Citations de Ian McDonald (213)
Ce qu’on nous dit au sujet de la révolution nanotechnologique, c’est qu’il s’agit de la convergence du biologique et de l’artificiel
La voie du sabre se trouve dans le contrôle de l'énergie, et non en la répandant autour de soi comme si on maniait un tuyau d'arrosage.
Or sur noir, il y a tout là-haut les étoiles et au-dessous les constellations parties à la dérive des navires et des ferries qui se découpent contre une Asie constellée de gemmes. Il a en face de lui la Corne d'Or, les néons d'Eminönü et les pics des grandes mosquées illuminées par les projecteurs et couronnées par les vols circulaires des mouettes. Le taxi repart dans la clarté brouillée de Rihtim Cadessi et Georgios Ferentinou reste sur le trottoir, un obstacle que doivent contourner des promeneurs envoûtés par la nuit.
- Un monde vieux, très vieux, psalmodia Adam Black, hypnotisant son public au rythme de sa diction chantante, vieux et usé. Et surpeuplé. Surpeuplé au-delà de ce que vous pouvez imaginer.
Apeuré, Limaal Mandella se raccrocha à son père, car il ne pouvait que trop imaginer ce spectacle. Il voyait tous ces gens nus et chauves entassés épaule contre épaule; un tapis de chair vivante et haletante qui avait recouvert collines et vallées, montagnes et plaines avant d'atteindre le bord de la mer. Et là, les gens avaient été forcés d'entrer jusqu'à la taille dans l'eau huileuse, puis repoussés encore plus loin par la masse malthusienne sans cesse croissante jusqu'à ce que l'océan se referme sur leur tête. Il imaginait ce globe massif de chair tombant du ciel sous son propre poids et l'écrasant de ses masses explosives.
Les paroles sont comme l’hydrogène : il y en a plein l'univers.
Plaisanter, c'est souffler de la poussière au visage de ce qui vous accable.
Vers trois ou quatre heures du matin, Clapham a quelque chose d'ancien et de sauvage qui l'embellit. Le vent semble souffler d'une direction absente de toute boussole ; il emporte au loin la musique fraîche, nouvelle, imprégnée d'une splendeur solitaire que je n'ai jamais entendue dans la lumière plate et morne.
Les émotions n’ont pas d’autre définition qu’elles-mêmes. Elles sont irréductibles, ce sont les atomes des sensations. Tout art écrit est une tentative de communiquer ce qu’est de sentir, de poser la terrifiante question: toi et moi éprouvons-nous la même chose? Terrifiante parce qu’on ne peut jamais avoir de certitude. On espère, on prend le risque.
Si on veut écrire, il faut écrire sur ce qu’on a vécu. Sur ce que ça fait d’être cette chose. Il y a tout, dans un instant.
Ce que j’ai vécu ? L’amour, si soudain que j’en ai le souffle coupé, si tranchant qu’il me traverse le ventre.
The universe is big, space is cold, stars are balls of gas and the moon want to kill you, but you can whisper, I was here.
Ils rient. Un rire forcé et désespéré qui contient toutefois l’essence de tous les rires, car c’est admettre le ridicule de l’existence humaine. Une célébration de ce fait.
Ariana lui parle de son œuvre dans le domaine de la pacification internationale, ce qui lui a permis de découvrir d’innombrables pays connaissant tous le même problème : la propension qu’ont les mâles à s’entretuer.
Il n’est pas croyant, ce serait indigne de lui, mais il n’est pas insensible à la folie savamment dosée des religions.
Alexia comprend que quand on a peur, quand on se dirige vers ce qu’il y a de pire au monde sans possibilité de fuite ou de sursis, on trouve fascinantes les petites choses de son quotidien.
Les gouvernements imposaient des politiques globales sur la base d’idéologies et non de faits. Comment proposaient-ils d’indemniser ces citoyens qui souffraient de leurs politiques ?
La capacité d’agir sur son destin est un conte de fées réconfortant. La vie est une série de portes qui ne s’ouvrent que dans un sens. On ne peut jamais faire demi-tour.
Les humains ne sont pas faits pour la lumière sans fin. Les humains ont besoin de leurs ténèbres
Rien ne fait mieux prendre conscience qu’on n’est plus sur Terre qu’exhaler à un prix et inhaler à un autre
Un objet, c’est facile. Si t’en veux un et que t’as assez d’allocation carbone, tu l’imprimes. Les choses ne sont absolument pas spéciales. Pourquoi offrir à quelqu’un un truc qu’il pourrait imprimer lui-même ? Les cadeaux n’ont de spécial que ce que tu as mis comme pensée dedans. Le véritable cadeau, c’est l’idée derrière ce que tu offres. Pour être spécial, il faut que ce soit rare, cher ou que tu te sois beaucoup investi dedans. Une fois, pai a offert du café à vó Adriana, parce qu’elle n’en avait pas bu depuis cinquante ans. C’était rare et cher, ce qui fait deux critères sur trois, mais ce n’est pas aussi bien qu’un gâteau.
La Lune n'était pas un monde, mais un sous-marin. L'extérieur, c'était la mort. Je serais enfermée avec ces gens. Il n'y avait ni loi ni justice, rien que de la gestion. La Lune était la frontière, mais la frontière avec rien. On ne pouvait s'échapper nulle part.