Jesuit Jo réunit trois récits très différents avec pour point commun, la cruauté humaine. Le plus réussit pour est "Jesuit Jo", l'histoire de cet indien du grand nord qui revêt l'uniforme d'un "galon jaune", police royale canadienne. Il applique sa loi et à sa façon. on y trouve de superbes plans graphiques.
La seconde histoire parle des cangaceiros, ses. bandit brésiliens aux grands chapeaux décorés. Elle évoque la mort du dernier d'entre eux "Corisco". La police leur coupait la tête en guise de trophée. Mêlé à la magie du Macumba, Hugo Pratt dessinera encore beaucoup sur ces bandits rebelles.
Le troisième passage raconte les aventures de soldats coloniaux en Somalie et la crainte des soldats locaux confrontés à la sorcellerie et à l'animisme.
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Corto est à son meilleur dans ces Ethiopiques : héros romantique par excellence, qui se retrouve au milieu de tout sans avoir jamais rien voulu, côtoie les pires comme les meilleurs en faisant ressortir à tous leur humanité, lorsqu'ils l'ont gardée. Gare aux autres, d'ailleurs, qui sont cruels, et subiront la loi de Chronos.
Apparaissent pourtant à Corto des failles humaines. Remise en question, conscience... Un grand Pratt à consommer sans modération, et qu'on n'arrive d'ailleurs plus à lâcher une fois commencé.
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Difficile de ne pas tomber sous le charme des voyages d'Hugo Pratt dans le Pacifique si l'on est déjà amoureuse de son beau marin et de ses aventures...
Deuxième très belle réussite des éditions du Tripode après Voyages avec Rimbaud, Kippling, Baffo, J'avais un rendez-vous nous dévoile objets précieux, cartes marines, historiettes et légendes rapportées par Hugo Pratt, et bien sûr de nombreuses aquarelles toujours aussi splendides et évocatrices de lointaines contrées.
Fans de Corto, foncez les yeux fermés !
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Je ne connaissais pas les BD avec Corto Maltese et j'ai plutôt bien aimé. Son côté un peu sombre (on ne le voit quasiment jamais sourire), le regard presque toujours dur, en font un personnage assez mystérieux et on a envie de mieux le connaître. C'est pourquoi, il me faudra lire une autre aventure pour savoir si je m'attache vraiment à lui.
Au niveau de la narration, j'ai tiqué sur quelques passages où le hasard fait vraiment trop bien les choses.
Par contre, un point très positif pour moi c'est la typographie. En effet, pour une BD les écritures sont assez grosses ce qui convient très bien à mes yeux vieillissants.
Bref, une lecture sympathique, à confirmer.
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De l'aventure maritime, et, des aventures en compagnie de Corto Maltese qui va d'une île à une autre pour sauver un jeune fils de roi ïlien. De l'action, surtout avec le sinistre Raspoutine dans les parages. Les dessins de Ruben Pellejero sont pleins de finesse et même de poésie par moment. L'histoire n'est pas facile à résumer mais le plaisir est de se laisser flotter au grè des planches dessinées.
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Hugo Pratt, c'est un peu le Blaise Cendrars de la bande dessinée: toujours à la frontière entre fiction et réalité, baroudeur des mers, poète, fuyant les liens tout en montrant une amitié indéfectible.
Tout en reconnaissant sa qualité, le trait d'Hugo Pratt ne m'attire pas: il me faut pas mal d'efforts pour me lancer dans l'une de ses oeuvres, et ce côté "mâle détaché de tout" m'ennuie pas mal, m'agace même... et pourtant, persévérante, j'ai fini par me laisser happer par ce récit de pirates en pleine guerre mondiale, aux fins fonds de l'Océan Pacifique. Car les personnages, tous sans exception, ne manquent pas de personnalité ni de complexité, au fond, et que ça m'a permis de m'accrocher.
Et puis ce Corto, c'est vrai, quel bel homme! Quelle prestance!
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Un pur récit des mers du sud dessiné par Hugo Pratt en 1962;
L'aventure commence au Timor le 15 juin 1778, un jeune noble vient enquêter sur la concession et la disparition de l'or de son défunt père. On retrouve les éléments chers à l'auteur, des voiliers, des aventuriers à moitié pirates, des canailles, des cannibales et des tribus sauvages sur des iles séparées par une mer infestée de requins.
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Un magnifique recueil d’entretiens avec Hugo Pratt, centré sur sa vie et ses idées, et illustré de superbes dessins et aquarelles. Aventures, rêveries, ésotérisme, brassage de cultures, m’ont procuré un moment de lecture passionnant. Outre les informations que le livre m’a apportées sur Hugo Pratt, j’en tire une belle leçon d’optimisme et d’harmonie !
J’ai déjà évoqué ici toute l’affection que j’avais pour Corto Maltese. Il m’a ouvert les yeux sur le côté ésotérique de Venise, loin de la guimauve touristique qui la présente comme la ville des amoureux. J’aime beaucoup le personnage libre et aventurier de ce personnage, ainsi que son univers onirique. Lire un volume de ses aventures est toujours irremplaçable moment d’évasion.
Là-dessus, j’en suis venu à m’intéresser à son auteur, Hugo Pratt, pour me rendre compte petit-à-petit qu’il ne manquait pas de points communs avec son personnage le plus célèbre. Pour en savoir plus, j’ai choisi de commencer par me plonger dans des entretiens menés par un passionné de bande dessinée, Dominique Petitfaux, qui les a publiés en deux volumes: « De l’autre côté de Corto », centré sur l’oeuvre d’Hugo Pratt, et puis « Le désir d’être inutile », centré sur sa vie et ses valeurs.
« Le désir d’être inutile » m’a procuré un réel plaisir de lecture. Tout d’abord, c’est un bel objet: 287 pages de grand format, papier de couleur crème, composition élégante, superbes dessins et aquarelles d’Hugo Pratt et quelques photographies d’époque. Je l’ai emprunté à la bibliothèque, mais je pense que je vais me l’offrir !
Les entretiens ont été menés de janvier 1990 à mars 1991, quatre ans avant le décès d’Hugo Pratt. Dominique Petitfaux a structuré l’ouvrage en deux parties. Dans la première, « Sous le signe du chat », il laisse Hugo Pratt raconter sa vie, chronologiquement, en sept chapitres. Puis, dans la deuxième partie, « Sept portes vers un univers », il l’interroge sur certains thèmes: la diversité des cultures, l’ésotérisme, les mythes, les femmes, la guerre, etc. La septième porte s’intitule « Le désir d’être inutile »; elle se termine par un paragraphe qui explique le titre et qui caractérise fort bien le dessinateur: « Bien sûr, c’est vrai que les mondes que je visite au hasard de mes recherches peuvent parfois être jugés puérils ou inutiles, tant ils sont éloignés des préoccupations quotidiennes, mais quand aujourd’hui je repense à ceux qui m’accusaient d’être inutile, et à ce qu’ils croyaient être utile, alors, vis-à-vis d’eux, je n’ai pas seulement le plaisir d’être inutile, mais aussi le désir d’être inutile. ».
Hugo Pratt a mené une vie d’aventurier incroyable. Né en 1927 dans une famille multiculturelle, il a grandit dans une Italie fasciste. « Le fascisme était la doctrine officielle, et ma famille était naïvement fasciste. Mon père, en particulier, était totalement sincère et honnête. » Jeune adolescent, il vit avec sa famille en Éthiopie, où il se retrouve enrôlé dans l’armée italienne. Mais, presque par jeu, avec ses copains de l’époque, il finit par passer d’un uniforme à l’autre. « Nous étions parfois irresponsables, mais devions être aidés par le diable. Nous savions comment nous procurer au dépôt américain le chocolat, le Coca-Cola, les cigarettes et le chewing-gum, bref tout ce qui vis-à-vis des gens de notre âge constituait les attributs du pouvoir. » Rassurez-vous, il a rapidement pris ses distances vis-à-vis du fascisme.
Les années passant, il a mené d’autres aventures aux quatre coins du monde, notamment en Argentine, où il a connu un brillant début de carrière de dessinateur.
La première partie de ce recueil d’entretiens se lit comme un roman d’aventures ! Assurément, Hugo Pratt a dû vivre quelques moments difficiles, mais cela ne transparaît jamais dans ses propos: on a plutôt l’impression de suivre un homme qui a su goûter chaque seconde de plaisir que la vie a pu lui offrir. Un modèle d’esprit positif, dirais-je. Des moralisateurs pourraient sans doute déverser un fiel de reproches sur cet aventurier; par exemple, sa façon libertine d’aborder les femmes serait probablement qualifiée de machiste de nos jours. Mais dans ces entretiens, Hugo Pratt m’a frappé, et séduit, par sa sincérité et l’harmonie qui se dégage de sa personne. Il ne cache rien, il assume sa vie telle qu’elle a été. Sans doute que, plus âgé, il n’aurait réagit autrement face à certaines situations qu’il a connues dans sa jeunesse, mais il assume sa jeunesse; c’est ainsi.
Dans la première partie, mais plus encore dans la seconde, on mesure l’étendue de la culture d’Hugo Pratt, nourrie par ses voyages, son ouverture et sa curiosité et facilitée par sa connaissance des langues des pays où il a vécu (ce qui est remarquable, soit dit en passant). Hugo Pratt n’est donc pas un aventurier superficiel, qui ne penserait qu’aux mauvais coups et à la castagne. Il est bien plus intelligent que cela, sans quoi son oeuvre n’aurait pas eu le succès bien mérité qu’elle a eu.
Je vous recommande bien chaleureusement ce beau livre ! Quand à moi, je mets sur ma pile « De l’autre côté de Corto » ainsi que la série des Corto Maltese que j’ai à peine entamée mais que je compte bien lire et relire.
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« Les éthiopiques » n’est pas le meilleur de la série mais chez Hugo Pratt, même quand c’est un peu moins bon c’est tout de même excellent. Ces aventures africaines de Corto Maltese sont très plaisantes. Les différentes histoires qui composent le tome font voyager en oscillant entre réalisme et magie. La violence y est parfois âpre (on est dans des contextes de guerre) mais il y a une touche de poésie proche parfois du fantastique qui donne un charme incomparable à l’album. Tout comme le dessin de Pratt. J’adore cette simplicité du trait et des couleurs, je trouve ça très séduisant et d’une efficacité formidable.
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Bellissima Venezia!
"Venise: quelle ville pour les marins. Tout flotte, rien ne roule." André Suares
Corto Maltese est à la recherche de la "Clavicule de Salomon", entre bâtiments fascinants du 17e siècle, rues étroites et places "calle et campi" de Venise.
Entre les lions en marbre, venus de Grèce de l'Arsenal, le pont Rialto et le trône de Saint Pierre de la basilique San Pietro du Castello, le marin se perd dans "La Sérénissime".
Corto libère un génie nommé Saud Khalula, fait la connaissance de Francs-maçons... et d'une jolie femme.
Et sur "L'escalier des rencontres", Corto convoque le poète, les Frères-Maçons, Stevani, Boselli...et le Baron Corvo...
"Tu commences à jouer curieusement avec les souvenirs assoupis dans la poussière du temps passé...Tu joues un jeu dangereux."
Une fable, un rêve et de la magie... "C'est le témoignage de mon amour, pour Venise", disait Hugo Pratt, l'auteur qui y a vécu enfant.
Il y a, à Venise, trois lieux magiques et secrets. L'un dans la "Rue de l'amour des Amis", le deuxième près du "Pont des merveilles" et le troisième dans la "calle dei Marrani"...
"Que c'est triste Venise, le soir sur la lagune
Quand on recherche une main que l'on ne nous tend pas
Que c'est triste Venise, au temps des amours mortes." Charles Aznavour.
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Sublissime ouvrage réalisé en 1994 aux derniers jours d'Hugo Pratt. La réédition chez Trípode (2020) vaut son pesant.
L'auteur raconte en textes et en images (aquarelles, cartes d'époque, croquis, extraits de Corto Maltese etc...) son dernier voyage dans les îles du Pacifique (de Râpa Nui aux Îles Samoa en passant par les Bismark). Il retrace l'histoire de navigateurs célèbres, pirates, brigands, écrivains, métisses, chefs tribaux... Bref, il reconstitue des parcours entre réalité historique et légende. On sent toute sa sincère admiration pour R.L. Stevenson. Il explique aussi comment toute cette mythologie a nourri le parcours de son Corto.
La fin de l'ouvrage est écrit par Patricia Zanotti, son assistante argentine. Elle joint des photos de leur périple dans cet océan, qui selon Pratt, n'avait rien de tout à fait Pacifique mais qu'il aimait beaucoup.
Dans le top 10 de mes découvertes 2021.
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Une bd de Pratt qui avait jusque-là échappé à mes radars ... bien dans son univers, une histoire de pirates que chacun connaît, avec sa galerie de personnages tous plus retors les uns que les autres. Et au milieu, le jeune Jim Hawkins ...
Dessin reconnaissable entre tous, et plaisir renouvelé de découvrir sous une forme nouvelle cette île au trésor, sans cesse adaptée dans de multiples formats.
Seul bémol, le format de cette édition justement, qui rend la lecture peu pratique. Mais pour lire du Pratt - et du Stevenson, c'est un détail dont je m'accomode !
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