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Citations de Henri Amouroux (34)


Je ne sais quel fut le destin de Schmitt, mais le massacre de Saint-Genis-Laval aura pour conséquence l'exécution de quatre- vingts prisonniers allemands alors aux mains des FFI d'Annecy.
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« Le général de Gaulle qui incarne le pou- voir civil, écrit Aron, a été immnédiatement informé et ne semble avoir élevé aucune protestation contre ces ordres donnés directement à des troupes françaises par des autorités alliées. » Encore qu'il se soit agi de population plus que de « troupes », de Gaulle pouvait-il protester alors que la décision d'Eisenhower allait dans le sens de ses voeux? N'avait-il pas depuis longtemps affirmé que la Libération ne pouvait être dissociée de l'insurrection ?
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"L'armistice est, à mes yeux, la condition nécessaire à la pérennité de la France."
Pétain a terminé. Reynaud, qui devine aisément quel écho trouveront les paroles du Maréchal auprès de ministres troublés, et dont beaucoup se demandent si leur devoir envers le peuple ne l'emporte pas sur les devoirs envers la patrie, dit alors :
- Ce que vous proposez là est contraire à l'honneur de la France.
Sur quel ton ? "Cassant", affirme-t-il. Personne n'a confirmé ou contredit. Quoi qu'il en soit, pendant un moment, il est tenté de se séparer de Pétain et de Weygand et, avec eux, de certains ministres défaillants. D'un remaniement ministériel -encore un- naîtrait peut-être un ministère enfin unanime. Mais Pétain et Weygand, hors du gouvernement, ne seront-ils pas plus puissants et plus dangereux encore ?
Que Paul Reynaud agite pareilles pensées, c'est évident, mais il ne peut ignorer que sa maîtresse, Mme de Portes, "harcèle chacun en faveur d'un armistice immédiat". Va-t-il se séparer d'elle ? Va-t-il se séparer de son conseiller Villelume, de Baudouin, de Bouthillier, de la plupart de ceux qui, proches de lui, approuvent déjà l'action du Maréchal ? (pages 459-460).
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Comme tous les hommes de premier plan, que le labeur quotidien accable et qui, accoutumés à la jalousie et aux périls, ne prêtent plus attention au remue-ménage que leurs inítiatives - comme leurs absences d'initiative- provoquent, Pierre Laval se déplace en aveugle dans ce Vichy où, depuis longtemps, les borgnes sont rois.
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On précisera que le rôle de la Milice francaise, s'il doit être la défense de la Révolution nationale contre ses adversaires, et notamment contre le bolchevisme, sera, en même temps, profondément social et s'exercera simultanément contre le communisme et la ploutocratie.
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La signature du pacte germano-soviétique a constitué pour beaucoup un signal d'alarme. L'annonce de l'entrée des troupes allemandes en Pologne déclenche les derniers préparatifs. Les habitants de Saint-Louis (Haut-Rhin) qui écoutent, le 1er septembre, à 10 heures, devant le café Philibert, le discours d'Hitler annonçant que ses armées ont envahi la Pologne, rentrent immédiatement chez eux pour équiper leurs enfants et terminer leurs valises.
Comment faire tenir toute une vie dans trente kilos ? Et dans soixante, ou quatre-vingt-dix ? Il faut se livrer à des choix douloureux. Ne rien oublier tout en étant certain que l'on oubliera mille choses et que le souvenir en reviendra, lancinant, dès que le train de l'évacuation se sera mis en route. Que faire de toutes les photos, des lettres, des souvenirs familiaux, de tous ces liens, invisibles aux indifférents, mais que l'on ne peut couper sans mourir un peu ? (page 160).
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Étrange destin d’un texte dont l’immense majorité du peuple se réclamera en juin 1944, après l’avoir ignoré 4 ans plus tôt, à l’instant où la défaite, et la honte! et l’espoir, provoquent et justifient sa naissance.
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Parmi les très rares Français qui, au début, ont suivi de Gaulle, il y avait quelques civils, mais davantage de militaires. La plupart étaient des gens de droite et d'extrême droite et ils ont transporté dans la maison leurs préjugés, leurs croyances ou leurs haines idéologiques. C'est un fait que, sous leur influence qui était, dans le début du mouvement, prépondérante et sans contrepoids, ils ont constitué, ici, une sorte de copie en réduction du gouvernement Pétain ; mêmes tendances, mêmes outrances, mêmes conceptions autoritaires... Seule différait l'attitude à observer vis-a-vis de l'Allemagne. (dans un document en date du 11 septembre 1942, rédigé à Londres à I'intention de Léon Blum, le socialiste Félix Gouin décrit qui sont les hommes de la France Libre)
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Sur les 75 721 Juifs et Juives déportés de France en 74 grands convois seuls 2 566 survivront en 1945.
Les chiffres sont terribles.
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La joie ne venait pas car nous avions ramené trop de morts avec nous. Louise Alcan déportée à Birkenau.
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Messieurs les juges, ma vie et ma liberté sont entre vos mains, mais mon honneur, c'est à la patrie que je le confie.
Disposez de moi selon vos consciences. La mienne ne me reproche rien car, pendant une vie déjà longue et parvenu par mon âge au seuil de la mort, j'affirme que je n'ai eu d'autre ambition que de servir la France.
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Il m'arrive assez souvent de parler devant les adolescents. Pour faire comprendre à mon auditoire la distance qui sépare leur monde du monde de 1940 - un autre monde - , je dis : "Les transistor n'existait pas*."
La télévision, l'avion à réaction, le TGV, les satellites, Internet, qui permet de transmettre, à l'autre bout du monde, en temps réel, textes, sons, images, n'existaient pas d'avantage, mais il me semble que le transistor, compagnon de tout les instants, de tous les lieux, de tous les milieux, véhicule bon marché de l'information immédiate, constitue le plus parfait des symboles.
Volumineux, encombrants et lourds, 5 200 000 postes de TSF diffusaient, avant la guerre, les émissions de Jean Nohain, les chansons de Tino R4osi et les réclames célébrant les vertus de robustesse d'un meuble "signé Lévitan", mais ils étaient tributaires d'une prise de courant**. Ils ne fuiront pas au nombre de ces trésors que le Français, fuyant l'avancé allemande, entasseront dans leurs voitures ou sur leurs charrettes. Sur ces 5 200 000 postes, combien resteront, muets, dans les maisons abandonnées ? On l'ignore. Mais, sur les routes de la défaite, les fuyards, lorsqu'ils voudrons entendre les communiqués militaires français, s'agglutineront devant une fenêtre laissée volontairement ouverte, se regrouperont en silence dans un café, autour du poste d'où tombent les mots qui désespèrent. Pagnol se souviendra de ces images. Dans "La fille du puisatier", elles lui on inspiré l'une des scènes les plus poignantes : ces paysans rassemblés, le 17 juin, pour écouter, dans un silence coupé de sanglots, le Maréchal Pétain annoncer qu'il a demandé l'armistice***.

*La découverte est en 1947; le mot de 1952.
**A l'exception de quelques postes à galènes, le plus souvent fabriqués par des bricoleurs.
*** L'allocution, le 17 juin, du maréchal Pétain, après la Libération, être remplacée, dans la même scène, par l'appel du 18 juin général de Gaulle, ce qui rendait le film incompréhensible.
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Le 2 janvier 1945, à Versailles, Américains et Français frôlent le drame.
Les premiers menacent de priver la Ière armée française de munitions et d'essence, les seconds d'interdire aux forces américaines l'usage des chemins de fer et des moyens de transmissions français.
Si l'on passait des mots aux actes, ce serait la rupture de l'alliance et pour les Allemands, une victoire remportée à bon compte.
En pleine bataille, la chose est inconcevable.
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Un demi-siècle, ou presque, après l'événement, le peuple français a droit à la vérité dans toute sa complexité. Il ne saurait se satisfaire de récits systématiquement orientés par des partisans présentant la libération et les jours qui la précédèrent comme un immense soulèvement patriotique pendant lequel, à quelques regrettables exceptions près, seuls les coupables auraient été châtiés ou comme une lame de fond révolutionnaire et communiste emportant sur son passage une majorité d'innocents.
Il faut écrire en n'oubliant jamais qu'aux exactions des uns répondent les exactions des autres.
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Les lettres de dénonciation contribueront à compléter des fichiers imparfaits. Des préfets s'étonnent, en effet, et demandent aux gendarmes de les renseigner : "Aux dernières élections législatives, écrit l'un d'eux, les candidats du parti communiste ont obtenu 15 778 voix. Or, mon cabinet ne possède que 2000 fiches concernant des communistes ou sympathisants."
On dénoncera les résistants gaullistes. Et ceux qui gênent. Ceux qui déplaisent. Ceux qui paraissent en infraction avec ces lois tellement contraignantes qu'il est impossible de ne pas se trouver un jour en infraction... Même lorsque l'on représente la loi et que l'on est censé la faire appliquer.
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Dans la main du Maréchal Pétain, la main du chancelier Hitler.
Au moment du procès d'août 1945, le procureur général Mornet avait songé, paraît-il, à faire agrandir, pour l'exposer dans la salle d'audience, la photographie d'une poignée de main qui, aux yeux de millions de Français, symbolisait alors la collaboration.
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Quarante millions de pétainistes. Titre de provocation ? Certainement pas. Titre et livre qui veulent donner une idée exacte des sentiments des Français dans l'été, l'automne 1940 et même l'hiver 1940-1941, avant que le ravitaillement détestable, les prisonniers lents à revenir, la paix lente à venir, l'usure des mots, la fatigue des jours, le poids toujours plus lourd de la présence allemande ne dissipe le charme qui enveloppait le Maréchal Pétain et attirait à lui un peuple bouleversé par la défaite, déçu par les politiciens, humilié par l'armée et la police d'un ennemi qui occupe les deux tiers du pays et tient à la gorge le frêle royaume de Vichy.
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Henri Amouroux
Le journalisme nous apprend à ne pas être ennuyeux. On peut très bien raconter des choses sérieuses de façon vivante, intéressante.
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Mais les enfants? Comment coudre sans trembler, sur leur petite robe ou sur leur veste, un insigne qui risque d'attirer les plaisanteries cruelles et les brimades de toute l'école. Certains d'entre eux refusent d'aller en classe. Il faut les accompagner, presque les traîner de force. Mais, alors, parfois, le miracle se produit. Des camarades se ruent vers eux, éloignent les pères, entraînent les petits juifs qui ont bien vite oublié l'objet de leur terreur.
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C'est dans ce cadre brisé, c'est à l'intérieur de ces bizarres et multiples frontières, uniques dans l'histoire de notre pays, que les Français devront vivre durant quatre longues années, fertiles en bouleversements et en drames.
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