AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gustave Flaubert (2963)


Sa mère exigeait du couvent une correspondance réglée. Un matin que le facteur n'était pas venu, elle s'impatienta ; et elle marchait dans la salle, de son fauteuil à la fenêtre. C'était vraiment extraordinaire ! depuis quatre jours, pas de nouvelles ! Pour qu'elle se consolât par son exemple, Félicité lui dit :
- Moi, Madame, voilà six mois que je n'en ai reçu !...
- De qui donc ?...
La servante répliqua doucement :
- Mais... de mon neveu !
- Ah ! votre neveu !
Et, haussant les épaules, Mme Aubain reprit sa promenade, ce qui voulait dire : " Je n'y pensais plus !... Au surplus, je m'en moque ! un mousse, un gueux, belle affaire !... tandis que ma fille... Songez donc !... "
Commenter  J’apprécie          150
Vieillard : À propos d’une inondation, d’un orage, etc., les vieillards du pays ne se rappellent jamais en avoir vu un semblable.
Commenter  J’apprécie          150
Il y a douze heures, nous étions encore ensemble ; hier, à cette heure-ci, je tenais dans mes bras... t'en souviens-tu? [...] N'importe, ne songeons ni à l'avenir, ni à nous, ni à rien. Penser, c'est le moyen de souffrir. Laissons-nous aller au vent de notre coeur tant qu'il enflera le voile ; qu'il nous pousse comme il lui plaira, et quant aux écueils... ma foi tant pis! Nous verrons.
Commenter  J’apprécie          150
Gustave Flaubert
Ne lisez pas pour vous divertir, ne lisez pas pour vous instruire, lisez pour vivre.
Commenter  J’apprécie          140
― Oh ! j’adore la mer dit M. Léon.
― Et puis, ne vous semble-t-il pas, réplique Mme Bovary, que l’esprit vogue plus librement sur cette étendue sans limites, dont la contemplation vous élève l’âme et donne des idées d’infini, d’idéal ?
Commenter  J’apprécie          140
Ces nuits fiévreuses et brûlantes, il les passait dans ses livres ; il courait dans ses magasins, il parcourait les galeries de sa bibliothèque avec extase et ravissement, puis il s’arrêtait, les cheveux en désordre, les yeux fixes et étincelants. Ses mains tremblaient en touchant les livres des rayons ; elles étaient chaudes et humides. Il prenait un livre, en retournait les feuillets, en tâtait le papier, en examinait les dorures, le couverts, les lettres, l’encre, les plis, et l’arrangement des dessins pour le mot finis. Puis il le changeait de place, le mettait dans un rayon plus élevé, et restait des heures entières à en regarder le titre et la forme.

Il allait ensuite vers ses manuscrits, car c’étaient ses enfants chéris ; il en prenait un, le plus vieux, le plus usé, le plus sale ; il en regardait le parchemin avec amour et bonheur ; il en sentait la poussière sainte et vénérable ; puis ses narines s’enflaient de joie et d’orgueil, et un sourire venait sur ses lèvres.

Oh ! il était heureux, cet homme ; heureux au milieu de toute cette science, dont il comprenait à peine la portée morale et la valeur littéraire ; il était heureux au milieu de tous ces livres, promenait ses yeux sur les lettres dorées, sur les pages usées, sur le parchemin terni. Il aimait la science comme un aveugle aime le jour.
Commenter  J’apprécie          140
Je vais donc écrire l'histoire de ma vie. - Quelle vie! Mais ai-je vécu? Je suis jeune, j'ai le visage sans ride et le coeur sans passion. - Oh! comme elle fut calme, comme elle paraît douce et heureuse, tranquille et pure! Oh! oui, paisible et silencieuse, comme un tombeau dont l'âme serait le cadavre.
A peine ai-je vécu : je n'ai point connu le monde, c'est-à-dire je n'ai point de maîtresses, de flatteurs, de domestiques, d'équipages; je ne suis pas entré (comme on dit) dans la société, car elle m'a paru toujours fausse et sonore, et couverte de clinquant, ennuyeuse et guindée.
Commenter  J’apprécie          140
Gustave Flaubert
J'ai soif d'âpres études et de longs travaux, la vie n'est possible que quand on l'escamote et dès que vous êtes malheureux imposez-vous un travail, c'est la seule solution.

Vous êtes neurasthénique! Imposez-vous du travail! Ne serait-ce pas une dîme que l'on paye à une mauvaise conscience obscur?

Extrait de la correspondance à Mlle Leroyer de Chantepie
Commenter  J’apprécie          140
Elle se laissait aller au bercement des mélodies et se sentait elle-même vibrer de tout son être comme si les archets des violons se fussent promenés sur ses nerfs.
Commenter  J’apprécie          140
Gustave Flaubert
Je ris tout seul, comme une compagnie de vagins altérés devant un régiment de phallus.
Commenter  J’apprécie          142
Et maintenant si rieur sur tout, si amèrement persuadé du grotesque de l'existence, je sens encore que l'amour, cet amour comme je l'ai rêvé au collège sans l'avoir, et que j'ai ressenti plus tard, qui m'a tant fait pleurer et dont j'ai tant ri, combien je crois encore que ce serait tout à la fois la plus sublime des choses, ou la plus bouffonne des bêtises! Deux êtres jetés sur la terre par un hasard, quelque chose, et qui se rencontrent, s'aiment, parce que l'un est femme et l'autre homme! Les voilà haletants l'un pour l'autre, se promenant ensemble la nuit et se mouillant à la rosée, regardant le clair de lune et le trouvant diaphane, admirant les étoiles et disant sur tous les tons: je t'aime, tu m'aimes, il m'aime, nous nous aimons, et répétant cela avec des soupirs, des baisers; et puis ils rentrent, poussés tous les deux par une ardeur sans pareille car ces deux âmes ont leurs organes violemment échauffés, et les voilà bientôt grotesquement accouplés, avec des rugissements et des soupirs, soucieux l'un et l'autre pour reproduire un imbécile de plus sur la terre, un malheureux qui les imitera! Contemplez-les, plus bêtes en ce moment que les chiens et les mouches, s'évanouissant, et cachant soigneusement aux yeux des hommes leur jouissance solitaire, pensant peut-être que le bonheur est un crime et la volupté une honte.
Commenter  J’apprécie          140
Jamais madame Bovary ne fut aussi belle qu'à cette époque ; elle avait cette indéfinissable beauté qui résulte de la joie, de l'enthousiasme, du succès et qui n'est que l'harmonie du tempérament avec les circonstances. [...] Ses paupières semblaient taillées tout exprès pour ses longs regards amoureux où la prunelle se perdait, tandis qu'un souffle fort écartait ses narines minces et relevait le coin charnu de ses lèvres qu'ombrageait à la lumière un peu de duvet noir. On eût dit qu'un artiste habile en corruptions avait disposé sur sa nuque la torsade de ses cheveux ; ils s'enroulaient en une masse lourde, négligemment, et selon les hasards de l'adultère, qui les dénouait tous les jours.
Commenter  J’apprécie          140
Le style est autant sous les mots que dans les mots. C'est autant l'âme que la chair d'une oeuvre.
Commenter  J’apprécie          140
Gustave Flaubert
La censure quelle qu'elle soit me parait une monstruosité, une chose pire que l'homicide ; l'attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme. La mort de Socrate pèse encore sur le genre humain.
Commenter  J’apprécie          140
Ce n'était pas la première fois qu'ils apercevaient des arbres, du ciel bleu, du gazon, qu'ils entendaient l'eau couler et la brise soufflant dans le feuillage ; mais ils n'avaient sans doute jamais admiré tout cela, comme si la nature n'existait pas auparavant ou qu'elle n'eut commencé à être belle que depuis l'assouvissance de leurs désirs.
Commenter  J’apprécie          140
La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.
Commenter  J’apprécie          140
Le jour qui descendait par la cheminée, veloutant la suie de la plaque, bleuissait un peu les cendres froides.
Commenter  J’apprécie          140
Elle n'était pas heureuse, ne l'avait jamais été. D'où venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanée des choses où elle s'appuyait ?... Mais, s'il y avait quelque part un être fort et beau, une nature valeureuse, pleine à la fois d'exaltation et de raffinements, un coeur de poète sous une forme d'ange, lyre aux cordes d'airain, sonnant vers le ciel des épithalames élégiaques, pourquoi, par hasard, ne le trouverait-elle pas ? Oh ! quelle impossibilité ! Rien, d'ailleurs, ne valait la peine d'une recherche ; tout mentait ! Chaque sourire cachait un bâillement d'ennui, chaque joie une malédiction, tout plaisir son dégoût, et les meilleurs baisers ne vous laissaient sur la lèvre qu'une irréalisable envie d'une volupté plus haute.
Commenter  J’apprécie          140
Les jours de soleil, elle se tourmentait de la soif ; quand il faisait de l’orage, craignait pour lui la foudre. En écoutant le vent qui grondait dans la cheminée et emportait les ardoises, elle le voyait battu par cette même tempête, au sommet d’un mât fracassé, tout le corps en arrière, sous une nappe d’écume ; ou bien, – souvenirs de la géographie en estampes, – il était mangé par des sauvages, pris dans un bois par des singes, se mourait le long d’une plage déserte. Et jamais elle ne parlait de ses inquiétudes.
Commenter  J’apprécie          140
Une belle chose qu’un souvenir ; c’est presque un désir qu’on regrette.
A Ernest Chevalier 29 mars 1841.
Commenter  J’apprécie          140



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gustave Flaubert Voir plus

Quiz Voir plus

L'Éducation Sentimentale

Fumichon, concernant la propriété, évoque les arguments d'un homme politique dont Flaubert parle en ces terme dans une lettre à George Sand: "Peut-on voir un plus triomphant imbécile, un croûtard plus abject, un plus étroniforme bourgeois! Non! Rien ne peut donner l'idée du vomissement que m'inspire ce vieux melon diplomatique, arrondissant sa bêtise sur le fumier de la Bourgeoisie!". De qui s'agit-il?

Benjamin Constant
Adolphe Thiers
Proudhon
Frédéric Bastiat
Turgot

8 questions
174 lecteurs ont répondu
Thème : L'Education sentimentale de Gustave FlaubertCréer un quiz sur cet auteur

{* *}