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Citations de Hélène Dorion (223)


Le ciel s'embrouille, déjà, rassemble ses ombres
de novembre, promène ses gris cassants.

Des oiseaux hostiles fendent le jour
— et le ciel, et le cœur, ainsi
se murent, et leur appel même
ignore le rivage.

N'effleure-t-il l'aube qu'à peine
pour revenir à sa nuit ?

Alors on pourrait marcher
sans jamais avancer — sans jamais trouver le monde —
on pourrait secouer nos longues ailes effilochées
en regardant l'arbre
dont les feuilles se sont égouttées
on pourrait ne recueillir aucune trace
ne jamais toucher le cœur.
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Tu glisses tes doigts au milieu des miens
-la rose s'effeuille aussitôt
cherche à renaître. La terre
a basculé, nulle part
je ne te trouve, et les fissures que tu ignores
s'accumulent, défont le passé, défont l'amour
que je croyais vivre.
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«  Humble dans mon corps, le matin se glisse:
l’odeur du café, du pain grillé,
tout ce temps entre nos mains
et je songe aux pommes de Césanne
sur la table, sereines, impérissables.

Le vent commence à froisser le jour
et pendant que je retourne à l’intérieur
des volées de mots s’agitent , bientôt
se posent sur des lignes compactes .

Je vois surgir le reflet de ton visage
la vie- tout ce temps -
s’ancre , comme un bateau enfin prêt
à affronter le voyage » .
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Je choisis le vent pour me rappeler la précarité des choses,
l'ocre, le rouge pour éclairer la terre,
les oiseaux blancs, je choisis les branches cassées
pour me rappeler la descente
et l'envol, je choisis le feu qui brûle et transforme,
les mots qui pétrissent l'argile, les falaises abruptes
de Rilke, les vagues de Virginia Woolf (...)
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Hélène Dorion
l’arbre n’a d’âge
que celui des saisons
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mes forêts sont des rivages
accordés à mes pas la demeure
où respire ma vie
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Je vis au centre de chaque jardin,
dans cette pulsation des heures
que recueille la lumière,
je m'abandonne au tremblement,
à la vague qui me nourrit,
à cette quiétude qui monte
comme un arbre arpente
les racines de sa solitude,
chancelle et fleurit.
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L’herbe ne va nulle part
elle devient un monde
où se terrent d’autres mystères
que le nôtre
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et nos vies comme des étoffes
se froissent
dans le paysage du temps
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L’arbre n’existe-t-il que pour traverser les saisons? La chenille n’est-elle que pour le papillon, la rose pour l’abeille, l’insecte pour l’oiseau, le jour pour la nuit, la naissance pour la mort? Et comment peut-on « avoir » la vie sans jamais en posséder la moindre parcelle?

(Druide, p.22-23)
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Ma mère a quitté ce monde. On n’oublie sans doute jamais le moment où on se retrouve soudain face à sa vie, l’instant précis où vient de s’en aller le premier de nos parents, emportant avec lui cette part essentielle de notre histoire dont il était l’unique témoin. Et son départ nous laisse à la fois désemparé et vertigineusement libre.

(Druide, p.127)
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une boule dans la gorge
quand les oiseaux recommencent à voler
mes forêts sont des doigts qui pointent
des ailleurs sans retour

elles sont des épines dans tous les sens
ignorant ce que l'âge résout
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guerres famines tristes duretés
c'est seulement l'hiver
sur l'écran d'aujourd'hui
s'annoncent les orages de demain
des chiffres pour ne rien dire
de l'inquiétude qui brûle nos mots
lettres échevelées
bientôt cassées comme pib
nip fmi

il fait un temps à s'enfermer
dans nos maisons de forêt
avec le bruit secret des nuages
qui souffle
de l'autre côté de la nuit
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grandir disait-il
ne suffit pas
à remplir le cœur
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L'humus

s'il était la racine et s'il était
du ciel devenu herbe
un commencement
posé sur la pierre

s'il était la voix
qu'on n'entend plus
une sorte de clarté
qu'on aurait saccagée
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Le tronc

tout un champ de colonnes
effleure les nuages

lentes cicatrices
dans la bouche de l'hiver
un visage d'épines insoumises

les forêts entendent nos rêves
et nos désenchantements
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À l’hôpital, le présent n’existe pas, on abandonne son corps pour qu’il soit guéri au plus vite. On ne sait trop où l’on est, on attend qu’un corps parfait nous soit redonné, on attend le moment de retourner à ses jeux. Mais quand on le retrouve, rien n’est comme avant. La peur n’était pas seule. Et l’on sait alors ce que l’on n’aurait dû apprendre que bien plus tard : la douleur du corps, la solitude de l’âme, la fragilité de la vie. Sans pouvoir nommer, on sait, d’un savoir qui ne nous quittera plus.

(Druide, p.21)
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Le livre nous porte d’un mot à un autre, imagine des ailleurs qu’il transfigure en ici. Mais la phrase s’achève, et sans quitter l’ici, on est de nouveau ailleurs. Lié à l’inconnu qui nous révèle. Qui nous enserre en nous-mêmes et aussitôt nous délivre.

(Druide, p.25)
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Le livre nous porte d'un mot à un autre, imagine des ailleurs qu'il transfigure
en ici. Mais la phrase s'achève, et sans quitter l'ici, on est de nouveau ailleurs.
Lié à l'inconnu qui nous révèle. Qui nous enserre en nous-mêmes et aussitôt
nous délivre.
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Nos racines courent sous le sol, invisibles, impossibles à déterrer toutes. On peut essayer d'en arracher une, espérer qu'elle nous mènera vers une autre qu'on pourra dégager, elle aussi et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on perçoive un sens à cette histoire qu'on appelle notre vie
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