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Citations de Hermann Hesse (2211)


Hermann Hesse
C'est pourquoi je ne connais rien de plus admirable qu'un feu d'artifice : Les fusées bleues et vertes s'élèvent dans les ténèbres et au moment précis où elles sont les plus belles, elles retombent et s'éteignent. Quand on assiste à ce spectacle, on éprouve de la joie et en même temps de l'angoisse : tout ce passe très vite et il faut qu'il en soit ainsi ; si le spectacle durait plus longtemps, il serait beaucoup moins beau.
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Si la beauté demeurait éternellement, je m'en réjouirais, certes, mais je la contemplerais plus froidement et je penserais : tu la verras toujours, elle n'est pas liée à l'instant. Par contre, ce qui est passager, ce qui se transforme, je le contemple non seulement avec joie mais aussi avec compassion.
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En tout cas Goldmund lui avait montré qu'un homme appelé à de hautes destinées pouvait plonger très bas dans l'ivresse et la confusion sanglante de la vie et se couvrir d'une couche de poussière et de sang sans pourtant devenir mesquin et vulgaire.
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L'ami, Hein, lui, te servira tout jusqu'aux os.
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Chacun de vous elle le connaît sans erreur possible; au milieu de la nuit vous l'entendez ricaner sous vos fenêtres et prononcer votre nom. Vous pouvez tous chanter vos psaumes, brûler gentiment vos chandelles devant l'autel, et réciter vos vêpres et vos matines.
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Tandis que mon père ne se sentait chez lui que dans la nature, son véritable univers, parmi les sapins et les sources, entourés eux-mêmes par la forêt primitive des lieder, ma mère vivait dans un monde différent, plus spirituel et plus sévère; sa vie était dominée par les règles de l'ordre, du devoir et de la piété, dont l'arrière-plan était la solennelle réalité de l'Eglise et de la foi. Certes, il ne s'agissait pas de cette grande et millénaire Eglise qui avait autrefois embrassé la chrétienté tout entière, mais seulement de notre petite Eglise provinciale du Wurtemberg, ce que je ne savais pas encore; pour nous, c'était la seule Eglise, et elle nous était sacrée. Elle était représentée dans notre ville par le doyen Bilfinger et à notre foyer par ma mère, cette fille de pasteur que son éducation pieuse avait familiarisée avec les problèmes de la foi.
Ma mère fit donc découvrir, au cours des années, un autre monde que celui de la nature où vivait mon père, et à mesure qu'elle m'éloignait davantage du monde naturel, elle me dispensait un trésor d'images et de souvenirs qui n'étaient à mes yeux ni moins beaux ni moins attachants et sacrés : sa chère présence, sa voix, l'esprit que dégageaient ses récits de la Bible et le chant de ses chorals, les heures de recueillement à la maison et les services divins dans la belle église de notre ville où, dès mon enfance, j'accompagnai mes parents.
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Note de l'auteur sur un projet non exécuté de la Quatrième Existence de Joseph Knecht.

Théologien souabe du XVIIIe siècle.
Knecht devient théologien, étudie à Tubingen avec Oetinger, hésite entre l'amour de la musique et de la dévotion. Dénué d'ambition, il éprouve le désir ardent de mener une existence bien remplie, harmonieuse et consacrée au service d'un idéal.
C'est pourquoi il est peu à peu déçu par la théologie : trop de polémique dans l'enseignement, trop de controverses entre Eglises, de partis, etc. Rend visite à Zinzendorf et aux Inspirés, est très influencé par le piétisme, mais tout cela lui semble trop agressif, trop exalté, etc.
Devient pasteur, mais n'en éprouve aucune satisfaction.
Joue de l'orgue, compose des préludes, etc., entend parler de Jean-Sébastien Bach comme d'un être légendaire. Très tard, alors qu'il n'est plus jeune, un écho de la musique de Bach parvient jusqu'à lui : un organiste lui joue quelques préludes. Dès lors, il "sait" ce qu'il a cherché toute sa vie. Son collègue aussi a entendu la Passion selon saint-Jean, il lui en parle, en exécute quelques passages; Knecht se procure des extraits de cette oeuvre. Il constate ceci : malgré tous les conflits doctrinaux, le christianisme a trouvé une fois encore une expression neuve et admirable, il est devenu lumière et harmonie. Knecht renonce au pastorat, devenu cantor et cherche à se procurer de la musique de Bach. Celui-ci vient de mourir et Knecht déclare : "Il a donc existé un homme qui possédait tout ce que j'ai cherché moi-même, et je n'en savais rien. Malgré tout, je suis content, je n'aurai pas vécu en vain."
Il se résigne à une paisible carrière d'organiste.
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(...) je voulais le prendre pour modèle, et pourtant, je savais que mes racines plongeaient plus profondément dans le terreau maternel, du côté des yeux foncés et du mystère. Ma mère adorait la musique; mon père y était différent et ne savait pas chanter.
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Mon père était différent, seul de son espèce. Le monde des dieux et de mon grand-père n'était pas le sien, et il était étranger à la vie quotidienne de notre petite ville; c'était un être à part, un solitaire toujours souffrant, perpétuellement à la recherche de quelque chose, un homme savant, bon et loyal, attaché au service de la vérité mais aux antipodes de ce fameux sourire; un être noble et délicat, mais transparent, dépourvu de mystère. La bonté, l'intelligence ne lui faisaient jamais défaut, mais jamais non plus il ne disparaissait dans ce brouillard magique dont s'enveloppait mon grand-père, et jamais il ne s'oublia dans cet univers de candeur enfantine et de divinité, dont le jeu donnait tantôt une impression de tristesse, tantôt de subtile dérision ou exprimait la gravité de ces masques divins concentrés sur eux-mêmes.
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Je savais que ma mère tenait de cet homme impénétrable quelque chose de mystérieux et de primitif dont elle était enveloppée; elle aussi avait longtemps séjourné aux Indes, elle aussi parlait et chantait en malais, échangeait avec son vieux père des expressions et des maximes dans des langues étranges, qui me semblaient magiques. ET, comme lui, elle avait, parfois, ce sourire qui vient d'ailleurs, le sourire voilée de la sagesse.
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Mes parents et mes maîtres ne furent pas seuls à s'occuper de mon éducation; des puissances plus secrètes et plus mystérieuses s'en mêlèrent, (...).
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Enfin il devient écrivain ! Il a vingt-sept ans et Peter Camenzind (1904), un roman sur l'éducation, le rend célèbre, ainsi que l'Ornière, publié en 1906.
Il quitte l'Allemagne pour s'installer d'abord à Bâle puis dans une ferme près du Lac de Constance. Mais retrouvant les mystères de l'Orient entrevus avec son grand-père, il part pour l'Inde en 1911. La crise morale que traverse H.Hesse est amplifiée par la guerre de 1914. (...)
Il recherche une nouvelle vie et une nouvelle religion qu'il oppose au monde étroit de la vie bourgeoise. C'est la poursuite de cet idéal qui lui fait écrire Le Loup des Steppes (1927), Narcisse et Goldmund (1930), Le Jeu des perles de verre (1943), Le Voyage en Orient (préface d'André Gide, 1933). Entre-temps, il s'est familiarisé avec la psychanalyse grâce à un disciple de C.G.Jung. L'artiste se réconciliant avec la nature doit réunir le double héritage de l'Asie et de l'Europe pour fonder une harmonie universelle.
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Cette atmosphère spirituelle conduit le jeune Hermann au "petit séminaire" de Maulbronn, où Holderlin autrefois avait été élève. Il s'enfuit du monastère, connaît le cachot et enfin le renvoi définitif. Commence alors pour lui une période d'hésitations, d'errements. Tour à tour apprenti, il ne trouve de stabilité que dans la lecture. "Entre seize et vingt ans... j'ai lu la bonne moitié de la littérature mondiale et j'ai étudié l'histoire de l'art, les langues et la philosophie".
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"Chez nous, on priait, on lisait la Bible, on poursuivait des études, on pratiquait la philologie hindoue, on faisait beaucoup de musique, on connaissait Bouddha et Lao-Tseu."
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Très tôt Hesse se passionne pour le langage des arbres, des animaux, des étoiles. Il se plaît dans la compagnie des plantes, dans "la forêt vierge de ma fantaisie et de mes rêves". Il vit dans l'instant, au sein d'un univers que son imagination peuple et un corbeau apprivoisé. Au fond du jardin de son père, c'était là le bonheur. "Oui, j'ai vécu longtemps au paradis."
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Il reposait maintenant dans la neige, ses membres las étaient devenus très legers et des yeux rougis souriaient. Lorsqu'il les fermait pour dormir un peu, il entendait toujours la voix de Dieu et voyait toujours ses yeux clairs. "Tu ne regretteras plus rien, maintenant?" dit la voix de Dieu
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"Vois-tu, disait Dieu, je t'ai pris tel que tu étais. En mon nom tu as vagabondé, tu as communiqué aux sédentaires un peu de ton besoin de liberté. En mon nom, tu as fait des bêtises, tu 'tes attiré des moqueries; c'est moi-même dont on s'est moqué en toi et qu'on a aimé en toi. Car tu es mon enfant et mon frère et un morceau de moi-même et tu n'as goûté à rien et souffert de rien que je n'ai porté et souffert avec toi."
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De nouveau Knulp avait devant les yeux, comme une montagne lointaine, un morceau de son passé. Une femme qui sourit au milieu des larmes; des heures, des jours, longtemps ensevelis dans l'oubli, ressuscitaient à présent.
Lisabeth s'en détachait, avec ses beaux yeux tristes, un petit garçon dans les bras.
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Dieu souriait et parfois sa face disparaissait complètement dans la tourmente de neige. "Allons, Knulp, disait-il pour l'apaiser, pense un peu à ta jeunesse. (...) Ne sentais-tu pas la vie palpiter en toi ? Ne dansais-tu pas comme un chevreuil ? Ne savais-tu pas chanter et jouer de l'harmonica ? Ne voyais-tu pas les larmes de joie dans les yeux des filles, (...) tout cela n'a-t-il pas éxisté?" (...)
Mon dieu, oui, tout cela était bon, les peines comme les joies, et comme il aurait été insensé de perdre un seul de ces jours!
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Marcher, toujours marcher aux lisières des bois et le long des chemins forestiers.
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