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Citations de Hubert Selby Jr (215)


Voilà pourquoi le Bowery était un un quartier idéal. Dans d’autres lieux, quand tout lui paraissait gris et laid, il y avait toujours une petite parcelle de lui-même pour se souvenir et lui rappeler que les choses n’étaient pas toujours ainsi, qu’il lui était arrivé de regarder le monde qui l’entourait et d’aimer – parfois même d’adorer – ce qu’il voyait, de tout son cœur et de toute son âme, et il ne pouvait que boire pour essayer de ranimer tout cet amour… toute cette beauté… et cette situation conflictuelle le rongeait.
Mais plus il buvait, plus il devenait difficile de rester dans de tels endroits, et il était contraint de partir, en proie aux affres d’un enfant qui pleure, ou d’un chat perdu, ému parfois jusqu’aux larmes par la beauté d’une fleur ou d’un arbre couvert de bourgeons.

(Le manteau)
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Il fixait le poste. Le vide contemplant le vide. L'abîme contemplant l'abîme.
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Vinnie s’amusait à refuser les invitations de Georgette quand elle essayait de l’emmener faire une balade, et il s’amusait à lui caresser les fesses tout en lui disant pas maintenant chérie. Peut-être un peu plus tard. Ça lui plaisait de sentir quelqu’un qui en pinçait pour lui comme ça. Même si c’était une tapette.
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Les femmes étaient retournées s'asseoir sur le banc après que le bébé eut été retiré du rebord de la fenêtre et mis hors de danger. Ça avait été marrant tant que ça avait duré. Dommage que les flics soient arrivés si tôt. P't être qu'il aurait volé pour de bon. Rires. Attendez un peu que les flics lui tombent su'l cul, à laisser les gosses tout seuls comme ça. I'vont p't'être la signaler au service social. Ouais, ça lui fera les pieds. J'espère qu'ils la foutront à la porte.
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Pour continuer à vivre, il lui fallait prendre conscience de la réalité et s'y résigner à contrecœur, non sans déchirement d'ailleurs, et cette prise de conscience l'obligeait à mentir, ce qui entraînait d'autres mensonges, d'autres accommodements et d'autres réévaluations. Ce n'était pas avec la morale généralement admise que Harry se voyait contraint de faire des compromis, mais avec son éthique personnelle.
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Et tout était tranquille, même l'air qui la frôlait était silencieux, les rues en dessous étaient paisibles, mais le calme le plus sublime était dans sa tête… pas de cri de douleur et d'angoisse, pas de lutte contre des démons trop supérieurs en nombre et en furie pour être repoussés, rien que le calme, la paix, le bonheur de savoir que les flammes étaient éteintes, qu'elle ne passerait pas l'éternité en enfer, que l'enfant Jésus lui avait pardonné d'être si affreuse et mauvaise comme une traînée des rues et elle lui chanterait une chanson, elle le promit, elle lui chanterait une chanson, elle ne voulait plus que chanter et chanter et chanter… Maintenant et à jamais…
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Sol dit que la haine me tuera plus vite que le camp.
Regarde ce que la haine a fait de notre pays… ces camps ont été construits par la haine. tu as vu les gardes mon ami, les autorités, ils sont devenus fous, les animaux enragés... les carnassiers sanguinaires. Sol s’'est tu une minute, Puis il a dit ; avec calme mais… tellement de force que j'en tremble encore quand j'y pense… il a dit : Accroche-toi à la haine mon ami et tu deviendras ce que tu hais.
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La vie devient de plus en plus pesante jusqu'à ce qu'elle vous vide de toute vie mais vous ne mourez pas. Vous végétez.
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La fin de Sara :
"Les bras croisés elle glissait vers la salle de télévision, dans ses pantoufles de papier. Il y en avait déjà quelques-uns , assis, le menton sur la poitrine, sous l'effet de la drogue. D'autres riaient, ou pleuraient. Sara fixait l'écran" (p. 28 - Ed. 10/18)

Celle de Marion :
"[...] Big Tim avait raison, ne cessait-elle de se répéter, cette came est de première. J'en ai pour un moment. Elle avait souri. Et il y en aura encore, et je n'aurai plus à partager. Autant que j'en veux, toujours. Elle se peletonna sur le divan et sourit, Toujours. (p. 296 - Ed. 10/18)

Et Tyrone :
"Les spasmes et les hoquets finirent par s'arrêter, une autre journée s'écoula, avec l'aide de ses compagnons, et Tyrone ne fut bientôt plus qu'un macaque comme les autres, les gardes le laissaient tranquille, qu'y fasse son boulot, qu'y fasse son temps, et il restait là sur son lit, la nuit, à rêver de sa mamy et de la douce chaleur de ses seins." (p. 303 - Ed. 10/18)

Enfin, Harry :
"Harry regarda [l'infirmière] un moment, il sentait sur son front la fraîcheur du linge humide, ses yeux se fermèrent, il sombra progressivement dans l'inconscience sans cesser de lutter, avec ce qu'il lui restait de forces, pour échapper au noir, aux griffes du monstre, et retourner à son rêve de lumière." (p. 300 - Ed. 10/18)
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...et quelle merveille de te donner naissance... à Toi ! je peux engendre la haine, la vengeance, la peur... même l'amour, mais T'engendrer Toi ! ... Sûr, c'est moi qui choisis de pardonner, qui choisis d'aimer, mais Toi tu... Tu es tellement au dessus de tout ça, au dessus de ce que j'appelle bêtement l'amour parce pour moi c'est un mot... rien qu'un mot... mais là où tu m'emmènes y a pas de mots, pas de limites, seulement la douce conscience de ta présence et de tout ce que rend la vie possible, et ça chante partout en moi, tout le monde chante la même chanson... nous sommes tous Ta chanson...
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Pas la moindre issue hors de ce bordel épouvantable. Peux pas traverser cette obscurité. Elle a des crocs et des griffes et me boulotte en permanence la chair et m'arrache les yeux des orbites bon sang je suis bouffé et rebouffé et encore bouffé mais jamais crevé... jamais. Une agonie perpétuelle, c'est tout. La torture ça se passe comme ça, d'abord y'a la menace de la mort, puis y'a la promesse de la mort, mais on n'a jamais droit au simple cadeau de la mort.
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Sara hocha la tête, Bon, Je suis heureuse. Je suis contente que tu te sois trouvé une gentille fille et un bon travail. Je suis heureuse. Ton père et moi nous n’avons toujours voulu que ton bien, le meilleur. Tout finit bien, je le vois tous les jours à la télévision. Toujours. Sara se leva et prit son fils dans ses bras et l’étreignit, des larmes lui caressaient les joues, Je suis heureuse Harry que tu sois avec quelqu’un. Porte-toi bien et sois heureux. Et ayez beaucoup d’enfants. Ne vous contentez pas d’un seul. Ce n’est pas bon. Ayez un tas d’enfants. Ils vous rendront heureux. Harry s’efforçait d’étreindre sa mère, de la laisser l’étreindre, sans la repousser, il se raccrochait à elle avec une sorte de désespoir, il ne savait absolument pas pourquoi, quelque chose lui commandait de tenir et il tenait, tant qu’il pouvait, comme si c’était capital. Elle le serrait, elle l’écrasait, mais il tenait bon, contre sa volonté d’une certaine manière. Finalement, au moment même où il s’attendait à tomber en miettes, sa mère recula légèrement et le regarda dans les yeux et sourit, Tu vois, je pleure déjà. Je suis si heureuse que j’en pleure. Harry se contraignit, avec le plus grand effort, à un sourire crispé, J’suis content qu’tu sois heureuse Ma. J’t’aime bien, vraiment.
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Il n'avait jamais vu sa mère si vivante, prenant un tel goût à la vie. La seule fois qu'il avait vu quelqu'un de si emballé, de si excité, c'était quand on avait parlé à un vieux camé d'une merde de première et qu'il avait assez d'argent pour s'la payer.
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Oh, sa libido est sûrement si affolée qu’elle va faire trois fois le tour du pâté de maisons pour se calmer.
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Ils parlaient tranquillement, en souriant, en buvant lentement, en paix avec chacun et Georgette s’appuya dans le fond de son fauteuil parlant doucement à Vinnie et aux autres quand ils lui adressaient la parole, tous ses mouvements : le fait de fumer, de boire, de dire oui de la tête étaient doux et majestueux ; elle se sentait tout à fait humaine ; regardait le monde (son royaume) avec bonté, douceur ; attendait avec émotion, mais sans nervosité le moment, bientôt, où elle dirait oui à son amant…mais le soleil continuait à se lever et la pièce devenait plus claire et les filles commencèrent à s’apercevoir des traces de sueur dans leur maquillage, espérant que les garçons ne les remarqueraient pas avant qu’elles puissent remonter là-haut se maquiller.
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Mais au fond de lui-même, il savait que lorsqu'on vous enlève une chose dont dépend votre vie, il faut la remplacer par une autre, tout aussi précieuse. Et cette autre chose précieuse se développait en lui tel un fœtus dans les ténèbres rassurantes de l'utérus. Et Harry la nourrissait lentement. Et il la choyait, lui permettant de s'infiltrer peu à peu dans son esprit. Sans essayer de la brusquer, mais se laissant parfois entraîner dans le sens qu'elle lui suggérait. Cette chose qui avait changé sa vie resta mal définie pendant des semaines et des semaines, et, au fur et à mesure qu'il s'abandonnait à cette sensation, Harry se renferma de plus en plus en lui-même et présenta toutes les apparences d'une grande sérénité. Le sourire qu'il affichait en permanence était le reflet de ce bonheur rentré, comme s'il était en possession d'un secret connu de lui seul.
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Et puis la messe de noël. Qu'est-ce qu'il faisait frigo a l'église pour noël. Pouvaientpas célébrer la messe à l'heure habituelle pour que leur foutu taudis ait le temps de se chauffer. Fallait qu'ils fassent ça de bonne heure quand il faisait froid pour qu'il pende des glaçons au cul d'une pute ou que ça lui congèles les roberts.
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On parle dans les rangs, on rit en classe et toc! l'institutrice, cette conne, nous dit de remplir un bulletin de mauvaise conduite. On chuchote encore ou bien on ricane et la salope nous donne un autre mauvais point et puis encore un autre. Après ça comment pourrait-on expliquer pourquoi ces ordures nous mettent un D en effort et un D en conduite, comme si c'était notre faute.
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Oui, cette foutue pluie. C'est toujours au mauvais moment qu'il pleut. On se propose de faire quelque chose ou d'aller quelque part et il pleut. C'est toujours comme ça. Tiens ! Le Quatre-Juillet on me permet d'acheter des pétards et il pleut toute la journée. Quel temps de merde. Un seul jour de fête à pétards dans cette putain d'année et il pleut justement ce jour-là. C'est peut-être la seule fois où il a plu le Quatre-Juillet. En tout cas la seule fois que je me rappelle. Toujours ma putain de malchance, quoi. Pas commode de garder la mèche au sec pour pouvoir allumer les pétards. S'il avait plu un grand coup, comme vache qui pisse et qu'après il eût fait beau, passe encore. Non, c'était une petite pluie fine, pendant toute la journée. Et puis, bien sûr, le lendemain il a fait un temps radieux. Un gros cochon de soleil brilla toute la journée, comme un gros cochon de soleil.
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Est-ce qu'ils sont heureux parce qu'un innocent n'est pas condamné à tort. Diable non. Vous pouvez parier votre trou de balle qu'ils ne le sont pas du tout. Krist ils s'en foutent. La seule chose qui compte pour eux c'est qu'ils ont raté leur coup. En rentrant chez eux ils foutent sans doute une tatouille à bobonne et aux lardons. Puis ils se demandent ce qu'ils auraient dû faire pour obtenir une condamnation. Le cave était innocent. Et alors ? Et leur carrière ? Qu'un prévenu soit libéré, ça leur nuit, même s'il est innocent. C'est pas avec des échecs comme ça qu'ils s'installeront dans le manoir du gouverneur. Quant à ces messieurs les avocats de la défense, qu'est-ce qu'ils font. Rien. Ils lèchent le cul du juge. Ils ne se contentent même pas de fermer les yeux. Ce serait inutile. Ils agissent sans se soucier de personne. Ils ne prennent même pas la peine de faire semblant. Rien ne les y oblige.
aaaaaaaah merde ! Qu'ils aillent tous au diable. Je m'en vais les liquider tous. Tout ce système pourri. Quand j'en aurai fini avec ces gonzes tout le monde saura combien le système est pourri.
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