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Critiques de Graham Greene (311)
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Le consul honoraire

Un groupe de révolutionnaire marxiste projette d'enlever l'Ambassadeur des États-Unis lors de son passage dans une ville de province au nord de Buenos Aires, pour faire libérer des camarades emprisonnés dans les geôles du Paraguay. La mauvaise préparation du plan, l'inexpérience des ravisseurs et un malheureux concours de circonstance ont pour conséquence une fatale erreur. Au lieu d'un ambassadeur, c'est un consul britannique honoraire, alcoolique et ayant dépassé l'âge de la retraite qui se retrouve l'objet du rapt, autant dire du menu fretin, rien qu'y puisse faire pression sur Alfredo Stroessner par le biais de son protecteur Yankee. Séquestré dans une baraque de la favela d'un barrio populaire, dans l'antichambre de la mort, rendu à moitié comateux par l'interaction de la morphine qu'il a reçu avec son éthylisme permanent, le consul honoraire Fortnum reçoit la visite de son compatriote et ami le médecin Parr. Il s'avère que ce dernier ne joue pas franc jeu avec le prisonnier. Non seulement les ravisseurs ne lui sont pas inconnus, mais il appert que la jeune épouse du décati Fortnum, ancienne pensionnaire d'une maison close, est enceinte de ses œuvres...



Opus d'un auteur qui a su se renouveler au fil de sa carrière, écrivant des romans aux tonalités fort différentes, le Consul honoraire, si sa qualité ne le distinguait pas déjà par soi-même, pourrait trouver sa filiation dans le chef-d'œuvre de Greene qu'est la Puissance et la Gloire. On y retrouve une humanité déchue, en proie aux remords, taraudée par des crises de conscience, soumise aux dilemmes qu'imposent certaines situations critiques. Le présent roman s'inscrit ainsi dans la meilleure veine d'un auteur majeur du XXème siècle.

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Notre agent à La Havane

Un roman qui prend toute sa place dans le thème « Espionnage à l’anglaise » du club de lecture et qui m’a fait découvrir un aspect de Graham Greene que je ne connaissais pas. Délicieusement « british » c’est à dire avec un humour sans pareil, l’auteur se moque des services secrets britanniques. Mais un peu comme dans l' »Opération Sweet Tooth », il fait comprendre combien il est aisé pour un homme ayant un peu d’imagination de créer des espions, plus vrais que nature, mais totalement fictifs qui peuvent tromper les services secrets. On pense au roman le plus connu de Graham Green « le troisième homme », et celui-ci apparait comme une parodie des romans sérieux sur l’espionnage et le contre espionnage, quel humour tourné vers lui-même en tant qu’auteur et l’Angleterre qui est bien ridiculisée ici ! Notre pauvre Mr Wormold vendeur d’aspirateur à La Havane n’aurait jamais dû accepter d’être être recruté comme agent secret. Seulement voilà, il a une fille, Milly qui a des goûts de luxe, notre pauvre Wormod va devoir inventer de faux espions et de faux documents que les services de Londres vont avaliser sans broncher et pour lesquels ils vont lui verser de l’argent.



C’est drôle et cela donne bien l’ambiance à La Havane avant la révolution.



L’écriture est gentiment désuète mais très agréable, un bon moment de lecture pour un soir d’hiver avec une tasse de thé ou un verre de Whisky .
Lien : https://luocine.fr/?p=17305
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Le fond du problème

Graham Greene propose le portrait déprimant d’un officier de police dans un comptoir colonial de Sierra Leone pendant la deuxième guerre mondiale. Petits blancs, petits fonctionnaires, petite société, petits arrangements, petit trafics, petit escrocs. C’est dans ce monde qu’évolue Scobie, fonctionnaire britannique, catholique, hanté par le devoir. Trop scrupuleux pour réussir, coincé dans une société rance, Scobie n’aspirerait qu’à la solitude et à la paix mais il est enserré dans les multiples liens de la sociabilité, de son boulot, de son mariage et de ses fidélités diverses. Sa femme souffrant de la médiocrité ambiante, il doit emprunter l’argent pour qu’elle aille l’attendre en Afrique du Sud. C’est Yusuf, mi-commerçant, mi-trafiquant qui le lui prête. Micro-compromission qui en générera d’autres. Scobie va avancer comme par mégarde, presque à son corps défendant, dans une liaison, d’autres mensonges, trahisons, compromissions. A qui rester fidèle ? Son épouse ? Son nouvel amour ? Dieu (qu’il trahit aussi en trompant sa femme) ? C’est le fond du problème. Si le dernier quart du roman est un peu fastidieux (comment le minuscule vermisseau se débat dans les affres du doute, de la culpabilité et de la religion, et comment il s’enfonce après une dernière trahison), Graham Greene réussit un roman de solitude et d’enfermement dans une atmosphère gluante de pluie et de chaleur. Le climat est étouffant, la main-mise coloniale est étouffante (les noirs sont juste des pions dans le décor), et l’atmosphère de claustrophobie est d’autant plus pesante et déprimante qu’il y a la guerre, le blocus et de rares navires qui font la liaison avec le monde extérieur. C’est sans issue.
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Le dixième homme

Le drame faustien a inspiré ce roman. Prisonnier des allemands pendant la seconde guerre et désigné par le sort pour être fusillé, Chavel échange sa survie en cédant tous ses biens à un compagnon de geôle. Il revient quelques années après dans son village d'enfance où se sont installées la soeur et la mère du défunt compagnon. En usurpant l'identité d'un autre, il s'introduit dans leur intimité...

La trame aurait pu donner un récit bien ficelé mais on reste sur sa faim, l'histoire est inachevée et échevelée (pour dire élégamment tirée par les cheveux...)
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La puissance et la gloire

Années 30, au Mexique, au temps des chemises rouges et d ela prohibition. Les prêtres s'enfuient ou choississent le mariage pour ne pas être fusillés. Tout au long de ce roman, nous suivons l'un de ces prêtres qui a pensé lui aussi à partir mais un peu tardivement. Certaines personnes ont pitié de lui et l'aident à se cacher. Pourtant, il ne peut rester longtemps quelque part sans risque pour les habitants eux-mêmes. Chaque fois, il est retardé ou dévié de sa route : on a besoin de lui, le religion est restée implantée dans les coeurs. C'est le moment pour lui de faire le point sur sa vie : un mauvais prêtre qui a succombé au désir et une petite fille est née. Il est aussi alcoolique et le vin prime lors de sa fuite, envers et contre tout. De plus, il reconnaît avoir été orgueuilleux. L'accès à la puissance et à la gloire était son seul souhait.

C'est bien écrit mais assez répétitif. On est partagé visà vis de ce prêtre. On a parfois pitié et en même temps, il est tellement écoeurant, tenant plus à sa vie et à son alcool qu'aux pauvres âmes qui le secourent et se mettent en danger pour lui.
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Un Américain bien tranquille

Un excellent livre qui nous emmène dans les méandres de l'ãme humaine, du sens d'un engagement (quel qu'il soit) ou de son absence. Il prend pour contexte la guerre d'Indochine en 1952, vue depuis Saïgon où sont postés tous les correspondants, journalistes et autres agents plus ou moins secrets, principalement français, anglais, américains, qui côtoient les vietnamiens, mais aussi les chinois de Cholon dans cette ville cosmopolite.



Graham Greene s'appuie sur sa propre expérience pour nous proposer une description très juste de cette ambiance surréaliste, mais ne nous y trompons pas : ce conflit n'est qu'un prétexte. et Graham Greene réussit le tour de force de nous offrir simultanément un fort beau texte, une critique (sévère, mais sans lourdeur) de l'interventionnisme américain, une réflexion sur la vie, l'engagement, l'amitié et j'en oublie probablement. Ce livre est un régal, et une mine de citations.
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Les comédiens

Encore un grand roman de Greene, qui ici nous amène à Haïti à l'poque des tontons macoutes. J'ai adoré ce roman, où on se noie entre mensonges et vérités, entre tragédie et comédie, où tout le monde est comédien et victime. Une grande œuvre.
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Un Américain bien tranquille

Dans l'Indochine encore française, la lutte à fleurets mouchetés entre un jeune américain imbu de son importance et un vieux britannique cynique. Un remarquable roman d'un non moins remarquable écrivain, Graham Greene a été l'un des premiers "grands" à me faire découvrir le plaisir de la littérature, à l'aube de mes 15 ans. Ici on retrouve sa part d'humour acerbe, si britannique, mais on retrouve aussi toujours dans ses livres un humanisme à nul autre pareil. Bâti en flash back, ce roman est passionnant.
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Notre agent à La Havane

Recruté comme espion britannique alors qu'il est vendeur d'aspirateurs, le « héros » devient le sujet d'une comédie : personnages, situations, style, tout est conçu pour amuser le public, en détournant les codes des « vrais » romans d'espionnage. On trouve des « amis » douteux qui se déguisent, des policiers cubains amateurs d'ingénues et de jeux de dames, des représentants de commerce pour des firmes d'aspirateurs concurrentes. Sans oublier des danseuses nues bien grasses, et des secrétaires, idéales, tombées du ciel.

Les situations les plus banales en apparence renvoient à des scènes de suspense inédites, avec tentatives d'empoisonnement dans un dîner public, à des concertations d'espions en chaises à bascule (« rock rock » ponctue la conversation), un duel alcoolisé avec le chef de la police locale.

Propos à double entente et jeux de mots abondent dans des dialogues comiques où chacun poursuit sa pensée sans comprendre celle d'autrui.

Dissimulation, méfiance, inquiétude, frayeurs, sont les maîtres mots, sous le signe de la dérision. La lecture reste fort agréable et drôle, menée avec talent par un écrivain chevronné.

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La puissance et la gloire

Magnifique roman, "au dessous du volcan" mâtiné de Bernanos, comme quoi les Bibliothèques idéales ont du bon, puisque c'est dans celle de Boncenne que j'ai pêché ce bouquin. Les tribulations d'un prêtre alcoolique et damné par la paternité (biologique, pas spirituelle!) dans un Mexique en révolution, qui ne peut s'empêcher, malgré sa lâcheté et sa pusillanimité, d'accomplir son sacerdoce. Des pages à la beauté mémorables : la rencontre avec son enfant perdue, le séjour en prison, l'exécution… Chaudement recommandé, à déguster avec une téquila à portée de main.
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La puissance et la gloire

Années trente.

Le Mexique est à la fois plombé par la mortifère langueur qu'impose son soleil implacable et secoué par les remous que suscite la campagne antichrétienne orchestrée par le gouvernement de Plutarco Elias Calles, farouche anticlérical qui a fait fermer les églises et organisé la chasse aux prêtres en s’appuyant sur des groupes paramilitaires marxistes.

Passant du coq à l’âne, le début de l’intrigue nous emmène aux côtés de divers personnages, parmi lesquels un dentiste anglais exilé là pour d’obscures raisons familiales et qui tire prétexte des successives baisses du peso pour reporter indéfiniment son retour ; un intraitable lieutenant socialiste chargé de combattre cet ennemi du peuple qu’est le clergé ; un chef de police qui passe plus de temps à jouer au billard qu’à pourchasser les hors-la-loi ; une jeune adolescente délurée que les défaillances parentales ont rendue précocement mature…



Leur point commun ? Un lien plus ou moins lointain, plus ou moins fugace avec le personnage central de cette histoire, un prêtre qui porte un lourd poids sur ses épaules fatiguées, celui d’être le dernier homme d’église de la région à ne pas avoir été fusillé, exception faite du père José, un renégat qui a renoncé à la soutane au profit de la survie en acceptant d’épouser sa gouvernante.



Au cours de huit années de fuite rude et désespérée, il effectue un bref séjour en prison où il côtoie la perversion et l’indigence morale, mais il doit composer le plus souvent avec une nature âpre bien que protectrice. S'y disséminent de misérables villages où les milices anticatholiques sèment la terreur en exécutant des otages. Son errance lui fait croiser à plusieurs reprises un métis à l’attitude ambivalente, qui endossera le rôle de Judas…



Notre héros est lui-même un drôle de représentant de Dieu… alcoolique, père d’un enfant pour lequel il éprouve un attachement qui, supérieur à l’amour qu’il éprouve pour son prochain, le torture, il emprunte un chemin vers un martyre dont il doute d’être digne. Ecrasé par ses démons et par le sentiment de sa petitesse, il aspire à l’absolution que lui procurerait une confession que l’absence de prêtre rend impossible. Atteint d’une lâcheté toute prosaïque, il fait preuve envers lui-même d’un impitoyable cynisme, raillant ses ambitions et sa vénalité, mais reste empreint de la légitimité de son devoir, qui dépasse les futiles aspirations individuelles : porter la parole de Dieu, et en rappeler, par sa simple présence, l’existence.



J’ai beaucoup aimé ce roman, sorte de western torpide à l’ambiance lourde où le sens de la spiritualité s’entremêle à la trivialité des contradictions humaines, et où Graham Greene oppose l’irréalisme d’une utopie socialiste fondée sur la chimérique bonté de l’homme au pragmatisme d’une religion qui, profondément consciente de son imperfection, s’y adapte en lui offrant la possibilité du pardon.




Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Tueur à gages

Déambulations et états d'âme d'un tueur à gages n'existant que par ses fantômes quotidiens.



Regards simples sur une vie manqué d'un personnage en quête d'un autre lui même et se raccrochant à des illusions humaines plus décevantes qu'espérées.



Petit moment de détente à prendre entre deux ......
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La puissance et la gloire

Paru en 1940, ce roman, que François Mauriac considère comme le chef d'oeuvre de l'écrivain catholique britannique, a été écrit à la suite d'un voyage au Mexique que Graham Greene a accompli en 1937, voyage au cours duquel sa foi chrétienne s'est trouvée renforcée par ce qu'il a vécu auprès des populations dans le contexte historico-politique de l'époque. La révolution d'Emiliano Zapata et Francisco Villa qui a débuté en 1910 avait pour objectif de mettre à bas la féodalité mexicaine qui concentre les terres, les richesses et le pouvoir entre les mains des élites et du clergé. Malgré des luttes intestines meurtrières, elle laisse au pouvoir à partir de 1920, Alvaro Obregon, Plutarco Elias Calles, Emilio Portes Gil et d'autres présidents dont les gouvernements édicteront des lois violemment anti-cléricales qui ont conduit à de puissants mouvements de contestation et à la guerre des Cristeros. Malgré un compromis ratifié par le Vatican à la fin des années 20, le Mexique a éliminé en quelques années 4000 prêtres qui ont été exécutés ou expulsés et à détruit de nombreuses églises. Il ne reste que quelques centaines de prêtres en 1934 et la moitié des Etats ou Provinces du pays n'ont plus aucun prêtre. Si, il en reste un et c'est là que commence le roman. C'est le personnage principal de "la puissance et la gloire". Un prêtre alcoolique, orgueilleux mais lâche, qui a peur de la mort et de la douleur, qui a commis le péché de chair avec l'une de ses paroissiennes et qui est le père d'une petite fille. Il fuit et se cache depuis plusieurs années. Il n'a pas de nom. Le prêtre est poursuivi par un lieutenant de police tout aussi anonyme qui le traque dans les montagnes, les forêts, les déserts et les villages sous les orages diluviens ou le soleil implacable. Ce double anonymat place la lutte entre les deux hommes, arbitrée par un troisième personnage, un métis dont la race même semble le placer à égale distance entre les deux protagonistes, non pas à un niveau interpersonnel mais au plus haut niveau idéologique où deux vérités s'affrontent dans un combat sans merci. A la moralité exemplaire et indiscutable mais inhumaine du policier s'opposent la foi et le volonté du prêtre qui continue d'exercer son ministère du mieux qu'il peut , même si lui-même, dans l'impossibilité de se confesser, se sait inexorablement damné par ses péchés nombreux et parmi lesquels le désespoir auquel il se laisse aller parfois lui paraît comme le péché sans rémission. Sa vocation de sauver des âmes reste entière car c'est son ordination même qui prend le pas sur ses démons personnels et le conduit jusqu'au sacrifice suprême. Ce sacrifice ne sera pas vain puisque la dernière scène du roman fait apparaître un nouveau prêtre comme une lueur d'espoir. La lutte n'est pas terminée et pour l'auteur la religion catholique reste et restera toujours vivante. Un roman prenant et foncièrement sombre, d'une écriture sobre et profonde tant dans la description des éléments et des paysages que des caractères des personnages.
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Le Troisième homme

La photo du livre de poche résume bien l'ambiance du roman : sombre, noire !

L'auteur a su nous faire partager le danger, l'incertitude, le doute… toute l'ambiance d'une ville vaincue. Très prenant, le suspens sur ce 3ème homme nous tient en haleine, jusqu'au bout, mais le véritable héros du livres c'est Vienne. Malgré la noirceur, c'est un livre qui m'a donné envie d'y aller.
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La Fin d'une liaison

J'ai aimé ce livre. J'ai été confronté à la même situation que le personnage dans la vraie vie et j'ai forcément retrouvé certains de mes ressentiments. C'est une belle histoire sur le désir qui, dès qu'il trouve une forme d'interdit, se trouve exacerbé. L'adultère renvoie souvent, selon moi, au désir plus qu'à l'amour. Notre personnage a bien du mal à le comprendre mais l'historique de ce désir charnel est intéressant. Le manque du corps de l'autre l'emporte sur tout le reste. C'est ce que nous dit G.Greene, il nous l'écrit et le signe. J'ai vécu cela et j'ai adoré me replonger, cette fois en spectateur, dans la tourment de ce désir défendu qui vous rend fou du corps et de la présence de l'autre en vous empêchant de vivre serein dans la singularité originelle. Je n'ai pas lu ce livre, je l'ai dévoré. Page après page, j'ai également dévoré le reliquat de mon aventure passée d'adultère en souriant beaucoup sur ce que j'ai cru être de l'amour. Je porte malgré tout un regard interrogatif sur le jeu que le désir peut mettre en place dans le coeur de chacun de nous. Aujourd'hui j'aime et j'aime dans la sérénité. Ce livre est comme un parallèle à ma vie. Il fait partie de l'âme de ma bibliothèque.
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Un Américain bien tranquille

Le roman de Graham Greene « Un Américain bien tranquille (The Quiet American) » s’inscrit dans cette époque. Ecrit en 1955, il mêle deux intrigues, l’une amoureuse, l’autre politique. Thomas Fowler est un correspondant britannique un peu vieillissant qui couvre la Guerre d’Indochine. Il fait la connaissance d’Alden Pyle, un jeune américain arrivé à Saigon pour conduire une mission d’aide médicale. Pyle tombe amoureux de Phuong, une jeune vietnamienne avec qui vit Fowler, et lui propose de l’épouser. A ce triangle amoureux qui se joue dans les hôtels et les bars légendaires du Saigon d’avant-guerre, se superpose la progressive découverte par Fowler que la mission de l’Américain « bien tranquille » n’est pas si innocente que ça. Elle n’est en fait qu’une couverture pour un soutien de la CIA à l’un des groupes de militaires vietnamiens qui vise à prendre le pouvoir et n’hésite pas à faire exploser des bombes en pleine ville. Outre le style toujours limpide de Greene, les critiques ont aussi salué sa clairvoyance pour avoir mis en avant, dès 1955, le double jeu américain au Vietnam. Le roman a été adapté au cinéma dans un très bon film avec Michael Caine dans le rôle de Fowler.
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Notre agent à La Havane

Un excellent roman d'espionnage où les espions n'en sont pas mais fournissent des renseignements dont le MI6 se montre fort satisfait. Dans le Cuba de Battista un anglais vend des aspirateurs et pour satisfaire les goûts dispendieux de sa fille chérie se laisse convaincre de créer un réseau d'espionnage. J'ai passé de très bons moments à la lecture de ce que l'auteur qualifiait lui-même de "conte de fée moderne"
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Les comédiens

La toile de fond, c'est Haïti sous la domination de Duvalier : entre orages torrentiels et routes inachevées, les Tontons Macoutes sèment le terreur, les balles et la torture. Quelques blancs sans racines, échoués là, courent après l'argent, l'aventure, l'amour, les illusions ou tout cela à la fois. Bien sûr, tout échoue.



Le mensonge et la vérité sont sans fin astucieusement entremêlés dans cette grande comédie tragique de la vie. Dans cette histoire désenchantée, à l'humour désabusé, l'homme, accroché à sa fiole de whisky, n' a plus d'espoir, et sa destinée lui échappe.
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La Saison des pluies

Un ouvrage magnifique et merveilleusement bien écrit. Un récit d'un autre temps au cœur duquel un homme s'est égaré dans ses passions récusant Dieu, l'Amour de son prochain, l'amour entre homme et femme et le sens de la vie. Ce n'est que face à lui-même, à la souffrance silencieuse qui l'entoure, près de personnages parfois aussi tranchés que lui mais aux antipodes de ses positions, qu'il se découvrira en hésitant à mettre un nom sur les sentiments. Il est vrai, il y a longtemps, l'Afrique et le service des plus démunis permettait de tels face à face. Les choses sont aujourd'hui bien différentes. Heureusement, des ouvrages comme celui-ci peuvent participer à l'éveil de l'Etre de chacun.Par la prise de conscience des choses même quand les mots ne peuvent être prononcés.



Un très beau et bon moment de lecture !
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La Fin d'une liaison



La fin d'une liaison est un roman sur l'amour, sur ce sentiment parfois ambivalent, qui tient du désir, mais aussi qui confine à la haine. Et comme, dit-on, Dieu est amour, l'incidence de son existence, de la foi en ce dernier sur nos vies est l'autre thème de La fin d'une liaison.



Le narrateur-personnage est un écrivain, dénommé Bendrix, qui a lié par le passé des liens intimes avec une femme pour le mesquin et inavouable motif d'accumuler du "matériel" sur son mari haut fonctionnaire, pour son prochain roman. Le mode narratif interne est donc celui du Je, propice à toutes les introspections. Les dialogues entre Bendrix et le mari cocufié, qui dans son innocence, a confié ses doutes à ce dernier au sujet de son épouse, sont donc sous tendus par les considérations et les remarques cyniques de l'indélicat personnage. La complexité des sentiments envers la femme pécheresse et le mari portant cornes et œillères, l'amertume, la jalousie qu'il éprouve pour cette femme qui l'a évincé au profit, lui semble-t-il, d'un autre, alors qu'il a lui même donné la dernière secousse entraînant la romance vers le glauque d'une liaison qui tire à son terme, constituent le corps principal du récit. La découverte du journal intime de l'épouse, depuis décédée, ainsi que la révélation de faits pouvant paraître anodins ou miraculeux selon que vous soyez rationaliste ou croyant, fera vaciller les certitudes de l'écrivain athée.



Graham Greene est un écrivain qui se convertit sur le tard au catholicisme . Une partie de son oeuvre est profondément marquée par la foi catholique, par son mysticisme et sa superstition. Les thématiques et problématiques de son oeuvre pourront sembler universelles et intemporelles pour certains; elle apparaîtront singulièrement surannées et fastidieuses à d'autres. Le livre offre certaines réflexions intéressantes sur la création littéraires. Personnellement je n'ai pas retrouvé le souffle et l'universalité de La Puissance et la gloire. L'antipathie éprouvé pour le narrateur, le mysticisme du récit, l'histoire d'amour complexe, tissée d'égoïsme, de haine, couturée de rancœur, ont rendu sa lecture un brin fastidieuse.
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