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Critiques de Gwenaële Robert (231)
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Le dernier bain

Un roman remarquable ! Par l'originalité de son sujet, à propos duquel l'auteure s'est fort bien documentée. Par sa construction, subtile, tenant le lecteur en haleine. Par sa force, sa puissance, le foisonnement de ses descriptions, la profondeur des sentiments évoqués, l'émotion suscitée.

Par son écriture, superbe,riche, dans ses descriptions, qu'il s'agisse du Paris de la Terreur, des sentiments éprouvés par les personnages, ou de l'intérieur d'une boutique de perruquier. Le lecteur est plongé dans la tragédie, celle vécue par les êtres mis en scène, celle de l'Histoire.
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Le dernier bain

Le roman s’ouvre au musée Grévin, devant la fameuse baignoire dans laquelle le 13 juillet 1793 à Paris fut assassiné Jean-Paul Marat, médecin, physicien, journaliste et député montagnard à la Convention à l’époque de la Révolution, les visiteurs se trouvant bien perplexes à la vue de cet objet qu’ils n’imaginaient pas vraiment ainsi d’après le célèbre tableau de David ayant immortalisé la scène du crime. Gwenaële Robert se souvient de la célébration en grande pompe du bicentenaire de cette révolution alors qu’elle était au collège et que ses manuels scolaires plaçaient en bonne position « la mort de Marat » entre la déclaration des droits de l’homme et un portrait de Danton.



Elle soupçonne le peintre d’avoir un peu arrangé l’Histoire dans sa toile - à l’image de sa baignoire peu réaliste -, d’une manière assez manichéenne, aimant « que les choses soient nettes, bien tranchées – comme les têtes que son ami réclamait».

L’auteure nous propose une plongée dans cette période trouble, violente, sanglante, qui n’a pas été qualifiée de « terreur » par hasard, nous donnant une version bien personnelle des quelques jours ayant précédé l’événement tragique.



Sur un fond historique solide, elle développe une fiction dans laquelle Marat est le personnage central, bien que n’apparaissant que très peu. C’est celui dont on parle, en bien pour ceux qui le considèrent comme « l’ami du peuple », en mal pour ceux pour qui il représente le « tyran » responsable du massacre. C’est également celui à qui l’on écrit pour demander une faveur, ou dénoncer les traitres à la république naissante afin qu’il puisse les ajouter à la liste des candidats à la guillotine. Les autres personnages réels sont tout naturellement Charlotte Corday, de son vrai nom Marie Charlotte de Corday d’Armont, et Jacques-Louis David, illustre peintre de la révolution, député lui-même et ami de la victime.



Gwenaële Robert semble avoir fait son choix en ce qui concerne Marat, le présentant sous un jour peu reluisant – c’est le moins que l’on puisse dire –, tant au niveau physique, le député montagnard se baignant pour se soulager d’une maladie de peau douloureuse, qu’au niveau moralité. Elle n’hésite pas à lui attribuer quelques mauvaises actions passées qui lui valent de sérieux ressentiments de la part de personnages fictifs qui auraient pu – mais on ne réécrit pas l’histoire – porter le coup fatal à la place de Charlotte Corday.



Porté par une belle écriture, parfois poétique, le récit est particulièrement attrayant. J’ai aimé le mélange judicieux entre le fictionnel et le réel qui donne un côté épique à l’évocation d’une période sombre de l’Histoire de France.



Le parcours de la baignoire depuis le jour funeste jusqu’à son exposition actuelle au musée Grévin donne la petite touche légère qui permet de savourer pleinement cette très belle lecture.

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Le dernier bain

Le dernier bain, c’est celui de Jean-Paul Marat, ancien médecin, reconverti dans le journalisme depuis le début de la révolution, fondateur d’un journal politique L’Ami du peuple.



Marat, en ce très chaud mois de juillet 1793, vit cloitré, malade, affligé d’une terrible maladie de peau particulièrement nauséabonde, dans son appartement de la rue des Cordeliers, entouré de sa sœur et de sa maîtresse.



Orchestrant depuis sa baignoire la valse des dénonciations, il condamne à mort par ses signatures tous ceux qu’il soupçonne d’être hostiles à la révolution, sans preuve aucune.



Marat n’a plus que trois jours à vivre mais ça il ne le sait pas. Une jeune fille prénommée Marie Anne Charlotte de Corday d’Armont, retenue par l’Histoire sous le nom de Charlotte Corday, vient d’arriver à Paris depuis sa Normandie natale avec un projet funeste en tête : tuer Marat qu’elle estime coupable de la Terreur et sauver grâce à son geste la Révolution…



Le dernier bain est le second roman de Gwenaële Robert après le très réussi Tu seras ma beauté. Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que je suis particulièrement friande de ses romans pour la jeunesse qu’elle signe sous le nom de Gwenaëlle Barussaud.



Cette fois-ci l’auteure nous entraîne dans un passionnant roman historique au cœur de la Terreur et au plus près d’un épisode les plus marquants de cette période : l’assassinat de Jean-Paul Marat. Une période sinistre où chacun vit dans la peur de se faire dénoncer et de finir comme les aristocrates : à la lanterne.



A travers le regard d’une poignée de protagonistes réels ou fictifs qui gravitent autour de Marat, l’auteure retrace les jours qui ont précédé et suivi son assassinat : le peintre David et grand ami de Marat, Théodose, un moine défroqué reconverti en écrivain public, son père perruquier de son état, Marthe la lingère de Marie-Antoinette, Jane une jeune anglaise en soif de vengeance et Charlotte Corday.



Beaucoup de ces personnages auront une bonne raison de vouloir la mort de Marat, une seule aura le courage d’aller jusqu’au bout de son dessein et en paiera le prix fort, en montrant un courage et une détermination sans faille jusqu’à la guillotine, forçant le respect de Fouquier-Tinville, l’accusateur public.



Que vous dire à part que j’ai eu un coup de cœur pour ce roman d’un grande qualité littéraire comme toujours avec Gwenaële Robert, j’adore son écriture qui manie une vocabulaire soutenu et particulièrement ciselé, tout en étant fluide, vif et haletant.



J’ai adoré les personnages qu’elle met en scène en particulier les figures féminines que sont Marthe, Jane et Charlotte. Je m’attendais à suivre Charlotte Corday et en fait, elle n’est qu’une des protagonistes de cette histoire et intervient finalement assez tard dans l’intrigue, j’ai été agréablement surprise par cet aspect et par le talent de l’auteure car tous les éléments du récit apportés par chaque personnage s’imbriquent et convergent vers l’assassinat. Tous vont se retrouver au plus près de l’événement qui va bouleverser le cours de leurs existences.



J’ai tout autant apprécié la forme de ce roman, proche du roman policier qui démarre par une analyse du célèbre tableau de Marat. Comme dans tout polar, il y a la victime, particulièrement antipathique qu’on ne plaint pas, les protagonistes qui ont tous un mobile et si je ne connaissais pas déjà la fin, je me serai demandé tout au long du récit, lequel d’entre eux était finalement le coupable.



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Le dernier des écrivains

Je ne suis pas fan de romans policiers mais j’ai plongé avec plaisir dans celui-ci en raison de l’atmosphère : les événements se déroulent à l’intérieur des remparts de St Malo et il est question de littérature puisque Pierre Le Guellec disparaît alors qu’il s’apprêtait à recevoir le prix Nobel de littérature. Son attachée de presse, Marie Rivalain, l’a bien déposé à l’aéroport de Rennes mais il n’est jamais arrivé à Stockholm. Tout d’abord réticente, Marie, qui a une admiration sans borne pour Pierre Le Guellec qu’elle considère comme le dernier des écrivains à l’ancienne, finit par mener l’enquête pour savoir ce qui lui est arrivé. A-t-il disparu volontairement ne supportant pas la pression du Nobel ? A-t-il été tué ? Par qui ? Pourquoi ? Un livre que j’ai lu avec beaucoup de plaisir et qui donne envie de partir illico du côté de St Malo. Un seul bémol : un des chapitres qui donne des éléments très importants pour l’intrigue semble tomber « comme un cheveu sur la soupe » au point que je suis revenue en arrière pour vérifier que je n’avais pas sauté un chapitre par inadvertance… Mais ça n’a pas du tout gâché la suite de ma lecture.
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Le dernier des écrivains

Non ce roman n'est pas un thriller et c'est bien dommage de l'indiquer sur la couverture car ça peut induire en erreur et mener à une déception que ce roman ne mérite pas.



En effet, il a de nombreuses qualités dont la beauté de l'usage des mots.

Il aborde des thématiques intéressantes : les enfants de divorcés, la relation père fille, les rapports des écrivains - journalistes- maisons d édition avec leur lectorat, l'amour d'une ville bretonne magnifique et des légendes qui l'entourent, des corsaires à Chateaubriand.



Oui la ville de Saint Malo est un personnage en tant que telle.



La réflexion aussi de l'idolâtrie du parent pendant l'enfance à la désillusion à l age adulte de ne découvrir qu'un être humain et ici la révélation : mais quel être humain !



J'ai eu du mal au début car je m'attendais à lire un thriller, quand j'en ai fait mon deuil, la lecture a gagné en fluidité et j'ai trouvé cette histoire belle et bouleversante.



Les derniers vœux exaucés, la réconciliation, la lumière sur l'homme derrière l'écrivain.. tout ça est splendide.



Bonne lecture
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Le dernier des écrivains

Gwenaële Robert n'est certes pas le dernier des écrivains. Elle varie les genres, romans historiques, policiers, et sa plume s'adapte en restant de grande qualité. Avant tout l'on partage son plaisir d'écrire. On savoure le choix des mots et le rythme des phrases. Ils offrent au lecteur un espace temps et une coloration qui se mêlent au cadre de l'intrigue et lui donnent une atmosphère particulière. Le lecteur s'en imprègne, les personnages s'installent progressivement derrière leur part mystérieuse. Et lorsque le dévoilement se réalise et que l'on sort peu à peu du brouillard, cela se fait naturellement sans agression aucune. L'empathie et leur humanité ont permis de comprendre leurs forces et leurs faiblesses Car à l'image de l'écrivain et prix Nobel Pierre le Guellec, comme chez les autres personnages, et comme en tout un chacun, il y a du suprême et du médiocre, de l'imaginaire et du réel.

Un roman où il fait bon se laisser porter derrière les remparts de Saint Malo ou sur l'île du Grand Bé, de respirer les embruns littéraires ou des Terre-Neuvas. Un roman "policier" sans police ni hémoglobine. Un roman qui vous embarque.
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Le dernier bain

On connaît tous ce tableau de David représentant la mort de Marat dans sa baignoire, incontournable des manuels scolaires. Mais que sait-on exactement de l'événement ?

Pour ma part, je n'en savais finalement pas grand-chose.

Dans ce court roman historique, Gwenaëlle Robert nous conte ce récit. Conter, car l'autrice revendique elle-même la part de fiction du roman.



Au jour le jour, heure par heure, nous découvrons les dernières heures de Marat, le révolutionnaire Ami du Peuple, avant son assassinat. Mais paradoxalement, ce n'est pas lui que nous suivons.

C'est par ellipses successives que nous le rattrapons, en suivant Jane, l'Anglaise, Marthe, la lingère de Marie Antoinette, Charlotte, la jeune provinciale, Théodose, le prêtre défroqué. Marat, lui, immobile dans sa baignoire, n'est presque qu'un figurant de ce roman. La baignoire même lui volera la vedette.



De tous ces êtres à qui, directement ou indirectement, Marat a donné des envies de meurtre, qui franchira le pas ? Si vous connaissez l'Histoire, vous le savez déjà, j'avoue que je l'ignorais totalement. Et si j'ai conscience que la fiction est bien présente dans le roman, toute proportion gardée, j'ai pourtant eu l'impression de prendre une vraie leçon d'histoire.



Certains romans historiques très documentés sont parfois un peu froids, arides, difficiles à aborder. Ce n'est pas du tout le cas ici. Avec un style beau mais épuré, l'autrice nous plonge au côté de ces hommes et femmes, au coeur de cette période troublée. Je me suis très rapidement attachée aux personnages, qui s'ils ne sont pas réels, sont terriblement réalistes, parfaitement dessinés. La société révolutionnaire, entre espoir, violence, vengeance et délation, est très bien rendue.



Sans aller jusqu'au coup de coeur, j'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman. Ma découverte de l'autrice ne s'arrêtera pas là : j'ai déjà Never Mind dans ma PAL , et me réjouit de découvrir la tentative d'assassinat de Napoléon.
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Sous les feux d'artifice

1864, le second Empire, la création de stations balnéaires aux quatre coins des côtes françaises sous l'impulsion de la famille impériale et du duc de Morny. Cherbourg n'est pas en reste et se prépare aux festivités associées à l'ouverture du casino et à la mise en place d'un train de plaisir qui y amènera les parisiens.



1864, au cœur de la guerre de Sécession, deux navires ennemis se retrouvent au  de la rade de Cherbourg.



1864, la France se retire peu à peu du Mexique, et soutient l'arrivée d'un nouveau couple impérial, le placide Maximilien de Habsbourg et l'ambitieuse Charlotte de Belgique.



Trois évènements que Gwénaëlle robert lie dans un roman passionnant qui associe l'actualité internationale : une batailles de la guerre de sécession à nos portes (ou plutôt à nos ports), le dernier sursaut de la mainmise européenne sur un pays en passe de se libérer du colonialisme, et les fastes du Second Empire ... tout en évoquant les difficultés économiques normandes dont les usines textiles ne reçoivent plus le coton sudiste. 



On frémit avec la belle Charlotte dont les premier jours de mariage ne ressemblent en rien à ce qu'on lui avait annoncé à mots couverts et qui découvre que le Mexique n'est ni l'Eldorado ni une de ces cours européennes dont elle connaît tous les codes !



Un roman qui réussit à nous plonger dans chaque classe sociale, des militaires qui s'assurent que le combat naval fratricide n'aura pas lieu dans les eaux territoriales françaises, les ouvrières qui veulent bien travailler au casino tout en refusant les attouchements, la mère de petite noblesse qui peine à trouver les fonds nécessaires à la dot de sa fille, le journaliste avide de troquer les billets mondains pour des chroniques politiques ... 



Une auteur qui confirme son talent, et qui se renouvelle 



A suivre ! 



Je remercie NetGalley et les Editions LE Cherche Midi qui m'on offert cet ouvrage 



#Souslesfeuxdartifice #NetGalleyFrance
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Le dernier des écrivains

Que s’est-il passé ce 8 décembre ?

Marie Rivalain, l’attachée de presse de Pierre Le Guellec avait tout préparé : sa venue à Saint-Malo pour garder le chien, acheté le billet d’avion ; elle avait conduit l’écrivain à l’aéroport, direction Stockholm pour recevoir son prix Nobel de littérature. Pourtant, il n’est jamais arrivé à destination. Disparition inquiétante ou volontaire, enlèvement, assassinat ?



C’est Marie, l’attachée de presse qui se trouve au cœur de ce roman policier, c’est elle qui cherche à comprendre ce qui s’est passé et qui va faire apparaitre un nouveau Pierre Le Guellec au fil des pages. Ce roman vaut autant par l’ambiance que la recherche de la vérité. Un rythme lent, des questions, des indices ou des phrases qui interpellent et qui se mettent bout à bout, « Il y a ce qu’on montre, et ce qu’on cache ».

L’enquête prend son temps, une semaine en tout, dans une atmosphère pesante. L’intrigue propose une belle galerie de portrait, chacun avec ses secrets, ses fêlures, ses mensonges, et des non-dits. Voilà un roman policier très plaisant et très bien construit. On savoure ligne après ligne. Le ton, l’écriture sobre et efficace sont aussi le garant de cette réussite.



Gwenaële Robert nous tient en haleine jusqu’au bout avec un certain nombre de surprises tout au long du roman. La fin est extra et finalement l’histoire se reconstitue intégralement. C’est une vraie réussite.

Merci à NetGalley et aux éditions Les Presses de la Cité pour cette lecture réjouissante.

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Le dernier bain

Gwenaële Robert nous présente la Révolution Française sous un jour plus proche sans doute de la réalité que l'image à laquelle on pense lors des commémorations festives du 14 juillet : le peuple de Paris a peur car même ceux qui partagent les idées révolutionnaires craignent d'être « raccourcis» suite à quelque dénonciation fantaisiste. La Terreur est gérée par Marat depuis …son bain (ou ce qui en fait office) car la maladie le cloue chez lui.

Trois femmes souhaiteraient la mort de « l'ami du peuple » La première est la lingère de l'ex-reine Marie-Antoinette, toujours à son service au Temple. Mais elle n'a pas l'envergure pour passer à l'acte. Les deux autres par-contre iront jusqu'au bout de leur fantasme. Mais il n'y a place que pour une seule assassine dans l'Histoire et le hasard a choisi Charlotte Corday, la Normande têtue qui est choquée par le comportement de Marat et de ses sbires, alors même qu'elle approuvait plutôt les idées de la Révolution. Et l'Anglaise Jane Ashley, qui voulait venger son père, mais qui a raté son coup de quelques minutes, s'en retournera sans doute dans son pays. Un moine apostat et le peintre David, grand ami de Marat, complètent le « casting » de ce roman, qu'on peut qualifier d'historique car le fonds du roman est bien conforme à la réalité. On peut reprocher à l'auteure de n'avoir pas contrôlé certains détails, mais ce n'est pas important. Ainsi la référence fréquente à l'an II du calendrier républicain en ce mois de juillet 1793 n'est pas judicieuse car ce calendrier n'entrera en vigueur qu'en octobre1793 ( le 15 vendémiaire an II)

Gwenaële Robert écrit bien : son style est fluide et vivant. J'ai pris plaisir jusqu'au bout à lire son roman.

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Tu seras ma beauté

Lisa, professeur de sport au physique parfait, rencontre un écrivain Philippe Mermoz, lors d'un salon du livre et entreprend de le séduire.



Mais à la place de son numéro de portable, c'est une adresse que glisse l'écrivain entre les pages du livre dédicacé.



Or, Lisa n'excelle pas dans l'art de l'écriture et passe un pacte avec sa collègue Irène.



C'est Irène qui entamera une correspondance épistolaire avec cet homme avec en vue l'objectif de Lisa , décrocher un rendez-vous galant.



Jeu étrange et dangereux.



Irène, professeur de français et amoureuse des mots, ne s'y trompe pas ; à travers elle, le séduisant écrivain Philippe Mermoz en aime une autre.







Avec cette correspondance, Irène recherche avant tout "une communion littéraire, le goût partagé des belles lettres mais aussi le plaisir d'une désuétude assumée".



Mais lorsque la date de rencontre est fixée, Irène plonge dans le désarroi le plus total.







Irène s'est prise de passion pour l'activité d'écrire laquelle remplace les amis, sa jeunesse et bien d'autres choses encore qui manquent dans sa vie.



Elle s'ennuie. Son existence terne ne lui apporte ni bonheur, ni désir. Elle s'étiole dans une vie de couple trop tranquille, dans une petite ville de province et héberge des illusions romantiques idéalistes. Sa seule évasion, elle la trouve dans l'écriture.



Les lettres la transforment, la révèlent à elle-même.



Les mots ont un pouvoir guérisseur, pour Irène comme pour l'écrivain.



Ce roman apparaît pour les deux principaux protagonistes comme l'histoire d'une délivrance, d'une renaissance.



Ils se sauvent mutuellement.



La fin ouverte, m'a je dois le reconnaître, un peu frustrée mais elle continue à faire vivre les personnages et nous laisse le soin d'imaginer nous-même la suite.



Ce livre est un vrai petit bijou au charme et à l'écriture suranné.



Il nous donne envie de prendre notre plus belle plume et écrire car la relation entre les mots et le papier est la plus séduisante des histoires d'amour.







Un premier roman particulièrement réussi et un beau coup de coeur!




Lien : http://leslecturesdeba.eklab..
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Never Mind

Never mind (= aucune importance, ce n'est pas grave, curieux titre en anglais, mais trouvant son explication (un peu bancale) en fin de récit) est un roman historique de Gwenaële Robert.

Ce roman est basé sur des faits réels : Paris, Nivôse de l'An IX (décembre 1800), l'objectif : abattre le Premier Consul, Bonaparte.

Cadoudal (chef chouan) a l'idée plus qu'aléatoire de faire tirer sur Bonaparte. Mais c'est Chevalier, "artificier jadis employé par le Comité de Salut Public à la fabrication des poudres", qui a la grande idée de la "Machine infernale", un truc à faire sauter tout un quartier.

Opposés idéologiquement, mais ayant croupis dans les mêmes prisons, jacobins et royalistes se focalisent sur ce même but "la haine du nabot corse finit par rapprocher les camps ennemis", et c'est à qui réussira en premier, permettant soit à la République, soit à la Monarchie de diriger à nouveau le pays.

Voulant griller la politesse aux jacobins, des complotistes royalistes, menés par Joseph de Limoëlan, décident du lieu, la rue Saint-Nicaise, fort étroite, et de la date : le soir de Noël.

Tout était prévu pour réussir. La mèche qui devait faire sauter la Machine infernale met le feu aux poudres quelques secondes trop tard. Tout rate, en un sens. La cible, Napoléon Bonaparte, en sort indemne.



Mais des badauds, de simples riverains, et surtout la pauvre et petite Marianne -qui hantera Joseph de Limoëlan- meurent.



Bonaparte, persuadé à tort que des royalistes ne peuvent pas faire un coup pareil un soir de Noël, veut les têtes de ceux qui grenouillent dans la sphère jacobine.

Joseph Fouché, son ministre de la Police, ancien jacobin, sait très bien, par son système de fichage systématique de tout le monde (système ancêtre de toutes les polices modernes), que les responsables de cet attentat sont les royalistes. Mais Fouché, qui n'est pas homme à être rongé par les remords ou les scrupules, fait d'une pierre deux coups et se débarrasse des jacobins tout comme des royalistes qui passent à portée de ses filets...



Le roman de Gwenaële Robert se lit facilement et avec plaisir. On sent que la romancière est allée puiser aux sources d'époque : le journal "Le Moniteur", les minutes des auditions, interrogatoires, etc. Ce roman fait d'ailleurs plus penser à un de ces sérieux docu-fictions historiques, didactiques plus que romanesques, de la télé qu'à un grand roman historique. le tout est soigneusement réfléchi, bien structuré, mais il manque une certaine profondeur psychologique.

Pour conclure : si on veut approfondir ses lectures sur cette époque et à propos de ce thème mieux vaut lire "Une Ténébreuse Affaire", De Balzac, et/ou l'essai très fouillé et d'une grande puissance psychologique "fouché" par Stefan Zweig.

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Le dernier des écrivains

Saint-Malo – Aujourd’hui.

Marie Rivalain est une jeune femme solitaire, très impliquée dans son travail d’attachée de presse auprès des écrivains.

Notamment pour Pierre le Guellec, nouveau lauréat du prix Nobel, qui part en avion pour Stockholm….



Sauf que… Son éditeur, les personnes du Nobel l’attendent en vain, à sa descente d’avion.

Que lui est-il arrivé ? A-t-il disparu volontairement, est-il mort, s’est-il fait enlever ?...



Marie qui loge chez lui, qui le connaît bien, sait qu’il a horreur des mondanités, des prix de toutes sortes…

Pourtant : « Pierre le Guellec disait avec simplicité et modestie toute sa joie de recevoir un prix si prestigieux. Ce que cela signifiait pour lui, fils d’une famille de pêcheurs sur dix générations, qui ne savaient ni lire, ni écrire et avaient passé leur existence battus par les vents, les corps secoués de tempêtes, brisés sur les écueils de Terre-neuve, à pêcher la morue sept fois par an. (…) A quatorze ans, son père l’avait fait embarquer avec lui sur le Victor-Pleven, le dernier terre-neuvas, pour son ultime course. Une expérience fondatrice : pour la première fois, je me confrontais à l’absolu, je ne devais jamais l’oublier. »

Quelqu’un d’authentique dans ce monde très médiatisé.

Mais Marie qui enquête à Saint-Malo, va vite découvrir qu’entre l’image proposée au public, et la réalité de la personne et son histoire, il y a souvent un grand fossé….

A-t-elle été dupée, trahie par Pierre ? Elle pensait qu’il la considérait comme une amie, quelqu’un à qui on peut faire confiance…



Ce que j’ai aimé dans cette histoire, c’est le suspens parfaitement bien maîtrisé par l’auteure, l’analyse psychologique très fine de Marie et surtout, les coulisses du monde de l’édition…

Pensez donc ! Un Nobel !... Chaque éditeur en rêve, peu le réalisent.

Comment transformer une disparition (volontaire ou non. Là n’est pas le sujet pour l’éditeur) en un accroissement significatif des ventes et de la notoriété de l’éditeur…



Jusqu’à la dernière page, l’autrice réussit à surprendre son lecteur.

Un excellent moment de lecture, agréable, bien écrit et intelligent.



https://commelaplume.blogspot.com/

instagram : commelaplume



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Sous les feux d'artifice

En 1864, deux récits se croisent : ceux de Charlotte et Maximilien, nouveaux impératrice et empereur du Mexique, et ceux de Théodore Coupet, journaliste mondain, et Mathilde des Ramures, bourgeoise qui cherche à regagner la fortune perdue par son mari. Ces destins sont liés par la Guerre de Sécession : alors que les premiers sont les pions de Napoléon III pour faire en sorte que le Sud des Etats-Unis reprenne les exportations de coton, les seconds assistent à la bataille d’un navire nordiste face à un bateau sudiste au large de Cherbourg…



J’ai apprécié ce roman historique à l’intrigue bien menée et d’une grande précision historique, tant du point de vue des événements que de la vie quotidienne sous le Second Empire. J’ai aussi beaucoup aimé le style de l’autrice, très élégant et agréable à lire. Gwenaële Robert a un don pour ralentir le rythme et créer des scènes dans lesquelles chaque détail décrit compte (comme dans le premier chapitre ou dans la scène de la nuit sur le billard), mais aussi de créer de discrets clins d’œil littéraires (à Flaubert notamment me semble-t-il), tout en ponctuant son récit de remarques ironiques sur la bourgeoisie !



Malgré tous ces points positifs, je dois dire qu’il m’a manqué un petit quelque chose pour que ce roman soit un coup de cœur ou une lecture marquante. En outre, j’ai apprécié chacun des deux récits mais, en dépit du lien constitué par la Guerre de Sécession, je n’ai pas véritablement vu le rapport entre eux, et j’avais davantage l’impression de lire deux livres dont l’intrigue se déroule à la même période qu’un seul et même roman.
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Le dernier des écrivains

« Le dernier des écrivains » de Gwenaëlle Robert, a été choisi par @pressesdelacite pour inaugurer leur collection «Terres sombres ». Le challenge était de s’essayer au polar dans une région de prédilection.

Gwenaëlle Robert, qui a enseigné à Rennes, a choisi St Malo comme toile de fond.



Pierre Le Guellec, lauréat du Prix Nobel de littérature, disparaît soudainement alors qu’il était attendu pour la réception à Stockholm. Complot ? Assassinat ? Fuite ? Du mystère, des rebondissements et des découvertes étonnants, ce polar à la Simenon est très bien écrit, très agréable à lire et haletant. J’ai a-do-ré. Je vous le recommande !
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Le sel de la Bretagne

36 auteurs. 36 textes. 36 souvenirs. 36 expériences. 36 émotions. 36 Bretagne.



Je trouve vraiment que l'éditeur Presses de la Cité a eu une merveilleuse idée pour les 60 ans du Prix Bretagne.



Bretonne de naissance et encore plus de cœur, je suis heureuse d'avoir pu livre cet ouvrage.

Bien sûr, certains textes m'ont plus parlé que d'autres, mais j'ai apprécié d'entrer dans le cœur breton de chacun des auteurs.



Ouvrez ce recueil, et vous découvrirez la Bretagne.

Celle d'avant. Celle d'aujourd'hui. La magie des légendes et des lumières. Les souvenirs d'enfance gravés au fond de son cœur. Les émotions ressenties quand on se sent enfin au bon endroit...



Ouvrez ce recueil, et vous ne pourrez qu'avoir envie de découvrir chacune de ces Bretagne.
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Le dernier bain

Un vrai bonheur de lire ce roman historique que j'allais qualifier de "léger", non par la période à laquelle il se déroule, la Terreur, ni par le thème central, l'assassinat de Marat, mais par la fluidité dans le style et la capacité à nous happer dès les premières pages.



On découvre les destins croisés de différents personnages plusieurs heures avant l'assassinat de Marat dans ce roman court qu laisse un sentiment d'infinie tristesse, à la fois pour ces personnages touchés par "l'oeuvre" de Marat et Marat lui-même, prisonnier de son corps et de sa baignoire.



Quant aux détails sur la vraie baignoire, j'ai trouvé cela passionnant, merci à l'auteure pour ces précisions.
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Le dernier bain

Ce livre est bien écrit.

Et c'est tout.

En tant qu'historien et spécialiste de cette période, je suis évidemment deçu par toutes les erreurs qui s'y sont glissées (sans doute involontairement).

Un exemple au hasard: le calendrier républicain ne commencera à être utilisé qu'en octobre. Et ce n'est que le plus flagrant.

Mais ce huis clos psychologique (tous les personnages semblent à la fois liés entre eux et par l'obsession de Marat) n'a aucune consistance, les motivations des «héros» sont anachroniques. L'auteure a sans doute projeté ses propres motivations dans des personnages du XVIIIe siècle. Rappelons tout de même que le romantisme ne fait que poindre, l'individualisme est une idée neuve...

Bondieusard et antirevolutionnaire, ce roman a surtout choisi son camp. Les quelques «je suis républicaine, mais le peuple français ne mérite pas la république» sont caricaturaux.

Quel élitisme! Que de compassion à côté pour la famille royale qui, quelques mois plus tôt complotait contre «son» peuple. Et ça, c'est un fait historique...
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Tu seras ma beauté

Pour commencer, je remercie Mass Critique de Babelio et les Éditions Robert Laffont pour l’envoi de ce roman. « Tu seras ma beauté » raconte une très jolie histoire. À Saumur, Lisa, une professeure de sport au physique avantageux, souhaite séduire un auteur à succès croisé sur un salon. Pour arriver à ses fins, elle demande à une collègue de littérature, Irène, de lui écrire des lettres dans l’espoir de le rencontrer. Irène, jeune femme terne et effacée, férue de littérature et amoureuse des mots, va trouver dans cette correspondance une échappatoire à son ennui et plus encore. Personnage central, Irène devient la pierre angulaire de ce trio.

Un moment, en nostalgique des Liaisons dangereuses, j’ai attendu un roman épistolaire qui n’est pas venu. Il n’empêche, ce livre fourmille de références à la littérature. L’auteur dresse un portrait précis de son héroïne, Irène. On suit ses tourments, ses errements et sa douleur. Il se dégage de ce roman un charme suranné, une mélancolie qui transparaît à travers les mots et qui reflète si bien la mélancolie de l’héroïne. Dans cet univers provincial, balzacien, où l’ennui rythme le quotidien, la lecture des classiques puis l’échange épistolaire deviennent pour cette femme les seules raisons de vivre. Dans cette correspondance, s’écrit une passion amoureuse touchante et impossible. Car l’imposture volera en éclat quand elle sera en prise avec la réalité.

L’auteur sait fort bien sonder l’âme humaine et nous emmener dans les entrelacs des maux de son Irène. On souhaite la suivre jusqu’au dénouement prévisible sans doute même si un certain suspense reste entretenu dans les derniers chapitres. Car Irène devient la muse de son auteur. L’être de chair se métamorphose en être de papier. Et l’amour impossible se sublime, se cristallise dans la littérature.
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Tu seras ma beauté

Voici un premier roman d'une grande pureté dans le style et l'intrigue, un premier roman qui nous dévoile une romancière prometteuse : Gwenaële Robert !



Cyrano de Bergerac est ma pièce de théâtre préférée, j'ai donc eu hâte de dévorer ce premier roman qui propose une réécriture contemporaine de ce grand classique. L'auteure a l'idée ingénieuse d'inverser les sexes, dès lors Irène, professeur de français devient le Cyrano de l'histoire, la plume de Lisa, professeur de sport. L'une a l'esprit, l'autre la beauté. Elles vont donc s'allier pour permettre à Lisa de séduire Philippe Mermoz, écrivain célèbre.



J'ai tout de suite aimé le style de Gwenaële Robert, un style intemporel qui rappelle celui des grands romans français. Une plume sensible, sincère et savoureuse. J'ai aussi trouvé très original cette faculté de scinder le style poétique réservé à Irène et le style plus contemporain, familier propre à Lisa. Il y a donc une autre dimension apportée : celle d'une confrontation entre la nostalgie et le moderne, entre le papier et le numérique.



Tu seras ma beauté est un premier roman vraiment surprenant et très bien construit, j'ai adoré l'ensemble du récit et j'ai trouvé la fin particulièrement bien amenée. Cette réécriture apporte sa pierre à l'édifice, elle est très émouvante du fait des pensées du personnage d'Irène. Ce livre a vraiment résonné en moi.



En définitive, ce livre est incontestablement une de mes plus belles découvertes de l'année en littérature française !
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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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