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Critiques de J. D. Salinger (688)
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L'attrape-coeurs

Ecrit après la Seconde Guerre mondiale, The Catcher in the Rye (traduit "L'Attrape-Coeurs") décrit le début des années 1950 : décennie du conformisme par excellence (dans la société américaine). La famille est au centre de tout et de toutes les valeurs. Les pères sont de fiers chefs de clan et les mères des ménagères hors-pair façon publicité pour produits ménagers.

A cette époque, les enfants n'ayant leur place que pour obéir et apprendre de leurs aînés, le concept "d'adolescent" n'existe pas : soit on est un enfant, soit on est un adulte. Mais entre les 2 ... ?

Salinger explore donc cette "frontière" qui est souvent une période difficile pour celui qui la vit, et ceux qui l'entourent !



Holden Caufield se voit devenir un autre et éprouve beaucoup de difficultés à s'adapter à ce "nouveau lui". Il en va de même pour le monde dont il commence à voir les failles.

C'est donc l'occasion pour l'auteur de s'attaquer au sacro-saint American Dream. Car les rêves d'Holden prennent des allures de cauchemar...



Dans L'Attrape-Coeurs, Salinger met très bien en scène toutes les ambiguïtés des adolescents. L'auteur nous fait d'abord comprendre qu'il est difficile de faire confiance à ce narrateur pour qui les adultes sont bidons (je suppose que c'est le terme utilisé dans la traduction française), dangereux et pervers. Mais Salinger montre aussi le paradoxe de ce rejet des adultes et l'envie qu'a Holden de leur ressembler.

A l'inverse, ce personnage idéalise l'enfance comme un paradis perdu. On s'aperçoit assez vite que les enfants, comme sa pette soeur Phoebe, sont les seuls qu'il respecte.

Ah, l'adolescence.... Période où la demi-mesure n'existe pas !



Avec ce roman, et surtout grâce à son personnage principal, Salinger a créé un Peter Pan moderne. A l'inverse de Peter Pan, Holden a peur, il ne se crée pas un pays imaginaire, il fait comme il peut. Est-ce pour cette raison que les tueurs en série américains apprécient particulièrement ce livre ? Et pour cela que l'adolescent a donné son nom à une chanson de rock ? Un grand débat qui ne pourra pas se résoudre ici, c'est sûr !

Je n'étais déjà plus ado quand j'ai lu The Catcher in the Rye, mais j'ai été frappée et reste encore marquée par la justesse de l'analyse de la peur de grandir dans un monde qui n'a pas l'air de savoir où il va. Et je pense que ceux qui ont été des adolescents sensibles ne pourront pas le nier après cette lecture.



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L'attrape-coeurs

Y a-t-il un âge pour lire un livre ? Je suis très très très loin de l’adolescence et pourtant j’ai aimé L’attrape-coeurs. Je ne sais pas si c’est inquiétant ou rassurant mais peu importe ...

J’ai trouvé ce livre intemporel et universel, un livre dans lequel tout adolescent peut se reconnaître.

Holden, le narrateur, suit ses impulsions, réagit instantanément à ce qui le blesse ou l’enchante. Il est excessif et spontané, fabulateur et très observateur. Ne sachant pas trop où se situer, il réagit parfois en enfant, qu’il est encore, et en adulte, qu’il va devenir.

J’ai aimé ce livre plein de tendresse, d’humour et de fantaisie, plein de vie.
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L'attrape-coeurs

Holden Caulfield adolescent paumé, marqué par la mort de son tout jeune frère, n’ayant pour seule attache son adorable petite sœur Phoebé à laquelle il voue un amour fraternel et passionnel, est expulsé de son lycée trois jours avant Noël.

Ne voulant pas affronter la colère de ses parents, Holden fugue et rejoint New York par train où il réserve une chambre dans un hôtel sordide.

S’ensuit des aventures déroutantes, des rencontres hasardeuses, dangereuses, émouvantes, mais aussi quelques retrouvailles décevantes ou bien d’autres touchantes...

« L’attrape-cœurs » est avant tout le récit d’une errance, l’errance d’un adolescent marginal qui ne trouve pas sa place au sein de la société. En plein crise existentielle, blasé par la superficialité des jeunes de son âge, terrorisé par le fait de devenir un jour un adulte, et écoeuré par ce monde hostile et par l’ignominie humaine, Holden se cherche mais se perd dans des questions sans réponses; il finira par se noyer dans un naufrage psychologique...

Dans un style familier, argotique, vulgaire parfois, mais au langage saisissant et poignant, écrit à la première personne du singulier pour mieux nous identifier au personnage, les lecteurs se laissent happer voire secouer par la violence et la noirceur de ses pensées.

Nous devenons témoins du mal-être d’Holden qui se dévoile à cœur ouvert, et éprouvons face à cet adolescent tourmenté, de l’empathie car nous adultes sommes bien conscients que l’adolescence demeure une période charnière de notre vie, délicate et douloureuse et qui parfois conduit certains jeunes à des dérives tragiques !

Ce roman est une révolte et si l’œuvre de Salinger paraît pour certains légèrement dépassée, les problèmes de l’adolescence contés dans ce récit restent immuables et toujours d’actualité.

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L'attrape-coeurs

Bien qu'au début gênée et agacée par le langage adolescent de ce grand classique de la littérature américaine des années 50, j'ai fini par être happée par l'errance new-yorkaise de ce jeune homme de bonne famille, qui, renvoyé de son collège avant les vacances de Noël - en cherchant à retarder la confrontation avec ses parents - vit toutes sortes d'expériences, des plus drôles aux plus déprimantes.



Parce que Salinger y décrit formidablement les fluctuations de l'humeur adolescente, on comprend le succès jamais démenti de ce livre. Le héros juge sans pitié les adultes, il est dans l'incapacité de se projeter dans l'avenir, il se sent seul, a des pulsions de mort, et sa quête de sexualité est brimée par un manque de confiance en lui, même s'il a l'audace nécessaire pour quitter l'adolescence.



Un Salinger semblable à son héros - si l'on en croit le portrait qu'en fait Beigbeder dans son livre, Oona & Salinger - dans l'histoire de cette dérive, proche de la folie, qui marque par sa solitude désespérée et touche par sa tendresse et sa nostalgie de l'enfance.

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L'attrape-coeurs

L'Attrape-coeurs est passionnant. Il raconte trois jours d'errements et de réflexions d'un adolescent de 17 ans, ultrasensible et révolté.



Holden Caufield, à New York, en a plus que marre. Encore renvoyé d'un énième collège, à cause de son absentéisme et de mauvais résultats scolaires, il fugue de la pension du très côté établissement de Pencey. Il ne veut plus rentrer chez lui, ou en tout cas pas tout de suite. Il est très déprimé mais il fait tout pour contacter des connaissances comme pour se remettre à flot. Il aimerait revoir d'anciennes amies car il se pose des questions, entre autres, sur la sexualité et surtout comment conclure.



Mais il n'y a pas que cela. Les imperfections de ses camarades de chambrée, la vieillesse des gens le dépriment (comme le bon professeur Spencer), tout comme l'éloignement de ses frères (Allie et DB) et sœur (l'adorable Phoebé) qu'il adore ou l'alcoolisme de l'intelligent professeur Antolini...



Bref cela ressemble à un récit fourre-tout, mais cela se marie très bien avec le style de langage, familier et vulgaire, de cet anti héros. Un récit brut, sans construction apparente, dont il ressort quelque chose de vrai, de non factice, d'authentique. Un régal.

J'ajouterais que les traits d'humour ne manquent pas (le fameux compagnon de chambrée, Ackley, est vraiment crado) et alternent avec des moments très tendus (il se fait casser la figure plusieurs fois et surtout on n'imagine pas une belle fin).

La grâce de sa petite sœur m'a particulièrement touchée, son innocence va peut-être sauver notre ami à moins que...
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L'attrape-coeurs

1951 : Jérome David Salinger nous offre un roman certainement original pour l’époque, qui a dû contrarier une bonne partie de la société américaine, et qui aurait déjà pu s’intituler la cause des adolescents. Il faudra attendre quelques années pour que l’on écrive sur une période aussi difficile de la vie d'un être humain.





J.D.Salinger, par ce récit, nous livre un véritable plaidoyer en faveur des adolescents. Il confie la parole à l'un d'eux : Holden, avec sa façon de s’exprimer des ados de l’époque, qui peut faire sourire aujourd’hui, si on la compare avec le jargon de nos jeunes, car à l’époque, pas de verlan, de l’argot déjà, pas mal de qualificatifs empruntés au registre familier voire injurieux, des phrases qui terminent par « et tout », un langage qui reste compréhensible et ne justifie aucun glossaire contrairement à des romans comme "Fief" de de David Lopez ou "Grand frère" de Mahir Guven. Je salue au passage le travail du traducteur qui a dû bien s’amuser !





Notre ados, donc, Holden Caulfield, nous raconte son aventure. Il se présente, noyant cette présentation dans une abondance de détails, relatant des événements qui n’ont pas forcément de liens, il expose ses trois jours de fugue, met sur le même plan, sa fugue, le problème des canards de Central Parc l'hiver, les désagréments causés par son voisin de chambre qui s'assoit toujours sur le bras du fauteuil, la mort de son frère... Il raconte de façon extrêmement confuse, ce qui témoigne de son désordre intérieur, il se cherche, se détruit pour espérer se reconstruire, c’est du moins le projet qu’il laisse entendre : devenir un adulte, se marier et assurer le bien-être de sa famille. Son projet, il le présente durant ses déambulations dans la ville de New-York, errance à la fois effective et symbolique.





Ce qui est formidable dans son exposé de sa vie, de ses soucis, de ses amours, c’est la façon dont il communique : ses idées inconscientes s’échappent pour aller droit se loger dans la tête du lecteur sans que celui-ci ait beaucoup d’effort à fournir, ainsi donc l’auteur est parvenu à ses fins : faire comprendre le mal être d’un jeune, et faire reconnaître que l’on ne passe pas de l’état d’enfant à l’état d’adulte sans une transition souvent douloureuse.





On comprendra rapidement le personnage :



Holden transgresse, c’est que tout ado qui se respecte sait le mieux faire : il cherche à braver les interdits en buvant de l’alcool, en côtoyant une prostituée, en quittant son établissement, en n'écoutant pas les conseils de ses interlocuteurs,



Holden déteste ou plutôt, il rejette : le cinéma qui lui a pris son frère aîné parti à Hollywood, il déteste les profs, il déteste d’une façon générale, les adultes, il déteste ses pairs par peur, il déteste à outrance… Mais une chose est certaine, à travers son intarissable bavardage, on ressent un amour profond à l’égard de sa famille.





Après une courte adaptation à ce parler d’adolescent confus et bagarreur qui polémique volontiers, on sourira en lisant certaines de ses affirmations, de ses évaluations abusives ("Je devais bien avoir fumé ce jour-là trois cartouches de dix paquets"…"Sous le manuel, il y avait un tas de carnets, des carnets elle en a dans les cinq-mille…"), on s’attache, on se demande ce qu’il va devenir, comment va se terminer cette histoire. On interprète ses paroles, on se demande s’il finira par sortir de sa chrysalide, et puis on se dit que oui, certainement, et on comprend alors combien le passage à l’état adulte est laborieux. On comprendra également que cette période est celle de toutes les déviances et de tous les danger qui menacent les futurs adultes.



Un classique à ne pas manquer .


Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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L'attrape-coeurs

Pourquoi ais-je l'impression que je vais récolter les foudres de certains babélionautes avec ma critique ?



Je n'ai tout simplement rien aimé dans ce livre : ni les personnages, ni l'histoire que j'ai trouvé longue et ennuyeuse et encore moins le style d'écriture de l'auteur.

Pas besoin d'en dire plus sur mon ressentit... j'ai juste hâte de passer à autre chose

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L'attrape-coeurs

Wah, ce livre m'a tué. On est dans la tête d'un adolescent qui se fait virer de tous les lycées où il va. En fait, il aime rien, ou il sait pas trop ce qu'il aime plutôt. En tout cas, ce qui est sûr c'est que c'est pas au lycée qu'il veut aller bicause là bas, les gars ils friment trop, ils se croient intelligents alors que souvent ils le sont pas vraiment.



Dans sa tête ça se bouscule. Les histoires avec les filles, ça travaille pas mal. Et quand il cogite il a tendance à s'énerver et quand ça le révolte, ce qu'il voit, ça l'énerve aussi. C'est comme tous les gens, y'a toujours un truc qui le dérange chez eux ou qui l'agace quand il les voit, il y peut rien. Mais quand il y pense ils lui manquent quand même tous ceux là quand ils sont loin. C'est à n'y rien comprendre. En fait, tout est agaçant, il aimerait bien que les choses ça se passe comme il veut, sans tous ces chichis.



Des fois on se pose des questions comme ça et ça reste dans la tête, on ne peut plus penser à autre chose. Par exemple, les canards de Central Park, ils vont où en hiver bordel? Tout le monde s'en fout où ils vont les canards en hiver, si c'est quelqu'un qui les emmène dans une cage pour aller au chaud au zoo, ou alors s'ils partent tout seuls, parce qu'ils sentent que c'est le moment. Tout le monde s'en fout et pourtant c'est quand même important de savoir il trouve.



Le problème c'est que c'est pas forcément à ces questions là qu'on lui demande de répondre. C'est plutôt des questions du genre: "Alors tu veux faire quoi plus tard dans la vie?". Il a pas trop d'idées mais disons que les idées qu'il a ça correspond pas vraiment à ce qu'on attend de lui. Et puis "je sais pas" c'est pas acceptable comme réponse pour les adultes. Alors, il traine sans trop vraiment chercher, il se ballade dans la ville. Il va bien voir ce qui se passe. Après tout, est-ce qu'il faut toujours chercher pour trouver la suite de l'histoire, des fois elle vient d'elle même non?



En tout cas, le soir en me couchant, il était encore dans ma tête Holden Caulfield, avec ses questions, et parfois même dans la journée à me parler comme ça. En vrai, ça met un peu la trouille, faudrait peut être que je pense à consulter si ça continu. Enfin, si ça se trouve, je suis pas seul à qui c'est arrivé...

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L'attrape-coeurs

C’est écrit à la première personne. C’est écrit comme je parle.

Je suis seul et paumé. Je me suis fait virer du lycée et tout.

Je vais me barrer et tout.

Bicause j’ai pas envie de rentrer chez moi et tout.

Je suis le raté de la famille. Ça m’a tué.

J’ai des potes nazes, et les filles ça me gave, j’aime le sexe et tout mais j’ai peur. Ça m’a tué.

J’aime que ma petite sœur.



Ecrit en 1951, c’est un street-movie sociétal qui a fait un effet monumental et tout.

Pour une fois qu’un « young américan » n’est pas un héros, même just for one day !

Trois jours d’égarement à New-York d’un ado qui se cherche et tout.

Tranche d’errance découpée à vif dans sa jeune vie et c’est tout.



Le « Et tout » d’alors, balancé à tout bout de champ, c’est le « En vrai » d’aujourd’hui.

Ça m’a tué !



En vrai ce môme a peur, peur d’être un adulte, préfère y jouer.

En vrai, il boit du whisky quand dans les bars on lui sert. Grand pour son âge.

En vrai, turne d’un hôtel miteux, prostituée taciturne, je voulais juste parler et pas tout.

En vrai, un gamin égaré aux parents friqués qu’est mal dans sa peau tendue d’ado qui craque d’immaturité.



En vrai, c’est un classique un peu daté d’une fugue désenchantée.

Allez gros tu vas pas bouder un mythe du passé toujours présent.

En vrai, je suis emballé non-troppo, mitigé plutôt et tout.

En vrai, 552ème critique. Je me lâche un peu, c’est tout…



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L'attrape-coeurs

L'attrape-coeurs. Coup de coeur du libraire. Oui, mais de quoi ça parle ? Il n'y a rien sur la quatrième de couverture. Et ce titre si beau. Allez hop, plus d'hésitation.

Et d'une littérature que j'ai crue poétique, fine, voilà que je découvre une écriture comme l'on parle. Comme un jeune parle. Comme un jeune pense dans sa tête.



A 17 ans, Holden Caulfied est renvoyé de l'école, pour une quatrième fois. Alors il se donne cinq jours d'errance avant de rentrer à la maison, le temps que ses parents apprennent la nouvelle et la digère.

C'est à peine une dizaine de mots dans tout le livre qui nous fait deviner l'effroyable drame qui a touché son enfance.



Holden est un être intelligent pourtant, extrêmement sensible, pas sûr de lui et confronté à ses nombreux questionnements. Bien trop nombreux pour son âge. Il est torturé, mais par quoi ? Tout le déprime, mais un rien le rend heureux. Tous les gens le déçoivent, sauf sa petite soeur, Phoebé, qu'il aime d'un amour fraternel entier. Et la petite Phoebé sent les choses. Comprend. C'est ce lien qui les unit qui maintiendra Holden en vie.



Parce que ces quelques jours d'errance ont tendance à pousser ce jeune vers un abîme sans fond. Malgré lui. Malgré sa bonne volonté. Parce que tout ce qu'il demande Holden, ce n'est que de l'amour. D'être écouté. Mais c'est difficile d'écouter quelqu'un quand cette personne ne sait pas elle-même ce qu'elle recherche.



Et on a envie de lui prendre la main, à Holden. De lui dire "Allez, viens. Regarde, ça c'est beau."



C'est une très belle histoire qui m'a beaucoup émue.
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L'attrape-coeurs

Ce livre a beau être archiconnu, je l'ai (honteusement) découvert sur le tard il y a de ça une petite dizaine d'années et... "ouah" mais qu'est-ce qui m'a pris autant de temps ? Pour rattraper le coup, je l'ai relu trois fois de suite et pas un seul moment d'ennui ou de tentative de gruger en sautant 8 pages, non, à chaque fois ça a été un moment de pur plaisir. Après ça, j'ai envisagé de changer mon prénom pour Holden, quand bien même ce serait masculin, puis j'ai trouvé plus raisonnable de simplement me mettre à la recherche des autres livres de Salinger.

Maintenant, quelque peu assagie, je relis ce chef d'oeuvre environ deux fois par an, l'intérêt ne faiblit toujours pas et ça n'arrivera sûrement jamais.

Qu'est-ce que c'est rassurant de savoir que, quoiqu'il puisse arriver, on aura toujours Holden Caulfield à nos côtés.
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Nine Stories

Un recueil de 9 nouvelles donc :



1) A Perfect Day for Bananafish : Pendant que sa compagne est au téléphone, Seymour discute avec Sybil, une petite fille sur les « poissons-banane » pour lesquels c'est un jour parfait. Puis, il se tire une balle dans la tête.



2) Uncle Wiggily in Connecticut : Eloise reçoit Mary Jane chez elle. Elles parlent un peu avec sa fille, Ramona, puis se retrouvent embarquées dans une beuverie nostalgique, à l'issue de laquelle elle demanda à Mary Jane : « I was a nice girl, wasn't I ?».



3) Just Before the War with the Eskimos : Ginnie suit Selena jusque chez elle pour qu'elle lui rembourse les frais de taxi qu'elle a consenti afin qu'elles retournent à la maison après le tennis. Elle entre et l'attend en discutant avec son frère. À l'issue de la discussion, elle renonce à l'argent et lui demande si elle peut repasser.



4) The Laughing Man : Un animateur (the Chief) des Comanches raconte une histoire aux enfants. le héros meurt lors d'un dernier épisode, qui coïncide avec une rupture sentimentale du chef.



5) Down at the Dinghy : Sandra et Mrs. Snell discutent et Sandra est inquiète. Lionel, le fils de la famille révèle à Boo Boo la mère, que Sandra lui a dit qu'il était un « youpin ».



6) For Esmé, with Love and Squalor : Un militaire rencontre en Angleterre Esmé, une adolescente, qui lui demande de lui écrire une nouvelle avec « Squalor ». Il écrit celle-ci avec la lettre d' Esmé quelques jours après leur rencontre.



7) Pretty Mouth and Green My Eyes : Un mari jaloux, jeune, appelle, pour savoir où est sa femme, son ami (?) âgé, qui est avec elle sans doute post coïtum. Ils discutent beaucoup, puis le premier rappelle pour dire qu'elle est rentrée.



8) De Daumier-Smith's Blue Period : Un jeune homme se fait embaucher dans une école d'art bidon en se faisant passer pour un ami de Picasso. Il voit les dessins splendides d'une religieuse, à qui son supérieur interdit les cours après sa lettre passionnée ; elle est sans doute une grande artiste en devenir. Suite à une épiphanie, celui-ci décide de la laisser suivre son destin.



9) Teddy : Teddy est un adolescent surdoué et qu'on dit extralucide. En croisière, il discute là-dessus avec un enseignant, qui, après la discussion, près d'une piscine, entend le cri d'une petite fille. On suppose que Teddy a tué sa petite soeur, ou l'inverse, « contoversial ending ». Ce personnage illuminé est profondément inquiétant.



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L'attrape-coeurs

Au départ un peu désarçonnée par le style du récit, très oral et rempli de tics de langage du jeune narrateur, qui s’adresse souvent directement à un “vous” dont l’identité ne sera dévoilée qu’à la fin : « Je ne vais pas vous faire entièrement ma saleté d’autobiographie ni rien. », je me suis finalement un peu attachée à ce garçon complètement perdu, qui ne parvient désespérement pas à s’adapter à la société. On ne peut pas ne pas ressentir à la fois de la pitié et de l’agacement envers lui, et au final, on s’y intéresse totalement.



Cependant, c’est pour moi un récit qui s’inscrit totalement dans une époque bien précise, marquée par le langage d’Holden, les modes de vie et les coutumes qu’il décrit : les années 50 aux Etats-Unis. C’est peut-être pour ça que je n’ai finalement pas accroché, le sujet principal m’étant un peu passé au-dessus de la tête. J’ai eu l’impression d’attendre qu’il se passe quelque chose, un déclic. En réalité c’est un basculement tout en douceur, que je n’ai senti finalement que quelque temps après la fin de ma lecture, en y réfléchissant de manière plus approfondie.



Excessif et spontané, Holden est en fait le type même, universel et intemporel, de l’adolescent qui se cherche, au cours d’une errance qui prendra des airs de voyage initiatique.



“Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux, je veux dire pas de grandes personnes – rien que moi. Et moi je suis planté au bord d’une saleté de falaise. Ce que j’ai à faire c’est attraper les mômes s’ils s’approchent trop près du bord. Je veux dire, s’ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. C’est ce que je ferais toute la journée. Je serais l’attrape-cœurs et tout”



Finalement, je ne sais trop où me situer entre les extrêmes des lecteurs qui ont soit adoré ce livre, il a changé leur vie; soit détesté le personnage d’Holden. Je ne dirai pas que ce livre a changé ma vie, et le personnage d’Holden m’a un peu énervé parfois. Mais il ouvre à des réfléxions profondes sur les changements qui interviennent au cours de l’adolescence, où l’on détruit tout mais où la reconstruction peut prendre du temps.



«La vie est un jeu, mon garçon. La Vie est un jeu qu’on doit jouer selon les règles.»

«Oui, m’sieur. Je le sais. Je le sais bien.»

Un jeu, mes fesses. Quel jeu. Si vous vous mettez du côté où il y a tous les coups intéressants, alors c’est un jeu, d’accord – je veux bien l’admettre. Mais si vous êtes de l’autre côté, celui où il n’y a rien d’intéressant, à quoi rime le jeu ? A rien. Il n’y a pas de jeu.





Pour résumer : un livre daté, mais où évolue un personnage intemporel qui peut nous toucher à toutes les époques. Un coup de maître ? A vous de voir … ou de lire !



PS : M’aurait-il paru moins vieilli si je l’avais lu en version originale ? I don’t know …
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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L'attrape-coeurs

Ouah, tout ce mal-être, ça m'a tuée bordel!



Un peu immature ou quoi, Holden Caulfield a seize ans et vient encore de se faire virer de son collège. Pas franchement révolté, mais plutôt désemparé par le monde et tout, il ne parvient pas à rentrer dans le moule, et c'est avec son parler d'adolescent qu'il exprime sa difficulté à s'adapter, sa solitude et son angoisse.



S'adressant directement au lecteur, il témoigne de sa perception des choses, des gens et de la vie en général – dans le désordre, au gré de ses états d'esprit. Entre désoeuvrement, indécision et désarroi, il livre son propre ressenti d'une société face à laquelle il se sent désarmé.



Souffrant de quitter l'insouciance de l'enfance, Holden oscille fréquemment entre le rejet et le respect des comportements imposés. Son imagination l'emporte vers une liberté absolue utopique, mais il est toujours ramené à la réalité par les codes acquis qui l'encombrent.



L'oralité, le vocabulaire employé, ainsi qu'une verbalisation approximative, renforcent l'impression d'avoir accès à ses pensées brutes, qu'il exprime parfois avec une maladresse des plus comique : «Je sais pas trop ce que je veux dire par là mais c'est pourtant bien ce que je veux dire.»



L'opposition entre le monde de l'enfance et le monde des adultes est marquée par le sceau de l'incompréhension. Et si Holden s'étend avec énormément d'affection sur sa fratrie, il parle peu de ses parents auxquels il ne s'identifie pas. le passage d'un monde à l'autre, symbolisé par les choix professionnels du grand frère, s'accompagne de désillusions et de concessions contre lesquels l'adolescent se rebiffe.



« L'attrape-coeur » est un roman d'une grande sensibilité dont le thème est servi à merveille par le style d'écriture. Le narrateur, qui ponctue ses propos par un «je sais pas, c'est dur à expliquer», nous invite en effet à ressentir plus qu'à comprendre.
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L'attrape-coeurs

Rien à faire : Ni la conscience que ce petit livre causa à sa sortie une véritable déflagration dans les esprits, ni le respect du aux oeuvres intemporalisées par leur succès, ni la curiosité rétrospective d'explorer le monde ténébreux de l'adolescence, ni encore la satisfaction de cocher la case "lu" en face de cet incontournable de la lecture américaine, rien de tout cela donc, n'aura suffi pour que je parvienne au bout de cet Attrape-coeur qui n'a pas attrapé le mien et m'est littéralement tombé des mains...



Rien, mais alors rien ne m'a accroché sur la centaine de pages que j'en ai lues, ni le style, ni le sujet, ni l'atmosphère, rien.



On a tant et tant écrit, dit et filmé depuis 50 ans sur l'adolescence, le mal-être, l'exclusion, la rebellion que, bien que ressentant cette confusion honteuse du lecteur qui passe à côté du chef d'oeuvre mondialement encensé, je ne regrette finalement pas d'avoir raté l'expérience de ce livre, ni d'ailleurs, car il ne faut rien regretter, de ne pas avoir eu 15 ans en 1960 pour l'apprécier à plein!
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L'attrape-coeurs

En lecture commune du mois de septembre (sur Booknode), sur le thème de l'apprentissage, j'ai choisi parmi les trois propositions "L'attrape-cœurs" de J.D. Salinger que j'avais envie de lire depuis très très longtemps. Malheureusement, je ne fais pas partie des nombreux lecteurs qui font éloge de ce roman dit culte. J'étais pourtant persuadée que ça me plairait, au vu des superbes critiques que je vois passer de temps en temps, mais aussi par le genre (roman d'apprentissage) et les thèmes abordés (adolescence, fugue, quête de soi). En plus de ne pas correspondre à ce que j'attends d'un récit initiatique, j'ai trouvé le personnage principal horripilant.



Holden Caulfield est un jeune garçon de 16/17 ans qui vient encore une fois d'être renvoyé de son école. C'est bientôt les vacances de Noël, il doit rentrer mercredi chez lui, à New York, et appréhende la réaction de ses parents quand ils apprendront la nouvelle. Nous sommes samedi soir, Holden décide de partir quelques jours plus tôt et d'errer dans les rues de New York en attendant le jour fatidique.



La narration étant à la première personne, j'ai été directement projetée dans la tête de cet ado qui a eu vite fait de m'agacer. Au plus près de ses réflexions et pensées (souvent immatures et digressives), de ses idées (quelque peu misogynes et homophobes) et de ses ressentis (pas toujours adaptés aux circonstances du moment), ça a été un calvaire que de suivre ce gamin antipathique dans son cheminement intérieur. Il n'aime rien, ne supporte rien ni personne, trouve toujours à critiquer. Il est hypocrite (il a des copains qu'il juge sans arrêt, il n'aime pas le cinéma et y va quand même, etc), menteur, toujours dans la critique et le jugement (sur les filles, les garçons qui ne sont pas comme lui, les "pédés", sur les apparences physiques de tout le monde en général, etc). Étant un ado, il est également très centré sur sa petite personne. Les seules personnes qu'il aime pour de vrai sont son frère Allie et sa petite sœur Phoebe. Il a certes des circonstances atténuantes (le décès de son frère quelque temps plus tôt l'a bien évidemment remué et il a réagi comme il a pu) mais impossible pour moi d'apprécier ce personnage qui n'évolue pas d'un pouce, qui reste le même jusqu'à la fin.



L'auteur nous offre pourtant une dimension psychologique non négligeable. Le personnage de Holden est sacrément bien creusé, ce dernier parlant beaucoup de lui, partageant tous ses ressentiments et réflexions. C'est donc bien dommage qu'il soit si détestable.



Holden "écrivant" comme il pense, il emploie un langage très spontané, familier, pas toujours bien formulé, plutôt immature également (bien que mûrement réfléchi). En cela, ça correspond bien au personnage et je n'ai donc rien à y redire, si ce n'est que les répétions deviennent néanmoins un peu barbantes ("ça me tue/ça m'a tué", "je veux dire", "tous azimuts", "sans blague", ou encore son fameux "ouah").



Quant à l'intrigue, si on peut parler d'intrigue ici, c'est globalement plat. Quelles que soient les rencontres qu'il fait (bonnes ou mauvaises), quels que soient les lieux où il se trouve, Holden ne se remet jamais en question. On n'avance donc pas et on reste au point mort jusqu'à la fin. Il aurait été intéressant qu'on puisse le voir évoluer, grandir un minimim.



Nous n'avons également aucune description (ou très peu) des lieux et décors, à l'inverse des descriptions physiques des divers personnages. Là encore, je trouve dommage de ne pas avoir pu me le représenter dans les différents endroits par lesquels il est passé.



Quand un roman est dit d'apprentissage, je m'attends à ce que le ou la jeune protagoniste apprenne avant tout des choses (sur la vie en général, ce qui est assez large...), ce qui fait cruellement défaut ici. Holden Caulfield étant en plus très antipathique, je ressors donc de ma lecture bien déçue.

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L'attrape-coeurs

Trois jours à New York



Prenez le temps de (re)lire L’Attrape-cœurs et vous y trouverez, derrière l’errance d’un adolescent à New York, une réflexion sur la perte de l’innocence et sur la nécessité de sonder les marges de notre société.



Quand on reprend un livre que l’on a lu et qui vous a beaucoup plus étant adolescent, on se demande si le plaisir sera le même ou si lecteur et le livre ont bien vieilli. Avec L’Attrape-cœurs, cette seconde lecture a non seulement été plaisante, mais elle m’aura permis de découvrir un «autre livre» ou plus exactement d’en percevoir de nouvelles facettes, plus noires.

Pour commencer par le commencement, j’ai ainsi compris ce que signifiait le titre du livre. Dans sa version originale, The Catcher in the Rye (l’attrapeur dans un champ de seigle) fait allusion à un poème de Robert Burns où cet attrapeur est chargé d’empêcher les enfants de tomber de la falaise. C’est plus précisément le cœur des enfants qu’il faut ici attraper avant que ces derniers ne basculent dans le monde des adultes. Une entreprise vouée à l’échec, car on n’arrêtera pas le temps qui passe, sauf peut-être pour ceux qui, comme le frère du narrateur, meurent enfant.

Aujourd’hui, je vois dans la fuite racontée dans ce roman aussi l’envie de se rapprocher d’Allie, mort d’une leucémie à dix ans.

Voici donc le narrateur, Holden Caulfield, 16 ans, errant dans les rues de New York. Il vient d’être une nouvelle fois renvoyé de son lycée et s’est bagarré à l’internat avec Stradlater qui a eu le tort de coucher avec Jane Gallagher, une amie qu’il estime beaucoup. Et même s’il redoute la réaction de ses parents, son premier réflexe est de rentrer chez lui. Nous sommes en décembre, à quelques jours de Noël. Mais en arrivant, il prend peur et trouve refuge dans un hôtel.

Les trois jours qui suivront racontent les boîtes de nuit, les rencontres, ses obsessions et ses fantasmes. Entre excitation et résignation, entre envie et découragement. Et quand le liftier de l’hôtel lui propose de faire monter une prostituée pour cinq dollars, il accepte la proposition. Mais là encore, rien ne se passera comme prévu. Il lui faudra à nouveau prendre la fuite. Jusqu’à se retrouver interné. C’est du reste de l’asile qu’il nous offre sa confession.

Je retrouve alors dans Salinger le Kerouac de Sur la route. Cette envie, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, de briser le carcan moral et les règles de bienséance. À la fois dans le langage et dans les actes. Si le roman à un peu vieilli, c’est peut-être dans le style, mais après tout cela fait partie de cet instantané des années 1950 qui marque la fin d’une époque. Kerouac comme Salinger ont compris que c’était dans les marges que se construisait le nouveau monde. Des marges qu’ils explorent, quitte à se briser les ailes, quitte à subir les foudres de la société et des parents, encore attachés à l’ordre ancien.




Lien : https://collectiondelivres.w..
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L'attrape-coeurs

"Je suis un fieffé menteur,

J'ai 17 ans, je m'appelle Holden

Et ça me tue !!!



Les mecs se fendaient la pipe pour des choses vraiment pas marrantes.



Holden, spontané, excessif plein de questionnements sur la vie, la sexualité, le rapport aux autres et aussi sur son devenir.



Ses idées partent dans tous les sens,



Hypersensible, se fait du cinoche, bien souvent perdu, il a un tas d'idées qui se bousculent dans sa tête et passe du coq à l'âne.



Il trouve qu'il est un peu barjot tout comme sa petite soeur Phoebé qu'il adore.



Il parle beaucoup de la mort et se raconte des histoires à dormir debout qui l'effraient bien souvent.



On pourrait penser "qu'il parle comme il a le nez fait !"



Mais à travers tout ça, on sent son mal être et personnellement cela m'a fait mal au coeur et J'ai eu envie de le rassurer et de l'aider.



Pour moi, Holden a été "mon attrape-coeur" tout au long de cette lecture qui m'a touchée.



De plus j'ai trouvé l'écriture de ce livre très dynamique, "aguicheuse" dotée d'une sensibilité énorme sous-jacente qui accroche et vous laisse groggy.



Presqu'un coup de coeur.



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L'attrape-coeurs

Roman iconique des années 50, "L'Attrape-cœurs", que je viens de relire après l’avoir lu à l’adolescence, est un roman dit “d’apprentissage” sur l’adolescence et le passage difficile à l’âge adulte, qui met en scène le jeune Holden Caulfield, un adolescent de 16 ans qui erre pendant quelques jours, à ses risques et périls, dans les rues de New-York après avoir été mis à la porte de son collège - ce qu’il n’ose pas avouer à ses parents.



Si le langage d’Holden Caulfield, sa révolte et sa haine des adultes et de leur monde ont pu faire scandale lors de la parution du roman, ils apparaissent aujourd’hui bien anodins et presque attendrissants par rapport au visage que peuvent prendre actuellement certaines révoltes adolescentes… Ce n’est pas pour autant un roman qui a (mal) vieilli : il apparaît certes moins percutant et moins provocateur qu’à l’époque de sa parution (encore que… il a, tout de même, inspiré quelques assassinats aux USA), mais sa description - intemporelle - des incertitudes, du mal-être et des angoisses propres à l’adolescence, de ce besoin vital d’affirmation de soi (parfois à n’importe quel prix) à un âge où l’on cherche désespérément ses repères et sa place, reste encore et toujours d’actualité.



Le personnage d’Holden Caulfield - hargneux mais sensible, cancre avéré mais à l’intelligence lucide et pleine d’humour, provocateur mais d’une tendresse à fleur de peau, incertain de lui-même mais plein de vitalité et d’enthousiasme - est singulièrement attachant... et me donne, personnellement, envie de le prendre dans mes bras pour le rassurer, ce petit gars qui m’a attrapé le cœur, ce Peter Pan moderne et désespéré qui ne veut pas renoncer à l’enfance...



Un roman que j’ai adoré relire, et qui reste pour moi un grand livre.



Seul bémol - mais cette faiblesse n’est évidemment pas imputable à Salinger : la traduction de Jean-Baptiste Rossi (de son nom de plume Sébastien Japrisot) est déplorable… une traduction mot à mot, besogneuse et sans inspiration, où l’on trouve, par exemple “commettre un suicide” (de l’anglais “to commit suicide”) pour “se suicider” ! La nouvelle traduction (que je ne connais pas) d’Annie Saumont est probablement bien meilleure… et le mieux est encore, certainement, de le lire en anglais.

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L'attrape-coeurs

Mon premier regret est de ne pas l'avoir lu adolescente, mais il est empreint d'une telle mélancolie que finalement, c'est peut-être pas plus mal.

J'ai beaucoup de peine pour ce garçon, Holden Caufield, pas encore majeur, inadapté au système, ne marchant pas droit comme on le voudrait autour de lui.

Exclu, encore une fois, de son lycée - un établissement très réputé du côté de New York, à la veille de Noël, il lui reste trois jours à passer à l'internat. Mais excédé par les comportements de ses compagnons de chambre, il décide d'un coup de tête de partir tout de suite et de se trouver un coin où dormir en attendant de rentrer chez ses parents à la date officielle.



Commencent alors trois jours d'errance au cours desquels Holden s'enfonce petit-à-petit dans une déprime existentielle. Idéaliste au fond de lui, tout ce qui l'entoure le révolte: il est sans concession face aux faiblesses des gens, il éprouve un profond dégoût de la condition humaine mais agit lui-même de façon inconsidérée, incapable de se conformer.



J'ai trouvé le personnage très très attachant, à la fois d'une maturité extraordinaire et à la fois encore très gamin dans ses émotions, comme il le ressent lui-même. Son affection pour Jeanne, son ancienne voisine, et pour sa petite soeur est touchante, et par empathie, on s'interroge sur l'avenir décevant qui l'attend sûrement.

La nouvelle traduction est d'Annie Saumont (l'ancienne de Sébastien Japrisot), auteure de nouvelles souvent primée et dont l'écriture est très orale. Ici, ça m'a régulièrement dérangée, les termes familiers qui pululent dans le texte semblant souvent peu naturels. Je regrette de ne pas l'avoir lu en anglais mais je n'ai pas pu le trouver dans cette version.

J'adhère quand même complètement au fait qu'il s'agit d'un classique à lire.
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