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EAN : 9782226258038
250 pages
Albin Michel (30/04/2014)
3.53/5   51 notes
Résumé :
Jusqu'à sa mort en 1905 à 75 ans, Louise Michel, surnommée « La Vierge rouge », lutta pour les droits de l’homme, la justice sociale et le soutien à ceux qui manquent de tout.

Née en 1830 d’une servante et fille mère, Louise est dès l’enfance une écorchée vive à la personnalité affirmée, que les douleurs des autres enragent.

Institutrice, elle développe à Paris, où elle arrive en 1856, une activité littéraire pédagogique, politique et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Au XIXe siècle, si vous vous faisiez engrosser par le châtelain, vous preniez la porte, sale traînée ! Et bon courage pour trouver une place ailleurs, votre bébé sous le bras.
Marianne Michel n'a pas été chassée. Sa bâtarde a été élevée comme l'enfant légitime des maîtres, bénéficiant d'attention et d'une bonne instruction.
Ainsi naît et grandit Louise Michel, fille de servante dans les années 1830. Elle commence à écrire très jeune, correspond avec Victor Hugo, son "maître", devient institutrice à vingt et un ans, s'engage et s'enflamme vite pour différentes causes humanitaires, participe activement aux combats de rues lors de la Commune. Elle rejoint les milieux révolutionnaires, anarchistes, milite en faveur des ouvriers et pour la condition féminine.
Femme d'action, provocatrice, tête-brûlée et grande gueule, elle agace, dérange, se fait des ennemis...

La quatrième de couverture prétend qu'Henri Gougaud "sait nous faire aimer cette femme sauvage et téméraire".
Je proteste. Je suis entièrement d'accord, au contraire, avec les propos d'un des proches de cette "vierge hystérique" (sic) : "Tout de même, beaucoup l'estiment insupportable. Intransigeante, raide et dure comme un os, sèche comme une mère abbesse, modeste autant qu'envahissante, prompte à railler les tièdes, incontrôlable enfin, elle épuise qui veut la suivre" (p. 212).
C'est bien ainsi qu'elle m'est apparue tout au long du récit. A tel point que j'en oubliais de m'émerveiller de ses idées, de son courage et de ses actions.

Pas de chance : j'ai un mal fou à comprendre le contexte politico-historique de cette seconde moitié du XIXe siècle, et ça m'em***** tellement que je ne fais guère d'efforts. Dommage, cela me serait d'autant plus utile que les problèmes sociaux et la littérature de cette époque m'intéressent.
Toujours pas de chance : la plume d'Henri Gougaud, présentée comme 'vivante', m'a semblé lourde de fausse légèreté.
En gros, je n'ai rien su apprécier dans cet ouvrage.

Je suis certaine que sous la plume et le trait de Catel tout serait plus limpide et le personnage de Louise plus attachant (cf. sa biographie sur 'Olympe de Gouges').
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Henri Gougaud livre avec passion la vie d'une femme passionnée : Louise Michel. Elle est à la Commune de Paris (1871) ce que Emma Goldmann est aux USA ou Dolores Ibarruri à l'Espagne. Louise Michel est une bâtarde, fille du maître de maison, Demahis et de la servante, Marianne Michel. Louise et sa mère restent au château de Vroncourt.
Après le décès de toute la famille, Louise et sa mère s'établissent à Paris. Louise vouera toute sa vie à l'amélioration de la condition des petites gens. Elle s'engage en 1871 dans la Commune de Paris après la défaite française lors de la guerre franco-prussienne; une humiliation pour la France. Elle est sur toutes les barricades, de tous les combats, de toutes les audaces.
On sait comment se termine l'histoire, dans un bain de sang lors de la Semaine sanglante en mai 1871 qui met fin à cette guerre civile qui a détruit Paris. Louise sera déportée en Nouvelle Calédonie et en reviendra après la loi d'amnistie en 1880. Pendant les 25 années suivantes, jusqu'à sa mort en 1905, elle ne cessera de militer.
L'auteur s'est basé sur les mémoires de Louise Michel pour rédiger sa biographie. Henri Gougaud est plaisant à lire, un beau style enlevé. J'ai apprécié de lire un ouvrage sur la Commune de Paris, dont on commémore les 150è anniversaire en 2021. Un moment de l'histoire de France bien plus terrible que je ne l'imaginais. Je vous le recommande si vous aimez l'histoire parce que le livre traite d'un sujet très précis mais tout à fait accessible.

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Dire que Gougaud est un formidable conteur est un euphémisme !!Au fil des pages il nous embarque au côté de Louise Michel ,la "vierge rouge" ,indomptable combattante ,assoiffée d'idéal, généreuse mais à l'intransigeance parfois dévastatrice, l'entraînant par moments aux confins de la folie!
De sa naissance, petite "bâtarde" provinciale (sic) à son bannissement en Nouvelle-Calédonie, en passant par, l'institutrice montmartroise, la Commune de Paris, sans oublier ses nombreux passages par la "case prison", le récit s'écoule naturellement, comme porté par la voix chaude de cet incomparable raconteur d'histoires.

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Le titre dit bien ce que l'on va trouver durant les 240 pages du livre : un roman. Henri Gougaud ne travestit pas la réalité de la vie de cette infatigable militante, il l'enjolive de son impeccable écriture, rendant ce parcours de combattante incroyablement vivant.
De l'enfance de Louise Michel, élevée dans un château au fin fond de la Haute Marne par des bourgeois au grand coeur, alors qu'elle n'est que le fruit d'une liaison de sa mère servante avec un des fils de la maison, à sa vie en Nouvelle Calédonie, l'auteur suit pas à pas ce parcours hors norme. Femme volontaire, éprise d'indépendance et ayant cette soif d'absolu qui la fait passer pour une femme exaltée, celle qui a donné son nom à tant d'établissements scolaires nous est présentée comme une personnalité hors norme. Toute sa vie a été entièrement dévouée aux autres, aux plus pauvres surtout, aux opprimés. Symbole de la résistance et de la fidélité à ses idées de justice et de solidarité, elle est vraiment la figure incontournable des causes justes.
Henri Gougaud, tout en truffant son récit de petits détails historiques ou sociologiques, rend hommage à cette femme de la plus jolie des manières, en nous la rendant la plus vivante et la plus juste possible. Même si sa vie a été uniquement guidée par la révolte contre un monde injuste, laissant de côté une vie plus personnelle pour ne se consacrer qu'au bien être des démunis, l'auteur sait trouver les mots pour que le lecteur l'accompagne dans ses nombreux combats. On est emporté avec elle, on sent les balles et les sabres de la Commune nous effleurer, le vent souffler dans nos cheveux quand un vieux rafiot l'emporte en exil, les condamnations nous révolter.
Un peu plus sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Avec l'anniversaire de la commune, j'ai eu envie d'en connaitre plus sur la vierge rouge. le livre de 230 pages de Gougaud en donne un bon aperçu. La lecture en est facile, et j'ai été emportée dans un tourbillon. Bâtarde élevée dans une belle demeure, Louise a eu la chance d'avoir un grand père (ou un père ?) qui lui a permis de grandir dans l'amour des Lettres. Son état de bâtarde la fait se sentir à part et lui a donné le sentiment de la justice. « Républicaine mystique », elle a écrit de nombreuses lettres à Victor Hugo, a composé des opéras, écrit ses mémoires, des poèmes tout cela en décidant de se mettre au service du peuple et déjà, de devenir institutrice à Paris, puisque tout commence par la Culture et l'Education, dans une époque où l'industrialisation fait du patron, un vrai roi dans son domaine. Et puis il y a le 28 mars 1871 et la Commune. On va lancer les prémisses de réformes fondamentales comme entre chose réduire la journée de travail de 17 à 10 heures, déclarer l'école laïque gratuite et ouverte à tous…Et Louise est sur les barricades avant d'être condamnée à l'exil à Nouméa avec d'autres communards. A son retour elle sera encore enfermée 5 ans. Donc une passionaria pas vraiment sympathique malgré les causes qu'elle défend, parce qu'elle est extrême, un tourbillon où les sentiments n'ont peu de place à part pour sa mère et quelques amis de révolution mais peu en fait car elle n'a pas le temps de s'attacher. Elle est si entière qu'elle m'a fait plus peur que suscitée de l'admiration mais c'est peut-être le portrait fait ici qui veut cela. Donc un livre qui est une bonne approche mais à approfondir je pense.
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critiques presse (2)
Telerama
06 août 2014
Ne pas compter sur les détails historiques. Ici s'écoule le fleuve tumultueux d'une vie ; un poème épique furieux aux accents de chanson réaliste.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeSoir
17 juillet 2014
En grand conteur, Henri Gougaud nous fait vivre la vie de la pasionaria qui se voulait poète.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
La vie des pauvres (...)
On travaille jusqu'à dix-sept heures par jour, hommes, femmes, marmots dès l'âge de six ans. La retraite ? On n'en rêve pas. Pourquoi ? C'est simple. On ne sait pas ce que ce mot-là signifie. On reste attelé à l'ouvrage de la petite enfance. (...) Bref, on estime en ce temps-là l'espérance de vie d'un pauvre de quinze à vingt ans inférieure à celle d'un bourgeois banal. (p. 38-39)
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Le fait est que deux mois durant la Révolution fait du beau. On incendie la guillotine. La peine de mort ? Abolie. Et l’on s’attaque sans tarder à la mère de tous les maux, de tous les vices : la misère. On ne peut en un tour de main la changer en fée du logis, mais pour le moins on l’adoucit. On installe des étalages de fruits, de légumes, de pains distribués à prix coûtant. On réduit le temps de travail de dix-sept à dix heures par jour, et défense est faite aux patrons d’employer des enfants de nuit. Désormais les hommes et les femmes sont égaux en droits et devoirs. Même ouvrage, même salaire. Aux miséreux est allouée une indemnité de survie. Les logements inhabités sont réservés aux sans-abri. On pensionne les orphelins, les veuves, les blessés de guerre. On attribue les ateliers et les fabriques abandonnés par leurs patrons enfuis à Versailles ou ailleurs aux coopératives ouvrières. L’école est laïque, gratuite et ouverte à tous les enfants, quelle que soit leur condition. Dans les hôpitaux plus de messes, plus de nonnes, mais des infirmières. L’Église et le nouvel État vivent leur vie chacun chez soi.

Et les artistes, et les savants qui ont grand besoin de paix pour mener à bien leurs travaux, leurs œuvres, leurs explorations, comment traversent-ils ce printemps communal ? Ils travaillent, ils sont libres, on les écoute, on prend soin d’eux, on les estime nécessaires à la grandeur des temps futurs. Tous les soirs des concerts partout font salle comble. Les musées ? Grands ouverts et visite gratuite. Quant au jardin des Tuileries, autrefois domaine impérial, il est offert aux orphéons, aux promenades populaires et aux amoureux printaniers. À la commission fédérale consacrée à l’enseignement siègent Courbet, Jules Vallès, Jean-Baptiste Clément aussi, le poète a la plaie ouverte dont on chante encore aujourd’hui Le temps des cerises « Que chacun, disent-ils, se livre à son génie sans entrave d’aucune sorte. Paris doit devenir le paradis des arts ». On s’enivre, on s’enthousiasme avec cette étrange innocence qu’on ne connaît qu’aux enfants et aux inventeurs d’avenir.

Les savants, eux, sont plus circonspects. Ils ne se soucient pas du monde. C’est pourtant pour eux, ces jours-là, pour leurs travaux, leurs découvertes que Louise l’Hugolienne et la combattante obstinée se passionne avec une ardeur à tout instant renouvelée. Il n’est pas de jour qu’elle ne coure de conférence en institut, de laboratoire en colloque, d’académie en cours du soir. Elle s’intéresse à tout, au traitement du choléra que tente le docteur Drouet, à la météorologie, à la télégraphie sans fil, aux recherches embryologiques, à ce que dit Chevreul de la matière noire et des météorites. Il faut, Louise le dit et redit, aider, protéger les chercheurs et les laisser en paix à leurs expériences. Plus que les peintres, les poètes, les musiciens, les philosophes, ils sont l’avenir, elle le sent. Elle croit au génie de la science, à l’insatiable désir de tout savoir, tout explorer, jusqu’aux confins de l’univers, jusqu’au fin fond des océans, jusqu’au cœur même des atomes. Pour elle la Révolution n’aura rien fait d’impérissable si elle n’ouvre une voie royale aux inventeurs, aux créateurs, à ceux qui ont toujours tiré l’humanité vers plus de savoir, plus d’espace, de profondeur, d’étonnements.

Nous voulons tout, dit-elle. Tout. Une justice vertueuse, du pain pour les nécessiteux, des écoles pour les enfants, des abris pour les va-nu-pieds, et des musiciens, des poètes, des médecins enthousiastes, des découvreurs émerveillés, des explorateurs intrépides.
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Le père Lamennais fut excommunié et ses -Paroles d'un croyant- estimées impies par l'Eglise. Qu'importe. Louise, ce soir-là, découvre son saint Evangile. Elle le baptise de ses pleurs. De sa vie elle n'en aura d'autre. C'est ce livre cent fois relu qui lui a ouvert le chemin dont elle ne déviera jamais. [Livre de poche, avril 2016, p.22]
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Chez grand-père, autre son de cloche. Voltaire raille et Hugo tonne, on moque, on fustige, on déteste l'empereur Napoléon III, autrement nommé Badinguet. (...) On espère la république, la vraie, intègre et fraternelle. On respecte sans doute Dieu mais on croit au génie des hommes, à la science, aux savoirs futurs plus qu'aux homélies du dimanche. (...)
Elle doit cette grâce à un homme autant fameux que décrié, dont l'œuvre suscite en ces temps d'homériques enthousiasmes: Hughes-Félicité Robert de Lamennais, prêtre républicain, mystique et libertaire. En 1834 il publie un prêche étonnant, -Paroles d'un croyant-, qui à peine paru bouleverse partout en France et en Europe, les cercles littéraires et les clubs de penseurs. [Livre de poche, avril 2016, p. 20-21 ]
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Nous voulons tout, dit-elle. Tout. Une justice vertueuse, du pain pour les nécessiteux, des écoles pour les enfants, des abris pour les va-nu-pieds, et des musiciens, des poètes, des médecins enthousiastes, des découvreurs émerveillés, des explorateurs intrépides.
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Videos de Henri Gougaud (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri Gougaud
https://www.laprocure.com/product/1191880/gougaud-emmanuel-rencontrer-jesus-aujourd-hui
Rencontrer Jésus aujourd'hui Emmanuel Gougaud Éditions Salvator
« Rencontrer Jésus aujourd'hui, voilà un titre qui peut paraître assez banal et pourtant, c'est un livre neuf et très stimulant que nous propose le père Emmanuel Gougaud. le père Emmanuel Gougaud est curé de paroisse. Il a longtemps été au service des relations oecuméniques à la conférence des évêques de France. Il part en fait d'un constat qu'on fait un peu tous. Beaucoup de nos contemporains sont intéressés par la figure de Jésus, comme maitre de sagesse, comme philosophe. Mais bien peu entretiennent avec lui une relation intime, une relation d'amitié, une relation de croyant. »
Guillaume, libraire à La Procure de Paris
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