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Critiques de Henry Bauchau (310)
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Temps du rêve

C'est dans l'enfance que se construit de manière créative sa propre identité. Une identité faite de rencontres, de souffrances. Henry Bauchau écrit merveilleusement bien ce "Temps du rêve".

Le soleil se couche plus tôt et désormais la chaleur de l'été et de l'automne fait place à l'air froid de l'hiver.

Ce court texte invite la mémoire à interagir comme une œuvre d'art et à réconcilier l'auteur avec un fragment de vie enfantine où l'amour est né comme une odeur de miel et de sucre. C'est la rencontre entre l'auteur, enfant, et une existence joyeuse et turbulente du nom d'Inngué. Une complicité qui dure le temps d'un été.

Rien n'est simplement quelque chose. Dans ce texte, la nature contribue à cette découverte puis cet épanouissement des sentiments et des émotions partagés.

Henry Bauchau va à l'essentiel, attentif à la forme et à la musicalité de la langue. Grâce à l'auteur, j'imagine les paysages, les sens.

La mémoire, c'est avoir rendez-vous avec quelqu'un que l'on n'a pas revu depuis longtemps. La mémoire est un contrat que nous passons avec nous-même. C'est une musique qui exprime notre personnalité, notre style.

Henry Bauchau est un conteur qui a vécu presque centenaire.
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Le Régiment noir

Ce roman se trouvait dans ma biblio depuis 2015 et là, il était plus que temps que je le découvre enfin, surtout que les critiques sur Babelio étaient élogieuses.



Le récit commence avec notre personnage principal, Pierre, qui nous parle de son enfance auprès de son grand-père, ancien officier de l’Empire et possédant une forge.



Déjà, j’ai eu quelques soucis avec la plume de l’auteur, composée de phrases courtes et qui me donnait l’impression de partir dans tous les sens.



Pierre grandit et part aux États-Unis pour s’engager dans la guerre de Sécession, chez les Nordistes.



De mon côté, je me demandais pourquoi certains auteurs décidaient de balancer leurs dialogues en paquet, sans faire un « à la ligne ». Pour économiser quelques pages en bout de roman ? En tout cas, ça ne favorise pas la lisibilité, même en ajoutant les tirets cadratins.



Le récit aurait été plus addictif à lire si l’auteur avait fait des phrases un peu plus longues, sans se disperser un peu partout et sans incorporer des dialogues au milieu du texte…



Ce qui aurait dû être une super lecture s’est révélée être un calvaire et j’ai usé de mon droit de sauter des pages, ne lisant que les paragraphes les plus intéressants et les moins chargés (les plus lisibles, donc).



Dommage pour moi, j’attendais beaucoup de cette lecture mais les seules émotions ressenties furent de la frustration.



Nous n’étions pas fait pour cette rencontre, il va retourner sagement dans la biblio et moi je vais aller voir ailleurs.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'enfant bleu

L'enfant bleu, c'est un livre que j'ai lu deux fois. Une première fois lorsque j'étais étudiante en psychologie (on me l'avait conseillé) et une deuxième fois plus récemment, soit au moins quinze ans de temps entre les deux lectures.



L'enfant bleu, c'est l'histoire d'une rencontre: celle de Véronique avec Orion. Celle d'une psychanalyste et de son jeune patient.



Nous entrons dans le "cabinet" de Véronique et dans l'intimité de ses séances avec Orion. Nous assistons à tout ce qu'il s'y passe, à tout ce qu'il se dit. Nous tentons, avec Véronique d'entrer dans le monde d'Orion. Pour cela, Véronique lui propose beaucoup de dessin ou toute autre forme d'art, car Orion y excelle. À travers ses dessins, il raconte une histoire, son histoire (?), ses peurs, ses angoisses, ses désirs. On ne sait pas.



Nous nous retrouvons avec les mêmes difficultés que l'analyste: comment faire pour qu'Orion se sente mieux? Va-t-on arriver à un résultat? Mais quel résultat au juste? Qu'est-ce que nous espérons? Y-a-il seulement quelque chose à évaluer? On ne sait pas.



Toute la problématique de la psychologie, de la psychanalyse, de l'être "intérieur". Cela me rappelle quand j'étais plus jeune, que "les autres" ne comprenaient pas ce que je faisais. Toutes les questions qu'on peut ainsi se poser: ce que je fais sert-il à quelque chose? Est-ce que la manière dont je le fais est la bonne manière de faire? On ne sait pas.



Véronique aussi s'interroge, elle doute. Elle fait un bond en avant suivi de trois pas en arrière. Orion avance puis régresse. On ne sait pas.



Une chose est sûre, le courant passe bien. Orion aime venir voir sa "psychoprof" et Véronique aime s'occuper d'Orion. On peut d'ailleurs largement parler de transfert et de contre-transfert. Véronique va suivre Orion pendant de nombreuses années, ils vont s'écrire, se voir en dehors de l'hôpital de jour... Et le courant passe aussi bien avec le lecteur. Tout comme Véronique, je me suis attachée à Orion, j'ai envie qu'il aille mieux, qu'il s'en sorte dans la vie, que celle-ci lui soit plus facile et plus agréable. On ne sait pas.



Et j'ai envie de connaître l'enfant bleu. On ne sait pas.



"On ne sait pas", la phrase qu'Orion prononce un nombre incalculable de fois. Une expression qui pose tellement de questions.



Ce roman est touchant. Il est plein de sentiments mêlés mais toujours avec justesse. Il pourrait être triste mais il est surtout plein d'espoir. Malgré la colère et l'agressivité que peut montrer Orion, il y a beaucoup de tendresse, oserais-je dire d'amour entre tous les personnages. On ne sait pas.



Je vous laisse avec cette recommandation: lisez ce livre si bien sûr vous aimez la psychologie ou si vous vous y intéressez.
Lien : http://chipandthebooks.over-..
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Oedipe sur la route

Dans sa trilogie Oedipe sur la route, Antigone, Diotime et les lions, Henri Bauchau (Habité par quelque dieu?) bouche les trous du mythe, les interstices. Il le fait notamment pour le voyage du fils de Laïos qui prend place entre Oedipe roi et Oedipe à Colone. Un voyage initiatique. Je l'ai lu il y a plus de dix ans et force m'est de constater aujourd'hui que je ne suis toujours pas revenu, toujours perché.

Une trilogie puissante, probablement à recommander à ceux qui sont déjà bien amarinés pour avoir fréquenté plusieurs versions de ces mythes.
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Le boulevard périphérique

J'ai tout de suite été prise par le style de l'auteur qui nous entraîne dans une double histoire.

La première se déroule à Paris dans les années 80. le narrateur va chaque jour rendre visite à sa belle-fille qui est traitée pour un grave cancer dans un hôpital au nord de Paris.

Le périphérique qu'il va prendre quotidiennement va devenir le symbole de ces journées.





De plus en plus proche de cette belle-fille avec laquelle il avait d'abord eu du mal à communiquer, cette proximité avec la mort lui rappelle un de ses amis de jeunesse.

C'était au début de la guerre et Stéphane, après lui avoir tout appris de l'escalade et du dépassement de la peur qu'elle implique, s'engage dans la Résistance.

Il est découvert mort quelque temps plus tard.

C'est à la fin de la guerre que son "meurtrier", un SS en fin de vie, souhaitera appeler le narrateur pour lui parler de Stéphane et de ses derniers jours.





C'est avec un sens extraordinaire de l'introspection que Bauchau fait revivre les émotions de ces événements (probablement en grande partie autobiographiques).

L'approche de la mort est le thème central du livre et Bauchau fouille au plus profondément de lui pour l'exprimer par des mots.

Mais c'est aussi une réflexion sur le sens de la vie, sur le temps qui passe, le bilan d'une vie, et aussi sur les relations entre un père et son fils quand celui-ci est adulte.





C'est vraiment l'universalité de la pensée qui donne au livre sa profondeur.

L'expérience de l'auteur devient celle de l'homme en général et on ne peut qu'y être sensible et surtout admirer le style magnifique de l'auteur.

Vraiment Bauchau est pour moi un auteur majeur dont je n'ai heureusement pas encore lu tous les récits.



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Le Régiment noir

Une oeuvre magnifique d'un écrivain que j'admire tant pour la qualité de son style que pour la grande variété des sujets qu'il a abordés ainsi que sa poésie.

Ce livre nous conduits aux États-Unis pendant la guerre de Sécession.

Pierre, un enfant mal aimé par ses parents veut effectuer une carrière militaire similaire à celle de son grand-pere qu'il adorait et cela en dépit de leur avis.

Ainsi, le narrateur va nous permettre de partager la vie de Pierre qui combat avec les Nordistes contre l'abolition de l'esclavage tout en admirant Stonewell Jackson, un des grands officiers du sud qu'il tuera d'une manière proche d'un assassinat en ne respectant pas les règles de la guerre.

Pierre sera à l'origine de la formation d'un régiment composé uniquement de Noirs, esclaves en fuite, anciens esclaves. Seuls, trois blancs qui vont leur apprendre le métier des armes, partageant tout avec eux, vivent en compagnie de ces noirs qu'ils considèrent comme leurs égaux.

Bien que ce livre traite essentiellement de guerre, la poésie n'est pas absente du récit surtout dans la partie du livre lorsqu Pierre s'alllie avec les Indiens.

Certes, la densité du récit, du style et des idées ralentit la lecture mais j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à le découvrir.

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Antigone

Que diriez-vous de plonger dans l'Antiquité grecque aux côtés d'Antigone ? Déjà vu ? On connaît la fin de l'histoire ? En effet, tout le monde sait qu'elle meurt à la fin. Rappelez-vous pourtant ce qu'a fait du mythe Anouilh !

Je vous propose donc de parcourir l'Antigone de Bauchau à mes côtés. Je suis tombée dessus complètement par hasard en librairie et je me suis rendue compte qu'il s'agissait du dernier tome d'une trilogie. Peu importe ! On peut lire ce roman seul, mais pensez à bien prendre en compte le contexte. Laissez-vous porter par la prose de Bauchau : ni alambiquée, ni tronquée, elle devient la voix d'Antigone.



Antigone -ou pourrait-on dire "Le Cri"- est un livre magnifique à mettre dans toutes les mains avides de lectures et surtout celles des fans de l'Antiquité. L'univers dépeint est très proche de la Grèce antique mais on voit tout de suite qu'il faut l'actualiser avec des pensées orientales (à priori perses) et chrétiennes. La fin est à la fois mystique et obscure : le délire d'Antigone nous amène à réfléchir sur notre Moi. L'intrigue est plus complexe qu'elle n'y paraît au premier abord : on ne se rend compte qu'à l'ultime chapitre que la mention d'Io dans le deuxième chapitre est déterminante pour faire la lumière sur les pensées de l'héroïne. On passe néanmoins un très bon moment puisque la mort est vue sous un autre angle.
Lien : http://anassete.blogspot.com..
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Dernier Journal (2006-2012)

Le journal s'éteint le 28 août 2012. Henri Bauchau quitte ce monde trois semaines après, le premier jour de l'automne. Ce dernier tome de sa vie est un des plus volumineux, un des plus impressionnants quand l'être se dépouille de ses oripeaux superflus. Arrive l'heure des grandes questions auxquelles il n'est pas de réponses absolues, juste l'approche d'une vérité intime.

Le psychanalyste raconte toujours ses rêves, sonde sa foi à la nuit de son existence et forme encore des projets. Il pense à délaisser l'écriture d'un journal : "impression que c'est irréductiblement le passé et que maintenant, c'est vers d'autres choses que je peux me tourner. Mais quelles choses ? Je suis pris entre le roman, les poèmes et Le Journal".

Plus que ses romans, le récit de son beau passage ici-bas m'a convaincu de suivre l'homme jusqu'au bout.
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Antigone

Parfois, nous faisons des découvertes littéraires qui se transforment en révélations. Pour moi, Antigone en est une.



Tout le monde connait la légende d’Antigone. La tragédie de la descendance d’Œdipe et Jocaste racontée par Sophocle ou Anouilh n’a rien à envier aux romans noirs d’aujourd’hui. Plus macabre, ce serait vraiment grotesque. Plus théâtral, difficile d’imaginer. Chez Henry Bauchau, la légende prend une autre dimension, encore plus profonde, encore plus lugubre. L’intégration des personnages dans un roman permet à l’écrivain belge de les étoffer davantage, de planter les décors, sobrement certes, mais solidement taillés dans la pierre et le bois plutôt que dans le carton-pâte. La légende est sublimée. Et, idée merveilleuse tellement le résultat est réussi, Henry Bauchau ne se contente pas de mettre en mots la mort violente des héros ; il remonte le fil de l’histoire jusqu’à Athènes peu après la disparition d’Œdipe. Il imagine le retour d’Antigone à Thèbes, sa reprise de contact avec les siens après dix ans d’errance et ses vaines tentatives pour stopper la guerre fratricide. La jeune thébaine, drapée dans sa souffrance et la rébellion, égérie en échec, est majestueuse. Placée par les siens sur un piédestal, idolâtrée mais inutile, l’Antigone de Bauchau sert autant la progression inexorable du destin que l’Antigone des premiers écrivains qu’elle a inspirés.



Pourquoi est-ce que tous : Œdipe, Clios, Etéocle, Ismène et moi-même nous te laissons déranger nos existences, troubler nos désirs, nos folles ambitions et notre goût effréné pour la vie ? Oui, pourquoi t’aimons-nous tellement, je ne m’étais jamais posé cette question, mais ta présence, ton silence m’interrogent ? Nous t’aimons à cause de ta beauté, qui n’est pas celle de Jocaste ni d’Ismène, mais, plus cachée, plus attirante, celle des grandes illusions célestes. Et tu n’es pas seulement belle, ma sœur, tu es encore si étonnamment folle, tu fais si bien croire à ta folie, tu la fais si bien vivre autour de toi.



Que c’est beau ! Du théâtre classique, Bauchau n’utilise pas les codes, seulement l’esprit. Pas d’unité de lieu, de temps ou d’action. Pas de chœur. Et pourtant… Ce roman se lit comme une pièce de théâtre classique. Il n’est pas autre chose, il ne peut pas être lu autrement. Les mots choisis, le ton adopté, l’histoire évidemment. C’est Antigone qui raconte. Elle se tord dans son désespoir. Elle souffre avec les pauvres qu’elle soulage, avec ses frères qu’elle n’arrive pas à raisonner, avec sa sœur qui l’aime et la déteste en même temps. En toile de fond de sa narration, tel le chœur du théâtre antique, quelques personnages secondaires relatent des événements du passé. Ainsi d’Hémon qui raconte la première bataille entre les troupes d’Etéocle et de Polynice, ou d’Ismène qui inspire les doigts sculpteurs de sa sœur en décrivant l’amour de Jocaste pour ses fils. Le texte est puissant, par sa richesse et sa sobriété soigneusement choisies.



Je suis hors de moi. Quelque chose dit même : Enfin, hors de moi ! Il ne faut plus courir, marcher pour ne pas être hors d’haleine. Marcher vite, je ne pourrais pas faire autrement mais ne plus courir, ne pas m’affoler. Je ne suis pas folle, à Thèbes ce sont les hommes qui sont fous et le sage Créon, Créon le temporisateur plus que tous les autres. Nous, les femmes, accepter de laisser pourrir le corps de notre frère abandonné aux bêtes et gardé par des soldats ! Jamais !



Les caractères sont entiers. Les décisions catégoriques. Les gestes amples. Les pensées grandioses. Pas de demi mesures. Antigone est caricaturale comme peut l’être le personnage d’une pièce de théâtre. Ses propos sont clamés, comme sur scène. La magnificence du texte est indescriptible.



Oui, c’est ce que tu veux, tu tombes, tu retombes et pourtant tu allumes cette nouvelle flamme qui t’attire irrésistiblement. La musique à l’intérieur de ton oreille ne s’interrompt pas mais il y a une autre voix, celle de Jocaste qui te dit : Dépose ton fardeau. Tu peux.



Thèbes va tomber. Etéocle et Polynice vont s’entre-déchirer. Créon va vaincre, Antigone va mourir. Le lecteur connait la fin du roman avant de l’avoir commencé. Ici, impossible de spoiler. Le plaisir est dans les mots choisis par Henry Bauchau et l’atmosphère théâtrale qu’ils dégagent.
Lien : https://akarinthi.com/
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Déluge

Que de bonnes critiques pour ce roman... et moi qui ne l'ai pas du tout apprécié !

Récit trop complexe pour moi, où les héros approchent la folie par l'art, ou inversement... rien d'étonnant avec cet auteur poète et psychanalyste, bien sûr, mais je m'attendais à autre chose.
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Diotime et les lions

Bauchau a l'art de réécrire l'antiquité comme nul autre pareil. Dans un court récit d'une soixantaine de pages, il fait revivre les clans grecs en s'incrustant dans leur quotidien au plus près. Les traditions, les coutumes, les lois, les idéologies sont présentées en contexte rendant la leçon d'histoire passionnante. Après une revisite des vies d'antigone et œdipe, l'auteur nous entraîne ici sur les pas d'une jeune demoiselle ayant du mal à accepter sa condition féminine dans une époque sous domination patriarcale. Un bijou.
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L'enfant bleu

"On ne sait pas".

C'est l'une des phrases qui reviennent sans arrêt et rythment le récit. C'est ce que je ressens, juste là. Roman difficile, superbe, mais torturé. Facile à lire, mais difficile à terminer. Avec pourtant l'impossibilité de le lâcher, comme, au fil des pages, on ne voudrait surtout pas que Véronique lâche Orion.

Troublant, à coup sûr. Les personnages nous deviennent indispensables, proches. ça fait du bien, ça fait du mal, ça secoue. Est-ce que c'est bon ? Est-ce que c'est mauvais ? ...On ne sait pas.
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Le boulevard périphérique

Le narrateur entremêle plusieurs périodes, celle de l’occupation avec Stéphane, l’alpiniste, une amitié intense s’installe entre eux pas besoin de beaucoup de paroles, juste le regard, il incarne aussi la pureté, à l’inverse de Shadow le SS, le tortionnaire et son diabolisme, au présent c’est sa belle fille qui se meurt d’un cancer à l’hôpital.



C’est l’analyse des relations familiales dues à la mort prochaine d’un être cher au travers de la fille Paule (la belle fille du narrateur) et sa mère, de Mykha et son père (le narrateur), également Mykha et son fils.



Le Boulevard périphérique est un aller et venue dans le temps et l’espace, c’est une réflexion sur l’idée de la mort, l’analyse des sentiments, des actes, des vérités humaines.



Beaucoup d'émotions, de réflexions dans ce livre il faut le lire se l'approprier.



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L'enfant bleu

En refermant ce livre, je n’ai pas pu m’empêcher de penser : « quel beau livre ».Si vous voulez un roman dont la lecture est facile, passez votre chemin. En effet, l’écriture de Bauchau est complexe ; on retrouve un monde onirique, plein de poésie avec une touche mythologique. De plus, ce roman permet d’entrevoir le caractère difficile des psychotiques. Par ailleurs, l’auteur a une expérience dans le domaine de la psychanalyse , ce qui rend son œuvre toute sa crédibilité.

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L'enfant bleu

L'enfant bleu

Henry Bauchau

Acte Sud



Véronique est psychanalyste. Elle travaille depuis peu à l'hôpital de jour où elle prend en charge plusieurs heures par semaine Orion, un adolescent qui souffre de troubles psychologiques lourds - sa pathologie exacte n'est pas mentionnée -.

Le jeune handicapé est hanté par le démon de Paris qui lui fait perdre ses moyens, il le pousse à sauter ou à taper sur tout ce qui l'entoure.

Véronique devient sa psycho-un-peu-prof. Au fil des années, s'installe une relation singulière entre eux deux ; il l'appelle Madame tout en la tutoyant.

Parce qu'Orion a du mal à écrire, Véronique l'encourage à dessiner ; elle lui prédit même un avenir d'artiste. Il parvient à communiquer avec ses dessins, ses peintures, puis plus tard avec ses sculptures ou ses gravures qui reflètent le monde bouillonnant qui tourmente son esprit.

Pour mettre des mots à ses tourments, Orion invente les « dictées d'angoisse », un exercice thérapeutique et cathartique à travers lequel il se livre. Il énonce à sa prof - en utilisant un lexique et des expressions bien à lui - des textes qui coulent de sa bouche à un rythme effréné et qu'elle tente d'écrire ; elle les lui fait toujours relire.

Lorsqu'il parle de lui, Orion ne parvient pas à employer le « Je », il utilise « On » à la place.

Une relation de confiance, d'amour même à la limite du transfert, nait entre la thérapeute et son patient-élève à tel point que l'on ne sait plus qui a besoin le plus de l'autre ?

Le rôle de Véronique est difficile à définir, son implication personnelle dépasse de loin ses fonctions.

Parallèlement à son travail, le quotidien de Véronique, dont on suit les trajets en métro et RER, est en partie comblé par sa vie avec Vasco, ancien champion automobile travaillant désormais dans un garage et musicien passionné.

L'histoire se déroule sur une quinzaine d'années, entre le moment où Véronique prend en charge Orion et celui où ce dernier parvient à dire « Je ».

L'enfant bleu est certainement un des rares romans qui raconte les longues années de cure et d'accompagnement psychologique et éducatif d'un adolescent puis d'un jeune adulte psychologiquement perturbé.

C'est à travers le regard de Véronique, la narratrice et la thérapeute que l'on suit l'évolution d'Orion et la sienne ; les deux personnages grandissent, évoluent, se cherchent d'un point de vue identitaire parallèlement.

Son écriture reflète ses doutes, ses combats, sa profonde empathie. Elle ne sombre jamais dans le jugement, essayant toujours de comprendre - au sens premier - et de s'adapter avec une formidable compassion à son élève-patient.

On assiste à ce travail perturbant de longue haleine, à son implication totale, à la fois intellectuelle, psychologique et physique. Elle prend des risques professionnels d'un point de vue thérapeutique - elle pousse Orion à devenir artiste ; empiète-t-elle sur sa liberté ? - mais aussi dans sa vie de couple, car elle fait entrer son patient-élève dans son intimité, dans son quotidien en le recevant chez elle ; une relation amicale naîtra entre Orion et Vasco.

La vie du couple est animée par l'expression artistique ; la musique pour lui, la poésie pour elle ; néanmoins, Vasco parvient à s'affranchir de ses peurs et à trouver « sa » musique tandis que Véronique peine à écrire, elle n'a plus publié depuis des années.

La thérapie qu'elle entreprend avec Orion l'aide aussi à se construire, à assumer des blessures encore béantes - la mort de son enfant nouveau-né -, à aller de l'avant. Elle se relève et se révèle en même temps que le jeune homme grandit.

Le roman d'Henry Bauchau surprend par sa simplicité, tout comme par son aspect novateur. A travers le langage d'Orion, l'auteur crée une langue d'une rare beauté, bousculant la grammaire, la syntaxe et le lexique français. On est transporté dans le monde de cet adolescent, on est conquis par la poésie de ses phrases, bouleversé par ses images poétiques, surréalistes parfois, qui traduisent sa réalité.

Lire L'enfant bleu est une véritable expérience humaine, psychologique et littéraire, le lecteur n'en ressort pas indemne ; il est impliqué dans cet univers, dans cette « obscure clarté » qu'est le combat thérapeutique de Véronique pour sauver Orion des griffes du démon de Paris.

C'est par les mots de Véronique que l'on découvre les œuvres du jeune handicapé, ses dessins, ses tableaux, ses sculptures, ses gravures ; ces différents modes d'expressions artistiques deviennent visuels pour le lecteur à travers le verbe et le regard de la narratrice. Ce procédé provoque une réaction certes guidée - nous sommes tributaires de l'enthousiasme de la narratrice - mais le ressenti demeure personnel ; ce « filtre narratif » ne biaise en rien le résultat et l'émotion que suscitent les images d'Orion grâce aux mots-reflets de Véronique, ils sont complémentaires.

L'auteur s'est servi de son expérience de psychanalyste mais aussi de poète pour donner cette dimension si singulière à son roman.

L'écriture d'Henry Bauchau est limpide, lumineuse, parfaitement épurée, il tend vers le juste avec la grâce qui lui est propre. Comme souvent dans ses romans la littérature et la peinture deviennent un complément humain presque spirituel pour les personnages qui pratiquent ces arts.

L'enfant bleu est une œuvre majeure d'Henry Bauchau. A découvrir absolument !



http://faranzuequearrieta.free.fr
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Déluge

C’est l’histoire d’une rencontre improbable entre une jeune femme malade, Florence et un vieux peintre un peu fou, Florian, dans le sud de la France. Il brûle systématiquement toutes ses œuvres, elle se meurt doucement.

Tous deux se consument, leur amitié va changer leur destin, entrainant dans son sillage un groupe d’amis, solidaires dans le chaos de leurs vies.



S’isolant du monde dans un vaste atelier, ils vont peindre une fresque immense « Le déluge ». Dans un état proche du délire, ils livrent un combat contre la maladie et leurs démons intérieurs avec les encouragements d’une psychiatre qui veille à distance sur Florian depuis de nombreuses années.



Henry Bauchau restitue la fièvre qui les habite, décrit le processus créatif et la toile se met à exister. Les mythes, la violence de la nature et des humains, s’étalent devant nos yeux.



L’art et la peinture agissent comme une thérapie. Mais Florian va-t-il mettre le feu à cette œuvre collective ?



Henry Bauchau est un auteur précieux, ses livres nous entrainent loin et restent dans nos mémoires.

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Déluge

Dans Déluge, Henry Bauchau nous offre une histoire où se côtoient les deux grandes thématiques qui ont irriguées toute son œuvre : la mythologie (Oedipe sur la route, Antigone) et la psychanalyse (L'enfant bleu). Nous décrivant la relation entre un peintre génial, fou, génialement fou, qui ne supporte que difficilement le regard de l'autre (sur ses peintures, sur lui même) et une jeune femme atteint d'une maladie cancéreuse, l'auteur décrit à la perfection la sublimation qu'est l'art, ce renoncement tout aussi bien que cette renaissance. Le soleil du midi illumine cette relation, faisant naître une intimité salvatrice où les mots se font poésie.

Œuvre d'une grande maturité littéraire et personnelle, le Déluge de Bauchau, tout comme le Déluge peint par Florian témoignent de l'acuité de la relecture des mythes anciens.
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Le boulevard périphérique

Achat au hasard en seconde main de ce livre écrit par un auteur belge inconnu pour moi. Coïncidence, il s’agit de l’oncle de l’écrivain Bernard Tirtiaux.



L’histoire est assez simple, mais elle n’est qu’un prétexte qu’utilise l’auteur pour développer ses pensées et ses enseignements : En 1980, alors qu’il emprunte quotidiennement le boulevard périphérique pour rendre visite à sa belle-fille, Paule, hospitalisée qui lutte contre un cancer virulent, le narrateur se souvient de son meilleur ami, Stéphane, compagnon d’escalade qui rejoignit la Résistance et fut retrouvé mort à la fin de la guerre dans des circonstances non élucidées. Quelques années plus tard, il entrera en contact avec ‘’Shadow’’ l’officier SS qui, sur son lit de mort , lui raconte comment Stéphane a quitté ce monde.



Ce sont donc plusieurs histoires qui s’entremêlent et qui toutes traitent de la mort, ou plutôt des différentes manières d’en finir quand l’heure arrive, soit en s’allégeant, soit en s’enfonçant. Shadow contre Stéphane, le lourd contre le léger, et puis Paule…



« Je ne haïssais pas Stéphane, mais quelque chose en moi le haïssait. Pourquoi ? A cause de la haine de ce qui s'appesantit pour ce qui s'allège. L'un déborde, se vide, devient de l'air, de la lumière, atteint peut-être le vide nécessaire au dieu. L'autre se durcit, s'alourdit, concentre de la matière dense, de la connaissance toujours plus opaque. »



‘’Boulevard périphérique’’ m’a semblé être un roman difficile voire complexe. Certains diront ennuyeux. Je le qualifierais de psychologique, profond, avec ce que cela renferme parfois de cotonneux, ou l’on nage entre rêves, symboles et réalité. Pour ma part, impossible d’appréhender tous les concepts de ce long roman, ce qui me poussera plus que probablement à tenter une relecture.



En tous cas, chapeau bas à Henry Bauchau qui a écrit ce livre à l’âge de 93 ans.

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L'enfant bleu

Vous avez souvent eu des larmes sèches après avoir fermé un livre ? Une grande et grosse boule dans la gorge, comme un cendrier vide d'une veille de fête ?



L'histoire parfaite qui ne doit pas s'arrêter, sinon on devient colère, rouge, l'impression de perdre un copain, et de ne rien pouvoir faire pour lui. Juste dire "bin voilà mon vieux, c'est la fin".



L'Enfant bleu est un roman, joli (très même), que l'on lit à travers la tête de Madame, la psychologue copine d'Orion. Elle raconte ses difficultés, ses joies, ses peines et ses envies, son désir d'aider Orion à travers l'art.



L'art qui lui permet de s'exprimer, d'abord en dessins, puis en sculptures. De passer d'un état cloîtré à celui d'avoir des amis. De comprendre le mot amour qui est un concept pour les autres, mais dont Orion sera toujours exclu, conscient de son handicap.



C'était tellement dur et intense à lire et à vivre que c'était pas possible de ne pas s'identifier. Même si.



On semble comprendre ce que ressent Orion et Madame, alors qu'on ne pourra jamais être à leur place. C'est doucement poétique, ravageur, destructeur, chaotique. D'où les larmes sèches. Le hoquet qui ne sort pas, celui qui rend triste jusqu'à ce qu'on lise une autre belle histoire.



Orion aurait pu être le copain de Gil, le petit garçon au ciré jaune qui attend Jessica sous sa fenêtre dans Quand j'avais cinq ans je m'ai tué. Bauchau arrive à faire parler Orion et nous transporte à ses côtés. L'envie de lui prendre la main, de dire à quel point ses dessins sont beaux et de croire en lui.



Parce que c'est ça le plus important, croire aux histoires même si personne comprend.



En territoire déjà conquis L'enfant bleu remporte malgré tout haut la main. Le plus beau cadeau qu'on puisse me faire. J'en suis tout chambouleversé. A lire dans son lit, pour se protéger des rayons du démon. Comprend qui veut.
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Antigone

Voilà un beau livre, qui traite d'un sujet qui m'intéresse,avec de tès bonnes critiques...J'avais donc hâte de le lire. Malheureusement, je n'ai pas acroché. Le style est pesant, confus, les personnages ne m'ont pas attirée. C'est dommage. J'aurais bien voulu l'avoir aimé....
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