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Citations de Hélène Dorion (222)


Autour de moi les notes
lumineuses d'une feuille
venue jusqu'à la branche
pour remuer avec le souffle
danse et boit
l'eau qui la sauve
au matin quand recommence
son chemin vers le soir

et je marche aussi
d'un pas qui repose dans l'infini
j'écoute le monde qui bruit
à travers les arbres seuls
comme des êtres occupés
à devenir leur forme singulière
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Comme résonne étrangement la vie
que tu vois se lever, au milieu du brouillard
de l'enfant que tu étais, hier encore
à la table où ton père, où ta mère
fouillaient le quotidien, sarclaient
la terre, arrachaient les herbes égarées
parmi les tulipes hautes
qui flottent encore dans le jardin comme
des étoffes, et mesurent les vents à venir.

Alors, comme résonne étrangement la vie
derrière la tempête qui broie ton corps
d'enfant, jette des marées de solitude
sur tes rêves, crois-tu, un mouvement
de lumière gagne sur la brume
peu à peu tu défriches la forêt
du passé, vois le chemin
où naissent et glissent
dans la terre les fragiles espérances.

Tu entends soudain la pulsation du monde
déjà tu touches sa beauté inattendue.
Dans ta bouche fondent les nuages
des ans de lutte et de nuées noires
où tu cherchais le passage
vers l'autre saison

et comme résonne étrangement l'aube
à l'horizon, enfin résonne ta vie.
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Je raconterai des histoires, car n'est-ce pas ce que nous laissons , des récits ?
N'est-ce pas ce qui reste de nos vies, ces histoires de naissance, d'amour et de mort qui en sont les tissus ? Je confierai aux mots cette étrange aventure pour qu'ils lui donnent sens, pensait-elle, ils la garderont vivante. au-delà de nos pas qui s'effaceront , les mots en réservera la mémoire, et ce qui a vécu avant moi , je le donnerai à qui viendra après moi.
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Les poèmes peuvent-ils nous sauver du naufrage ? Peuvent-ils souffler sur le brouillard qui a effacé l'horizon et dévoiler ces montagnes qu'ont pas encore vues, dont on ne soupçonnait même pas l'existence ?
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Ecoute, comme une ombre
s'avancerait, la mer, l'inlassable
vol des vagues qui claquent
contre la terre, écoute

ce monde devenu monde, à force
de résonner parmi les ans. Ton enfance
est cette matière fossile, un vœu
du temps qui brûle à mesure.

Ecoute, et l'oiseau fuira encore
brisant tes châteaux sur le sable

de cette côte de l'Atlantique
où tu vis s'en aller l'aube
et revenir par tant de marées.
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Hélène Dorion
Nous résistons si fortement à ce qui nous invite à renaître, alors que nous appartenons à ces recommencements comme la vague à l’océan
(dans L’étreinte des vents)
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Mourir est la chose la plus difficile qui soit. C’est à la fois l’ultime expérience et l’ultime connaissance. C’est le point initial du recommencement, le chas de l’aiguille par où la vie s’en retourne et renouvelle totalement la spirale.
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Les mots accomplissent un travail de révélation semblable au travail de guérison. Quand nous les laissons librement devant nous, ils voient au-delà de ce que perçoit notre regard et nous dévoilent ainsi à nous-mêmes. Et si on leur donne toute la place, ils diront ce qu'ils savent, et ce que l'on ignore encore. Les mots œuvrent comme des miroirs et nous invitent à la rencontre de notre visage. Ils tâtonnent dans les endroits les moins éclairés de l'être pour trouver ces échappées de lumière qui résistent, déposent leur pollen sur ces petits riens tapis dans l'angle mort de notre vie et qui en rappellent le miracle. Et souvent, au cœur de l'aventure à laquelle les mots nous convient, survient un apaisement, une délivrance même, quelque chose de très proche de ce qu'on appelle guérison.
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Au moment ultime, elle [la mort] elle pourrait nous révéler que la maison dans laquelle nous vivions est infiniment plus vaste que nous l'avions cru, et qu'en fait nous n'aurons vécu que dans une ou deux de ses pièces alors qu'elle en comptait des dizaines.

La seule pensée de notre mort constitue l'invitation la plus pressante à vivre. Elle peut en effet nous pousser à ne jamais nous contenter de rester à la surface ou en périphérie de l,existence et nous donner l'élan nécessaire pour habiter pleinement le monde. La mort invite à rejoindre sans délai la vie même, à travers son éblouissant mystère.
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Ce matin le vent enlace la maison, étreint
les arbres, comme m'étreint ton silence.
L'étendue s'efface, ne laisse que mon corps
mes veines fines, mes mains éparpillées
dans le souvenir de ton visage, -le désir
est amour de la lumière.
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guerres famines tristes duretés
c'est seulement l'hiver
sur l'écran d'aujourd'hui
s'annoncent les orages de demain
des chiffres pour ne rien dire
de l'inquiétude qui brûle nos mots
lettres échevelées
bientôt cassées comme pib
nip fmi

il fait un temps à s'enfermer
dans nos maisons de forêt
avec le bruit secret des nuages
qui souffle
de l'autre côté de la nuit
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Nos racines courent sous le sol, invisibles, impossibles à déterrer toutes. On peut essayer d'en arracher une, espérer qu'elle nous mènera vers une autre qu'on pourra dégager, elle aussi et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on perçoive un sens à cette histoire qu'on appelle notre vie
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Puis ce j'attendais depuis six longtemps arriva : bien que je n'aie que le souvenir précis du moment où, enfin, un premier mot jaillit devant mes yeux, je devine que soudain les lettres, les syllabes se sont soudés les unes aux autres, et de cette union a surgi le sens ! Vingt-six lettres, et tout pouvait être nommé, éprouvé, habité. De la beauté de l'ordonnance naissait le sens.
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Allongée sur le dos, les bras en croix, ouverts comme des voiles à la surface de l'eau, la tête immergée, Simone n'entend plus que le bruit sourd du monde .C'est le son des souvenirs, des voiles déchirées, des mâts cassés, les vagues trop hautes qui broient les navires. Elle se met à réciter spontanément un poème qu'elle a recopié dans un cahier :

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas moins un gouffre moins amer.
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Les poèmes nous sauvent-ils de la violence tapie au fond des êtres ?
se demande Juliette. Elle sait qu'un poème a la force de nous chasser brutalement de l'enfance.
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Enfant, je détestais dessiner. C'étaient les mots qui m'intriguaient . Quand Juliette prenait ses crayons de couleur, je traçais ce qui , sans en être, ressemblaient à des lettres. J'avais hâte qu'elles se transforment en mots devant mes yeux , puis en phrases. Le jour où je suis rentrée de l'école ayant lu un mot pour la première fois, tout a changé . J'avais désormais accès à un autre univers que celui où les paroles étaient projetées sur les murs de la maison .
Les mots touchaient les choses pour les rendre vivantes.
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Le vent. - Et tu chutes
dans le paysage :
l'onde silencieuse
enserre tes pas, tes mains.

Au loin le jour brûlé
bascule. Le ciel se rompt
avec les oiseaux
venus à ta rencontre.
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Quelque chose t’a trouvé…


Quelque chose t’a trouvé
que tu cherchais, qui peut-être
te cherchait. Quelqu’un.

Dans l’attente de ce qui se laisse trouver
en nous, de ce que parfois
nous consentons à trouver.
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On fait tout pour se cacher à soi-même son ombre. On croit ne pas en avoir, ou bien on ne perçoit que celle de l’Autre, parce qu’il fait trop noir au-dedans, et l’ombre demeure invisible. On a peur d’ouvrir le passage, de commencer à défricher le chemin, on a peur de ce que l’on pourrait trouver, ou de ne rien trouver sinon la douleur. C’est alors qu’il faut sauter du haut de la falaise, plonger au cœur de ce que l’on est pour enfin sortir de soi et aller véritablement à la rencontre de l’Autre.
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On croit qu’aimer, c’est attacher – et être attaché –, alors on crée des nœuds desquels on ne saura se défaire.
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