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Critiques de Ian R. MacLeod (74)
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Poumon vert

Beau.



Voilà comment je qualifierais au mieux ce court roman. Je ne connaissais pas Ian R. MacLeod (je ne crois pas qu’il soit de la race des highlanders des films mais on ne sait jamais). La courte bio sur le battant du bouquin le décrit comme un « styliste à la sensibilité hors pair », et effectivement il me semble lu une peinture peinte avec des mots.



L’auteur nous plonge tout habillé dans une étrangeté, sans GPS pour se repérer ; un peu à la mode Zelazny en encore plus singulier. On suit le passage d’une fille de l’enfance à l’âge adulte, Jalila. Elle vient probablement d’un lieu exotique en altitude dont on ne saura pas grand-chose et découvre avec nous cette ville portuaire dont l’étrangeté – je vais souvent employer ce mot– échappe malgré les mots à une nette représentation de l’esprit. Mais la beauté des lieux, de la végétation, des animaux est comme palpable. On comprend que l’on se situe sur une autre planète, dans un lointain futur où l’on peut voyager grâce à des Portails, où l’humanité a essaimé, a évolué et s’est adaptée à différents milieux, a rencontré des races extraterrestres.

Pas de conflits, seulement la vie.



Le monde de Jalila est indubitablement d’influence proche orientale ou maghrébine, musulmane. Mais la religion et les traditions remontent à loin et ont évolué aussi. La vie humaine est féminine avant tout. L’homme est quasiment absent, tout au plus une curiosité. La vie suit son cours comme dans toutes les sociétés ; les femmes s’assemblent dans des polygamies et élèvent des filles. L’auteur décide que la dimension féminine a supprimé la violence. Bien sûr les filles peuvent être jalouses, indisciplinées, en colère mais elles maîtrisent toujours tout cela, créant une sorte de société idéale. Des seuls hommes du roman, on s’attend en revanche qu’ils réagissent avec agressivité. On est assez loin du parti pris de Brian K. Vaughan dans sa série comics « Y, le dernier homme », dans laquelle les femmes s’emparent de toutes les niches comportementales laissées libres par les hommes disparus, les plus intellectuels comme les plus violents.



Livre d’ambiance avant tout, il ne conviendra probablement pas à tout le monde. Au début j’ai cru qu’il ne me plairait pas mais je me suis laissé porté par la vague de son étrange beauté. La rémanence qui en restera dans mon esprit sera douce, comme celle d’un beau tableau. Elle perdurera longtemps.

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Poumon vert

Découvert grâce à une opération de lecture solidaire pendant le confinement, je m'empresse de remercier les éditions le Belial pour cette chouette initiative.



Alors c'est clair, je pense que je n'aurais jamais lu ce bouquin en temps "normal". Du space opéra, genre que je n'ai plus lu depuis l'adolescence. J'ai pourtant apprécié même si j'ai un peu plané pendant ma lecture.



Une mention spéciale pour la splendide couverture que l'on doit à Aurélien Police.



Nous suivons une jeune fille Jalila qui a quitté sa région des hautes plaines de Tabuthal pour s'installer avec ses trois mères dans une ville cotière Al Janb très différente de l'endroit où elle a pu vivre.



Jalila vit sur la planète Habara mais il existe des portails et des planétoports qui permettent de voyager dans les dix mille et un mondes.



Beaucoup d'influences arabes dans ce récit qui incitent à la rêverie et au voyage. Le monde de Jalila est un monde de femmes. Les hommes ont presque disparu. La vie de famille s'organise dans un haremlek: une cellule qui regroupe plusieurs femmes.



La plume de l'auteur est pleine de sensibilité et de poésie. Il pousse l'expérience féminine jusqu'à changer la grammaire, le féminin l'emportant pour une fois sur le masculin. Ainsi lorsque Jalila se promène avec un des rares garçons de la planète, l'auteur dit "elles". Au début, j'ai cru que j'avais mal compris. Et puis finalement j'ai trouvé ça audacieux et cohérent.



Je regrette par contre que le récit soit aussi court car certains concepts ne sont pas développés. Le lecteur est obligé de tâtonner pour deviner ou comprendre de quoi il s'agit. J'aurais aimé qu'il développe davantage.



C'est tout de même une lecture très originale.
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Poumon vert

Poumon vert (Breathmoss) est une novella publiée en 2002 par Ian MacLeod récompensée par le prix Asimov’s Readers en 2003. D’après ma source (www.isfdb.org) elle fait partie d’une série, « Breathmoss Universe ». Il aura fallu 15 ans pour qu’elle soit traduite en français dans la collection Une Heure Lumière de Le Bélial que j’apprécie beaucoup.



Voici une lecture qui m’a laissée perplexe. J’ai eu un peu la même impression quand j’ai lu Terremer d’Ursula Le Guin : très belle écriture riche en métaphores mais je ne suis pas parvenue à m’immerger totalement dans l’histoire. Je pense qu’au début j’ai été distraite par les termes inconnus, ensuite je me suis efforcée de lire « sans y penser ».



Jalila vit sur la planète Habara dans les hautes plaines montagnardes de Tabuthal. L’histoire commence quand elle a 12 ans et qu’avec ses trois mères elle « déménage» pour s’installer à Al Janb une ville au bord de la mer.



Ian MacLeod décrit une communauté entièrement féminine où les hommes sont considérés comme « d’étranges et malheureuses créatures ». Il explore les relations de Jalila avec son nouvel environnement (ses mères, Kalal, Nayra, la vieille tariqa, …) et comment il va influer sur son passage à l’âge adulte avec ses renoncement nécessaires.



À mon sens, l’ambiance orientale n’est qu’accessoire, au final c’est plus une histoire d’adolescente qui cherche sa place dans l’univers.



Pour terminer, je n’ai pas absolument pas compris cette histoire de « mousse respiratoire verte » ?



Je reste avec l’impression d’être passée à côté de certaines choses et je pense que je vais probablement relire ce livre un jour.









Challenge ATOUT PRIX 2020

Challenge mauvais genres 2020
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Poumon vert

"La folie s’empara des fleurs et des insectes. Les couleurs omniprésentes palpitaient en dévalant les falaises jusqu’à la mer étale, frangée de sel, énorme animal vautré au soleil – ou mort, peut-être. Une certaine fraîcheur régnait toujours dans la tentexplo de Jalila, le haremlek était devenu le royaume des hautes tours à vent malqaf, des ventilateurs tournoyants et des profondeurs de puits, mais quitter l’ombre zébrée des moucharabiehs à midi vous donnait l’impression qu’on vous frappait régulièrement sur la tête avec une casserole en fer brûlante. "



Jalila, le personnage principal de ce roman vient de descendre des hauteurs montagneuses et fraîches où elle a toujours vécu en compagnie de ses trois mères pour s'installer dans un petit port. J'ai tout d'abord été très intrigué par ce court roman, au point de relire le premier chapitre. Mon intérêt était grand mais j'avais la sensation de manquer l'essentiel, en partie à cause du vocabulaire inventé qui laissait trop de flou.



Rapidement j'ai pourtant compris que ce monde était décidément bien différent du nôtre : dans la narration le féminin l'emportait sur le masculin. Au point de me demander si le sexe masculin y était présent. En réalité, oui, deux hommes figurent bien dans le récit.Mais je ne souhaite pas en dire plus pour ne pas risquer de gâcher les impressions de lecture des Babélionautes qui liraient cette critique.



L'écriture est vraiment somptueuse. Une grande importance est accordée aux sensations, aux paysages de ce monde étrange. J'ai rarement lu sous une plume masculine un roman si "féminin". Il m'a fait beaucoup penser au meilleur de la SF d'Ursula K. Le Guin, c'est tout dire.
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Une Heure-Lumière, Hors-Série 2019 : Isabel des..

Deuxième texte de Ian MacLeod, encore dans l’univers des Dix Mille et Un Mondes, et encore magnifique.



L’esthétique d’Isabel des Feuilles Mortes est similaire à celle de Poumon Vert. C’est la qualité qui ressort avant tout du récit : une esthétique exotique, nimbée de Moyen-Orient et d’Inde, portée par une plume riche et poétique, qui nous amène ailleurs, dans un endroit où l’on ressent à nouveau le sens du mot « beau ».



A lire cette nouvelle, il semble que les caractéristiques du monde de Jalila découvert dans Poumon Vert – ses racines orientales, sa rareté en hommes – puisse en fait qualifier l’univers humain entier. Nous sommes ici sur Gezira, mégapole insulaire des Dix Mille et Un Mondes, sûrement très loin de Jalila, et pourtant les deux appartiennent clairement à la même culture.

Une différence notable : la prédominance sur Gezira d’Églises qui ont cristallisé dans un essaim de rituels et maintenu actifs les anciens avatars de ce que l’on devait nommer la science. Des Églises tout aussi strictes que celles que l’on connait dans notre réalité. Et c’est l’histoire d’un écart par rapport aux dogmes, sans conséquence à nos yeux, que nous confie l’auteur ; un écart qui multiplie par dix la beauté du tableau qu’il nous dépeint, qui l’anime par la danse et par le chant.

Tout cela est tellement magnifique, utopique, que la réaction des Églises apparaît par contraste d’une violence insoutenable, d’une horreur inouïe. D’une façon que j’ai ressentie comme inique, les Églises vont se réapproprier cet « écart », l’intégrer, le légendifier, me laissant un goût amer, amer mais délicieux, dans la bouche.



En deux textes courts, Ian R. MacLeod se classe parmi les plus belles plumes de mon panthéon personnel. Il est presque dommage qu’il soit estampillé du genre « mauvais » de l’imaginaire. Ce texte paraissant en littérature blanche pourrait attirer un très large public, et ce serait mérité.

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Poumon vert

C’est la critique enthousiaste de JamiK qui m’a fait lire ce roman. Cause partage de beaucoup de BD. SF pas trop mon truc. Avis partagé. J’ai aimé le fait que les femmes soient le ´sexe fort’. D’ailleurs les hommes sont nommés ´elles’. Un feu d’artifice de couleurs et senteurs. Mais pas trop compris ce poumon vert qui s’éjecte de cette jeune fille qui s’installe sur une autre planète avec ses trois mères. Un livre, en tout cas, que je n’oublierai pas.
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Poumon vert

En 2003, « Poumon vert » de Ian MacLeod a été finaliste de plusieurs prix prestigieux dans la catégorie « roman court ». Ce n’est guère étonnant au vu de sa qualité, il aurait d’ailleurs mérité de remporter une de ces distinctions mais c’est Neil Gaiman qui lui a été préféré pour le Hugo et le Nebula avec son « Coraline ».



« Poumon vert » est un roman très singulier qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. Il faut accepter de se laisser porter sans tout comprendre. Au début de ma lecture, j’ai été déroutée, je me sentais un peu perdue puis j’ai lâché prise, je me suis laissée aller et, là, j’ai apprécié. C’est un texte qui doit être ressenti plus que réfléchi, c’est une lecture sensorielle plus que cérébrale. Quand on accepte cette idée le roman devient véritablement envoûtant.



L’intrigue est très ténue. « Poumon vert » joue davantage sur le registre de l’atmosphère. Cela dit, l’histoire est très bien menée. C’est un beau récit d’apprentissage et aussi une superbe évocation de la découverte de l’amour. De nombreuses thématiques sont abordées, parfois juste effleurées, mais le récit reste avant tout centré sur un personnage, Jalila. C’est un personnage magnifique, très attachant, j’ai aimé la voir évoluer, grandir.

Le contexte SF est finalement peu utilisé et pourtant il ne manque pas de corps. Il façonne le récit, il en est l’ossature, tellement naturelle, tellement intrinsèque qu’il s’efface jusqu’à paraître invisible. Avec la planète Habara, MacLeod créé un monde riche et une société dans laquelle il est très intéressant d’être plongée. C’est un monde étrange et pourtant aussi assez familier avec son inspiration arabisante. L’aspect planet-opera de « poumon vert » est très réussi, très dépaysant.



Mais ce qui frappe le plus dans cette lecture, c’est l’écriture, finement ciselée. Il faut d’ailleurs saluer le travail remarquable du traducteur. « Poumon vert » est un récit très contemplatif mais aussi très vivant. Qu’il s’agisse d’un paysage, d’un personnage ou d’une fête, les descriptions sont superbement immersives. Comme je l’ai dit, c’est une lecture très sensorielle. L’écriture poétique et finement ciselée de MacLeod emmène le lecteur dans un tourbillon de couleurs et de senteurs d’une musicalité ensorcelante. Formellement, c’est absolument superbe, « Poumon vert » est un texte d’une beauté bouleversante.



« Poumon vert » est un peu court et aurait pu être étiré. J’aurais beaucoup aimé parcourir plus longuement les paysages enchanteurs d’Habara et rester davantage dans les pas de Jalila. Mais en l’état, c’est une très belle novella qui mérite vraiment le détour.



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Poumon vert

J’ai adoré !

Ce roman démarre dans une ambiance de Fantasy. L’écriture est sensuelle, sensorielle, les couleurs sont mises à l’honneur dans chaque phrase, le roman est court, le style est léché, les mots sont choisis avec délectation. En fait, il s’agit d’un roman de science fiction, un planet opera, mais plus spécialement d’un roman initiatique. L’atmosphère y tient une grande place, on est envoûté dans cette ambiance. C’est aussi un roman féministe, les hommes ont presque disparu, c’est une société essentiellement féminine, la reproduction se fait de manière artificielle. Ian R. MacLeod va imaginer avec une grande crédibilité la découverte de l’amour, la curiosité de la nouveauté, les relations familiales. Il ne cherche pas à tout expliquer, il nous laisse errer et interpréter nous même le passé de ce monde, c’est à nous de construire les allégories selon notre gré (le poumon vert ?). Ceux qui cherchent de la SF bien carrée n’y trouveront pas leur bonheur, pourtant, chaque détail à son rôle, rien n’est laissé au hasard. J'ai remarqué quelques mots superflus dans les phrases, il viennent souvent rajouter un détail visuel qui n'apporte rien à l'histoire, mais tellement à l'atmosphère. Personnellement, j’aime ce genre de roman qui nous emporte sans nous prendre par la main pour autant, il y a une belle place pour la poésie, pour la beauté, pour les sentiments et pour l’émotion. Plusieurs questions restent à notre interprétation, mais pas besoin de plus, l’essentiel est là, celui qui fait de cette lecture un moment d’extase. Un de ces rares romans où l’on se dit en le fermant qu’on le relira certainement un jour.

J’ai lu en début d’année le roman d'Elisabeth Vonarburg, Chronique du pays des mères, le thème est le même, mais j’ai trouvé qu Poumon Vert était spécialement réussi là où l’autre était raté, concision, belle écriture, rythme envoûtant, exaltation des sentiments… Poumon Vert est six fois plus court, et bien plus abouti, pas loin d’obtenir une place sur mon île déserte.

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Poumon vert

Un roman court mais on est très vite immergé dans ce beau récit, difficile à résumer d'ailleurs ! On est dans un monde un peu étrange, où les célèbres récits romantiques mettent en avant deux femmes et non pas un homme et une femme car ici c'est la femme qui a toute sa place et l'homme est quasiment absent. Les enfants naissent donc grâce à la technologie, on voyage par des portails sur d'autres planètes, on monte des animaux-robot...Le début est un peu déconcertant, le temps de comprendre le monde dans lequel évolue Jalila, de culture arabe . Mais c'est clairement fascinant et j'aurai aimé en savoir plus car beaucoup de choses restent vagues. C'est un beau récit que je suis contente d'avoir lu grâce à cette opération gratuite pendant le confinement.

Challenge Mauvais genres 2020
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Poumon vert

Livre lu en ebook.



Deuxième livre que je lis dans cette édition. Les couvertures de chacun sont plus belles les unes que les autres et les résumés très intrigants. Nous devons celle-ci à Aurélien Police. J'en ai quelques uns de cette édition qui patientent dans ma liseuse. Je ne connais pas du tout cet auteur, ce roman court de 67p me permettra de le découvrir.



L'auteur a créé une société matriarcale où le féminin prévaut sur le masculin, même dans la façon de parler des femmes. le monde inventé est super intéressant avec tous ces mots inventés et cette société matriarcale où les hommes apparaissent comme des intrus. Mais il ne se passe finalement pas grand-chose. La fatigue n'aidant pas, les vingt premières pages ont été longues à lire tant c'est compact. J'ai hésité à en continuer la lecture mais ce monde m'intriguait et je voulais savoir où l'auteur voulait nous amener. Au final, je n'ai pas très bien compris son histoire ni où il voulait en venir. La nouvelle est courte mais elle est intense en informations diverses et part un peu dans tous les sens. Beaucoup de choses sont peu explicitées : le poumon vert, la tariqa… le monde créé est trop vaste mais en même temps, trop peu abordé. Des idées sont lancées dans tous les sens mais peu sont suivies jusqu'au bout. C'est dommage car il y aurait matière à faire un roman beaucoup plus long où l'auteur irait au fond des choses. Je ne sais si c'est le format de ma liseuse ou la taille d'écriture qui fait ça, mais le texte était très compact et la lecture assez longue. J'ai mis moins de 6h pour le lire mais réellement 3 jours pour le finir car je ne pouvais lire beaucoup en semaine…



Comme vous l'aurez compris, mon avis est assez mitigé pour ce court roman car c'est un monde qui pourrait être super intéressant mais pas assez approfondi pour l'être totalement. Il y a trop d'idées et d'informations mais pas sur les détails importants : raison du poumon vert, société matriarcale, peu d'hommes, … C'est dommage mais cette édition aura eu le mérite de me faire découvrir un nouvel auteur à l'imagination débordante. Si vous êtes amateurs de planet opera, je vous conseille néanmoins de découvrir ce court roman et son auteur pour vous en faire votre propre idée. Pour ma part, je continuerai sans doute à découvrir sa bibliographie dès que je pourrais.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Poumon vert

Bienvenue sur Habara.



Jalila a quitté les plaines de Tabuthal. Elle et ses trois mères ont déménagé à Al Janb, petite ville côtière. C'est le début de nombreuses découvertes pour Jalila.



Novella agréable à lire. Il s'agit de science-fiction ethnographique, plus précisément de planet opera dans ce cas précis. Nous suivons plusieurs années de la vie de Jalila sur la planète Habara.



L'univers crée par l'auteur est complexe et fascinant. La population est désormais à 99% féminine et les hommes demeurent l'exception. De plus, cette société à une culture d'influence arabico-musulmane, ce qui entraîne l'utilisation de termes arabes et de références aux cultures du Proche-Orient.



L'ensemble est fascinant à suivre. J'ai clairement ressenti l'influence d'Ursula K. Le Guin, l'autrice majeure de la science-fiction ethnographique. Ainsi tous les personnages sont genrés au féminin, société féminine oblige, et une grande importance est accordée à la sexualité.



Bref, j'ai passé un bon moment à découvrir cet univers.
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Poumon vert

Un récit intéressant, dans un futur où il n'y a presque plus que des femmes.

Un peu déstabilisant sur l'écriture au début (tous les personnages sont au féminin, même un mâle on le nomme "elle", une fois ce cap passé, l'histoire se révèle intéressante, dépaysante et gracieuse.



L'auteur a développé cet univers d'une manière peu banale, plein de références à l'Afrique du nord, cette région a certainement inspiré Mr MacLeod, que ce soit les prénoms, les lieux ou les consonances, ce qui donne une sensation de beauté indéniable au décor posé ici.



On aborde également divers thèmes tels que la religion, le don de soi à des causes spirituelles, l'appartenance à un groupe, les liens familiaux, les changements physiques à la puberté, mais aussi l'amour, la découverte du sexe opposé lors de l'adolescence ou encore la jalousie, la perte d'êtres chers et l'amitié, le tout en 144 pages, ce qui en fait un texte riche et intense.



Il fait parti de la collection Une heure lumière de chez Le Bélial c'est donc par définition un texte court, je trouve cela tout de même dommage car sur une taille "roman" l'histoire aurait été bien plus développée, surtout sur l'univers abordé, le thème s'y prêtait vraiment et je suis certain que l'auteur aurait pu en faire un superbe récit.



Voir la chronique sur mon blog :


Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Poumon vert

Créée début 2016 à l'initiative du Bélial, la collection Une Heure-Lumière continue son petit bonhomme de chemin en proposant au lectorat français des textes courts d'auteurs généralement étrangers et primés mais souvent méconnus du public. Autant de critères remplis par Ian R. MacLeod dont le « Poumon vert » fut récompensé en 2003 par le Prix Asimov's (en plus d'avoir été nominé pour les Prix Hugo, Sturgeon et Nebula) mais sans avoir jusqu'à présent fait l'objet d'une traduction. L'ouvrage met en scène une jeune fille de douze ans résidant sur une planète nommée Habara et forcée de quitter ses montagnes natales pour la petite ville côtière d'Al Janb. Un environnement que Jalila peine dans un premier temps à appréhender avant de se laisser griser par toutes les nouveautés découvertes au fil de ses pérégrinations dans la cité. Il y a par exemple ce Kalil qu'elle prend d'abord pour une fille disgracieuse avant de se rendre compte qu'il s'agit (événement d'une rareté exceptionnelle !) d'un garçon. Et puis il y a la tariqa, vieille femme appartenant à l’Église du Portail et ayant voyagé bien au delà de la planète Habara. Enfin, il y a la belle Nayra, courtisée de toutes et pour laquelle la jeune fille entretient des sentiments confus. Trois rencontres qui vont aider ou forcer Jalila à grandir et l'accompagner dans ce glissement parfois douloureux de l'enfance à l'âge adulte.



Ian R. MacLeod fait preuve de beaucoup de sensibilité (notamment pour tout ce qui tourne ici autour de la sexualité), et pourtant je ne suis jamais vraiment parvenue à accrocher à l'histoire qui m'était contée. Non pas parce que la qualité n'était pas au rendez-vous, bien au contraire, seulement il s'agit typiquement là du genre d'univers qui me laisse complètement indifférente. La saison des fusées, les tentexplo, les vaisseaux spatiaux, la ville vivante de Gezira, les portails... : autant de concepts qui donnent davantage de corps à ces « Dix Mille et Un Mondes » mais qui, personnellement, ne me font pas rêver. C'est idiot, sans doute, et ça n'enlève rien à toutes les qualités citées par les lecteurs qui ont apprécié le roman (et auxquelles je souscris pour la majorité), mais cela n'a pas fonctionné sur moi. Malgré cette immersion compromise, d'autres aspects de l'univers de Ian R. MacLeod m'ont beaucoup plu, à commencer par les influences arabes dans lesquelles pioche allègrement l'auteur, que ce soit au niveau du paysage, du mode de vie (architecture, mode vestimentaire...) ou même de la littérature (« Les mille et une nuits »). Le titre de l'ouvrage et la splendide couverture d'Aurélien Police laissaient toutefois entendre que la nature occuperait une place importante dans le récit, or j'ai là encore été un peu déçue (ce « poumon vert » était pourtant un concept intéressant !)



Parmi les bonnes idées que compte l'ouvrage, on peut citer l'originalité constituée par le contexte sociétal dans lequel évolue notre héroïne puisque, sur Habara, les femmes constituent la quasi totalité de la population. Jalila partage ainsi sa vie avec trois mères, réunies en une cellule familiale nommée « haremlek ». Si les hommes n'ont pas complètement disparus de la surface de la planète, ils demeurent relativement rares et sont bien souvent considérés comme des curiosités laides et imprévisibles pour lesquelles on éprouve au mieux de la pitié, au pire du dégoût. Cette omniprésence du féminin prend d'ailleurs une forme très concrète dans le récit puisque l'auteur a fait le choix de modifier le genre de plusieurs noms ainsi que certaines règles de grammaires pour coller au plus près aux normes de sa planète. L'humanité devient ainsi « la féminité », on ne dit pas « un » personnage mais « une », tandis que, lorsque le féminin et le masculin s'opposent dans une phrase, c'est évidemment le premier qui l'emporte. Les termes désignant un comportement ou un état d'esprit négatif sont en revanche toujours au masculin : on dit « un zéro », « un rien », « un maladroit », « un insensible »...). On se fait relativement vite à ces transformations linguistiques qui révèlent un souci de cohérence louable de la part de l'auteur qui réussi assurément son coup.



« Poumon vert » est donc un récit sensible porté par une plume astucieuse qui ne laisse pas indifférente. L'univers est quant à lui relativement riche pour un texte aussi court, même si certains aspects peuvent limiter l'immersion du lecteur peu habitué à ce genre de SF. A tenter malgré tout, d'abord pour l'attachante Jalila, ensuite pour l'originalité de l'écriture et enfin pour la fin, subtile et inattendue (et puis il y a, encore une fois, la couverture d'Aurélien Police !).
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Poumon vert

Ou les quatre saisons d’Habara, l’une des planètes des Dix Mille et Un Mondes.

Un voyage immensément dépaysant dont il aura fallu 15 années standards pour le voir traduire.



Souvent dans le planet opera, du moins dans ceux j’ai lu, l’histoire nous est contée par un narrateur extérieur et humain. Ici non, le monde nous est conté par une adolescente, humaine mais pas tout à fait, à la recherche de son identité après un exil avec ses mères des hautes montagnes désertiques vers la civilisation. Un monde connu pour Jalila, mais qui garde tout de même une certaine étrangeté, les mœurs entre la ville côtière et le village des Hautes montagnes ne sont pas les mêmes.

Ce qui est connu de Jalila nous est inconnu et seul l’inconnu de Jalila nous sera conté, ce qui laisse planer le mystère sur pas mal de points.

Habara, une planète à la mesure du temps différente de la nôtre, médiévale et futuriste, où l’alliance entre vivant (humain, faune et flore) et technologie semble très développé mais où la technologie est peu prégnante et la nature partout. La distinction entre humain, nature et technologie est floue, parfois symbiotique.



Une société matriarcale, non même pas, le mâle y est inexistant, d’inspiration orientale. Un monde aux habitants étranges, melting pot, humain et non humain.

Ian R. macLeod nous peint un monde où l’on perd pied, nos normes n’ayant plus court dans ce dernier, ce qui lui permet de jouer avec nos représentations sur l’islam, l’identité sexuelle et sa norme. Même les genres s’emmêlent entre fantasy et science fiction, même si le récit est de la SF. A chaque page, une imagination à foison, une construction d’univers immense et pourtant un récit qui reste ancré dans l’humain.



Un texte résolument étrange, exotique, réaliste et dépaysant qui nous conte le parcours de vie de Jalila, de ses choix, de son exil et de son intégration aussi et des autres. J’ai beaucoup pensé à Ursula Le Guin durant ma traversée d’Habara.

J’aurais aimé que cette novella soit un roman, le potentiel étant immense et le survol un peu rapide.

Un texte qui demande une immersion totale de votre part et dont la SF vous renversera la tête. Pour ma part, une impression mitigée du fait du choix de l’auteur d’utiliser parfois un vocabulaire inédit sans en donner d’explications, rendant l’atmosphère certes exotique, mais aussi une immersion plus lente.

Un texte dont les sentiments sont assez présents. L’amour et moi étions fâché en littérature, il y a quelques passages dont je me serai passé même si ils ont leur intérêt dans la psychologie du personnage et que la mièvrerie y soit absente. Et cela reste un récit d'initiation.

J’aurais préféré aussi que soit plus développé l’aspect autour de la société féminine décrite par l’auteur : quel impact sur la société ? Mais encore une fois, il s’agit d’un parti pris de l’auteur.

Donc des bémols personnels qui pourront autant vous déplaire que vous plaire.



Ian R. MacLeod est un auteur rare – extrêmement rare en français - donc vous devrez patienter encore une quinzaine d’années avant de pouvoir espérer le relire. Mais mon côté concierge me dit qu’une nouvelle dans le même univers paraitra dans un futur Bifrost.



Critiqué dans le cadre d’une opération Masse critique.
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Poumon vert

De temps en temps, je sors de mes sentiers battus et je m’en vais explorer d’autres Mondes, d’autres Univers, qu’ils soient au sens premier du terme ou tout simplement littéraires.



La collection Le Bélial est géniale puisqu’elle me permet de m’encanailler dans de la SF, sans pour autant entamer des sagas sans fin ou des très longues que l’on n’a jamais le temps de finir (ou alors, on met des années à tout lire).



Comme l’auteur était anglais, cela tombait bien avec le Mois Anglais. Après mon échec de lecture de "Sur la route d’Aldébaran", je me suis remise tout de suite en selle avec une autre novella de cette maison d’édition.



Bardaf, je suis retombée !



Pourquoi ? Déjà, l’auteur invente des mots, parlant d’objets qui existent sur ce monde, mais sans les expliquer. À vous de faire bosser votre imagination pour tenter de savoir ce que c’est et à quoi ça sert (tentexplo, haremlek, tariqa, hayawans, qasr,…).



Je n’ai rien contre le fait de faire bosser mes petites cellules grises, mais si je me plante dans mon interprétation de ces mots, ça la fout mal, non ?



Dommage, parce que ce monde était intéressant à explorer. Imaginez un monde uniquement peuplé de femmes, la violence abolie, où les hommes sont plus que minoritaires et qu’on suspecte toujours d’être violents.



Non pas que je sois en accord avec ces préjugés, mais j’étais curieuse de lire ce que l’auteur allait inventer, développer, mettre en lumière. La société développée a des airs orientaux, certains mots ou phrase m’ont fait penser à des bien connues, pour peu que l’on ait quelques notions culturelles.



Hélas, je me suis perdue dans ce monde, dans les personnages, dont aucun ne m’a vraiment touché.



J’ai juste été intriguée par sa rencontre de Jalila (personnage principal) avec Kalal, le premier garçon qu’elle croise sur cette planète où les hommes sont archi minoritaire (même Greenpeace ne pourrait plus rien pour cette espèce en voie d’extinction).



Sinon, aucun autre moment de la vie de Jalila, qui vit avec ses trois mères, ne m’a emballé, emporté.



Pire, j’ai même une impression fugace que le tout manquait de cohérence, de liant, et je me suis grave emmerdée durant ma lecture (mais je n’ai pas sauté de pages, sauf si je me suis endormie et que je n’ai rien remarqué en reprenant ensuite la lecture de la novella).



Peu de description de la ville, du monde dans lequel ces femmes vivent… Tout est évasif (oui, je sais, 144 pages, c’est peu), je ne me suis accrochée à rien et si je suis allée jusqu’au bout de cette lecture, c’est justement parce qu’elle était courte.



La seule chose que j’ai appréciée, ce sont les petits piques de l’auteur sur ce monde non mixte, composé à 99 % de femmes. Ce n’est pas un monde meilleur qu’un mixte, que du contraire. On pense avoir aboli les vieux travers, mais chassez le naturel…



Un rendez-vous manqué de plus, ce n’est pas la fin du monde, je vais passer à autre chose et oublier ces deux novellas avec lesquelles ne n’ai pas accroché (mais je n’ai pas dit mon dernier mot, je reviendrai vers les novellas de chez Le Bélial).


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Une Heure-Lumière, Hors-Série 2019 : Isabel des..

Une fois de plus, les éditions Le Bélial’ fête l’anniversaire de la collection Une Heure-Lumière, qui est décidément une franche réussite, plutôt unanimement saluée. À cette occasion, c’est un deuxième hors-série offert pour l’achat de deux opus qui est édité.



Un objet publicitaire de très bonne facture

Comme dans le Hors-Série précédent, celui-ci est, et c’est bien normal, un outil au service de la collection. Cela se passe en deux temps : une préface sous forme d’éditorial de la part de l’éditeur Olivier Girard ; et à la fin, le catalogue entier de la collection afin de faire fonctionner à plein la « collectionnite » aigüe de ces petits objets lisibles en « une heure-lumière ». Dans la préface, Olivier Girard ne nous parle plus de l’intérêt du format court, mais bien de l’intérêt de la collection en elle-même ; on frôle les auto-félicitations, mais en même temps les Une Heure-Lumière ont l’air de fonctionner, de trouver un large public et c’est mérité. Le catalogue fait foi, on trouve beaucoup d’anglo-saxons, quelques francophones, mais avant tout beaucoup de textes courts primés de par le monde, et bien peu de déchets. Cela tient inévitablement au choix drastique fait par les éditeurs, mais aussi à « l’enrobage » : l’aspect collection fonctionne d’autant plus quand les couvertures d’Aurélien Police sont toujours cohérentes, signifiantes vis-à-vis du texte et agréables à regarder. C’est une image de marque qui fonctionne encore sur cet opus hors-série.



Une novelette de qualité

Mais cerise sur le gâteau, cet objet d’abord publicitaire recèle un récit court (un peu plus court que les novellas du reste de la collection, les anglo-saxons parleraient peut-être de novelette ; une nouvelle pour nous, simplifions) : Isabel des feuilles mortes, de Ian McLeod (Isabel of the Fall en VO). C’est un texte qui date de 2001 et qui partage le même univers que la novella Poumon vert, publiée par le même éditeur. Nous y suivons donc Isabel, héroïne d’un conte à la fois beau et triste se déroulant à Gezira. Apprentie au service de l’Église de l’Aube, elle a la chance de devenir « Chanteuse de l’Aube », c’est-à-dire religieuse chargée de « chanter » chaque jour le départ et le retour du Soleil. Petite particularité pour elle : alors que rien ne devrait la différencier de ses consœurs, le hasard veut que lors de la cérémonie qui doit la rendre aveugle afin qu’elle se concentre sur sa tâche, elle détourne le regard et conserve la vue. Commence donc un nouvel apprentissage : garder secrète sa capacité à distinguer par ses yeux les gens qui l’entourent. Dans ce monde marqué par ces minarets d’où proviennent les chants des religieuses en transe, dans cette société corsetée, dirigée d’une main de fer dans un gant de velours par cette religion, Isabel se rapproche de façon tendancieuse d’une personne qu’elle vient de croiser grâce à sa position dominante, une jeune fille qui danse au pied du minaret. Pour son bonheur ou pour son malheur ? C’est une belle fable sur les interdits que nous propose ici Ian McLeod, les non-dits sont lourds de sens et le vocabulaire utilisé est d’une précision qu’il ne faut pas louper.



Ce deuxième Hors-Série est encore une fois un bel objet doublé d’une belle histoire qui donne envie d’en découvrir bien plus sur l’univers de Ian McLeod.



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Poumon vert

Quand Frank Herbert rencontre David Brin et Ann Leckie



Cette novella de Ian MacLeod reprend l’atmosphère mélancolique chère à l’auteur, pour nous projeter sur une planète d’une civilisation islamique et quasi-exclusivement féminine du futur. Nous suivons, au fil des saisons, la maturation psychologique de Jalila, ce qui est l’occasion d’explorer un aspect initiatique et des thèmes de société comme la relation entre les hommes et les femmes ou une allégorie de l’homosexualité et de sa place dans la société. Pour autant, cet aspect « social », s’il est majoritaire, n’occulte pas un aspect purement science-fiction assez magistral, surtout via une fin très réussie.



Au final, nous avons affaire à un texte riche, abordable sous de multiples angles, même si son atmosphère, son rythme lent, ses thématiques, son absence d’action et ses longues phases introspectives ne sont pas forcément taillés pour plaire à tout le monde.



Vous trouverez ma logorrhée habituelle (pardon, la version complète de cette critique) sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Une Heure-Lumière, Hors-Série 2019 : Isabel des..

Une laveuse de carreaux, à force de dur labeur, finit par grimper les échelons et devenir gardienne de phare et qui - à cause d'un moucheron collé sur un des réflecteurs - va connaitre l'opprobre.

Tout un programme !



Après un éditorial d'Olivier Girard sur les "craqueurs" - dont j'ai cru qu'il allait chanter les louanges des lecteurs, mais c'est plutôt de celles et ceux qui sont à l'origine du succès de cette collection (on le mesure surtout en voyant le nombre sans cesse grandissant de collections qui fleurissent chez la concurrence) dont il se fera l'écho - nous avons le droit à une nouvelle de Ian R. MacLeod, Isabel des feuilles mortes. Texte qui se déroule dans le même univers que Poumon vert.



Il nous conte l'histoire d'une laveuse de carreaux qui, à force de dur labeur, finit par grimper les échelons et devenir gardienne de phare et qui - à cause d'un moucheron collé sur un des réflecteurs - va connaitre l'opprobre. Mais les légendes étant ce qu'elles sont, son histoire est un peu enjolivé par le talent de l'auteur.



Un monde féminin aux saveurs orientales, où la religion est reine. J'ai beaucoup aimé le fond, critique de la religion, place de la femme, homosexualité, beaucoup moins la forme, très poétique. Cependant, j'ai su apprécier sa manière de rétablir la vérité sur le côté fabuleux du conte, et de nous enchanter en montrant les changements induits par la faute de l'héroïne, le tout en se montrant cruel.



En 2018, nous avions le droit à une interview, pas cette fois, le livre se referme sur le catalogue Une Heure Lumière et laisse entrevoir les futures parutions, et surtout non parution covidienne
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Une Heure-Lumière, Hors-Série 2019 : Isabel des..

En conclusion, vous l’aurez compris, j’adore cette collection Heure Lumière! Hormis une ou deux petites déceptions (rien de catastrophique non plus!), la plupart de mes lectures ont été des coups de coeur et souvent un premier aperçu du style littéraire d’un auteur. Par exemple, en ayant découvert Ken Liu avec sa novella, L’homme qui mit fin à l’Histoire, j’ai lu ensuite son recueil de nouvelles La ménagerie de papier et même reçu pour mon anniversaire son nouveau Jardins de poussière! Je suis complètement conquise par la sélection des textes et le visuel d’Aurélien Police au point que la collection Heure-Lumière a été une porte d’entrée pour découvrir les autres publications du Bélial, notamment la collection Parallaxe qui est également excellente.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Les îles du Soleil

Il s'appelle Brooke . Il est cancéreux à l'extrême, homosexuel, professeur d'histoire à Oxford.

Trois bonnes raisons de refuser l'ordre établi. Car le Royaume-Uni tel qu'il le connaît, en cette année 1940, est une dictature fasciste incarnée par John Arthur. Le grand, le beau John Arthur, l'idole des foules, un type comme tout le monde qui a réussi mieux que tout le monde , sympathique , empathique, terrifiant.

Griffin Brooke, lui, vit dans la nostalgie du passé. Avant la guerre perdue de 14/18. Avant la Grande Dépression qui s'en est suivie. Avant le casernement de son pays, la défiance envers les gens trop faibles, trop différents, trop exotiques. L'époque de ses vacances écossaises avec Francis, le seul amour de sa vie. Et des images de landes, de mer, des images de bonheur lui reviennent, comme ils contemplaient tous deux les Îles du Soleil à l'horizon.

Un tableau bien différent de sa vie présente . Les rendez-vous clandestins avec des hommes violents, honteux, ou juste discrets, comme ce père de famille qu'il ne connaît pas mais qu'il a suivi jusqu'à son domicile, un soir, juste pour entrevoir l'image d'autres bonheurs.

Cet homme dont il ne sait même pas le nom. Et qui, un beau matin, disparaît avec femme et enfant sans laisser d'autre trace qu'une maison saccagée.

Pour Brooke, c'est le déclic. N'ayant plus rien à perdre, plus aucun lien avec ses contemporains depuis que Francis est mort à la guerre, il entreprend un dernier voyage vers les Îles du Soleil .

Qui ont disparu des cartes.



Un roman puissant, une histoire bouleversante contée avec réalisme, malgré sa dimension uchronique. J'ai quitté à regret le vieux Griff, et je pense me lancer dans d'autres œuvres de McLeod car il écrit de façon très agréable.
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