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Critiques de Hélène Carrère d`Encausse (96)
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Alexandra Kollontaï

Jeunesse dorée entre Petrograd et la Finlande, éducation élitiste, forte personnalité, son destin bascule lors d'une visite d'usine quand elle prend conscience des conditions misérables dans lesquelles vit le peuple russe.



Elle s'investit dans la défense des femmes, sa maîtrise des langues lui permettant de briller lors des congrès ou lorsqu'elle doit argumenter et convaincre notamment lorsqu'on l'envoie au casse-pipe face aux marins férocement opposés aux bolcheviques.



Octobre 1917, Lénine bien roulé par l'Allemagne, l'argent qu'elle lui fournit pour sa révolution, Lénine si heureux alors d'annoncer enfin la paix aux Russes, sauf que l'Allemagne en profite pour intensifier son invasion et Lénine est acculé à un accord de paix désastreux pour la Russie (qu'il s'empressera d'annuler lors de la capitulation de l'Allemagne)



Passionnant aussi la genèse du gouvernement, la mainmise du parti et l'opposition à laquelle participe Alexandra Kollontaï reprochant la rupture avec le peuple, cause de son exil en Norvège où elle retrouve ses lettres de noblesse comme première femme ambassadrice!



Echappant à une tentative d'assassinat, Lénine lance une campagne de terreur mais qui ne réussira pas à relever l'industrie et à empêcher la famine en 1921.

Seule une nouvelle politique semi capitaliste y arrivera.



Lénine croyait en une révolution mondiale (qui m'a un peu évoqué Daesh) et j'ai mieux compris la phobie du communisme à cette époque.



La vie sentimentale d'Alexandra est bien chargée.

Elle institue la journée de la femme le 8 mars, se bat pour le vote des femmes, congés de maternité, défense des femmes islamistes, des prostituées, et pour rendre de la liberté aux femmes, une éducation des enfants entièrement prise en charge par la collectivité.



Elle saura faire profil bas et se rendre utile sous Staline et sera la seule bolchevique à sauver sa peau et celle de son fils.

Semi paralysée par un AVC elle quitte à 75 ans son poste d'ambassadrice à Stockholm, honorée de titres élogieux mais qui seront oubliés par Staline, cinq ans plus tard en 1952 à son discret enterrement.

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Alexandra Kollontaï

Dans un style très académique (et pour cause!), sans fioriture, Hélène Carrère d'Encausse nous offre la biographie richement documentée d'Alexandra Kollontaï, ( 1872- 1952) qui conserva pour l'Histoire (même si elle demeure peu connue), son nom d'épouse malgré son divorce. Née dans une famille noble, originaire de l'Ukraine, le père et la mère partageaient des idées libérales et une vision peu conformiste de l'existence. Elle put dans ce milieu quelque peu avant-gardiste, entreprendre et poursuivre des études, parlant couramment anglais, allemand, finnois.

Très vite elle se passionne pour la politique, plus particulièrement les questions sociales ayant trait à la condition féminine – celle des ouvrières du textile, en particulier- l'éducation des enfants sexualité féminine...

Figure vibrante et active du socialisme grâce à ses écrits et discours , elle devient commissaire du peuple du premier gouvernement de Lénine. Elle sera plus tard diplomate sous Staline, ne s'opposant jamais directement à lui et quand on évoquait la tragique liste des victimes staliniennes, elle concluait que dans l'état de la Russie «  la dictature était inévitable » ; « qu'elle avait d'ailleurs commencé par des bains de sang sous Lénine, et que quel que fût l'homme qui dirigerait l'URSS, il ne pourrait en être autrement ».
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La Russie des Tsars : De Ivan le Terrible à V..

Merci à Express-Roularta/Perrin et à l'opération Masse Critique qui m'ont envoyé ce livre !

Il s'agit d'un ouvrage collectif qui nous décrit dix-huit Tsars, sous ce vocable sept personnages de la période après 1917 sont également repris (Kerenski, Lénine, Poutine...).

La préface donne la ligne directrice du livre :

- Expliquer la Russie par ses chefs

- Le pouvoir absolu des Tsars : tous ne furent pas dictateurs, mais aucun ne partagea ses prérogatives. Celui qui ne s'impose pas échoue. Le Tsar a tous les pouvoirs, c'est un autocrate.

- Les réformateurs furent emportés par les événements ou éliminés

- La Russie n'est pas asservie par un tyran, elle se donne un tyran parce que c'est sa nature.

- La mission du Tsar est multiple : assurer la pérennité de l'empire, contre ceux qui veulent sa perte, de l'extérieur ou de l'intérieur (d'où le besoin tant d'une armée que d'une police secrète),

- affirmer sa solidarité avec les orthodoxes de tous pays.

- La Russie a un peuple mais pas de citoyens.

Certes, certains de ces points de vue peuvent être critiqués mais ils donnent une cohérence à l'œuvre.



Suivent ensuite les portraits, en commençant par Ivan le Terrible et en s'achevant par Vladimir Poutine.

Nous croisons des fous (Ivan IV, Paul Ier), de grands personnages (Pierre le Grand, Catherine II), des bourreaux (Staline), des victimes (Pierre III, Nicolas II, Kerenski, Gorbatchev), des comploteurs (Alexandre Ier, Brejnev) et des idéalistes (Nicolas Ier, Alexandre III, Lénine).

L'histoire est sanguinaire : infanticides, parricides, Catherine II élimina son mari, les successions se font souvent dans le sang.

Ouvrage collectif comme noté ci-dessus, tous les chapitres ne se valent pas, celui consacré au siècle des Tsarines m'a déçu, d'autres notamment ceux sur Ivan le Terrible, Alexandre III ou Leonid Brejnev sont passionnants.

Évidemment, parcourir la vie de dix-huit Tsars dans un seul livre peut paraître réducteur, chacun d'eux méritant à lui seul un ouvrage. Ces ouvrages existent toutefois, et en nombre, il est donc loisible au lecteur d'approfondir sa connaissance !

La lecture est aisée, les personnages toujours intéressants.

Lecture à recommander donc.

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Les Romanov : Une dynastie sous le règne du s..

La plume d'Hélène Carrère d'Encausse sert magnifiquement l'histoire de La Russie.

Ce livre, est consacré â la dynastie des Romanov qui a régné de 1613 jusqu'à la tuerie d'Ekaterinbourg en juillet 1918, au cours de laquelle toute la famille impériale fut décimée.

Au cours de ces trois siècles, que de complots conduisent à de nombreux régicides dont le plus spectaculaire, à mes yeux, fut l'assassinat vraisemblable de Pierre III, époux de la Grande Catherine, au XVIIIème siècle.

Un excellent livre d'histoire qui se lit comme un roman policier.

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Lénine

Whaouh, c'est quelque chose, ce "Lénine" ! On en ressort quelque peu chamboulé... J'ai énormément appris avec cet ouvrage, à la fois très facile d'accès, clair, complet, précis, passionnant, et historiquement très riche. Les subtilités de la Révolution russe, du renversement du régime tsariste, de l'arrivée au pouvoir, puis de son maintien, du parti bolchévique, tout est reconstruit avec précision, tout s'emboîte parfaitement dans cet enchaînement de faits, parfois de hasards, pas toujours logiques ni prévisibles. On prend conscience que toute l'histoire de l'URSS n'a tenu finalement qu'à un cheveu à certains moments, et à la volonté presque surhumaine de quelques personnalités, au mépris du cours logique de l'Histoire. Sidérant. Comme le sont souvent les faits de la grande Histoire.

On découvre un Lénine digne prédécesseur de Staline, dans son absolutisme, son absence de compromis, de respect du peuple, d'humanité finalement... On est loin du cliché du "gentil" Lénine sauveur du peuple écrasé sous le joug du tsar, image souvent opposée au "méchant" Staline. Ici, c'est chapka rouge et rouge chapka, finalement...

Certes, c'est plus un essai sur la montée des marches et l'arrivée sur le devant de la scène (Festival de Cannes oblige...) du Bolchévisme, qu'une véritable biographie de Lénine, cela reste un excellent ouvrage.

Je me demande si je ne vais pas aller faire un tour du côté de Nicolas II maintenant ...
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Des siècles d'immortalité : L'Académie française, 1..

Elue à l'Académie française le 13 décembre 1990, au 14e fauteuil , secrétaire perpétuelle depuis le 21 octobre 1999, une première pour une femme , Hélène Carrère d’Encausse, s’attache avec plaisir et grand talent à nous conter l’histoire de cette belle institution. Elle en retrace sa genèse, son évolution, ses heures de gloire comme ses malheurs, elle présente les grandes figurent qui ont marqué cette compagnie mais aussi ses dénigreurs, ceux qui ont assombri, quelque temps sa renommée, elle nous livre son protocole, des anecdotes, ainsi être élu au fauteuil 26 c’est aussi bénéficier d’une longévité exceptionnelle (quelques exceptions , cependant !)

En parallèle à son histoire elle rappelle le contexte historique de la France à chaque époque, ce qui permet de mieux comprendre les aléas de l’Académie.

Dans 16 ans, l’Académie sera quatre fois centenaire ! Elle a et aura encore bien des défis à relever, à assumer !



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La Russie des Tsars : De Ivan le Terrible à V..

J'ai passé mon adolescence avec Henry Troyat. C'est lui qui m'a donné le goût de la littérature russe et c'est avec lui que j'ai un peu appris de son histoire, par les superbes biographies qu'il a écrites sur les tsars, de Ivan le Terrible à Nicolas II, et sur les grands écrivains du 19e siècle. Ces biographies retraçaient, dans une belle écriture romanesque, non seulement le vie du personnage, mais son contexte social et politique. C'est pour ça qu'elles étaient si agréables à lire et qu'elles m'ont donné l'envie d'en savoir toujours plus. Mais, je me suis arrêtée à la révolution d'octobre 1917.



Aussi, quand j'ai vu "La Russie des tsars" d'Ivan le Terrible à Poutine, je me suis dit que c'était l'occasion de combler mes lacunes contemporaines.



C'est un ouvrage collectif et de manière chronologique, chaque tsar fait l'objet d'un chapitre, par un auteur différent.

Je ne sais pas ce qu'en retiendrai réellement. L'avènement au pouvoir est un jeu politique qui me passe au-dessus de la tête. Mensonges, revirements, destitutions, hasards, avidité et manipulations. J'ai envie de dire que tout est pareil partout. Il y a ceux d'en haut qui gouvernent et choisissent pour tous les autres.



Ce livre a été assez difficile pour moi, car bien qu'il soit très précis dans les événements, il m'a paru confus. Trop de dates, de noms, trop de changements. Plus de 500 ans d'histoire en 400 pages, il est impossible d'analyser, de le digérer. Trop d'informations et trop de manques.

En fait, c'est un ouvrage de références pour qui veut approfondir l'une ou l'autre période. Mais je ne le conseillerai pas comme première lecture à ceux qui veulent découvrir cette grande Russie et son histoire.



Par contre, la préface de Christophe Barbier est superbe. En quelques phrases, il a su appâter le lecteur. Il aurait dû écrire la suite...
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Les Romanov : Une dynastie sous le règne du s..

Voilà un livre qui a séjourné bien 5 ans dans ma PAL. Le tout était de s'y mettre et je reconnais qu'il n'est pas si terrible que je le craignais. Poussée par une lubie spontanée d'en savoir plus sur Nicolas II, j'ai acquis cette biographie. Mais bien sûr spontané c'était et l'envie est vite disparue.

Pourtant l'auteure nous emmène dans une biographie intéressante : 3 siècles au sein d'une dynastie marquée par le sang. 12 règnes au cours desquels régicide, complot, coup d'Etat sont bien présents. Des successions dans le sang, des faux tsars qui apparaissent à tout bout de champs et là -dessus des réformes nécessaires mais tellement difficile à faire passer.

On voit ainsi la construction de la Russie, on en apprend plus sur des noms bien connus tel que Pierre le Grand, Catherine II ou Nicolas II. Pour moi, ça a également été l'occasion de découvrir Alexandre II et ses réformes dignes de respect.

Une découverte surprenante en définitive!



Challenge Le tour du scrabble en 80 jours

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L'Empire éclaté

Hélène Carrère d'Encausse avait vu juste : L'empire soviétique s'est bien effondré mais pas pour les raisons qu'elle invoque. Non pas que ces dernières n'existent pas, loin de là (Et sans les raisons évoqués plus loin, elles se seraient de toute façon imposées), mais si l'URSS et par voie de conséquence les pays satellites de l'Europe de l'Est se sont effondrés, se sont avant tout parce que le régime était en déliquescence.

- Déliquescence par le budget "militaro-industriel" non maitrisé dans son inflation exponentielle (Et qui a représenté jusqu'à 75% du PIB...), quand en Occident (Europe de l'Ouest, Etats-Unis et pays alliés), les budgets de la défense et des services de renseignements "diverses et variés, plus ou moins [in] connus" étaient sévèrement encadrés quand il ne régressés pas ; quand, par dizaine de milliers de soi-disant "pacifistes" de "tout poil", en fait manipulés et financés de plus ou moins loin par l'URSS, jusqu'au parti communiste Français ainsi que la CGT, envahissaient les rues de toutes les capitales de l'Ouest pour que l'on désarme en se gardant bien d'aller faire et de demander la même chose de l'autre côté du rideau de fer...

- déliquescence de par le résultat que cela entrainé : Une paupérisation d'une grande majorité de la population, en décalage de plus en plus flagrant avec le reste des pays développé et notamment de l'Occident, et aussi et surtout d'une "nomenklatura" qui elle, bénéficiait de tous les avantages d'un régime corrompu et dictatorial

- déliquescent parce que la "Méthode Brejnev" avait institué un immobilisme, une vraie "gérontocratie" au sein du politburo, du Soviet suprême, de toutes les instances de décisions, politiques comme économiques, de l'armée toute puissante, du non moins tout puissant KGB, du GRU (Renseignement militaire), du MVD (Crimes organisés, terrorisme et corruption intérieure) et, en général, de tous les organismes de surveillances et de répressions.

- déliquescent enfin parce que le Prédisent des Etats-Unis d'Amérique, Mr Ronald Reagan lance en 1983 le projet IDS (Guerre des étoiles) et à ordonné à ses savants, chercheurs et autres ingénieurs de travailler le projet. (Destruction, à partir de satellites spatiaux, de n'importe quel missile qui viendrait à menacer les USA.) L'URSS au bord de l'implosion, n'a pu relever le défit. Ni techniquement, ni surtout financièrement. Les USA non plus d'ailleurs puisque le projet fut abandonné quelques années plus tard (1993)...



Bref, entre crise budgétaire, crise économique, crise du "modèle", le fruit était mûr pour qu'il tombe! Il est tombé.



Réflexions personnelles :

Et comme une menace qui disparait est immédiatement remplacé par une autre, la nature n'aimant pas le vide, la plus grande menace (mis à part l'Islamisme) à plus ou moins long terme, c'est l'empire Chinois (Pour rappel, la France à son commerce extérieur avec la Chine qui est déficitaire d'environ 40% en 2012...). Souhaitons qu'il en aille comme de l'ex-URSS, et que ce régime tombe comme un fruit mûr et son satellite, la Corée du Nord avec (Au moins pour les droits de l'homme qui sont bafoués et l'évacuation du Tibet... Car il en a les mêmes symptômes, les mêmes tares, les mêmes facteurs de dangerosité avec en plus, le levier du nombre de sa population, une prospérité insolente (Mais ils partent de loin...) et monstrueusement inégale, des ressources énergétiques immenses, une puissance financière (Principal bailleur des USA, premier investisseur en Afrique notamment, une réserve financière de plusieurs milliers de milliards de Dollars*, etc, etc, etc... Que n'avait pas l'ex-URSS. Les problèmes qu'ils ont et auront à résoudre sont proportionnels.... Et non sans dangers également...



*http://www.nato.int/docu/review/2009/FinancialCrisis/Financial-Crisis-China/FR/index.htm

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La Russie entre deux mondes

La Russie entre deux mondes est une analyse de la politique étrangère de cet immense pays, étendu de l’Europe à l’Asie, de la chute de l’URSS à 2010.



Même si cet essai a été écrit il y a onze ans, il conserve toujours de l’intérêt de par la poursuite actuelle de cette politique. Au regard des évènements contemporains, nous comprenons mieux les causes et les attitudes russes.



La Russie est cet aigle à deux têtes. L’une regarde vers l’Ouest, l’Europe, le libéralisme, la démocratie. L’autre tête est tournée vers l’Asie dont l’espace vide offre l’accès à des quantités de matières premières importantes mais aussi la possibilité de nouvelles opportunités politiques. Car finalement, la Russie est-elle européenne, asiatique ou eurasienne ? Evidemment, la réponse est loin d’être tranchée.



A la chute de l’Union soviétique, Moscou s’est tourné vers le camp occidental pour à la fois intégrer le groupe des « vainqueurs de la Guerre froide », trouver du soutien pour transformer son économie exsangue après des années de politique soviétique, tout en voulant conserver son aura de grande puissance et l’intégrité de son influence sur son ancien empire. Mais les Etats Unis n’ont pas accordé d’importance à la Russie, ce vaincu qui ne pouvait remettre en cause leur puissance mondiale unilatérale. Pas plus l’Europe, engluée dans un souci de maintien de la paix face à la montée des nationalismes dans les anciens pays de l’Est, qui d’ailleurs cherchaient et cherchent encore à échapper à toute influence russe, n'a donnée suite au retour de la Russie.



Alors, après dix ans de politique de la main tendue vers l’Ouest et systématiquement refusée, Vladimir Poutine, qui remplace Boris Eltsine, va changer de tropisme. Il va donner une orientation asiatique à sa politique. D’abord, parce que l’Asie n’est pas une zone d’influence de la Russie, les pays qui la composent ne suspecteront pas Moscou d’impérialisme. Ensuite, la Chine avec qui elle partage les frontières possède des atouts économiques indéniables, même si elle est aussi une menace par le poids de sa population face à celle de la Russie.

Alors la Russie va rejoindre le club de Shangaï, se rapprocher de l’Inde, pour contrebalancer la Chine, l’Iran avec qui elle partage la Mer Caspienne et, plus généralement, des pays du Sud-est asiatique et des pays turcophones. Fort de son expérience impériale, Moscou ne veut pas s’aliéner cette population musulmane répartie des deux côtés des frontières.



Pour autant, la Russie ne délaisse pas son étranger proche, n’admettant pas que cette ceinture soit franchie par quiconque pour y exercer une influence. La guerre avec la Géorgie, en 2008, est l’exemple et un message moscovite au monde.



Pour conclure, l’académicienne reconnaît que la politique asiatique et vis-à-vis du monde musulman porte ses fruits. La Russie a retrouvé son amour propre et sa fierté en redevenant un pays influent et un acteur incontournable sur la scène mondiale. Cependant, au fond de lui, ce pays sait qu’il n’en demeure pas moins européen, caractère qu’il ne manquera pas de conserver et de cultiver.
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Les Romanov : Une dynastie sous le règne du s..

Dans ce livre dedie a la dynastie Romanov,l'auteur nous renseigne sur la personnalite des différents souverains russes qui ont fait cette turbulente dynastie,sur ce qu'ils ont encourage pour leur pays;les bonnes et moins bonnes actions,dont les guerres declarees.

Une grande part de cet ouvrage traite des ambitions sanguinaires de plusieurs souverains,hommes et femmes confondus.Beaucoup de ces souverains ont été ou ont fait des victimes expiatoires des luttes pour le pouvoir,victimes de meurtre pour le trone au assassin reconnu pour ce meme trone.

La dynastie Romanov a paye un lourd tribut de sang a la lutte pour le trone
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La guerre et la grâce : Conversation inachevée ..

J'ai trouvé que cet opuscule (112 pages ce n'est il est vrai pas vraiment un pavé) provoque pas mal de "gênance" comme dirait un ado.

Hélène Carrère d'Encausse livre en quelque sorte ici son testament historique mais à la différence de René Rémond ou Alfred Grosser ( autres spécialistes d'histoire contemporaine médiatiques en leur temps) on n'est pas sidéré par la clairvoyance de cette éminente soviétologue décédée depuis.

Autant on peut comprendre qu'un spécialiste fasse le pont entre deux pays qu'il connait intimement et parfaitement comme ce fut le cas d'Alfred Grosser qui contribua à faire mieux connaitre et accepter la RFA puis l'Allemagne démocratique autant là il y a un hic. Mme Carrère d'Encausse n'avait pas cessé de relativiser la rudesse du régime de Poutine, elle confesse elle-même qu'elle ne croyait pas à une agression en Ukraine. Or par son poids et la considération dont elle jouissait, Mme Carrère d'Encausse a contribué à un aveuglement en particulier au sein de son camp politique (mais il est vrai répandu en dehors également) et donc a fragilisé notre diplomatie et sans doute au-delà. On pense à Fillon, Sarkozy et d'autres qu'elle a pu influencer. Pas grand chose de passionnant par ailleurs dans ce livre qui n'apprendra pas grand-chose à ceux qui ont déjà lu des choses sur la question. Toutefois éventuellement cela pourra faire chic dans sa bibliothèque, sans d'ailleurs prendre trop de place.

Le problème est que ce manque de clairvoyance (pour une femme qui était présentée comme étant celle qui avait prophétisé avec d'autres la mort de l'URSS) rejaillit hélas inévitablement sur son oeuvre antérieure et l'on est un peu en droit de se demander si son expertise si fragile sur le présent est meilleure pour le passé ? Pour ma part j'ai une biographie de Nicolas II par elle que je n'ai jamais ouverte mais un tel livre ne me pousse guère à le faire.

Enfin il y a une sorte de scandale éditorial. 112 pages écrites très gros, pourquoi sortir un livre quand un article dans l'Express aurait suffi ? J'imagine que ce n'est pas pour l'académicienne qui avait quand même une biographie pléthorique, mais davantage pour le journaliste qui l'interviewe.

Bref un petit peu de verni culturel pour un journaliste de chaine d'info continue avec tout ce que cela implique. On va au rapide, au buzz, si possible en se plaçant d'un certain côté de l'échiquier politique et sans guère de volonté d'équilibre.

Ce petit livre rapide constitue ainsi le testament à mon avis raté d'une experte de la Russie qui sera finalement passé en partie à côté de son objet d'étude. C'est triste. Mais tout le monde n'est pas René Rémond.

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Alexandra Kollontaï

Quel personnage qu'Alexandra Kollontaï !

Issue de l'aristocratie russe et née le 19 mars 1872, elle s'engagea jeune dans la lutte révolutionnaire.



Parallèlement à la misère du peuple russe qui la révoltait, elle fut une militante féministe de choc.



Apôtre de l'amour libre, d'une égalité absolue entre hommes et femmes, et bien que membre du Comité central du Parti communiste d'URSS, elle se heurta à la vision machiste des dirigeants bolcheviques.



Proche de Lénine, elle a pris une part active à la Révolution d'Octobre. Elle est la première femme à avoir été ministre, en tant que Commissaire du peuple à la Santé. Elle va notamment oeuvrer à l'amélioration du sort des femmes.



Puis elle devient ambassadeur d'URSS en Norvège, puis au Mexique et enfin en Suède. C'est la première fois dans l'Histoire qu'une femme occupe ce poste.



Nous sommes dans les années trente et Staline a tout le pouvoir. Ce sont les arrestations, les procès de Moscou et les exécutions qui visent, entre autres, les compagnons de Lénine. L'URSS entrait dans une période de terreur qui, par sa violence d'Etat, la mettait au niveau de l'Allemagne nazie...



Et c'est à ce moment que les réactions d'Alexandra Kollontai posent problème : elle apporta son soutien à la ligne politique de Staline et approuva les purges...Est-ce à ce prix là qu'elle fut la seule dirigeante bolchevique proche de Lénine à avoir survécu aux purges staliniennes ?...

Au début des années vingt, elle avait alors l'énergie de représenter l'Opposition ouvrière (tendance du Parti communiste) face à la dureté de Lénine après la Révolution. La terreur soviétique n'a pas commencé avec Staline, celui-ci n'a fait que l'intensifier.

Il faut se rappeler qu'après la Révolution d'Octobre les syndicats furent muselés, les élections au parlement, la Douma, annulées, les bolchéviques étant loin d'y avoir la majorité.

En 1921, après trois ans de guerre civile, de justice expéditive, il y a eu des mouvements populaires pour une amélioration de la vie quotidienne qui se dégradait depuis la Révolution de 1917. Et notamment, les marins de la base navale de Cronstadt. Ces marins furent le fer de lance de la Révolution d'Octobre et combattirent vaillamment contre les armées blanches contre révolutionnaires. Ils protestèrent contre les conditions de vie imposées au peuple russe.

Le pouvoir communiste traita la question...au canon !



Sur ce drame, sur ce que devenait le grand "rêve" révolutionnaire, Alexandra Kollontaï ne trouva rien à redire...



Hélène Carrère d'Encausse a écrit là une biographie où elle ne cache rien de la personnalité d'Alexandra Kollontaï.



Ce n'est pas ma première lecture d'Hélène Carrère d'Encausse, et encore une fois c'est une réussite.
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Catherine II

Quand vous vous intéressez à l'histoire, quand vous vous intéressez aux mécanismes des jeux de pouvoirs, quand vous êtes intriguée par la personnalité des dirigeants ayant laissé trace dans l'histoire… alors cette biographie ne peut que vous captiver !

Si, par moment, la lecture est un peu ardue car, dans sa volonté d'exhaustivité, l'auteur tombe parfois dans le travers de la complexité, Hélène Carrère d'Encausse réussit le plus souvent à donner un panorama très complet et clair de l'époque pour un non spécialiste de la culture et de l'histoire russe. De toutes façons, il est très compliqué de commencer puis de finir un récit historique : les racines du contextes prennent origine bien avant la naissance et le règne de Catherine, et ses actions vont continuer à façonner l'histoire bien après sa disparition.

C'est un peu la magie de la lecture que de se retrouver à 23h00 ne pouvant lâcher une biographie historique, entamée avec un intérêt poli, puis finalement embrigadée et étourdie par le récit des guerres dans lesquelles les alliances européennes se nouent et se dénouent avec une duplicité qui prouve que les personnalités des dirigeants ne cèdent en rien aux personnages machiavéliques de fiction.

J'ai particulièrement apprécié lors de ma lecture le recul de l'auteur, qui se positionne sans dissimulation comme relativement inconditionnelle de la personnalité de l'impératrice. Elle n'hésite pas à expliciter le point de vue d'historiens plus critiques et argumenter pour justifier sa position, laissant finalement le choix au lecteur de se faire sa propre opinion.

En effet, Catherine laisse de nombreux écrits montrant une personnalité curieuse, volontaire, souhaitant engager son pays dans la modernité et cherchant pour étayer ses réflexions des interlocuteurs qui la challengent dans ses réflexions : Voltaire, Diderot et D Alembert furent quelques-uns de ses correspondants les plus célèbres. D'où une certaine image de Monarque des Lumières. Parallèlement, elle s'est toujours positionnée comme Monarque de droit Divin, n'hésitant pas à engager son pays dans des guerres coûteuses et profiter de la servitude d'une grande partie de ses sujets pour remercier ses obligés. Bref, un monument de complexité, dont cette biographie offre un décryptage passionnant.
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Alexandra Kollontaï

Alexandra Kollontaï

Hélène Carrère d'Encausse.

Fayard, novembre 2021.



Belle femme certes, beauté slave : les occasions lui seront données d'en jouer, non pas d'en tirer gloire mais d'en disposer en termes de pouvoir dans cette Russie en proie à l'idéologie, "l'intelligentsia" ; et pas que belle Alexandra, intelligente, élégante, polyglotte, issue de la noblesse tsariste, hors du commun et commune à beaucoup d'hommes, ce qui gênait même Lénine conforme au mariage, ce qui ne l'empêcha d'avoir quelques aventures et maîtresse. C'est précisément ce qui va heurter leur relation : Alexandra y voit un révolutionnaire marxiste soucieux égoïstement de ses privilèges d'homme. Là où Lénine pratiquera le lavage de cerveau chez le peuple, la belle Alexandra s'éloignera de de cette monstruosité et se rapprochera à la fois des femmes et des ouvriers, victimes du système totalitaire. On pourrait peut-être plus aisément la définir par ce qu'elle ne fit pas tellement elle était entreprenante, omnisciente, ou là où était sa constance, comme farouchement hostile aux guerres par exemple. On la retrouve comme première féministe russe dès le début du siècle passé. Elle en impose même en Occident. Commissaire du peuple, puis ambassadeur, elle va réussir grâce à son habileté à déjouer tous les pièges de la bourgeoisie renaissante dans cette Russie soviétique, fatiguera Staline sans être inquiétée.

Il n'est rien d'étonnant à ce que Hélène Carrère d'Encausse en tant qu'historienne et femme de lettres s'empare du sujet et éclaire la dimension outrageuse, sulfureuse de la personne . Ajoutons à cela qu'Alexandra avait une plume remarquable, savait galvaniser les foules, ses nombreux combats en faveur de la cause des ouvriers contre la puissance de l'Etat resteront légendaires. Carrère d'Encausse est donc parvenue à cerner ce personnage si déroutant.



La mère d'Alexandra était autoritaire, exercera sur sa fille une éducation stricte. Quand celle-ci manifestera ses premiers signes d'indépendance en conquérant le coeur d'un pauvre, sa mère réagira avec vigueur et enverra promener sa fille en Occident pensant l'éloigner du prétendant Kollontaï. Ce fut peine perdue : elle se mariera avec le roturier quelques temps plus tard. Elle acte ainsi son émancipation. En réponse à sa mère estimant qu'il s'agissait d'un mauvais parti, elle déclara qu'elle travaillerait pour joindre les deux bouts. Répartie cinglante de la mère :

" Tu travailles, vous qui ne pouvez même pas faire votre propre lit pour avoir l'air bien rangé ! Vous qui n'avez jamais ramassé une aiguille ! Vous qui marchez dans la maison comme une princesse et n'aidez jamais les serviteurs dans leur travail ! Toi qui es comme ton père tu vas rêver et laisser tes livres sur chaque chaise et table de la maison !"



Alexandra sera marxiste ..comme seule femme aux commandes avec Lénine ..
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La Russie des Tsars : De Ivan le Terrible à V..

La Russie a beau être le plus grand pays en terme de superficie et faisant partie du continent européen, je ne peux pas dire que je connaisse son Histoire.

Malgré tout, je voue à ce pays une grande curiosité.

Par conséquent, j'étais la cible idéale pour ce livre.

Chaque chapitre correspond à une personnalité, d'Ivan le Terrible à Poutine en passant par Catherine II ou Lénine.

Des biographies courtes (une quinzaine de pages), accessibles et mêlant vie privée et géopolitique, ce livre fourmille d'informations et nous permet de passer un bon moment de lecture enrichissante.

Un regret néanmoins.

J'aurai apprécié un arbre généalogique ou une frise chronologique à la fin du livre car certains passages sont un méli-mélo de personnages qui sont cousines, sœurs ou tantes.
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L'Empire éclaté

je me souviens à la chute de l’URSS des médias qui sacraient ce livre comme une prophétie ,or à la relecture on se rend compte que la chute de l’empire vermoulu ne vint pas tant des nationalités que de la décrépitude économique engendrée par la stérile course aux armements . Il n’empêche que ces analyses n’ont pas perdu de leur intérêt pour comprendre certains évènements contemporains (Tchétchénie par exemple) .
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Les Romanov : Une dynastie sous le règne du s..

Lorsque je m'intéresse à un pays à travers un livre ou un auteur, je finis toujours par m'intéresser à l'histoire, à la culture. Les Romanov m'a permis de comprendre une partie importante de l'histoire Russe dans toute sa splendeur mais aussi les contraintes imposées par la société. Je le lis et le relis souvent car pour moi, c'est un ouvrage de référence.
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Les Romanov : Une dynastie sous le règne du s..

En 1613,les Romanov ont été portés sur le trône de Russie à l'issue de siécles tragiques où le pouvoir a été transmis ou conquis par le meurtre.De 1613 à 1917,quinze souverains dont trois femmes ont incarné la dynastie.Les Romanov ont gouverné un empire devenu le pays le plus étendu du monde.

Cette dynastie exceptionnellement brillante,certains empereurs--Pierre le Grand,Catherine II,AlexandreII-- comptent parmi les plus hautes figure de l'Histoire Universelle,a permis à la Russie de devenir une très grande puissance européenne puis mondiale.

Pourtant le sang n'a cessé de couler au pied du trône.De là,trois questions,l'histoire russe a-t-elle créé les conditions de cette violence ininterrompue? Le destin tragique de cette dynastie était-il écrit dans son passé:invasions,cultures,religions diverses qui se mêlaient sur la terre russe? Ce rapport inédit du pouvoir légitime et de la violence conduisait-il inéluctablement à la tragédie finale et au système totalitaire dont la capacité de durer et la violence furent non moins excemptionnelles?
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Les Romanov : Une dynastie sous le règne du s..

Hélène Carrère d'Encausse décrit avec minutie l'ascension d'une dynastie, les Romanov, qui a fini par faire corps avec la Russie. Durant trois siècles, à coup de conquêtes territoriales, de décisions de génie au prix humain majeur, comme la création de Saint-Petersbourg par Pierre le Grand, de prise de contrôle par des membres de la famille du tsar s'apparentant à des coup d’État, la dynastie Romanov aura mené la Russie et lui aura donné un destin politique commun. Parmi les tsars dont Hélène Carrère d'Encausse conte l'histoire, les cas les plus intéressants sont ceux de l'arrivée au pouvoir des deux Catherine, de leurs méthodes de gouvernement et de leurs relations avec leurs favoris.

Un livre prenant qui synthétise plusieurs biographies individuelles dans un tout commun.
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