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Citations de Henri Gougaud (458)


- Tu vois, Luis, c'est ça un cerveau. Un vieux salaud qui te tient par les couilles et qui te raconte n'importe quoi pour t'empêcher de sortir de ta prison. [...] Ce qui vit hors de lui est nul, voilà sa loi. Que sait-il de l'amour ton cerveau, pauvre Luis ? Rien. Il sait, par ouï-dire, que l'amour existe, mais il ne sait pas le goûter. Que sait-il d'une pomme ? Son poids, sa couleur, sa chimie ? La formule chimique d'une pomme nourrit-elle ? Non, mais le cerveau s'en moque. Il les stocke, il les accumule, il les empile, il les interprète, il s'en bâtit des systèmes, des romans, des euphories et des angoisses. Il ne vit pas, il fonctionne.
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"Aller d'islam en chrétienté est un voyage distrayant. On découvre d'autres folies, d'autres prisons, d'autres sottises" (P. 141)
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Demandez à la vie à quoi elle sert, elle ne vous répondra pas. Elle ignore tout de nos philosophies, elle ne sait pas ce que signifie le mot "néant". Comment pourrait-elle comprendre ? La vie vit pour vivre. Elle n'est qu'une force qui va, gratuite, sans questions et sans cesse donnée. Libre à vous de l'épouser, de la voir comme elle est, de l'aimer simplement pour le bonheur d'aimer. Et si vous ne voulez pas d'elle, que lui importe, elle passera sans vous !
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Si tu veux découvrir la vie dans sa plaisante nudité,oublie ce que le monde estime inoubliable et demeure attentif à ce qu'il croit léger.Tu m'en diras des nouvelles.
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— Je ne me suis pas méfié de la malignité des mots. Il est simple de s'enfermer dans une prison de paroles. Il suffit que soit admiré le grand homme qui nous les dit. Tout s'ordonne, alors, comme il veut. Nous faisons nôtres ses désirs ...
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L'importance d'une parole se mesure à la place qu'elle prend durablement en chacun de nous, à ce qu'elle fait bouger en nous, à la terre intime qu'elle remue et fertilise.

Henri Gougaud
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Si tu veux découvrir la vie dans sa plaisante nudité, oublie ce que le monde estime inoubliable et demeure attentif à ce qu'il croit léger.
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Je connais des gens qui prennent la vie en horreur sous l’étrange prétexte que le monde leur déplaît- comme si le monde et la vie étaient sortis jumeaux du même ventre ! Le monde n’est que le lieu où la vie s’aventure. Il est rarement accueillant. Il est même parfois abominable. Mais la vie ! L’enfant qui apprend à marcher, c’est elle qui le tient debout. La femme qui apprend les gestes de l’amour, c’est elle qui l’inspire. Et le vieillard qui flaire devant lui les brumes de l’inconnaissable, affamé d’apprendre encore, c’est elle qui tient ses yeux ouverts. Elle est dans la force de nos muscles, dans nos élans du cœur, nos poussées de sève, notre désir d’être et de créer sans souci de l’impossible. « Impossible est impossible ! » voilà ce que dit la vie. Avez -vous déjà vu une touffe d’herbe sortir tout étonnée d’une fente dans le bitume ? C’est ainsi que je suis venu au monde, à Buenos Aires. C’est ainsi que j’ai vécu, comme une herbe vivace.......J’allais au cours du soir des enfants de la rue. J’absorbais tout. Avez-vous déjà vu la terre du désert boire l’eau d’un nuage ? J’étais un désert et je buvais des livres.
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La naissance du diable

Comment le diable est-il né? Voici:

Dieu se sent seul. Donc il essaie de créer, de pétrir le monde. Mais comment faire ? Il ne sait pas. Il s’y prend mal, échoue, recommence, s’énerve, et puis: « A quoi bon? »se dit-il.

De dépit il jette sa canne. Elle tombe, heurte le sol, le diable apparaît .

C’est une anecdote tzigane, et sa morale dit ceci: le démon fait son nid dans tes creux de fatigue. Ne te décourage jamais .
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Mon âme est un pays venteux.
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Il ne sait rien des femmes. Il ne sait pas qu'elles peuvent faire leur maison dans la main d'un homme, pour peu qu'elle leur soit tendue. Il ne sait pas qu'elles sont capables de marcher jusqu'au bout du monde pour un regard qui les fasse vivre.
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Henri Gougaud
- Quand nous vient du bien, même peu, ou quelque bonté de hasard, ou un ami de bonne graine, n'oubliez pas, dites merci. A qui ? Peu importe, à personne, ça fait toujours plaisir à l'air.
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Depuis presque cent ans, le vieil homme marchait. Il avait traversé l’enfance, la jeunesse, mille joies et douleurs, mille espoirs et fatigues. Des femmes, des enfants, des pays, des soleils peuplaient encore sa mémoire. Il les avait aimés. Ils étaient maintenant derrière lui, lointains, presque effacés. Aucun ne l’avait suivi jusqu’à ce bout du monde où il était parvenu. Il était seul désormais face au vaste océan.

Au bord des vagues, il fit halte et se retourna. Sur le sable qui se perdait dans des brumes infinies il vit alors l’empreinte de ses pas. Chacun était un jour de sa longue existence. Il les reconnut tous, les trébuchements, les passes difficiles, les détours et les marches heureuses, les pas pesants où l’accablaient des peines.

Il les compta. Pas un ne manquait. Il se souvint, sourit au chemin de sa vie. Comme il se détournait pour entrer dans l’eau sombre qui mouillait ses sandales, il hésita soudain. Il lui avait semblé voir, à côté de ses pas, quelque chose d’étrange.

A nouveau, il regarda. En vérité, il n’avait pas cheminé seul. D’autres traces, tout au long de sa route, allaient auprès des siennes. Il s’étonna. Il n’avait aucun souvenir d’une présence aussi proche et fidèle. Il se demanda qui l’avait accompagné. Une voix familière et portant son visage lui répondit : « C’est moi ».

Il reconnut son propre ancêtre, le premier père de la longue lignée des hommes qui lui avaient donné la vie, celui que l’on appelait Dieu.

Il se souvint qu’à l’instant de sa naissance, ce Père de tous les pères lui avait promis de ne jamais l’abandonner. Il sentit dans son cœur monter une allégresse ancienne et pourtant neuve. Il n’en avait jamais éprouvé de semblable depuis l’enfance. Il regarda encore. Alors, de loin en loin, il vit le long ruban d’empreintes parallèles, plus étroit, plus ténu. Une trace de pas, certains jours de sa vie, était seule visible.

Il se souvint de ces jours. Comment les aurait-il oubliés ? C’étaient les plus terribles, les plus désespérés. Au souvenir des heures misérables entre toutes où il avait pensé qu’il n’y avait de pitié ni au Ciel ni sur Terre, il se sentit soudain, amer, mélancolique.

« Vois ces jours de malheur, dit-il. J’ai marché seul. Où étais-tu Seigneur, quand je pleurais sur ton absence ?

– Mon fils, bien-aimé, lui répondit la voix, ces traces solitaires sont celles de mes pas. Ces jours, où tu croyais cheminer en aveugle, abandonné de tous, j’étais là, sur ta route.

Ces jours où tu pleurais sur moi, je te portais.
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L'intellect voudrait que la vie ne soit qu'une énigme,
alors qu'elle est un mystère.
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Le conteur

Il est dit que sur un rocher, face aux vagues de l'océan, est le conteur de tous les âges. Il raconte sans cesse les contes de la terre, et l'océan ronronne, et l'océan l'écoute. Et il est dit aussi que l'on doit prendre garde. Car si un jour on faisait taire cet homme seul qui parle là, personne ne sait, en vérité, ce que ferait l'océan.
Comme je racontais cela, un jour, à des enfants pensifs, l'un d'eux hocha la tête et dit, l'air pénétré :
- Je sais, moi, ce que ferait l'océan. Il envahirait le monde.
Et comme je m'effrayais d'une fin aussi redoutable :
- Oh, non pas par méchanceté, me dit l'enfant, ni par colère, mais pour retrouver ce conteur qui faisait du bien à ses vagues.
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Le secret nous est essentiel, qu'il soit du haut ou du bas-fond. Sans lui, point de racines au jardin du dedans, ni de parfum à nos roses obscures.
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Dans combien de regards il alluma "cette sublime foi aux illusions" sans laquelle la vie n'aurait pas plus de goût qu'un parcours de hasards et de nécessités? (p.143 il = M.Magre)
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« Grandissez, quittez la demeure du Père comme l'on fait quand l'âge vient et vivez sans papes, sans rois, sans rien au-dessus de vos têtes que les étoiles et les oiseaux.»
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"Les mots ne sont que des lueurs, des signes. Ils sont les portes des mémoires".
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Henri Gougaud
Accepter d’être ce qu’on est, de n’être que ce que l’on est, mais de l’être complètement, et parler bien ancré dans cet état de vérité. On n’imagine pas à quel point ça repose
Henri Gougaud
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