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Critiques de Glendon Swarthout (236)
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Le tireur

Revoir El Paso et mourir.

Books ne va pas bien, il a une saloperie qui le bouffe de l'intérieur et le toubib d'El Paso, celui qui l'avait opéré auparavant, il a trouvé une tumeur, et pas du tout bénigne. Books est en train de crever, il en a au mieux pour trois mois, au pire pour six semaines.

Western crepusculaire, le tireur rend hommage aux caïds du genre, les Hardin, Doc Hollyday ou Wild Bill, Glendon Swarthout leur tire une dernière révérence.

C'est coincé dans sa petite chambre que Books va attendre la mort, on pense à Eastwood et à son Impitoyable qui voyait lui aussi le crépuscule des idoles. Très bon roman, le Tireur n'est pas un western classique de chevauchés et de duels toutes les cinq pages, à la façon d'un revolver chargé d'une seule balle, il s'inscrit malgré tout dans la tradition des grands romans qu'on lit d'une seule traite,
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Homesman

J’ai la main heureuse en ce moment ; surtout avec mes antiquités poussiéreuses ! Homesman, je le voulais, je souhaitais même aller voir le film,je lorgnais dessus depuis un bout de temps, et puis, et puis d’autres sont arrivés, et encore d’autres….

Au XIXème siècle, dans ce vaste territoire d’Amérique du nord, quelque part sur la frontière, un endroit sans cesse repoussé vers l’ouest et la côte pacifique. Dans ces grandes plaines battues par les vents, accablées de chaleur et de sècheresse l’été et mordues par le froid l’hiver, les familles tentent de survivre là, stoppées dans leur soif de conquête d’un ouest sublimé et fantasmé.

Arabella, Line, Hedda et Gro n’ont pu indéfiniment porter les difficultés, les malheurs et les peurs engendrées par cette vie rude, avec des maris qui l’étaient tout autant si ce n’est plus. Elles sont devenues folles ; et parce que dans ces communautés, une femme devenue folle, n’est plus bonne à rien et représente une charge inimaginable pour un homme. Ces femmes devront donc être rapatriées dans l’est pour être redonnées à leurs familles.

C’est Mary Cuddy, une ex-institutrice, venue s’installer dans cette communauté qui se propose. Mary n’est pas une femme comme les autres. Mary est une solitaire qui a appris à vivre en autarcie, à faire les travaux d’hommes sans pour autant renier sa féminité. Mary sait se faire respecter dans ce monde d’hommes, et dans cette société machiste et misogyne.

Mary entraine avec elle un vaurien et voleur qu’elle sauvera de la pendaison en lui intimant l’ordre de l’accompagner durant le long voyage de rapatriement de ces quatre femmes sur lesquelles il va falloir toujours garder un œil vigilent.



Homesman est d’abord le récit musclé, réaliste et dynamique de ce long retour vers l’est au milieu de ces grandes plaines peuplées d’indiens et de bêtes pas toujours très sympathiques.

C’est en quelque sorte un anti-western dans lequel l’auteur incorpore successivement et avec intelligence le récit de la déchéance de nos quatre malheureuses.



Homesman c’est également le portrait de deux principaux personnages. Mary, tout d’abord, parce que dès ses premières apparitions sa personnalité singulière est évidente.

Mais également Briggs pour lequel il faudra prendre le temps de le connaître et de le voir évoluer au cours de ce voyage mouvementé. Sa personnalité se découvrir au fil des pages. Glendon Swarthout le fera avec beaucoup de talent et de subtilité.



J’ai été subjuguée parce roman qui d’une part rentre parfaitement dans le cadre du Nature writting en raison de la part importante de cadre naturel parfaitement rendu dans l’écriture de l’auteur. Ce dernier, au travers de ses personnages féminins rend un vibrant hommages aux femmes pionnières qui ont dû conquérir pas à pas leur place au sein de communautés peu enclines à les considérer.

C’est simple, beau et émouvant ! Et qui plus est joliment traduit par une habituée de la maison (Absolute Darling, Ces montagnes à jamais, La marche du mort

Du très bon Gallmeister !

Je prévoie très prochainement un peu de temps pour le film ….


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Homesman

COUP DE COEUR !



Glendon Swarthout fut un grand spécialiste du western et de l’Ouest américain. Plusieurs de ses romans ont été adaptés pour le grand écran, notamment « Le dernier des géants » avec John Wayne.



Vous l’aurez donc compris, c’est dans les plaines du grand Ouest américain que je vous entraîne aujourd’hui.



Nous avons tous en tête les images de ces chariots remplis de familles de pionniers se dirigeant vers l’Ouest afin de trouver des terres où s’installer. Mais ces terres n’étaient pas toujours l’Eldorado promis et les conditions de vie furent bien souvent très difficiles matériellement sans parler de l’isolement, les voisins les plus proches étant parfois à des kilomètres.



Un hiver fut particulièrement terrible : des conditions météorologiques épouvantables, peu de nourriture, la diphtérie emportant des jeunes enfants en quelques jours.



Quatre femmes, épouses et mères, perdirent ainsi la raison au cours de cet hiver impitoyable. Etant devenues une charge pour leurs époux, la communauté décida de les rapatrier dans leurs familles restées à l’Est.



Elles seront ainsi convoyées par la seule personne ayant accepté de le faire : Mary Bee Cuddy, ancienne institutrice installée seule dans la communauté. Elle va trouver un peu par hasard un homme pour les accompagner et les protéger pendant le voyage : Briggs, un voleur de concession que Mary sauve de la pendaison.



Glendon Swarhout nous fait partager le périple de plusieurs semaines de ces quatre femmes dans leur fourgon et des dangers que Mary Bee Cuddy va devoir affronter avec l’aide de Briggs pour les amener à bon port.



Ce roman est une plongée passionnante dans la vie du Far West. Les portraits psychologiques des personnages sont très bien brossés et nous les rendent attachants.



« Homesman » est un roman qui se lit quasiment d’une traite.



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11 H 14

11H14... mais que cache cet horaire ? Pourquoi donne-t-il son nom à ce roman de Glendon Swarthout ?



Il faudra suivre les pérégrinations de Jimmie au Nouveau Mexique pour connaître la terrible vérité. Car Jimmie, écrivain de profession, n'a pas su dire non à Tyler, quand cette dernière lui a demandé de quitter New York pour enquêter sur la mort de son amant dans sa ville natale...



Troisième roman que je lis de cet auteur... et nouveau changement de style ! On est ici dans le policier vitaminé, avec un vrai antihéros pour personnage principal. C'est plaisant, rythmé, agrémenté d'un soupçon d'ironie... et en prime, une superbe couverture ! Mais avec les éditions Gallmeister, ce n'est pas une surprise...
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Bénis soient les enfants et les bêtes

Ce roman met en scène la faiblesse humaine.

Une bande d'ados réunis dans un camps de vacances sensé les faire devenir des hommes (des vrais), décide un peu à l'improviste de faire un coup d'éclat, suite à un événement qui les a bouleversés.

Avouons-le, c'est une bande de gamins fragiles, perturbés qui sous l'égide d'un chef, commencent à prendre tout doucement, un brin de confiance en eux.

Ce n'est pas un roman tendre, sur l'amitié et les belles valeurs qu'elle peut porter. C'est un roman noir et un tantinet désespéré, sur la fragilité des liens et le peu de place que la société laisse aux "hors normes".

Ces ados essaient d'y échapper.

C'est une belle épopée, un peu drôle, un peu triste.

C'est prenant et touchant.

Très très américain.
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Bénis soient les enfants et les bêtes

Bénis soient les enfants et les bêtes est sorti en 70 et a été republié en 2017. Glendon Swarthout est réputé pour ses livres sur l'ouest américain.



L'histoire est celle de six adolescents pas comme les autres, six loosers coincés dans un camp de vacances en Arizona censés les endurcir et les faire grandir, et du road trip complètement barré qui va les conduire loin de là pour une mission qui leur tient à coeur.



Ce roman, c'est avant tout une ode au courage, à la différence, mais surtout à l'amitié à toute épreuve qui pousse les personnes les plus improbables aux actes les plus braves. Elle met en avant six anti-héros maladroits, incompris et terriblement attachants, des gosses contestataires qui vont apprendre à se dépasser.



Les portraits de chacun se dévoilent au rythme de leur périple nocturne, alors qu'on les voit affronter les obstacles qui se dressent sur leur route et grandir d'heure en heure au contact les uns des autres. L'auteur a choisi de transporter le lecteur dans la tête de leur chef, Cotton, un ado rebelle et colérique déterminé à faire de ses amis (imparfaits et craintifs) des gamins sûrs d'eux et courageux. C'est ainsi qu'à travers son regard de meneur, on en apprend plus sur chacun d'eux, on découvre leur passé, leur environnement familial, leurs failles qui les rendent aussi perturbants qu'émouvants.



Entre réflexions, souvenirs, craintes et excitation, l'auteur nous fait explorer les rouages de cette amitié pas comme les autres, basée sur les différences qui rapprochent. Il distille les informations au compte goutte. On ne découvre qu'à la toute fin ce qui motive leur fuite et le final est à la hauteur du roman : surprenant et beau, empreint de symbolisme.



Un livre qui se dévore, qui prend aux tripes, qui émeut et qui émerveille avec de brusques fulgurances presque poétiques et un esprit de liberté qui plane au-dessus de six mômes pas comme les autres qui nous apprennent le courage, la persévérance et la folie de la jeunesse.
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Homesman

Mon avis : Je suis fan des romans "Nature writing" sur les grands espaces américains et quand on rajoute le thème du western, je suis véritablement harponnée. J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman d'aventure et cette jeune pionnière dans le Far West.



Mary Bee Cuddy est une jeune institutrice qui s'est installée dans les grandes plaines de l'Ouest américain. Elle vit seule, cultive la terre, élève du bétail et affronte le rigoureux hiver où la neige tombe en abondance et peut vous couper du monde pendant des mois.



Durant cette période certaines femmes y perdent la raison; cette année quatre sont devenues folles. Les maris ne voulant plus d'elles, une association les aide à rentrer dans leur famille pour être soignées, Mary accepte de les convoyer.



Un dangereux périple de plusieurs semaines à travers l'Amérique attend la jeune femme mais elle reçoit une aide inattendue en la personne de Briggs qui va chevaucher à ses côtés.



C'est un roman noir, dur, poignant sur la vie des femmes de l'Ouest américain qui vivent au rythme des hivers très rudes, des attaques de bétail, de la mortalité infantile. Une vie de solitude, loin de leur famille avec comme compagne la maladie, la folie et le désespoir.



J'ai beaucoup aimé les joutes verbales piquantes entre Briggs et Cuddy, c'est la rencontre d'une pionnière au caractère affirmé avec un homme grincheux et taciturne.



Mais je crois que le pire moment fut au 3/4 du livre, j'ai pris un véritable uppercut qui m'a laissée complètement abasourdie. Dommage que je n'ai pas trop aimé la fin sinon cela aurait été un véritable coup de coeur.



Il me tarde vraiment de voir l'adaptation cinématographique.
Lien : http://lisalor.loulou.over-b..
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Homesman

Vous voici en présence d'un de mes gros coups de cœur de l'année voire de ma vie : un livre magistrale, un grand roman à mettre dans toutes les bibliothèques !



Homesman est une ode à la vie, au courage, à la femme. C'est une œuvre, je dirai même un chef d'œuvre dur, humain, profond...sublime ! Tout est parfait dans ce livre qui m'a ému en tant que femme, qu'être humain.



Tout d'abord les personnages. Les portraits effectués tout le long du roman - comment ces femmes sont devenues folles mais aussi sur la solitude de Mary Bee - sont magnifiques. Je m'y suis attachée, je me suis ancrée dans leurs histoires et j'ai vraiment encore du mal à parler de ce livre tellement il m'a touché...

Cette femme - Cuddy - qui décide de traverser d'Ouest en Est les Etats-Unis pour permettre à ses êtres de retrouver un espace, un cocoon protecteur dans leurs familles, est une femme comme on en rencontre peu. Ces femmes qui forgent l'histoire, ces femmes qui n'ont pas autant la reconnaissance qu'elles méritent, qui n'ont pas forcément le physique qu'il faut - point souvent mis en avant dans le récit - mais qui ont bien plus : une personnalité, une âme charitable, un être pur et courageux, altruiste et opiniâtre.



Le rapport homme-femme est aussi bien expliqué pour cette époque, ces femmes qui sacrifient tout même leur jeunesse pour partir loin de tout repère et rester seule, travailler, toujours et encore. Des maris inconscients de ce qu'ils leur demandent. Ce roman nous apprend qu'il ne faut pas se fier aux apparences, le seul homme qui va aider et soutenir Cuddy est le voleur, le bon à rien le déserteur. C'est aussi ça la puissance de ce livre, décrire dans toute sa magnificence l'âme humaine. J'ai rarement lu un livre avec des protagonistes aussi approfondis, ancrés dans la vie.



De surcroit, le road trip qu'entreprennent ces six personnes est un voyage initiatique extrêmement important qui va tous les changer à jamais. Aucun n'en sortira indemne, et ils n'en sortiront pas tous vivants... C'est le sens du devoir et du sacrifice qui est mis en exergue dans cette histoire.



Je ne sais pas comment vous le dire... Il faut le lire, il faut se laisser transporter dans cette épopée, dans ses personnages. Ce roman restera gravé dans mon cœur et dans ma mémoire, un des plus beaux récits que j'ai eu la chance de lire...

Je vais aller voir de ce pas l'adaptation cinématographique avec de grands acteurs pour un grand roman...


Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Le tireur

Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallmeister pour ce masse Critique qui m'a permis de découvrir un autre titre de ce genre dont je suis fan : le western.



Si je n'avais jamais lu le roman, je connaissais, un peu, pour ne l'avoir vu qu'une fois et il y a fort longtemps, le film qui en a été tiré par Don Sielgel avec John Wayne : Le dernier des géants.



C'est ce qu'on appelle, sans nul doute, un western crépusculaire. Entendez par là un western qui se passe à une époque presque moderne (ici l'année 1900) et dont le héros est certes, toujours un fin tireur, mais un homme âgé ou malade ou mourant. Bref, la fin d'une époque et la fin d'un mythe.



L'action est ici concentrée en quelques courtes scènes, dont le duel final. La bataille qui se livre est plus intime et moins glorieuse : John Books lutte contre le cancer qui le ronge inexorablement et le réduit à l'état d'une ombre pitoyable, bien qu'encore un homme hargneux, dépendant du laudanum : impossible d'uriner normalement, voire même de tenir debout, et tous ces gens répugnants qui lui tournent autour, viennent lui rire au nez, attendant sa mort dans l'espoir d'en tirer quelque chose.



La galerie de personnages qui l'entourent n'est guère reluisante en effet : se dessinent déjà les archétypes de l'homme moderne. Pas un pour relever l'autre, excepté la propriétaire de la pension, une veuve courageuse qui parvient à dépasser ses préjugés et une compréhensible aversion pour ce type d'homme. Elle est cependant affublée d'un fils en pleine crise d'adolescence, ou d'identité, au choix, qui a pour Books un mélange de respect et de mépris. Je n'ai pas du tout aimé ce jeune blanc-bec... Books lui, inspire plutôt la sympathie, malgré son "tableau de chasse", en comparaison des crétins et des médiocres que j'évoquais plus haut.



Evidemment, cette fine gachette aura à coeur de finir sa vie en beauté, sur un exploit. Avec lui s'éteint la grande tradition des tireurs de l'Ouest américain. Un western qui tranche certainement par son originalité mais à la tonalité trop sombre pour moi. C'est sans doute que je n'avais pas réellement envie d'assister au déclin d'un cow-boy, d'être témoin de ses derniers jours, préférant l'image du "poor lonesome cow-boy" qui s'éloigne dans le couchant. Ah, cliché, quand tu nous tiens...
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Homesman

Dans les grandes plaines de l'Ouest, l'hiver a fait des ravages, notamment dans les cœurs et les âmes de quelques femmes. Mary Bee Cuddy s'engage à en ramener 4 d'entre elles dans leurs familles. Pour faire face à ce long voyage en sens inverse, elle s'appuie sur Briggs, un brigand qu'elle sauve de la pendaison.



Me voilà repartie dans l'Ouest américain, dans des chariots qui bringuebalent, au milieu de paysages désertiques, en proie à l'angoisse des attaques indiennes... Et toujours avec des femmes aux destins forts...



Dans ce roman adapté au cinéma il y a quelques années, il y a 5 femmes manquantes, 5 personnages dont le lecteur découvre peu à peu le passé et les épreuves qui les ont marquées... Et un homme, Briggs, dont on ne sait s'il réussira à se sortir de ses mauvaises combines, mais qui se révèle au fur et à mesure plus humain qu'on ne le pense...



"Homesman" est une histoire troublante, forte, qui me laisse un sentiment étrange, partagée entre fascination et rejet, mais persuadée que je viens de lire un grand livre... Je n'en dirai pas plus, je vous laisse le lire et revenir m'en parler !
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Le tireur

John Bernard Brooks, l’un des derniers survivants de la conquête de l’Ouest apprend, après des années passées à affronter les plus grandes gâchettes du Far West, qu’il est atteint d’un cancer incurable. Il décide de réaliser un dernier coup d’éclat.

Un putain d’auteur. Pratiquement inconnu en France, G. Swarthout est considéré aux Etats-Unis comme l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire du Far West. Edité dans les années 70/ 80 par la série Noire puis les Presses de la Cité, il a disparu pendant 20 ans des tablettes avant que Gallmeister le republie il y a 7 ans . Le tireur ( Une gachette, en série noire)est le son roman référence de Glendon Swarthout. Ce western incontournable, a été porté à l’écran par Don Siegel en 1976, avec John Wayne dans son dernier grand rôle. Pour et selon Claude Mesplède, c’est« un des plus extraordinaires récits sur la mort de toute la littérature ». Alors si Claude l’a dis !

Ce que l’on peut dire aussi de ce roman c’est que Le Tireur est un western magistral, dur et bien ficelé.

Ce roman est même bien plus qu’un western ; les personnages y sont infaillibles, l’intrigue est passionnante. Glaçant, macabre, captivant du début à la fin. Le duel final est un classique. Un conte fascinant, impossible à lâcher avant la dernière ligne. Ce livre magnifiquement écrit va vous laisser scotché dans votre fauteuil pendant plusieurs heures.

Ah dernière petite chose : Ce roman est publié dans une nouvelle traduction intégrale.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le tireur

Glendon Swarthout : Le Tireur. Traduit par Laura Derajinski, Gallmeister (Totem 23)

Résumé de l’éditeur :

Au tournant du XXe siècle, John Bernard Books est l'un des derniers survivants de la conquête de l'Ouest. Après des années passées à affronter les plus grandes gâchettes du Far West, il apprend qu'il est atteint d'un cancer incurable : il ne lui reste que quelques semaines à vivre. Les vautours se rassemblent pour assister au spectacle de sa mort, parmi lesquels un joueur, un voleur de bétail, un pasteur, un croque-mort, une de ses anciennes maîtresses, et même un jeune admirateur. Mais Books refuse de disparaître sans un dernier coup d'éclat et décide d'écrire lui-même l'ultime chapitre de sa propre légende.

Mon avis :

Le tireur est un excellent western crépusculaire : John Books n’est pas l’horrible tueur sans pitié que son curriculum laisse entendre. On apprend à le connaitre pendant ses dernières semaines, ce temps de repos forcé qui lui permet de se livrer à des moments d’introspection. Ses visiteurs en revanche ne sont pas animés des meilleures intentions, car ils espèrent tirer quelques avantages de la mort à venir du tireur, qu’il s’agisse du croque-mort ou du pasteur… La frontière entre les bons et les méchants est assez poreuse. Cette ambiguïté, un personnage l’incarne totalement : il s’agit de Gillom Rogers, le jeune fils de la logeuse du Tireur, fasciné par les armes et les actes de violence.

A la fin de ce très beau western, un clou d’éclat explosif permet à Books de se racheter aux yeux des hommes !

Glendon Swarthout, un auteur extraordinaire découvert grâce au #PicaboRiverBookClub, et accessible grâce aux éditions Gallmeister !

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Homesman

Surprenant et poignant, ce sont les deux qualificatifs qui me viennent à l’esprit pour dépeindre Homesman, ultime roman de Glendon Swarthout qui s’est éteint en 1992, soit quatre ans après la publication de l’ouvrage. Après avoir publié le Tireur dans une nouvelle traduction intégrale, les éditions Gallmeister font à nouveau appel à Laura Derajinski, traductrice émérite, pour nous livrer ce roman en français, ceci pour notre plus grand plaisir.



Il est probable que les lecteurs resteront très longtemps marqués par le souvenir de ces quelques pages où l’auteur décrit le tragique quotidien de ces quatre familles de colons qui tentent d’exploiter une terre vierge que l’on morcelle en concession sans nom. Ce sont les loups affamés qui rôdent autour des frêles maisons de terre, la maladie qui ravage les troupeaux, les enfants qui meurent et des grossesses non désirées qui laminent le cœur de ces femmes courageuses qui ne peuvent en supporter d’avantage. Isolées, repliées sur elles-mêmes, Line, Hedda, Arabella et Gro perdent peu à peu la raison pour sombrer dans une folie muette, entrecoupée parfois de violents éclats meurtriers. Dépassés, démunis, leurs veules maris n’hésiteront pas bien longtemps à se séparer de leurs conjointes devenues désormais bien trop encombrantes.



Le reste du roman tourne bien évidemment autour des deux protagonistes principaux que sont Mary Bee Cuddy et Briggs qui vont tout au long du voyage, tenter de s’apprivoiser tout en contenant les débordements de leurs quatre passagères. Mais l’on aurait tord de s’attendre à un récit convenu où deux personnages antinomiques trouvent enfin le moyen de s’entendre pour faire face aux défis qui se présentent à eux. Glendon Swarthout n’hésite pas à briser les règles pour mieux surprendre le lecteur et l’entraîner dans les tourments d’une histoire qui n’a rien de conventionnelle.



De longues scènes contemplatives très visuelles sont entrecoupées de rebondissements dynamiques qui en font un roman à l’équilibre presque parfait, hormis quelques longueurs que l’on peut déplorer en fin de récit. Dans une contrée sauvage, les protagonistes du convoi maudit trouvent leur place dans une nature hostile mais respectueuse. Mais plus ils se rapprochent de la civilisation, plus ils se heurtent à l’hostilité des hommes qui ne trouvent rien d’autre à faire que de les repousser et les rejeter. En finalité le monde civilisé s’avérera bien plus cruel que le monde du Territoire et c’est peut-être l’un des grands messages que l’auteur tente de faire passer au travers des pages de ce roman.



Parce qu’il fait la part belle aux femmes, on a qualifié Homesman de western féministe ce qui n’est pas vraiment adéquat car bien trop souvent le personnage de Mary Bee Cuddy se fait rabaisser par l’odieux Brigg auquel l’auteur semble vouloir lui accorder le dernier mot. Mais bien évidemment, dans un genre littéraire machiste à l’extrême, Homesman peut apparaître comme le roman qui tente de promouvoir, parfois de manière maladroite, le rôle essentiel des femmes dans la conquête de l’Ouest.



Homesman a été récemment adapté au cinéma. Le film réalisé par Tommy Lee Jones qui interprète le rôle de Brigg, suit très (peut-être trop) fidèlement la trame du récit. C’est Hillary Swank qui lui donne la réplique en endossant le rôle de Mary Bee Cuddy dans une brillante interprétation pleine de sensibilité. Mais on appréciera surtout la sobriété du jeu des trois actrices qui campent les trois femmes de colon gagnées par la folie. Elles donnent ainsi toute l'intensité à ce film bien maîtrisé qui fait honneur au très bon roman de Glendon Swarthout.
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Homesman

En ce milieu du 19ème siècle, quelques pionniers sont partis s'installer au cœur des grandes plaines de l'Ouest, pour y cultiver la terre et y faire fortune.

Mais à la place de la richesse escomptée, c'est une vie rude qu'ils y ont découvert dans des conditions extrêmes : des hivers glacials, des loups hurlant à la porte des maisons, des maladies galopantes, à tel point que cet hiver-là, quatre femmes ont perdu la raison : "C'était une lamentation telle que ces terres silencieuses n'en avaient encore jamais entendu. C'était une complainte d'un tel désespoir qu'elle déchirait le cœur et enfonçait ses crocs au plus profond de l'âme.".

Pour les colons il n'y a qu'une seule solution, renvoyer ces femmes vers l'Est, dans leur famille ou à l'asile qu'importe, du moment que ces démentes soient éloignées de la communauté.

A cause du sort et de la lâcheté du mari d'une de ces femmes, Mary Bee Cuddy, une ancienne institutrice solitaire et vieille fille, se retrouve à devoir les escorter dans l'Est, et pour cela elle s'est attachée les services de George Briggs, un voleur de concession et bon à rien venant d'échapper de peu à la pendaison.



Ce roman s'attache à écrire à rebrousse-poil la légende de l'Ouest américain en y racontant le périple d'une femme courageuse accompagnée d'un mauvais bougre qui rapatrie dans des endroits plus civilisés quatre femmes que quelques années de vie dans le Territoire ont fait basculer dans la folie.

Il est donc bien loin le temps des promesses de richesse, de vie d'aventure dans un territoire presque vierge de présence humaine, un jardin d'Eden en quelque sorte.

La réalité est toute autre : les conditions de vie y sont extrêmes, même l'âme la mieux accrochée finit par y perdre la raison et les événements qui ont conduit ces femmes à devenir folles sont d'une violence rare.

Toutefois, ces scènes m'ont paru moins choquantes à lire que lorsque je les ai vues, mais peut-être est-ce lié au fait que je connaissais déjà l'histoire de ces femmes.

Dans le roman, comme dans le film qui se révèle très fidèle à celui-ci, le rôle des femmes y est magnifié, à commencer par celui de Mary Bee Cuddy,et les hommes y apparaissent comme des êtres vils obéissant à leurs instincts primaires, notamment celui d'avoir une femme pour la seule raison qu'ils ont des besoins naturels à assouvir, à l'image de ce voisin de Mary Bee Cuddy qui refuse sa demande en mariage, préférant aller chercher une belle fille de l'Est pour la ramener à l'Ouest et sans doute lui réserver le même sort qu'à ces quatre femmes.

Car dans le Territoire, les femmes sont une denrée rare : "Les filles à marier étaient plus rares que les huîtres dans le Territoire, où les hommes étaient huit fois plus nombreux que les femmes.", et ne sont que des objets dans les mains des hommes, sauf Mary Bee Cuddy qui refuse de se laisser manipuler et montre une force de caractère bien plus impressionnante que celle de la plupart de ces pionniers.

Même le personnage masculin de George Briggs n'est pas épargné, s'il part en traînant des pieds et qu'il semble évoluer au fur et à mesure du voyage, le lecteur découvre finalement que ce n'était qu'un court moment de grâce car cet homme ne fera que demeurer fidèle à lui-même.

Ce périple prend la forme d'une révélation pour Mary Bee Cuddy : "Elle comprit brutalement qu'elle était dans la même situation, tirée par un chariot et des femmes devenues folles, et par un des époux qui refusait de faire son devoir, et par son propre cœur irraisonné qui s'était précipité sur un chemin que même les anges craignaient d'arpenter. Une nouvelle expérience, oui, mais pas vraiment mortifiante. Terrifiante était le mot.", c'est une figure féminine très intéressante dans la littérature et j'ai suivi son évolution avec beaucoup d'intérêt tout comme celle de l'étrange relation qui la lie à George Briggs.

Le style de Glendon Swarthout est tout simplement admirable et cette nouvelle traduction le lui rend bien.

Il évoque avec beaucoup de justesse et des mots bien choisis le quotidien de ces colons, les difficultés rencontrées, et je ne peux que louer son énorme travail de fouille minutieuse pour mettre à jour ce pan complètement occulté de la conquête de l'Ouest américain.

Car oui, tous les hivers des femmes perdaient la raison et étaient emmenées au printemps en catimini dans des asiles dans l'Est, parce qu'il fallait à tout prix les éloigner et se voiler la face, mettre hors de portée et d'écoute ces femmes devenues démentes d'avoir côtoyé la nature à l'état brut et sauvage, une nature indomptable qui a eu raison d'elles, comme cela est le cas pour les cinq femmes de ce roman.

J'y inclus volontairement Mary Bee Cuddy, car si elle fait partie de ces femmes exceptionnelles grâce à qui l'Amérique a pu se construire elle n'est pas indemne de la vie qu'elle a passé dans cette contrée sauvage.

Je ne pense pas être ressortie indemne de cette lecture, tout comme je suis ressortie secouée de la salle de cinéma, car le fond du récit interpelle et si la narration donne une sensation de détachement ce n'est qu'une impression car c'est plutôt bien tout le contraire qui se dégage de l'ensemble.



Ni tout à fait western ni tout à fait récit épique, "Homesman" de Glendon Swarthout est un roman à l'image du Nebraska de cette époque : rude et violent, et qui, à travers le portrait de Mary Bee Cuddy et de son odyssée en terre hostile, rend un bel hommage à toutes ces femmes qui ont contribué à bâtir l'Amérique.

Un livre et un auteur à découvrir de toute urgence, et ensuite un film à voir, les deux étant parfaitement complémentaires.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Bénis soient les enfants et les bêtes

Des ados, de 12 à 14 ans , sont envoyés par leurs parents , riches et démissionnaires, dans un Camp en Arizona durant tout l'été afin d'en faire des "hommes", des "cow boys". Des ados considérés comme des faiblards, des moins que rien et qui auraient des problèmes psychologiques. Chaque groupe a un nom (Apaches...), a des épreuves à faire durant l'été et un classement....les derniers, sont les Pisseux (le respect, bonjour...) : nos ados qui ratent systématiquement les épreuves et sont la risée des autres groupes.



C'est un roman initiatique qui décrit la nuit de ces six adolescents; nuit où leur vie va changer, où un évènement qui s'est déroulé la veille va les obliger à se dépasser , à changer, à passer d'ados à adultes. Cette nuit est entrecoupée de morceaux de textes, en italique, qui raconte pourquoi ces enfants sont arrivés dans ce camp. On en apprend un peu plus sur leur vie personnelle.



Ils vont aller au bout de leur périple et peu importe ce qu'il peut arriver. C'est un roman assez sombre, cruel, où la nature est fort présente et les animaux (vous voyez lesquels ;) ) sont également présents.



Un roman qui fait un peu penser à Stand by me. Je me demande si ce genre de camp existe vraiment aux USA. Quant à l'évènement qui va les bouleverser, j'ai vérifié , cela existe bel et bien.



Une très bonne lecture que je vous recommande mais attention warning (si j'en parle, cela risque de spolier).
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Le tireur

Comme il se doit dans un western, l’histoire débute par un cavalier.



M. Books a parcouru une longue distance pour retrouver un homme à El Paso et rien ne pourra l’en empêcher. Pas même ce pauvre type qui agonisera sous le soleil pour avoir tenté de dépouiller le cow boy. Car on ne s’attaque pas à un tueur de légende sans prendre de risque.



Mais ce western n’est pas comme les autres. le héros de l’histoire est malade à en crever. Il n’a que quelques jours ou semaines à vivre à cause d’un cancer. Books sait que la nouvelle va attiser la curiosité, les mauvais sentiments et de bien viles intentions. Alors qu’il est cloué dans un fauteuil, sa dernière aventure se décide dans la pension d’une veuve, Mme Rogers, et les flingues ne sont pas près de se taire.



Glendon Swarthout a écrit son roman en 1975, quand le western a perdu de son éclat. La mythologie américaine est tombée dans le sang et dans la boue. Les cow-boys sont des sales types, rustres ou bigots, quand ils ne sont pas des salopards. Pourtant leurs histoires continuent à nous parler. Ici, il s’agit du grand départ, du sens de la vie à travers les derniers jours d’un homme qui va tirer sa révérence et cherche la manière de le faire comme l’homme qu’il a toujours été : par le feu et l’acier et « le goût de la mort sur la langue. »



Gallmeister remet sur l’étalage un auteur essentiel. Merci pour cette belle initiative.



Du bon, du brut et de l’antique. Tout ça brille au soleil noir d’El Paso, sent bon comme du cuir graissé et se hume comme un whisky d’âge.



T. Sandorf
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Le tireur

Le tireur ne se contente pas de raconter des histoires de brigandages, de belles femmes et de saloon. Il raconte les derniers jours de John Bernard Books, dernier tireur du far west digne de ce nom. Et ceux-ci n'ont rien de glorieux puisque le cow-boy se meurt d'un cancer de la prostaste. Et c'est toute la bassesse humaine de ceux qui n'auraient jamais osé le défier dans ses grands jours qui défile à l'entrée et sous les fenêtres de la modeste chambre où l'homme diminué se terre. Glendon Swarthout fait également preuve d'un style littéraire remarquable et de dialogues dignes des plus grands films du genre. Humainement, littérairement et aventureusement, Le tireur vaut le détour !
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Le tireur

John Bernard Books est le dernier grand tueur de l’Ouest. Une légende. Lorsqu’il arrive à El Paso pour consulter un médecin lui ayant jadis sauvé la vie, il apprend qu’il souffre d’un mal incurable et qu’il ne lui reste que quelques semaines avant de disparaître. La nouvelle se répand en ville comme une trainée de poudre et bientôt tous les vautours du coin se rendent à son chevet pour espérer tirer profit de sa mort prochaine : une ancienne maîtresse qui le demande en mariage, un brocanteur qui lui achète sa montre, un barbier qui récupère ses cheveux, un photographe venu tirer son portrait, un journaliste voulant rédiger sa biographie et même le croque-mort qui a prévu de faire payer les curieux qui défileront devant son cercueil. Mais J.B Books ne peut se résoudre à mourir dans son lit, il veut partir dans un dernier coup d’éclat qui laissera une trace indélébile dans les mémoires.



Du grand western, comme on en fait plus. Glendon Swarthout met en scène le crépuscule d’une légende. Il décrit avec précision la déchéance physique entraînée par la maladie mais aussi la fin d’un monde, la disparition du Far West au profit de l’Amérique moderne. Ainsi, le shérif s’adressant à Books : « ça doit faire longtemps que vous n’avez pas regardé un calendrier. On est en 1901. Les jours anciens sont morts et enterrés et vous ne le savez même pas. Vous pensez que cette ville est juste un endroit comme les autres où faire régner une terreur de tous les enfers. Un enfer, c’en est un. Bien sûr qu’on a encore des saloons, des filles et des tables de jeu, mais on a aussi l’eau courante, le gaz, l’électricité et une salle d’opéra, on aura un tramway électrique d’ici l’année prochaine et on parle même de paver les rues. […] Où est votre place dans cette marche du progrès ? Nulle part. Votre place est au musée. Pour être plus précis, Books, vous appartenez à une autre époque, complètement révolue. »



Il n’y a pas grand monde à sauver dans cette galerie de personnages attirés uniquement par l’appât du gain et le profit personnel qu’ils tireront de la mort du tueur. Opportunistes, égoïstes, sournois et couards, ils visitent le malade sous des faux airs de compassion mais Books n’est pas dupe. Lui même sait qu’il n’a rien d’un bon samaritain et qu’il dégage une antipathie cultivée depuis nombre d’année et dont il ne pourra jamais se départir. Seule sa logeuse apparaît comme la bonté même. Un mot sur le dernier chapitre, duel final époustouflant et crépusculaire où les descriptions quasi chirurgicales glacent le sang du lecteur et l’emportent dans un tourbillon de bruit et de fureur. Du grand art !



Le tireur a été porté à l’écran par Don Siegel en 1976, avec John Wayne dans son dernier grand rôle. Qui pouvait mieux que lui incarner J.B Books ?




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Homesman

Il y avait quelques temps qu'il attendait d'être lu et c'est chose faite.



J'ai passé un excellent moment lecture même si le western n'est pas dutout mon genre et ce fut également une très bonne découverte auteur avec ma lecture de "Homesman" de Glendon Swarthout des éditions Gallmeister.



Dans ce roman, on retrouve les codes classiques des westerns (des voleurs, des indiens, des pionniers,...) mais ici, l'auteur choisit de ne pas parler des hommes mais des femmes.



On y suit un convoi, au coeur des grandes plaines de l'Ouest, de quatre femmes brisées, devenues "folles", mené par Mary Bee Cudy, une ancienne institutrice solitaire et d'un seul homme Briggs sauvé de la pendaison par Mary et devant endosser le rôle de protecteur. Ceux-ci doivent entreprendre ce voyage afin de rapatrier les folles dans leurs familles. Curieux convoi me direz-vous mais oh combien passionnant.



J'ai également beaucoup apprécié les récits du pourquoi les femmes étaient devenues folles, des récits terribles, mais qui démontrent bien la rudesse de vie des pionniers.



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Homesman

Ça commence très fort, par une ambiance extrêmement triste puis un évènement glaçant. On est prévenu, ça va être dur, sans doute même terrible.



Quatre femmes sont devenues folles durant l'hiver, dans ces lieus éloignés de tout où elles vivent avec mari et enfants. Est-ce l'âpreté de la vie, la dureté de l'hiver, la faim qui les tenaille en permanence, les grossesses à répétition ou bien autre chose, comme le poids énorme d'être la clé de voûte de la famille ?



On apprendra peu à peu pourquoi elles ont perdu la raison…



Cette histoire de pionniers fait la part belle aux femmes, démontrant si besoin était à quel point elles portent énormément sur leurs épaules, à quel point elles sont fortes, hélas parfois jusqu'à la cassure. Pourtant l'Histoire les a toujours laissées dans l'ombre des hommes. Avec ce roman, Glendon Swarthout leur rend la lumière qui leur a été volée et nous rappelle que certains hommes sont lâches.



C'est une lecture passionnante, avec un personnage féminin haut en couleur, Mary Bee Cuddy, ancienne institutrice, totalement atypique pour l'époque puisque célibataire, indépendante, extrêmement déterminée et grande gueule mais aussi totalement altruiste et généreuse. Pourtant elle semble avoir des fêlures. Son binôme, George Briggs à qui elle a sauvé la vie, est rustre, pas causant et peut-être pas fiable mais indispensable dans la mission d'aller ramener auprès de leurs proches, leurs familles d'origine, ces quatre femmes devenues folles. Car dans l'ouest, il n'y a plus rien pour elles : pas de soins, pas d'asile. Juste une vie qui tient de la survie et du combat quotidien, pour lequel elle ne n'ont plus ce qu'il faut.



Cette histoire m'a comme assommée, plusieurs fois, à cause d'événements d'une extrême violence auxquels je ne m'attendais pas.



Ce récit nous démontre que rien n'est jamais noir ou blanc et que rien n'est gravé dans le marbre. On avance parfois à tâtons, et la vie se charge de nous assouplir le cuir alors qu'on s'était forgé une armure et les certitudes s'effondrent les unes après les autres.



J'ai aimé les personnages, Mary Bee Cuddy et George Briggs, tellement aux antipodes l'une de l'autre, qui avaient beaucoup à gagner au contact de leur altérité mais aussi au contact de ces quatre femmes dont l'esprit s'est réfugié dans la folie.



J'aurais sans doute aimé plus de pages afin que soient un peu plus approfondies les personnalités de Mary Bee et de Briggs que j'ai trouvés passionnants. Néanmoins j'ai beaucoup aimé cette histoire âpre et terrible, très éloignée des westerns hollywoodiens de mon enfance.



L'Amérique s'est construite sur beaucoup de douleurs et de sacrifices, c'est difficile d'imaginer que c'était il y a si peu de temps… Enfin, cette histoire se passe il y a presque deux cents ans, ça me paraît loin et proche à la fois.
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