Et revoici SAS le prince Malko ! Il nous revient avec le cent quatre-vingt onzième volume de la série. Oui, vous avez bien lu, 191 ! Avantage d’un nombre impressionnant, il permet de ne pas douter d’un succès qui ne se dément pas. Inconvénient, se transformer en producteur d’écriture au kilomètre…
Le même héros, Malko Linge, contractuel de luxe à la C.I.A, s’escrime depuis maintenant plusieurs dizaines d’années à enquêter pour le compte des services secrets ricains et à faire fonctionner ses deux engins de légende : son pistolet extra-plat contre tous les méchants, et un autre engin dont la nature l’a doté envers les belles.
Et, comme le chante Laurent Voulzy, « c’est toujours la même histoire ». Les fous de Benghazi mettent en scène le Prince, chevaleresque comme il se doit, beau, bronzé et tout et tout, un mannequin attirée par les yeux d’or de notre héros mais maquée avec l’héritier de l’ancienne famille royale libyenne, le barbouze ricain-chef, froid comme il se doit, le barbouze-ricain opérationnel, boy-scout, le méchant très très méchant, islamiste bien entendu.
Tout ceci donne une soupe qui n’est pas indigeste (grâce à la fluidité de l’écriture) mais qui ne présente strictement aucun intérêt, excepté de nous faire entrevoir que le populo qui se bat pour sa liberté est toujours le jouet armé d’un parti ou d’une classe : ce fut le cas des sans-culottes qui roulèrent sans le savoir pour la bourgeoisie en 1789, c’est aujourd’hui le sort de l’arabe moyen qui éjecte son dictateur pour le compte des mollahs.
Qu’on est loin, mais alors bien bien loin des premiers SAS écrits par Gérard de Villiers himself, et qui présentaient des intrigues qui se tenaient, mêlaient plutôt bien actualité, humour, découverte d’un pays et suspense. L’argent gagné à la sueur de sa frappe sur le clavier, c’est respectable, l’entreprise de copié-collé pour une production trimestrielle, moins.
Lien :
http://noirdepolars.e-monsit..