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Citations de Hubert Ben Kemoun (320)


Est-ce qu'on meurt comme le nouveau-né qui vient de voir le jour ? Avec le même cri ? Les mêmes larmes ? La même terreur ?
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Seulement les hasards sont parfois comme les chats ayant capturé les souris. Ils les laissent s’échapper, courir, croire en leur chance de survie, mais c’est juste pour le sport et pour affirmer un peu plus qu’ils sont définitivement les maîtres. D’un coup de griffe, d’un coup de langue, ils ramènent leur victime sur leur territoire et lui donnent le coup de grâce. Parfois, pervers, comme les chats, les hasards s’amusent. Avec les sonorités des mots, ils font des jeux. Avec les noms de leurs victimes aussi.
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La vie n'est qu'un grand supermarché dans lequel on se sert, au gré des rayons et à tout-va.Le problème c'est qu'il faut passer à la caisse une fois son chariot plein. Moi, pauvre conne, je vais passer à la caisse et il n'y a rien dans mon caddie.
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La paire de baffes est partie d’abord, et mon pied immédiatement ensuite. Un penalty particulièrement bien placé. Un belle paire de baffes. Une sonnante et trébuchante, surtout pour Enzo. Il s’est affalé par terre, le souffle brusquement coupé. Il a fallu que Bastien et Mounir se précipitent vers lui pour le relever du morceau de trottoir où il venait de se plier comme pour une prière.
Je respirais comme un animal et me sentais prête pour continuer la série de tirs au but, bien au-delà du temps réglementaire C’était disproportionné, Enzo hors-service pour le moment, mais je prenais sur moi pour ne pas lancer à nouveau mon pied au gré de ma colère.
- T’es complètement tarée, Marion ! Il voulait juste te faire un smack sympa ! a plaidé Mounir en avocat de son copain qui peinait toujours à retrouver la respiration.
- Ses smacks, sympas ou pas, il se les ravale et il s’étouffe avec ! j’ai hurlé en reculant d’un pas ou deux pour prévenir toutes représailles d’Enzo, du moins quand il aurait récupéré son souffle et lâché son entrejambe.
Rapidement mais maladroitement, j’ai ramassé mon sac, qui gisait comme un chat mort à leurs pieds. Je me suis dépêchée de fourrer dedans le classeur, les bouquins, la trousse et toutes les babioles qui s’étaient complètement éparpillées jusqu’au caniveau et aux piliers de l’arrêt de bus.
- T’aurais pu le tuer ! C’est fragile les… C’est vachement fragile, les… !
Bastien qui venait de prendre le relais à la barre n’arrivait pas à trouver les mots pour parler de ce que Enzo continuait à masser.
- Moi aussi, je suis fragile ! j’ai craché.
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Les impuissants dotés d'un certain pouvoir ont les fantasmes de gloire qu'ils peuvent. J'ai toujours pensé cela aussi vis-à-vis des ordures qui levaient la main sur ma mère. [Arturo]
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Arlequin demeura là, au bord de la fontaine, à observer cette Colombine qui laissait danser ses pinceaux sur la toile. Avec les guitares ou les mandolines, il savait faire, mais pour les filles, il n'était pas expert. Il sentait bien que son diapason, ses étouffoirs ou ses clefs ne lui seraient ici d'aucune utilité... Colombine demeurait muette. Par où cette princesse pouvait-elle bien vibrer ?
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Est-ce que les victimes des monstres se mettent à espérer que leurs bourreaux soient plus efficaces afin que la délivrance vienne plus rapidement ?
[…….]
Est-ce que les souris revoient défiler leur vie avant de mourir ? Est-ce que, au delà de la douleur, il existe un territoire calme, serein, dans lequel peuvent une dernière fois éclore les souvenirs ? Ou est-ce simplement pour que la peur occupe moins de place ?
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- Quand il y a la guerre, faut pas se gourer pour choisir son camp, Pelissanne, lance Fabien. Toi, je peux te dire que t'as du bol d'être à la colle avec Sébastien. La nana d'un pote, c'est sacré. Mais t'as vraiment de la chance.
- A la colle ? Tu te crois chez Leroy Merlin ? Laisse ton pote de côté, ça me fera des vacances. Et puis non, c'est pas la guerre, c'est un cours de français, pauvre rigolo ! Toi, t'adores ça, la guerre, et moi je veux juste qu'on me fiche la paix.
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- Damien, arrête cette horloge, fais que cette aiguille stoppe sa course.
- J'aimerais tant, Mélodie, j'aimerais tellement pouvoir faire ça !
Mais les horloges de la station de tram Château Ducal n'étaient pas en plastoc. Insensibles aux amoureux du banc, elles persévéraient à égrainer les minutes. Tout le monde le sait, le temps n'y connaît rien en histoires d'amour. Indifférent, il décida de sonner la fin de l'étreinte en faisant résonner cinq fois la cloche du château, quelque part dans les parages.
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- Soif d'amour... fait-elle d'une voix sourde. Est-ce que cela évoque quelque chose pour l'un d'entre vous ?
Une majorité de crânes plonge davantage dans le ruisseau des pages, histoire de se faire oublier. De rares visages se lèvent pour la fixer, étonnés qu'elle ose leur poser à nouveau la question et de manière si personnelle. Elle rêve ou quoi, la prof ? Leurs sentiments profonds sont ici classés secret défense. Elle n'imagine tout de même pas qu'ils vont lui ouvrir leur coeur, raconter leur vie amoureuse ou leurs espoirs devant tout le monde ? Bosser 'Le Diable au corps', OK, si ça lui chante, après tout, c'est elle la prof ; mais faut pas pousser l'intimité au-delà. Enoncer un avis trop personnel sur un sujet pareil, ça serait prendre le risque de choper une honte absolue - et un commentaire bien senti, dans l'heure, sur Facebook. Ce qui galope le plus vite dans ce bahut, ce ne sont pas les meilleurs sprinters des cours de gym mais les rumeurs, les réputations et les cariatures assassines qui vont avec.
(p. 21-22)
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Elle regarde ses élèves [de 3e] penchés sur leurs feuilles.
Elle les aime bien. Ils l'épuisent, et plus encore en ce vendredi d'un mois de mai caniculaire, mais ils la sauvent. Elle les trouve aussi beaux que ridicules, aussi égoïstes que généreux, presque tous. Ils se déplacent en clans, certains gravitent autour de quelques élus comme des satellites autour de leur planète, mais elle n'était pas plus percutante à leur âge.
Ils sont solitaires aussi, inquiets, perdus et passionnés souvent, même quand ils haussent les épaules, le ton ou les yeux au ciel. Elle va les perdre à la fin de l'année scolaire, et elle ne sait pas leur dire qu'ils lui manqueront, même si d'autres élèves prendront le relais dès septembre. [...]
Oui, elle les aime, et elle supporterait mal d'être à leur place. On leur demande de réfléchir lentement, intelligemment, tout en exigeant qu'ils consomment vite et beaucoup.
(p. 40-41)
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- Tu dois manger le matin, le midi et le soir.
Ne pas ajouter « comme n'importe quelle personne saine ». Surtout ne pas ajouter cela.
- Comme une femme normale ? C'est ça que tu veux insinuer ? Oui, tu penses que je suis folle !
Eviter ce genre de discussions [avec ma mère]. Elles menaient aux cris, aux larmes, aux portes qui claquaient, à rien de bon. Déjà vécu ces scènes, et beaucoup trop souvent à mon goût.
- Folle ? Je ne sais pas ce que ça veut dire... Folle de tristesse, oui, folle de rage et d'inquiétude, certainement.
- Tu penses que je suis folle... a-t-elle résumé.
- Maman, ça suffit, je t'en prie. Je pense que tu déprimes, que tu sombres dans trop de mélancolie. Je pense que j'aimerais que tu ranges un peu.
(p. 141-142)
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" Et si la mélodie d'un violon ou celle d'un piano chantait faux, ce n'était pas par ce qu'Arlequin avait mal fait son travail, mais par ce que le violoniste ou le pianiste étaient tout simplement un piètre musicien.
Et ça, Arlequin n'y pouvait rien."
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Mon jeune frère apprenait à compter après avoir appris qu'il ne pouvait plus compter sur son père.
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"Tout le monde à Venise se moquait des oreilles d'Arlequin. C'est vrai qu'elles étaient larges, vraiment très larges. Certains s'amusaient à les comparer à des plats à tarte, aux voiles gonflées des navires qui entraient dans le port.
Il exagéraient.
Cars si Arlequin était doté de grandes oreilles, elles n'étaient pas aussi impressionnantes que celles des éléphants d'Afrique.
Enfin, pas tout à fait..."
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- Peur ? Dehors ? Faut pas exagérer. J'étais dans le jardin devant la maison, pas perdu dans le désert. Et puis à dix ans, on n'a pas si souvent l'occasion de se retrouver seul assis au crépuscule, en bas des marches de l'escalier, à observer un ciel de printemps qui se tachetait d'étoiles.
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La rumeur était un serpent monstrueux qui s'alimentait et doublait de volume à chaque mot prononcé ; les ravages de son venin n'avait plus de limite.
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très beau livre avec de l'humour je trouve que pour des enfants de plus au moins 11,12 ans!!!!!
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"Quand on est affublé de pareilles oreilles, on entend tout !
Et Arlequin entendait tout."
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- Alex ! Tu es prêt ?
Selon moi, il ne faut jamais répondre immédiatement quand votre mère ou votre père vous appelle depuis l'autre out de l'appartement. Laisser hurler son prénom, au moins quatre fois avant de réagir, m'a toujours semblé un minimum.
- Alex ?!!!
Parfois, avant le quatrième appel vos parents se lassent. C'est bien la preuve que cette chose si essentielle qui les faisait s'égosiller sur votre prénom et qu'ils voulaient vous demander n'était pas aussi important qu'ils l'imaginaient.
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