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Citations de Henri Gougaud (458)


Sais-tu bien ce qui nous force à vivre comme des pauvres sous la pluie? Je sais, moi, je découvre. J'étais aveugle. Enfin je vois. La peur, elle seule frérot, la peur à l'haleine puante, la peur et ses finasseries de vieille putain au cul lourd, la peur qui fait de toi un mendiant en hiver au moindre cri d'oiseau dans une église vide.
Regarde-moi. La peur, je m'en défais. Je m'en lave et m'en déshabille. Je la dépose. Je l'écrase. Je la foule à grands coups d'orteils. Je l'émiette, je la dépiaute. Et maintenant, je me redresse.
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Les hommes partent au loin chercher je ne sais quoi, conquérir Dieu, faire la guerre. Et nous, qu'attendons-nous, là, comme des mendiantes? Tu le sais? Moi, je sais. Un amant chaud comme un manteau, un gaillard, un roc, un amour. Et certes, nous savons nous battre. Mais nos batailles à nous ne sont pas pour l'honneur, ni pour le roi d'ici, ni pour celui du Ciel, elles sont pour préserver le feu, le feu d'espoir, là, dans le creux. S'il s'éteint, nous mourons aussi.
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Entrer dans l'âge adulte est une naissance.C'est un passage difficle.Beaucoup le refusent parce qu'ils ne veulent affronter ni la souffrance d'être seuls,ni la liberté d'inventer leur propre vie.Jusqu'à ta mort et même au delà tu devras grandir,grandir encore,devenir toujours plus adulte.
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En amour comme au jeu d'échecs
Les fous sont les voisins des rois.
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Quand vient un monstre sur ta route ou quand tu imagines sombre un temps pas encore accouché, ce n’est pas la vie que tu vois, c’est le théâtre de ta peur. Alors ferme les yeux et ris de ta panique, ou résiste, car elle fait de toi un enfant effrayé par l’ombre d’un loup sur un rideau de saltimbanque.
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Henri Gougaud
Le plus beau de moi n'est pas dans ma peau
mais dans la rocaille adoucie de lierre
mais dans le soleil la menthe l'air chaud
Le plus beau de moi vit dans la lumière

Le plus doux de moi n'est pas dans ma peau
mais s'endort au soir sans crainte ni larme
brûlant longuement au profond de l'eau
Le plus doux de moi tout hiver désarme

Le meilleur de moi n'est pas dans ma peau
Il est en prison pardon messieurs dames
mourant de vouloir le monde plus beau
Le meilleur de moi me déchire l'âme


(" Je n'éteins jamais la lumière")
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Le bruit du monde use l'oreille et sa folie pourrit le coeur.
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Un jour j'ai poussé la porte où était inscrit : " diminue la douleur de la distance " et je suis entré dans le palais de la mémoire. Il y avait partout des livres vivants. Entre mille autres j'ai décidé d'explorer la douleur et l'absence de l'être aimé. il m'est aussitôt apparu que cette douleur était une maladie guérissable. je me suis aventuré plus avant dans la salle. Entre mille autres voix, j'ai entendu ceci : " plutôt que de t'enfermer dans le chagrin et l'indifférence, cultive la sensation que l'être aimé a laissées en toi, redonne vie, dans tes dedans, à la tendresse et à la douceur. Si tu revivifies ces instants de bonheur passés, si tu les aides à pousser, à s'épanouir, à envahir ton être, la distance peu à peu se réduira, la douleur peu à peu s'estompera. Tu peux recréer ce que l'oubli a usé "
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Savez-vous bien que l'on tue un peu partout dans le pays, que l'on s'étripe et se torture, que l'on embroche des enfants, que l'on pille et brûle des villes en croyant que l'on fait la volonté du Ciel ? N'est-ce pas, dites-moi, la plus diabolique des absurdités ? Allons, pas de quartier ! Il faudrait raser les lieux saints, tous les les lieux saints de ce bas monde, que les gommes n'aient plus la moindre citadelle; ni la moindre Jérusalem, ni le moindre temple où tenir Dieu emprisonné. Qu'Il aille nu sur les chemins !
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Voyez-moi ce lion péteux ! Il rugit, il râle, il enrage, mais en vérité il se plaint. C’est un geignard. Et ses tirades ! Naïves, ronflantes, ampoulées à se pisser sur les orteils. Sont-elles pas belles, mes larmes ? Et mon malheur, sonne-t-il bien ? Ce phraseur ne vaut pas le prix d’un feuillet de parchemin vierge.
Je n’aime pas les pleurnicheurs. Si je n’étais pas pacifique, je leur ferais des cours pratiques de fouet ferré, de vraie douleur, à ces regarde-moi-je-meurs.

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Portez-moi donc jusqu'à mon lit et mouchez toutes ces chandelles, je ne veux pas me voir dormir.
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— Avant ta naissance, Pourcel, quand dans le ventre de ta mère tu n'avais encore rien vu, si quelqu'un t'avait dit : « Dehors sont des villages, de vastes forêts, des déserts, un ciel, des étoiles, un soleil, des gens sans nombre, des chemins », aurais-tu cru cela possible ? De même je dis que là-bas est une vie toute nouvelle que tu ne peux imaginer, pas plus que tu ne pouvais croire, quand tes yeux n'étaient pas ouverts, à ce monde d'où tu t'en vas.
— Bonne parole, dit le vieux. Bonne parole de prêtre. Hé, je m'en souviendrai peut-être.
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Les femmes sont semblables aux racines de l'arbre et les hommes aux branches feuillues.Elles sont obscures et nourricières,ils sont fiers et désordonnés.Elles savent les secrets humides de la terre,ils connaissent l'espace et la force du vent.Les unes sont profondes et les autres sont hauts.Ils ne peuvent donc ni s'entendre,ni se quitter sans dépérir.
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— Je crois que nos vrais père et mère sont ceux qui nous ont poussés là, dans cette vie, sur cette terre, au temps où nous étions encore des êtres sans forme, aériens. Je m'imagine au bord du ciel, prêt à partir pour l'aventure. «Va, mon enfant, te voilà grand, un ventre de femme t'attend, il te faut naître, prendre corps, faire ton métier de vivant, va, ne crains pas, nous t'aiderons, nous serons toujours dans tes songes.» Et j'ai quitté mes vrais parents pour d'autres qui faisaient l'amour et croyaient être seuls au monde alors que j'étais déjà là, à me glisser dans leur plaisir, entre leurs corps déshabillés, au plus intime de leur peau.
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On a tort, mille fois tort de sous-estimer la nécessité du rêve dans la construction de l'avenir.
L'immémoriale sagesse de la parole vagabonde le dit porteur d'un élan, d'une force probablement décisive pour notre survie.
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La vie des pauvres (...)
On travaille jusqu'à dix-sept heures par jour, hommes, femmes, marmots dès l'âge de six ans. La retraite ? On n'en rêve pas. Pourquoi ? C'est simple. On ne sait pas ce que ce mot-là signifie. On reste attelé à l'ouvrage de la petite enfance. (...) Bref, on estime en ce temps-là l'espérance de vie d'un pauvre de quinze à vingt ans inférieure à celle d'un bourgeois banal. (p. 38-39)
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Si la bibliothèque est le lieu où l'on peut réfléchir, concevoir, engranger des connaissances, échafauder des théories ou des lois utiles à notre santé sociale, le jardin, lui, est le lieu où l'on pousse, où l'on grandit, le lieu où s'accomplit le mystère de la vie, de la germination, de toutes les floraisons possibles. Il est le lieu de notre croissance.
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- Je l'imagine riant de nous, riant tout doux comme elle faisait, dit Fabrissa. Sais-tu ce qu'elle me chante en ce moment où je te parle ? Elle me chante : Enfants, la mort n'est rien, elle est sans cesse derrière vous, elle est la poussière de vos semelles. La vie est devant, toujours devant, allez à elle, ne vous retournez jamais.
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Henri Gougaud
Dans nos mémoires sensitives comme dans nos relations, la vie est faite de petites choses apparemment négligeables. Notre raison les méprise, c’est pourtant par elles que se transmet le plus important.

Sois attentif aux frôlements de la vie.
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Longtemps elle souffrit d’être laissée ainsi sans que la main de Simon vienne au moins à la sienne, perdue dans son désir comme au pire désert.
Longtemps, le cœur battant, il se retint de l’effleurer, craignant s’il le faisait d’être livré corps et âme à cette fille dont la tendresse lui était autant inacceptable que nécessaire, priant que l’aube vienne et désirant aussi que le temps ne passe point afin que tout demeure, dans cette obscurité, infiniment possible….
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