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Citations de Hubert Selby Jr (215)


Harry essayait d’ignorer la présence de sa femme, mais même en s’efforçant de fixer la télé, ou en cachant avec sa main le coin de ses yeux, il savait encore qu’elle était là. Là ! assise sur le canapé. Qui le regardait. Qui souriait. Bon Dieu, mais qu’est-ce qu’elle a à sourire comme ça ? Elle a encore le cul en chaleur. Toujours à me casser les pieds. Si seulement il y avait quelque chose de bien à la télé bon dieu. Pourquoi est-ce qu’il y a jamais de matchs le mardi soir. Ils croient peut-être que les gens ont seulement envie de regarder les matchs le vendredi ? Qu’est-ce que t’as à sourire comme ça bon dieu ?
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Tralala avait quinze ans la première fois qu’elle avait couché avec un type. Ca n’avait pas été par passion. Seulement pour passer le temps. Elle était toujours pendue chez le Grec avec les autres gosses du quartier. Rien à foutre. Seulement rester assis à discuter. Ecouter le juke-box. Boire du café. Essayer de piquer des cigarettes. Tout était aussi emmerdant.
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Mon dieu, ils vont me tuer. Ils savent que je ne peux pas rester comme ça. Ils le savent. Rien à voir. Rien à regarder. Pourquoi moi ? Pourquoi est-ce que personne ne veut m’aider. Je ne veux pas être seul. Je ne peux pas le supporter. Je vous en prie, aidez-moi. Goldie au moins a de la benzédrine. Je ne peux pas rester comme ça. Toujours seul. Oh mon dieu, mon dieu, mon dieu… pourquoi moi ??? Maman ? Maman ? Oh mon dieu, il faut que je prenne quelque chose.
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La vie de Harry n'était plus désormais qu'une série de petits compromis, d'accommodements avec la morale et d'adaptations successives à la situation. Pour continuer à vivre, il lui fallait prendre conscience de la réalité et s'y résigner à contrecœur, non sans déchirement d'ailleurs, et cette prise de conscience l'obligeait à mentir, ce qui entraînait d'autres mensonges, d'autres accommodements et d'autres réévaluations. Ce n'était pas avec la morale généralement admise que Harry se voyait contraint de faire des compromis, mais avec son éthique personnelle. C'était là la source du conflit qui l'agitait, de la douleur qu'il ressentait.
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Il savait qu'il n'avait pas à se soucier de vomir. Plus maintenant. Il en avait fini désormais...
... désormais, la nausée était plus amie qu'ennemie. Elle était persistante, constante, mais ne menaçait plus de lui jaillir par la bouche. Elle était là, c'est tout, en lui, à travers lui, partout.
Il savait qu'elle serait toujours là.
Qu'elle ne le quitterait jamais.
Quoi qu'il lui arrivât, où qu'il fût, où qu'il allât, quoi que le monde fît, il pourrait se fier à cette compagne aussi constante que l'étoile polaire.
Oui, voilà au moins une chose sur laquelle il pouvait toujours compter.
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Quand le quatuor de mouches cessa de voleter, se reposa et se rafraîchit en suçant le miel succulent, il observa, fasciné, la torsion spasmodique des muscles accompagnés constamment par un halètement de plus en plus sonore et profond.
Puis il perçut un nouveau son qui ponctuait le halètement ainsi que le bourdonnement lyrique subsistant dans sa tête.
C'était le staccato des battement du cœur. Puis les muscles se crispèrent et le plus beau de tout les sons l'emporta sur cette musique : des hurlements.

Il écouta avec joie pendant plusieurs minutes puis ramassa lentement les aiguillons électriques et marcha vers ses bêtes en les regardant droit dans les yeux.
_Allons, allons, moins de bruit. Qu'en dirait les voisins ?
Un ricanement le secoua.
_Ce Rembrandt, combien de millions l'a-t-on payé ?
Quels que fussent le prix et la beauté du tableau, il ne pouvait pas être plus passionnant que cette scène-ci.
Que pourrait-il exister de plus beau que ces yeux terrifiés ?

Il hoqueta, nageant dans l'extase, se dorlotant de ce spectacle en écoutant la divine musique des mouches qui suçaient le miel sur leurs dards, la douce cacophonie de leurs gémissements étranglés, les battements affolés de leurs cœurs en panique.
Rien n'est plus beau que dans les yeux de celui qui regarde, vous ne savez pas ça ?
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Il a organisé une sacrée java après le baptême. Ça avait commencé après le mariage mais ça a vraiment démarré après le baptême.
Surtout quand Spook, après avoir bu quelques bières est parti pour faire un tour en moto. Il avait le béguin pour une moto depuis des mois.
Six mois avant d'en avoir une il portait déjà un casque.
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… Et le café commença à la stimuler et son cœur battait de plus en plus vite et elle grinçait des dents et serrait les mâchoires et une sorte d'ivresse s'emparait d'elle et elle repensa à sa robe rouge et au poids qu'elle perdait zophtic zopthic - Et son visage se tordait en un sourire et elle se décida enfin à boire le reste du café et alla raconta ses dames comment Harry avait réussi, il avait son affaire à lui et une fiancée et elle serait bientôt grand-mère. tout finissait bien.
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Le soleil était bas, donc la nuit tombait, mais toutes ces lumières qui leur perçaient et leur frappaient et leur déchiraient les yeux étaient insupportables. Abrités derrière leurs lunettes noires, Harry et Tyron tentaient de leur résister. Les journées n'en finissent plus, avec ce soleil qui brille, qui rebondit sur les vitres, les voitures, les murs, le trottoir, et ces foutus rayons qui vous presse sur les orbites comme de gros pouces, et vous attendez la nuit qui vous permettra d'échapper à tous ces assauts, de vous reposer un peu et de vous sentir revivre avec la lune qui monte, mais ce n'est jamais la détente complète que vous attendez que vous espériez. L'apathie de la journée se dissipe lentement tandis que toutes ces cloches et toutes ces caves rentrent chez eux après leur 8h de boulot ils s'assoient pour dîner avec la femme et les gosses, une femme qui a toujours l'air aussi avachie avec ses cheveux sur la figure et son cul ballotant, Et qui vous flanque toujours les mêmes saloperies sur la table, et ces foutus morpions qui braillent et se bagarrent pour savoir qui c’est qu’a le plus gros morceau de viande et qui c’est qu’a pris l’plus de beurre, Qu'est-ce qu'il y a comme dessert, et après le dîner c'est la canette de bière et tu t'asseois devant l'écran et tu bougonnes et tu pètes et tu te cures les dents en te disant que tu dois sortir et t'lever une paire de fesses mais t’es trop fatigué, et la bourgeoise arrive et s’abat sur le divan et c’est tous les soirs le même scénario. Ça change jamais. Quque’tu regardes mon chou ? Même scène à des millions d'exemplaires sur toute la Grosse Pomme, et à ce moment-là les rues s'animent un peu, il y a toujours ces satanées lumière. Ouais, c’t emmerdant les lumières, mais c’est quand même mieux que le soleil. Tout plutôt que le soleil.
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Je ne demande qu’une chose : qu’on me foute la paix. La paix, est-ce trop demander
assis au bord de la couchette, les maintes jointes entre ses cuisses, la tête inclinée
en avant,
et qu’on me bourdonne pas tout le temps aux oreilles. Tout ce que je sais, c’est que ça pue. Tout pue. Ça sent tellement mauvais qu’on en a le goût dans la bouche. Et le goût est tellement mauvais qu’on le sent. Comme si on avait quelque chose de pourri à l’intérieur et pas moyen de la cracher. On a beau essayer tant qu’on peut, pas moyen de la cracher. Il y a toujours cette odeur de pourri au fond de notre gorge et on rote, et on crache et on se racle la gorge et la pourriture est toujours là derrière, quelque part. On se racle la gorge et on tousse, et on rote, on croit que c’est parti et puis tout à coup c’est revenu et peu importe qu’on l’ait cru parti ça revient toujours. Ça revient toujours et ça se loge dans le fond de la gorge où on en sent le goût et l’odeur. On a toujours le nez brûlé par le remugle de la chair en putréfaction.
Et ne souriez pas pour l’amour de krist. N’importe quoi mais ne souriez pas. Alors c’est eux qui seront vraiment emmerdés. Vous les foutez par terre. Mais si vous souriez ils vous tomberont dessus, ils trouveront ce qui vous fait sourire et vous l’arracheront. Aussi sûr que krist a fait les petites pommes, ils vous l’arracheront. Ils tireront, ils donneront des secousses, ils tendront jusqu’à ce que vos tripes vous remontent à la gorge et vous sentirez comme si un rat vous rongeait l’intérieur et vous dégueulerez si fort que vous craindrez de dégueuler vos tripes. Oui, ne souriez pas. Pour l’amour de krist n’allez pas sourire, sinon vous êtes vraiment dans la mélasse. Vous n’avez pas le droit de sourire. Ils vous brûleraient au bûcher en vous montrant du doigt. Oui, vous avez foutument raison : ils vont le faire. Essayez donc seulement de marcher dans la rue ne souriant et vous verrez ce qui se passe. Essayez, c’est tout. Jésus, ils vous laisseront pas vivre. Est-ce que c’est trop demander. Rien que vivre. Qu’on nous laisse seulement tranquilles et vivre comme on en a envie. Et si vous ratez ça les regarde pas. Pourquoi faut-il essayer à leur façon ? Ils croient que leur façon est la seule, ces imbéciles. Ils ont la tête si foutument dure qu’ils croient pas qu’il existe d’autre façon que la leur et si vous vous y prenez à votre propre façon, ils s’arrangent pour que ça rate. Ils se débrouilleront pour qu’à la fin il ne vous reste plus que le même vieux seau de merde. Ils ont peur que vous réussissiez à votre manière et qu’ils soient obligés d’avouer qu’ils avaient tort. Mais ils s’arrangent pour être sûrs que ça n’arrive pas. Ils préfèrent que vous passiez le reste de votre vie avec les tripes nouées et ce goût pourri derrière la gorge. Ils s’en foutent. Ils se foutent pas mal de vos tourments. Ils ne comprennent rien à la douleur. Oui, c’est sûr. Ils en rigolent. Ils peuvent pas ressentir la douleur des autres. Je le sais. Je le comprends et je le nie pas. Il nous arrive à tout de faire du mal à autrui mais eux, ça les amuse. Ils l’oublient en un clin d’oeil. Ils font du mal à quelqu’un et ils l’oublient. Ils ne le revivent pas constamment. Et après, c’est ça qu’ils disent toujours. Ce qui est arrivé est arrivé et ça leur suffit. Ils retournent chez eux, ils baisent, ils s’endorment comme s’il n’était rien arrivé du tout. Et le lendemain ils repartent dans la rue avec un grand sourire à manger de la merde. Gais comme des pinsons. Ils n’en souffrent pas un seul instant. Pas une seule seconde. Ça ne fait pas partie de leur vie. Les larmes d’autrui ne les noient pas. Ils ne les entendent pas, ils ne les sentent pas gargouiller en eux, elles ne leur brûlent pas la langue. Ils vont leur chemin comme s’il n’était rien arrivé. L’opération a réussi mais le patient est mort. Oui, c’est tout. Pan ! un coup de maillet, affaire suivante. Ils ne savent pas ce que c’est que de ressentir tout le chagrin du monde, de sentir le tenaillement vide et lourd de la faim. Ou de la solitude. Cette sensation terrible accablante de la solitude qui vous interdit de savoir qu’il y a des rues bondées et des pièces bruyantes. Cette terrible solitude qui transforme le moindre mouvement en corvée titanique et qui nous pèse tellement sur tout le corps qu’on ne peut plus répondre à la question la plus simple par un oui ou un non, ni même secouer la tête. On ne peut même pas soutenir un regard interrogateur. On ne sent que la lourde solitude s’écouler dans notre corps et peser mouillée sur nos yeux. Ils ne savent rien de toutes ces choses-là. Pour eux les larmes sont des larmes et rien de plus. Ils ne les perçoivent pas. Ils ne ressentent rien. C’est comme ça. Ils ne sentent pas. Pour eux un gosse à la culotte déchirée qui cire des chaussures n’est qu’un cire-bottes. C’est tout. Peu leur importe ce qui se passe en lui. Ils le croient tel qu’ils le voient. Ils croient même que ce gosse aime cirer les souliers et ne pensent pas le moins du monde au tourment qui lui tenaille les entrailles. Ils dorment, ils se lèvent, vont travailler avec le même rictus figé sur la figure. Ils ne sont pas enfermés dans un trou où l’air devient de plus en plus lourd. Ils ne se réveillent pas en pleine nuit couverts de sueur avec la sensation d’être écrasés par l’obscurité. Ils ne gisent pas là, l’oreille tendue vers le réveille-matin sentant son tic-tac retentir de plus en plus fort et s’enrouler autour d’eux de plus en plus serré à chaque battement en sachant que qu’il serre un peu plus il les éjectera de l’existence et pourtant le tic-tac serre de plus en plus, encore un peu plus et on peine à respirer, petitement, craignant de remuer, aspirant à se retourner pour saisir la penduler et la jeter contre le mur mais on ne peut pas bouger. On est pétrifié par le poids de l’obscurité et le tic-tac du réveil .On attend. On l’attend. On attend qu’il brise tout sur son chemin jusqu’à la fenêtre ou que soudain il fracture la porte en sachant qu’on ne sera pas capable de résister ni de s’enfuir. Alors on reste là, allongé, paralysé, peinant pour entre ce qu’il y a au-delà de la porte, ce qu’il y a hors de la pièce, percevant le battement de la pendule et l’immobilité du temps. Mais ils ne savent rien de ces choses-là. Ils reconnaissent pas les terreurs qui nous traversent l’esprit quand on gît au fond de ce puits avec l’espoir qu’une lueur nous révélera la fin de la nuit. Que le temps a passé, qu’une nuit de plus s’est terminée et alors on remue, on finit par arriver à s’asseoir sur le lit, à regarder la pendule qui fait tic et tac, à fixer des yeux la plus grand aiguille qui dépasse le cinq et puis le six, et puis le sept, en fixant jusqu’au fond du cadran pour voir le temps vivre hors de nous et imposer à notre esprit l’idée qu’un jour commence. Encore un jour qu’il faudra passer d’une manière ou d’une autre, minute infinie après minute infinie et après ce sera encore la nuit et on ira se coucher en espérant dormir, rien que dormir, jusqu’au lever du jour mais ça ne se passe jamais comme ça. On se réveille en sursaut dans une obscurité impénétrable et on perçoit le tic-tac de la pendule et c’est de nouveau la torture, l’agonie du temps implacable qui nous saigne de notre vie et on n’espère plus survivre à une nuit de plus qui n’en finit pas. Mais ils ne savent pas ça. Ils dorment c’est tout. Ignorants et insouciants. Oublieux de la misère et la souffrance du monde. Insensibles à la douleur qui règne autour d’eux. Ils n’en savent rien. Ils sont insensibles à tout. Tout. Ils ne savent pas.
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Mais je sais que pour renaître il faut d'abord mourir
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Je t'aime
tu m'aimes
accroche mes couilles
à un cerisier
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Même ceux qui n'ont pas de purgatoire ont un enfer. bref, c'est l'enfer...
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Elle se tourna face à la porte fermée et tira la langue puis elle ouvrit en grand les deux robinets, faisant gicler l'eau par-dessus le bord. Elle boucha la bonde d'évacuation, tout en continuant à maudire Mike (le salaud) ferma les deux robinets brutalement et jeta le gant de toilette dans le lavabo. Elle se frottait le visage en grommelant quand Helen, la petite de trois ans frappa à la porte. Irene ouvrit la porte d'un coup sec. Qu'est-ce que tu veux toi ? Helen mit son pouce dans sa bouche et regarda sa mère. Alors ? Je veux faire pipi maman. Et bien vas-y. Helen alla au cabinet et ensuite Irene la débarbouilla et l'essuya. J'vais être en retard. Je l'sens.
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Accroche-toi à ta haine mon ami et tu deviendras ce que tu hais.
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Un crime, se suicider. La seule chose que vous ayez qui soit vraiment à vous et ils vous disent ce que vous pouvez faire et ne pas faire avec. Vous devez vivre que ça vous plaise ou pas
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Il suivit ses propres traces, les seules traces visibles dans la neige.Elles lui parurent petites, et quoiqu'elles fussent les seules empreintes visibles, elles ne semblaient pas souffrir de cette solitude.L'idée que des empreintes puissent souffrir de leur solitude le fit sourire; comme si les empreintes avaient une vie propre, ou comme si elles pouvaient refléter la vie de leur auteur! Peut-être, après tout...qui sait? D'ailleurs, ça n'avait aucune importance.
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Suis-je en train de lire mon autobiographie ? Peut être…
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j'ai fait tout ça, je l'ai fait, si j'agis par moi-même rien n'est fait, mais c'est Toi qui m'en a donné la force, Toi qui m'a montré que je pouvais accomplir ce que je croyais impossible. O Bien aimé, J'ai si souvent douté, juré, douté, crié dans le noir, je T'ai si souvent supplié de me donner la force et Tu me l'as donnée... je suis comme la vie, fragile et fort !
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Est-ce qu'on est fêlé si on se sent sain?
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