C'est toujours un plaisir de retrouver Corto Maltese et les belles vagues du Pacifique...Et pourtant, il manque bien sûr quelque chose, cette touche de poésie, d'absurdité et de folie propre à Hugo Pratt.
Un agréable moment de lecture tout de même.
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J'ai retrouvé tout ce que j'aime chez Pratt : l'onirisme, la poésie, l'aventure, les personnages hors du temps (et pourtant si bien emprisonné de leur temps!). Les histoires, les personnages, les paysages sont prenants, comme faisant partie d'un tout indicible. Des destins croisés, forcés par les évènements. Et les dessins dont le trait est si simple, si beau.
Bref tout le Pratt que j'aime. A vous de le découvrir.
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Quelle merveille que ce livre ! Et quelle joie d'en découvrir beaucoup plus sur Hugo Pratt, dont je connaissais mieux certaines bandes dessinées que sa biographie - même si celles-ci se recoupent en partie.
De son enfance entre Venise et l'Ethiopie jusqu'à ces entretiens menés par Dominique Petitfaux entre 1990 et 1991 dans sa demeure de Grandvaux en Suisse, nous sommes conviés au récit passionnant d'une vie d'aventurier et d'homme libre, ouvert sur le monde et désireux de le comprendre, en même temps que de se connaître.
On retrouve évidemment son goût pour l'aventure, l'Histoire, son admiration des femmes très présents dans ses œuvres, en même temps que le portrait très touchant d'un homme pour qui l'amitié est souveraine. Entre un grand entretien et une autobiographie, ce beau-livre construit sous la forme d'une interview superbement illustrée (dessins, aquarelles, photographies, en noir et blanc ou couleur) ravit par la richesse du propos, et l'exploration de tranches de vie par époques, mais aussi par thématiques.
L'occasion de découvrir l'univers dans lequel il a évolué, son engagement dans l'armée fasciste dans les années 1930-40 (qui lui apparaîtra plus tard comme une bouffonnerie), son fort intérêt pour l'ésotérisme, et la quantité d'hommes et de femmes remarquables, fous, géniaux qu'il aura côtoyés. La vie bien remplie d'un homme libre, inspirant, qui donne par ses mots autant envie de voyager que de se plonger dans des livres, notamment les siens.
Une très belle réussite que cette nouvelle édition chez Robert Laffont, que je vous recommande chaudement !
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Je me suis lancée dans la lecture des aventures de Corto Maltese pour ma culture, en pensant que je n’allait pas aimer, méfiante du dessin en noir et blanc…
Même si ma lecture a été un peu longue (le récit est dense!) elle n’a pas été désagréable : l’aventure de deux enfants dans les mers lointaines, enlevés par de méchants pirates, pour être rançonnés; en toile de fond: la guerre mondiale, les îles du pacifique, les indigènes, et un certain Corto Maltese.
Contre toute attente, car je ne pensais pas être sensible au dessin, il me reste après quelques semaines des images indéniablement gravées dans la tête de magnifiques indigènes.
De ce que j’ai compris c’est la bascule d’Hugo Pratt vers la confirmation de son personnage principal. Il est là sans être là car les deux héros sont encore les enfants, Cain et Pandora.
Bref, il n’est pas impossible que je poursuive ma découverte du ténébreux Corto.
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Il s'agit d'une réédition en 2014 du classique de R.L. Stevenson mis en planches par Hugo Pratt sur une scénarisation de Mino Milani en 1967... 1967... on pourrait craindre le pire. Et c'est le meilleur qui débarque sous nos yeux émerveillés.
Ne connaissant pas le roman de R.L. Stevenson, je ne peux que conjecturer sur la qualité de l'adaptation. On note par ailleurs que l'original a été recolorisé par Patrizia Zanotti pour l'Ecole des Loisirs, éditeur efficace, fort bien inspiré sur ce coup-ci. Ne connaissant pas l'original, je ne peux pas non plus me prononcer sur les différences entre l'original et cette édition. Mais la préface de Patrizia Zanotti montre un profond respect et une indéfectible admiration pour la technique d'Hugo Pratt.
Le produit final est un récit haletant, mené tambour battant, faisant la part belle à l'amitié et à l'entraide sur fond d'opposition entre les Anglais et les Ecossais. Une page trouble de l'Histoire d'Angleterre qui ne pouvait que séduire Pratt et Milani.
On suit les aventures (les déboires...) du jeune Balfour, héritier d'un vaste domaine mais dont l'oncle s'arrange pour le faire enlever par le capitaine du Convenant, un bateau faisant du trafic au large des côtes écossaises. Il fait la rencontre d'un patriote écossais, recherché par les Anglais car il les combat, pour l'indépendance. S'ensuivent de nombreuses aventures palpitantes, telles qu'on les trouve dans les romans de Stevenson, un orfèvre en la matière. La lande et les côtes écossaises ne pouvaient que séduire Pratt. Le rebelle Alan Breck Stuart possède les traits de Corto Maltese, la boucle d'oreille en moins.
C'est virevoltant, on tourne les pages à un rythme soutenu. Les textes savent se montrer discrets pour faire mieux ressortir l'action et la patte de Pratt (dur à dire, ça, patte de Pratt...). De la bien belle ouvrage.
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« Je connais treize façons de raconter ma vie. Aujourd'hui je choisis la septième (...) Et je ne sais pas s'il y en a une de vraie ou si l'une est plus vraie que l'autre. »
Ainsi commence à peu près le portrait de Hugo Pratt rédigé par Dominique Petitfaux. C'est en 1990 sous forme d'entretiens entre les deux hommes qu'a pu voir le jour « Le désir d'être inutile » une autobiographie vivante, ce qui la rend d'autant plus intéressante à lire. En parallèle paraît sur son oeuvre « De l'autre côté de Corto ».
Trente ans plus tard, reparaît le premier ouvrage augmenté d'une postface consacrée aux quatre dernières années d'Hugo Pratt, dans une très belle édition illustrée de nombreux dessins et aquarelles. Ce livre est composé de deux parties, la première, la vie de Pratt de sa naissance à sa disparition ; la seconde, son monde intérieur, ses influences culturelles, ses rencontres (innombrables), la religion, les femmes, l'ésotérisme, la mythologie... Au total un superbe ouvrage de 300 pages dont il est singulièrement ardu de rédiger une critique, tant la richesse des thèmes abordés et la quantité d'anecdotes sont importantes. Je vais cependant essayer d'en extraire la substantifique moelle, comme disait Rabelais...
Né en Italie en 1927 dans une famille “poly-culturelle” et de religions variées, le jeune Ugo Eugenio Prat (de son vrai nom) grandit à Venise dont il s'imprègne des traditions, et d'une grande liberté de mouvement qui lui permet très jeune de croiser tant de gens issus de nationalités multiples. Élevé dans un fascisme d'état auquel une grande majorité d'italiens adhère avec sincérité et par nationalisme, ce n'est que beaucoup plus tard que la véritable nature de ce fascisme clivant du côté du nazisme lui apparaît avec clarté. À dix ans il rejoint, avec le reste de la famille, son père qui travaille en Éthiopie. Alors commence pour le tout jeune Ugo une vie faite de découvertes et d'amours qui vont le faire “grandir” de façon exceptionnelle. Rentré à Naples en 1943 il assiste à la chute du fascisme, et se forge « une nouvelle éthique, loin de la patrie, du drapeau, des idéologies ». Endossant avec ses amis d'alors toutes sortes d'uniformes militaires il survit dans une joyeuse insouciance entre jazz, rugby, prison, filles, et commence à dessiner. Les voyages aussi sont au programme, Autriche, Angleterre, France, Yougoslavie et fin 1950 c'est le grand départ pour l'Argentine. À partir de là sa véritable carrière de dessinateur prend son essor tout en mêlant aventures sentimentales, expéditions dans tout le continent américain avec au passage une escale d'un an en Angleterre, et enfin le retour à Venise avec une tentative de vie “stable” si l'on précise que sa femme d'alors vivait à Paris avec leurs deux enfants.
Il serait ensuite fastidieux de relater toutes ses rencontres professionnelles comme amoureuses, au cours de tant de périples qui lui ont fait faire le tour du monde. C'est à partir du début des années ‘70 qu'avec la publication de Corto Maltese vient enfin la consécration. Paru en France en épisodes dans Pif, d'obédience communiste, ce qui ne manque pas de piquant quand on sait les débuts d'Ugo sous l'uniforme fasciste ! Et les voyages, encore et toujours, permettant à notre homme d'enrichir sa culture et d'amasser des milliers de livres dans tant de langues, lui qui en pratique six ou sept. Ses dernières années, Hugo Pratt les passera en Suisse et surtout dans sa bibliothèque qui lui sert de maison, repartant encore à l'étranger pour recevoir les hommages et les honneurs, au cours des salons, et particulièrement des rencontres avec ses lecteurs.
Abordons la seconde partie de l'ouvrage. Sous forme de sept chapitres intitulés sept portes pour pénétrer l'homme intérieur.
- La première « le voyage du pèlerin », consacrée aux voyages. Embarqué dès l'enfance pour l'Éthiopie (il y rencontre Henry de Monfreid), sans doute ce premier voyage lui donnera des ailes aux pieds. Partout où ses pas l'emmèneront, il n'aura de cesse d'aller sur les traces (les tombes) de personnalités atypiques.
- La deuxième « Culture et cultures » où l'on aborde le rapport de l'homme et de ses cultures, livresque, universitaire, militaire, ésotérique, toutes sans hiérarchie n'en faisant qu'une en n'allant toujours qu'à ce qui est fondamental. On y croise Chrétien de Troyes, Winsor McCay, Cocteau, Pétrarque ou Rimbaud. Kipling, Shakespeare et tant d'autres. Stevenson bien sûr, dont il adaptera l'Île au trésor en BD.
- Troisième porte « Une éducation ésotérique ». Au coeur de Venise, carrefour des civilisations et des religions. Juif du côté de sa mère, catholique du côté de son père (lequel s'intéressait également à la franc-maçonnerie et au mouvement rose-croix), Pratt se passionnera pour la Kabbale et sera en plus initié au culte vaudou. Tout un programme !
- Quatrième porte « Mythes et métaphysique » très différente de la troisième, elle ouvre précisément sur les mythes de l'ancien testament Caïn, Lilith ; Satan, Dieu, leur existence et ce qu'en tirent les religions, et bien sûr le rapport à la foi.
- Cinquième porte « Un monde au féminin ». Cette porte pourrait être à elle seule un chapitre conséquent, tellement Hugo Pratt en a connu et aimé des dizaines ! Quels que soient leur origine, leur milieu social, leur nationalité, leur physique, sans doute on pourrait tirer un portrait de “macho”, alors qu'il ressort de ces rencontres un immense respect et des souvenirs émus... Une abondance d'aquarelles et de portraits illustre avec bonheur cette porte.
- La sixième « Héros et guerriers » est forcément plus grave que la précédente. Lui qui a connu, et fait, la guerre dès l'âge de treize ans, il ressort de cette expérience personnelle une distance particulière. Ses héros ne sont pas des “Rambo”, et s'il reconnaît la connerie de la guerre, il ne nie pas qu'en certaines situations, la politique et la diplomatie n'ayant été que du temps perdu « le problème est que parfois il faut la faire, ou que parfois on se retrouve obligé de la faire ».
- «Le désir d'être inutile » Cette septième et dernière porte s'ouvre sur un genre de bilan de l'oeuvre de Pratt (autour de la création de Corto Maltese) placée dans le contexte de l'histoire de la deuxième partie du XXe siècle. le monde occidental, en partie libéré des conflits mondiaux, peut se livrer à des considérations politico-philosophiques qui n'engagent et surtout n'intéressent que ceux qui s'y livrent, à savoir des groupes d'intellectuels qui n'ont d'autre ambition que de catégoriser la population en fonction de ses préoccupations. Or donc la bande dessinée n'est considérée que comme un art mineur et ses auteurs n'ont d'autre utilité que d'amuser les enfants et le “vulgum pecus”, alors que d'un bout à l'autre du XXe siècle, des témoins et non des moindres, de Goethe avec Töpffer à Michel Serres avec Hergé, se sont penchés avec le plus grand intérêt sur le désormais “9e Art”. D'où la satisfaction amusée de Pratt quand il fut porté au pinacle par ceux-là même, les « intellectualloïdes », qui, 20 ans auparavant l'avaient considéré comme inutile.
« Alors vis-à-vis d'eux, je n'ai pas eu le plaisir d'être inutile, mais aussi le désir d'être inutile »
C'est avec un plaisir infini que j'ai lu et relu ce portrait autobiographique de l'immense auteur que fut et restera à jamais Hugo Pratt. D'abord par la connaissance que j'ai maintenant de sa vie étonnante en tous points : artistique, intellectuel, humain, philosophique, drôle, grave, aventureux, amoureux... Tant de qualificatifs peuvent s'appliquer à lui. Cet homme avait réellement un côté attachant et Dominique Petitfaux son biographe et interlocuteur privilégié a réussi un ouvrage d'une qualité au moins égale au sujet qu'il a traité, et Dieu sait que c'était un travail énorme. Je remercie les Éditions Robert Laffont et Babelio pour m'avoir permis de découvrir un homme hors du commun raconté par un autre à la plume talentueuse.
Une question reste cependant à trancher : Hugo Maltese ou Corto Pratt ? Je n'ai pas encore trouvé la réponse...
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Cet ouvrage illustré à vocation autobiographique est la réédition augmentée des conversations avec Dominique Petitfaux de 1991 qui est animé par “le désir d’être utile” à la connaissance de l’artiste et de l’homme.
Ce dernier nous dit qu’il a été libre de mener ses interviews, Hugo Pratt n’imposant que le titre qui ne se comprend que le livre lu.
Ses voyages et ses aventures ont forgé la personnalité originale de Pratt. *
Il dispose également d’une culture livresque riche, qui lui fait dire à la fin de sa vie : “J’habite dans une bibliothèque” et “35 000 livres en font le principal obstacle à mon déménagement.”
Tout du long du récit de sa vie, nous nous remémorons les personnages qu’il a rencontrés et qu’il nous présente dans ses bandes dessinées.
Les femmes sont omniprésentes : Clara, Erika, Marizka, Leonora, Marie-France, Gucky, Anne, Gisela, Patricia… belles, aventureuses, dangereuses…
S’agissant d'entretiens, j’ai choisi de faire parler Pratt ici (et dans les trois citations) : “Dans ma vie, j’aurais dû mourir trois fois : pour ce que j’ai mangé, pour ce que j’ai bu et pour toutes les femmes que j’ai connues.”
En 1948,"l'époque avait beau être marquée idéologiquement, pour moi les jolies filles passaient avant la politique. J’étais le mercenaire de mes plaisirs.”
“Pour moi, en ce qui concerne les femmes, le désir, le plaisir, il n’y a rien eu de mieux que l’Argentine. Elle a été ma sainte patronne, une grande pute catholique et pleine de sacrements.”
La question de l’assimilation de Corto à Pratt, et réciproquement, n’est pas posée tant elle est évidente ou exaspère l’auteur.
Les voyages les mèneront tous les deux à Venise, en Abyssinie, en Argentine, à Londres, à Sao Paulo, en Irlande, en Suisse…pour confronter leurs aventures à l’ésotérisme, aux champignons hallucinogènes, au culte vaudou, à la franc-maçonnerie, à la sorcellerie…
Transversale, la deuxième partie du livre est construite sur sept thèmes, chacun illustré par une case caractéristique de ses bandes dessinées : “Le voyage du pèlerin, cultures et cultures, une éducation ésotérique, mythes et métaphysique, un monde féminin, héros et guerriers, le désir d’être inutile”, qui ouvrent les portes pour entrer dans le monde intérieur de Pratt. C’est probablement la partie biographique la plus intéressante.
Le chapitre sur l’ésotérisme montre l’enrichissement irrationnel de l’homme qui rend attachant l’auteur et son œuvre.
Parfois les questions sont directes : "Qu'est ce qui aura été le plus important dans votre vie, les femmes ou l'œuvre ? ” Devinez la réponse ou lisez ce livre.
Les illustrations de sa main sont un contrepoint appréciable à ses paroles.
De son dessin, on soulignera la qualité des contrastes entre noir et blanc. Ils sont conçus comme des signes, des traces de jais noir sur un papier blanc.
Ce livre est essentiel pour comprendre un aventurier du vingtième siècle.
Critiqué : “Je me suis vu condamné par tous ces pseudo-intellectuels. Pour eux mon travail était inutile, mes références étaient infantiles”, il nous propose cependant un séduisant héros viril, Corto Maltese, inspiré de Henry de Vere Stacpoole et en arrière plan d’Homère, de Stevenson, de Conrad, de Melville, de London…
Hugo Pratt connaît treize façons de raconter sa vie, il a choisi la septième, celle du chat pour s'entretenir dans la partie autobiographique de ce livre.
Or, “Le jour de sa mort, de nombreux chats qui rôdaient sans cesse autour de sa maison sont entrés pour la première fois, en firent le tour et s’en allèrent pour ne jamais revenir.”
Son épitaphe est représentative de sa vie : “Ô mon âme n’aspire pas à la vie immortelle mais épuise le champ du possible.”
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J'ai l'impression que j'aurais dû lire une biographie de St-Exupéry avant de lire cette BD.
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Une esthétique de la guerre. Pratt voit le coté très British et gentleman officer avec son héros vaillant qui navigue en Méditerranée entre les iles d'Adriatique et l'Italie. Morgan, jeune Officier de la marine prend toujours des initiatives courageuses, parfois à l'encontre de certains ordres. On retrouve les codes d'Hugo Pratt, le militaire intrépide, de belles femmes un peu mystérieuses, un marin au nom intriguant, des iles isolées, Le Lido et la belle Venise.
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Dans cette BD en forme d'hommage, Hugo Pratt décide de se focaliser sur les dix dernières minutes de la vie de Saint Exupéry. Il illustre ainsi l'image selon laquelle on voit sa vie défiler au moment de mourir. Ou alors, de manière plus prosaïque, le lecteur peut imaginer un souci avec l'oxygène du masque du pilote. Toujours est-il que dans ces derniers instants tout se mêle.
Il faut accepter de se laisser porter par la temporalité morcelée de cette BD, avoir lu quelques oeuvres et connaître les moments clés de le vie de Saint Exupéry pour ne pas être laissé sur le chemin. Mais la rencontre par-delà la mort entre Saint Ex et Hugo Pratt semble évidente. Umberto Eco l'exprime bien dans sa préface, et se demande sans y répondre si ces hommes voyageaient pour écrire ou écrivaient pour voyager. Vaste question !
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Je ne peux , décemment , noter cette BD
J'étais pleine d'enthousiasme, pour me lancer à relire une BD?
mais j'ai beaucoup de mal,
Je lis deux bulles !! puis repose le livre
et me précipite sur tous mes livres commencés et ceux
que j'acquiers et qui sont si nombreux.
Les BD, ce fut un plaisir quand j'étais très jeune !
Mais, voilà, j'en ai perdu le goût je crois.
J'ai donc abandonné, lâche que je suis, ne me sens pas assez persévérante ; doit-on être persévérant pour lire ?
Certainement pas !
Cela doit être un plaisir !
Et , là aucun plaisir (:
Je laisse donc ce plaisir là, aux amateurs et amatrices !
Et retourne à mes chers bouquins.
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St Exupery signé Hugo Pratt. Déjà, notre première pensée positive va à l'excellence du dessinateur de Corto Maltese.
Ne vous attendez pas à une énième version du Petit Prince. Il n'en est d'ailleurs nullement question.
Alors de quoi y parle-t-on ? De souvenirs qui se succèdent dans le cerveau d'un homme (St Ex) figuré être aux commandes de son avion.
Pour nous aider, quelques pages en début d'album, qui nous retracent la vie d'un homme qui fréquenta les grands noms de l'apéropostale
Excellent album, superbement illustré, au scénario bien mené. J' avoue humblement que Pratt et St Ex sont deux piliers de mon univers.
Il s'agit là, pour moi, de ma 3e relecture.
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Le festival d'Angoulême existe depuis 1974 et le meilleur album est récompensé depuis 1976, mais à travers diverses formules, avec l'instauration depuis 2008 du Fauve d'Or.
La ballade de la mer salée, premier tome de Corto Maltese faisait partie des toutes premières récompenses d'albums en 1976, alors forcément quand on s'attaque à sa lecture, c'est avec une certaine attente.
Corto Maltese est un pirate qui navigue, dans cet épisode, sur l'océan Pacifique, tout comme Raspoutine, et le « Moine », leur chef dont personne ne connaît l'identité.
Que d'aventures à l'approche de la Première Guerre Mondiale ! Un sous-marin allemand, des troupes japonaises, l'amirauté britannique, des alliances avec les populations locales, deux jeunes naufragés, héritiers d'un armateur de Sydney, un cousin intrépide et sa cousine dont Corto, qui a tout du parfait héros - beau, plein d'humour, baroudeur au grand coeur - tombera amoureux…
Les personnages d'Hugo Pratt, tout comme leurs péripéties, m'ont fait passer un agréable moment !
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C’est toujours un plaisir de retrouver ce héros taciturne, beau ténébreux qui attire les problèmes, et qui semble connaître beaucoup de monde, du recommandable et du beaucoup moins recommandable, dont quelques personnages réels, ça, c’est un aspect que j’aime dans cette série, qui renforce le romantisme de ses personnages en l’ancrant dans l’Histoire.
Dans cet épisode, Corto Maltese pose ses pénates en Argentine. Avec un titre comme Tango, vous vous en seriez douté. Il se lance à la recherche d’une amie, émigrée de Pologne et tombée dans la prostitution, il va remuer beaucoup de vieilles affaires. J’ai aimé cet imbroglio entre les différents partis, mafia polonaise, riches propriétaires, anciens bandits américains… Hugo Pratt sait créer les ambiances lourdes, avec un rythme lent où le silence est ponctué de quelques coups de feu. Le graphisme est toujours vif, avec son coup de pinceau qui lui est si particulier, les taches de noir offre une lumière contrastée, dure et inquiétante, aussi claquante qu’un tango.
Je l’ai lu dans sa version colorisée, je préfère les versions noir et blanc, les illustrations sont plus crues, plus tranchantes, la couleur ne fait qu’atténuer la force du graphisme, elle est inutile.
C’est un bon épisode mais il ne fait pas partie de mes préférés, les rares personnages féminins ne s’imposent pas vraiment, et l’ambiance est plus polar qu’exotisme : il y a beaucoup de huis clos, moins de grands espaces, moins d’aventures, ça quand même m’a manqué.
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