AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Hélène Dorion (222)


«  Il souffle mille voix de vent
sur la montagne que traversent
des marées tant d’aubes
un silence de fin de jour
quand s’amorce la descente
vers soi
au- dessus du vide
flotte un ciel
qui n’ignore pas sa fragilité
murs d’incertitude et miroir
déformé de nos rêves » ….
Commenter  J’apprécie          172
Vivre est un visage qui manque. Il faut s'inquiéter du moindre corps, chercher l'objet le plus proche comme s'il était une issu, savoir nommer l'heure d'un jour et la blessure qui traverse.
Il arrive que je ferme les yeux sur la vie, fatiguée d'être en deçà de ce qui accueille et éclaire. Parfois je longe une ombre; - je ne sais plus être proche.
Un regard qui frôle et s'éloigne, une parole balancée dans l'oubli; aussi quelques objets endommagés, une pièce déserte, l'horizon sans écho. Et toujours le trouble devant ce qui peut nous avaler, ajouter ce que nous sommes au poids du vide.
Commenter  J’apprécie          170
Je sais la mémoire tatouée d'ombres
qui nous happent, mais si peu encore
le mystère qui nous hante
comme une absence.

Je sais la transparence des rêves que l'on porte
celle où l'on baigne comme
au milieu des mers qui respirent
et nous révèlent
ce qui est libre et vaste.
Commenter  J’apprécie          170
Entendrais-tu 2


Extrait 4

L'histoire soulève une pierre, soulève la houle
incertaine d'ombres qui descendent
le long du fleuve apparaît l'étrangère
que je fus pour moi-même.

Ce corps, comme une géométrie du souvenir
— un tourbillon de brume, une branche malmenée —
remonte à la surface
de sa vie.

Une saison décline
comme se brise la lame des illusions.

Pour connaître la lumière
et son empreinte, un visage
s'abandonne à la nuit qui le lèche
le mord, le pousse
dans le jardin dévasté.

Plus loin que le feu, que la cendre
ce visage ne sait rien encore
qui s'étonne de la pluie
d'un brin d'herbe qui fait signe.
Commenter  J’apprécie          170
L'ocre

dit la saison
l'usure lente
des mémoires
que l'on piétine

Le vent nous invente
des dénuements

déchire les feuilles
casse les branches
casse même le tronc

pour mieux vois
le paysage que l'on trahit
Commenter  J’apprécie          160
Les racines

fendent le sol
comme des éclairs

avancent dans leur solitude
et tremblent

pareilles à une vaste cité de bois
les racines
s'accordent à la sève
qui les fouille

observent-elles les nuages
pour rapprendre
la langue de l'horizon
Commenter  J’apprécie          160
toute feuille est désir
de fleur et de fruit
le monde surgit
Commenter  J’apprécie          160
Dans la plupart des vies, il n'y a rien d'extraordinaire. Simplement des maisons, des visages, des pas qui les relient. À la fin on dit ma vie, on raconte les passerelles, les forêts, les points d'eau qu'il a fallu trouver pour que se poursuive le voyage. On essaie de lire mais les chemins sont flous, trop loin ou trop proches, - dès lors que l'on pose le regard surgit une autre fenêtre. Alors il ne reste qu'à avancer, d'abord deviner quelques lettres, un mot peut-être, tenir le fil ténu entre le pouce et l'index, le tirer jusqu'à soi, puis recommencer, recommencer jusqu'à ce qu'apparaisse enfin le filet plus dense sur lequel s'appuieront nos histoires. Et chacune nous inventera un visage, autre et même visage que dessinent en nous les milliers de petites histoires que nous vivons, gouffres qui nous aspirent, souffles puissants qui nous projettent, et dont notre corps porte trace. Un train s'arrête et repart sans que personne n'en soit descendu. Des milliers de gare, de trains, d'attentes que l'on retourne en tous sens, - on appelle cela une vie. Et parfois quelqu'un attend aussi sur le même quai, et ce n'est plus la même histoire.
Commenter  J’apprécie          160
Le livre nous porte d'un mot à un autre, imagine des ailleurs qu'il transfigure
en ici. Mais la phrase s'achève, et sans quitter l'ici, on est de nouveau ailleurs.
Lié à l'inconnu qui nous révèle. Qui nous enserre en nous-mêmes et aussitôt
nous délivre.
Commenter  J’apprécie          150
Un jour j'ai vu ma mère entrer dans la mer comme si elle enlaçait un corps aimé, comme si les coups violents des vagues contre ses hanches étaient ceux d'un amant auquel elle s'abandonnait. Pour elle, l'eau n'était pas glaciale, le soleil ne brûlait pas sa peau. Le vent balayait ses cheveux , révélait la beauté de ses traits et la forçait à ancrer ses pieds plus profondément dans le sable.
Commenter  J’apprécie          150
L’arbre n’existe-t-il que pour traverser les saisons? La chenille n’est-elle que pour le papillon, la rose pour l’abeille, l’insecte pour l’oiseau, le jour pour la nuit, la naissance pour la mort? Et comment peut-on « avoir » la vie sans jamais en posséder la moindre parcelle?

(Druide, p.22-23)
Commenter  J’apprécie          140
Le sentier

entre les troncs
comme une large rayure
le hibou s'élance

repère l'ombre
la proie qui remue
dans le désordre du monde
la forêt se souvient
du chant des ailes
Commenter  J’apprécie          140
À moins que ce soit cela, vivre, entrer dans le courant sans contourner les récifs et les hauts-fonds, sans éviter les pierres que la marée aura tôt fait de projeter sur la grève ?
Commenter  J’apprécie          130
un poème murmure
un chemin vaste et lumineux
qui donne sens
à ce qu'on appelle humanité
Commenter  J’apprécie          120
L'herbe ne va nulle part
elle devient un monde
où se terrent d'autres mystères
que le nôtre
Commenter  J’apprécie          120
Tu traverses l'ombre de la ville
le paysage défait des heures
et c'est l'ombre de tes pas, l'histoire
en toi qu'elle révèle, - mondes flous
troués de matière et vertige
quand tu lèves les bras, l'insecte
plane au-dessus du puits.

A l'entrée, on mendie quelques miettes.
Le visible cède sous son poids.

Il n'est de voyage
qu'en cette forme heurtée
du regard, cette boussole qui te déplace.
Et la route se dérobe, révèle
d'autres mondes, d'autres voyages.
Tu deviens pour toi-même
désert et limite, la frontière éclatée.

Il reste des taches de vies
au bord des jours, ces visages
que l'ombre a cessé d'enfouir.
Commenter  J’apprécie          120
Puis j’ai voulu écrire, ouvrir moi aussi la fenêtre des mots pour qu’ils réinventent l’horizon. C’est ainsi qu’a commencé cette étrange entreprise qui, d’un livre à l’autre, m’incite à creuser dans la langue des sillons d’espoirs et de questions.

(Alto, p.48)
Commenter  J’apprécie          110
Hélène Dorion
Le livre nous porte d'un mot à un autre, imagine des ailleurs qu'il transforme en ici. Mais la phrase s'achève , et sans quitter l'ici, on est de nouveau ailleurs. Lié à l'inconnu qui nous révèle . Qui nous enserre en nous-même et aussitôt nous délivre.
Commenter  J’apprécie          110
Elle écrit des poèmes et parfois c'est la seule chose qui parvient à l'apaiser. Elle arrache son mal au silence, laisse la musique des mots l'enlacer, alors elle se dit qu'elle aimerait aller aussi loin que ses poèmes.
Commenter  J’apprécie          111
Tout s'achèvera
tout commencera, le feu
sur l'âme pèsera plus lourd
et la forme incertaine d'un nuage
les paupières sur le monde
se refermant, toute histoire
autour d'une autre histoire
tournera, et l'air
creusera jusqu'à nous ses sillons.
Commenter  J’apprécie          110



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hélène Dorion (397)Voir plus

Quiz Voir plus

Ces animaux... aux noms savants !

Un savant grec ou un Hibou qui accompagne Merlin l'Enchanteur dans le film - et les livres inspirés du film - de Walt Disney ?

Archimède
Aristote
Pythagore
Platon

7 questions
171 lecteurs ont répondu
Thèmes : savants , animaux , animaux de compagnie , intelligence , humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..