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Citations de Giorgio Scerbanenco (69)


Le buveur solitaire but une gorgée de son vin rouge violacé. "Jr ne sais rien, il ne m'a jamais rien dit, et moi je n'avais jamais le temps de lui demander quoi que ce soit. Et puis les fils ne racontent jamais rien au père ou à la mère, seulement à leurs amis, au premier qu'ils rencontrent au bar, mais au père et à la mère, rien."
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Bien qu'à lui, Duca, cela ne plaisait pas, même les criminels et les délinquants avaient des parents. D'une façon abstraite et métaphysique les parents sont toujours un peu coupables si leurs enfants sont des criminels.
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Le garçon était assis devant la table qui tenait lieu de bureau et avait l'expression totalement altérée, les yeux dilatés, il continuait à se passer la langue sur les lèvres, il tenait une main sur un genou, mais bien qu'il tînt cette main ainsi, ancrée au genou, la main tremblait pareillement.
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Comme la loi ne me permet pas d'interroger ces voyous à coups de poing dans la figure, alors j'utilise des méthodes plus psychologiques. Personne ne peut m'accuser de maltraitante envers des mineurs, l'anis est un alcool nettoyant et ces garçons ont un grand besoin de propreté. Certains vont se sentir mal, mais l'un d'eux finira bien par céder. Depuis quatre heures, ils me racontent tous qu'ils n'ont rien fait, qu'ils n'ont rien vu et qu'ils ne savent rien.
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C'était un alcool sicilien, le plus puissant du monde, soixante-dix-huit degrés signifiait que, la langue à peine en contact avec lui, l'alcool s'évaporait. En comparaison, le gin et le whisky faisaient pure eau minérale. Même un buveur aguerri, avec quatre ou cinq cuillerées d'anis gras, partait pour le monde de la folie et de la violence, car une particularité de ce produit était qu'il libérait une puissante force psychique : il n'endormait pas, mais enflammait le système nerveux et en actionnait les ressorts secrets. Les jeunes qui se droguaient avec des produits variés et souvent stupides ne connaissaient pas l'anis gras. Il en existait des versions moins fortes en alcool.
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— Épouser quelqu’un qui ne vous plaît pas. Et il y a même pire que cela.
— C’est-à-dire ?
— Devoir abandonner l’homme qu’on aime.
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En Italie, le policier prend des coups de tous les côtés, les pavés des grévistes, les balles et les couteaux des braqueurs, le mépris et les insultes des honnêtes citoyens, les accès de colère des supérieurs. Et très peu d’argent de l’État.
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...on ne peut pas avoir de la haine quand on est flic, les délinquants il ne faut pas les bouffer, il faut les arrêter, les déférer à l’autorité judiciaire, il faut défendre la société.
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Nous autres femmes, nous dépensons sans compter quand il s’agit de crèmes de beauté, de rouge à lèvres, de vernis à ongles.
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On ne fait pas ce qu’on veut, dans la vie.
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Le cas particulier, très humain, concernait une jeune fille qui allait se marier. Son futur mari exigeait qu’elle soit vierge et croyait vraiment qu’elle l’était. La jeune fille n’avait pas eu le courage, ce qui est profondément humain, d’avouer à son fiancé qu’elle avait perdu sa virginité dans un aveugle – et lointain – transport d’amour. Mais si le cher homme, après les noces, découvrait la vérité, il était capable de la tuer. La petite opération permettait de résoudre la question avec élégance et sans drames. L’époux se réjouirait de la virginité de sa femme, qui ferait un bon mariage.
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Après tout, elle n’était pas tueuse de profession ; mais, en théorie, elle était très documentée, elle savait tout. Les façons de tuer sont innombrables, mais elle les connaissait presque toutes. Ainsi une aiguille à tricoter portée au rouge et enfilée dans le foie provoque la mort dans des souffrances atroces, avec une cruelle lenteur.
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"Il s'appelle Giordano, j'en sais pas plus; mais, dès que vous l'avez repéré et que vous êtes bien sûrs que c'est lui, flinguez-le, parce que c'est un rapide, lui aussi, et qu'il ne rigole pas. Butez-le où que vous soyez, même sur une place pleine de monde."
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En prison, on devient aussi intelligent, et les mots ont une grande valeur, les mots prononcés et les mots écoutés ; en liberté, dans les vies sans casier, il y a un gaspillage et une dévalorisation des mots et de l'écoute des mots : on parlait en permanence sans savoir ce qu'on racontait,et on écoutait sans comprendre.
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Il allait lui expliquer toute la théorie de l'euthanasie, et elle en serait heureuse, même dans cette chambre d'hôpital, même défigurée, et couverte de bandages, parce que pour elle, dans la vie, il y avait des choses plis importantes que les balafres, il y avait la Pensée avec un grand P, les Théories, la justice, et ainsi de suite.
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Le petit officier de police exhala un soupir d’agacement.
- Mademoiselle, dit-il, vous voulez me faire prendre des vessies pour des lanternes. Il y a déjà deux bonnes semaines que votre ami a tué cette jeune fille à Orvieto…
- Il ne l’a pas tuée ! Ce n’est pas lui !
- C’est aux juges de le dire. En attendant, je vous prie de ne pas m’interrompre. Pour l’instant, j’aimerais bien savoir pourquoi vous avez attendu quinze jours avant de venir ici chercher Mario Marria. Je peux du reste vous le dire tout de suite : parce que vous l’avez aidé à fuir et à se cacher.
Cette fois, Giovanna se défendit assez habilement :
- Mais, si je l’avais aidé à fuir et à sa cacher, pourquoi je ne continuerais pas et viendrais me faire arrêter ici, à la Questure en venant l’y chercher ?
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– Le plan, demanda Duca Lamberti, arrêté devant le tableau noir. Mascaranti, qui fouillait déjà dans sa serviette, lui tendit presque aussitôt une feuille de papier blanc dactylographiée : le « plan » demandé.
Immobile, à deux pas de la porte, Duca Lamberti se détourna du tableau noir et regarda les autres traces que l’identité judiciaire avait laissées derrière elle et qui donnaient à la classe un aspect assez insolite. C’étaient des cercles de peinture blanche, quelques-uns guère plus grands que ceux qu’un fond de verre laisse parfois sur une table, d’autres bien plus importants et qui atteignaient la dimension de la circonférence d’une grosse dame-jeanne. Dans chacun de ces cercles, et toujours tracé à la peinture blanche, se voyait un numéro. Il y en avait une vingtaine ou, plutôt, très exactement vingt-deux, ainsi qu’il était dit sur la feuille dactylographiée. Le plan n’était, en fait, rien d’autre qu’une nomenclature de tout ce qui avait été trouvé dans la classe, aussitôt après la découverte du crime, avec l’indication de l’endroit précis où chacune des découvertes avait été faite.
Il y avait des cercles blancs un peu partout : sur la petite table de la maîtresse ; près du tableau noir ; sur le sol ; sur les quatre longues tables réservées aux élèves. Un peu partout, sauf sur les murs – où on les avait tracés à la peinture noire.
– Passe-moi une cigarette, dit Duca en tendant la main vers Mascaranti, mais sans cesser de regarder les cercles et, plus spécialement, celui où se lisait le n°19.
– Tenez, docteur.
Mascaranti lui tendit la cigarette et la lui alluma.
Duca Lamberti chercha le n°19 sur le plan. L’ayant trouvé, il lut dessous : Bouteille liqueur. Il regarda un autre cercle, sur le dallage cette fois, et qui entourait le n°4. Le plan portait : N°4 – Petite croix d’or, appartenant probablement à l’un des élèves. Le n°4 se trouvait tout près d’un dessin également tracé sur le dallage, et toujours à la peinture blanche, lequel n’était pas un cercle mais reproduisait des contours humains, ceux de Mathilde Crescenzaghi, la petite institutrice.
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Le Cours du soir André et Maria Fustagni était installé, à deux pas de la place Loreto, dans une vieille villa de deux étages, et de ce style « castel médiéval » qui fit jadis fureur et se retrouve dans beaucoup de villas construites alors au fin fond des faubourgs de la ville, autant dire en pleine campagne, là même où s’élèvent aujourd’hui des blocs d’immeubles de dix, quinze et vingt étages. La villa était un peu en retrait, et la rue prenait devant sa porte des allures de petite place. La camionnette était là, près de l’entrée, en plein brouillard, tous phares allumés et qui faisaient étinceler la plaque de cuivre où se lisait : Cours du soir André et Mario Fustagni. Elle avait amené quatre agents. Un photographe de presse, assis sur le bord du trottoir, somnolait, les revers de son pardessus remontés jusqu’aux oreilles, et il y avait aussi trois ou quatre jeunots : le public. « Il n’est point de spectacle, aussi répugnant soit-il, qui n’ait son public », se dit Duca en descendant de voiture.
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Alors, la seule chose qui était restée vivante en elle était le vif désir de ne pas lui faire trop de mal en se montrant détruite à ce point. C’était pour lui qu’elle se soignait et qu’elle luttait pour recommencer à vivre.
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La vérité était qu’elle ne donnait aucune sensation d’humanité, ni même d’inhumanité, c’était autre chose, différent et étranger au concept d’humanité. « Ceci n’est ni une prison ni une maison de redressement. » Elle reposa le stylo sur le plateau du bureau, d’un geste mécanique, d’automate. « Mais ce n’est pas non plus une maison de vacances ni un camping. »
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