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Citations de Henri Gougaud (458)


Pour juger sans faute, il ne faut pas avoir le pouvoir de condamner.
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- Ne seriez-vous pas un peu sainte ?
- Rassurez-vous, je sais haïr.
Elle rit trop fort, se rembrunit.
- Je ne suis qu'enragée, dit-elle.
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Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2023
Ballade
  
  
  
  
À l’entrée du temps joli
Pour réveiller l’allégresse
Et assombrir le jaloux
La reine a voulu montrer
Comme elle est amoureuse.

Refrain :
Au large, jaloux, au large
Laissez-nous, laissez-nous
Danser entre nous, entre nous !

Partout elle a ordonné
Que d’ici la mer il n’y ait
Pucelle ni bachelier
Qui ne prenne son plaisir
A la danse joyeuse.

(Refrain)

Mais voilà le roi qui vient
Pour désaccorder la danse
Car il est en grand émoi.
Il craint fort qu’on lui enlève
Cette reine avrileuse !

(Refrain)

Il se démène pour rien,
D’un barbon elle n’a que faire.
Un fringant joueur de mots
Voilà plutôt ce que veut
La dame savoureuse.

(Refrain)

Qui donc la verrait danser
Voluptueuse, ondulante
Pourrait dire sans mentir
Qu’elle est sans rivale au monde
Cette reine joyeuse !

(Refrain)


// Anonyme


/ Traduction Texte français de René Nelli, René Lavaud et Henri Gougaud
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Aube
  
  
  
  
En un verger sous la fleur d’aubépine
La Dame tient près d’elle son ami.
Le guetteur crie que le soleil se lève.
Mon Dieu, mon Dieu comme l’aube vient tôt !

Qu’il plaise à Dieu que la nuit s’éternise,
Que mon ami ne s’éloigne de moi
Que le guetteur ne voie poindre le jour.
Mon Dieu, mon Dieu comme l’aube vient tôt !

Beau doux ami embrassons-nous encore
Au fond du pré où chante la feuillée
Fais-moi du bien, au diable le jaloux !
Mon Dieu, mon Dieu comme l’aube vient tôt !

Beau doux ami faisons un jeu nouveau,
Dans ce jardin où chantent les oiseaux,
Tant que le guet ne joue de son pipeau !
Mon Dieu mon Dieu comme l’aube vient tôt !

Dans l’air léger qui me vient du lointain
De mon amant fringant et tendre et gai
J’ai bu d’un trait le souffle délicieux.
Mon Dieu mon Dieu comme l’aube vient tôt !

Gracieuse elle est cette dame, et plaisante.
Pour sa beauté l’admirent maintes gens,
Et son cœur sait ce qu’est amour loyal.
Mon Dieu mon Dieu comme l’aube vient tôt !


// Anonyme

/ Traduction Texte français de René Nelli, René Lavaud et Henri Gougaud
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Chanson
  
  
  
  
Quand la douce brise s’aigrit,
Que les feuilles tombent des branches,
Que le babil de l’oiseau change,
Je soupire et chante l’amour,
Car il m’a pris dans ses filets,
Moi qui n’ai jamais su le prendre.

Hélas ! d’amour je n’ai gagné
Que des tortures et des angoisses.
Mon désir s’élance vers vous
Mais il ne peut pas vous atteindre
Et rien ne me fait plus envie
Que ce qui s’éloigne de moi.

Tant m’enchante la pure perle
Que je n’aime rien autant qu’elle,
Mais je ne peux, tant elle m’émeut,
Devant elle dire ma peine
Car si je le fais, je crois bien
Que je n’aurai plus cœur ni tête.

La plus belle femme auprès d’elle
Que vaudrait-elle ? Un doigt de gant !
Que l’univers tombe dans l’ombre,
Autour d’elle tout resplendit.
Dieu m’accorde de l’approcher
Et de la voir à son coucher !

Que je dorme ou veille je tremble,
Je tressaille et frémis d’amour.
Si grande est ma peur d’en périr
Que je n’ose pas la prier.
Deux, trois ans je la servirai
Puis lui dirai le vrai, peut-être.

Je ne peux vivre ni mourir,
Ni guérir du mal qui m’accable.
Comment puis-je d’elle jouir ?
Je ne suis pas devin. Mystère !
Elle est celle qui peut m’abattre
Ou m’élever quand elle le veut.

J’aime fort qu’elle me rende fou,
Qu’elle me laisse là, nez levé,
Qu’elle rie de moi, qu’elle me bafoue
Autant en public qu’en privé.
Après le mal viendra le bien,
Je n’attends que son bon plaisir.

S’il tarde, que ne suis-je mort
À l’instant même où je la vis !
Hélas ! avec quelle douceur
M’ont tué ses beaux airs d’amour !
Elle me tient en telle prison
Que je ne veux en voir nulle autre.

Dans ma peine, seul réconfort :
Que je me taise ou la courtise
Par elle seule je serai
Fidèle ou faux, loyal ou fourbe,
Détestable ou vrai gentilhomme,
Impavide ou tremblant d’émoi.

Mais que cela déplaise ou non
Elle peut à son gré me garder.

Cercamon dit: n’est pas courtois
Celui qui d’amour désespère.


// Cercamon


/ Traduction Texte français de René Nelli, René Lavaud et Henri Gougaud
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Pastourelle
  
  
  
  
L’autre jour près d’une haie
Je vis bergère ambiguë,
Joyeuse, pleine d’esprit,
Vêtue comme à la campagne
Coiffe, cape, houppelande
Chausses de laine, souliers,
Et chemise de treillis.
Je m’approchai par la plaine
Et lui dis : — fille jolie
Je crains que le vent vous pique !

— Seigneur me répondit-elle
Grâce à ma mère et à Dieu
Qu’importe s’il m’échevèle
Je me porte on ne peut mieux !
— Fillette à l’humeur si douce
J’ai quitté le droit chemin
Pour vous tenir compagnie.
Une jeune villageoise
Comme vous ne peut garder
Tant de bétail en ce lieu,
Seule, sans plaisant ami.

— Je sais bien, qui que je sois,
Distinguer sens et folie,
Dit la belle villageoise.
Réservez votre amitié
à celles qui s’en contentent
Car les crédules, à mon sens,
N’en auront pas de profit.

— Fillette de noble race,
Sûrement, d’un chevalier
Votre mère vous conçut
Villageoise mais courtoise.
De plus en plus je vous aime
Et votre joie m’illumine
Si vous m’étiez plus humaine !

— Sire, dit la jeune fille,
À la bêche et à l’araire
Ma famille fut tracée.
Mais pour ce qui vous concerne
Tel qui se dit chevalier
Devrait l’être assurément
Les sept jours de la semaine !

— Fillette, une aimable fée
Au berceau vous fit cadeau
D’une beauté qui surpasse
Celle des gens de chez nous.
Vous seriez doublement belle
Si je pouvais, une fois,
Vous voir dessous, moi dessus !

— Seigneur, dit la paysanne,
Vous m’avez si fort flattée
Que toutes vont m’envier.
Du rang où vous me hissez
Voici pour vous ce salaire :
Reprends tes airs ébaubis,
Tu perds ton temps, pauvre fou !

— Fillette, un cœur dur, sauvage,
S’apprivoise par l’usage.
À vous voir il m’apparaît
Qu’avec une villageoise
Comme vous peut se lier
Une amitié de bon cœur
Si l’un ne trompe pas l’autre.

— Sire, dit la paysanne
L’homme encombré de folie
Jure, promet et s’engage
Mais de semblables hommages
Ne donnent pas droit d’entrée
Je garde mon pucelage
Nul ne me dira putain !

— Fillette, les créatures
Vont toujours à leur nature.
Apprêtons-nous, vous et moi,
À nous accoler ensemble
À l’abri, le long du pré.
Vous y serez à votre aise
Pour faire la chose aimée.

— Allons, seigneur, on sait bien
Que le fou cherche folie,
Le courtois belle aventure
Et le paysan sa mie.
Comme disent les anciens :
« Défaut de juste mesure
Fait la mine du bon sens. »

— Belle, je n’ai jamais vu
Plus friponne de figure
Et plus traîtresse de cœur !

— Seigneur écoutez la chouette.
Elle dit: « l’un baye aux corneilles
Et l’autre espère profit ! »


//(Marcabru France Gascogne (vers 1110 -1150)

/ Traduction Texte français de René Nelli, René Lavaud et Henri Gougaud
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Alors, tout tremblant, il se mit au travail, à grands seaux d'eau et à grands coups de balai. Il avait tellement peur du bâton que deux heures plus tard tout était terminé.
Alors Jean Loriot lui sauta sur le dos en criant :
—Je crois que je vais te transformer en cheval, parce que tu n'es pas capable de réparer les ailes de ton moulin!
—Pitié! Je vais les réparer! dit le meunier.
—Si dans deux heures tout n'est pas terminé, les oreilles commenceront à pousser!
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Finalement, sans vraiment le savoir, nous avons été les fidèles héritiers des troubadours. Eux, au xiiie siècle, ont inventé et chanté le sentiment amoureux, en un temps où la femme était réduite à ses fonctions (la vierge ,la mère ou la putain). Nous avons prolongé leur chant.
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Léger comme une plume, qui peut me retenir ?
Personne sous le ciel du monde !
Sais-tu qui je suis ?



Le souffle
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L’amour est un rêve, un souci, un élan, un compagnon sur le chemin.
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Le conte n'est pas un art du spectacle, c'est un art de la relation.
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On ne décide pas d'être conteur. C'est l'oreille des autres qui nous fait conteur.
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La source des contes
Aux premiers jours des temps humains fut une femme sous un roc, parmi les chasseurs endormis. Elle veillait. Elle était inquiète. Elle serrait contre elle un enfant mal vêtu d’une peau de bête. Il avait peur. Il avait froid. Il ignorait tout de la nuit, des cris sans corps dans les feuillages, des frôlements dans les buissons, des êtres silencieux, obscurs, qui rôdaient autour de l’abri. Sa vie ne tenait qu’à sa mère. Il savait cela. Elle aussi. On n’avait pas encore inventé les prières. Ce nourrisson qui grelottait, il fallait pourtant l’apaiser. Mais comment ? Elle ne savait pas. Elle laissa aller sa voix frêle, chanta tout doux. L’enfant se tut. Alors elle lui dit des mots simples, et simple fut l’obscurité, elle lui chantonna sa tendresse, et tendre fut le creux des bras, elle lui murmura que le jour bientôt réveillerait la vie, et lui vint la foi des enfants qu’aucun démon ne saurait vaincre.
Cette femme, cette nuit-là, inventa le flot infini des chants et des contes du monde. Les torrents, les fleuves d’histoires où nos âmes aiment à se baigner viennent de cette source-là, une bouche de mère inquiète pour son enfant qui ne dort pas. Pense à elle, de temps en temps. Il n’est pas de conte en ce monde qui ne soit pour l’amour de toi.
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Voilà dit l'immortel du Pôle sud. Es-tu content prince Koan? Ah ces motels, toujours prêt à suivre le premier sorcier venu capable de jongler avec sa tête.
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— Imaginez : un soir, passé minuit, vous rentrez chez vous, harassé par une pesante soirée chez d’ennuyeux confrères. Sur le trottoir désert vous trouvez ceci — ou plutôt : ceci vous guette, attire votre regard et le harponne à votre insu, au pied d’une façade, dans un rai de lumière tombé, comme par hasard, d’une fenêtre complice.
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Histoire de Lynx
Tout à coup, sur le sentier, devant lui, une ombre humaine apparaît. Un homme. Un homme ? Son corps est comme une brume vaguement lumineuse. Deux yeux pareils à deux étoiles dans son visage ténébreux regardent l’enfant fixement. Ces mots résonnent dans l’air et la nuit :
- N’aie pas peur, je suis Quals, le dieu bienfaisant. Je suis venu te dire que tu ne seras jamais seul au monde. Ton village est là-bas.
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Le bruit du monde use l'oreille et sa folie pourrit le coeur
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Anselme le luthier à Jaufré son ancien apprenti :
- La musique... Tout est en elle, Jaufré  ! Tout ! L’amitié de Dieu, l’amour pur et la défaite des questions. Retiens cela, c’est essentiel. Quand on se donne au chant d’un luth, ou d’une flûte, ou d’une voix, on connaît le fin mot du monde sans avoir rien à demander.
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Le voilà donc à Rome ,où,après quelques aventures mineures ,il exerce pauvrement le métier de bouquiniste dans un quartier étroit et vénéneux peuplé de commerçants usés ,de jeunes voyous au mollet nerveux, de putains crépusculaires et de vieilles gens abandonnés dans de vastes demeures pourrissantes?
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_Tu m'es sacrée. Jan et toi, gardez-vous du mal, qu'il me reste au moins deux vivants à qui penser sans honte ou sans trop de douleur.
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