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Critiques de Isabelle Desesquelles (313)
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Je voudrais que la nuit me prenne

Tout d'abord, un grand merci à Babelio pour m'avoir proposé ce roman dans le cadre de l'opération Masse critique et aux éditions Belfond

D'Isabelle DESEQUELLES, j'avais lu avec un vrai plaisir son roman Fahrenheit 2010, qui racontait le rachat de sa librairie par un grand groupe et la dramatique issue ...(je vous le recommande d’ailleurs!)

Je partais donc confiante avec ce roman sur l’enfance qui disait-on, regorgeait de poésie.

Hélas, je suis littéralement passée à coté de cette lecture ... Elle fut même pénible je dois l'avouer.

L'histoire est certes originale mais je ne suis jamais parvenue à m'attacher aux personnages. Tout m'a semblé un peu faux: cette enfant qui n'en est plus une, ses parents amoureux bouffés par le vide et l'absence, ce mystère autour de ce manque.

L'écriture certes poetique ne m'a pas touchée, et les 60 dernières pages m’ont même paru interminables.
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Les hommes meurent, les femmes vieillissent

Impossible de rester indifférent à ce livre !

Si vous aimez les portraits de vies décrites avec réalisme vous aimerez ce livre, tout y est dit … les blessures du corps et de l’âme, les secrets de femmes, la nostalgie de l’enfance, les cris de colère de la jeunesse, les mensonges, le drame familial qui accuse ceux qui n’ont rien empêché, le naufrage de la vieillesse mais aussi l’amour pour une grand mère , pour un homme , pour une femme…. Avez vous vu le film « venus beauté « avec Nathalie Baye et Bulle Ogier ?? on retrouve dans ces pages l’atmosphère feutrée des cabines de soins de beauté, les secrets chuchotés comme une plainte…

C est un live de femmes…. On y parle beaucoup d’hommes, et de mort.. de suicide …

Tout se passe chez Alice à l’Eden, le nom de l institut est bien choisi .. Tour à tour les femmes d’une même famille et de tous âges, se mettent à nu sous forme de monologue, elles se confient, elles s’abandonnent ..

Alors défilent devant le lecteur , sous les mains réconfortantes de l’esthéticienne :

Barbara adolescente rebelle, Manon l’anorexique, Caroline la quinquagénaire blessée, trompée ou la triste Clarisse qui semble avoir une grimace greffée sur le visage,. Lily la vieille dame indigne qui n’a jamais su élever ses filles… mais sa libido effrénée n’est-elle pas là pour oublier le suicide de sa fille Eve ?? chacune parle de ses échecs et de ses espoirs..

La grand-mère la plus attachante, la plus aimée de tous c’est Jeanne qui a passé toute sa vie avec son mari dans sa ferme du Lot à donner aux autres, qui leur a appris à partager. C’est une vie usée jusqu’’à la corde..une vie faite d’amour qui n’avait pas le temps pour l’anxiété… « le bonheur n’est pas une obligation , il faut vivre c’est tout « nous dit-elle.

mais surtout le point fort du récit c’est le suicide d’Eve , tout tourne autour de son souvenir et d’une lettre qu’elle aurait laissée à son fils Nicolas..

, elle ne supportait plus d’avoir perdu son mari , d’avoir perdu son bonheur. Personne n’a vu la lettre. Chacune y va de son idée..

Voilà un joli livre.. mieux que çà . un livre à la fois rageur et mélancolique ! ( Nathalie Bullat)

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UnPur

Je suis vide, vidée. Epuisée. L'impression que ce livre m'a tout pris.



Ne plus pouvoir lire. S'arrêter. Reprendre. Aimer. Adorer. Se demander si c'est normal de tant accrocher. Oui. Au point que mon cœur est gros au moment où je referme ces pages, si gros que je le sens battre au fond de ma gorge. Il a souffert. Ne savait plus comment battre.



J'en ai lu des histoires difficiles, des livres éprouvants. Mais là, par moment... la bile pas loin des dents. Et le malaise. Et la rage. Et les poings. Et puis, de l'autre côté, l'admiration pour cette écriture folle.



Lire l'enfant qui disparaît, et l'enfance qui le suit. L'homme qui n'en a que le nom. L'horreur qui suit. Et l'abîme, profond, qui engloutit.



Lire les chocolats chauds, l'amour maternel, le fraternel, l'insouciance. Puis le rapt et l'horreur. Le monstre. La souffrance. L'ensuite. L'enfant mort resté au fond du corps d'adulte. L'adulte brisé qui cherche comment vivre encore. Comment vivre après. J'ai lu tout ça. Lu à ne plus en pouvoir, de la place San Marco jusqu'au fond du pire.

Mais j'ai surtout lu une merveille d'écriture, de celles qui vous emmènent, vous prennent la main et ne vous la lâchent que bien plus loin. Ne vous la lâchent plus.



Parfois on entre dans un livre comme dans un moulin, et parfois non. Il est des livres qui nous font nous arrêter sur leur pas, ne pas le presser. Cette fois-là, j'ai essuyé mes pieds, pris le temps, regardé. Je m'étais doutée. Et à peine ma tête passée, je l'ai vu, le tapis persan d'encre, et les mots travaillés, et les phrases ajustées. On n'est pas chez n'importe ici. Madame Desesquelles on dit. Celle qui a écrit beau le laid. Celle qui a poétisé l'immonde. Celle qui a écrit le cœur abîmé et l'esprit mutilé. Celle qui vous prend à la gorge et vous coupe le souffle du bout de sa plume.



J'ai fini ce livre un soir, tôt, mais pas moyen pourtant d'en ouvrir un autre. Il me collait et m'empêchait d'y voir clair. Au matin, presque une gueule de bois, l'ivresse de la veille restait encore. J'avais bu trop de ses mots pour rester sobre. Mais je ne m'arrêterai pas là, je vous lirai à nouveau Mme Desesquelles, et ma tête tournera encore. Et encore. Et encore.
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UnPur

Bataille de polochons, rires fugaces éternellement éclatant, jalousie passagère, regard malicieux et sourire en coin, chatouilles chatouilleurs, câlins rassurant, bras réconfortant, complicité hors norme, Benjaminquejetaime et Julienquejetaime, deux étoiles suprêmes dans un univers unique. Des rêves de grandeur dans cette vie brisée.





Chaos instantané, froid engourdissant, bruit récurrent, odeur démoniaque, ombre sinistre d’un avenir sordide. Un traître de ceinturon, un tapis moelleux engloutissant toute dignité, une chambre satyre et une vie décharnée. Un super héros désillusionné qui ne compte plus rien. L’espoir a fui, le soleil s’est terni, les abysses sont son nouveau terrain de jeu.





Le temps s’écoule. L’enfant grandi, objet abjecte d’un néant destructeur, façonné par une main experte, détruisant peu à peu une imparfaite pureté. Les souvenirs vacillent, l’espoir s’est fait la malle laissant la peur bien droite dans ses bottes. Pourtant un jour, la fuite vient toquer à sa porte. Voyages insondables vers une fuite, la rédemption à l’autre bout du monde. Des rencontres, des secrets inavoués et tordus, un homme brisé qui tente encore d’échapper à l’enfant volé et souillé qu’il est devenu.





Isabelle Desesquelles, plume fine où la subtilité poétique parachute dans un monde désœuvré, décharné et dépourvu de bonté. Mots cachant l’insoutenable dans un souffle peinant et encombrant de tant de vérités à jamais tus. Mots fous et perturbés dans une illusion qui n’a plus de limite. Mots crachés, venimeux, haranguant la colère contenue. Mots espérés et choyés d’un pardon bien trop irrévocable.





Isabelle Desesquelles aime bousculer, aime déranger dans cet étrange ballet où les paradoxes et l’âme humaine mettent sur table leurs plus beaux atouts comme leurs plus redoutables. Amourachée et éberluée devant une histoire qui ne peut que questionner sur un impossible dont il est inenvisageable de penser. Foudroyée par cette osmose aussi magique que destructrice délivrant ce message de douleur, de recueil, de reconstruction, de rédemption et de pardon. Secouée par la vivacité de cette plume intransigeante qui percute sans aucune concession. Abasourdie par ce cycle macabre sonnant le glas de tout espoir.





Isabelle Desesquelles signe un nouveau roman bouleversant et émouvant.
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Les hommes meurent, les femmes vieillissent

Pour raconter l'histoire d'une existence, la vie qui s'étire, on peut choisir de parler d'une rencontre, d'un couple qui se forme, de la famille qui se crée, du temps qui passe...Ou alors, on fait parler des femmes, membres d'une même famille qui sont toutes liées par une esthéticienne qui s'occupe d'eux, un peu différemment de ce qu'on imaginerait : pour les écouter et leur donner le droit d'être à l'écoute d'eux mêmes.





Se dessinent alors des portraits de tous les âges : de la petite Judith qui vient de naître à Jeanne la mamie que tout le monde aime. Toutes ont dans leurs pensées Eve qui s'est suicidée et dont l'absence , finalement, crée un besoin de présence.





Ces femmes nous racontent leurs vies, leurs sentiments, le temps qui passe, et une intimité que jamais l'écriture ne rend déplacée.



C'est parfois drôle, souvent mélancolique, et les secrets de chacune ne sont pas toujours faciles à porter.





Et la poésie de l'écriture est toujours là, des références cinématographiques, littéraires et musicales viennent animer le récit.



Une bien belle lecture qui nous fait nous questionner longtemps, un fois le livre reposé.
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Je voudrais que la nuit me prenne

Clémence nous raconte sa vie, vue à travers ses yeux d'enfant unique de huit ans, choyée par des parents qui forment avant tout un duo d'amants avant qu'ils ne s'intègrent au trio familial.

Elle nous parle de son père,  qui est aussi son instituteur, posé, présent, amoureux des mots et encore plus de sa femme. Elle nous conte sa mère,  fantaisiste et solaire, son copain d'école, Just, qui provoque ses premiers émois, sa grand-mère Mamoune, tellement terre à terre ...



Cette famille aux rituels parfois fantasques, sensible à  toutes les petites choses de la vie et de la nature, est soudée et pleine d'amour et Clémence vit toutes ses émotions avec l'intensité  et l'innocence de l'enfance. Mais peu à peu émerge de son récit des faits troublants, un drame a eu lieu, et son discours passe de lumineux s'assombrit...



L'auteur a une plume incroyablement juste pour parler du ressenti d'un enfant, des émotions qui les animent ou les chagrinent. Une poésie dans la description des sentiments,  un jonglage dans le sens des mots, donnant des phrases à double sens qui amènent la réflexion. Ce n'est pas toujours une lecture facile, il ne faut pas perdre le fil,  mais c'est un beau récit qui parle merveilleusement de l'amour filial. Et un coup de coeur pour le personnage de Mamoune, grand-mère brusque au franc-parler réjouissant.
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Je voudrais que la nuit me prenne

Un livre de souvenirs qui commencent avant la naissance de Clémence jusqu'à sa disparition et bien après. Un livre qui abrite de vrais moments de poésie mais aussi beaucoup de répétition et de confusion. J'ai souvent été perdu dans les souvenirs de Clémence. J'ai été dérangé par certains de ses souvenirs qui - il me semble - ne peuvent pas être des souvenirs d'une enfant de 8 ans - du moins je l'espère. J'ai trouvé que la lecture de ce livre n'était pas facile. Je l'ai terminé en m'autorisant quelques sauts dans cette histoire un peu confuse. Confusion a fait que je n'ai pas été très touché par cette histoire et assez heureux d'en être sorti.

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Un jour on fera l'amour

Ne vous laissez pas avoir par le titre provocateur de cet ouvrage, car derrière cette bravade, se cache un récit sensible et pudique.



Rosalie Sauvage et Alexandre ne croient plus en l'amour. D'ailleurs, ont-ils déjà cru un jour en l'amour ? Mais lorsqu'ils se voient, seulement de dos, par jeu de miroir, ils tombent sous le charme l'un de l'autre. Un coup de foudre immédiat, mais bref, puisque Alexandre a seulement le temps de battre des paupières que Rosalie Sauvage s'est envolée. A partir de là, s'engage une course contre la montre pour retrouver l'autre, puisque Rosalie Sauvage va déménager pour changer de vie.



J'ai beaucoup aimé la façon dont les personnages parlaient et abordaient le sentiment amoureux. Grâce à l'alternance de narration (un chapitre donnait la parole à Rosalie, l'autre à Alexandre), ont a pu se pénétrer des consciences et attentes des deux personnages. Deux personnages aux caractères différents (Rosalie est plutôt énergique et semble froide, tandis qu'Alexandre renvoie une image d'un homme timide et passionnel). Mais derrière ces visages de façade sont tapis des émotions sincères et douces. Ils transpirent le désir, désir de retrouver l'autre, de le recroiser. Dans un même temps, le lecteur aussi se place dans une posture d'attente, espérant à chaque page que les deux personnages vont pouvoir vivre leur histoire.



Dans ce récit, il ne faut pas chercher à y trouver de l'action. Isabelle Desesquelles privilégie une écriture poétique et sensuelle, pour faire ressentir aux lecteurs des émotions intenses. Un choix d'écriture osé, puisque pour ma part, j'aurais sans doute souhaiter un peu moins de spiritualité et un peu plus d'actions concrètes pour apprécier d'autant plus ma lecture.



En bref, Un jour on fera l'amour, c'est l'histoire nostalgique et triste d'un bout de vie qui s'en va : Alexandre va devoir vendre le Rosebud (cinéma de son père défunt) et repense avec nostalgie aux bons moments partagés dans ces lieux. Mais c'est aussi le commencement de bonheurs nouveaux, avec la naissance d'un amour et le début d'une nouvelle vie.



Un récit réaliste, qui tend à comprendre et à décortiquer les sentiments humains les plus complexes. L'histoire n'est sans doute pas impérissable, le récit un peu banal, mais il n'en reste pas moins agréable à lire.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Les hommes meurent, les femmes vieillissent

Livre léger moderne émouvant, une saga féminine
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Je voudrais que la nuit me prenne

Comme d’habitude, je ne savais rien du bouquin, très vite j’ai pressenti, mon ventre a compris avant mon cerveau. Je m’arrêtais pour relire un extrait de Bérénice ou de Faulkner, j’allais écouter la prière de Brassens, jouer quelques pièces de Ravel, je sortais pour admirer le coucher de soleil. Page 90 en 1h30 de lecture, pas vraiment normal et puis le sujet m’a explosé à la figure et j’ai refermé le livre.

Ce n’est pas un livre sur la mort ou le deuil c’est un livre sur le souvenir, la survivance, le refus de lâcher-prise, l’obstination têtue...

J’ai réussi à le finir. Toute une partie assez oiseuse sur la sexualité parentale, une écriture assez poétique mais beaucoup trop de citations et un humour déroutant.

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UnPur

UnPur.

Un livre dramatique et merveilleux.

L'effroi se mêle à la prose fabuleuse d'Isabelle Desesquelles, et c'est mon cœur de mère qui s'est retrouvé en apnée.

Certains passages sont très durs mais ils sont contrebalancés par la plume merveilleuse de l'autrice, qui décrit l'indicible et l'horreur, de toute beauté.

J'ai peur d'en dire trop, de dévoiler le fond de l'histoire. De révéler pourquoi.

Mais j'ai encore la plume avec Benjamin, ce petit garçon, car finalement, a-t-il vraiment grandi depuis son enlèvement en Italie, alors qu'il n'avait que huit ans ? Et pourquoi lui, et pas son frère jumeau ?

On frôle l'abîme avec lui, qui nous livre son histoire, par le biais de ce livre écrit comme une lettre à son frère, bien des années après le drame.

Je suis émue par tant de délicatesse dans le propos.

Avec l'impression que Benjamin est là, quelque part, peut-être un voisin.

La déchirure est féroce et meurtrière, surtout lorsqu'il ne suffit que de trois minutes pour détruire une famille, un socle. Car qu'y a-t-il de pire que la mort, à part l'absence et l'inconnu... Cette douleur invisible qui ronge l'existence alors que nous ne sommes déjà plus.

On s'accroche aux souvenirs.

On les voit défiler, sur les murs, dans la tête et les écumes. Mais

Le cœur ne répond plus. Alors on les regarde, les mains dans les poches et les yeux baissés. Écartelé, martelé, derrière une vitre infranchissable.

UnPur.

La belle littérature, c'est écrire l'ignominie avec magnificence.

Isabellequejetaime.
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Je voudrais que la nuit me prenne

Voilà un livre qui me laisse une impression mitigée... Une très belle plume, une écriture quasiment poétique, mais qui se veut une écriture d'enfant, ce qui rend la chose peu crédible, mais dans le fond cela n'a pas vraiment d'importance. Il ne passe rien dans ce roman: si vous cherchez de l'action, passez votre chemin. Une jeune enfant de 8 ans raconte simplement sa vie quotidienne, avec en ligne de mire l'amour que ses parents lui portent et aussi l'amour que ses parents se portent entre eux (y compris charnel).

Cette petite fille a son père comme instituteur, avec lui elle apprend la vie, la nature, la philosophie. Il y a aussi son grand amour, qu'elle épousera plus tard, c'est sûr. Mais finalement le "plus tard" ne ressemble à rien de ce qu'elle a imaginé, surtout de ce que ses parents ont imaginé pour elle, pour leur famille aussi.

Un récit très touchant avec beaucoup de sentiments, de perceptions, servi comme je l'ai dit avec une écriture très douce et très belle, mais qui ne suffit pas à éveiller en moi plus d'émotions que ça. Il faut être contemplatif pour aimer ce livre, c'est ce qui m'a touchée dedans je crois.
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UnPur

Une lettre ouverte à son frère jumeau... Qui lui a échappé au ravisseur.

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Je voudrais que la nuit me prenne

C'est la première fois que cela m'arrive.



Ne pas savoir si j'ai aimé ou pas, un sentiment de mal être persiste, une douleur profonde.



La narratrice est une enfant de 8 ans. Elle parle de l'amour fou de ses parents, et de leur amour pour elle.



Pas vraiment une histoire, ou peut être que si avec des phrases par ci par là.

Ce style m'embrouille la tête.

Impression d'être un chat qui ne trouve pas sa place et qui tourne en rond et parfois hop j'attrape une souris qui me fait vibrer.

A travers les phrases on perçoit le mal être, la douleur, l'amour fou, violent, la châleur du soleil, la liberté sans entrave.



Certains passages m'ont beaucoup touchée comme celui ci :

"mon père arrivait à rendre tout plus vaste, il ne nous apprenait pas seulement à lire, à écrire, à calculer mais aussi à réfléchir. Il vous donnait envie de l'intelligence, de ne pas être des copiés collés."

D'autres m'ont violemment heurtée...et je ne comprenais pas leur place dans le texte, la nécessité.

D'autres encore m'ont fait pleurer...



Je me sens en plein désarroi.





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Je voudrais que la nuit me prenne

Je pense qu’on reconnaît un bon livre à sa capacité à s’immiscer entre le lecteur et sa vie, à sa capacité à s’accaparer le lecteur. Certains livres se grappillent distraitement, d’autres se dévorent fiévreusement. Plus rares, ceux qui forcent le lecteur à une halte. Ne le font pas butter, mais le retiennent, le hissent hors de toute urgence. Je voudrais que la nuit me prenne est indéniablement de ceux-ci. C’est un roman qui appesantit l’instant, un roman qui rend palpable chaque scène délivrée au lecteur. Qui vous fait ressentir tout le poids du monde. C’est une fièvre de l’immédiat.



« Je suis morte il y a seize ans, le jour de mes huit ans. Depuis, je vis dans la tête de mon père. Dans ses pensées. Là, je continue d’être. D’être l’enfant de mes parents, d’être leur plus grande joie et leur tourment. D’être la jeune fille que mon père ne peut s’empêcher d’imaginer que je serai. Je suis là encore. »



Je voudrais que la nuit me prenne raconte une enfance. Celle de Clémence, la narratrice. Mais rien n’est enfantin. Ni le ton ni la voix. Les mots d’adulte s’entrechoquent contre les mots d’enfant. Clémence semble être une mue qui traverse les âges, qui flotte sur la vie. D’elle on ne sait rien, si ce n’est sa vision du cocon familial. Une prison dorée, douillette. Aucune violence, aucune crispation. Mais aucun répit. Clémence est emprisonnée dans les souvenirs, dans les pensées. Enfermée dans les images, les sensations, enfermée dans mille et un visages. À force d’être emmurée, Clémence est partout. Un lierre qui rampe parmi les existences. Ce roman est un véritable labyrinthe narratif ; non pas pour sa forme de récit à tiroirs (ce n’est pas le cas), mais car il joue avec les focalisations pour embrumer le lecteur. Clémence semble tout savoir, tout connaître, être partout à la fois, en même temps. C’est dans l’ombre des choses que l’on saisit leur essence. Toutes les frontières s’amenuisent, jusqu’à disparaître. Jusqu’à ne plus tenir à distance le lecteur. Nous sommes le corps, Clémence la voix.



« Ce que je suis amené à penser de ce que mon père pense, tout est poreux. Et je suis là encore. Je suis quoi, je suis qui ? Une ébullition du passé. »







Les mots se déversent en nous comme des torrents de lave, encore incandescents après des siècles, encore plus sourds de puissance. Ils mettent à terre et nous envolent. Et on commence à se demander qui est véritablement Clémence. Est-elle encore vraiment vivante ? Se suffit-elle à une voix ? Son corps, calciné par les émotions, où demeure-t-il dans le récit ? Et derrière la lumière et la joie se tapit une noirceur mélancolique. Venue d’on ne sait où. Mais qui ne partira pas, on le sait. On ne le devine pas, ça s’impose. Le souffle coupé, on se glisse dans l’intimisme de l’histoire comme on se glisserait dans une chambre par une porte entrebâillée. On avance, penaud. Malhabile. Chaque page abreuve d’une nouvelle gorgée de tension. Tout est dit joliment. Mais les mots enrobés de tendresse et de douceur trahissent bien plus qu’ils ne bercent.



Isabelle Desesquelles réussit avec brio à construire un roman porté par la seule voix poétique de la narratrice. Ce n’est pas un souffle romanesque qui traverse cette histoire, c’est un souffle haché, haletant, qui la fait pulser au plus près de nous. Comme un dernier souffle de vie, toute l’histoire de Clémence se déverse en un flot inarrêtable. Et pour arriver à un tel résultat final, quel travail il y a derrière ! Ce n’est plus du brio, c’est de l’orfèvrerie.



« Je découvre qu’avec la mémoire les lieux peuvent être des gens, un paysage devient un unique amour, et une vieille bâtisse une jeune fille. Ses pierres sont des veines, ses lauzes sont une chevelure, et l’air qui la traverse une respiration. »



Je voudrais que la nuit me prenne est plus qu’un récit, c’est une énigme. On avance dans le livre à tâtons, recherchant les mots comme des flambeaux. Il évoque la mémoire, l’importance des souvenirs les liens indéfectibles et leur ambiguïté, il dit tout ce que les silences dissimulent. Il voit la vie se dérouler, glisser sur les êtres. Je voudrais que la nuit me prenne est un œil hypersensible sur le monde, sur nous-mêmes.
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Je voudrais que la nuit me prenne



Un couple de jeunes gens extrêmement amoureux, leur petite fille de bientôt huit ans, une famille donc, vit dans une sorte de bulle de bonheur et de fantaisie, bulle où la poésie, les chansons, les mots en général participent de la fête. La sensualité est elle aussi très présente, que ce soit dans l'exploration des corps ou le rapport à la nature, ce dont rend très bien compte l'écriture très charnelle d'Isabelle Desesquelles.

Ce n'est qu'à la page 81 qu'est clairement énoncé ce qui fonde le thème de ce roman et qui se laissait deviner auparavant par de légers indices disséminés dans le texte. Il ne s'agit évidemment pas ici d'un roman à suspense , mais je me garderais bien pour autant d'en révéler trop. Disons juste que la tonalité change , que la nuit s'invite et que le souvenir trop ressassé se révèle plus nocif que bénéfique.

Un roman qui déchire le cœur (je n'ai pas pu le lire d'une seule traite pour laisser place à l’émotion) mais qui dégage néanmoins une formidable lumière. Un grand coup de cœur.
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Je voudrais que la nuit me prenne

Très beau roman d'Isabelle Desesquelles, à paraître pour la rentrée littéraire 2018, Je voudrais que la nuit me prenne explore un sujet difficile de manière poétique.



Comment vous parler de ce roman sans en dévoiler le ressort principal ? Je me suis longuement posé la question ...

Clémence, presque huit ans, vit une enfance heureuse auprès de parents fantasques et aimants. Une vie proche de la nature, entre l'école et les jeux, la belle littérature et les histoires de famille compliquées, la découverte du corps et des premiers émois amoureux... Clémence nous raconte tout, son présent et ses souvenirs d'un passé pas si lointain qui s'entremêlent, ses regrets et le futur qu'elle espère. C'est beau, empreint d'une certaine poésie, mais bien vite le malaise s'installe pour le lecteur. Quelques réflexions paraissent étranges dans la bouche d'une petite fille, quelques indices disséminés ici et là laissent présager un drame qu'elle refusera longtemps d'aborder. Une fois ce secret découvert, le texte prend un autre sens. Bouleversant. Prenant le lecteur aux tripes, le roman ne peut laisser indifférent. Il nous raconte la vie, l'amour, l'impossibilité de l'oubli. Des thèmes forts, traités de manière poignante par l'auteur dont la plume virevolte d'une scène à une autre, nous emportant avec passion dans le sillage de la petite Clémence. Cette très belle histoire va me marquer durablement tant elle m'a émue et fait réfléchir.



Merci au site Babelio ainsi qu'aux éditions Belfond pour cette belle découverte littéraire.
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Je voudrais que la nuit me prenne

Merci à Babelio de m'avoir envoyé ce beau roman!



Il est intriguant, beau, léger, et lourd à la fois.



Le lecteur comprend assez vite que quelque chose cloche dans les souvenirs d'enfance de Clémence... Une ombre plane, peinant à faire surface parmi tout le bonheur étalé, mais cette ombre persiste, et peu à peu envahit tous les chapitres, les allusions se multiplient, jusqu'à ce qu'on comprenne ce qui s'est passé... ou qu'on croit le comprendre puisque rien n'est dit clairement.





Ce que j'ai beaucoup apprécié est qu'il n'y a pas de fausse naïveté enfantine dans ce roman. L'enfant de 3, 4 ans... jusqu'à ces 8 ans parle de façon mature. En effet, deux des derniers romans que j'ai lus avaient cette caractéristique de multiplier les mots-valises, néologismes, et incompréhensions infantiles afin de mieux matérialiser la narration par un enfant (En attendant Bojangles, et Le Jour où maman m'a présenté Shakespeare). Ce n'était pas désagréable, mais un peu lourd tout de même au bout d'un moment, surtout dans le 2e livre. Finalement, lire un enfant s'exprimer comme un adulte n'est en rien gênant, et crée même un sentiment bizarre, de distorsion qui participe au cheminement vers la fin du livre.



Les relations entre les parents sont aussi très bien racontées, pures, pleines, ... On en ressort nourris. Pas de tabou, la narratrice raconte les beaux moments, les moments intimes avec sincérité, sans trop en dire, mais sans cacher.



Pour résumer, beau roman je trouve, agréable à lire, prenant, entre joie et tristesse... comme la vie quoi!
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Les âmes et les enfants d'abord

C'est un court récit poignant que nous offre Isabelle Desesquelles, après un voyage à Venise avec son jeune fils, ils font une rencontre avec une mendiante qui n'a de cesse de la hanter. Comme une porte qui s'ouvre sur une évidence malheureusement de plus en plus sur notre chemin, la pauvreté avec son lot d'inhumanité.

Une prise de conscience peut être plus prononcée car dans sa main celle de son fils qui s'interroge vers ces mains tendues. Comment faire face à cette misère étalée sur nos trottoirs, on ne peut pas toujours fermer les yeux, mais à la fois on ne peut pas donner à tous. Alors on tente d'offrir des sourires, un peu de chaleur humaine avec un petit bonjour et quelques pièces à l'occasion histoire de remplir son devoir de charité. Tout se bouscule dans les esprits, tant de questions du jeune garçon bien souvent sans réponses. Apprendre à grandir avec la misère sous yeux puis finir par ne plus la regarder ni la voir.

Un récit tout en franchise, où tout à chacun s'y retrouvera. Combien de fois a t on déploré le gâchis et l.outrance de l'argent alors que des gens avec bien moins pourrait avoir un toit et une assiette remplie. Mais aussi combien on fuit les mains tendues, excédés par ce harcèlement permanent de mendicité.

Qu'est ce que l'humanité au final ?

Beaucoup de réflexions et interrogations dans ce court récit sur notre monde d'aujourd'hui et demain quand sera t il.

La misère est depuis des lustres, elle sera certainement la dernière à disparaître de la société.

En filigrane du récit , l'auteur s'appuie sur les misérables de Victor Hugo, pas si loin de nous comme la petite fille aux allumettes citée également dans le texte. Où est donc l'évolution de l'humanité hormis que nous tentons de faire de l'humanitaire ?

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Je voudrais que la nuit me prenne

Clémence est une petite fille heureuse, entourée par des parents aimants et amoureux. Son père est aussi son instituteur. Jusqu'à l'âge de huit ans, elle vit dans le bonheur et même avec l'arrivée de sa cousine Lise, rien ne vient entacher celui-ci.

Et puis tout bascule.

Si le début du livre paraît un peu mièvre tant tout semble voler sur un petit nuage de couleur pastel, avec tout de même des passages bien réalistes, la suite sombre dans le pathos. Je n'ai pas aimé ce deuil qui n'en finit pas, ces nombreuses phrases qui tournent autour du ressenti. Je n'ai même pas tout compris. Déception donc. Deux étoiles pour les nombreuses références à la chanson française. C'est rafraîchissant.
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