proie à une frayeur bien justifiée. Ce personnage insolite leur explique qu’il vient de la planète B2 sur laquelle la guerre fait rage entre les Centauriens et les Sidariens. Il ne s’agit ni plus ni moins que de la matérialisation d’un univers ludique.



Cochrane, puisque tel est le nom de ce guerrier, voudrait bien retourner sur B2 et combattre à nouveau, prêter main-forte à ses compagnons. Le meilleur moyen étant de se renseigner auprès du fabricant, Cochrane entame des recherches qui de Paris le mèneront à New-York.







Un roman plaisant que Gérard Delteil a dû écrire en s’amusant et qui est truffé de clins d’œil. Une ville de la banlieue parisienne s’appelle Courvilliers, contraction de Courbevoie et d’Aubervilliers. Une référence à Didier Daeninckx.



L’un des personnages se nomme Richard Matheson, du nom d’un célèbre auteur de romans de science-fiction, tandis qu’un autre a pour nom, Ed Lacy, un auteur américain de romans policiers.



Hors-jeu ne renouvelle pas le genre, mais c’est un agréable roman qui sévit dans le système des jeux-vidéos, jeux qui n’avaient pas encore atteint à cette époque la côte et l’engouement dont ils bénéficient de nos jours, et auxquels on joue, confiné ou non.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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