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Critiques de Ines Benaroya (51)
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Bon genre

Claude est une femme parmi d'autres, un mari, une fille née d'un précédent mariage, une jolie maison, un boulot agréable, tout irait bien pour elle si elle ne se posait pas des questions sur son identité et le sens de tout cela. Lorsqu'elle s'installe à la terrasse d'un café parisien, elle s'essaie à une scène semi érotique afin d'attiser le regard de l'homme assis en face. C'est que pour Claude, être une femme n'est pas si simple. Lorsqu'il faut préparer les repas, nettoyer la maison, faire les courses, être la mère, l'amie, l'amante de son mari, elle peine à se retrouver et à être pleinement épanouie. D'une scène aux abords de la séduction devant une tasse de thé, Claude va tester un nouveau genre, c'est comment d'être un homme ?

Un fantasme que j'avoue habiter depuis longtemps en moi pour le simple plaisir d'assembler la partition parfaite d'un homme après avoir vécu dans un corps de femme. L'idéal pour être séduit comme on en rêve, compris comme on l'attend. Pas une mince affaire dans ce monde décalé entre les hommes et les femmes.

On a ici affaire à un roman ultra féministe, la femme est en effet à l'honneur, un vrai déballage qui renverse les clichés, qui bouscule les codes et imagine une femme avec un pénis ou un homme portant un enfant, oui, oui, ça décoiffe, ça détonne. Un roman déroutant, plutôt bien écrit, bien pensé, original et plaisant. La seconde partie m'a beaucoup plus attirée, sous la forme d'un road-movie, Claude va faire la route avec une camionneuse, elle verra du pays et surtout redessinera le monde avec Ricky aussi désopilante que sensible.



Un roman bon chic bon genre, rempli de séduction, d'érotisme et qui donne la part belle à toutes les femmes.





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Quadrille



Selon la définition du Larousse, Quadrille :

1. Nom donné vers 1820-1825 à la contredanse.

2. Ensemble des couples de danseurs, en nombre pair, qui exécutaient cette danse.

3. Air sur lequel elle se dansait.

4. Echelon initial dans la hiérarchie du corps de ballet de l’Opéra de Paris.

5. Groupe de cavaliers évoluant dans des carrousels.



Thibault, le nouveau compagnon d’Ariane, a voulu lui faire une surprise pour son anniversaire en l’emmenant sur une petite île du Péloponnèse pour quelques jours. Un endroit qu’Ariane connait bien pour y avoir passé cinq ans plus tôt l’été avec sa famille, jusqu’au drame.



Tout avait commencé lorsqu’Ariane avait fait la connaissance de Viola sur le port. Elle avait été attirée par sa grâce, son aura, sa beauté. Avec son époux Pierre et leurs deux enfants, ils font bientôt la connaissance de Salva et de ses deux enfants. Rapidement ils deviennent inséparables, à un tel point que bientôt Ariane et sa famille sont accueillies à demeure dans leur maison du Photographe sur le littoral. Pourquoi une famille si ‘normale’ se voyait-elle invitée par des gens si peu conventionnels, un peu bohème, mais au combien électrisants ?



Peu à peu le doute s’insinue, les corps s’enflamment et laissent parler leurs pulsions. Que cachent les apparences, les mensonges, qui manipule qui ?



L’auteur nous raconte à sa façon l’histoire d’Ariane qui déroule lentement son fil dans ce labyrinthe des sentiments d’où personne ne sort indemne. Cette revisite du mythe pourra probablement en déranger plus d’un. La présence du docteur , moteur principal pour accentuer la façon dont l’héroïne joue avec ses fantasmes, m’apparaît bien artificielle. J’ai eu le sentiment que Ines Benaroya en faisait à la fois trop et pas assez, au final cela donne un roman qui se veut provocant mais est bien lisse.







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Quadrille

« Le désir vit sa propre vie, Cet été là, il me choisit .C'est mon heure de gloire. Pour que cela ne cesse jamais , je fais tout ce qui est possible.Je fais n'importe quoi.

Le désir est un fruit qui ne se partage pas » ..



«  Nos regards haineux se croisent et la vérité se dresse , ignoble, sur la terrasse au dessus de la mer écrasée par la nitescence du soleil . Je sens mon visage se décomposer. Les masques tombent et le mille feuille trompeur s'éparpille aux quatre vents , mettant à nu notre véritable nature .L'homme est un chien pour sa femme —— et réciproquement » .———



Deux extraits de ce roman psychologique incandescent , à l'ambiance ensoleillée , radieuse , —— des vacances de rêve sur une île grecque—— qui sonne comme un thriller , où la TENSION NARRATIVE est extrême , Ariane, pianiste , Pierre son mari , les deux enfants Guillaume et Jeanne , une famille conventionnelle —— somme toute —— las ! Ils vont tomber dans un piège attractif grossier, la rencontre avec la famille Sainte - Rose , Viola , astrophysicienne , Salva , son mari et leurs enfants . Une famille mystérieuse ,bohème , fantasque , au charme hypnotique .

Ils les accueillent dans leur magnifique maison, mais les apparences sont trompeuses :

L'auteure donne la parole à l'une des protagonistes : Ariane , un jeu dangereux de séduction va se nouer sous le soleil écrasant de la Grèce : fascination, effroi, masochisme , Ariane se fait dévorer par son désir bien au delà de la sexualité : désir d'être regardée , admirée et de se regarder soi —même ...Ariane devient effrontée, époustouflée .....



Peut - on échapper à ses choix? Quels sont donc les manques , les failles d'Ariane?



Mer , soleil , parfums sauvages , faiblesse des corps, fourberie, perversion....

Manipulations, sorties , balades en bateau, sensations confuses ....



C'est un roman brûlant , incandescent, vénéneux où le jeu de la séduction , l'emprise , le sexe , le ballet des corps feront exploser une famille , blessures physiques et intimes , personne n'en sortira indemne ....



L'auteure met en relief le désir féminin d'Ariane , cette danse brûlante impétueuse , sans retenue ,impitoyable qui l'égare, lui fait brûler les ailes . ....

Le style est tendu, saccadé , allers et retours entre passé et présent , , chapitres courts , nerveux, l'écriture est de toute beauté , vraiment .

Le choix peu habile de mélanger deux histoires ( celle du docteur Fersen ) dont je ne dirai rien nuit un peu à l'ensemble ...

Pourquoi ajouter cette histoire?



Un roman généreux et ensoleillé malgré les jeux dangereux —- à l'écriture travaillée , fine , une analyse des sentiments subtile malgré la fièvre des actes !

Une danse fascinante où se confondent effroi et fascination, explosion , le temps d'un été ..... ou d'une VIE !

Ce n'est que mon avis ,bien sûr ,,je ne connais pas l'auteure .
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Quadrille

Plein soleil



Sur cette île grecque, Ariane, son mari et ses deux enfants passent des vacances de rêve jusqu’au jour où ils font la connaissance d’une autre famille. Le quatrième roman d’Inès Benaroya est un drame sous haute température.



«Comment s’est achevé l’été des Sainte-Rose? Je ne vais pas me dérober. Je vais tout raconter. Lorsque j’aurai mené le récit à son terme, je rouvrirai les yeux et mes souvenirs sombreront enfin dans l’océan de l’oubli. Mais ne soyez pas dupes. Sur le passé, on ne peut que se pencher, en ramasser les morceaux et tenter de les recoller. Questionneriez-vous Pierre, Viola, Salva ou les enfants, ils vous livreraient une autre histoire.» Ariane, la narratrice de ce roman incandescent, va nous donner sa version des faits qui ont fait basculer son couple, revenir sur ce séjour sur «la plus belle île grecque» qu’elle retrouve avec Thibaut, son nouveau compagnon.

En parcourant le chemin de terre qui serpente à flanc de colline, il est bien loin de se douter de ce qui s’est joué là, car Ariane n’a rien dit de cette histoire. Il faut dire que d’un commun accord, ils ont choisi de ne pas ressasser leurs rancœurs pour rester comme neufs. Mais revoir les lieux où s’est joué le drame, revoir la «maison du photographe», c’est forcément retrouver des sensations, des images, des émotions. Impossible alors de se soustraire au passé, même si elle a imaginé pouvoir tirer un trait sur ce «bel été».

Car avec Pierre, Jeanne et Guillaume les jours heureux s’écoulaient paisiblement dans ce paradis sur terre. Quand ils ont croisé le chemin des Sainte-Rose, ils ont été ravis de nouer des liens avec ce couple charmant, d’être invités dans leur superbe propriété, de partager leur intimité.

Inès Benaroya qui dans Bon genre, son précédent roman, explorait déjà les limites qu’un couple pouvait s’autoriser (ou pas), va ici jouer des codes de la séduction, de ces frontières que les circonstances rendent plus poreuses. Quand, à l’occasion d’un dîner un peu arrosé, on se laisse aller à quelques confidences, quand on s’autorise quelques gestes, quand on laisse le désir prendre le pas sur la bienséance: «Le désir vit sa propre vie. Cet été-là, il me choisit. C’est mon heure de gloire. Pour que cela ne cesse jamais, je fais tout ce qui est possible. Je fais n’importe quoi. Le désir est un fruit qui ne se partage pas.»

Inès Benaroya, d’une écriture toute en subtilité, suggère bien davantage qu’elle ne dit les choses, s’intéresse davantage aux troubles, à la psychologie de ses personnages qu’elle ne décrit les faits. À tel point qu’il devient bien difficile de préciser quand et comment les choses ont dérapé. Et encore plus difficile de dire à qui il faut attribuer la faute. Toujours est-il que les frontières ont été franchies et que plus rien ne sera comme avant. On retrouve dans ce livre la même insouciance méridionale, la même caresse du soleil sur les peaux cuivrées et la même fièvre que dans «Plein Soleil» de René Clément. Pour un peu, on entendrait la musique de Nino Rota. Cette beauté qui rend la souffrance encore plus insupportable.




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Bon genre

Inès Benaroya nous propose avec «Bon genre» un roman qui casse les codes en mettant en scène une femme qui se comporte comme un homme. Qui s’offre du sexe sans états d’âme, qui jouit de son pouvoir… À la fois cru et jubilatoire!



C’est l’histoire d’une femme qui a réussi. Un gros salaire dans une grande entreprise, des missions d’importance, une voiture de fonction. Elle est même quelquefois invitée par son patron sur son yacht. Une belle maison, un mari conciliant, une fille bien sage. À moins que leur couple soit déjà usé, maintenant qu’elle atteint la quarantaine.

Et c’est là que le bât blesse. La vie de Claude est trop lisse, trop prévisible, trop minutée. En s’accordant le droit de prendre un verre à la terrasse d’un café, elle se laisse aller à aguicher un homme en écartant les jambes pour lui monter ses sous-vêtements rouges. En se levant, ce dernier lui laisse un court message «J’ai aimé ce que vous m’avez offert. À demain».

Commence alors le début d’une double-vie pour Claude qui va profiter de quasiment tout son temps libre pour s’offrir du sexe. Du sexe sans sentiment, un peu à l’image du projet Prométhée qu’elle est chargée de suivre, fermer une usine centenaire avec deux cent employés, sans oublier les sous-traitants pour la santé financière du groupe. Côté sexe aussi, elle se trouve un nom de code, Crystal, la femme entreprenante qui va à la chasse aux hommes comme le ferait un homme. Un moyen de se sentir forte, libre. Et faire voler en éclats les règles de bienséance qui l’enserraient dans un carcan bien trop serré à son goût. C’est cru – forcément – mais c’est le reflet de cette boulimie qui va entraîner petit à petit Crystal à prendre davantage d’importance que Claude. Au point aussi de creuser le fossé qui la sépare de son mari, de sa fille, de sa mère ou encore de son amie. Mais peut-être est-ce le prix à payer pour gagner son indépendance?

Avec une parfaite maîtrise de la tension dramatique et une bonne dose d’humour, Inès Beneroya nous offre une réflexion acide et survitaminée sur les codes du genre, sur la place de la femme, sur la notion de pouvoir dans un couple. Quand une équipe de journalistes vient faire le portrait de la businesswoman qui a réussi, Claude se prête volontiers au jeu. Mais après avoir répondu aux questions, elle se met à écrire l’interview alternatif, répondant à des questions telles que «Est-il facile de donner son corps à des inconnus?» ou encore «Pouvez-vous nous faire partager votre état d’esprit? Ce qui vous passe par la tête à ces moments-là?»

Les réponses pourront vous surprendre, mais elles sont dans la droite ligne de cette initiative aussi périlleuse qu’exaltante, aussi risquée que salvatrice. Au point d’oublier Crystal pour faire naître la vraie Claude. Qui vous surprendra sans doute encore davantage!


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Bon genre

Un roman déroutant. La vie de Claude ? Une autoroute, plein gaz et plein phares. Femme d’affaire efficace, épouse modèle et mère méritante. Un jour, elle met le clignotant au hasard, elle prend un chemin audacieux, elle envoie un signal fort et réjouissant (qu’on ne dévoilera pas ici). D’aucuns appelleraient ça un écart de conduite. Pour Claude, c’est le début du renouveau. Le livre d’Inès Benaroya est l’odyssée intime d’une femme qui renoue avec sa vie, ses désirs et sa vraie nature. Elle le raconte avec retenue mais sans pudeur. Oui, c’est possible ! En bousculant les codes du genre, en se mettant dans la peau d’un homme, en faisant fi des sexes pour ne retenir que l’urgence du corps. C’est le miracle paradoxal de ce livre, indispensable antidote aux atermoiements misogynes de Houellebecq et à toute cette littérature dite « pour femme » qui s’englue dans la niaiserie. « Bon genre » est chic et choc, un coup de griffe ou plutôt, un coup d’ongle, finement verni. À souligner la deuxième partie de ce roman, road movie moderne qui rejoue Thelma & Louise avec une camionneuse émouvante et irrésistible. J’ai été bluffée par ce roman. Pourtant, le point de départ avait de quoi me faire craindre le pire (du convenu et de la banalité) : une femme dans la force de l’âge qui trompe son mari. Grâce au talent de l’auteur, on s’immisce aisément dans la psyché de cette femme, Claude, naufragée volontaire de son existence parce qu’avide d’une liberté absolue et qui donc, ne tolère pas le compromis. C’est quand on a tout perdu, quand il n’y a plus rien à gagner que la liberté s’impose. Le grand consentement du détachement et de l’abandon. « Bon genre » est le pendant romanesque de l’indispensable éloge de la fuite d’Henri Laborit. Un roman fort et féminin donc, une grande et belle surprise.
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Quadrille

Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Une fois de plus un roman qui ne retient pas du tout mon attention.



Cela ne fait pas longtemps que Thibaut et Ariane sont ensemble, pour son anniversaire ce dernier lui offre un voyage en Grèce. Il ne connaît rien d'elle et inversement.



" À nos âges, on se trimballe forcément des casseroles, je n’ai pas envie de ressasser mes rancœurs, avait-il ajouté, être avec toi comme neuf, qu’en penses-tu ? "



Ainsi ils avaient décidé de partager que l'essentiel.



Seulement ce voyage en Grèce réveille les démons d'Ariane. Nous allons découvrir très lentement, entre les récits du présent et ceux du passé, ce qui s'est passé il y a cinq ans entre ces deux couples Ariane et Pierre son mari à l'époque, leurs enfants Jeanne, Guillaume et Viola et ce couple particulier Saliva sur cette île en Grèce. Une amitié ? Étrange.



Je n'ai pas trouvé limpide la lecture, les personnages ne m'ont absolument pas émue. Malgré une petite intrigue soutenue au fil des pages, elle n'a pas retenue ma curiosité. A grand regret une fois de plus.

#Quadrille #NetGalleyFrance
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Quadrille

Je remercie Fayard pour l'envoi, via net galley du roman : Quadrille de Ines Benaroya.

Thibaut et Ariane sont ensemble depuis peu quand il décide d'offrir à sa compagne un voyage sur une île grecque. Ariane ne dit rien mais elle connait cette île.

Quelques années auparavant, Ariane a passé des vacances de rêve sur cette même île en Grèce avec son mari et leurs deux enfants. Ils ont fait la connaissance de Viola et les siens.

Les deux familles se sont liées d'amitié mais bientôt l'été a révélé ses démons, faiblesse des uns et fourberie des autres - à moins que ce soit l'inverse.

Quadrille est un roman dont nous découvrons l'histoire au fur et à mesure. Nous faisons d'abord connaissance avec Ariane et son nouveau compagnon avant de comprendre peu à peu, par des retours en arrière, son histoire sur cette île et son trouble quand elle y retourne.

Ce roman est intéressant toutefois j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire et j'ai eu des difficultés à apprécier les personnages.

Je n'ai pas réellement été touché par ma lecture, j'ai quelque fois eu l'impression de passer à coté et d'être un peu une voyeuse.

Je ne peux pas dire que j'ai détesté ce roman ce serait mentir ; mais je ne peux pas non plus dire que j'ai adoré. En fait, mon avis est assez mitigé et je ne suis pas certaine d'en garder un grand souvenir.

Je le conseille malgré tout car il n'est pas désagréable à lire, à vous de voir s'il vous tente ou pas :)

Ma note : trois étoiles.

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Quadrille

#Quadrille #NetGalleyFrance



Le résumé m'a attiré, le sujet intéressé et le début captivé par les promesses de suspense et d'infos qui allaient être distillées petit à petit !



Rien à dire sur la qualité d'écriture, elle est très agréable et captivante mais les personnages ne m'ont jamais touché, des portraits sans reliefs !



J'ai commencé à tiquer et à être un peu désenchantée c'est à l'apparition du dentiste et surtout de sa première lettre ! Qui est-il ? Pourquoi il agit ainsi ? Pourquoi à ce moment ? Pourquoi envers Ariane ? Et pourquoi tout court ? Quel intérêt ?



La suite de ses demandes n'a fait que faiblir mon intérêt sur le sujet initial qui d'ailleurs a commencé à perdre de la saveur au fur et à mesure de l'avancée dans l'histoire. Rien n'est vraiment dit ni expliqué pour qui que ce soit et c'est bien dommage !



Quant au dénouement... tout ça pour ça ??? Ce n'est pas agréable de plonger et de s'apercevoir plus bas que la piscine est vide !
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Quelqu'un en vue





Avec son premier roman La Remise une chef d'entreprise quinqagénaire, Inès Benaroya,avait rencontré un beau succès en 2014. Normal que tout juste deux ans après elle se rééssaie au roman avec ce Quelqu'un en vue, sorte de Fenêtre sur cour mais en plus français et plus intimiste.



On y suit Vincent, un homme tout juste sorti de prison, s'installe dans un appartement. et qui va vite avoir une obsession , celle de Valeriane, sa voisine d'en face qu'il va épier, et cela, jusqu'à l'obsession.



Cette rencontre improbable un ancien repris de justice et une femme enfouie dans les carcans sociaux va suivre le déroulé de trois parties distinctes, dont seule la dernière trouvera une certaine sérénité.



En plus du chef d'oeuvre de huis clos d'Hitchcock, on pense aussi pas mal au Monsieur Hire de Simenon adapté génialement par Patrice Leconte en 1988 pour ce huis clos séparé par des fenetres et des cours d'immeubles.



Pörtée par une écriture visuelle et sans fioritures, ce roman doux amer qui fait se croiser deux vies en quasi huis-clos, deux vies qui semblent en bout de course possède certes un canevas attendu, mais offre un plaisant moment de lecture...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans la remise



Dans la remise du jardin

Jean, l'enfant lutin

Hallucination d'Anna.



Dans son ventre la graine de la folie

Les manques du passé, les non-dits

Les errances d'Anna.



Voilà un premier roman, prenant par son étrangeté, fiévreux, très bien écrit.



Anna, 48 ans, vient de perdre sa mère, si peu mère, Ava, qu'elle voudrait effacer, renier, mais son esprit s'obstine à lui rappeler le passé si douloureux.Elle n'a pas été désirée par Ava, très jeune à l'époque et voulant continuer à être libre.Au point d'envoyer sa fille en pension dès l'âge de 9 ans.Et de lui cacher des choses importantes sur son père parti.



Adulte, Anna s'est construite une vie indépendante, et vit de façon sereine avec Bertrand, qui, comme elle, n'a pas voulu avoir d'enfant.Sereine en apparence...Car à partir du décès de sa mère, tout cet univers bien réglé, sans surprises, commence à se désagréger.



Il y a tout d'abord cet enfant, qu'elle entend chaque nuit venir, dans la remise, où il s'endort.Qu'elle observe depuis la fenêtre.Mais elle ne se décide jamais à en parler à son mari.



Puis, il y a son ventre, qu'elle sent gonfler, elle en est sûre, elle attend un enfant.A partir de là, son délire s'accentue et finira par la posséder pleinement.



J'ai savouré l'écriture de l'auteur, déjà très affirmée et personnelle, pour un premier roman:les images jaillissant des pensées déroutantes d'Anna, la perception de la nature, du jardin, l'acuité avec laquelle elle pénètre dans le monde intérieur du personnage.



Un monde intérieur, dont elle nous rend très bien la montée en puissance de l'aliénation mentale.



J'espère que d'autres livres suivront, je serai curieuse de les découvrir...
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Quelqu'un en vue

J’ai encore succombé à une nouveauté malgré ma PAL, à cause du scenario qui me parlait : Un détenu obtient une liberté conditionnelle, et une association de réinsertion l’installe dans un appartement. Mais il est très difficile pour notre personnage de se resocialiser, de ré-apprivoiser une liberté qui n’a plus rien d’évident pour lui : En l’absence de murs pour la délimiter et de passages à tabac pour la sanctionner, comment sait-on où l’on doit s’arrêter ? Ce que l’on a le droit de dire et quand il faut parler ? Comment renouer avec les sentiments qu’on a enfoui pour se blinder ? Peut-on s’autoriser un peu d’empathie sans se faire manipuler ?





Se sentant paradoxalement prisonnier de ses incertitudes, ne sachant plus ce que signifie vivre « normalement », notre ancien détenu se prend à observer ses voisins d’en face. Au début, par accident, les voyant aménager en regardant par la fenêtre pour combler le vide qui l’entoure. Puis, intrigué, il profite de l’absence de rideau pour bénéficier de leur compagnie à distance, sans les inconvénients de devoir se présenter. Enfin, grisé par les images intimes que lui offre cette mère de famille tous les soirs dans le cadre lumineux de la fenêtre de sa chambre, il s’enferme dans une routine interdite : Du prisonnier surveillé jour et nuit, c’est lui qui devient le surveillant de la vie de cette famille parfaite, prisonnière des apparences qu’il faut sauvegarder.





A la fois fasciné et agacé par cet équilibre qui lui semble inatteignable, l’ancien détenu lutte contre ses démons. Comment retrouver la joie de vivre que ces bourgeois de l’immeuble d’en face affichent en permanence ?Et comment supporter leur bonheur et leur normalité ? Mais ces fenêtres ouvertes sur la vie des gens ne sont peut-être que des vignettes bien proprettes, des vitrines étudiées masquant une réalité bien plus grise… Qui est véritablement le plus prisonnier de sa vie ? Tout le monde n’est-il pas prisonnier de quelque chose ? Prisonniers de nos préjugés (et le lecteur en sera sûrement pour ses frais dans ce roman !), de notre routine, de nos obligations ; Prisonnier de nos secrets, de nos fantasmes…





*****



J’ai énormément apprécié la plume d’Inès BENAROYA, qui saisit en quelques mots une situation, des sentiments, et sait les dépeindre avec concision, précision, justesse et empathie. Cela rend le texte clair, aéré, léger, et pourtant si pertinent, autant dans la formulation que dans la réflexion.





Et il y a beaucoup de réflexions dans ce roman, car l’auteure fait d’une situation relativement simple une poupée gigogne : Alternant le point de vue du détenu puis celui de sa voisine d’en face, elle offre au lecteur différents degrés de perception. Sous les regards complémentaires du détenu mateur puis de la victime qui décide de reprendre les rênes de sa vie, l’histoire prend de l’ampleur.





Que ce soit par procuration ou physiquement, ce sont finalement deux prisonniers de leur vie qui s’évadent en s’invitant l’un chez l’autre, et c’est bien là le point commun qui va les rapprocher. Et après tout, qu’est-ce que la littérature sinon regarder un morceau de vie chez d’autres personnages par le bout de la lorgnette, par les fenêtres que l’auteur veut bien nous ouvrir sur eux, et tenter de comprendre ceux qui nous entourent ? Car voir avec des yeux différents développe cette empathie qui nous permet de nous ouvrir aux autres.





Une jolie plume contemporaine, très expressive, pleine de bon sens. Etes-vous prêts à regarder de l'autre côté du miroir ?


Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Bon genre

"Et si elle lâchait le gouvernail ? Et si elle arrêtait de lutter, ne plus rien donner mais prendre, intercepter le réconfort quand il se présente, à portée de main la chaleur d'un corps anonyme, mettre en pièces ce qu'elle a mis tant d'ardeur à édifier, à quoi bon les privations, les renoncements, plus elle en fait, moins elle en a. Où va la vie quand on la laisse aller ?"



Ça fait longtemps qu'elle assure, Claude. Qu'elle carbure au boulot, gros poste, seule femme du comité de direction, bras droit de confiance, trajectoire ascendante, pas trop regardante sur les méthodes, il faut bien avancer. Qu'elle carbure à la maison, elle a même composé une deuxième famille, qu'elle soutient pendant que monsieur "startupise" et que grande fille regarde plus souvent du côté de ce qu'elle n'a pas... Alors que se passe-t-il soudain ? Ces envies incontrôlées. Sexuelles. Cette double vie débridée qui se met en place presque à son insu, comme un dédoublement de personnalité. Façon d'épuiser la rage qui l'envahit, d'éviter de la retourner contre ses proches ou même contre elle. Oui, elle assure, Claude. Comme un homme pourrait-on dire si les féministes n'étaient pas passés par là. Se pourrait-il qu'à force d'assurer, elle se soit complètement perdue ?



"Le matin, elle se réveille avec la haine chevillée au cœur. Combien coûtent la générosité des uns, l'altruisme des autres ? Elle est prise au piège entre les psychés comptables et la peur, surpuissante, maître absolu du jeu. Peur du regard de chien battu de son père ou de celui de Paul, insupportable monsieur Loyal, peur de dire je t'emmerde, je vous emmerde tous, et toi aussi ma fille, sacrilège ultime. La peur est l'énergie la plus dévastatrice de ce monde. Peur d'être seule, vieille, détestée".



C'est l'histoire d'une femme qui ne sait plus qui elle est, à force de jouer les rôles que la société attend d'elle. Et de trop bien les jouer. C'est une histoire moderne, trop moderne, une histoire d'asphyxie qui aboutit à une forme singulière de burn-out. Inès Benaroya mène la danse d'une écriture rythmée, à la fois directe et précise, cadencée, pleine de violence mais également d'indulgence pour son héroïne. Une écriture, un rythme qui m'ont rappelé Maria Pourchet. C'est aussi une histoire qui invite à lâcher prise, à se reconnecter avec soi-même, à se débarrasser des scories qui brouillent les perceptions et parfois même les valeurs. Surtout les valeurs. Celles qui font de vous un être humain, respectueux des autres.



J'ai beaucoup aimé péter un plomb avec Claude, tout quitter et laisser faire une impulsion, un bout de hasard, une rencontre, partir pour un road-trip improvisé et complètement improbable. Rencontrer Ricky la camionneuse-tatoueuse. Jouer sur les attributs masculin-féminin. Et au bout de la route, se rencontrer soi-même.



Bonne pioche ce Bon genre.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Quadrille

C'est bien la première fois que je sors d'une lecture, ne sachant pas réellement si je l'ai appréciée ou pas ... L'écriture est belle, le récit tout en mystère et en non dit ... Mais la lecture vous happe au même point que l'histoire happe les protagonistes de cette histoire. Au tout début du récit, un jeune coupe : Thibaut et Ariane, jeune car ne se connaissant que peu ... Il lui offre un voyage en Grèce et l'île sur laquelle il l'emmène n'est autre que l'endroit où elle a vécu un été particulièrement marquant en compagnie de ses enfants et de son mari d'alors, Pierre. Au fur et à mesure des flashbacks d'Ariane, un peu à la manière de ce personnage antique déroulant son fil dans le labyrinthe, on fait connaissance avec cette famille des plus normale, des plus aimante, des plus traditionnelle : vingt ans d'une vie à s'aimer et à se rendre heureux ... Pourtant, c'est sans compter la rencontre avec Viola, Salva et leurs deux enfants sur cette île, qui les marquera à tout jamais. Cette histoire pleine de mystères, de manipulations, de jalousies, de violences même, qui s'ensuivra, testera sans vergogne leurs liens familiaux, leur attachement aux uns et aux autres et ne sera pas sans conséquence sur leur vie d'alors... Il y a réellement un avant et un après ... Comment après avoir vécu cet été là, les personnages peuvent ils reprendre la normalité d'une vie, qui, jusque là ne leur faisait pas défaut ?

L'auteure que je ne connaissais pas jusqu'alors, a vivement été conseillée par Tatiana de Rosnay et connaissant son écriture, je vois parfaitement pourquoi. Il y a ces côtés sombres de l'être humain qui sont mis en exergue, cette écriture raffinée et enlevée, qui laisse planer les doutes et les mystères, cette ambiance ensoleillée et radieuse, qui laisse percer la noirceur et la peur de l'être humain voire même ses fantasmes ... Un roman des plus déstabilisant ! C'est le point de vue d'Ariane qui est ici détricoté et qui nous laisse entrapercevoir tous ses démons... C'est aussi sans nul doute une manière d'expier ses fautes ....

Je remercie Netgalley pour le prêt de ce roman des plus étonnant et les éditions Fayard pour la riche idée de l'avoir imprimé...
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Bon genre

En bousculant les codes, le roman d’Inès Benaroya chahute et interroge le lecteur. Il y est question de la notion de genre, de quête d’identité, de liberté et d’inégalités entre les sexes. Et à travers eux, les relations avec l’autre, en l’occurence le mari, l’enfant, les parents, le frère, les collègues, des inconnus… des histoires de pouvoir de domination de place de rôle d’influence de responsabilité d’obligation… ainsi qu’une réflexion sur ses propres envies idéaux et désirs, manques peines et défaillances.



Claude, au prénom épicène révélateur, se rend compte soudainement d’un mal-être. La femme qu’elle est devenue l’exècre. Pourtant en apparence, sa vie est dorée : elle a très bon job, une maison arty chic, un mari, une fille de dix-huit ans née d’une première union. Mais elle semble s’être perdue en route. Claude régente son travail sa famille le cancer de sa mère, elle organise et planifie. D’une façon mécanique et avec froideur. Pas le temps de se poser, de réfléchir, d’écouter. Connaît-elle vraiment son mari, sa fille? Est-elle une bonne épouse une mère aimante une gentille fille une soeur bienveillante? Et qu’en est-il de sa féminité, de sa sensualité, de sa sexualité…?



Elle s’éteint, elle étouffe, elle glisse.



Le déclic se fait un jour, à la table d’un café, en terrasse. Elle voit arriver un homme, éprouve une irrésistible envie de le séduire …et se dit « Si j’étais un homme (…) comment ferait un homme? » Alors Claude devient Crystale, son double, son inverse. Elle se grime, change de peau, charme. Elle ose, dispose. Les hommes défilent. Mais la liberté tant recherchée n’est qu’un leurre ici. Elle ne supporte plus ce personnage créé de toute pièce.



Elle ôte la perruque de Crystale. Et quitte aussi sa vie d’avant. À la recherche d’une Claude authentique, elle fuie.



Sur une aire d’autoroute, elle erre. La portière d’un camion est ouverte. Elle se glisse à l’intérieur, se dissimule, se fait toute petite et attend le départ. Rouler vers une destination inconnue. Fuir pour se retrouver. Reprendre son souffle. Apprendre à respirer.



Le camionneur est une femme. Une femme qui envoie valser les genres. Une femme qui deviendra une amie une confidente. Une femme tour à tour forte et fragile, lumineuse et sombre, lucide et rêveuse. Ensemble, elles voyageront sur les routes d’Europe. Un parcours initiatique pour Claude.



Un roman épatant, une écriture sur le fil, des personnages mouvants, des sentiments complexes, une quête identitaire, une soif de liberté.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Quadrille

Le soleil et la mer sur une île grecque paradisiaque et un couple, Ariane et Thibaut. Mais Ariane cache un lourd secret : elle est déjà venue sur cette île avec son premier mari et ses enfants, et cet été-là tout a dérapé.

Tout est réuni dès les premières pages pour éveiller la curiosité du lecteur. Ariane, qui est la narratrice, distille peu à peu l’histoire vénéneuse de la rencontre avec Viola, Salva et leurs deux enfants. Comme en miroir, les deux familles vont tout partager dans une vie bohême et libre au cœur d’une propriété accrochée à la falaise qui surplombe la mer.



Il est vrai que l’idée de départ est alléchante et le lecteur n’a de cesse de connaitre ce terrible secret qui a fait fuir Ariane et les siens de cette île paradisiaque. L’histoire telle que nous la raconte Ariane est morcelée entre sa vie présente, partagée avec Thibaut son nouveau compagnon, ses relations de travail très ambiguës avec le Dr Fersen qui, au travers de billets équivoques, la pousse à vivre ses pulsions érotiques, et cet été dans le Péloponnèse qui a précipité son couple dans la détestation.

L’ambition d’écrire un roman sur le désir féminin, ses fantasmes et ses relations sadomasochistes est louable, certes, mais il n’y a là qu’amphigouri dans un maelstrom de platitude et de lieux communs. Les personnages n’ont aucune consistance, et les états d’âme, les péripéties d’Ariane la narratrice m’ont laissée de marbre.

C’est vite ennuyeux et le style est redondant.

Que reste-il de ce roman après une lecture très décevante ? Une belle couverture aux couleurs vives (pour attirer les lectrices butineuses ?)

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Dans la remise

Août :Anna se réveille un matin, entend du bruit et se lève. Elle va dans le jardin, regarde dans sa remise, et voit qu’un enfant s’y est réfugié. Au lieu d’aller à sa rencontre, de chercher d’où il vient, de prévenir son mari, la police ou qui sais-je , elle préfère de rien dire, observer sans briser le charme de cette situation.



Août, c’est également le mois ou elle a perdu sa mère, morte subitement d’une pneumonie. Elle n’était pas présente à l’hôpital, n’a pas vécu les derniers instants de sa mère. Mais elle ne s’en veut pas. Elle et sa mère, Ava, n’ont jamais eu une relation mère-fille traditionnel. Il y avait un froid, ou plutôt, un manque d’amour. C’est ce manque d’amour qui a fait qu’Anna ne désire pas d’enfant. Elle ne veut pas être un handicapé des sentiments vis-à-vis d’un enfant, comme sa mère l’a été avec elle.



Tout en suivant le cas de l’enfant dans la remise, l’auteur fait des flashbacks sur l’enfance d’Anna. C’est un roman poignant, étrange, ou le lecteur se pose beaucoup de questions, ou l’on vit le désir d’enfant tardif du protagoniste qui en même temps, fait le deuil de sa mère.



Un roman où il ne se passe pas grand-chose, mais ou l’on est intriguer par le comportement d’Anna.

Un premier roman prometteur, et un auteur à suivre...

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Quadrille

La plume est belle et riche. Mais ce livre très psychologique m’a laissé une impression de flou. Les allers retours dans le temps, les bribes de souvenirs et de traumatismes. Je n’ai pas traversé le séjour en Grèce comme j’aurai eu envie de le traverser. L’auteur raconte le ressenti d’Ariane et comment elle vit les choses mais on ne sait pas concrètement ce qui se passe. Ça aurait pu être quelque chose de très mystérieux, avec un dénouement surprenant. Mais il aurait fallu que ça soit plus net, plus sensoriel. J’ai eu l’impression de rester bloquée dans la psyché d’Ariane et d’y être prise au piège. Cela m’a agacé et pourtant j’ai voulu continuer ce livre car je voulais comprendre ce qui se jouait. Mais je n’ai pas vraiment compris. Je ne suis pas du tout déçue de l’avoir lu car il me restera quelques bribes justement de ce voyage. J’ai trouvé que l’histoire avec le Docteur Fersen aurait pu ne pas être là ou alors être mise plus clairement en lien avec le reste de l’histoire. On oscille entre jeux pervers et manipulations sans jamais que ça soit vraiment clair. La plume est belle mais c’est presque trop. Trop écouté, trop analysé. Trop angoissé sur le papier. J’aurai préféré que cette angoisse provienne du scénario, d’entre les lignes. Il plairait sûrement à d’autres mais je reste agacée par cette lecture et dans une incompréhension.
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Quadrille

Passez votre chemin : le scénario est cousu de fils blancs, sordide, les personnages sont agaçants et pourtant le style est prétentieux... Je suis complètement passée à côté (et j'en parle sur Pamolico : https://pamolico.wordpress.com/2020/06/25/quadrille-ines-benaroya/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Quelqu'un en vue

« Tout n’est pas à jeter, dans nos vies. »

« Non, tout n’est pas à jeter. »

« Il faut juste faire un bon tri. »

« Se débarrasser des images corrompues. Des miroirs déformants. »



C’est lui qui a voulu s’installer dans ce quartier, en banlieue. Elle a suivi, docilement. Mais elle n’aime pas cette maison. Elle est trop grande et puis tout est automatique. Il faut dire que son mari n’a qu’un mot à la bouche : LA DOMOTIQUE. Chacun sa passion… Elle ne sait même pas se servir du four ni régler la température de la douche. Et puis, le lit est trop profond, la moquette trop épaisse, les écrans trop présents. Double vitrage phonique et thermique. Une vague impression d’étouffer, une vague envie de fuir pour respirer…

Ultra moderne solitude…

Dans l’immeuble d’en face, un homme reçoit tous les quinze jours la visite d’un travailleur social. Il sort de prison. Il doit bien se tenir, ne pas faire de faux pas. Il paraît que c’est la chance de sa vie. Il prend sur lui pour rester calme et n’étrangler personne. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui lui manque. « N’oublie jamais, la meilleure défense, c’est l’attaque » se répète-t-il. Ils lui ont trouvé un travail de cariste. A quatre heures trente-deux, il se réveille. Le quartier dort à cette heure-là. Mais le soir, dans la maison d’en face, il voit une famille heureuse.

Cet étalage de bonheur, d’aisance, de facilité est insupportable. Ils n’ont pas posé de rideaux, alors il n’en perd pas une miette, il s’immisce dans une intimité qui n’est pas la sienne, s’introduit par effraction. Il en profite, se fait du mal. Ça le fait hurler, ça le détruit.

Les images que lui renvoie la maison d’en face lui donnent la nausée… Aisance, richesse, bonheur, vie facile… Il sent une rage sourdre en lui, emplir son être qu’il a de plus en plus de mal à maîtriser.

Et pourtant, tous les soirs, il regarde…

Evidemment, on pense à la nouvelle de William Irish Fenêtre sur cour adaptée au cinéma par Alfred Hitchcock dans cette observation quotidienne, minutieuse et obsédante de l’autre en face et dans les analyses que l’observateur ne peut s’empêcher de produire, au risque de devenir fou.

Mais les images sont-elles le reflet de la réalité ? Voit-on « ce qu’il y a réellement à voir ? » Ne projette-ton pas plutôt les illusions de notre imagination ?

J’ai lu ce roman d’une traite, sans pouvoir m’arrêter, me demandant sans cesse vers quel désastre on se précipitait à coup sûr, à quelle violence les individus auraient inévitablement recours.

Un roman troublant sur le thème des apparences, des non-dits, des douleurs enfouies qui refont surface.

Vu de loin, c’est toujours joli chez les autres…


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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