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Citations de Henriette Bernier (35)


Ce sont les hommes qui font les guerres, avec leurs armes, leurs fusils, leurs mitrailleuses, leurs grenades, avec leurs chars, leurs avions. Ce sont eux qui luttent sur les champs de bataille, qui tombent dans les embuscades, qui sautent sur les mines. Pendant ce temps-là les femmes les attendent, espèrent leur retour en livrant elles aussi d'autres formes de guerre, sans armes, des guerres de survie.
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De ce mode de vie imposé par la ruralité attaché a ses valeurs , à ses traditions , maintenu aussi par le fait que les moyens de communications étaient encore limités , découlait une forme de résignation qui souvent n'était pas subi , mais acceptée , parce qu' elle s'accompagnait du sens du partage , de l'entraide , le tout dans une monotonie et une simplicité plutôt rassurante .
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Les maisons comme les humains souffrent non seulement des attaques mais également des absences, et les traces, bien moins profondes, en sont tout aussi émouvantes.
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- Je vous remercie de vous intéresser à l'avenir de ma fille, vous faites votre travail d'instituteur. Je suis fier, et sa mère aussi, qu'elle soit intelligente, mais de là à en faire une institutrice... L'idée de la couper des autres, de l'élever plus haut qu'eux, sa ne me convient guère.(...)
- P't-être bien, mais... C'est pas seulement ça, monsieur Richet. C'est ma femme.
- Sa Santé?
-Oui sa ne vous aurait pas échappé.(...) Alors, notre Rosalie, vous comprenez, on en a besoin. Je ne peut pas la laisser partir au écoles.(...)
Rosalie ne serait pas institutrice. Le sort en décida autrement. Sidonie ne vécut que six mois dans sa maison retrouvée, qui ne sut pas lui rendre ses forces. La maladie, car c'en était une, eut raison d'elle au matin du troisième jour de novembre de cette année 1919.(...)
Ainsi donc pour tout le monde il était clair que sa qualité de fille ainée désignait Rosalie pour assumer désormais les tâches de maîtresse de maison.
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Mais l'homme a appris de ses parents, avec lesquels il a déposé des potées de chrysanthèmes sur la rangée de tombes, que continuer à vivre n'est pas tromper les morts à condition de les respecter et de cultiver leur souvenir.
C'est pourquoi il a laissé le cadre au dessus de son lit.
Et le cadre, c'est tout ce que la petite mariée en robe charleston voit en entrant dans la chambre qui est désormais la sienne.
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- Madame est vraiment gentille, elle m'a offert à boire une tasse de ce fameux chocolat dont les gens de ce monde raffolent tellement.
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Elle savait que son père se rapprochait d’elle, il lui témoignait de l’intérêt, de la confiance. Elle savait aussi qu’il se détachait de Lili. Mais elle se refusait le droit de peser dans cette espèce de balance des sentiments, de chantage à la préférence, elle ou moi.
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Printemps 1954. Juliette a fêté ses vingt ans. Dans sa famille. Puis dans l'atelier de madame Bouleau, qui a débouché une bouteille de champagne. Pas du mousseux, parfois baptisé champagne, du vrai de vrai. Les cousettes étaient un peu pompettes et elles ont chanté.

On n'a pas tous les jours vingt ans
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J'irai pas, je veux pas aller soldat. Je veux pas faire la guerre. Je veux pas voir l'enfer sur la terre comme le père Léon.
- Pas le peine de crier comme çà s'emporta sa mère. D'abord, t'as pas besoin de t'en faire, tu seras réformé.
De ces mots là aussi le Baron connaissait le sens, ainsi que les raisons.
- Pourquoi je serai réformé ? Je suis pas trop petit moi, je suis pas bossu, pas boiteux, je vois bien clair.
- Tu seras réformé et c'est tant mieux parce qu'ils t'en feraient voir de toutes les couleurs.
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Pour la troisième fois au moins depuis qu'il avait commencé la traite des vaches, une douzaine de belles pies noir, Etienne interrompait son travail, traversait la cour, ôtait ses bottes à la porte de la cuisine, entrait et s'avançait jusqu'au seuil de la chambre, qu'il ne franchissait pas.Pas question de s'approcher du lit dans sa tenue de travail, veste et pantalon de coutil où s'accrochaient encore quelques brins de paille, avec ses mains qui venaient de tirer les mamelles et en gardaient l'odeur et la moiteur acide. Le souci de l'hygiène n'était pas le seul à le retenir, il y avait aussi ce mélange de pudeur, d'impuissance, de crainte qui tenait les homme éloignés de ces choses-là, du domaine des femmes : Odette, son épouse était dans les douleurs pour la naissance de leur premier enfant. Et le temps se faisait long.
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Mais pourquoi t’entêtes-tu à refuser ta fille ?
— Parce que je ne peux pas aimer l’enfant qui a pris la vie de sa mère Parce que je ne pourrai jamais la voir sans voir aussi Odette morte.
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C'est avoir le noir
Sans savoir très bien
Ce qu'il faudrait voir
Entre loup et chien
C'est un désespoir
Qu'à pas les moyens
La mélancolie...

Leo Ferré
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Il n'avait pas mangé depuis quarante huit heures. Sur la table subsistaient les traces de ses derniers repas. Un moreau de pain, une assiette et un couteau. Il n'avait pas bu de café ni chaud, ni froid. Il savait qu'il allait mourir mais il n'avait plus peur. Il allait se coucher, s'endormir et ne plus se réveiller. Et ce qui resterait de lui deviendrait une étoile qui porterait bien son nom parce qu'elle filerait tout droit pour retrouver là haut ce qui restait d'eux.
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Une fille mariée reste la fille de sa mère, mais l’homme qu’elle a choisi et qu’elle aime prend beaucoup de place, exerce un grand pouvoir, et la mère voit reculer le sien. Si par malheur cette fille perd son mari, la tragédie lui redonne la première place, qu’avec les meilleures intentions du monde elle assume à nouveau. Elle redevient protectrice, conseillère, un peu gouvernante aussi.
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Maman,
Tu es mieux placée que personne pour savoir que nous avons tous un théâtre dans la tête. Un théâtre plein à craquer. Scènes vécues, qui repassent intactes, avec le bien, avec le mal qu'elles nous ont fait.
Scènes truquées, par nous mêmes, tentés que nous sommes d'ajouter ici une touche de plaisir, là un surcroit de peine.
Scènes imaginaires, le gros de la troupe. Triomphe de la complaisance, puisque nous pouvons nous y voir parfait sans scrupule, détestable sans honte. Menace du désespoir, s'il fait miroiter l'inaccessible. Ton cas maman.
Ton théâtre à toi t'a joué bien des tours. Apprentie sorcière, tu l'as laissé te dépasser, t'envahir. Il t'a dévorée.
Ta "chute" fait partie du mien. C'est pourquoi je veux la retracer seule. Pour ne pas être démentie, ou corrigée.
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Veuve au plus bel âge de la vie d'une femme, à la quarantaine, Justine sut se montrer digne et courageuse.
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Ni elle ni Rosalie ne boudaient les émissions de variétés où apparaissaient les étoiles de la chanson. Edith Piaf, plus populaire que jamais, malgré sa déchéance physique précoce, continuait à croire en l'amour en dépit du drame qu'avait été pour elle la mort de Marcel Cerdan. Gilbert Bécaud arborait ses fameuses cravates à pois. Et une bande de petits jeunes, derrière Johnny Hallyday, "ce garçon de dix-sept ans qui a deux voitures et fête son millionième disque", comme le relatait un reportage de Paris Match en 1961.
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Par contre, à l'intérieur, le père comme les fils se révélaient plus que gauches, incapables, sauf s'il s'agissait de porter des choses lourdes, des seaux d'eau pour l'évier, des paniers de bois pour la cuisinière. Mais il y avait tout le reste... S'asseoir autour de la table pour un repas, prendre une "rechange" complète dans une armoire, et ne pas avoir à se demander combien de gestes, et lesquels, avaient été nécessaires à leur préparation, c'était alors le privilège des hommes, dont ils mésestimaient l'importance, parce que des femmes, toujours, des femmes, des sœurs, des épouses, avaient tout assumé, y compris dans les moments difficiles.
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Personne au village ne possédait de voiture, et on en voyait très peu passer. Le facteur faisait encore sa tournée à pied, et c'est à pied aussi que le curé Miré, toujours vif bien que sexagénaire, parcourait ses trois paroisses. Tous les cultivateurs, eux aussi, étaient par nécessité d'excellents marcheurs, qui en payaient le prix fort au temps de la vieillesse.
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Quand on se convient bien et qu’on s’entend bien, disait d’ailleurs Léonie, le reste se fait naturellement, l’amour suit.
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