AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Henry Bromell (34)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Little America

Je ne connais pas trop les romans d'espionnage, hormis John Le Carré. Ce roman est passionnant, et permet de mieux comprendre les dessous de l'Histoire, le petit jeu des grandes puissances. L'écriture est fluide et agréable, le récit nous attrape.

"Rien ne doit être, en aucune façon, reconnu."
Commenter  J’apprécie          10
Little America

On dirait un John Le Carré qui se serait pris d’empathie pour ses personnages.

Little America de Henry Bromell, c’est une sorte d’autofiction, de vraie-fausse autobiographie : l’auteur se met lui-même en scène, écrivain/historien, à la recherche du passé de son père, espion de la CIA au Moyen-Orient dans les années 50 (le véritable père de Bromell fut effectivement un agent de la CIA au Moyen-Orient).

❤️ L’une des réussites du bouquin est l’entrelacement finement tissé entre les questions présentes du fils au père retraité à Boston et les tentatives de reconstitution du passé des fifties dans un petit pays arabe imaginaire, entre Irak et Syrie.

Phrase après phrase, tout cela s’entremêle de façon subtile sans que le lecteur s’y perde. Remarquable.

L’autre intérêt bien sûr, c’est de se voir expliquer la naissance des profonds courants qui façonneront le monde jusqu’à aujourd’hui : le socialisme du parti Baas, le panarabisme des frères musulmans, l’ascension égyptienne de Nasser, et la paranoïa des américains apeurés de voir s’étendre au Moyen-Orient l’effet domino déjà en oeuvre en Asie du Sud-Est, craignant que les communistes parviennent à conquérir le Monde.

Et puis il y a ce ton ironique et désabusé, so british, même si l’on a affaire à une famille 100% US (qui, certes, avait pris le relais des anglais dévastés par la seconde guerre).

De l’espionnage et de l’Histoire, de la famille et de la nostalgie, de la belle écriture, un assassinat et même peut-être une histoire d’amour comme ténu fil rouge : savoureux cocktail.

Henry Bromell est récemment décédé en 2013 : il commençait tout juste à être reconnu, avec ce roman et sa contribution au scénario de la série Homeland.

Pour celles et ceux qui aiment les espions.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
Commenter  J’apprécie          10
Little America

Oui c'est un roman d'espionnage, mais pas que... Lecteurs rebutés par le genre, ne passez pas votre chemin. Vous perdriez l'occasion de découvrir le brillant talent de conteur d'un romancier et scénariste ("Homeland") aujourd'hui disparu.

Imaginez un état imaginaire du Moyen-Orient proche de la Syrie et du Liban à la fin des années cinquante. A sa tête, un jeune roi (22 ans à l'époque de l'histoire), contraint de succéder à son père assassiné (comme son grand-père d'ailleurs), alors que, taiseux et timide, il ne semble guère taillé pour le rôle.

Face à lui, l'ambassade américaine, au sein de laquelle la CIA avance ses pions pour manipuler cette proie toute désignée. Le panarabisme mis sur orbite par Nasser, plus agressif que jamais, est également à l'action pour circonvenir le souverain inexpérimenté.

Voilà pour le contexte. Mais la trame sous-jacente, c'est la recherche obstinée d'un universitaire, 40 ans après, pour découvrir ce qui s'est passé réellement à la fin 1958 lorsque la lutte entre la CIA et les services secrets égyptiens ont conduit d'abord à un coup d'état, puis après que le jeune roi a repris le pouvoir, à son élimination.

Pourquoi cet acharnement du chercheur-narrateur autour de cet épisode somme toute mineur de l'histoire dramatique du Moyen-Orient ? Simplement parce que son père, chef de la mission locale de la CIA au Korach, fut l'un des protagonistes majeurs de la tragique destinée de cet état-confetti, sacrifié sur l'autel de la lutte hégémonique entre grandes puissances.

L'enquête minutieuse de ce fils, frustré d'avoir vécu au cœur du volcan sans rien y comprendre (il avait 10 ans), participe au caractère original de ce roman de haute tenue qui dénonce certes les errements de la politique étrangère américaine durant la guerre froide, mais met aussi en lumière la volonté d'un fils de mettre au jour son histoire familiale étouffée par le secret.

Bromell tisse sa toile avec ingéniosité. Ses portraits finement ciselés -notamment celui du roi et son évolution psychologique- sont la marque d'un véritable écrivain doublé d'un fin connaisseur de l'âme humaine.

Commenter  J’apprécie          120
Little America

Terry Hopper, fils d’espion.

Devenu historien, il essaie de rassembler les faits sur ce qu’il s’est passé en 1958 à Hamra, capitale du Korach (imaginaire) au Moyen Orient.

Difficile de recueillir des informations de la part d’anciens espions et notamment de son père Mack. Entre ses souvenirs, ceux des protagonistes les moins réticents et la documentation de la CIA ouverte à la consultation, il va reconstruire l’histoire.

Quel a été le rôle de son père dans les évènements de cette fin d’année et la mort du jeune roi ?



Un roman d’espionnage et la quête d’un fils vers son père.

Les enjeux diplomatiques de cette région du monde sont au cœur de ce roman avec les manigances de tous pour prendre le pouvoir d’un petit État.



J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire mais au fil de la lecture, l’intrique devient plus intéressante et l’on attend la fin avec impatience.



Commenter  J’apprécie          20
Little America

Arrivé à ce livre grâce à Nicolas Demorand, et à l'une de ses chroniques courtes, vivantes et brillantes (zut voilà que je fais des pléonasmes !) , je n'ai pas eu à regretter de m'être précipité pour acheter cet beau roman qui appartient pleinement au genre de la littérature d'espionnage. On est proche de le Carré ou Robert Littell pour ce qui est de l''intrigue complexe et puissante. CIA, géostratégie, Moyen-Orient...Tout cela est très excitant à lire. Le roman est par ailleurs très bien écrit et l'on regrette seulement que l'auteur, trop tôt décédé, ne puisse plus nous régaler comme il le fait ici. Autant que sa disparition (en 2013) a été suivie l'an passé par celle du maitre incontesté du genre (ils ne boxaient pas dans la même catégorie, mais il y a quand même une influence).

Un très bon livre que l'on doit néanmoins prendre le temps de savourer ! Un grand plaisir de lecture pour le lecteur concentré !
Commenter  J’apprécie          270
Little America

Terry Hooper revient sur l’année 1958 au Korach, petite monarchie du Moyen Orient, où son père est envoyé en mission pour le compte de la CIA afin d’approcher le « petit roi ».

Dans le contexte de la guerre froide, ce petit royaume qui ne possède aucune richesse, aucune ressource naturelle, est lâché par les Anglais.

Si les Américains, et donc Mack Hooper, s’y prennent bien, le Korach se rangera du côté des Etats Unis.

Mais le 31 décembre 1958, le roi est assassiné (je ne spoile pas, pas d’inquiétude).

Cherchant à comprendre ce qui s’est passé, il n’avait que dix ans à l’époque, Terry enquête, fouille les archives, interroge son père bien sûr mais aussi sa mère, d’anciens agents de la Cia…, tous ceux qui de près ou de loin pourraient le renseigner sur les évènements, sur les responsables de cet assassinat : les Russes, les Egyptiens de Nasser, les Frères musulmans, le parti Baas… ?

Le Korach n’existe pas mais pourrait ou plutôt aurait pu exister.

Ce roman éclaire d’une façon intelligente car très réaliste la politique américaine pendant cette période, les préoccupations US qui ne visent qu’à contre-carrer l’influence soviétique au détriment de toute autre considération, qui rapporte les échanges entre Mack et les responsables de Langley qui méconnaissant absolument les us et coutumes orientaux avancent à très gros sabots au cœur des préoccupations panarabes mais aussi le cynisme des conversations des frères Dulles (Allan étant le patron de la CIA) qui avec l’arrogance de ceux qui se croient supérieurs, placent leurs pions sur l’échiquier international entre un café et une partie de tennis.

Mais ce roman n’est pas un récit d’espionnage, en tout cas, pas que.

Sous couvert de faire la lumière sur cette année 1958, Terry cherche son père. Qui est-il vraiment ? Quel rôle a-t-il joué dans cette histoire ?

Nous découvrons alors ce que le milieu appelle « Little America ». « Little America » c’est la communauté des expatriés américains qui au gré de leurs missions trimbalent femme et enfants aux 4 coins du monde, dans des régions souvent instables, vivent en vase clos dans un entre soi presque exclusif, mangent américain, se distraient américain, le rôle des femmes cantonnées à la fonction d’épouse qui acceptent ce mode de vie pour la carrière de leur mari, par patriotisme peut être aussi.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture. Une construction qui nous permet d’avancer comme Terry sur la résolution de l’énigme, des personnages riches et complexes, une ambiance confuse entre post-colonialisme et guerre froide où la suspicion est permanente.

Note de l’éditeur : Henry Bromell est né en 1947 à New York et a passé son enfance à l’étranger, suivant son père, agent de la CIA dans ses affectations.

Commenter  J’apprécie          214
Little America

La guerre froide et les « magouilles » de la CIA à la fin des années 50 dans un pays imaginaire, le Korach situé à la frontière de l’Irak et de la Syrie. Le narrateur essai de découvrir les responsabilités de son père , agent de la CIA, dans les événements qui vont secouer ce pays. J’ai trouvé ce livre plein de charme sans pouvoir réellement en analyser les raisons. L’époque de la guerre froide fini par avoir un côté rassurant et compréhensible en comparaison au grand désordre actuel qui n’est plus accessible à un raisonnement rationnel. L’écriture est fluide et la trame parfaitement claire . C’est un véritable plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          00
Little America

Voici un très bon roman historique. J𠆚i beaucoup aimé ce livre car on est très vite imprégné dans l𠆚mbiance des années 50. On plonge dans l’univers de la guerre froide où les États-Unis ont un poids fort au Moyen-Orient. À travers Mack Hopper on comprend pourquoi les États-Unis entretenaient des relations avec certains pays et les tensions qui s’y déroulaient. Si vous aimez l’histoire ou si vous avez envie de découvrir le monde du roman historique, je vous conseille ce livre. Loin d’être ennuyant, il saura titiller votre curiosité et mener avec vous l𠆞nquête.

Mais ce n𠆞st pas tout. Little America est aussi un bon roman ouvert à tous. Il y a de l�tion, du mystère, le tout reposant sur une quête du fils vers le père.

On s𠆚ttache bien aux personnages. J𠆚i été triste de refermer le livre car j𠆞n voulais encore. Ce roman est un beau voyage.
Commenter  J’apprécie          10
Little America

LITTLE AMERICA—- Henry Bromell



5 mars 2019bloglitterairedecalliopeLaisser un commentaireModifier "LITTLE AMERICA—- Henry Bromell"

CVT_Little-America_6604



» Honnêtement, je pense que j’ai toujours eu un peu peur de découvrir ce qui s’est passé au Korach en 1958. Après tout, mon père est mon père- secret, cachottier, le manque d’assurance personnifié, mais, malgré tout, mon père. Je l’aime profondément, bien que nous ne soyons pas proches et ne l’ayons jamais été….. Ce que je dis, c’est que je ne le connais pas et, pour amener la métaphore de l’espionnage à sa conclusion logique, il m’est apparu que la seule façon d’apprendre quoi que ce soit sur mon père est de l’espionner….. »



En 1957, Mack Hopper, agent de la CIA, »l’usine d’équarrissage », comme la nomme ironiquement l’auteur, arrive au Korach avec sa femme et son fils Terry. Il a pour mission de gagner la confiance du jeune roi dans cette période de la guerre froide où Américains et Soviétiques se disputent l’influence au Moyen Orient. Quarante ans plus tard, Terry devenu historien, enquête sur ces années troubles. Qui a tué le jeune roi du Korach à l’été 58? quel a été le rôle de son père dans cet assassinat? Telles sont les questions auxquelles Terry tente de trouver une réponse. Il engrange ainsi une immense documentation, consultant les dossiers déclassifiés de la CIA dans la bibliothèque de recherche de Langley, interrogeant des acteurs de l’époque. Diverses forces sont à l’oeuvre dans ce Moyen Orient des années soixante: le panarabisme et le parti Baas en plein essor, les frères musulmans toujours présents malgré la répression, les communistes dont l’influence grandit. Les Américains se font fort d’infléchir les choses jusqu’au basculement final. C’est cet imbroglio que le narrateur cherche à élucider à travers ce roman de politique fiction. Le korach est un pays imaginaire qu’Henry Bromell situe à la frontière de l’Irak, de la Syrie et de la Jordanie, mais les situations reflètent admirablement le contexte de l’époque. Le regard sans concession de l’auteur se porte également sur la vie des expatriés dans ces sortes d’îlots, ces « Little America » recréées dans des pays aux cultures si éloignées de l’occident.



Publié quelques mois avant le 11 septembre mais écrit bien avant, et de ce fait prémonitoire, Little America est un formidable roman sur les enjeux politiques au Moyen Orient au mitan du vingtième siècle mais c’est aussi la quête intime d’un père par le fils; quête difficile car, lorsque votre père est un espion, peut on parvenir à le connaître? Henry Bromell est fils d’espion lui-même et le récit a une tonalité autobiographique. La tristesse et la nostalgie, le sentiment du passé révolu et de la perte font de ce thriller politique un véritable objet littéraire.







« En 1960, le korach était proche de l’anarchie, le général Anwar ayant été arrêté et abattu par les frères musulmans en pleine renaissance, des imams conservateurs barbus avides de faire les choses à leur façon. Des femmes terrifiées, dans tout le korach disparurent derrière des voiles. Celles qui refusaient étaient brutalement abattues dans les rues par des étudiants en théologie aux yeux fous, des jeunes gens endoctrinés avec des conneries visionnaires. Rapidement , les zones rurales s’étaient éloignées d’Hamra, dirigées par des chefs tribaux de province, tous en guerre les uns contre les autres pour d’obscures raisons datant de milliers d’années. »

Commenter  J’apprécie          00
Little America

Mon Dieu... quel charabia !



Prenez un pays qui n'existe pas.

Plongez-le dans l'univers de la guerre froide des années 50's, avec espions corrompus.

Ajoutez-y un zeste d'Agatha Christie, avec énigme criminelle à élucider.

Et quelques relents de nostalgie, avec souvenirs aguichants d'adolescence heureuse.



La mayonnaise pourrait prendre... sauf qu'elle ne prend pas ! En tout cas, chez moi...



Tout d'abord du fait de la lourdeur de l'écriture : certaines phrases nécessitent une double, voire triple lecture, avant d'en comprendre (éventuellement) le sens. On se demande, par moments, si la traduction ne sort pas tout droit d'un logiciel automatique genre Google Traduction !



Ensuite, du fait du mode confus de récit : l'auteur recueille les confidences de son père, puis celles de sa mère, qui se mélangent avec ses propres souvenirs, et avec des évènements vécus par des tierces personnes, sans que l'on parvienne toujours à savoir qui raconte...



Et, dans ce lieu imaginaire, était-il besoin d'inonder le récit d'adresses précises, de noms de rues imprononçables, de sourates issues du Coran, de personnages inutiles... ? Une bonne centaine de pages aurait ainsi pu être avantageusement évitée.



Et enfin, tout ça pour ça : l'assassinat de ce petit roi imaginaire, commandité par... est annoncé dès les premières pages du roman. L'auteur aura juste mis 400 pages à découvrir ce que vous saviez déjà !



Ah... ces vilains américains qui se croient les maîtres du monde ! Passez votre chemin...
Commenter  J’apprécie          30
Little America

Little America (qui fait référence au little Italy de New York) est une communauté américaine au Moyen-Orient en 1958.



La CIA qui manipule les gens et les pays, décide de ce qui doit être, exécute toujours dans son propre intérêt sans jamais de remord ni mea culpa.



Roman passionnant d'un fils qui recherche qui a bien pu être son espion de père (et surtout ce qu'il a bien pu faire), sur les travers de l'espionnage poussées jusqu'à la bêtise la plus crasse.

Mais on fait aussi un délicieux bond dans le temps, avec moult références au habitudes des années 60.



Parfois un peu fastidieux mais j'ai adoré.

Commenter  J’apprécie          20
Little America

Un livre riche, passionnant, subtil, d'une grande délicatesse. Ce roman traite de l'espionnage non comme un thriller, mais comme un véritable sujet littéraire. Un grand bonheur de lecture!
Commenter  J’apprécie          20
Little America

H.Bromell nous emmène sur plusieurs terrains : la géopolitique du moyen orient dans les années cinquante dans le cadre d’un pays imaginaire, l’espionnage façon CIA et le roman familial, son tour de force est de garder équilibre et fluidité entre ces thèmes.

La part des secrets de famille parait envahissante au début mais en réalité l’auteur joue avec les codes surexploités de ce genre pour se concentrer sur le vrai sujet du livre : l’incommunicabilité entre l’Orient et l’Occident et entre les pères et les fils, particulièrement quand on a affaire à des américains, des WASP pleins de certitudes sur eux-mêmes et leur beau pays.

Comme il se doit la CIA accumule les bévues et provoque une catastrophe bien prévisible sur le plan diplomatique mais aussi dans les vies de nos héros.

Le bilan littéraire est lui très positif. Le lecteur est emporté, avec ce qu’il faut de fausses pistes et de surprises, Il s’attache à des personnages qui sont crédibles, complexes et secoués par les forces de la politique et les faiblesses humaines.

Commenter  J’apprécie          40
Little America

Brillant
Commenter  J’apprécie          00
Little America

Vous aimez les espions, les complots, les royaumes d'opérettes avec monarque fantoche jouet d'interêts qui le dépassent ? Je crois que vous apprécierez ce roman passionnant, écrit par le scénariste d' Homeland, lui-même fils de barbouze de la CIA.



On ne peut qu'apprécier la persistance de l'auteur sur le sujet, mais dans le roman , l'angle est différent , même si la vérité des faits et des comportements se dérobe sans cesse comme dans la série . La construction en rencontres successives avec les différents témoins est très vivante.



Il nous raconte l'histoire de Terry, historien, fils d'espion, presque son double de fiction, qui part à la recherche de son passé de gosse d'expatriés vivant dans les petits ghettos diplomatiques selon les affectations de son père, ce qu'il appelle les petites Amériques, reproductions partout dans le monde d'un mode de vie standard et isolé des populations locales. L'ennui et la névrose des milieux clos imprègnent le récit, comme l'alcool pour oublier cette vie en cage .



Sous le couvert de l'écriture d'un livre sur la diplomatie américaine en 1958 sur une crise au royaume de Korach, petite monarchie bédouine coincée quelque part entre la Syrie et l'Irak, en plein dans la complexité du Moyen Orient à la fin du mandat britannique, Terry cherche à comprendre le rôle de ce père taiseux, acteur ou marionnette, obéissant ou ambitieux, bon ou méchant , énigmatique en tout cas.



Je ne vous dirais rien de ce qu' a trouvé notre narrateur sur lui, sa famille et les personnes qu'il a connues, rien sur les assassins, mais ce roman nous dit pas mal de choses sur les enjeux diplomatiques dépourvus d'humanité des grandes puissances qui causent pas mal de dégâts .



L'auteur renouvelle le roman d'espionnage , l'inscrivant brillamment dans un vraisemblable crédible, en s'appuyant sur son expérience, sans être pesant sur des questions géopolitiques connues de tous, très loin de la fantaisie de James Bond.



On voit bien le film qui pourrait être tourné à partir de Little America, le style est vif, visuel, on a même la bande son et elle est franchement superbe ...











Commenter  J’apprécie          320
Little America

Inutile de chercher le Korach sur une carte, ce petit pays (fictif mais parfaitement exemplaire ), censé se situer aux frontières de la Syrie, de la Jordanie et de l'Irak et exister en 1958, a disparu, même dans le temps de ce roman.



En 1958 donc, à l'ambassade américaine d'Hamra, arrivent Mack Hopper, son épouse Jean et leur fils Terry, le narrateur. Ambassade comprenant le personnel habituel, sachant que bien sûr s'y glissent des agents de renseignements. Dont Mack, travaillant depuis des années pour la CIA. Sa mission : amorcer une amitié avec le jeune roi du Korach.



C'est l'époque de la guerre froide, russes et américains n'aiment pas qu'on piétine leur plates bandes, de plus Nasser est au pouvoir en Egypte, Israël est dans le coin, les Frères Musulmans n'aiment pas certaines évolutions du pays. Bref, une jolie poudrière. Sans pétrole, avec bédouins sous la tente dans le lointain, mais une poudrière quand même.



Dès le départ, on sait que ça s'est mal terminé pour le pays (démembré par ses voisins) et le roi (assassiné, comme son père d'ailleurs). Mais qui l'a tué?



Le roman dévoile les dessous pas jolis jolis de la politique américaine rayon barbouzes, on y croit hélas vraiment. L'enquête est menée par Terry, réussira-t-il à braver le mur du silence? Ses souvenirs de cette période, où gamin il vivait à Little America, l'enclave destinée aux américains, alternent avec ses recherches. Connaîtra-t-il finalement le rôle de son père dans l'histoire?



Je suis étonnée de n'avoir pas vu ce roman sur les blogs (mais au moins la -bonne- surprise est totale!), car il se dévore et n'est pas qu'un simple roman d'espionnage comme on pourrait le penser. Le Korach -ou un pays de la région- est parfaitement reconstitué dans sa vie, son ambiance, ses enjeux de pouvoir.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
Commenter  J’apprécie          60
Little America

L'histoire d'un enfant de parents espions, quelque par dans une royaume (imaginaire) du moyen-Orient dans les années 1960, qui souhaite retracer précisément ce qui s'est passé.

J'ai beaucoup aimé l'enchainement des évènements et la description des lieux. Chaque personnage a une forte personnalité, et détient une part du puzzle qui se reconstitue progressivement.
Commenter  J’apprécie          10
Little America

Livre bien mené avec une grande sobriété. Cadre bien planté et personnages très réussis. A lire
Commenter  J’apprécie          10
Little America

Analyse intéressante du Moyen Orient dans les années 1960.
Commenter  J’apprécie          10
Little America

Trop confus, impossible de terminer ce roman, hyper décevant en raison du style littéraire.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Henry Bromell (183)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Enragé (Sorj Chalandon)

Quel est le surnom de Jules Bonneau ?

La Brèle
La Peste
La Teigne

20 questions
46 lecteurs ont répondu
Thème : L'Enragé de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}