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Citations de Henry de Monfreid (135)


Que voudriez-vous être?
Mes goûts me répondent marin. A tout âge la mer a exercé sur moi un effet magique,elle est comme un serpent qui me fascine et m'attire.J'ai grandi auprès d'elle et les sommeils de mon enfance ont été bercés du grondement de ses vagues.Mon printemps a éclos auprès de son azur et mon hiver finira peut-être au milieu de ses gouffres.
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La dernière maison habitée, il y a encore une dizaine d'années, fut celle de la famille Balbiguères qui depuis longtemps y exerçait le métier de bûcheron.
José, le père, travaillait avec son fils Michel ; souvent je les rencontrais là-haut sur le versant de l'Aspres où les sapins sont énormes et je passais de longues heures à les admirer.
Ce métier a quelque chose de fabuleux quand le bûcheron, armé de sa cognée, invisible pygmée sous l'ombre des futaies, semble combattre des géants.
La forêt gronde et retentit au loin de multiples échos.
Lutte grandiose où un à un les grands arbres s'abattent dans le fracas de leurs branches brisées et le bûcheron victorieux apparaît sur la clairière jonchée de morts.
(extrait du premier chapitre "Le Puigt")
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Ceux qui furent les grands navigateurs, les vrais marins qui conquirent le monde, aimaient la mer sans le savoir. Ils se plaisaient à la maudire, croyant envier les riches armateurs sédentaires, alors qu'elle était leur raison de vivre. Ils l'adoraient inconsciemment,comme une divinité toute-puissante, redoutable gardienne du secret des terres inconnues

P. 20
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Henry de Monfreid
N'ayez jamais peur de la vie,
N'ayez jamais peur de l'Aventure,
Faites confiance au hasard, à la chance, à la Destinée.
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Le soir tombe (..) et je m'abandonne à la béatitude d'un mouillage sûr en pensant au temps qu'il fait dehors et au sort de ceux qui y bourlinguent.
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A Londres dans un quartier voisin du port le 7 mai de l'an 1587.
Le carillon majestueux d'une lointaine horloge vient de sonner sept heures ; cependant la nuit a déjà envahi la rue étroite.
Un brouillard jaune a étouffé le jour avant qu'il ne se soit éteint dans ce long crépuscule de printemps où le ciel pâle semble attendre longtemps les premières étoiles ...
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... La Tortue : on pourrait penser qu'il s'agit là de l'îlot des Antilles, du repaire célèbre de boucaniers et de ' gentilshommes de fortune ' des XVIIe et XVIIIe siècles. Il n'en est rien, et cette ' tortue ' est toute symbolique. Elle n'en est pas moins la clé d'aventures qui ne le cèdent en rien à celles des Frères de la Côte. De la Catalogne à la Tunisie et à l'archipel Dahalak - au large de l'Éthiopie -, du temps de Philippe IV d'Espagne et des barbaresques à nos jours, les héros et les héroïnes de ce roman sont entraînés dans un tourbillon d'enlèvements, de naufrages et de machinations qui sembleraient invraisemblables si l'on ne savait qu'aujourd'hui encore, les pays riverains de la mer Rouge restent, à bien des égards, aussi secrets qu'il y a trois cents ans. Le vol sifflant des avions à réaction laisse immobile le sable des déserts soudanais et yéménites, et ne fait pas se hâter les pèlerins en marche vers la Mecque - pèlerinage dont Henry de Monfreid donne ici une étonnante description. Ces pages - parmi d'autres tout aussi vivantes - soulignent la maîtrise avec laquelle ce grand conteur sait associer la fiction et le document, l'imagination la plus romanesque à ses souvenirs les plus authentiques.
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Alors, quelles que soient les circonstances, ils gardent une sorte de quiétude comme en aurait un spectateur désintéressé. Ensuite, ils n'ont nullement le sentiment d'être coupables, ça n'existe pas ; ils ont gagné ou perdu.
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Je suis à l'extrême avant du navire pour ne rien voir de lui, de son odieux modernisme, pour ne rien sentir de la puanteur qu'il laisse après lui, avec la fumée du charbon et les détritus des souillardes. Je vois seulement l'étrave fendre ce tapis de soie bleue dans des rouleaux d'écume blanche, tout comme le faisaient les trirèmes antiques, et cette eau profonde est si pure qu'elle semble sacrée.
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- Les sadafs nacrés reçoivent dans leurs manteaux soyeux ces larmes précieuses de la nuit et dans le mystère de la mer, prennent corps les perles, filles de l'eau du ciel et de la lune... As-tu regardé des perles sur un drap noir au clair de lune ? Eh bien, fais-le quand le mois est à son quinzième jour et tu verras une chose inoubliable...
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Qui prétend vivre par lui-même et refuse la protection de la bergerie pour affronter seul la lutte de la vie, celui-là est suspect, et moins il demandera à la collectivité, plus celle-ci lui sera hostile, car elle exerce sa tyrannie dans la mesure où l'individu s'appuie sur elle ...
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Stavro a beau m'être sympathique, se dire contrebandier chevaleresque, homme de parole, après tout, il est d'abord un homme d'argent... un homme tout court, cela suffit. L'aubaine serait trop belle et la tentation bien dangereuse s'il avait en son pouvoir un stock de marchandises aussi important. Il ne faut jamais tenter le diable... Et puis... je crois avoir trouvé la brèche, la fissure par où je pourrai m'évader. Je viens d'avoir une idée...
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Dans le sillage de l'Altaïr, les dernières îles viennent de disparaître sous l'horizon ; toutes voiles dehors le navire s'incline sous la brise plus fraîche et glisse sur le bleu intense de la mer des Seychelles.
Au souffle du large les vagues de beau temps s'éveillent, toutes mouchetées d'écume ; leur moutonnement se répand sur la mer en l'allégresse immense d'être libre dans la lumière et l'espace sans borne.....
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Une très vieille croyance attribue à certaines qualités la faculté de se transmettre, ou plutôt de se greffer d'un individu à l'autre.
Tel est le cas par exemple du courage : en se couvrant de la peau d'un homme courageux fraîchement écorché on acquiert son courage.
Ce sont les sorciers qui règlent les modalités de cette barbare pratique.
On parle encore de la manière dont le Dedjaz Tadla prit le courage d'un bandit qu'il redoutait, en revêtant sa peau.
On prétend que le père de Lidj Yassou, le Ras Michaël, usa de ce procédé à un moment de sa vie où, après son apostasie, il se sentait atteint par un maléfice qui lui ôtait son courage.
Heilé Sélassié, en prévision de la guerre, redoutant d'être contraint d'aller lui-même à la tête de ses troupes, voulut devenir guerrier comme son cousin Lidj Yassou, et acquérir l'ascendant qu'il avait sur ses soldats.
Six sorciers furent réunis et lui conseillèrent, sinon de revêtir la peau de son ancien souverain et ami d'enfance, tout au moins de se frotter le corps avec son sang...
(extrait du chapitre III "Le sang de Lidj Yassou" de l'édition parue chez "Gallimard" à la collection "Nrf" en 1937)
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(…) Pour le moment, rassure-toi en ce qui concerne mon voyage à Djeddah, je ne le ferai pas. Non que j’y voie un danger, mais je crois pouvoir faire autre chose. Ce voyage où j’aurai entassé 80 pèlerins, n’eût pas été une partie de plaisir, ni une « aventure ». J’ai besoin de calme avant tout. (…) D’abord j’ai la satiété du « Monde », de cette scène où on se joue la comédie, où l’on n’agit uniquement qu’en vertu de conventions ridicules autant que fastidieuses ; j’ai la satiété du mensonge éternel et de tous les grands mots dont on pipe la masse des hommes pour en asservir la force ; en un mot, je vois trop les ficelles des pantins pour conserver l’illusion, pour croire que c’est arrivé !

Je hais d’autant plus tout cela que j’aime l’Esprit Humain, cette puissance qui se dégage de cette humanité pitoyable, hideuse, écœurante. La pensée des grands esprits flotte autour de nous dégagée de toutes les contingences abjectes qui peut-être, qui sûrement, ont été contemporaines de leur éclosion. Et quand je me plonge au milieu de la foule des amis spirituels, quand je sens combien à leur contact il y a de choses en moi, je sens alors toute la stérilité du code des grimaces qu’il faut mettre en œuvre pour être admis à paître avec le troupeau. (…)

J’aime la vie, parce que j’y trouve des joies. Cela ne veut pas dire des jouissances, des plaisirs, dangereuses chimères qui tuent l’âme. Les joies, elles sont dans un joli matin si on sait le voir, dans une fleur, dans un souffle de brise. Elles sont dans les plus rudes coups de l’adversité, dans les grandes douleurs qui forgent notre âme, pour peu que nous ayons le courage de soutenir la lutte. As-tu quelque respect pour le Monsieur qui a toujours été parfaitement heureux ? Moi, j’en ai pitié comme d’un être incomplet, informe.

J’aime la vie parce que je sais trouver des joies dans une infinité de choses que jusqu’ici je n’avais pas su voir ; mais pour les voir il faut être un peu loin de cette agitation qui assourdit, de ce clinquant qui aveugle, de cette gadoue qui suffoque.
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Ces bouffées du grand large chassent la puanteur des cloaques et dissipent la tristesse qui stagne au coeur des hommes tourmentés par le désir de fuir un morne destin.
C'est l'appel souverain de la mer, l'évasion vers la liberté, vers le risque, vers le mystère des terres inconnues ...
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Il est plus facile d'être un héros pendant un quart d'heure que de demeurer un honnête homme toute sa vie ...
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De temps en temps, Corentin, le baigneur, arrivait avec la Finotte, sa femme, mais leur maison des cabines était déjà un peu loin, leur visite était exceptionnelle.
Tout ce monde se tenait un peu en arrière dans la pénombre pour écouter parler le brigadier qui se piquait d'instruction.
Il arrondissait ses phrases comme on moule une belle écriture, mais ce genre était superficiel : sous cette forme prétentieuse il avait gardé son bon sens de paysan et quelquefois, sans le vouloir, il avait de l'esprit ...
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Aussitôt après le départ de Bonhoure, l'Administration prétendit m'interdire la culture des perles à Maskali, sous prétexte que je n'avais pas de concession. Une nuit mes parcs d'élevage furent en partie dévastés. Le brave Lavigne prit ma défense et sauva ce qui restait. ....Nous décidons de tenter le commerce des armes pour pouvoir continuer mes expériences longues et coûteuses, sur la culture des perles. ....Je vais avoir contre moi l'Administration qui ne verra pas d'un bon oeil mes voyages très compromettants pour elle. ...Les formalités de douanne sont enfin terminées et mon boutre quitte le quai pour aller s'ancrer en compagnie de trois autres, également chargés d'armes, en attendant l'heure du départ sous l'escorte du daouéri (garde-côte à voile). Ce départ n'aura lieu qu'après le coucher du soleil pour profiter du vent du sud qui ne se lève guère avant huit heure du soir.

J'ai à bord six caisses de fusils et vingt caisses de cartouches. J'ai payé cela à raison de seize francs le fusil (carabine de guerre Gras provenant des ventes du ministère de la Guerre), plus huit francs par arme et trois cents francs par caisse de cartouches de droit de douane. Cet achat et le paiement des ces droits ont absorbé la plus grande partie de mon bénéfice sur les perles. Je vais donc jouer assez gros jeu avec mes faibles ressources.
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Dans l'immense continent africain, au milieu des tribus païennes les plus primitives et les plus farouches, un étrange royaume chrétien s'est maintenu immuable depuis l'antiquité biblique.
Ce miracle est dû à sa situation géographique, qui l'isola longtemps du monde civilisé : vers l'est, il est séparé du littoral de la mer Rouge par une contrée désertique, infernal chaos de lave et de scories où les riolites rougeoient comme des roches incandescentes. L'ardeur du soleil les surchauffe à tel point que nul animal ne peut traverser cette fournaise pendant le jour. La nuit, quand la lune se lève dans le silence de ces solitudes, son hallucinante lumière semble éclairer une planète morte....
(extrait du chapitre premier "La couche de Salomon")
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