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Critiques de Guy de Maupassant (3163)
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Notre coeur

Il est de ses livres que j'ai commencé par hasard et sans trop d'attentes, et qui m'a pourtant touché en plein coeur.



Comment se fait-il que ce roman ne soit pas davantage connu et mis en avant ?!

Je vous le garantis : il faut le lire, c'est une merveille (même si les propos misogynes de certains protagonistes frustrés ont mal vieilli, cela n'enlève rien à la beauté de ce roman).



Je me suis délectée de chaque phrase, de chaque mot, de chaque virgule, et ce dès les premières pages.

Et même moi, j'ai succombé et voulu croire en un amour sincère et durable entre Michèle de Burne et André Mariolle (et j’ai été totalement charmée par leur visite du Mont Saint-Michel qui est clairement ma scène préférée).



Maupassant a su dépeindre la psychologie des personnages de ce récit avec beaucoup de justesse, et c’est ce qui fait toute la force et l’intérêt de cette histoire qui, sans intrigue haletante, réussit pourtant à nous captiver et nous embarquer totalement.
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Le Horla et autres contes fantastiques

Ce livre était assez bizarre il faut l’admettre.

J’ai pas toujours compris le plot des nouvelles.

J’avais surtout acheté le livre pour le Horla mais j’ai été dégouté de voir la longueur de ce dernier (trop court).

Cependant j’ai trouvé qu’il y a avait de beaux messages avec une super écriture poétique.
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Sur l'eau

Attirée par la quatrième de couverture qui indique que "Sur l'eau" est une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant, je me suis vite interrogée sur ce que j'étais en train de lire. Rien de fantastique mais un récit de voyage ou plutôt un journal de rêvasseries comme le précise l'auteur.

Il faut dire que j'ai téléchargé gratuitement une version numérique sur ma liseuse et qu'il s'agit bien du récit de 1888 et non de la nouvelle de 1876 qui porte le même nom et qui fait partie du recueil de "La maison Tellier". Les deux textes ne sont pas dissociés sur Babelio actuellement.



Me voilà donc embarquée avec Maupassant à bord du "Bel-Ami" pour une croisière le long de la côte méditerranéenne française, sur lequel il tient un journal entre le 6 et le 14 avril, accompagné par deux marins, Bernard et son beau-frère Raymond.

Partant du chantier du constructeur Ardouin du port d'Antibes, il profite de sa solitude flottante pour arrêter les idées errantes qui traversent son esprit comme des oiseaux. C'est Maupassant qui l'écrit et sa superbe plume nous décrit aussi bien la mer que la terre, des paysages vu du bateau ou des lieux qu'il visite à chaque escale.

Sans but précis, le mauvais temps les oblige à accoster à Cannes, occasion d'évoquer les aristocrates étrangers qui envahissent la croisette. Mais c'est plutôt une Côte d'Azur encore sauvage qu'il décrit quand il fait des excursions a terre près d'Agay, de Saint-Raphaël et de Saint-Tropez.



On voit bien que ce journal n'était pas destiné à être publié car les idées de Maupassant dérivent vers des considérations littéraires, sociales, historiques ou géographiques, ce qui n'est pas sans intérêt mais fait un peu tanguer son bateau au nom approprié de "Bel-Ami", on se demande pourquoi...





Challenge Riquiqui 2024

Challenge Multi-défis 2024

Challenge XIXème siècle illimité

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La Serre

Le réalisme du couple vieillissant Lerebour est saisissant. Madame ronchonne. Monsieur s’interroge. Tout les oppose : il est jovial, elle est acariâtre.

Une histoire très courte. Parfaitement racontée. Amusante pour sa conclusion. Sans plus. Ce n’est pas parmi les meilleures nouvelles de Maupassant.

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Chroniques - Anthologie

N°1830 – Février 2024.



Chroniques – Guy de Maupassant – 10/18.



Cette édition nous rappelle que Maupassant (1850-1893), avant d'être connu comme nouvelliste et romancier travailla comme chroniqueur pour des journaux, « Le Gaulois » et « Gil Blas », « L'écho de Paris », « Le Figaro ». Pourtant il prisait peu cette activité, liée à ses yeux à la fois à l'appartenance à un quotidien et à la nécessité d'une écriture trop hâtive, c'est sans doute le besoin argent qui l'y poussa. Il avait à peu près 30 ans et son séjour dans les différents ministères, dont certains bénévoles, lui firent sentir cette obligation de gagner sa vie. Finit-il par s'ennuyer à faire des écritures administratives bien éloignées de son talent naturel, admit-il que ce mode d'expression journalistique n'était pas incompatible avec son travail d'écrivain, se laissa-il convaincre par le directeur du « Gaulois » qui vit dans le succès de « Boule de Suif » (1880) la révélation d'un auteur plein d'avenir, il leur livra, de 1876 à 1891 plus de deux cent cinquante articles, parfois signés sous un pseudonyme, articulés en différents thèmes ; Société et politique, moeurs, flâneries et voyages, lettres et arts. Cela n'est pas sans rappeler son oeuvre littéraire et certaines chroniques, par le style et le sujet traité, ressemblent beaucoup à ses fameuses nouvelles qui elles-même s'inspirent du quotidien, ce qui fait de lui un témoin privilégié de son temps en même temps qu'un fin observateur de l'espèce humaine.
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Contes et nouvelles

Guy de Maupassant nous propose sept nouvelles sur le thème de la peur.

Les histoires brèves de Maupassant permettent de nous attirer dans son univers.



Avec peu de mots, l'auteur parvient à créer une histoire et une ambiance qui nous plonge dans ce livre est dans ses contes.

Maupassant a le génie de pouvoir raconter une histoire comme le faisaient nos grands-parents.



Il a le don de captiver sélecteur par de courtes histoires brèves, mais riche en émotions.

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Pierre et Jean

N°1828 – Février 2024.



Pierre et Jean - Guy de Maupassant – Garnier.



M. et Mme Roland sont d’anciens modestes boutiquiers parisiens retirés au Havre avec leurs deux grands fils encore célibataires et non installés à leur compte. L’aîné, Pierre est médecin et Jean est avocat. Ils mènent ensemble une vie paisible. Il y a toujours eu entre les deux frères qui ne se ressemblaient pas physiquement une rivalité, la mère ayant une préférence pour Jean qui lui s’intéresse de plus en plus à leur voisine, Mme Rosémilly, une jeune et jolie veuve qui ne lui est pas indifférente. Cette jalousie entre les deux frères devient exacerbée au moment d’un testament rédigé au profit exclusif de Jean et qui fait de lui l’héritier d’une fortune au décès de Maréchal, un ancien ami parisien de la famille. Un doute, d’ailleurs suscité par d’autres proches, commence à s’insinuer dans la tête de Pierre au sujet de la fidélité de sa mère et l’auteur, avec un art consommé du suspense, détaille tout ce qui se passe dans sa tête, entre doute et recherches objectives de ses interrogations. La décision qu’il prendra pour son avenir personnel est révélatrice de ses questions refoulées ou restées sans réponse. C’est une étude psychologique de personnages, dans un quasi-contexte d’investigations policières qui tourne qu’autour de Pierre qui est le seul de la famille à hésiter alors que Jean prépare son mariage avec Mme Rosemilly.. De leur côté la mère reste tout d’abord en retrait puis finit par se confesser à Jean qui est bouleversé par ses aveux, Il ne regardera plus sa mère de la même façon mais son égoïsme naturel reprendra le dessus et, en voyant son frère s’éloigner, c’est un peu comme si la page se tournait pour lui, son avenir est assuré. Seul M. Roland continuera à vivre sur sa petite planète sa vie d’imbécile heureux sans rien soupçonner de l’infidélité de son épouse. C’est d’ailleurs là un trait commun à tous les cocus. Il y a peut-être une sorte de répétition entre l’attitude passée de Maréchal et celle actuelle de Mme Rosémilly, chacun des deux désirant quelque chose qu’il a fini par obtenir à force ténacité et cela explique la décision finale de Pierre, désabusé devant la vraie image de sa mère qui lui est ainsi révélée, celle d’une femme adultère.

Que penser de cette histoire pas si fictive que cela ? Que tout finit par se savoir un jour, que la vérité finit toujours par éclater, qu’il ne faut jamais se fier à ce qu’on voit, que l’hypocrisie et le mensonge se révèlent souvent au moment où on les attend le moins, que tout cela n’est qu’un épiphénomène dans la vie d’un couple ? Tout cela est l’image d’une nature humaine décidément bien loin de l’idéal bourgeois.

Dans ce roman qui date de 1887 on sent dans le style de Maupassant, plus peut-être que dans ses nombreuses nouvelles et particulièrement dans les descriptions, l’empreinte de Zola qui fut son modèle de même que Flaubert. Cela fait de lui un écrivain naturaliste et réaliste. Il est aussi possible de déceler dans la personnalité de Pierre des connotations personnelles, le père de l’auteur, homme volage, se sépara de son épouse et on prétendit même, cependant sans preuves formelles, qu’il est le fils naturel de Flaubert. A travers Pierre l’auteur semble dire son amour pour les mères et son mépris pour les femmes infidèle ou vénales ;

Une autre originalité de cette œuvre est que Maupassant lui-même est l’auteur de la préface de son livre où il révèle sa vision du roman en général.

C’est le quatrième roman de Maupassant, mais pas le seul, plus célèbre cependant pour ses contes et nouvelles. Il fut écrit sans désemparer en un été. C’est, dans une langue toujours belle, une étude pertinente de l’espèce humaine qui ne limite pas à son époque. 



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La petite Roque et 9 autres histoires

Une jeune fille est violée et tuée. On cherche le coupable en soupçonnant des personnes extérieures au village puis ceux qui sont un peu "à part". La conscience du coupable le tourmente, l'image de la jeune fille morte le hante et il ne sait plus que faire. Quel écart entre son image et ce qu'il a montré de lui ! Une description brillante !
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Une vie

Jeanne , fille unique très choyée du baron et de la baronne Le Perthuis des Vauds , avait tout pour être heureuse . Son mariage avec Julien de Lamare , rustre et avare , se révélera une catastrophe . Sa vie sera une suite d'épreuves et de désillusions .

Ce roman , le premier de Guy de Maupassant , est une peinture remarquable des mœurs provinciales de la Normandie du XIXe siècle : hobereaux , domestiques , paysans sont décrits avec beaucoup de réalisme
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Une vie

La Jeanne de l’histoire me semble plutôt innocente, dans tous les sens de ce terme. D’abord c’est une personne pure, qui ne connaît pas le mal, lâchée dans la vie sans préparation réelle, mariée sans presque s’en rendre compte dès la sortie du couvent. Ensuite, innocente, car pas coupable de ne pas avoir saisi la personnalité de Julien avant de le marier; c’était à ses parents de la protéger de ce profiteur. Finalement innocente, trop naïve, pour s’apercevoir ni des infidélités de Julien ni de l’exploitation éhontée de Paul. Oui, la vie peut être pénible lorsqu’on laisse systématiquement son sort dans les mains des autres. Était-ce le lot de toutes les jeunes filles de l’époque?



J’ai globalement aimé ma lecture bien que l’héroïne m’ait désespéré tout au long et que j’ai haï Julien de toutes mes forces. Au moins, la colère du vicomte et la prise en charge par Rosalie à la fin rétablissent une certaine justice en ce bas monde. J’ai aussi trouvé cocasse la différence abyssale entre les deux curés. L’écriture de Maupassant, surtout lorsqu’il décrit paysages et éléments de la nature, m’a charmé, de même que la justesse de ses dialogues. Les personnages sont bien campés, le récit intéressant, la chute suave. J’y ai découvert une autre facette de l’auteur que je ne connaissais que par “Le Horla”.
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La petite Roque et 9 autres histoires

N°1827 – Février 2024.



La petite Roque - Guy de Maupassant – Le livre de poche



Ce sont neuf contes où notre auteur évoque la nature humaine, ses passions, ses failles, ses remords. Avec « La petite Roque » qui donne son titre au recueil, il met l’accent sur la culpabilité qui pourrit la vie d’un homme au point qu’il se donne la mort pour ne pas connaître l’opprobre des tribunaux. Dans les textes qui suivent, Maupassant analyse les passions amoureuses, surtout chez les femmes, entre volonté de séduction, de possession et envie de succomber à des yeux trop bleus ou à un bel uniforme, de profiter de l’occasion, du moment furtif, du vertige de l’illusion, celles qui bouleversent une vie ou la pourrissent par les regrets qu’elles portent en elles, celles qui donnent des amours malheureuses à la suite de l’égarement d’un instant, celles qui suscitent les humiliations infligées pour un plaisir furtif, celles qui bafouent la fidélité conjugale pourtant jurée, celles qui finalement enfantent la solitude, les souffrances, les rides et la résignations, que le temps qui passe, avec l’oubli et la tristesse, ne guérit pas. Au bout du compte, la désillusion est tellement grande que souvent, soit par dépit, soit par obligation, ceux qui auparavant mordaient la vie à pleines dents éprouvent le besoin de se retirer de ce monde si décevant, gouverné bien souvent par des conventions qui vont à l’encontre des sentiments.

Témoin de son temps aussi, il évoque ces pauvres filles, des servantes, séduites et abandonnées, souvent enceintes, victimes des hommes à une époque où les moyens contraceptifs étaient inexistants et qui doivent se battre seules. De cette évocation de la condition humaine, je retire, un peu comme à chaque fois, une impression de solitude chez les différents personnages.



Je note que nombre de ces contes ont pour cadre soit le terroir normand qui était familier à Maupassant, plus volontiers lié sous sa plume au travail, à la misère, aux relations sociales très marquées, aux enfants, souvent illégitimes, aux curés de campagne, au patois, à l’argent durement gagné, à la roublardise, au climat humide, soit le Midi de la France où il fit quelques séjours et qui apparemment lui laissèrent des bonnes impressions et souvenirs et qu’il associe à la richesse, au beau langage, à l’insouciance, aux rencontres mondaines, au célibat, aux rentes confortables, aux mariages arrangés, à la lumière chaude et sans l’ombre d’une soutane…



C’est toujours un plaisir pour moi de lire Maupassant, tant son style est à la fois simple et poétique.
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La Parure

Le plus grand plot twist de la littérature française, j’en ai bien peur.
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Une vie

Magnifique. Une lecture envoûtante, un mélange de désespoir, mélancolie et tendresse. Ce livre m’a transporté dans la vie de Jeanne, personnage qui a touché mon cœur et mon âme. Jeune femme que je souhaitais prendre dans mes bras et à qui j’aurai voulu apporter tout mon amour et ma douceur. L’écriture de Maupassant m’a fait voyager tout au long d’une vie, celle de tout ses personnages et m’a fait remémorer la mienne.
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Une vie

Une vie, oeuvre majeure de la littérature, nous raconte.... Une vie.

Celle de Jeanne, qui sort du couvent avec plein de rêves dans la tête... Et qui va se marier avec un con.

De cette union naîtra un enfant qui deviendra un autre con....

Tout le livre est le chemin de cette femme vers la déchéance...

Bien triste.

Par contre si on est Normand, un intérêt supplémentaire, à savoir la vie régionale au XIX ème, vient compléter le récit.

Bien mais pas non plus transcendant...
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Le Docteur Héraclius Gloss et autres histoire..

N°1824 – Janvier 2024.



Le docteur Héraclius Gloss– Guy de Maupassant – Librio.



Ce sont bien trois histoires de fou que nous conte ici Maupassant.

Ce docteur Gloss qui se pare d'un titre universitaire qu'il n'a sûrement pas s'imagine que le monde dont il recherche l'explication entre absolu et éclectisme, répond au principe de la métempsychose, passe ses journées et parfois ses nuits à lire, prétend que sa naissance remonte à l'an 184 de l'ère chrétienne, croit être la réincarnation de Pythagore lui-même ! Et ce n'est pas tout, cet « homme de Mars » venu de de la planète du même nom et qui en parle avec faconde, et cet autre dont les meubles disparaissent puis réapparaissent comme par enchantement.

En tout cas ils terminent tous dans un asile d'aliénés !



Ce sont bien trois textes, peut-être pas parmi les plus connus du répertoire de notre auteur, qui sont peut-être le fruit de son imagination débordante, peut-être la conséquence d'un atavisme familial mais plus sûrement celui des ravages de la syphilis dont il mourra à l'âge de 43 ans.

Il reste qu'à titre personnel ce n'est pas dans ce registre que je le préfère mais bien plutôt dans celui du nouvelliste, témoin de son temps.
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Boule de Suif - La Maison Tellier

Parce qu’une femme qui se prostitue, c’est une femme qui perd le droit d’être traitée avec respect. On la dépouille non seulement de sa dignité, de son intimité , mais également de son humanité.



C’est ce que l’on constate en lisant Boule de suif, de Guy de Maupassant, une nouvelle qui montre combien une fille de joie perd le respect de la société, combien elle est rejetée, quand bien même son corps est vendu par nécessité ou par sacrifice pour les autres. En définitive, Maupassant dresse le portrait d’une femme, à qui l’on a retiré le moindre statut, la moindre commisération, la moindre humanité, pour la réduire à un objet, à un meuble.



Maupassant parvient à faire ressortir toute la cruauté d’un tel traitement, qui jadis était la norme, et qui l’est encore aujourd’hui. En somme, ce genre de nouvelle nous fait prendre conscience qu’avant d’être une prostituée, une femme est avant tout une humaine et non pas objet que l'on peut s’emparer à notre guise.



Avez-vous lu cette nouvelle ? Aimez-vous Maupassant ?

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Une partie de campagne

N°1823 – Janvier 2024.



Une partie de campagne – Guy de Maupassant – Librio.



Nous retrouvons ici ce qui est chez Maupassant un thème recrurent : l’élément liquide. Dans la première nouvelle qui donne son titre au recueil c’est la Seine et le canotage comme à d’autres occasions c’est la mer que ses origines normandes lui firent très tôt découvrir. Quand il arriva à Paris, ce furent les alentours aquatiques de la Capitale, ses canots, ses parties de pêche, ses guinguettes avec leurs ombres et leurs lumières qui monopolisèrent ses émotions ,ses loisirs et donc ses nouvelles. Qu’elle soit salée ou douce, l’eau, étale ou agitée de tempêtes, elle est omniprésente dans son œuvre et si la mer a une dimension dangereuse mais cependant rassurante par le mouvement des marées, le fleuve est inquiétant et sournois par sa couleur et sa lenteur. La transposition de ses deux interprétations dans ses textes se traduit en thèmes masculins et féminins. Elle est souvent associée à la mort. D’une certaine manière, il accompagne avec sa plume les couleurs des impressionnistes, Courbet puis évidemment de Renoir.



Maupassant eut beau mener une vie parisienne quelque peu mouvementée, il resta attaché à son terroir normand et à ce titre s’en fit le témoin. Dans son œuvre il est souvent question des servantes qui triment quasiment gratuitement pour de riches fermiers, tombent enceintes, mettent leur enfant en nourrice ou s’en débarrassent, ou parfois se donnent la mort de n’en plus pouvoir, des garçons de ferme qui les engrossent puis disparaissent, des maîtres qui après les avoir mises enceintes cherchent désespérément un mari qui se charge d’elle. Ce sont des questions d ‘héritage, de terres, de bêtes et chacun est attentif à son avantage, mais aussi des récoltes, du cycle des saisons, de l’alcool qui fait oublier ou rend violent, des amours malheureuses, de la mort et de ses rituels. Elle est souvent considérée comme une libération, comme un moment à la fois naturel et simple... En cela il est le témoin de son temps mais aussi celui de l’espèce humaine, de la vie.



L’œuvre de Maupassant n’est heureusement pas oubliées et le cinéma et la télévision se l’approprient depuis longtemps en la faisant revivre. Souhaitons que cela dure. Elle en vaut la peine.
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Bel-Ami

Georges Duroy, aussi nomme Bel-Ami par certains, ou plutôt par certaines, n'est pas vraiment le genre de héro qui attire la sympathie. Arriviste, coureur de jupon, inconstant et éternel insatisfait, il est prêt à tous les moyens pour s'élever dans la société bourgeoise parisienne. Parmi tous les moyens possibles, il en utilisera un en particulier : les femmes. Bel-Ami aime les femmes, et il sait se faire aimer d'elles, parfois même un peu trop. C'est le parcours de ce jeune homme à l'ambition sans limites qui nous est contée dans ce roman, depuis son état de crève-la-faim ou presque jusqu'à sa franche réussite sociale et financière. Jusqu'ou ira-t-il? L'histoire ne va pas assez loin pour le savoir, mais l'on peut aisément le deviner. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu d'oeuvre de Maupassant dont j'ai jusqu'à présent lu ''Boule de Suif'' et plusieurs de ses nouvelles fantastiques dont ''Le Horla'' que j'avais beaucoup aimé. On est ici bien éloigné de l'univers fantastique de Maupassant, mais cette histoire d'arrivisme est assez prenante et très accessible, et j'ai pris beaucoup de plaisir à assister à l'ascension vertigineuse de Bel-Ami, bien que ce soit un personnage détestable. Je me suis déjà procuré plusieurs autres romans/nouvelles de Maupassant et j'essaierai d'en lire un par an.
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Le Horla - Lettre d'un fou

Ouvrage scolaire avec 6 pages de présentation et moultes notes de bas de pages à l’usage des étudiants d’aujourd’hui (NB : autre couverture et autre numéro ISBN, mais si je rentre le bon (9782253136460), je tombe sur la page d’un recueil de 6 contes). On pourrait l’intituler « Le Horla ou comment faire son beurre en vendant trois fois la même histoire ».

Quatorze pages pour le Horla de 1886 (publié dans un quotidien sous forme de récit), 37 pages pour le Horla de 1887 (publié en recueil sous forme d’un journal intime) et 9 pages pour la Lettre d’un fou (publiée en 1885 dans le même quotidien que le Horla l’année suivante). Le tout à la queue-leu-leu dans un même livre, cela fait un peu répétitif, mais il faut voir ça sous un autre angle : cela permet de réaliser le travail d’écriture d’un auteur. D’ailleurs, personnellement, j’ai commencé ma lecture par la Lettre d’un fou. L’essentiel s’y trouve déjà ; le reste n’est que broderie autour du même thème.

Intéressant, aussi, de voir comment les découvertes scientifiques de la fin du XIXe siècle pouvaient marquer certains esprits.
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Rose

N°1821 – Janvier 2024.



Rose – Guy de Maupassant -L’Herne.



Ce sont trois courtes nouvelles parues de 1883 à 1885 dans les journaux « Gil Blas » e « Le Gaulois » puis, pour certaines publiées plus tard. Il faut se souvenir que, avant d’être un célèbre auteur français, Maupassant a été journaliste. A cette époque malheureusement révolue, la presse ouvrait ses colonnes à la création littéraire en publiant avec succès des textes sous forme de feuilleton. Cette pratique avait au moins l’avantage de familiariser les lecteurs avec la littérature et les auteurs trouvaient là un moyen de faire connaître leur talent pour ensuite, peut-être, s’imposer dans le domaine culturel. Maupassant fut de ceux-là et il ne fut pas le seul.

D’autre part, réunir ce genre de textes sous un même titre suppose une certaine unité dans le thème traité d’autant que ces nouvelles paraissent avoir été collationnées non pas par l’auteur mais par l’éditeur. Ici, j’ai eu un peu de mal ; d’emblée j’y ai vu la mort dont il est question mais surtout l’amour, déçu dans la première et la dernière, mais cela ne m’a pas paru tellement pertinent. La préface en donne un autre qu’est celui de la couleur, rose qui suscite à la fois les fleurs d’une fête locale, la « demi-couleur » romantique héritée du XVIII° siècle qui évoque la peau et la douceur féminines mais aussi le prénom d’une servante, ici assez énigmatique. Le blanc et le bleu rappellent le littoral méditerranéen, la montagne au loin, les maisons et la mer, quand le dernier texte s’inspire de la palette d’un peintre.

J’ai cependant aimé lire ou découvrir les écrits de Maupassant dont notamment j’apprécie le style, la qualité de la phrase. Pour le style, je n’ai pas été déçu, pour les descriptions de la nature non plus, en revanche ces trois histoires un peu disparates m’ont un peu déçu. Le thème de l’amour entre les hommes et les femmes, qui revient souvent sous la plume de Maupassant, est ici traité sous la forme négative c’est à dire que la déception est au rendez-vous du narrateur qui s’en fait l’écho. Pourquoi pas après tout dans ce domaine aussi le désappointement fait parti du jeu. Dans le troisième texte intitulé « Miss Harriet » c’est d’abord l’amour de Dieu dont il est question à travers le personnage extatique d’une vieille fille anglaise, affublée du surnom de « démoniaque » mais surtout celui de l’amour impossible entre un homme et une femme bien différents.

Cela dit j’observe que Maupassant reste un auteur « à la mode » dans la mesure où il revient assez régulièrement, à la fois sous le support du papier mais aussi mis en scène pour le cinéma et la télévision. Ce fut, entre autre, la série « Chez Maupassant » diffusée entre 2007 et 2011 et « L’ami Maupassant » de 1986. J’ai toujours plaisir à entrer dans l’univers de cet auteur.
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