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Citations de Henriette Walter (63)


... en 1607, c'est-à-dire vingt-huit ans avant la naissance de l'Académie française, et « parce que les Muses fleuryssoient parmi les montagnes de Savoye », une Académie florimontane est fondée à Annecy sur le modèle des sociétés savante de l'Italie du Nord.
Créée par l'humaniste chrétien François de Sales, évêque de Genève, par Honoré d'Urfé, auteur de l'Astrée et par le jurisconsulte féru de poésie Antoine Favre (le père de Claude Favre de Vaugelas qui sera l'un des membres fondateur de l'Académie française)...

1800 - [Le Livre de poche n° 14929, p. 173]
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Le nom du lapin, qui a peut-être été emprunté à une ancienne langue méditerranéenne, a causé bien des soucis aux Français soucieux de bonnes manières. En effet, le nom de ce petit rongeur était cuniculus en latin, devenu conil et conin en ancien français. On voit tout de suite les jeux de mots un peu lestes que ces formes pouvaient susciter, et on comprend pourquoi ils ont été abandonnés au XV° siècle et remplacés par lapin, mot formé à partir de lepus, qui désignait pourtant en latin un autre animal, le lièvre. En faisant une entorse au sens, on pensait avoir préservé la bienséance, mais on avait pas mesuré toutes les conséquences de ce nouveaux choix : avec le nom de la femelle du lapin, le problème restait entier.
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Le latin est vraiment une langue bien singulière : on la considère sans hésiter comme une langue morte, mais elle garde néanmoins encore de nos jours une place de choix dans nos usages, sous différentes formes évoluées, bien sûr, mais également dans une incroyable quantité d’éléments lexicaux qui ont traversé les siècles et qui se manifestent exactement tels qu’ils étaient attestés à l’origine, comme agenda, duplicata, ou lavabo, ou encore stimulus, terminus, ultimatum, ou même sous la forme d’expressions telles que ex aequo, recto verso, ad libitum… Sans oublier des inventions pseudolatines plus récentes, souvent sous forme de plaisanterie, comme deusio « deuxièmement », motus (et bouche cousue) ou pedibus (cum jambis) « à pied ».
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Alors que le suffixe diminutif le plus répandu dans les usages du français est le suffixe -et (jardinet) ou -ette (maisonnette), c'est la forme -ot, -otte qui domine en France-Comté, comme on peut le constater dans

cuchot = petit tas de foin
michotte = petite miche de pain
racontote = récit

1799 - [Le Livre de poche n° 14929, p. 319]
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sous canine, on peut deviner qu'il y a le nom du chien, mais sous lycée, la présence du nom du loup est moins évidente, tout comme on a du mal à retrouver le cheval sous maréchal, et, sans une longue explication, on ne pourra pas découvrir la chèvre sous chimère, le bouc sous tragédie, la chatte sous marmite, et encore moins le taureau sous la lettre A.
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La porte n’était pas fermée. Je la pousse. Personne ne me dit d’entrer. Je crie : « Il y a quelqu’un ? » Quelqu’un me répond : « Non, il n’y a personne ! » Je me dis : « Si quelqu’un répond qu’il n’y a personne, c’est qu’il y a quelqu’un !
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Les scandinaves résument la question (de la proximité de leurs langues) par une formule lapidaire : "Le norvégien, c'est du danois prononcé à la suédoise".
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L'existence , pour exprimer une même signification,de mots différents selon les lieux où on les emploie,semble bien être la marque de toute langue de grande diffusion.
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On voit donc que le refus du féminin n'est pas lié à une impossibilité inhérente à la langue ,mais à une résistance qui tient à des préjugés très profondément ancrés chez les usagers.
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En fait, à côté de aguacate, le nom de ce fruit en espagnol a pris d’autres formes, variables selon les époques et les régions, dont le nom avocado, rencontré notamment en espagnol des Philippines, où l’on a employé aussi l’expression pera de abogado (où abogado s’écrit comme le nom espagnol de l’avocat, le juriste).
La forme avocado a été retenue telle quelle en anglais, en italien et en allemand, mais pas en français, où l’homonymie parfaite entre le fruit et le juriste reste inexpliquée.
De plus, le nom de l’avocat réserve encore une autre surprise.
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Pourquoi se plaindre des emprunts ?

Pour désigner tous ces mots que les langues du monde apportent à l'une d'entre elles, les linguistes ont un euphémisme plaisant : ils parlent pudiquement "d'emprunts" chaque fois qu'une langue prend des mots à sa voisine, tout en n'ayant pas la moindre intention de les lui rendre un jour. Et, chose curieuse, au lieu de voir les usagers de la langue emprunteuse se réjouir de l'adoption d'un mot étranger qui lui faisait défaut, et ceux de la langue donneuse marris du larcin dont elle a été victime, c'est exactement l'inverse qui se produit.
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Si bien qu’en constatant l’emprise de plus en plus prégnante de l’anglais, et en tenant compte des emprunts lexicaux de toutes les langues du monde à cette langue dominante, si influencée par le latin, on devrait peut-être se demander si, par son truchement, le latin, trop vite relégué au rang de langue morte, ne se trouve pas, en définitive, mais comme en filigrane, au cœur même du paysage linguistique du XXIe siècle en proie aux effets de la mondialisation.
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Il faudrait aussi rappeler que même l’anglais, langue germanique actuellement dominante dans les communications internationales, repose majoritairement sur des bases latines.
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Récréation
LE LIVRE ET L'ARBRE
Les noms du livre ont, dans les langues d'Europe, un lien certain avec les arbres. Pourquoi ?
1. Livre en français, libro en italien, en espagnol et en portugais, reposent sur le latin liber, qui désignait, et désigne toujours, le tissu végétal enveloppant le tronc de l'arbre sous l'écorce et sur lequel ont figuré les premiers écrits en latin. Vrai ou faux ?
2. Les noms du livre, en anglais (book), en allemand (buch), en néerlandais (boek) ont pour origine la m^ême racine germanique que le nom d'un arbre. Lequel ?
(réponses dans le livre, p. 12 ;-)
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Le mot hévéa, attesté en français en 1802, établi en 1775 par le botaniste français Aublet pour
cet arbre (Hevea brasiliensis), à partir de son nom amérindien, hyévé en quechua. Il peut atteindre 30 m et on l'appelle aussi arbre à caoutchouc. Ce nom, caoutchouc, a, par l'espagnol caucho, une origine amérindienne : cao-o-chu, qui signifie « bois qui pleure, qui coule » (cao «bois »). Les Européens ont découvert en Amérique le caoutchouc, que les Amérindiens savaient déjà depuis longtemps fabriquer à partir du latex (nom emprunté au latin latex liquide. liqueur) de l'hévéa. Ce latex n'est pas la sève de l'arbre, mais une sécrétion blanche provenant de la couche externe de son écorce, et qui coagule au contact de l'air en devenant une gomme élastique.
Les Amérindiens savaient renforcer ce caoutchouc naturel par chauffage, et ils en avaient développé divers usages, que les Européens découvriront avec étonnement à partir du deuxième voyage de Christophe Colomb (1493) : les Amérindiens en faisaient des balles "rebondissant mieux que les balles à air de Castille", des bottes et des vêtements imperméables, mais l'application qui avait le plus impressionné sans doute les explorateurs européens était la fabrication de poires liquide et munies d'une canule en bois, utilisées comme des seringues. Cet usage du caoutchouc, explique le nom, toujours actuel en espagnol d'Amérique, de siringa pour désigner l'hévéa, et de siringuero pour designer le travailleur chargé de la récolte du latex d'hévéa.
Dans le Dictionnaire raisonné d'histoire naturelle de Valmont de Bomare. On peut lire que M. de Magalhaens [Magellan] nous a communiqué en 1770, une nouvelle propriété de la résine élastique, on peut s'en servir au lieu de mie de pain pour effacer les traces faites sur le papier au moyen du crayon.
Cet usage n'a jamais représenté qu'une consommation marginale du caoutchouc. Pourtant, par métonymie, la langue anglaise a pérennisé pour le caoutchouc le nom rubber, qui signifie d'abord "gomme, effaceur".
La métonymie existe aussi en français: en partant du nom gomme (du latin gummi) pour toute matière translucide qui suinte de certains arbres. Ce nom est finalement resté pour la gomme à effacer. Ce nom gomme a aussi été appliqué à d'autres objets en caoutchouc comme par exemple le pneu (en italien gomma « pneu »).
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Alors qu’elle est aujourd’hui répandue dans le monde entier, la langue anglaise a eu des débuts bien modestes. Elle n’était encore au Ve siècle apr. J.-C. que l’idiome parlé par quelques tribus germaniques déplacées sur cette terre inconnue.
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Les populations que l’on nomme diversement – Gitans, Tsiganes, Romanichels, Gypsies – mais qui se désignent eux-mêmes par d’autres noms (Roms, Sinti, Manouches, Calé), et que l’on rencontre dans tous les pays d’Europe, sont parties du nord-ouest de l’Inde il y a un millier d’années et ont déferlé en vagues successives sur l’Europe à partir du XIVe siècle. Elles sont passées par la Perse, la Turquie et la Grèce, où leur séjour s’est probablement prolongé. Elles se sont ensuite dispersées et leur langue s’est diversifiée au contact des langues des pays dans lesquels elles ont séjourné. C’est une langue indo-européenne, de la branche indo-iranienne, comme le sanskrit, le hindi, le bengali ou le persan.
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On a vu aussi, à propos des arbres fruitiers en particulier, que l’homme a créé de nouvelles variétés et même de nouvelles espèces d’arbres.
Cette vie commune entre les hommes et les arbres pose cependant des problèmes sérieux, comme la surexploitation de certaines essences, notamment celles qualifiées d’exotiques en Europe, et, plus grave encore, la déforestation, telle qu’on la constate en Amazonie, en Malaisie ou en Indonésie. La prise de conscience de cette situation inquiétante est maintenant universelle.
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De nos jours, le rameau d’olivier est le symbole de la paix. Il était pourtant l’un des attributs d’Athéna, à la fois déesse de la Guerre et de la Sagesse, dans la mythologie grecque.
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En 1753, Coffea arabica était la seule espèce décrite par Linné. Beaucoup plus tard, le botaniste français Jean Baptiste Louis Pierre (1833-1905) décrira, en 1895, une autre espèce dont la variété robusta a donné son nom au café robusta. Ce caféier (Coffea canephora), plus résistant en effet que l’arabica, et aussi moins coûteux à produire, pousse spontanément dans le centre et l’ouest de l’Afrique et sa culture s’est développée rapidement au XXe siècle, non seulement en Afrique, mais aussi au Brésil et en Asie tropicale.
Aujourd’hui, la production mondiale de café se répartit entre environ 2/3 d’arabica et 1/3 de robusta, qui est plus concentré en caféine.
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