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Citations de Hervé Bellec (70)


Mais l’autre soir, un de mes fils m’a demandé de lui préparer une crêpe avec un steak haché et du ketchup.
- Tu vois ce que je veux dire, hein, Papa ? Un peu à la façon d’un hamburger.
Je lui ai posé une main sur l’épaule et l’ai fixé de mes yeux les plus noirs.
- Je veux bien être ouvert sur le monde, mon petit bonhomme, dans un esprit de tolérance et de respect mutuel, mais sache qu’il y a des limites à tout.
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On a ri de concert, un peu comme des sales gamines répétant des gros mots. Je ne sais pas si c’est à ce moment-là qu’on est devenues copines, toutes les deux, ou peut-être un peu plus tard, quand on a parlé de choses plus sérieuses, plus confidentielles, voyez-vous, nos histoires de bonnes femmes, mes bouffées de chaleur, ses insomnies, ma ménopause, sa tumeur.
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(Ludivine n'aime pas les restaurants)

... elle s'y ennuyait à mourir et puis tout ce faux luxe, tout cet étalage, cette abondance, ce superflu alors que tant d'enfant souffraient de la faim à travers le monde et parfois même à notre porte, qu'est-ce que j'en pensais ?
Je n'en pensais rien. Je lisais les journaux comme tout le monde, je regardais les images navrantes à la télé, j'abandonnais de temps à autre quelques paquets de spaghettis ou de café quand le Secours populaire faisait sa collecte annuelle à la sortie des hypermarchés et j'oubliais. Comme tout le monde.
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J'avais l'impression qu'elle m'observait depuis son lit de nuages, quelque part au sud de l'éternité, et qu’elle se fendait bien la poire à me voir ainsi me dépêtrer tant bien que mal dans les quartiers nord de la vie terrestre.
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Ça sert à ça, les trains, partir et revenir, rentrer où s'enfuir. Ça ne sert qu'à ça. Et puis imaginer.
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J'apprends que Bob Dylan fête ses 73 ans et j'en reste béat d'émotion, pétri de gratitude. Je l'avais vu il y a deux ans comme je vous vois, vu de mes yeux vus, d'une noblesse à vous couper le souffle, impérial et flamboyant sur la scène des Vieilles Charrues devant un public de demeurés, d'analphabètes et de pleutres, et quand bien même aurais-je été la seule personne sur 60 000 spectateurs à considérer ce concert comme un grand moment de rock'n'roll, je sais que j'ai raison.
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Les quais étaient presque déserts. Quelques militaires en uniforme attendaient je ne sais quoi, des flics en armes surveillaient je ne sais qui et tous se gelaient les couilles sans faire d'histoire.
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...je voudrais que la route n'existe que pour moi.
C'est seul qu'il faut entreprendre une promenade à pied parce que la liberté lui est inhérente...
ainsi parle Stevenson dans son récit " Les promenades à pied".
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La Lozère (département le moins peuplé de France) n'est pas vide,loin s'en faut.
Farcie d'arbres de toute essence, saturée d'insectes bourdonnants et de poissons frétillants, débordante de chemins et de rivières, de villages et de maisons.
Autant dire un paradis pour le promeneur.
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Le 31 mai 1891, le tsarévitch Nicolas, futur Nicolas II, de retour d'une mission diplomatique au japon, pose le premier rail devant une baraque en bois de Vladivostok. C'est parti pour dix ans de galères, de travaux forcés, de privations de froid, de typhus et de choléra. les déportés du rail travaillent par tout temps les fers aux pieds. La condition des ouvriers libres est tout aussi lamentable. Les épidémies déciment les chantiers. les moustiques, la première plaie sibérienne avant le froid, disent les bagnards, attaquent les yeux. on compte des aveugles par milliers. La Croix-Rouge, qui vient d'être récemment créée, ne parvient pas à contrôler la situation et pour couronner le tout, les rapports entre les Sibériens de souche - les Sibiriakis - et les autres, les nouveaux colons et les déportés, ne cessent de s'envenimer. la violence est extrême. Vols, assassinats, viols sont le quotidien de ceux qui vivent autour du Transsibérien. cependant, le Japon menace, les richesses de la Chine attirent et les rails doivent avancer coûte que coûte à la vitesse de deux kilomètres par jour. Qu'importe si le mercure descend sous la barre des 50 °, qu'importe si les marais se brisent à la fonte des glaces emportant ces malheureux et qu'importent les nuées de moustiques assassins, le chantier répond aux objectifs définis par le tsar Alexandre et son ministre des finances, Sergueï Witte, à la tête de cette entreprise qui se transforme en gouffre financier dès les premiers kilomètres. L'empire russe lance un emprunt pour sa modernisation. Les fameux emprunts russes dont nombre de petits épargnants anglais et surtout français se verront plus tard dépossédés par Lénine au motif que ceux-ci étaient les créanciers du Tsar et non du peuple russe.
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Depuis 1896, les Russes avaient déjà construit le Transmandchourien, d'Irkoutsk à Vladivostok, pour raccourcir la ligne de presque mille kilomètres. Les Japonais redoutaient cette intrusion russe qui depuis l'écrasement de la révolte chinoise des Boxers exerçait un protectorat de fait sur la Mandchourie. Mais à la surprise générale, la guerre fut gagnée par les Japonais, voilà pourquoi le Transsibérien passait depuis le long de la rive gauche du fleuve Amour, le mal nommé car en réalité, Amour est un mot bouriate qui signifie « sale ou boueux ». Pour les Chinois, il s'agit du Dragon noir.
L'Amour est le premier fleuve qui se jette dans le Pacifique. Nous venions de franchir la ligne de partage du monde.
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(Juste une petite blague :)
Le Transsibérien roule plein gaz à travers les vastes plaines de l'URSS lorsque soudain, les cheminots freinent à mort. La voie à été sabotée par des contre révolutionnaires. Lénine, qui conduit le train, exhorte tous les passagers à retrousser leurs manches pour remettre au plus vite la voie en état. Comme un seul homme, tout le monde se lève aussitôt pour se mettre au travail avec enthousiasme et en chantant d'une même voix tous les couplets de l'Internationale. En moins d'une heure, la voie est à nouveau libre et le Transsibérien se remet en route vers de nouvelles conquêtes. Hélas, on déplore un autre sabotage quelques milliers de kilomètres plus loin. Cette fois, c'est Staline qui est aux commandes du train. Sans sourciller, il ordonne de fusiller la moitié des passagers, innocents ou non, histoire de démasquer les traitres. Quant aux autres, ils sont condamnés à construire une usine de rails et remettre en état la voie malgré les 50° C en dessous de zéro. Aussitôt dit, aussitôt fait, le train repart à travers la taïga. Nouveau sabotage entre Omsk et Irkoutsk. Le camarade Khrouchtchev, nouveau pilote, malin comme un singe, ordonne alors d'utiliser les rails qui se trouvent derrière pour les reposer devant et ainsi de suite jusqu'à Vladivostok. Cahin caha, notre Transsibérien avance malgré tout à petits pas mais dans la steppe bouriate, plus question d'avancer, un quatrième sabotage bloque toute progression. "Ce n'est rien, dit Brejnev, il suffit de baisser les stores de tous les compartiments et de secouer de temps en temps les wagons. Ainsi, tout le monde aura l'impression que nous continuons à avancer".
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"Un cas de sorcellerie"
Tâchons de reconstituer les faits en toute objectivité. Je faisais l'autre samedi une intervention à l'Autre Rive, un fameux bistrot-librairie paumé en pleine forêt du Huelgoat. La lecture en public est un exercice à la fois ingrat et gratifiant. Gratifiant parce qu'il s'agit de mettre en voix et donc en musique ses propres écrits, ingrat pour exactement les mêmes raisons. Le trac me met les tripes sens dessus dessous, raison pour laquelle, une fois l'épreuve achevée, je me rue vers le bar pour avaler cul sec, deux bières d'affilée avant de pouvoir me remettre à causer, à signer des bouquins et à faire des risettes aux dames, en particulier à celle-ci, la petite brune avec une grande bouche et des yeux à vous crever le coeur. Par conséquent, à fuir comme la peste. N'a pas cessé de me mater pendant que je lisais.Puis, sans attendre d'être invitée, s'est assise à mes côtés. Et patati et patata, la poésie ceci, le roman cela. Ses yeux rivés dans les miens et vice-versa. Violaine, m'a-t-elle répondu.
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« Mon amour, ma fiancée, ma petite salope, mon double, ma sœur, mon amour, mon ange, mon trésor, ma petite pute, ma sale pute, mon doudou, ma coloquinte, ma déesse, mon amour, ma poule, ma pouliche, ma biche, ma lionne... »
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Toutes les migrations s'étaient faites d'est en ouest, les Mongols avaient chassé les Huns qui avaient chassé les Wisigoths qui à leur tour avaient chassé les Francs qui avaient, eux, chassé mes vieux pères les Celtes jusqu'à les repousser à la mer alors pourquoi ce train, et ce train seul, allait vers le soleil levant, filait à l'envers du temps, comme dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
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Page 272 : A cette heure où le jour commençait à poindre, la neige prenait des reflets d’un rose si délicat que j’avais l’impression de traverser l’anti-chambre du pays des Merveilles. Peu importe la réalité et l’approche qu’on se fait de cette réalité, je peux affirmer que le spectacle qu’il m’a été donné de voir ce matin du 9 février était l’un des plus émouvants auquel j’ai assisté de ma vie. La Sibérie se donnait entièrement à moi, sans fard et sans pudeur, tremblante et nue. Mon Dieu qu’elle était belle.
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C'est dimanche, tu entends, c'est jour du Seigneur et une pile de copies plus haute que la colline du Golgotha me nargue depuis l'aube. Voilà, Ducon, où je trouve le temps de corriger les affligeants contrôles de tes sales gosses mal élevés pendant que tu te paies une grasse matinée auprès de ta rousse ou que tu t'éclates sur cette maudite tondeuse à gazon.
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Scarlette releva la tête vers son amie en se demandant si c'était vraiment une amie et ce que ça voulait dire au juste, une amie. Elles n'étaient pas du même monde, parlaient à peine la même langue, ne répondaient pas aux mêmes codes. Solange l'impressionnait par sa prestance, son élégance, sa culture, sa façon de s'exprimer, ses chaussures à talons et tout le reste, et voici qu'elle s'était présentée ce matin dans toute sa vulnérabilité, les cheveux défaits et les larmes aux yeux. La marquise était déchue, tombée de son piédestal. Leur seul point commun, c'était d'être des femmes, qui traînaient chacune derrière elle toute une batterie de casseroles plus ou moins cabossées mais ceci était une autre histoire.
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Les adieux ayant toujours des accents pathétiques et embarrassants, j’avais pensé qu’un texto suffirait.
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Le confort, c'est en soi qu'on le trouve, pas dans les hôtels. Le confort, c'est la paix de l'âme.
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