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Critiques de Isabelle Desesquelles (314)
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Je voudrais que la nuit me prenne

Ennuyeuse lecture pour moi malgré un bon début avec cette fillette qui admire son père instituteur et sa mère un peu folle qui se promène nue dans la maison, puis gênée de cette gamine qui raconte les débats amoureux de ses parents. De 8 ans où elle est morte, on passe quand elle a 23 ans.
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UnPur

Benjamin et Julien sont jumeaux, au cours d'un voyage à Venise, Benjamin est enlevé par un prédateur sexuel qui en fait son objet et son complice pour l'enlèvement d'autres enfants.

On retrouve Benjamin 40 ans après lors de son procès pour meurtre où il est l'assassin et non plus la victime et il raconte. Il raconte son enfance volée, les séquelles, la culpabilité.

Un très beau livre, violent par son thème, mais où l'analyse psychologique de ces enfants volés et devenus complices de leurs bourreaux est très bien décortiquée.
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UnPur

Julien et Benjamin sont jumeaux et vivent avec leur jeune mère. L'été de leurs huit ans, ils partent en vacances en Italie. A Venise, Benjamin se fait enlever, sur une place publique, par celui qu'il appellera le Gargouilleur, avec lequel il vivra l'enfer pendant cinq ans...

Quarante ans plus tard, a lieu un procès dont Benjamin est l'accusé...



Un roman qui exprime l'inavouable de façon pudique, sans pathos, dans un style narratif très particulier et qui laisse le lecteur pantois.

Un texte éprouvant, qui met en mouvement l'imagination du lecteur se demandant ce qu'il va découvrir au prochain chapitre.

Ce récit, à la fois beau et effrayant, constitue une analyse subtile des sentiments des victimes devenues bourreaux et de leur entourage. Les séquelles sont indéniables pour tous, entre réalité et folie.

Un roman dérangeant dont le lecteur sort le coeur en berne.

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Je voudrais que la nuit me prenne

L’enfance, le deuil, les souvenirs, l’amour sont les thèmes qui m’ont donné envie de lire ce livre à travers le résumé.⁣



Or, je n’ai pas apprécié ce roman à sa juste valeur. En refermant ce livre, je ne savais pas quoi en penser. J’ai réfléchi, j’ai eu l’impression d’être passée à côté de cette lecture.⁣



À certains moments, j’ai été bouleversée, à d’autres, j’ai été intriguée, parfois même dérangée. J’ai préféré la première partie du roman, la seconde m’a quelque peu perdue (peut-être à cause du point de vue narratif...).⁣



J’ai bien aimé la plume poétique et touchante de l’auteure.⁣

Malheureusement, c’est une déception pour moi. Je n’ai peut-être pas lu ce livre au bon moment, ou alors ce type de récit n’est pas fait pour moi... Je ne sais pas, je suis perdue, je me pose mille questions...⁣
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Les hommes meurent, les femmes vieillissent

Capable du meilleur avec « Je voudrais que la nuit me prenne » comme du pire avec ce livre là ...
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UnPur

Je referme ce livre littéralement en apnée ; je suis émue, touchée, submergée, bluffée. Difficile pour moi de mettre des mots après une telle émotion.



Je vais néanmoins tenter.



Des jumeaux inséparables, Benjamin et Julien, une mère fantasque et aimante, un voyage à Venise et puis….. Une vie d’enfant qui bascule dans l’horreur. Benjamin est enlevé par un prédateur sexuel et séquestré pendant 8 ans entre les mains de celui qu’il nomme Le Gargouilleur.



C’est une vie brisée, l’innocence volée à tout jamais que déroule Benjamin dans une longue confession adressée à son frère.



J'ai fait le plein de désastre. La vie manquée. La répétition de l'effroi mois après mois. Je ne suis pas cet enfant mort au fond de mes tripes, je ne suis que sa dépouille, elle n'a pas de coeur, rien qui pourrait me sauver.



40 ans plus tard, Benjamin se retrouve au tribunal sur le banc des accusés.



Que s’est-il passé ? Pourquoi refuse-t-il de revoir son jumeau ?



Le calvaire de Benjamin est éprouvant pour le lecteur, voire insoutenable ; je suis passée par la colère, la tristesse, la stupeur, l’effroi.

Tout le talent de l’auteure consiste à narrer l’inénarrable, sans complaisance, avec un style bien à elle, l’indicible auréolé de poésie. Ce sont de simples mots qui claquent, qui résonnent de manière insupportable, la boucle du ceinturon, le short trop court…



La confession de Benjamin se prolonge après sa fuite, une fois atteint l’âge adulte.

Il s’interroge sur ses pulsions, ses doutes, gommant la frontière entre le rêve et la réalité, un procédé très habile qui laisse le lecteur dans le doute et donne une autre dimension au récit.

Que s’est-il passé réellement au Mexique ?



La fin est bouleversante, c’est beau, terrible et inoubliable, un immense gâchis, une famille brisée.

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UnPur

" A huit ans, ce qu'un grand te dit, tu le crois "



Août 1976. Deux vrais jumeaux de huit ans, Benjamin et Julien, sont en vacances avec leur mère à Venise. Benjamin est enlevé sur la place St Marc par un homme qu'il va surnommer le "Gargouilleur" puis séquestré par ce pédophile. Pourquoi lui? Pourquoi pas son frère jumeau?



Bientôt se produit l'inconcevable lors de la première visite du monstre dans sa chambre le soir de Noël " A huit ans, je n'ai pas d'images, pas de mots, mais je sais". Benjamin deviendra la proie de son bourreau qui sera parfois capable de gestes de gentillesse. " Je m'exécute, je suis son pantin désarticulé", " Je n'ai pas pu aller contre la tourmente, m'y opposer. En me mettant dans son courant, en me laissant entraîner, j'avais une chance". Après l'avoir abusé, cet homme va le transformer en appât pour attirer d'autres enfants. Huit ans plus tard Benjamin parvient à s'échapper mais il découvre qu'il a des pulsions sexuelles inquiétantes...



Ne pas avoir essayé de s'enfuir fait-il de lui le complice de son bourreau ? Être une sorte de prisonnier consentant le rend-il responsable des monstruosités que son ravisseur lui fait faire? Quel homme peut-il devenir après avoir eu cette brisure dans son enfance? Sera-t-il contraint toute sa vie de lutter contre ses pulsions, ses obsessions nées de ces années de malheur ? "C'est cela qui me restait, qui m'attendait? Penser systématiquement à mal toute la vie à vivre?"



" Je suis le fantôme d'un pauvre enfant.

Quelle sorte d'homme cela fait ?"



Quarante ans plus tard s'ouvre le procès du ravisseur mais pourtant c'est Benjamin qui est sur le banc des accusés... Comment et pourquoi se retrouve-t-il là ?



Isabelle Desquelles signe ici un grand roman en abordant à nouveau un thème terriblement angoissant pour des parents. La force de cette histoire est qu'elle est racontée par la voix de Benjamin, l'auteure parvient à nous mettre dans la peau de cette victime, à retranscrire son malaise face à ce qu'il est devenu et à disséquer ses émotions ambivalentes. J'ai aimé son économie de mots pour dire l'indicible sans aucune complaisance ni aucun voyeurisme. J'ai aimé la construction très habile du roman qui mène le lecteur de rebondissement en rebondissement entre rêve et réalité. Le sujet est certes dérangeant et la lecture est par moments éprouvante mais l'écriture nous envoûte par une poésie et par une musicalité qui nous bercent.

Un roman qui bouscule où l'auteure explore avec subtilité comme avec son précédent roman "Je voudrais que la nuit me prenne" la question de la perte de l'enfance, de la perte de l'innocence avec infiniment de finesse et de sensibilité. Une perte qui concerne à la fois Benjamin et Julien, deux jumeaux à l'enfance volée. Un roman lu en apnée jusqu'au magistral dénouement. Quel talent !
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UnPur

Août 1976. Benjamin et Julien, 8 ans, se trouvent avec leur mère en vacances à Venise. Entre cette mère, solaire et extravagante, et ses jumeaux, les liens sont forts.



Pourtant, comme trop souvent, le mal rôde. Et ce jour-là, place Saint Marc, quelques secondes suffiront pour que Benjamin soit arraché à sa famille.



Quarante plus tard, c’est pourtant lui qui est jugé, et non le monstre qui l’a enlevé.

Pourquoi ? Qu’a t-il pu se passer pour que la victime soit assise à la place du bourreau ? Et pourquoi n’a-t-il pas repris contact avec sa famille plus tôt ?



Dans ce court roman (221 pages) Isabelle Desesquelles donne la parole à Benjamin, pour qu’il raconte.



Qu’il se raconte, lui. Pour qu’il raconte ce qu’il s’est passé de pire. Mais aussi pour qu’il raconte sa mémoire de leur vie à trois, avant l’horreur.



Avec des phrase d’une beauté douloureuse, des mots d’une douceur déchirante, Benjamin nous dit tout.



Dès le début j’ai été happée, hypnotisée par la mélopée des mots.

Le lent tempo des douleurs. Les notes aiguës de l’espoir qui s’envole, le murmure de l’enfance qui s’en va, et le refrain des souvenirs qui réchauffent parfois les âmes en peine.



Oui, pendant les 100 premières pages, j’ai été ébahie par la forme, fascinée par la plume.

Terrifiée par l’histoire.



Puis, vers la moitié du livre, se glisse une contre mélodie, un peu comme un point de bascule, qui m’a fait oublier la poésie, la beauté des mots et la tendresse des phrases.



Je ne voulais pas, ou plus.

Je n’étais pas d’accord. En colère parfois. Révoltée souvent.



La fin elle m’a laissée terriblement triste.

Non pas parce qu’il se passe quelque chose de terrible (le terrible a déjà eu lieu dès le départ), mais à cause de la tonalité.



Je suis donc passée par beaucoup de sentiments, énormément d’émotions contradictoire et puissantes.



Clairement ce roman ne plaira pas à tous.

Certains seront dérangés par l’histoire qu’il raconte. D’autres par la tournure très poétique. D’autres par les messages qu’il véhicule.



Pour d’autres ce sera peut-être un coup de cœur.



Ce roman est à la fois trop beau et trop terrible pour être conseillé ou dénigré.

Chacun est libre de le ressentir à sa façon.

En bien ou en mal.
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UnPur

UnPur est un coup de poing littéraire, un roman cruel, à la fois violent et poétique. Un roman dérangeant, qui ne peut laisser indifférent. Un roman auquel on ne peut s'empêcher de penser, même quand il est fermé, même quand il est terminé. Isabelle Desesquelles m'avait bouleversée l'année dernière avec son Je voudrais que la nuit me prenne, elle recommence cette année avec cet UnPur écrit dans le même style sensible et empreint de poésie.



« C'est tellement facile de blesser un enfant. Un petit, on peut le bousiller, juste pour voir, et en être impuni. Recommencer, franchir la limite, et on y va. »



La cruauté des adultes, l'enfance détruite, les souvenirs trompeurs, les silences et les non-dits qui blessent, la rédemption et le pardon impossible... autant de sujets abordés dans ce roman au titre évocateur, à double sens. C'est l'histoire d'un petit garçon victime d'un pédophile et qui craindra toute sa vie d'adulte de lui ressembler, d'avoir les mêmes penchants que lui. Un petit garçon brisé qui raconte son histoire quarante ans plus tard, mêlant souvenirs heureux et abjects, rires et peurs, espoirs et désespoir, réalité et fantasmes. Le récit est noir, parfois difficile à supporter malgré quelques magnifiques éclaircies, mais c'est ce qui fait sa beauté et le rend inoubliable. Le lecteur, happé par la plume addictive de l'auteur, ne cesse de s'interroger, de chercher la vérité et d'espérer une possible rédemption. Suivez mon conseil, ne passez pas à côté de ce roman !



Merci au site Babelio ainsi qu'aux éditions Belfond pour cette belle claque littéraire.


Lien : https://andree-la-papivore.b..
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UnPur

"Quand le passé n'est jamais assez loin, le présent paraît hors de portée."



À un demi siècle et une poussière, Benjamin est enfin prêt à revoir Julien, ce frère jumeau qu'il a perdu un jour d'été plus de 40 ans plus tôt et qu'il n'a plus jamais revu depuis. Dans l'attente de pouvoir lui confesser toute la vérité sur le désastre que fut sa vie, il se souvient.



Il se souvient de Venise, là où tout a commencé. De cette ville où en l'espace de trois petites minutes, trois vies ont basculé dans l'horreur absolue. De Venise et de sa mère, cette femme fantasque, extravagante, exubérante et exaltée, cette mère tout sauf exemplaire mais qui aimait ses fils plus que tout au monde.



Il se souvient du Gargouilleur et de sa femme. De ce pédophile qui a fait de Benjamin un homme perdu et un prisonnier consentant. Un homme brisé, infecté qui se tiendra toute sa vie au bord d'une brèche vertigineuse.



Il se souvient de Régia enfin. De celle qui a changé le cours de sa vie et grâce à laquelle il a pu quelque part au Brésil trouver un interstice pour continuer de vivre.



À un demi siècle et une poussière, Benjaminquejetaime est enfin prêt à renouer avec son pareil, Julienquejetaime.



Avec "UnPur" Isabelle Desesquelles raconte la perte brutale de l'enfance et de l'innocence à travers les yeux d'une victime de pédophilie. Elle dit les vies volées et les souffrances infinies. La culpabilité et les regrets. Elle dit l'indicible, raconte la violence extrême, les mensonges et la manipulation. La douleur et la peur. Mais elle dit aussi l'amour et la loyauté.



UnPur est un roman douloureux, sombre et dérangeant. Poétique et très cru à la fois. C'est un roman qui retourne le coeur, et parfois l'estomac. Un livre que j'ai refermé le cœur lourd et la gorge serrée. Mais malgré les thématiques difficiles et la noirceur de son univers, Isabelle Desesquelles me touche profondément. Si son style si singulier, atypique et parfois flou peut surprendre, l'intensité poétique de sa plume, elle, elle me fascine, m'envoûte, me subjugue.



S'il n'atteint toutefois pas pour moi l'intensité de son précédent roman, le bouleversant et très poétique "Je voudrais que la nuit me prenne", "UnPur" confirme bel et bien ce que je pressentais déjà l'été dernier: Isabelle Desesquelles, je la suivrai les yeux fermés!
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Je voudrais que la nuit me prenne

de 2 choses l'une, ou bien les lecteurs n'ont pas bien lu le livre (parlant d'amour, de fantaisie et de bonheur perdus uniquement), ou bien le propos de l'auteur n'a pas été compris. De ce récit poignant et déroutant, poétique et confus, émergent 2 choses, la mort qui rode sans cesse et l'attachement passionné parfois violent et sexuel des parents de la petite fille, prise à témoin de ces ébats sans aucune attention pour son jeune âge . On peut dire que son enfance est déjà bien mise à mal et malgré des instants de pour bonheur, je ne peux qu'imaginer que ses secrets, au delà de ce qui lui arrive au final, est aussi une dénonciation (en tout cas ce serait mon hypothèse) d'une enfance frappée à la fois de petits bonheurs perdus et réellement poétiques magnifiquement décrits mais aussi piétinée d'une sexualité débridée et violente des parents, et par trop précoce pour être bénéfique à une petite fille de 8 ans. Alors à quel moment véritablement tout bascule? pour moi, dès le départ! Alors si c'est le cas, c'est un roman intéressant! sinon, je ne vois pas comment on peut trouver cela "juste touchant"
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Je me souviens de tout

Je retrouve avec plaisir Isabelle Desesquelles dont j'avais lu précédemment "Je voudrais que la nuit me prenne". Un régal de lire cette prose qui se fait parfois poésie, j'ai relu certaines phrases plusieurs fois de suite tellement la langue est belle sous sa plume. L'émotion est au rendez-vous avec cette histoire de secret de famille qui anéantit un bel amour. Comme dans le roman lu précédemment, le drame est sous jacent dès les premières pages. Un auteur que j'ai découvert depuis peu mais que je souhaite pouvoir lire encore longtemps
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Les âmes et les enfants d'abord

Un petit bijou de délicatesse pour un sujet terriblement indigne et révoltant.

Une plume aussi belle que le sujet est abject.

Une couverture légère face à l'inhumanité écrasante de certaines vies et notre indifférence humiliante.

Nous devrions toujours rester du côté de l'effarement sous peine de ne devenir que de vils pantins automatisés et désarticulés.

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Je voudrais que la nuit me prenne

J'ai vraiment beaucoup aimer ce livre. On s'attache énormément au personnage (Clémence) et l'émotion est là . En effet, l'auteur arrive à nous procurer beaucoup d'émotion lors de cette lecture.



Ce livre est intriguant, il y a beaucoup de suspens, et on se pose énormément de questions tout au long du livre. Questions, dont on a les réponse à la fin. La fin est très bien réussi, et qui répond à toutes nos questions.



Donc, pour conclure, on peut dire que ce livre est très touchant et intriguant, et surtout très impressionnant. J'ai vraiment adoré ce livre dont l'émotion est là du début à la fin.
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La mer l'emportera

Alger. Algérie française. Blanche et Paule grandissent sous le regard de leurs parents, du soleil qui chauffe, des hammams, des bords de mer le dimanche. 

Puis vient l'abandon. Non celui de la famille pour cette terre mais celui d'une mère pour ses enfants et son époux. Pffft. Partie. Brutalement. Tout en ayant pris la peine de leur dire avec aplomb : "au revoir". Marche arrière. Cette mère retraverse cette Méditerranée laissant dans le désarroi un homme, ses filles. Les années passent dans l'espoir d'un retour maternel. Paule est studieuse. Blanche amoureuse d'Hichem. 

Puis le temps de l'Algérie française sonne le glas. Embarquement prévu. Blanche a 16 ans et Paule 18 ans......Deux soeurs à jamais liées, indissociables.



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Dans ce roman, l'auteur écrit la sensualité liée à l'amour, convoque les sens à l'évocation de nourriture, de la nature, de tout ce qui reste dans son coeur, sa tête, son palais, sa bouche, sa peau, une fois que l'on est exilé. Avancer et construire sa vie nouvelle. Mais peut-on réussir quand il vous manque une mère, une soeur, un père, un pays ?

 Si la première partie du roman est plutôt heureuse et légère, la lecture de la seconde est davantage sombre voire lourde et pesante comme si elle faisait écho à l'Histoire. 

Une histoire qui interroge, interpelle sur les liens noués et dénoués.
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Je voudrais que la nuit me prenne

C'est la gorge serrée que j'ai refermé ce très beau livre de Isabelle Desesquelles. Je voudrais que la nuit me prenne est une plongée poétique et poignante dans le monde d'une enfant heureuse, choyée et aimée avant qu'un drame ne dévaste tout.



C'est à travers les mots et le regard de Clémence que nous découvrons les événements marquants de sa jeune vie. La fillette de 8 ans grandit dans un foyer rempli de fantaisie, de douceur, d'amour et de bonheur entre une mère un peu fofolle et un père instituteur, entre son amoureux Just et sa cousine Lise, sans oublier Trottinette la tortue. Malheureusement, le bonheur est éphémère et très fragile.



Après que le malheur s'est invité de façon inattendue et très brutale, le ton et l'atmosphère changent. L'auteure -qui nous réserve une surprise de taille- alterne le présent douloureux de la Camille de 24 ans et les souvenirs d'un passé heureux et insouciant de la fillette de 8 ans. Si on décèle parfaitement le profond mal-être provoqué par un terrible événement, le mystère quant à sa nature reste entier et il faudra attendre les toutes dernières pages pour mesurer véritablement toute l'ampleur et l'infinie tristesse de ce drame. Un drame décrit en à peine une phrase, avec pudeur et poésie.



Je voudrais que la nuit me prenne est un livre surprenant et singulier, un livre très touchant sur ce qui a été et sur ce qui ne sera jamais, sur la douceur de l'enfance, sur l'amour inconditionnel de deux parents pour leur fille et sur celui qu'ils se portaient, mais aussi sur la douleur incommensurable face à une tragédie et sur la nécessité d'avancer et de se réinventer malgré tout.



Je ne connaissais pas Isabelle Desesquelles avant de lire ce livre et je me réjouis de découvrir ses précédents romans tant j'ai été séduite par son écriture. Une écriture empreinte de douceur, de sensibilité et de poésie qui évoque avec infiniment de justesse l'insouciance d'une enfance heureuse autant que les difficultés d'une vie marquée par la douleur, l'absence et la perte.
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Je voudrais que la nuit me prenne

Pour ce nouveau roman, Isabelle Desesquelles prend la voix de Clémence, une petite fille de bientôt huit ans, qui nous raconte sa relation avec ses parents, son amoureux de l'école, sa cousine qui vit chez sa grand-mère à côté, leurs jeux parfois incestueux... Elle porte un regard sur le monde qui l'entoure à la fois perçant et naïf. Puis, peu à peu, à la faveur d'une phrase, d'un mot, d'une idée, on comprend que le monde de Clémence est loin d'être si léger qu'il n'y paraît, qu'il y a derrière son histoire un drame. Mais j'avoue, le drame était là où je ne l'attendais pas, et c'est peut-être pour ça que ce livre m'a surprise.



Isabelle Desesquelles utilise une écriture qui se veut enfantine, mais qui se révèle très précise. Elle crée un univers poétique et onirique qui permet de suggérer, de dire sans blesser, quitte à garder son lecteur dans une douce innocence jusqu'à ce qu'il soit obligé de comprendre ce qu'elle lui explique. Et, paradoxalement, elle n'hésite pas non plus à raconter à travers la bouche de Clémence des jeux sexuels qu'une enfant de son âge ne devrait pas connaître, ne devrait pas raconter, surtout quand il s'agit de ses parents... Une frontière floue parfois, qui prend son sens à la fin, le pourquoi du comment de cette relation plus que fusionnelle...



Déroutant et par moment dérangeant, Je voudrais que la nuit me prenne n'en demeure pas moins une très belle déclinaison du talent littéraire d'Isabelle Desesquelles.
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Les hommes meurent, les femmes vieillissent

«Les hommes meurent, les femmes vieillissent» Isabelle Desesquelles (166p, Gallimard)

J’ai bien fait d’ignorer ma réserve à propos du titre (il me faisait trop penser à quelque chose du genre « Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus »). Et si je ne suis guère adepte de la féminisation à outrance des noms de métier (ce qu’en dit Belinda Canonne dans « La tentation de Pénélope » me semble plus que pertinent, mais c’est un autre sujet), pour une fois, j’ai envie de saluer l’auteurE Isabelle Desesquelles, tant ce roman ne pouvait être écrit que par une femme. C’est d’abord une histoire construire avec originalité : une esthéticienne nous présente, ou plutôt nous introduit dans l’univers d’une dizaine de ses clientes, toutes membres de la même famille sur quatre générations, avant de donner la parole à chacune pour une sorte d’autoportrait. Par petites touches successives, on découvre l’intimité de ces femmes, leurs peurs, leurs émotions, leurs rires. C’est un univers féminin, à lire par les hommes (écrits pour eux, pour leurs donner quelques clés ?) au moins autant que par les femmes, un monde doux amer mais sans aucune amertume, drôle et piquant, parfois bouleversant, décoiffant, qui détricote ici ou là quelques vérités toutes faites. C’est sans retenue et pourtant assez pudique, les hommes (bien sûr présents) sont racontés par les femmes avec plus de tendresse que de virulence (quel beau portrait de Lucien). C’est une histoire de corps de femmes, avec dans le désordre naissance, maladie, ménopause, fin de vie, désirs, accouchement (ah, ces deux pages sur l’accouchement d’Eve !!!). C’est chaleureux, Isabelle Desesquelles aime ses personnages, on a beaucoup de plaisir à les découvrir. Et c’est bien écrit, avec finesse, parfois de jolies tournures ou des propos bien sentis (« - Comme si en rebondissant sur les carreaux de la cuisine, les doigts de Dieu, ces rais de lumière dans le ciel après l’orage, pouvaient nous enseigner quelque chose » / (l’aïeule dans sa maison de retraite) : « - Ici, les fleurs sont en plastique, elles font comme nous, elles ne vivent pas, elles prennent la poussière » / « -Les réunions familiales ne sont pas pour se voir, mais pour tenter de retrouver ceux qui ne sont plus là ; » / « - Mes parents, les avoir rebaptisés les Bulots me soulage. Dans un plateau de fruits de mer, les bulots sont une garniture, un prétexte à mayonnaise, pour caler l’estomac ; ils n’ont rien d’essentiel. Comme eux. ».

Une belle lecture, une belle découverte.

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Un jour on fera l'amour

Dans ce roman, Isabelle Desesquelles donne la parole à deux trentenaires, Rosalie et Alexandre. Alternativement, ils nous racontent leur vie, leurs amours, leurs relations aux hommes, aux femmes ou encore à leurs parents, ils parlent de leur avenir, de leur vision du couple, de leur espoirs et de leur destin en parallèle. Avec beaucoup de douceur et de poésie, l'auteure joue avec les mots, les sons et les sens pour créer une ambiance digne d'un de ces films qu'aime tant Alexandre. Face à face, deux romantiques paumés, une femme qui se cherche face à sa mère, un homme qui fait le deuil d'un père adoptif, comment vivre et se trouver dans un monde où il suffirait d'enchaîner les relations sexuelles sans s'attacher pour ne pas souffrir ?



Avec cette histoire d'amour improbable mais tellement douce, Isabelle Desesquelles nous laisse croire le temps de ses pages qu'un dos et une nuque peuvent bouleverser une vie, que les histoires d'amour se jouent peut-être sur des clignements d'yeux, à moins qu'il ne suffise de se laisser porter par le destin, et d'oser le chambouler de temps en temps...




Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Les âmes et les enfants d'abord

La narratrice s’adresse à elle, Madame, ce tas de chiffons qu’elle a croisé un jour sur les marches de la Basilique Saint Marc, en face du café Florian. Son fils lui tenait la main, à hauteur de misère.



Depuis, elle ne cesse de penser à cette pauvreté dans nos rues, et nous parle de ce mendiant de la boulangerie qu’elle croise tous les matins.



Sans fards, sans langue de bois ni faux-semblants, la narratrice nous donne à voir cette pauvreté à hauteur d’enfant. Comment leur expliquer ?



La répétition de l’apostrophe à Madame donne un corps à cette pauvreté.



La narratrice convoque également les pages de Victor Hugo et les sonnets de Baudelaire.



Une lecture qui vient nous démanger dans notre quotidien.



L’image que je retiendrai :



Celle de la narratrice appelant sébile un gobelet McDo.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=1968
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