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Citations de Ivo Andric (202)


Mais partout et chez tous, la peur régnait. Les Autrichiens qui faisaient leur entrée avaient peur des embuscades. Les musulmans avaient peur des Autrichiens, les Serbes des Autrichiens et des musulmans. Les Juifs craignaient tout le monde car, surtout en temps de guerre, tout le monde est plus fort qu’eux.
(page 148)
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Le pont, lui, était toujours là, égal à lui-même, arborant l'éternelle jeunesse des grandes œuvres conçues avec génie, lesquelles ignores ce que vieillir ou changer veut dire, et ne partagent pas, du moins semble-t-il, le destin des choses éphémères.
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Le pire n'est pas de souffrir et de mourir, mais bien de vieillir, car vieillir est un mal sans remède et sans espoir, c'est une mort qui dure.
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En un mot, à quoi bon posséder beaucoup et être quelqu'un, si l'homme ne peut se libérer de la peur de la pauvreté, de la bassesse en pensée, de la grossièreté en parole, de l'hésitation dans le geste, si la misère invisible mais amère et inéluctable ne le quitte jamais d'un pas [...].
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La force des éléments et le poids du malheur partagé rapprochaient ces gens et jetaient un pont, pour un soir du moins, au-dessus de l’abîme qui séparait une communauté de l’autre, surtout les chrétiens des musulmans.
(page 88)
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" Les enfants sont ainsi souvent imprudents en paroles, quand les adultes ne peuvent l’être qu’en pensées. "

(page 24).
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Nombre de ces fonctionnaires, Hongrois fougueux ou Polonais arrogants, franchissaient avec angoisse ce pont, entrant avec répugnance dans cette ville à laquelle, au début, ils ne pouvaient s’intégrer, telle la goutte d’huile surnageant à la surface de l’eau. Mais un ou deux ans plus tard, déjà, ils passaient des heures assis sur la kapia, arborant de gros fume-cigarettes d’ambre, et, comme les gens du cru, regardaient la fumée se dissiper et s’évanouir dans le ciel clair, dans l’air immobile du crépuscule.
(page 213)
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Le pont paraissait interminable et irréel, ses extrémités se perdant dans la brume laiteuse et ses piles sombrant à leurs bases dans les ténèbres ; un côté de chaque pile et de chaque arche était violemment éclairé, tandis que l’autre était dans une totale obscurité ; ces surfaces lumineuses et sombres se brisaient et se recoupaient suivant des contours nets, transformant le pont en une étrange arabesque née du jeu éphémère de la lumière et de l’ombre.
(page 177)
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Dans l'exaltation de la jeunesse et dans la fièvre du désir, l'attente et l'incertitude font partie intégrante des délices que l'amour promet.
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[...] il parlait maintenant de cette révolte comme d'une chose normale. Ce n'était rien, faisait-il dire à Daville, c'était le peuple, la populace, les pauvres gens qui s'étaient soulevés. Cela arrivait de temps en temps. Ils allaient crier et faire du tapage, puis ils se calmeraient. Des vociférations n'avaient jamais tué personne.
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Daville avait l'impression par moments que vivre nécessite de nombreux efforts et chacun de ces efforts un courage disproportionné. [...] L'homme, pour ne pas s'arrêter et renoncer, se dupe lui-même, il nie les obligations qu'il n'a pas complètement remplies en les enfouissant sous de nouveaux devoirs, qu'il ne remplira pas complètement non plus, et dans ces nouvelles entreprises et ces nouvelles tentatives il recherche de nouvelles forces et plus de courage. Ainsi l'homme fraude avec lui-même et devient avec le temps de plus en plus et sans fin débiteur envers lui-même et envers tout ce qui l'entoure.
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Tous burent à la ronde encore une rakia et un café, oubliant la réalité pour pouvoir la supporter, et tous parlaient plus facilement et plus librement, songeant tout à coup que dans la vie il y a d’autres choses, plus humaines et plus gaies que ces ténèbres, cette peur et cette canonnade meurtrière.
(page 375)
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Un déménagement met à nu la vie d'un homme jusque dans ses éléments les plus secrets.
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Ivo Andric
"Je m'approche de la sentinelle
en faction au carrefour
et je lui demande la rue du Sauveur"
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Les pays et les régions, et avec eux les êtres humains et les villages, passent de main en main comme de la menue monnaie.
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- Je ne suis pas à plaindre. Car, nous tous, nous ne mourons qu'une fois, à la différence des grands hommes qui meurent deux fois ; la première lorsqu'ils quittent ce monde, la seconde lorsque disparaît leur fondation pieuse.
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La plus navrante et la plus tragique de toutes les faiblesses de l'homme est sans doute son incapacité totale à prévoir, une incapacité qui est en contradiction avec ses nombreux talents, aptitudes et connaissances.
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Avec l'introduction du chemin de fer, ce n'était pas seulement le transport des voyageurs et des marchandises qui était devenu plus rapide et plus aisé ; il semblait aussi que les événements eux-mêmes avaient accéléré leur cours. Les gens de la ville ne le remarquaient même pas, car cette accélération était progressive et les entraînait tous avec elle. On s'habituant à l'agitation et à l'effervescence, les nouvelles sensationnelles n'étaient plus une rareté ou u e exception, mais une nourriture quotidienne et un véritable besoin.. La vie, sous toutes ses formes, semblait se précipiter de l'avant, s'accélérer brusquement, de même que l'eau du torrent accélère son cours juste avant de se briser et de dévaler la roche abrupte en se transformant en cascade.
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[...] Daville se disait : "Ce qui est terrible, ce n'est pas de vieillir, de décliner et de mourir, mais de voir d'autres hommes, plus jeunes et différents, arriver derrière nous. C'est cela, en fait, la mort. Personne ne nous tire vers la tombe, mais on nous y pousse dans notre dos".
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Vraiment, rien ne peut mieux nous tromper que ce sentiment de calme et de contentement que nous inspire le cours des choses.
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