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Critiques de Henry Bauchau (310)
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L'enfant bleu

Si je devais donner un conseil à ceux qui souhaitent voyager avec "L'enfant bleu", ce serait le suivant : "partez le cœur léger et l'esprit ouvert"... Le cœur léger parce que cette lecture risque fort de le lester d'émotions intenses, et que la souffrance qui y est dépeinte s'avère parfois très lourde. Et l'esprit ouvert car vous y ferez connaissance avec des personnes pas tout à fait comme les autres.



L'une de ces personnes porte le nom d'une constellation... Orion est un adolescent psychotique qui, à 14 ans, stagne dans la classe de 4ème d'un hôpital de jour. Lorsqu'il parle de lui, c'est en utilisant le pronom "on". Assumer le "je" est en effet trop difficile quand "le démon de Paris et banlieue" n'a de cesse de vous poursuivre pour vous "déconstructionner avec ses rayons", et que vous vous sentez tout petit.



Véronique est quant à elle une jeune femme qui débute en tant que psychanalyste. Elle a connu certaines blessures qui parfois lui pèsent encore : sa mère est morte en la mettant au monde et elle-même a perdu pendant sa grossesse le seul enfant qu'elle ait jamais porté. C'est une femme d'une étonnante sincérité et qui fait preuve dans son approche des autres d'une profondeur et d'une empathie presque déroutantes. Sa conception de la vie ne supporte pas les demi-mesures ; il est très important pour elle que ses proches puissent s'accomplir en parfait accord avec leurs aspirations profondes, qu'ils aient la possibilité d'exprimer la quintessence de leur personnalité.

Lorsque Véronique prend son poste à l'hôpital de jour où étudie Orion, les progrès qu'effectue ce dernier grâce à leurs séances de travail amènent le directeur de l'établissement à lui proposer de suivre le jeune garçon de façon plus assidue.

Vont suivre 13 années de thérapie parfois peu orthodoxes, pendant lesquelles, en tant que "psycho-prof-docteur", Véronique va passer beaucoup de temps avec Orion, et l'encourager sur la voie artistique pour laquelle il montre de belles prédispositions. Le dessin, puis la sculpture feront ainsi partie intégrante de ce traitement inhabituel qui demande un investissement considérable et quasi permanent.



C'est un chemin long et difficile qu'accompliront ensemble la psychothérapeute et son patient, semé d'espoirs, de périodes de régression, de doutes. Les difficultés inhérentes à la démarche thérapeutique sont fort bien exprimées. Le lecteur suit Véronique dans ses tentatives pour entrer dans le monde d'Orion, afin de comprendre ce qui l'angoisse et l'empêche de vivre. Il comprend ses incertitudes quant à sa façon de gérer le transfert qu'effectue fatalement le malade vers le soignant, le mal qu'elle se donne pour intégrer le fait que son métier doit rester un "gagne-pain", et ne pas empiéter sur sa vie privée. Seulement, la psychothérapie n'est pas vraiment une science exacte, et les relations, fréquentes et émotionnellement intenses, que vivent Orion et Véronique, font inévitablement naître des sentiments dont il est impossible de se défaire une fois la séance terminée.

Ce travail est pour la jeune femme un poids parfois difficile à supporter, mais jamais elle ne baisse les bras, faisant preuve d'une persévérance touchante et admirable.



Et puis il y a une autre difficulté à laquelle le thérapeute doit faire face... Soigner un malade mental, c'est trouver la force d'accepter qu'il nous renvoie à nos propres anormalités. C'est prendre le risque de reconnaître dans ses délires et ses phobies ceux qui nous perturbent aussi. Mais c'est aussi parfois à l'inverse un apport d'une richesse inouïe : lorsque Orion progresse, c'est d'autant plus gratifiant que les obstacles semblaient insurmontables. De plus, il dévoile sous ses angoisses une personnalité attachante, et fait parfois preuve d'une étonnante acuité vis-à-vis de ses proches. En effet, paradoxalement débarrassé de certaines limites que nous impose la vie en société, il sait voir les véritables capacités qu'ils recèlent, et qu'eux-mêmes n'osent s'avouer. Et pour Véronique, il est comme un miroir qui lui renvoie une image constructive, celle d'une femme qui a un don pour l'écoute et l'empathie, qui sait construire et traverser les ponts qui mènent dans le monde d'Orion. Cela lui redonne confiance en elle, qui souvent se montre consciente de ses faiblesses et de ses limites.

Elle m'a donné aussi l'impression de supporter avec peine la société trépidante et violente dans laquelle nous vivons. Elle évoque très régulièrement la routine fatigante et aliénante des transports en commun, et semble sur ce point rejoindre Orion, à qui la ville, la foule, et l'agressivité font très peur.



"Lui et moi, nous faisons partie du peuple accablé par la sourde terreur de ne pas comprendre le monde et ce qui s'y passe. Mais nous ne nous rendons pas."



L'univers d'Orion semble parfois bien tentant, avec ses îles paradis où le vent fait de la musique dans des harpes éoliennes, et où les enfants et les adultes jouent dans les arbres. On en vient d'ailleurs à se demander qui sont les vrais fous. Ceux que l'on désigne ainsi ne seraient-ils pas simplement des êtres différents, décalés, qui ne supportent pas la barbarie d'un monde qu'ils ressentent avec plus d'intensité que nous ?

Seulement, pour surmonter leurs angoisses, parvenir à nouer des relations avec les autres, ils doivent bien s'adapter au moins un peu à ce monde...



Tel est l'ambitieux objectif que s'est fixé Véronique : amener Orion à s'ouvrir, à se définir comme un "je", sans aliéner ce qui fait sa richesse, et notamment son talent pour le dessin et la sculpture, par lesquels il traduit ce qu'il a dans la tête, créant ainsi des œuvres véritablement originales et expressives. Ne considère-t-on pas souvent le génie comme indissociable de la folie ?



L'histoire d'Orion nous rappelle l'importance de l'humilité et du respect face à la différence.

C'est un roman très émouvant, très riche aussi, que nous offre là Henry Bauchau, un roman dont chaque mot semble indispensable et porteur d'un sens profond.

Si je devais donner un conseil à ceux qui souhaitent voyager avec "L'enfant bleu", ce serait : "faîtes-le"...
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Antigone

"Antigone" fait partie d'une trilogie consacrée aux récits hérités de la tradition grecque. J'ai lu le premier opus "Œdipe sur la route" il y a quelques années. J'étais persuadée qu'Antigone était le second de la trilogie mais je viens de découvrir que c'est le troisième. Je n'ai pas eu l'impression qu'il me manquait des éléments de compréhension, ce qui me fait dire qu'il est possible de lire les ouvrages indépendamment les uns des autres. Je ne suis pas une spécialiste de la mythologie grecque et je n'ai pas fait d'études de lettres. Je ne vais donc pas me lancer dans une analyse de l'oeuvre mais je vais tenter de vous dire ce que j'en ai compris et comment j'ai vécu cette lecture.



Antigone est la fille d’Œdipe et de Jocaste. A la mort de leur père, ses deux frères (des jumeaux) Etéocle et Polynice se disputent le trône de Thèbes. Antigone, qui a accompagné Œdipe jusqu'à sa mort, est de retour à Thèbes après 10 ans d'errance sur la route. Elle s'est donné pour objectif de raisonner ses frères afin de les empêcher de se battre l'un contre l'autre.



Antigone, assoiffée de justice, consacre son temps aux autres. Elle recueille et soigne les malades, n'hésitant pas à mendier pour leur acheter de la nourriture et des médicaments. La jeune femme ne veut pas s'immiscer dans les jeux politiques et mise sur sa capacité à convaincre ses frères de ne pas se battre. Sa stratégie échouera et son intervention amènera finalement Thèbes aux mains de son oncle Créon, qui n'a pas la volonté d'apporter à la ville la paix et la justice. Sa lutte est presque perdue d'avance mais Antigone se battra jusqu'au bout, avec un certain entêtement il faut bien le dire.



"C'est aussi tellement toi, Antigone, cette confiance intarissable dans l'action de la vérité, dont on ne sait si elle est magnifique ou seulement idiote. Crois-tu qu'on peut sans délirer, espérer comme tu fais ? Est-ce que tu penses que les jumeaux te comprendront et que même s'ils te comprennent, cela les fera sortir de leur passions ?"



J'ai beaucoup aimé Antigone, si humaine et altruiste. Son plan a échoué mais elle a tout tenté, tout donné, y compris sa vie. J'ai aimé également les personnages secondaires : la soeur d'Antigone, Ismène, si douce et raisonnable, ses amis masculins qui la soutiennent et font office d'anges gardiens...



Nous retrouvons dans cette "Antigone" la passion de Bauchau pour les arts (Antigone est douée pour la sculpture). L'auteur utilise ses connaissances dans les domaines de la psychologie et de la psychanalyse. Il nous démontre que l'amour-haine entre les deux frères provient de leur petite enfance et des relations avec leur mère.



Henri Bauchau nous offre de beaux portraits de femmes qui évoluent dans une société patriarcale où la gent féminine a la place que veut bien lui laisser l'homme. L'Antigone de Bauchau est une rebelle, féministe avant l'heure. l'écrivain met l'accent, à plusieurs reprises, sur les disparités hommes-femmes. Il fait dire par exemple à Ismène :



"Je dis oui à mon enfant, Antigone, c'est un bonheur mais à cause de lui je ne suis plus libre. Créon a le pouvoir de te tuer et moi je vais devoir me taire, comme font les femmes depuis toujours, les femmes qui ont des enfants."



"Antigone" est un roman foisonnant, riche et parfois exigeant. La plume et le talent de Bauchau m'ont permis de rester captivée jusqu'au bout même si, je le reconnais, cette lecture m'a demandé un petit effort.
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Oedipe sur la route

Que dire de ce livre... Que durant sa lecture chaque soir j'allais le rejoindre dans mon lit avec la sensation qu'Henry Bauchau me veillait avec bienveillance, que son Oedipe est notre père et notre frère à toutes, que la poésie de l'écriture de Monsieur Bauchau est d'une sensibilité bouleversante... Je lis toujours vite ; mais pas ce livre, j'aurais aimé qu'il ne finisse jamais.
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Antigone

Il faut dire au plus grand nombre que Henri Bauchau livre, délivre, une Antigone sans vraiment nous faire un laïus (hum...) sur la mythologie ou l'Histoire.



Bien sûr, on a l'ombre de Jocaste, la mère, omniprésente, Oedipe, Ismène, les deux frères qui se font la guerre... Bauchau ne prend pas vraiment de liberté avec cela. On n'est pas à Hollywood, les scénaristes ne vont pas bioniser Antigone ou la faire survivre en changeant le cours des choses.



Mais loin des idées préconçues sur la mythologie et l'Histoire, sur l'Antiquité, Henri Bauchau livre un récit direct, poignant, prenant, humain... oui ! surtout humain. Les passions se lâchent. L'amour, la haine se mélangent. L'envie, l'orgueil, la jalousie... c'est un festival de passions, de vices et de vertus.



C'est surtout (suivant ma perception) un roman féministe. Les personnages-clés sont des femmes. Elles sont fortes et faibles mais elles sont déterminées, volontaires, insoumises. Que cela soit Antigone ou Ismène, Jocaste qui plane encore, ou Io, elles sont reines même si épouses ou mères, mendiantes ou parias.



Et elles ne se renient pas. Elles se sacrifient car elles seules peuvent transcender leur être et leur destin. Quel moment fort lorsque Antigone, qui a crié, hurlé, lamenté, scandé le "non" de la révolte, impose un "oui" aux gardes qui doivent l'enfermer dans la grotte qui lui servira de tombeau... Quelle abnégation, quelle force de caractère. On ne peut qu'être sou s le charme.



Tout cela est écrit dans une langue belle et vive, au présent de l'indicatif (Oedipe sur la Route avait été un coup de poing dans le ventre de ce point de vue-là).



Bien sûr, Henri Bauchau reste le petit "coquin" habituel. Il y a plusieurs couches à son roman. Il émaille son récit de symboles, il fournit plusieurs niveaux de lecture. Je suis persuadé que ce genre de livres se relit avec un plaisir encore plus grand, et que le lecteur y (re)découvre bien des choses à chaque fois.
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Oedipe sur la route

L'auteur poète, romancier, psychothérapeute, nous entraine avec Œdipe et sa fille Antigone sur le chemin de sa punition après la découverte de ses infamies et son automutilation.

"Ce livre est un voyage intérieur dans lequel l'homme affronte les ténèbres qu'il porte en lui jusqu'à atteindre la connaissance de soi".

Un livre magnifique malgré des longueurs.



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Oedipe sur la route

Henry Bauchau est un auteur belge, mort en 2012 à l'âge 99 ans. J'ai eu un pincement au coeur en lisant l'annonce de sa mort. J'espérais qu'il aurait encore le temps d'écrire quelques années. Je le croyais presque immortel...



Il a commencé sa carrière d'écrivain relativement tard (45 ans) mais n'a cessé d'écrire jusqu'à la fin de ses jours. Assez peu connu jusqu'en 2008, il a obtenu un franc succès avec "Le boulevard périphérique" (Prix Inter). C'est cette année-là que je l'ai découvert. Puis, j'ai lu "L'enfant bleu", un gros coup de coeur et plus récemment "Déluge", que j'ai beaucoup aimé également.



Chaque fois, Bauchau m'emporte dans son univers et je suis conquise. Très porté sur la psychanalyse, la création artistique, la folie, la mythologie, il peut dérouter le lecteur et le laisser au bord de la route. Mais quand on a la chance d'entrer dans son univers, c'est magique...



Et maintenant, ce que j'ai pensé d'oedipe sur la route.....



Oedipe, désespéré d'avoir tué son père et épousé sa mère (sans avoir connaissance du lien de parenté au moment des faits) a décidé de quitter son royaume après s'être crevé les yeux. Antigone, une de ses filles, a choisi de l'accompagner sur les routes, ne pouvant se résoudre à le laisser partir seul.



Oedipe ne peut se pardonner ses fautes et ne s'épargne pas, allant jusqu'aux limites de sa résistance physique. Pour Antigone ce périple est un voyage initiatique. La jeune fille doit mendier pour gagner de quoi manger. Parfois, le père et la fille font de belles rencontres, des gens qui font un bout de chemin avec eux, les aidant à surmonter les obstacles qui se présentent à eux. Comme dans d'autres romans de l'auteur, "L'enfant bleu" ou "Déluge", par exemple, l'art occupe une place importante dans l'histoire. Oedipe et Antigone apprennent à sculpter et réalisent notamment une oeuvre gigantesque.



Tous deux cheminent dans leur monde intérieur autant que sur les routes de Grèce et sans aucun doute tous deux arriveront au bout du voyage transformés....



Ce n'est pas mon oeuvre préférée de l'auteur mais je suis très satisfaite de ma lecture. En choisissant "Oedipe sur la route", je souhaitais découvrir une autre facette de l'oeuvre de Bauchau, celle en rapport avec la mythologie. "Oedipe sur la route" est le premier opus d'une trilogie. Les deux autres volumes sont"Antigone" et "Diotime et les lions", deux titres que j'ai bien l'intention de lire maintenant. Je me suis attachée à Antigone et il me tarde de la retrouver...



Une oeuvre singulière et un auteur à découvrir !


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Oedipe sur la route

Le roman, longue épopée errante, débute après la découverte par Jocaste et Oedipe des liens incestueux qui les unissent et de la malédiction qui pèsent sur eux et leurs enfants. Oedipe fuit Thèbes pour une longue marche, ses pas sont guidés par une force obscure, Antigone à sa suite. Ils sont accompagnés, guidés par des personnages mythiques ou légendaires, aux pouvoirs divins. Henri Bauchau réécrit et réinvente les années d'errance d'Oedipe dans la tragédie de Sophocle avec modernité, poésie, force et beauté : les personnages revivent puissamment sous sa plume extraordinaire.
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Pierre et Blanche

C’est un beau mélange de souvenirs (entretiens, lettres, articles) qui s’ouvre à nous de façon posthume. Eclats qui éclairent la relation qu’entretint Bauchau avec les Jouve et l’importance qu’elle eut pour sa création littéraire.



A la pointe du triangle, Blanche : l’inspiratrice portant son poète de mari à bout de bras, la psychanaliste-Sibylle, à la parole oraculaire, qui ouvrira les portes du littéraire à son plus cher patient, la femme qui refuse de laisser derrière elle la trace de ses recherches, préférant se faire bain révélateur que créatrice elle-même. Génie de l’écoute.



A la base du triangle, deux voix écrivantes : l’un ne sera que trop peu reconnu son vivant et s’avère pourtant être l’un des poètes majeurs du XXe siècle ; l’autre connaîtra sur le tard la reconnaissance qui fut refusée au premier et laisse derrière lui une œuvre superbe où psychanalyse, poésie et mythologie s’interpénètrent. Génies de la parole.



Au fil des pages se dessinent leurs rencontres, leurs univers littéraire, leurs mythes intimes et leurs contributions à l’histoire littéraire & celle de la psychanalyse.



Un document essentiel, pour qui s’intéresse à Bauchau et aux Jouve.
Lien : http://www.delitteris.com/no..
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Oedipe sur la route

Œdipe, roi de Thèbes, parricide et incestueux se voit mis à la porte de sa cité tel un mendiant. Il part sur la route suivi par sa fille Antigone. Ce livre raconte cette route, ce parcours initiatique, cette quête pour parvenir à expier. Les arts vont l’accompagner dans ce sens : Œdipe va sculpter pour exorciser, Œdipe va chanter, il devient un aède, il devient un homme comme les autres. Très belle œuvre de Henry Bauchau pour qui fut marqué par l’histoire d’Œdipe et le destin tragique d’Antigone.
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Antigone

Henry Bauchau nous propose une autre version d’Antigone, tellement plus moderne.

Aussi, celle-ci nous apparait avec ce choix cornélien : désobéir à son frère ainé et donner des funérailles décentes au cadet… Ou l’inverse et vivre dans le remord d’avoir laissé le reste des entrailles du cadet aux vautours.

Antigone est le symbole de l’amour inconditionnel et du sacrifice. Ainsi, elle avait suivi son père aveugle (cf. Œdipe sur la route) en tant que mendiante. Et elle revient en force avec cette prise de décision, préférant la mort qu’abandonner ses valeurs morales.

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Temps du rêve

Ce petit texte est en fait un texte de jeunesse que l'auteur a écrit pendant son service militaire.



En tout cas je n'y ai trouvé aucun intérêt, d'autant que le livre coûte quand même 13€ pour 80 pages! Bref ce n'est sans doute pas le bon livre pour rentrer dans l’œuvre de ce grand auteur.
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L'Enfant rieur, tome 1

L'auteur évoque sa jeunesse; A 11 ans, il réussit à se sauver lors de l'incendie de la villa familiale, un récit d"enfance passionnant, parfois douloureux, les années de guerre, la montée du nazisme, l'adolescence tourmentée et marquée par la recherche d'une spiritualité, d'une voie qui puisse le réconcilier avec lui-même. La seconde partie qui finit en 1940 est moins intéressante et m'a un peu déçue : je n'ai pas retrouvé la maturité de l'homme apaisé du "boulevard périphérique".
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Le boulevard périphérique

Livre dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à entrer. Style très particulier, phrase très courte. Je n'ai pas été touché ni par l'histoire, ni par les personnages, ni par le style. Le roman m'a semblé trop décousu oscillant entre différent style et écriture. Je n'ai pas été sensible à ce parrallèle entre les souvenirs du narrateur remontant à sa mémoire et l'accompagnement des derniers jours de sa belle-fille atteinte d'un cancer. Sa réflexion sur la mort ne m'a pas convaincu.
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Oedipe sur la route

. Œdipe est déjà aveugle quand s’ouvre le récit. Il est chassé de Thèbes. Antigone le suit.L’errrance des réprouvés se fait dans une Grèce très primitive que j’imagine grâce à notre dernier voyage en Béotie et en Thessalie. Bauchau ne s’embarrasse pas de tourisme. La tragédie est intemporelle, primitive, elle pourrait se dérouler dans n’importe quelle contrée. Et pourtant les montagnes grecques défilent en arrière plan, la mer, les côtes rocheuses. Ils rencontrent Clios, le bandit de grand chemin
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Déluge

Troublante histoire, roman à part chargé d’images et de messages. Il m’est bien difficile de vous parler de ce livre, je crois que parfois les mots n’ont plus assez de force pour parler de l’indéfinissable ressenti. A travers deux personnages majeurs du roman qui s’épaulent, s’aident, on ne sait plus au final qui aide qui où si la symbiose des deux a fait que l’alchimie d’une résurrection par l’art nous emporte tout le long de cette fresque du “Déluge”.



L’auteur par un savant talent nous expose le décor des êtres qui se révèlent par la peinture, mais ce n’est ici qu’un tableau qui prend forme un peu comme le reflet d’une vie… savoir traverser le chaos pour ressurgir autre et plus fort, débarrasser ses démons, son mal et renaître, faire éclore ce germe qui est au tréfonds de nous. Autant de chemins obscurs qu’il faut savoir traverser pour enfin trouver la lumière. Vaincre la maladie, la folie par l’art autant de thérapie à exploiter.



C’est un roman très sensoriel d’un genre particulier qui je pense n’est pas forcément perçu à l’identique selon notre sensibilité et perception de la lecture tout comme l’art, le regard de chacun est bien plus profond que le regard des yeux…



Comment vous parler de ce livre si ce n’est que vous invitez à le lire tout simplement.



Henry Bauchau, nous livre par ce roman un tableau vivant, un réel conte qui semble ne pas finir et se poursuit au-delà du mot : FIN. Chaque phrase est une touche de couleurs, chaque chapitre soulève le voile qui dissimule l’œuvre finale : cette immense fresque du déluge, impressionnante fourmillante de détails, de scènes.



Une peinture qui se déroule comme un film, terriblement vivante…



Une lecture qui m’a laissée en interrogation et en admiration devant cette toile que j’ai imaginé tout le long de sa conception… pour un peu je me sentais sur l’échafaudage avec eux le pinceau à la la main, c’est troublant. j’ai bien aimé aussi ce lien d’amitié entre ces “blessés de la vie” une solidarité, une reconnaissance aussi d’un talent malgré nos imperfections sociales, physiques ou mentales… Beaucoup de beaux clichés en filigrane de cette histoire.




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Diotime et les lions

Cette petite histoire de 63 pages raconte l'histoire de Diotime, une jeune fille issue d'un clan d'origine perse. Chaque année, les hommes de ce clan doivent combattre des lions, leurs ancêtres. Ce combat réservé aux hommes appelle Diotime au plus profond d'elle. Elle convainc son grand-père, Cambyse, et participe à ce rituel violent et meurtrier. Transformée par cette expérience, elle tombre follement amoureuse de Arses, un jeune Grec,... amour partagé. Mais pour pouvoir vivre ensemble, ce jeune homme doit "respecter les règles du clan" soit accepter une épreuve : tuer un lion choisi par l'un des leurs.



J'ai trouvé ce petit livre très beau, une belle plume ...
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L'enfant bleu

L'histoire de "L'enfant bleu" est celle d'Orion, un jeune handicapé mental -psychotique- aux prises avec des visions de démons l'attaquant et des accès de violence.



Il est pris en charge par Véronique, une psychologue qui va s'occuper de lui pendant des années et l'aider à se dépasser par le biais de l'art.



[...]
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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L'enfant bleu

Cet écrivain est à mon avis un écrivain majeur de notre époque et j’aime toute son œuvre. Mais ce livre- là me touche beaucoup.

Ce livre m’a permis de comprendre mieux l’enfant psychotique, le travail du thérapeute et la création artistique. Les trois thèmes se mêlent dans un laborieux mais superbe aboutissement d’une œuvre poétique et romanesque

La création du langage est étonnante est vraiment étonnante.


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Diotime et les lions

Dans le sang la lionne à honorer

un chant ancien parcourt le clan

l’alezane majestueuse trotte

dans les nuages les cendres dispersées

au champs hommage à la nuit de lutte

rééquilibre les vivants

les ancêtres sont des lions l’écume en gage

un faucon avec grâce transperce d’amour

l’homme de justice

de mesure en plongeon la lune dit oui

et des poings de faire passer la rage de corps à peau

l’ancêtre et l’enfant

en cendres

les faucons

envolés

et puis l’union à travers griffes

scellent la suite

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Le boulevard périphérique

Entre le mouvement de la vie, le tumulte d’une grande ville et l’immobilité morbide d’une chambre d’hôpital, entre la vie quotidienne et celle appartenant à un lointain passé, Henry Bauchau relate les derniers instants de sa belle-fille en lutte avec un cancer et en écho, à ceux de Stéphane, un ami cher, assassiné à la fin de la seconde guerre mondiale par un officier SS. Aux prises quotidiennement avec les transports en commun ou la circulation du périphérique, ses soucis professionnels, la fatigue due à son âge et ses doutes, le narrateur-auteur est plongé dans des souvenirs d’une autre époque et tente de comprendre les causes réelles de la mort de son ami. Face à son fils qui porte souvent sur son père un regard désapprobateur et à sa famille, l’auteur offre le portrait d’un homme profondément humaniste, toujours à l’écoute et dévoué. Aussi, ses questionnements quant au besoin impérieux de « faire de l’argent » ou de « porter un costume » pour obéir aux diktats d’une famille bourgeoise figée dans les traditions et les idées reçues, dressent le portrait d’un homme à part, celui d’une personne qui n’a cessé de chercher, de se construire par l’écriture et la psychanalyse, sans relâchement. Une fois de plus, Henry Bauchau met en lien des événements traumatiques du présent et du passé tout en nous communiquant l’idée que si la vie ressemble pour certains à un labyrinthe, il ne faut jamais se décourager. Au contraire, et comme il l’a déjà montré dans L’Enfant bleu, le labyrinthe comporte toujours une sortie, à nous de ne jamais nous contenter de la facilité du peu, de cadres de vie faussement rassurants ou de la médiocrité de l’existence.
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