AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Henri Gougaud (458)


Le rossignol ignore qu'il te console.
Commenter  J’apprécie          40
Il était une fois un berger nommé Pierre. Il n'avait peur de rien, mais ne le savait pas. Rien n'était survenu d'effrayant dans sa vie. Or, un jour qu'il gardait le troupeau de son maître, dans un pré à la lisière d'une forêt, comme il mangeait son pain de midi à l'ombre d'un ormeau il entendit soudain, venant du fond du bois, un sifflement si déchirant qu'il se dressa d'un bond et se dit " Qui s'égosille ainsi est au bord de la mort !" Il s'approcha du premier rideau d'arbres, écouta un instant, n'entendit plus que le vent. Il franchit la lisière.
Commenter  J’apprécie          40
Simon lui répondit que ce chêne était son ami d'enfance, et qu'il avait confiance en lui car il ne s'endormait jamais.
- Nuit et jour, il veille sur moi et sur ceux que j'aime.
Commenter  J’apprécie          40
Qui se soucie de regarder un caillou ? On pousse devant soi quelques idées abstraites qu'on croit indiscutables. Un caillou ? C'est moins qu'une plante. C'est sans valeur. C'est chaotique. Et le passant va son chemin, cherchant un ami peut-être, ou le sens de la vie, ou la maison de Dieu. Tout était là pourtant, sur le bord de la route, dans ce morceau de roc effleuré d'un œil vague. Il aurait suffi de se pencher sur lui, et d'oser faire sa connaissance. Il aurait suffi de renoncer un instant à quelques certitudes, quelques suppositions. Il aurait suffi d'un peu d'oubli de soi, d'un rien d'amour.
Commenter  J’apprécie          40
La Révolution difficile qu'elle rêve de voir advenir n'aura jamais qu'un ennemi : le malheur né du désamour, de l'absence de compassion, de la terrible indifférence aux souffrances dans les regards que l'on ne veut pas rencontrer.
Commenter  J’apprécie          40
Alentour, dans la salle, l'ombre, et là, au cœur de la maison, pour l'accueillir, cette lumière, signe d'affection de son maître, façon de dire :
"Je t'attends, et n'oublie jamais, mon garçon .... même dans la nuit la plus sombre est toujours quelqu'un qui te voit, qui t'espère et veille sur toi".
Commenter  J’apprécie          40
Pourrais-je un jour atteindre la perfection ?
Demande l’apprenti.
(il est inquiet, ses yeux sont tristes
Son hautbois chante pauvrement.)
Maître Shongland caresse avec délices
La planche bouclée de copeaux.
Que son rabot vient de lisser.
La tranquillité dans le désordre du monde,
Dit-il, telle est la perfection.
Commenter  J’apprécie          40
En Europe, les gens que je rencontre disent parfois que je suis chamane, mais dans nos campagnes boliviennes personne ne connaît le sens de ce mot. Chez nous, je suis kalawaya. En français, si tant est que ce mot soit traduisible : "porteuse d'arc-en-ciel". Certes, je ne suis pas née de la pluie, et je n'ai jamais porté que mon poids de vie, mais j'entretiens depuis l'enfance des relations amoureuses avec l'eau, les arbres, les plantes, les cailloux. Une kalawaya doit avoir les sens assez aiguisés pour entendre le langage de ces êtres. J'ai appris cela. J'ai appris l'art de l'Attention. Mais avant de parler de moi, il convient que je vous présente ceux qui m'ont accueillie dans ce monde : mon peuple, mon ciel, ma terre.
Commenter  J’apprécie          40
"Il ne faut pas entrer dans le secret des êtres si on n'y est pas invité".
Commenter  J’apprécie          40
Je ne me suis pas méfié de la malignité des mots. Il est simple de s'enfermer dans une prison de paroles. Il suffit que soit admiré le grand homme qui nous les dit. Tout s'ordonne, alors, comme il veut. Nous faisons nôtres ses désirs, nous dressons nous-mêmes les murs qui nous séparent de nos âmes et nous nous retrouvons un jour à creuser des fosses communes en croyant servir le Dieu bon. J'ai défriché le champ de ma mère l'Eglise, c'était la mission confiée. Les êtres m'étaient confiée. Les êtres m'étaient étrangers autant que les gens de la lune.
Commenter  J’apprécie          40
Le démon fait son nid dans tes creux de fatigue. Ne te décourage jamais.
Commenter  J’apprécie          40
Le conte, au-delà de l'histoire dite, est par excellence un art de la relation.

Le double sens de ce mot a de quoi nous tenir aux aguets.
Une relation est un récit, c'est aussi un lien qui unit deux êtres.
Sur le premier sens, pas de commentaire. Le deuxième m'importe plus. De quoi s'agit-il quand on raconte au niveau le plus quotidien, entre amis ? De faire rire, ou d'émouvoir au travers d'un récit qui nous a nous-même amusé ou ému, d'établir entre deux ou plusieurs êtres une même longueur d'onde, un unisson.
De donner tort, un moment, aux froideurs du dehors et du dedans qui vouent notre vie à la solitude.
Puis-je parler de communion ? Elles ne sont pas toutes solennelles, il en est d'infiniment simples. Ce sont peut-être celles-là qui font le plus de bien.
Commenter  J’apprécie          40
Seulement elle, c’est une femme. Si je vais vivre dans les bois, personne ne me dira rien. Si une femme le fait on la traitera de sorcière. Si je me taisais, quel problème ça ferait ? Je ne serais qu’un homme qui ne parle pas. Une femme qui ne parle plus est forcément à moitié folle.
Commenter  J’apprécie          40
Nos dieux ne savent pas punir. Ils ignorent ce que ce mot veut dire. Ils ne sont même pas plus grands que nous. Sans notre présence ils n’auraient pas pu venir à l’existence, et sans eux, nous nous serions asséchés comme des ruisseaux privés de source. Si la terre est notre mère, et pour nous cela ne fait aucun doute, elle ne peut que nous aimer, et nous ne pouvons que lui offrir notre constante affection. Elle ne nous donne pas seulement ce qui nous est nécessaire, elle nous donne tout ce qu’elle a, comme font toutes les mères du monde pour leurs enfants (…). En Occident, vous la traitez comme une servante. Pire, comme une esclave. Elle doit travailler et travailler encore sous le fer de vos machines et la puanteur de vos pesticides. Vous la traitez comme les Espagnols nous ont traités.
Commenter  J’apprécie          40
Maître Hanusak disait qu'on ne savait plus rien de nous-mêmes ni de la terre quand on voyait la mer, que tout était nouveau, que plus rien n'était sûr, qu'il fallait confier sa vie à des choses qui faisaient peur. Il trouvait cela magnifique, et moi aussi à l'écouter.
Commenter  J’apprécie          40
Que Philippe me pardonne, je ne t'enseignerais pas ce qu'il m'a enseigné, car je n'ai pas assez de foi dans les bonnes écritures, j'ai trop failli pour en avoir le droit. Je suis le dernier des Parfaits : après moi, il n'y en aura jamais de pires, ni de meilleurs.
Commenter  J’apprécie          40
"L'amour est l'affaire des femmes, les hommes n'ont que désirs"
Commenter  J’apprécie          40
"- (...) Je veux savoir, dit-elle
- Savoir ? Quoi donc ? (...)
- Si elle l'aime toujours autant.
- Bien sûr, dit Adour, Que crois-tu ? Ces deux-là ne sont qu'un seul arbre, mêmes racines, même sève, même feuillage, même vie."
Commenter  J’apprécie          40
Ainsi taisez-vous donc, chercheurs de l’or du temps,
le bruit des mots effraie le parfum des miracles.
Commenter  J’apprécie          40
Les contes ne parlent pas du monde de l'enfance, mais de l'enfance du monde. En eux sont l'innocence, la vigueur, le tutoiement de Dieu et l'absence de doute des premiers printemps de la vie.
Or il est un pays, dans l'univers foisonnant des jubilations orales, que les explorateurs ont obstinément évité : celui où se disent le désir, l'accointance entre homme et femme, l'appétit de la jouissance, bref le bon usage de ce que le Créateur nous a mis au carrefour des jambes et du ventre. Pourtant, à fréquenter les contes et les mythes des peuples primitifs, il apparaît que les mille jeux du sexe furent partout célébrés à l'égal des manifestations les plus sacrées du bonheur d'être. La raison pour laquelle on considéra longtemps ces histoires de dards et de grottes mouillées comme peu dignes d'intérêt, et moins encore d'affection, tient probablement à cette gêne insurmontable que les aristocrates de l'esprit (ou prétendus tels) ont toujours éprouvée devant les intempestives libertés du corps.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Henri Gougaud (1751)Voir plus


{* *} .._..