AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Hector Mathis (96)


C'est un vestige Archibald, il disparaît peu à peu dans le nouveau siècle. Il coule et se dilue tout doucement. Le génocide des croque-poussière a commencé, lentement. Bientôt plus personne n'échappera à la bourgeoisie. Tout le monde en sera. Le genre humain entier. Tous bourgeois ! Bourgeois classe moyenne, bourgeois crève la dalle, mais bourgeois tout de même. Plus de distinctions, gommées, pulvérisées, une seule culture avec tout à l'intérieur, l'académique et l'exotique, les lumières pour les cocktails, des chansons de canailles pour le divertissement. La modernité, quoi !
Commenter  J’apprécie          140
Faut dire que j'en étais pas fanatique, du courage. Je trouvais que c'était souvent pas loin de la bêtise. Les guerres en étaient remplies, de cadavres courageux.
( p 160)
Commenter  J’apprécie          130
Mon petit bazar intérieur prenait enfin tout son sens. Alors qu’il demeurait jusqu’alors balbutiant, se glissant dans des croquis, des esquisses maladroites, de petits poèmes chétifs et inaboutis. Voilà que maintenant j'avais ma raison d’être. Mon vice. Ma confirmation. La véritable. Pas celle des professeurs, des amis ou de qui que ce soit d’extérieur. Ma confirmation à moi. J’étais bien soulagé, désormais. Je savais quoi faire. p. 146
Commenter  J’apprécie          110
Il était difficile d'y poser une année, à notre ville. Elle n'était d'aucune époque. Elle n'avait rien de moderne. Tout son moderne n'était que l'idée que s'en étaient fait des architectes disparus et qui s'étaient visiblement trompés. Notre grisâtre avait malgré tout quelque chose de fantastique qui stagnait dans l'air, à la portée de n'importe quel gamin. C'était une source inépuisable d'hallucinations, de racines et d'asphalte. Ensemble nous sillonnions les rues de neuf heures du matin jusqu'à l'heure du dîner. Un jour nous nous sommes lancé un défi : suivre une ligne droite, quels soient les obstacles que nous pourrions rencontrer. En respectant cette consigne nous avons fini par traverser les grillages, les murs et les jardins sans jamais rebrousser chemin.
Commenter  J’apprécie          110
C'est une nuit pâle, rouge comme une guerre. En tout cas pour le moment, parce qu'on sent tout de même que l'obscurité va peser sur le monde d'un instant à l'autre. Moi je n'ai plus l'âme à rien. Je m'engouffre dans la ville sans savoir. Je projette des trajectoires hasardeuses. Je ne fais d'ailleurs plus partie des précis. De ceux qui ont une direction en tête, qui n'agissent pas à l'humeur mais à la trotteuse. Près à monter dans le bus, je fais soudain demi-tour. Je bouscule tous ces gens qui épousaient le même élan que moi il y a encore quelques secondes. Je sais bien que depuis le plancher du bus on me condamne du regard, qu'on soupire et qu'on me méprise pour mon indécision. Mais c'est comme ça, ce soir je sens les convenances me quitter. Je ne fais bientôt plus attention à ma posture. Je me sens marcher tête en avant, penché vers l'impossible horizon, mû par un etrange élan, celui du désespoir.
Commenter  J’apprécie          110
Un deuxième roman, suite du premier ! Avec plus encore ! Et tout lié, comme les grands chefs-d’oeuvre ! Ce sera mon dernier tour de piste ! J’ai des fragments plein les poches qu’il faut que j’articule en monument. Fouiller les vagues intuitions.En extraire tout le précis. Que personne s’était formulé avant. Que ça résonne comme une révélation familière. Quelque chose qui se dénoue à l’intérieur.
Commenter  J’apprécie          100
C'était tout de même une enfance bien heureuse, pleine d'imaginaire, je sais bien que beaucoup de choses ont été écrites à ce sujet mais enfin je continue, une enfance avec l'infini au bout de la rue, imaginez-vous, tout a été écrit mais rien sur celle des croque-poussière, cet infini-là on ne le trouve qu'en banlieue, nulle part ailleurs et sûrement pas dans la littérature de botanistes. Le goudron, je l'ai collé au cerveau, je peux pas y échapper. Tu me demandes pourquoi j'écris ça. Ce que je veux démontrer. Moi je ne veux rien, je sors les tripes de la viande humide. Je me contente de faire l'autopsie d'un vertige.
Commenter  J’apprécie          80
Lariol il ne pensait qu'en littérature. Je n'avais encore jamais vu ça. Tout devenait formidable plongé dans sa salive. Il vous transformait les plus communes aventures en savoureux objets, tout à fait littéraires, comme s'il vivait une autre époque où la surprise était permanente, le monde bouleversant et les rencontres fantastiques.
Commenter  J’apprécie          80
La littérature ? J'y suis entré par la musique. La musique c'est la seule qui s'est emparée du temps. Baguette ! Croches ! Baguette ! C'est une vérité qu'on ignore, le temps, la musique c'est notre initiaion au mystère. Baguette ! Double-croche ! S'il y a quelque chose à comprendre, et on ne peut arriver à ne rien comprendre que grâce à la musique.
Commenter  J’apprécie          80
Hector Mathis
Il faisait sombre. J'avais plus la notion de l'heure. Puis, quand j'ai levé la tête, j'ai eu la confirmation de la nuit, les branches étaient pleines d'étoiles. Je me suis penché de nouveau au-dessus des feuilles givrées. C'est là que j'ai compris ce que je m'en allais chercher. Dans tout ce dégueulasse et cette beauté y avait de la matière à mettre en gamme. Je la tenais ma raison d'être au milieu. J'allais droit vers la littérature.

(P75)
Commenter  J’apprécie          70
Lola s’allume une deuxième cigarette. Je l’observe bien comme il faut, maintenant qu’elle est prise dans la lumière de l’entrée. Je m’attarde sur ses traits, je les reprends au début, parfois même à rebours. Elle a les mêmes yeux que son frangin, j'avais jamais remarqué. Chez elle tout est discret. La coquetterie, les gestes, les ambitions. Elle a juste un morceau d’oreille qui dépasse entre les mèches, sinon tout reste en place, rien ne se prononce. Mais en la regardant bien on distingue un tas de choses. De l’inquiétude d’abord. De la tristesse ensuite. Dans son menton qui recule sans cesse. Ce visage bien en ordre, pas dérangeant, en fait il a toujours l’air sur le point de s’effondrer.
Commenter  J’apprécie          60
C'est misérable et pathétique deux corps nus, presque toujours disgracieux, et qui gesticulent. Ridicule. Heureusement qu'il y a les hormones, il fallait bien trouver un moyen de rendre compatibles l'ansurde et l'infini. La beauté se précipite en fait dans l'instant qui précède.
Commenter  J’apprécie          60
La télé c'est une gorgone nouveau genre.
(p. 32)
Commenter  J’apprécie          60
Il me rappelle un défunt oncle, Archibald.
C'est étonnant comme sa voix vibre sur la même fréquence.
Comme ses petits bruits interviennent au même moment dans la phrase.
Comme le sens du rythme est identique ...
Commenter  J’apprécie          60
On n'oublie pas l'enfance, c'est là qu'on fait tous ses rêves.

(P180)
Commenter  J’apprécie          60
N'est délinquant que le pauvre, c'est inscrit dans la loi. Les crimes des opulents sont des subtilités que la transparence oblige les magistrats à examiner légèrement mais le droit reste entièrement libéral ! Du côté des gens bien assis. Il protège les choses, pas les hommes. Il criminalise la misère, la survie...
( p 148)
Commenter  J’apprécie          41
La littérature, c'est l'antichambre de la mort. La mort celle de l'absolu. L'écrivain cherche à griller les étapes en trompant l'ordre des choses pour aller chatouiller l'infini. C'est la seule ambition qui se respecte. Parler d'absolu avant de mourir. (p153)
Commenter  J’apprécie          41
L’écho rebondit, résonne, avertit, se joue des distances, trompe l’instinct. Encore des coups de feu. Et des cris. La guerre. La saloperie de guerre en terrasse, en dégradés de rouge et en lambeaux de civils… Déchirures en accordéon. La grande fête foraine des horreurs en plein Paname. Partout la couleur des cauchemars. Pour remplacer la nuit. Pour remplacer le silence. Odeur de mort.
Commenter  J’apprécie          40
La pudeur, c’est la délicatesse des grands sensibles, aujourd’hui, tout le monde court à l’émotion, c’est la grande bourse des sensibleries et les enchères n’en finissent plus.
Commenter  J’apprécie          40
La vie ce n’est qu’une foutue partition pour détraqués.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hector Mathis (193)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Harry Potter (difficile:1-7)

De quoi la famille Dursley a-t'elle le plus peur?

des voisins curieux
des hiboux
de Harry
de tout ce qui peut les faire paraître étranges

20 questions
8170 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..