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Critiques de Ignacio Del Valle (49)
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Empereurs des ténèbres

Des ibériques anticommunistes dans l'enfer glacé ( image descriptive facile...) du siège de Leningrad lors de la seconde guerre mondiale. Une enquête policière prétexte à évoquer la division Azul, peu connue, formée de volontaires espagnols engagés auprès des nazis sur les champs de batailles de la seconde guerre mondiale à l'instar de la division Charlemagne côté français.



Cette trame du roman est intéressante car évoque un  aspect méconnu de la guerre, l'engagement de troupes espagnoles pro nazies.



L'enquête policière est par contre plutôt confuse, sur une grande partie du roman, mais heureusement la fin, inattendue, rattrape cette impression de délitement, évitant ainsi de gâcher un bon roman ; ainsi j'avoue ne pas avoir très bien saisi ľutilité  des us et coutumes maçonniques dans la trame du livre...

Un soldat ex-officier retrogradé est chargé d'élucider un puis plusieurs assassinats (ironiquement sur un front de guerre...), en navigant entre luttes intestines de pouvoir entre supérieurs ďobédiences différentes,  au sein de la division et survie au quotidien dans un univers réfrigéré.

L'ensemble des protagonistes sont  antipathiques, égocentrés, manipulateurs, porteurs de lourds secret,  déshumanisés de fait et très réels puisque façonnés par le contexte et l'époque, et la plume sans concessions de Del Valle,  au style et à  la forme sans reproches, rend son œuvre très prenante au final.

Je lirai avec plaisir la suite de l'épopée d'Arturo Andrade suiveur de l'agonie du régime nazi en sa capitale avec "les démons de Berlin".



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Empereurs des ténèbres

Empereurs des ténèbres a de remarquable de faire évoluer le lecteur dans un roman policier au contexte historique très original, celui de la Division Azul.



1941, l’Allemagne déclenche l’opération Barberousse. Franco, sollicité par Hitler, accepte difficilement de déployer une division de volontaires espagnols au côté des forces d’invasion. Cette cohorte composée majoritairement de Phalangistes prendra le nom de la couleur de leur chemise, le bleu, Azul en espagnol.



1943, alors qu’ils sont sur le front de Léningrad, nous suivons l’enquête d’un soldat, ancien inspecteur de police, mandaté par l’état-major pour découvrir l’assassin d’un soldat de la division, où le mystère et le mystique se mélangent.



Ignacio del Valle nous fait découvrir une histoire de l’Espagne méconnue. Abordant les rivalités internes franquistes, l’auteur nous fait évoluer dans cet hiver russe terrible dans lequel notre enquêteur zigzague entre les bombes, les espions et les fous.



C’est un très bon roman que je vous conseille où l’Histoire et le Policier se marient particulièrement bien
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Derrière les masques

La photographe Erin Sohr effectue un reportage dans les rues new-yorkaises lorsqu'une violente explosion retentit à proximité: le restaurant le Samovar, qui appartient à la Mafia Russe vient de voler en éclats. Cet évènement prend une nouvelle tournure lorsqu'Erin développe les clichés pris sur les lieux. Elle y reconnait un visage familier, celui de Viktor, criminel de guerre serbe. Or Viktor est décédé il y a dix ans. Erin et deux policiers du NYPD veulent retrouver sa trace, à New-York, dans les Balkans, à Tel-Aviv, et vont devoir affronter une nébuleuse versée dans la traite des femmes et le blanchissement d'argent.



J'aime lire les romans d'Ignacio del Valle, mais quelle déception avec Derrière les masques. le thème est pourtant passionnant, or il est noyé sous un flot de digressions pas toujours heureuses, de métaphores pesantes, de symboles à répétition.

Je pensais que le titre (Busca mi rostro) était une référence biblique (« Mi corazón ha dicho de ti: Buscad mi rostro. Tu rostro buscaré, oh Jehová ») mais l'auteur se réfère plutôt aux masques que l'on porte au cours de sa vie, à nos identités multiples, et nous assomme avec des notions philosophiques souvent sans lien avec l'intrigue. Idem pour les références culturelles, nombreuses, et pesantes.



Lorsque la protagoniste subit une tentative de viol, le romancier écrit: « Son cerveau terrifié cherchait désespérément comment fuir cette réalité inconcevable dure, humiliante, destructrice, quelque chose qui lui rendrait ses forces cependant que Milo la maintenait plaquée contre le couvre-lit, l'étouffant à moitié, et exerçant le droit dont disposent les vainqueurs depuis les guerres helléniques, depuis qu'Aurélien avait promené à travers Rome la reine de Palmyre enchaînée et que les Russes avaient violé deux millions d'Allemandes: profiter du butin. » Sur 392 pages, c'est looooonnnggggg, et ampoulé. L'ensemble est illisible et j'avais hâte d'en terminer la lecture. Milena ou le plus beau fémur du monde de Jorge Zepeda Patterson, qui évoque également le thème des mafias de l'Est et de l'esclavage sexuel m'avait davantage séduite. Mais depuis, Ignacio del Valle a publié Coronado, un roman historique rédigé à la manière des anciennes Chroniques des Indes, qui est une réussite.
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Les démons de Berlin





Après avoir été plongé dans l'enfer russe de l'hiver 1943, comme soldat de la Division Azul, Arturo Andrade subit le chaos qui règne dans le Berlin de la fin de la seconde guerre mondiale. Les troupes de Staline sont aux portes de la ville, par ailleurs pilonnée par les bombardements alliés. Les civils, affamés, vivent dans la terreur du viol, du pillage, et de la mort.



Les SS ayant eu vent de ses précédents exploits, Arturo est cette fois encore sollicité pour ses talents d'enquêteur. L'un des scientifiques en charge du programme nucléaire allemand est en effet retrouvé assassiné. Le soldat Andrade, resté dans la capitale du Reich pour d'obscures raisons, alors que la plupart de ses concitoyens ont été rapatriés par Franco, va ainsi naviguer dans les arcanes des diverses factions, voire des sociétés secrètes qui, au sommet de l'administration allemande, opposent leurs différences idéologiques.



Comme dans "Empereurs des ténèbres", ce n'est pas tant l'intrigue qui importe, que l'ambiance dans laquelle nous immerge Ignacio del Valle. Il bâtit, avec un juste sens de la tragédie, un vaste théâtre peuplé de personnages complexes, et parvient à rendre toute l'ampleur du climat apocalyptique qui lui sert de contexte.



Le déclin de l'empire construit sur la folie mégalomane de quelques individus s'effectue dans une atmosphère de déliquescence aux accents wagnériens, avec une grandiloquence désespérée mais orgueilleuse.



Dans une ville à feu et à sang, éventrée, décapitée, depuis laquelle se fait entendre le grondement ininterrompu des batteries ennemies, Arturo est sans cesse confronté à l'horreur. Cet homme introspectif, miné par un intense sentiment de solitude, hanté par les démons de ceux qu'il a vu mourir, a pourtant trouvé un peu d'apaisement en la personne de Silke, jeune veuve allemande avec laquelle il entretient une liaison.

Mais les protagonistes qu'il rencontre par ailleurs à l'occasion de son enquête, d'un fanatisme qui confine au mysticisme, ou d'un cynisme cruel, confortent ses désillusions et son dégoût face au pire dont tout homme s'avère capable.



"Les Démons de Berlin" est un roman puissant, d'une parfaite maîtrise, et terriblement oppressant.



A lire... évidemment !
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Empereurs des ténèbres

1943. Offensive allemande sur le front de l'est...

Les plaines infinies, glacées, hostiles, de la Russie...

Une compagnie de phalangistes, la division Azul (volontaires espagnols poursuivant leur croisade contre le communisme aux côtés de l'armée allemande), basée dans la région de Leningrad, subissant le froid, le manque d'hygiène et de nourriture, l'omniprésence de la mort...

Des relations épineuses, voire réellement tendues, entre combattants espagnols et membres de la SS...



Tels sont les éléments qui composent le contexte d' "Empereurs des ténèbres", et qui insufflent à ce récit son atmosphère lourde, angoissante et morbide.

Et comme si cela ne suffisait pas, ces lieux déjà sinistres sont le théâtre d'un meurtre perpétré selon un étrange rituel. Le cadavre de la victime a été retrouvé pris dans les glaces de la rivière Slavianka, parmi les corps également pétrifiés par les eaux d'une dizaine de chevaux. Il a été vidé de son sang, sa gorge tranchée, et une funèbre inscription a été gravée sur sa peau. Arturo Andrade, soldat de la division Azul au passé trouble, est chargé de l'enquête. Gageure difficile, quand le fait de rester en vie un jour de plus est déjà un exploit...



"Empereurs des ténèbres" est un récit fort, dont l'ambiance vous oppresse et vous englue. Les personnages semblent tous hantés par des obsessions ou des névroses ravivées par la présence de la guerre. Sur les origines individuelles de ces angoisses, l'auteur ne s'attarde pas. Il préfère mettre l'accent sur la manière dont elles se manifestent, et dépeindre les luttes intérieures qu'elles suscitent chez leurs victimes.

Le monde dans lequel évoluent les héros est dénué de tout espoir, la justice n'y est qu'un mirage, la frontière séparant le bien du mal s'y révèle mouvante et fragile.



J'émettrai un seul bémol : j'ai trouvé que l'auteur faisait parfois preuve d'une emphase inadaptée à son intrigue, utilisant des métaphores qui m'ont paru éculées et surprenantes, au regard de la qualité de l'ensemble du texte.



Mais cela ne m'empêchera pas de lire la suite des aventures ténébreuses d'Arturo Andrade...


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El arte de matar dragones

Une oeuvre médiévale italienne intitulée El arte de matar dragones, L'Art de tuer les dragons, représentant un héros, une damoiselle en danger et la bête suscite l'intérêt des autorités franquistes. En 1939, le tableau a pris la route de la frontière française lors de la Retirada, comme d'autres oeuvres du Prado, en direction de la Suisse. Ramón Serrano Súñer, le Cuñadísimo (super beauf du Generalísimo) en personne a ordonné que la toile soit retrouvée au plus vite.

Le lieutenant Arturo Andrade, ancien bibliothécaire et traducteur, alors agent cryptographe du SIPM est chargé de mener les investigations et de retracer le parcours de la toile. La République vient de tomber, les pistes sont encore fraiches, mais la quête va vite tourner à l'obsession pour le lieutenant au profil personnel et politique assez nébuleux.



En France nous connaissons déjà Andrade, héros des romans Empereurs des ténèbres (sur le Front de l'Est en 43, voir le film Front de l'Est de Gerardo Herrero) et des Démons de Berlin (Allemagne, 1945). L'Art de tuer les dragons est le premier volet de ses aventures, non traduit à ce jour (Pourquoi? Mystère.)

El Arte de matar dragones est un roman d'espionnage de bonne facture ancré dans le chaos de l'immédiat après-guerre, où l'ombre d'un mystérieux agent double perturbe l'enquêteur. La symbolique de la toile créée par un peintre italien anonyme phagocyte Andrade qui se voudrait héros dans un pays sans honneur, ange gardien d'une jeune fille en détresse, prisonnière non pas d'une tour mais d'un bordel madrilène. Si le roman ne possède pas les qualités des deux suites, lourdeurs narratives, digressions, symbolique qui pèse des tonnes, il se lit quand même avec plaisir. On a hâte de lire le quatrième (et dernier?) volume intitulé Soles negros, dans lequel Andrade, devenu depuis capitaine du SIAEM, retourne dans sa ville natale Badajoz.

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Derrière les masques

A la recherche d'un criminel de guerre en fuite, deux policiers et une photographe affrontent un milieu complexe peuplé de fanatiques, entre La Haye, Tel-Aviv, Belgrade et New York. Viktor, serbe, est pourtant déclaré mort depuis plusieurs années, mais Erin est convaincu de l'avoir aperçu sur un de ses clichés.

J’avais déjà adoré les deux premiers romans de cet auteur espagnol, « Empereurs des ténèbres » et « Les démons de Berlin » où l’on acompagnait Arturo Andrade, officier espagnol de l’ancienne División Azul du front russe en 1943 au ruine de berlin fin 45.

Ses deux premiers étaient passionnants, avec des intrigues, des personnages et des époques complexes. De thrillers historiques qui exploraient des lieux fantomatiques et dévoilaient les secrets de personnages aussi ambigus que fascinants.

Ce nouveau volume est de la même teneur et de la même tenue. Une nouvelle fois Ignacio del Valle nous propose une fresque en noir et blanc zébrée de pourpre, Un thriller psychologique haletant autour de ce que fut la dernière guerre sur le continent européen. A ne surtout pas manquer


Lien : https://collectifpolar.com/
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Les démons de Berlin

Suite irréprochable.



Berlin, fin du IIIe reich.

Avec son héros, del Valle nous invite pour un dernière petite intrigue dans cette atmosphère de fin du monde.



Enquête une nouvelle fois très bien amenée, avec un meurtre théâtral, des personnages et situations fortes, une fin imprévisible.



J'ai adoré le diptyque, et ai même acheté le reste de la série. En Espagnol. Je ne le parle plus, mais promis je m'y remets. Et vous dis si c'est impératif que vous retrouviez vos cours archivés au grenier.

(plus d'avis sur PP)

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Empereurs des ténèbres

Impressionnant.



Premièrement que cet auteur, ce polar et sa suite à minima, n'aient pas connu plus de réussite.



L'intrigue ensuite, ce démarrage avec cette sculpture chevaux et soldat pris dans les glaces. Les instantanés sur l'époque, la division Azul, la guerre sur le front russe, les situations, les portraits, les descriptions.



Le dénouement enfin, bien amené, qui couronne une lecture plusqu'agréable.

"et les clochettes se mirent à teinter". Royal.

(plus d'avis sur PP)







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Empereurs des ténèbres

Enquête criminelle dans le bourbier de la campagne de Russie. Dans cette fourmilière humaine à laquelle se rattache la division Azul, phalangistes venus soutenir les envahisseurs nazis, les investigations du singulier Arturo nous font percevoir les folies de la boucherie en cours.
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Empereurs des ténèbres

Hiver 1943 sur le front de l'est, les phalangistes espagnols de la Division Azul tiennent une position près de Leningrad. Un matin dans la Slavianka gelée un torse dépasse de la glace, un soldat et un sergent constatent que c'est un des leurs qui a été égorgé. La victime porte également gravé sur l'épaule une inscription « Prends garde, Dieu te regarde ».



L'enquête est confiée au soldat qui a découvert le corps, et qui n'est autre qu'un ancien lieutenant de police qui a du partir sur le front après de sérieux ennuis judiciaires.



Arturo va mener une mission semée d'embûches où d'autres meurtres conduiront sur le piste de la franc maçonnerie dans un premier temps. Il devra enquêter sur fond de rivalités entre allemands et espagnols.



Plus que l'enquête elle même qui est reléguée au second plan c'est la vie ou plutôt la survie des soldats perdus dans l'immensité de l'hiver russe que l'auteur a voulu faire découvrir au lecteur. La peur omniprésente des pilonnages incessants de l'Armée Rouge, l'infiltration permanente des partisans, et celle encore plus forte des SS véritables machines à tuer.



L'intrigue se développe très lentement. La plume de l'auteur se révèle riche et recherchée. Mais parfois l'auteur se laisse emporter dans des envolées mystiques et alors le style devient ampoulé.



Un bon roman si l'on veut découvrir une partie de l'Histoire mais le côté enquête se veut décevant.




Lien : http://imaginaire-chronique...
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Les démons de Berlin

Arturo Andrade, le soldat enquêteur d’« Empereur des ténèbres » poursuit sa quête d’un but que lui-même ne connaît pas à Berlin en avril 1945. Histoire, philosophie, action et suspense sont déclinés avec une belle écriture. Notre héros se retrouve encore bien solitaire à la fin. Mais, « Alors, Arturo eut le sentiment d’être pardonné, libéré,ému, embrassé. Et Bach fut le seul mystère » Serait-ce la fin de sa quête après avoir croisé Lucifer en personne accompagné de ses démons, et en être réchappé de justesse ?
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Empereurs des ténèbres

L’ambiance surréaliste de cette enquête dans les lignes allemandes en 1943 sur le front russe est magnifiquement rendue grâce à l’écriture puissante et subtile à la fois de l’auteur. « Il visa soigneusement et pressa la détente. Le coup ne partit pas, il comprit alors pourquoi le Russe chargeait à la baïonnette : son arme aussi avait gelé » Point final. Et je me jette aussitôt sur le deuxième tome…
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Coronado

Les fans d'Indiana Jones se souviennent sans doute de la scène d'ouverture du troisième opus de la saga, la « Dernière croisade », dans laquelle en 1912 dans l'Utah le jeune scout Indiana dérobait puis rendait à des pilleurs de tombes la fameuse croix de Coronado qu' Hernán Cortés aurait offert au conquistador en 1520, avant de la récupérer en 1938 sur les côtes portugaises.



Avec son nouveau roman, Coronado, Ignacio del Valle surtout connu pour sa tétralogie consacrée à Arturo Andrade (deux titres traduits en français, Empereurs des ténèbres et Les démons de Berlin) s'intéresse à ce conquistador qui voyagea à travers le Nouveau Mexique au XVIème siècle.

Coronado, c'est Francisco Vázquez de Coronado, gouverneur de Nouvelle-Galice (Sinaloa et Nayarit ) qui partit vers le Nouveau-Mexique, où il rencontra le frère franciscain Marc de Nice (Marcos de Niza, auteur entre autres de Relation du voyage à Cíbola ) Ce dernier lui parla des Cités d'or - Cíbola- et Coronado partit à leur recherche en 1540 avec 340 Espagnols, autant d'alliés autochtones et un millier d'esclaves.



C'est via les souvenirs vieux de vingt ans du franciscain fray Tomás de Urquiza que del Valle nous plonge dans cette odyssée débutée le 23 février 1540. Nous suivons Coronado à la recherche des Cités d'or, qui parvient à Cíbola où il y a autant d'or que de beurre en branche. A défaut de trésors cachés , il « découvre » en suivant les côtes de la mer de Cortés, ce que l'on nomme aujourd'hui le Nouveau Mexique, puis le nord du Texas, Albuquerque, des paysages grandioses et désertiques, des animaux étranges nommés bisons. La recherche du mythique El Dorado s'est transformée en authentique traversée du désert.

C'est en 1542 qu'il retourne au Mexique avec seulement une centaine d'hommes.



Coronado est un bon roman historique rédigé à la manière des anciennes Chroniques des Indes, par un franciscain humaniste que les massacres de l'expédition plongent dans les souvenirs funestes de l'Inquisition. La mort d'Indiens Otomis, Zuñis lui rappelle les juifs et les luthériens sur les bûchers. Tomás de Urquiza apparaît utopiste comme Marc de Nice, qui fut l'ami de Bartolomé de Las Casas.

Avec cet ouvrage nous réalisons que Coronado, moins connu que les autres conquistadores, effectua l'une des expéditions les plus longues de l'histoire.



Ignacio del Valle nous plonge au coeur de l'aventure et avec lui nous parcourons les chemins recouverts de poussière, assistons à la faim, à la soif, aux attaques humaines et animales qui s'abattent sur la troupe, traversons des villages misérables vidés de leurs habitants par peur de la peste ou des attaques des Indiens tepehuanes. Puis, pour la première fois, nous foulons avec les Européens les grands canyons et rencontrons des wichitas et des apaches. Car des Cités d'or il n'y en avait donc point, mais le récit des grands espaces les vaut bien toutes. Et del Valle le fait avec beaucoup de talent.
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Les démons de Berlin

J’ai lu L’empereur des ténèbres il y a quelques années. Ce ne fut pas une lecture d’un enthousiasme immédiat mais j’avais fini par bien l’aimer. Je trouvais original l’idée de suire Arturo Andrade, de la la division Azul. Vous savez, ces Espagnols qui ont pris les armes pour aider les nazis à baffer les communistes. Là, il s’était démarqué en démasquant un meurtrier en série. Dans ce deuxième tome, Les démons de Berlin, Andrade a quitté le front est et se retrouve à Berlin dans les derniers jours du Reich. La ville est constamment bombardée par les Alliés, les Russes sont aux portes de la ville. Et Ernest von Kleist, un scientifique chargé du programme atomique, est retrouvé mort assassiné. Donc, Andrade est réquisitionné par les Allemands pour aider à résoudre cette affaire et l’ambassade espagnole le pousse dans cette direction, tant pour démontrer son soutien chancelant au Reich que pour profiter des découvertes, s’il y a lieu. Et peut-être la partager aux Alliés pour démontrer sa bonne volonté…



J’ai bien aimé «déambuler» avec Andrade dans Berlin chaotique, en ruine, quelque peu apocalyptique. Une vision d’enfer ! L’auteur Ignacio Del Valle a réussi à rendre cette ville réaliste, avec moults détails, allant de la chancellerie du Reich au zoo. (Peut-être pas autant que Philip Kerr et sa Trilogie berlinoise, mais presque.) On peut même croiser quelques personnages importants du régime nazi. Mais attention, ce n’est pas un voyage touristique, c’est une guerre horrible et Del Valle n’épargne pas ses lecteurs. Des réfugiés arrivent de l’est avec des histoires terribles, beaucoup cherchent à fuir encore plus loin, ceux qui restent survivent difficilement. Aussi, l’enquête sur l’assassinat de von Kleist est plutôt réussie, développée comme un thriller, les chapitres se terminant sur une note dramatique de suspense. Et il y a de l’action à volonté, surtout à partir du moment où les Russes atteignent la banlieue.



Malheureusement, quelque chose dans Les démons de Berlin n’a pas autant opéré pour moi. Ça a peut-être à voir avec le fait que l’intrigue se complexiait un peu trop à mon goût. L’enquête criminelle, celle sur la mort de von Kleist, se perd dans ce qui devient un roman d’espionnage. Ça aurait pu être positif si ça avait été plus clair ; à un moment, je ne savais plus ce après quoi Andrade courait. Et, à partir du milieu, l’investigation tournait en rond, l’intrigue semblait s’enliser et, moi, je commençais à m’ennuyer. Peut-être quelques longueurs ? À cela s’ajoute son histoire d’amour pathétique avec une Allemande. C’est un peu comme si Ignacio Del Valle avait en tête une grande fresque mais Les démons de Berlin donne plutôt l’impression de partir dans toutes les directions. Au final, ces éléments m’ont agacé mais pas suffisamment pour me détourner de ma lecture. Je suis encore intéressé par les aventures d’un Espagnol pris dans une guerre allemande et, si un autre tome sort, je crois que je le lirai.
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Les démons de Berlin

Berlin, 1945. La ville peu à peu s'anéantit dans le feu et les bombes. Les Russes approchent, précédés de rumeurs de pillage, de meurtre et de viol. Le grand rêve inhumain du Troisième Reich s'apprête à s'effondrer. Dans cette apocalypse en devenir, Arturo Andrade, ancien de la División Azul désormais dissoute, a choisi de rester, fasciné par le désastre en devenir, investi aussi de deux missions. Pour l'ambassade espagnole : renseigner. Hitler a-t-il encore une chance, ou la diplomatie doit-elle pour de bon se tourner vers les Alliés ? Pour les autorités allemandes : élucider. Le corps d'un savant de renom vient d'être retrouvé à la chancellerie, poignardé sur une grande maquette de Berlin. On suspecte un commando américain infiltré, qu'il faudrait retrouver, mais dans ce contexte les jeux d'alliance sont plus complexes que jamais. Les fidèles indéfectibles, modelés jusqu'au fond de l'âme par la propagande du régime, ceux qui mourront plutôt que d'abdiquer, sont faciles à reconnaitre - mais les autres, tous les autres, que ne feraient-ils pas pour sauver leur peau, leurs proches, leur pays ?

Seulement, se murmure dans l'ombre ce mot : Wunderwaffe, l'arme miraculeuse promise par Goebbels, qui pourrait anéantir l'armée russe, renverser la situation, assurer la victoire. Le savant mort à la chancellerie travaillait justement là-dessus, il a certainement été tué pour ça... mais pourquoi et par qui ? Cette promesse ultime de victoire n'est-elle qu'une illusion ou faut-il la prendre au sérieux ? Jusqu'où pourront aller les Furies, les démons du chaos qui étendent leurs ailes noires sur Berlin ?



Les Démons de Berlin est de ces romans où l'intrigue criminelle, bien que tout sauf inintéressante, vaut surtout pour ce qu'elle permet d'évoquer. Cette ambiance de ville en guerre, ravagée, où tout se délite peu à peu, les bâtiments, les hommes, les repères, les espoirs, de plus en plus fascinante à mesure que se précise l'apocalypse. Cette grande tragédie de l'histoire, mille fois répétée : la chute de quelque chose qui s'est voulu immense et s'effondre à la profondeur de sa démesure. Une réflexion très intéressante sur les ressorts et la banalité du mal, l'éternelle dualité du désespoir et de l'illusion, les outils fabuleux qu'y trouve la manipulation politique, les ferments du fanatisme, la difficulté immense à trouver sa voie face à la tentation du nihilisme... L'intrigue criminelle se perd un peu là-derrière, oui, c'est voulu et c'est tant mieux, c'est ce qui donne au roman sa profondeur et sa force percutante.
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Empereurs des ténèbres

Remarquable ! C'est un roman qui nous entraîne dans l'URSS glacée de l'hiver 1943, au sein de la Division Azul. Ignacio del Valle imbrique avec facilité la petite histoire dans la grande, soit la recherche d'un tueur en série au coeur de la débâcle attendue de l'armée allemande et des fanatiques espagnols. L'intrigue est prenante, le décor est réaliste, et ce que j'ai préféré, ce sont les personnages : des saletés de phalangistes et franquistes, mais d'abord des hommes, portant en eux toutes les nuances de l'humanité. J'ai bien aimé la façon dont l'auteur m'a fait éprouver de l'empathie, parfois même de la sympathie, pour eux -malgré moi. En outre, j'ai appris beaucoup de choses -mais sans que ce soit barbant- sur les rivalités entre alliés fascistes. Ce roman est donc très riche, tant sur le plan littéraire qu'historique, tout en maintenant son suspense jusqu'au bout. Brillant.

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Empereurs des ténèbres

Quelque part près de St-Petersbourg, en Russie, embourbés dans la neige, quelques dizaines de milliers d’Espagnols se battent pour le 3e Reich. C’est la division Azul, venue prêter main forte aux Allemands. Cette division est composée à moitié de soldats d’expérience, quand à l’autre moitié… disons qu’elle est composée de volontaires, c’est-à-dire d’un peu n’importe quoi, incluant des éléments peu désirables. Franquistes, phalangistes et communistes, les ennemis d’hier, se retrouvent réunis dans un même combat. Assez original comme « décor ». Avant de lire cette histoire, je ne savais même pas que des Espagnol s’étaient battus aux côtés des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est là que se dévoilent les Empereurs des ténèbres.



Et c’est un étrange mélange que ces soldats espagnols au sang chaud et ces officiers de liaison allemands très droits et professionnels, bien équipés et ayant toujours une tenue impeccable (un peu stéréotypé mais bon…). Et que dire des Russes. Pas les communistes ennemis qui canardent et mitraillent tout ce qui bouge, non, on les voit à peine ceux-là. Je fais référence aux simples villageois des environs, des paysans déguenaillés et des prostituées voluptueuses que les soldats fréquentent… de bons vivants eux aussi.



Mais, au milieu de cet enfer, c’est l’ennemi intérieur que l’on craint : un soldat est retrouvé mort. Pas une victime d’une balle perdue, non, un crime odieux perpétré avec préméditation. C’est alors qu’entre en scène Arturo Andrade, que l’on charge de l’enquête. Mais, pour trouver la solution à cette énigme, il doit fouiller dans le passé de quelques uns de ses frères de combats, se mêler à certains dans leur dur quotidien et surtout bien manœuvrer entre le commandant et colonel, et les officiers de liaison allemands.



Le titre énigmatique, Empereurs des ténèbres, laisse entendre des éléments surnaturels, à tout le moins sombres et gothiques. C’est peu le cas, même si on fait parfois allusion à la franc-maçonnerie et autres saint frusquin. L’intérêt réside essentiellement dans le fait mener une enquête en pleine Seconde guerre mondiale, et en plus dans cette unité spéciale de la division Azul. C’était nouveau, rafraichissant. Et horrible en même temps. L’enquête en soi n’est pas enlevante et Arturo Andrade, même s’il a un passé trouble, ne se démarque pas particulièrement. J’ai remarqué qu’Ignacio Del Valle avait écrit une suite à ses aventures, j’espère qu’il saura rendre son personnage plus attachant. Au moins, il y avait suffisamment d’actions et de suspenses.
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Empereurs des ténèbres

La campagne de Russie, la division Azul volontaires franquistes espagnols partis combattre aux côtés des Nazis. Sur le front c'est l"enfer les attaques russes font des centaines de morts. Mais dans ce monde de désolation plusieurs soldats espagnols sont assassinés. Malgré la situation une enquête est menée par les autorités. Le chargé de l'enquête va finir pas trouver l'assassin. Roman bien ficelé de part l'intrigue mais aussi par le contexte historique.
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Empereurs des ténèbres

Un ouvrage dense et captivant qui tout en suivant le fil d' un roman policier tient plus du roman historique.

Nous sommes durant l' hiver 1943 sur le front de l'est proche de Leningrad, au côté de l'armée allemande combat la División Azul, une division de soutien espagnole composée de militaire proche du pouvoir franquiste, de membre de la phalange et d'autre plus ou moins désignés volontaires. Un matin un soldat est découvert égorgé, le corps pris dans la rivière gelée une phrase gravé au couteau sur son épaule, premier meurtre d' une bien étrange série.

C'est ainsi que débute le premier ouvrage consacré à Arturo Andrade, un personnage au combien attachant apportant sa propre part de mystère. L' écriture est particulièrement soignée et agréable elle souligne tant l'atmosphère pesante et froide que le champ de bataille avec ses morts mais aussi les fraternisations d' un instant.

Une intrigue pleine de rebondissements de fausses pistes et de détours mais qui fortuitement et curieusement nous donne presque l' impression d'atténuer l' horreur de la guerre.

Une excellente lecture.
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